De son regard de braise elle admirait son reflet sur le miroir. Derrière elle se trouvait sa servante Thelma Herbert qui lui préparait les cheveux, coiffés en chignon, les agrémentant d’un bijou serti d’un diamant. Sur le côté de la coiffeuse était posée une invitation pour une soirée dans le grand salon, celle-ci avait pour thème le casino. Voilà maintenant plus d’un an, qu’elle n’y avait pas été et ces moments avaient toujours été un plaisir pour elle, si bien qu’elle veillait à se préparer minutieusement pour cet évènement qui s’annonçait comme étant le meilleur organisé par les membres de l’équipage du Titanic. Même si au fond d’elle, elle était impatiente, à l’extérieur, elle n’en montrait rien, gardant à jamais l’image de l’épouse modèle et cela même devant sa servante. De sa main, elle caressa les diamants qu’elle portait autour du cou, un cadeau de l’un de ses nombreux maris. Pour Scarlett Hamilton, les joyaux étaient les meilleurs amis des femmes et une femme se devait au cours de sa vie de porter un diamant. Une fois que l’horloge sonna sept fois, elle était prête, prête pour une nouvelle mise en scène et un spectacle qui s’annonçait grandiose. La veuve noire n’attendait plus son mari, elle ne voulait plus le voir et encore moins le côtoyer, désormais, ils n’étaient plus que mari et femme sur le papier et ce soir, elle avait bien l’intention de le montrer à tous. Elle ne voulait plus de Thomas et ne souhaitait qu’une chose retrouver sa liberté et qui sait, peut-être qu’un jour, elle trouverait le moyen de supprimer de cet univers son cher et tendre mari. Depuis un an, les choses avaient bien évolué entre eux et cela n’alla que de mal en pire. Auparavant, ils pouvaient encore se tolérer, ils partageaient le même lit, les mêmes ébats, mais maintenant, l’homme l’horripilait tellement, qu’elle n’en voulait plus et la chose devait être réciproque. Rancune quand tu nous tiens, tu peux faire énormément de mal. Une fois apprêtée, elle emplie son cœur noir de douceur pour se donner une allure de femme distinguée, ce soir même si elle avait l’intention d’être la pire des garces auprès de ses pantins préférés, elle serait comme toujours aux yeux de beaucoup de monde une noble femme.
Ce fut donc seule, et en femme célibataire que la veuve noire entra dans le Grand Salon des premières classes, les invités arrivés au compte goûte, mais la pièce comprenait déjà des sujets bien intéressants. La brune donna son manteau à l’homme qui venait de lui ouvrir la porte et elle s’engouffra dans la pièce, détaillant d’un regard avisé les personnes déjà présentes. Certains passagers ne se génèrent pas pour la regarder et commenter le fait qu’elle soit venue seule. Scarlett n’avait pas froid aux yeux et n’avait certainement pas peur des rumeurs, elle se moquait bien d’apparaître ainsi telle une célibataire. Ce soir plus que jamais, elle serait une femme libre, et sans contrainte, elle avait l’intention de profiter de cette nuit. Telle une araignée, elle tissa sa toile autour des passagers, déambulant entre eux et détaillant les tables de jeux à la recherche d’une personne, d’un nouveau pantin, d’un jouet qu’elle pourrait mordre pour mieux lui injecter son venin. Scarlett Hamilton était un poison mortel, poison dangereux duquel on aimait se délecté, mais avec lequel on risquait de périr, si on subissait trop son influence. On lui proposa une coupe de champagne, ce que la première classe accepta volontiers, elle adorait toutes ces bulles. Alors qu’elle faisait le tour de la pièce, elle aperçut une jeune femme de première classe Desdémone Miller, qu’elle connaissait un peu, pour lui avoir parlé parfois durant les repas. Elle s’approcha alors et s’installa face à elle.
« Vous passez une bonne soirée ? » Commença-t-elle pour engager la conversation.
Le revenant ne savait pas qui allait être présent à cette fameuse soirée casino, et pour parler franchement, il s’en moquait. Les cartes allaient être présentes, c’était tout ce qui comptait réellement! Bien entendu, la présence de deux hommes lui ferait une grande joie; Jack et Elliott. Avec ces deux hommes, bien que Charles ne les connaisse que depuis quelques jours, le revenant avait développé une certaine amitié, mais c’était l’amour du jeu qui avait réunis les trois hommes. Charles était assis à une table, noyant sa peine dans l’alcool et le poker lorsque deux hommes s’étaient approchés pour jouer avec lui. Charles avait accepté, confiant de remporter la partie. Ces deux hommes, Charles les avaient cernés immédiatement. Ils croyaient avoir mis la main sur une proie facile et le revenant souhaitait bien leur montrer que ce ne serait pas si facile. Il était Charlie Wellington. Malheureusement pour Charles, l’alcool ne l’aida pas et rapidement, Jack et Elliott s’étaient aperçus de son stratagème de tricherie. Le revenant s’était alors levé, près à fuir comme il l’avait souvent fait par le passé, mais à sa grande surprise, les deux hommes souriaient. Après avoir échangé un regard complice, les deux hommes avaient mis Charles en confiance et leur avaient expliqué l’art de la tricherie. En très bon élève qu’il était, le revenant était devenu le troisième membre de ce trio de tricheur. Étant plus âgé que ses deux compagnons, Charles avaient même appris certains trucs à ses acolytes.
L’homme s’était approché d’une table, admirant le luxe de ce salon qu’il n’avait jamais vu de son vivant lorsqu’il fut extirpé de sa rêverie par une claque joviale sur l’épaule. « Hé, Charles! Tu sembles perdu? » s’était alors écrié une voix que Charles reconnu immédiatement. Le revenant se tourna en souriant; c’était Jack. « C’est parce que je n’ai pas encore bu une goutte d’alcool! » avait répondu l’homme en serrant la main de son compagnon. Charles était si content de la présence de Jack car cela signifiait qu’Elliott allait être présent aussi et que ce soir, les trois amis allaient avoir beaucoup de plaisirs et finiraient la soirée avec les poches pleines d’argent.
« Je ne suis pas le seul invité, à ce que je vois » lança soudainement une autre voix accompagné d’une petite tape sur l’épaule. Les deux hommes s’étaient retournés au même moment pour apercevoir Elliott. Un sourire illumina le visage du revenant alors qu’Elliott lui adressait un signe de tête avant de serrer la main de Jack. Le revenant avait remarqué qu’Elliott était plus distant avec lui qu’avec Jack, mais il respectait cela. Après tout, les trois hommes n’étaient pas de réels amis, ils avaient besoin des uns des autres, mais l’homme se plaisait à imaginer qu’il avait des amis à bord de ce navire des enfers. « DDE ? » Elliott venait de leur dire le code. Discrétion, Diversion, Échange. Bien entendu que Charles savait ce que cela signifiait, c’était l’une des premières choses que les deux hommes lui avaient enseigné. « Vous avez repéré des gens intéressants ? P ou L ? » poursuivit le jeune homme. Charles, qui avait contemplé la décoration plutôt que de chercher des cibles faciles ou des escrocs comme eux, fit signe que non de la tête. Il comprit tout de fois qu’il était temps de s’y mettre et se mit à observer les gens présents dans le salon.
Plusieurs beautés que Charles ne connaissaient pas prenaient place au bar ou à des tables. Charles scrutait la salle lorsqu’une demoiselle s’approcha du trio. « Monsieur Smith, enchantée » avait dit la jeune femme en s’adressant à Elliot. Le revenant la regarda et la reconnue. La femme ne l’avait probablement pas reconnu, mais il se souvenait, de son vivant, avoir été lui demander des petits plats particuliers simplement pour la voir cuisiner. Regarder une femme cuisiner avait été l’un des plaisirs de Charles dans sa vie. Malheureusement pour le revenant, la femme ne semblait que regarder Elliott alors l’homme avait décidé de continuer à scruter le salon à la recherche de P ou L.
Alors que Lynn prenait place à la table de poker, une seconde demoiselle s’approchait vers la table de poker. « Puis-je prendre place ? » avait-elle dit d’un ton ferme, mais d’une voix douce. Charles plissa les yeux, il avait reconnu cette voix, mais c’était impossible qu’elle soit celle de la femme à qui le revenant croyait qu’elle était. Il se tourna vivement vers la femme et son cœur fit un bond lorsqu’il aperçut Alexandrine. C’était la jeune Alexandrine, celle que Charles avait rencontré à bord d’un canot de sauvetage, celle qu’il avait serré contre lui pour la consoler. Avant de mourir, cette femme avait été la dernière amie de Charles. Si le revenant était mort il y avait quelques jours seulement, comment se faisait-il qu’elle soit ici? Était-elle morte en même temps que lui? Quoi qu’il en soit, ce fut une joie immense qui imprégna l’homme. Il venait de retrouver la seule véritable amie qu’il savait avoir. Cette dernière ne s’était pas aperçu de sa présence, probablement qu’elle n’avait même pas imaginé qu’il puisse être ici lui aussi, à bord du Titanic. Le revenant regarda ses deux compagnons. « Pardonnez-moi messieurs » dit-il en leur adressant un clin d’œil avant de se diriger vers les deux femmes. Alexandrine était dos à lui. Charles se pencha vers elle et souffla sur sa nuque. Elle avait toujours détesté lorsqu’il faisait cela…
Je ne sais ce qui me poussa à entrer dans le grand salon. Je n'y étais pas attendu, personne ne se préoccupait de moi. En dépit de cette déprimante certitude, je décidai de traîner ma carcasse attristée et ma peine dans cette pièce des premières classes où je n'avais jamais été le bienvenu. Puisque l'on ne souhaitait pas ma présence, je décidai de m'incruster dans cette partie de cartes où je n'y entendais rien. A défaut de gagner la partie, je pouvais du moins la perturber et y proposer comme gains ma profonde détresse et une mauvaise humeur que j'espérais contagieuse. Je ne savais rien de ce poker, jeu où les apparences trompeuses et les regards complices valent triplette. Je ne savais pas jouer mais je savais tricher. Je ne savais pas jouer mais je savais dissimuler mes véritables émotions. Je pourrais, moyennant une mauvaise foi sans limite, faire illusion et prétendre avoir le meilleur jeu possible puis pousser de grands cris tout en affirmant que mon adversaire trichait, des cartes supplémentaires dissimulées au fond de ses manchettes. Oui, l'occasion était belle de m'y amuser aux dépens des autres et la soirée s'annonçait au bout du compte, surprenante et excitante.
Je pénétrai avec une arrogance non feinte dans le grand salon, dressant mon invitation comme un étendard ennemi gagné avec brio sur le champ de bataille sous le nez du personnel qui se serait fait une joie en d'autres circonstances de me refouler. Mais pas ce soir. Non ce soir, la chance allait me sourire, la cité interdite du grand salon m'appartiendrait et tous me mangeraient dans la main. Mon instinct, sûr en d'autres circonstances m'aurait hurlé dans les oreilles de faire demi-tour, me prédisant une soirée cauchemardesque et angoissante. Mais je n'arrivais plus à remettre la main sur ce fichu instinct qui m'avait sauvé de beaucoup de situations confuses et pernicieuses, enfoui ce soir sous un vernis d'inexpérience et imbibé par plusieurs verres de ce brandy de mauvaise qualité . Je n'étais pas le premier à pénétrer dans l'antre de la tricherie, de l'alcool ingurgité pour échapper aux affres de l'enfer du jeu tout en s'y adonnant de bon coeur. Les femmes élégantes et souriantes des premières classes promenaient leurs regards arrogants et leurs mises bourgeoises à travers tout le salon, restant à l'affût du mauvais goût et des ragots qu'elles se feraient un plaisir de rapporter dès le lendemain. Humiliations et moqueries. Victoire et descente aux enfers. Je jetai un regard sur ces femmes, sans appétit ni envie. Le dégoût s'insinua en moi quand je reconnus la voix de Scarlett O'Hara s'adressant à mon amie Desdémone Miller.
- Vous passez une bonne soirée ?
J'évitai soigneusement cette femme aussi dangereuse que la peste bubonique. C'est alors que j'aperçus mon ami Jack Cooper en compagnie de Charles Wellington. Je les aurais rejoints avec plaisir mais ils étaient en compagnie de cet Elliott Smith que je n'aimais guère et je ne voulus pas lui faire le plaisir de m'ignorer. Jack avait été mon ami avant d'être le sien. C'est du moins ce que je pensais du fond de mon coeur meurtri et possessif. Je soupirai tristement. Pourquoi était-il venu cet Elliott Smith, cet homme surgi du néant comme une ombre malfaisante pour perturber ma soirée ? Comment pouvait-on sérieusement s'appeler Smith et ne pas craindre d'éveiller des soupçons légitimes ? Un Smith dissimulait toujours quelque inavouable secret, un Smith cachait toujours un autre nom, une identité infernale et dangereuse. Il me faudrait le garder à l'oeuil pendant toute la soirée, voilà tout. J'aurais voulu rejoindre un groupe mais j'avais la sensation que personne ne m'accepterait. Héloïse se trouvait avec Nayah Gallagher et l'une comme l'autre ne me donnèrent pas l'impression de rechercher particulièrement la compagnie des hommes ce soir. Je l'avais bien compris quand je m'étais approché du bar pour y savourer une première coupe de champagne et que j'avais entendu Nayah avouer à mon amie et admiratrice, Héloïse de Neuveille plus tôt dans la soirée :
- Chère Heloise, oublions les hommes ce soir et trinquons avec notre meilleur ami du jour, j'ai nommé... Le champagne! "
Je m'emparai d'une bouteille de champagne et commença à descendre abruptement la montagne de bulles à l'écart des autres, à l'autre bout du bar. Seul, désespérément seul. En attendant l'ivresse passagère et apaisante, ma compagne, séduisante et chaleureuse.
Avant le naufrage, je raffolais de ces soirées mondaines qui rassemblaient les personnes de ma classe sociale. Je désirais toujours m'y rendre et m'amuser autant que je le pouvais, protestant vivement lorsque je ne pouvais y aller. Pour cela, j'étais tout le contraire de ma sœur Ann-Elizabeth qui elle, n'était pas une amatrice de ces grandes soirées et ce n'était pas fautes pour moi d'avoir essayé de les lui faire apprécier. Sans grand succès malheureusement. Mais tout cela s'était avant.. Le naufrage avait retiré une partie de mon insouciance d'enfance et m'avait enlevé l'envie de me rendre à ce style de soirée, la joie n'y étant plus, comme si elle avait disparu avec le paquebot, comme si elle était restée au fond de l'eau. Parfois j'essayais de m'y rendre, pour retrouver cette joie de vivre qui donnait le sourire aux autres, pour m'amuser et oublier les ressent événements. Mais il faut du temps pour récupérer, pour revenir légèrement à notre point de départ, à nos plaisirs et à nos envies. En tout cas, je n'avais pas encore réussi à me réveiller tout entière, les morceaux de moi remit ensemble, mais je ne cessais d'espérée que ce jour viendrait. Jour où je me sentirais plus vivante que jamais.
Lorsque j'avais reçu l'invitation à la soirée casino qui avait lieu dans le Grand Salon, j'ai tout d'abord eu envie de ne pas m'y rendre. De rester dans ma cabine, sur mon lit, avec un bon livre et ceux, pour ne pas être avec autant de personnes que lors de la soirée de la tempête. Car c'est là-bas, dans le restaurant des premières classes alors que tous les passagers se trouvaient, qu'avait été commis une chose affreuse. Une pauvre femme avait été assassinée de sang froid et à mon plus grand malheur j'avais vu son corps, la plaie qu'avait fait le poignard où s'était déversé son sang en même temps que sa vie. Tout du moins, si nous pouvons appeler une vie le fait de se trouver éternellement sur le Titanic. En tout cas, depuis ce fameux jour, mon humeur avait diminué : je ne parvenais pas à m'ôter l'image de cette femme de la tête et je ne parvenais pas à dormir pleinement, ne cessant de me réveiller à tout bout de champs. Après une longue hésitation, j'avais choisi de m'y rendre, me disant que cela pourrait m'aider à me faire sourire, rire et pourquoi pas à me divertir. J'avais, parmi ma garde robe, portée mon dévolue sur une ravissante robe bleue, plutôt fine, qui me permettrait de bouger avec aisance lors de cette soirée. Pour coiffure, j'avais tout simplement laissé mes cheveux lâché, ondulé, ne désirant pas les élever. Me trouvant fin prête, j'avais franchi le seuil de ma cabine, marchant dans les divers couloirs pour finalement arriver devant le grand salon.
Inspirant profondément, je fis mon entrée dans la pièce où se déroulait la soirée. Déjà beaucoup de personnes s'y trouvaient, malheureusement, personne vers qui je pouvais aller, n'étant proche avec aucunes d'elles. De simples connaissances. Je marchais durant quelques instants dans la pièce, détaillant les personnes : ceux qui jouaient et ceux qui au contraire préféraient se rendre au bar. Je remarquais alors l'une de mes amies d'enfance pour qui j'avais beaucoup d'affection : Mary Abbot. Elle se trouvait avec son mari et je souris de bonheur, car elle avait retrouvé l'amour de sa vie. Ils étaient tellement beaux ensemble, je ne pouvais que vouloir qu'elle soit heureuse. Elle le méritait. Je vis ensuite Héloïse de Neuville, qui tout comme Mary était une amie d'enfance. Cela me faisait tout étrange de la revoir. Elle qui avait disparu du jour au lendemain sans donner de nouvelle. Elle qui avait commis un acte immorale. En tout cas, même si elle m'avait blessé, je ne pouvais ressentir de la rancœur pour elle, ce qui aurait été une réaction tout à fait normale. Mais, je ne pouvais pas, je l'appréciais bien trop pour cela. Mais, même si je ne lui en voulais pas, je n'allais pas vers elle, car cette blessure allait sinon remonter, ce que je ne désirais nullement, voulant passer une bonne soirée. Enfin, mon regard se posa sur un homme, seul dans son coin avec une bouteille de champagne. Je ne le connaissais pas et pourtant, sans savoir pourquoi, je me dirigeais vers lui. Personne ne méritait de passer sa soirée seule. Arrivée à sa hauteur, je lui adressais un sourire amical, puis lui montra la place qu'il y avait à côté de lui. « Bonsoir, cette place serait-elle libre ? Monsieur... ? » Demandais-je en haussant un sourcil.
Au comportement de la jeune femme, peu aurait pu se méprendre sur son état actuel de personne déjà bien enivrée. Et en effet, Nayah semblait avoir remarqué ce fait mais elle accueilli la troisième classe avait autant de chaleur que l'avait fait la blondinette. Elle était tout aussi heureuse de la voir et son visage était éclairé d'un éclatant sourire. Héloïse, malgré les convenances ne put s'empêcher de s'exclamer :
"Comme vous êtes belle ce soir Nayah ! Vous éclipsez toutes les autres ici !"
La jeune femme accompagna ses paroles d'un regard teinté d'une réelle admiration. Elle aimait beaucoup cette demoiselle et ses propos étaient très sincères. D'ailleurs, depuis le premier jour où elle l'avait rencontrée, elle n'avait cessé de l'admirer. Nayah étaient une revenante, s'ajoutant ainsi au groupe croissant d'âmes égarées qui venaient s'échouer dans cet enfer avec eux. Pourtant, même si beaucoup les craignaient et les fuyaient comme la peste, Heloïse n'en avait pas peur et même elle était ravie de leur présence ici-bas.
Pour certains, de longues années s'étaient écoulées depuis le naufrage et ils étaient une grande source d'information et même d'inspiration. Généralement, ils ne faisaient plus vraiment la distinction entre les différents groupes sociaux, la société ayant évoluée. La blonde ne portait pas un grand intérêt à ce que l'on pensait d'elle, néanmoins, elle n'appréciait guère tous les regards désapprobateurs qu'elle recevait lorsqu'elle se rendait chez les premières classes pour voir Peter ou des amis, d'autant qu'autrefois elle avait fait parti de l'aristocratie. Et puis n'était-elle pas comtesse elle-même malgré qu'elle se soit enfuie de chez elle ? Si elle n'avait pas assassiné le comte, elle serait très certainement l'épouse de Peter et elle aurait embarqué sur le Titanic en tant que première classe. D'ailleurs elle ne serait pas non plus morte au bord du paquebot, et peut-être aurait-elle fini dans un lit, entourée d'une ribambelle d'enfants.
Mais elle se retrouvait ici en tant que meurtrière, une situation douloureuse avec Jack et une Lydia qui voulait sa peau. Et si jamais le créancier de Jack revenait à bord, que se passerait-il ? Voudrait-il se venger d'elle ?
Heloïse chassa ses pensées qui l'indisposaient en secouant la tête. L'alcool la faisait totalement diverger. Nayah se rappela à elle en répondant à la déclaration de la blonde. Le poker et les hommes ? Une étrange histoire d'amour ?
"Comme vous avez raison ! Je n'ai jamais compris l'engouement de Jack pour ce jeu." Rit-elle à son tour, finissant son verre par la même occasion."
Nayah commanda alors une nouvelle bouteille de champagne pour les nouvelles venues. Un sourire fendit le visage d'Héloïse. Son amie n'allait pas l'empêcher de boire au moins. Lorsque les coupes arrivèrent, Nayah trinqua en l'honneur d'elles, et de l'absence des hommes.
"Quelle excellente idée ! Oublions ces êtres qui nous font tant souffrir ! Le champagne lui, ne nous laissera jamais tomber."
Puis tout à coup, alors qu'elle levait son verre de whisky pourtant vide, une jeune femme s'approcha du groupe et prit la parole. Manifestement, Nayah la connaissait.
"Ma parole, vous n'êtes ici que depuis peu et pourtant vous semblez connaître plus de personne que moi en un an de naufrage ! rit Héloïse, puis elle s'adressa à la nouvelle venue. Asseyez-vous donc parmi nous ! Je serai ravie de faire votre connaissance. Vous me paraissez si charmante.
La blonde lui tendit une main amène, un sourire radieux flottant sur son visage aux joues rougies par l'alcool.
"Je m'appelle Héloïse, mais ne comptez pas sur moi pour vous donner mon nom. Cela a pour don de mettre certaine personne en mauvaise disposition !"
La jeune femme acheva par un grand éclat de rire. L'alcool et la douleur lui faisaient dire n'importe quoi et il faudrait bientôt qu'elle s'arrête si elle ne voulait pas prononcer des paroles trop insensées, mais ici personne ne put réellement connaître son hilarité car peu connaissaient sa réelle identité et le terrible crime dont elle était entachée.
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
Un peu de maquillage, du rouge sur ses lèvres pulpeuses, un collier autour du cou. Ses cheveux étaient coiffés en un élégant chignon, dont aucuns cheveux ne sortaient. Vêtue d’une robe couleur pourpre, elle enfilait les gants qui allaient lui protéger ses mains et ses avants bras. Un baiser sur le front de chacun de ses deux enfants et la voilà prête pour une entrée en scène. Sa vie avait comme basculé depuis quelques temps et Mary-Ann Fleming comptait sur cette soirée organisée par le personnel du navire pour renouer avec le passé. L’ancienne actrice n’avait point assisté à un tel évènement depuis sa mort, elle ne savait donc pas à quoi s’attendre, mais elle n’était pas étonnée de voir qu’elle n’avait pas perdu ses bonnes habitudes de célébrité. Elle n’avait pas besoin d’agent pour lui dire comment se vêtir, automatiquement, elle savait quelle robe allait mieux lui convenir. La pourpre, celle qui lui soulignait mieux la silhouette, cette robe, qui en montrait beaucoup, sans pourtant qu’on puisse trop en voir. Cette soirée serait comme une avant-première, même si pour cette fois-ci, elle ne serait pas l’unique personne à fouler le tapis rouge. Elle quitta ses appartements, laissant ses enfants s’endormir dans les bras de Morphée. La soirée qui était sur le thème du casino se déroulait au grand salon des premières classes. Bien sûr, toutes les classes y étaient conviées, maintenant on ne faisait presque plus de différence. Il y avait bien longtemps que l’actrice n’avait pas joué au casino, la dernière fois cela devait être à New-York, lors d’une soirée de charité. Même si l’évènement avait été exceptionnel, Mary-Ann n’avait pas été très friande de tous ces jeux et aussi du fait que l’on gaspillait plus son argent qu’autre chose. Même s’il y avait des gagnants, ils étaient rares, mais cela, beaucoup de joueur semblait l’oublier. Combien avait pu s’endetter pour ces jeux, dans l’espoir de gagner toujours plus ? Ils devaient être nombreux, trop nombreux. En arrivant au grand salon, la première classe confia son manteau à l’un des stewards et elle entra dans la pièce. Tout de suite et tel un aimant son regard fut attiré par Charles. Il était aussi élégant et beau que par le passé, mais le cœur de l’actrice se pinça quand elle le vit en compagnie d’une femme, avec qui il semblait proche, puisque ses lèvres étaient à quelques centimètres de la nuque de cette même femme. Elle ferma les yeux quelques instants et se retira plus loin dans la pièce. Décidément, cet homme ne lui faisait que du mal et leur relation semblait être de plus en plus compromise. Mais pouvait-elle encore considérer qu’il y avait une relation entre eux ? Elle avait beau être la mère de ses enfants, Charles avait disparu trop de temps et même si de son côté ses sentiments ne s’étaient pas éteints, cela ne devait pas être le cas pour son amour perdu. Au passage, Mary-Ann attrapa une coupe de champagne qu’elle but d’une traite, puis elle en prit une autre, qu’elle but avec plus de modération. Son regard se posa sur les tables de jeux, les hommes étaient nombreux ce soir, mais son cœur ne battait que pour l’être qui le brisait. Etait-elle folle à ce point ? A nouveau, elle termina son verre aussi vite que le premier.
« A tous ces hommes qui aiment briser nos cœurs. » Murmura-t-elle pour elle-même.
La salle se remplissait petit à petit de passager du Titanic : l'invitation semblait avoir été donnée à tout le monde. Jack reconnaissait des visages, des personnes qui étaient devenues des amis, ou tout simplement des gens dont le nom n'était pas encore connu. Il scrutait la salle à la recherche d'une seule personne. Il ne tenait pas à ce qu'elle soit là. Il s'agissait, en l'occurrence, de Heloise. Non pas que sa présence l'incommodait mais surtout du fait que le jeune homme préparait dans le secret un dîner ou il espérait que la belle viendrait. Le carton d'invitation devait partir demain matin à l'aube. De même, il ne souhaitait pas entrer en contact avec la belle, il n'était pas prêt dans le sens ou il savait pertinemment que, face à Heloise, il devrait alors avoir des arguments solides. Et dans le cas, ou une dispute éclaterait, le repas de demain ne servirait plus à rien. Il était donc primordial pour le blondinet de ne pas entrer en contact avec sa belle. De même, il savait qu'au poker, les émotions et les humeurs étaient un point faible et un moyen de se perdre dans des tentatives de bluff, aussi devait-il se montrer insubmersible ce soir. Aussi, il continuait de scruter la salle par des coups d'oeil discrets. Son attention fut ramené à son ami Elliot qui rappelait leurs stratégies de tricherie misés en place durant leurs précédents parties de poker.
Jack lui sourit avant d'ajouter : Pas trop de P En vue pour le moment si ce n'est que nous serons obligé de devoir faire preuve de galanterie " dit-il en faisant un infime coup de tête en direction des rares femmes qui s'attablaient aux tables de poker. Attendant une réponse de son ami, Jack en profita pour jeter un rapide coup d'œil dans la vaste salle.
Son cœur eut alors un raté. Elle était là près du bar, assise à une table en compagnie de femmes, sans doute de Première Classe au vu de leurs habits et postures. Au milieu de ces bourgeoises, la simplicité de sa belle apparaissait plus que jamais et Jack l'aima encore plus qu'il ne l'aimait déjà en cet instant. Mais se rappelant l'enjeu de ce soir et surtout la soirée de demain, il détourna alors les yeux de ce spectacle pour revenir à sa passion: le poker. Toutefois, il restait soucieux. Du peu qu'il avait vu, Heloise semblait boire du champagne et la gaieté, vue en l'espace de quelques secondes, ne présageait rien de bon. Le jeune homme se décida alors de garder un œil attentif sur sa bien aimé. Au cas ou... On ne sait jamais, l'alcool, parfois, pouvait délier des langues.
A chaque instant qui passait, la grande salle se remplissait davantage. En tant que gamin ayant vécu dans les bas-fonds de Southampton, vivant de larcins et de cambriolages en tous genre, on aurait aisément pu penser que ma présence au cours d'une soirée si fastueuse serait en réalité due à un tour de passe-passe de ma part. On aurait pu me soupçonner d'avoir subtilisé l'invitation d'un rupin en fouillant dans ses poches sur le chemin. Mais non. Après une nuit agitée – encore une – un membre de l'équipage me tira de mes cauchemars en tambourinant trois fois à la porte. Le temps que j'émerge des bras de Morphée, l'invitation glissait déjà sous l'entrée de la cabine, et son expéditeur mettait déjà les voiles. Bien entendu, me savoir invité de façon officielle à une soirée aussi huppée m'intrigua, et je fus même tenté de ne pas m'y rendre, craignant une entourloupe quelconque. Et pourtant, ma curiosité naturelle prit le pas sur ma prudence. Pourquoi une telle soirée ? Pourquoi faire l'effort d'y inviter un passager de Troisième Classe ? Bien entendu, à force de me balader, je me rendis compte que je n'étais pas le seul pauvre invité. Certains se pavanaient avec, d'autres encore ne le révélaient qu'à demi-mot. Mais tout le paquebot se voyait-il invité, ou seulement quelques privilégiés ? Si cette dernière option se révélait être la bonne, alors quelle qualité fit de nous des convives dignes de ce nom ? Toutes ces interrogations, plus pressantes encore que notre éternité incertaine et notre condition précaire, me poussèrent d'autant plus à répondre présent au cours de cette soirée. Ce que je fis. Le costume, en revanche, était bel et bien volé. Je devais bien l'admettre : Je ne possédais aucun habit de soirée. Pas de smoking, de haut-de-forme ou quoi que ce soit qui puisse valoir le coup au cours d'une réception mondaine. Je n'eus donc pas d'autre choix que de m'introduire dans une cabine de deuxième classe pour y chiper des vêtements de circonstance. Pas des fringues issues de la plus haute aristocratie, non plus. Si l'on m'invitait sous mon véritable nom, il y avait donc fort à parier pour que mon statut social soit connu de certains. Jouer directement la carte du comédien manipulateur aux yeux de tous se montrerait d'autant plus dommageable sur le long terme si ma véritable identité se voyait balancée sous le feu des projecteurs. Se contentant d'un signe de tête négatif pour toute réponse, Charles bafouilla ensuite une excuse pour s'éclipser au loin, se collant au dos d'une femme que je ne reconnus pas. Pourtant, sa longue chevelure sombre me parut familière.
" Monsieur Smith, enchantée. "
La grande blonde m'adressa un sourire gêné, avant de partir s'installer vers les tables de jeu. Avant même qu'elle ait eu le temps de s'éclipser, je lui saisis sa main avec douceur et me courbai vers celle-ci, lui offrant un délicat baisemain avant de me redresser.
"Tout l'honneur est pour moi, miss Everdeen."
Lynn et moi nous étions croisés il y avait quelques temps, déjà. Elle venait de se perdre dans les couloirs du Titanic et, ayant imploré mon aide, je l'aidais gracieusement. En échange, elle m'apprit deux ou trois choses sur sa propre vie, et nous finîmes par bien nous entendre. Quel dommage que nous n'eûmes pas droit à davantage de temps ensemble. J'étais certain qu'elle aurait pu hypnotiser les autres joueurs grâce à son regard. Puis elle s'éloigna, et je me tournai avec anxiété vers Jack, qui profita de notre soudain isolement pour répondre :
"Pas trop de P En vue pour le moment si ce n'est que nous serons obligé de devoir faire preuve de galanterie "
"Très drôle, répliquai-je sans l'ombre d'un sourire."
La fuite de Charles m'agaçait. Tirant une bague de ma poche, je la fourrai au creux de la main de Jack.
"L'aristo ne respecte plus les convenances, alors ce sera à toi de remplir son rôle."
Appartenant autrefois à une grosse dame issue de la première classe dont je tairai le sort, il s'agissait d'un anneau doré, au sommet duquel reposait un énorme bijou, soutenu par quatre attaches d'or. Faisant sauter le diamant d'un coup de couteau, l'un de nous – en général, Charles. L'or dénaturait moins sur sa personne. – enfilait l'anneau, les attaches tournées du côté de la paume, faisant ainsi passer le bijou pour un simple anneau de fiançailles ou de mariage. Grâce à lui, si jamais nos tactiques de tricheries en devenaient inutiles, et si nous perdions plus que de raison, je tapotai alors à quatre reprises le genou du porteur de l'anneau, qui enfonçait alors les attaches, coupantes comme des rasoirs, dans ses plus puissantes cartes. Ainsi, il ne lui restait plus qu'à jouer l'ahuri : "Eh ! Ces cartes sont marquées !" Combien de fois cette excuse suffit-elle à nous tirer du pétrin en retournant nos adversaires les uns contre les autres ? Si souvent. Sitôt qu'on affirmait avoir été dupés, tout le monde accusait tout le monde d'avoir triché, fouillait le contenu des manches, etc... Cela nous permettait de nous en tirer à bon compte, vu qu'à cet instant, plus personne ne surveillait l'argent. Au loin, un ivrogne sifflait une bouteille de champagne à lui tout seul, bientôt rejoint par une très jolie blonde aux yeux clairs. Nayah et Héloïse firent aussi déboucher une bouteille, d'autres femmes entrèrent, plus ou moins bien accueillies par le reste de la salle. Mais pour la plupart, je ne les connaissais pas. J'espérai juste que cette carence ne se retournerait pas contre moi au cours du jeu.
Ce soir c'était une petite soirée de Casino qui s'offrait à chacun, plus particulièrement aux hommes mais je ne douterais pas que quelques ladies se joignent à nous pour notre plus grand plaisir. Le simple fait de se faire plumer ou de plumer l'autre était un jeu qui était un pur régal. Je n'avais pas l'occasion de jouer souvent au poker, mais à chaque fois que j'y ai joué, j'ai réussi à remporter un bon petit paquet d'argent, ça n'a jamais fait mal à mes finances. En même temps, je n'y ai pas joué très souvent. Mais ce soir, c'était l'occasion rêvée de pouvoir séduire et de plumer adversaire un à un. Je mets mon plus beau costume pour me rendre dans le Grand Salon sur le Pont A, il ne faut pas qu'on me prenne pour quelqu'un de trop pauvre, même si ce costume n'arrivait pas à la cheville de ceux des premières classes, il était le plus beau que je possédais, alors le porter était déjà une grande fierté. Je regardais l'heure, je n'étais pas très en avance, mais il y aurait sans doute de la place aux tables de poker, au pire j'attendrais mon tour mais j'arriverais bien à jouer avec quelqu'un dans le pire des cas, pour lui porter chance. Je sortais donc de ma cabine dans mon beau costume noir, avec la chemise blanche qui allait avec, ainsi qu'un petit noeud papillon noir lui aussi. J'avais inséré un petit mouchoir blanc en guise de pochette. J'étais prêt à affronter la foule à présent, à gagner de l'argent même si celui-ci ne servait plus à rien dans ce bas monde. Le prestige n'en serait que plus grand. J'entrais donc dans la pièce et il y avait déjà beaucoup de monde. Je regardais la table de poker et il semblait y avoir encore de la place. Comme je le pensais, deux jeunes femmes s'y étaient assises, sans doute qu'elles ne savaient pas jouer mais qu'elles étaient là pour nouer des liens, ou peut être plus que cela. Je regardais la pièce avant de me diriger vers la table. Je voyais une certaine Scarlett Hamilton non loin de là. Je lui faisais un petit signe de la tête alors qu'elle parlait à une ravissante jeune femme blonde. Je ne sais pas si elle m'avait vue ou non, mais le poker m'appelait. J'arrivais donc à hauteur des jeunes femmes et des autres hommes qui étaient là aussi pour jouer.
" Ravi de jouer avec vous, surtout vous mesdemoiselles. J'espère que vous arriverez à gagner, ce serait un tel plaisir que de me faire plumer dans de si beaux yeux. "
Je m'adressais aux deux jeunes femmes, la brune et la blonde avec un petit sourire. Je prenais place entre les deux joueuses, la meilleure place qui soit pour ne pas être déstabilisé par leurs robes magnifiques.
Ce texte est décidément trop nul mais je ne bloquerais pas Vicky au moins
Une envie folle m'avait traversé l'esprit. Une envie folle m'avait bercé de cette aveuglante illusion que le casino m'aurait accueilli, les tapis grands ouverts, fourmillant de mille jetons qui n'auraient pas demandé mieux que de se glisser subrepticement dans mes poches. Le jeu est une abrupte drogue sans aucun remède que celui de ces furieuses bulles transparentes qui commençaient à m'enivrer. Une douce torpeur m'enveloppait, m'isolant du brouhaha qui trahissait la présence de nombreux participants à cette soirée. Une soirée ? Un jeu de dupes, oui ! Je n'y entendais rien au poker mais je sentais que la soirée serait mouvementée, séparant le temps d'une éternité rancunière, les tricheurs de leurs victimes. Je tournai la tête vers les joueurs. Thomas Grey était mon ami, tout comme Marcus Cream qui venait de rejoindre la table de poker. Je n'avais rien à craindre de leur part mais je jetais à nouveau un regard vers cet Elliott Smith qui ne m'inspirait aucune confiance. Il manifestait en toutes choses une telle arrogance que l'homme m'écoeurait au plus haut point. Que diable Jack pouvait bien faire avec lui ? Je les vis échanger un objet qu'ils se passèrent de main en main. Je baissai alors la tête, tristement. Si cet homme me volait l'amitié de Jack Cooper, il aurait en face de lui, un ennemi implacable. Je me mis à le détester et je détournai le regard, dégoûté d'un pareil spectacle. Je n'avais pas beaucoup d'amis à bord du Titanic et je tenais à les garder.
L'ivresse qui s'insinuait dans chacune de mes veines accueillantes anesthésiait mes pensées et me plongeait dans un monde rempli d'incertitudes et aussi fluctuant qu'un bain d'huile. Tout bougeait autour de moi et si ce n'avait pas été le fruit du doux breuvage que j'avais accaparé et qui m'enserrait les jambes dans un étau imaginaire mais liberticide, j'aurais pris mes jambes à mon cou pour fuir cet univers de perdition. Mes angoisses se confirmèrent quand j'aperçus Marcus saluer ce virus ambulant que représentait Scarlett J. Hamilton et prendre place entre elle et Desdémone P. Miller, une femme exquise. Pourquoi mes amis frayaient-ils avec le Diable, ce soir ? Je m'étais senti si seul que j'avais ressenti le besoin au début de la soirée de m'isoler encore davantage, saisissant au vol une bouteille de champagne. Une ombre gigantesque se profila dans le champ extérieur de ma vision panoramique. D'immenses tentacules blanches enveloppaient ce monstre marin qui s'était hissé jusque dans le grand salon des premières classes. Je cachai la bouteille de champagne par une espèce de réaction instinctive, protégeant le seul ami qui me restait dans cette magnifique salle. Puis le monstre marin lâcha échapper quelques mots.
- Bonsoir, cette place serait-elle libre ? Monsieur...
Je pris mon courage à deux mains et me tournai vers cette hydre des profondeurs. La voix était douce et mélodieuse , la pire de toutes. Elle allait m'ensorceler, elle allait me happer et me …..
- Mademoiselle Lockwood !
La plus jeune des soeurs Lockwood me souriait, dans l'éclatante beauté de sa blondeur. Mon ivresse évanescente et passagère s'était muée en une pathétique et effrayante vision du monde titanesque. Je ne fréquentais pas les premières classes par un de ces ostracismes affirmés qui n'étaient somme toute qu'un réflexe de défense. Ces membres-là m'avaient montré au cours du voyage inaugural du Titanic trop de mépris et j'aurais voulu effacer ce voile de suffisance sur leurs faces de rats. Pourtant j'étais à côté d'un de ces passagers-là. Je la regardais ce soir comme jamais je ne l'avais considérée . La jolie Victoria était charmante et je pouvais bien partager quelques bulles avec elle sans trop y perdre de mon intégrité.
- Je vous offre un verre, Mademoiselle Lockwood ? Ce champagne est divin et si vous m'accordiez en outre l'infini plaisir de votre aimable compagnie, mon bonheur deviendrait presque insupportable.
J'adressai un sourire plein de miel à la jeune femme. Je regardai les hommes et femmes prendre place à tour de rôle à la table de poker comme si se faire plumer était soudain devenu une occupation essentielle, presque un devoir.
- Vous êtes venue jouer, Mademoiselle Lockwood ? Il s'agit là d'une tout autre partition que celle dont vous avez l'habitude de vous jouer avec tant de maestria.
J'éclatai de rire, emporté par les bulles euphorisantes et une envie soudaine de jouir de ma mort. Avec délectation et sans aucun respect des convenances.
Thomas se tenait droit tandis que sa belle fiancée s'approchait de lui en lui prenant la cravate des mains afin de la lui nouer autour du cou. Dés l'instant où elle la fit passer sur la nuque du jeune homme elle l'eut en son pouvoir. Il aurait été prêt à faire tout ce qu'elle lui disait tant qu'elle ne rompait pas le charme. Elle ne le tenait que par le bout de tissu mais c'était suffisant pour hypnotiser le jeune homme. Quand le nœud fut fait elle s'approcha de son oreille et lui évoqua son désir réciproque. Il rougit subitement à la question de Mary. Oui il était timide sur ce genre de choses alors que sa belle était plutôt directe. En vérité il en avait envie, mais maintenant, dans cet appartement, tout de suite. Il l'enserra avec envie et lui donna un baiser d'amour et de désir, pour lui faire comprendre sa pensée. Cependant, elle se libéra de lui et s'en alla se préparer, désignant qu'ils devraient se rendre au Casino. Il soupira devant son regard exquis, auquel il ne pouvait rien refuser et se laissa tomber sur le sofa de marque. Quand elle revint et qu'il se releva pour l'accompagner il crut défaillir. Devant lui se tenait une femme, une vraie. Elle portait avec magnificence une superbe robe dorée, brillante. Elle était ornée de bijoux tout simplement clinquant et sa coiffure allait parfaitement avec les traits de son visage, sans pour autant les tirer sur les côtés. Le tout monté sur des escarpins de même texture que la robe. Thomas ne put qu'avaler difficilement et s'approcha de sa fiancée. Il lui tendit doucement son bras, comme si elle était une douce et jolie jeune femme fragile qui manquait de se briser, comme du cristal.
En entrant dans le Grand Salon, Thomas ne remarqua d'abord que le piano situé sur l'estrade. Il voulait jouer oui, c'était vraiment sa passion. Seulement Mary le tira de ses pensées. Il lui sourit et regarda la foule. Des hommes, des femmes, des tables de jeux. Le Poker. Thomas n'y connaissait à vrai dire rien du tout, et tout ceci l'ennuyait un peu. Comme quoi, même les plus riches ne peuvent pas tout savoir. Peut-être Mary voudrait jouer à sa place, qui sait ? Il détourna alors le regard et chercha des gens qu'il pourrait connaître. Il remarqua alors Peter Somerset près d'une table, avec une jeune femme que Thomas ne connaissait que de vue. Le jeune homme s'approcha et attira son attention. Le deuxième classe semblait étrange et on l'aurait pris pour un dérangé s'il n'avait pas cette bouteille de champagne à la main. Thomas se fichait de savoir qu'ils avaient une classe de différence, Peter était son ami et Thomas tenait à conserver cette amitié le plus longtemps possible.
- Hey Peter ! Alors comme ça tu ne m'attends même pas avant de trinquer. Tu me déçois, l'ami.
Il parla avec ironie et son sourire espiègle démontra sa plaisanterie. Thomas ne considéra la femme qu'à cet instant. Les cheveux d'une belle blancheur et un regard insistant, elle était charmante oui. Il tourna la tête vers elle et la salua gentiment. Car de toute évidence c'était une première classe et Thomas savait par expérience que certaines première classes aimait la politesse et la galanterie. Aussi il ne lui parla pas de la même façon qu'à Peter.
- Milady. Puis-je me joindre à vous et à notre cher ami ?
Il n'oublia pas Mary, cependant il pensa que peut-être voudrait-elle rester avec ses amies. Le jeune homme n'était pas le genre de mari à obliger sa femme à le suivre partout. Il serra sa main dans la sienne, lui envoyant comme une vague d'amour.
La soirée avait commencé par une immense déception de la part de James, il ne pouvait pas être là ce soir. Pour une soirée casino, lui un si grand joueur de poker ! Mais tant pis, je n’avais jamais manqué une occasion de me montrer et cela n’allait pas commencer aujourd’hui. Hélène m’avait laissée un message me disant de la rejoindre si je le souhaitais. Elle s’était préparée seule dans notre cabine, en effet, j’étais jusqu’alors en compagnie de James Spencer. Une fois ma sœur partit, je me préparais à mon tour. Nous avions du nous louper de peu. J’arrivais avec mes cheveux bouclés à la perfection, à chaque nouvelle apparition je faisais un effort sur mon apparence je n’étais jamais la même. Humeur joueuse, et célibataire ce soir. Une soirée casino, ce n’était guère mon quotidien mais pourquoi pas. J’avais un carton d’invitation, nous avions tous été conviés à cette soirée. Le Capitaine ou plutôt le personnel de bord nous guettait. J’entrais dans le Grand Salon, des tables étaient là et des fauteuils, une ambiance très chaleureuse au coin du feu. Je vu de suite la tignasse blonde de Désdémone, assise sur les fauteuils et j’eus l’effroi de voir qu’elle était en compagnie de Scarlett Hamilton ! Humm… Marcus était également là, je mourrais d’envie d’aller lui dire quelques mots. Je regardais Désdémone, et me dirigea vers Marcus qui était à une table entouré de deux charmantes créatures. Il savait toujours très bien s’entourait c’était le cas de le dire. Toujours aussi charmeur, et craquant ! Je me plaçais derrière lui, mes mains froides contre sa nuque, je penchais à son oreille et je lui murmurais :
« Gagnez pour moi, Marcus. J’ai des affaires pour vous, des rumeurs courent, nous avons pris un mauvais départ tous les deux, nous ferons affaires plus tard si cela vous tente. En attendant place au poker !» Ces derniers mots, je les avais prononcé à vois haute. Je lui fis un clin d’œil, et un sourire charmeur. Me mouvant sensuellement, attirant les regards sur moi, je rejoignais Désdémone et Scarlett. Cette soirée allait être plus que délicieuse, je le sentais déjà. J’étais une panthère dans la cour aux lions. Prête à griffer. « Bonsoir Désdémone. Sarlett, tu viens déposer ton venin par ici ?» Sans que Désdémone bouge de son siège, je lui fis la bise sans toucher ses joues et sans un regard à l’encontre de la veuve noire. Un serveur passa par là, je saisis une coupe de champagne pour moi et celle qui était ma meilleure amie. Scarlett en avait déjà une. « Trinquons très chères première classe, à cette soirée, aux hommes qui tombent entre nos filets, aux jeux, à l’alcool et au poison ! »
J’eus un sourire sadique en direction de Scarlett, cette soirée allait être plus qu’intéressante. Finalement je n’étais pas rentrée dans le Grand Salon du Pont A du Titanic mais sur un champ de bataille, un ring de boxe. Les hommes allaient se battre au poker sur les tables, et ici j’allais me crêper le chignon avec Scarlett c’était inévitable. J’avais attaqué, elle allait contre attaquer. Ce serait plus fort qu’elle. Je tournais la tête un peu plus loin, j’aperçus Hélène. Je souris, elle était ravissante dans une robe de soie rouge. J’irais la voir un peu plus tard, elle était en compagnie de deux femmes. Je ne voulais pas la déranger, elle était avec une autre revenante et Héloïse. Mary-Ann était également là, trinquant seule dans son coin. Cette femme me faisait peur, je n’avais aucune confiance en elle. J’espérais que sa présence ne me porterait pas préjudice.
L’ambiance était délectable, le poker m’inspirait de la triche et des règlements de compte. Nous verrons vite les tricheurs, les mauvais joueurs, et j’en passe. Une soirée qui s’annonçait attrayante. Je n’avais pas ma langue dans ma poche ce soir, la présence d’Hélène à bord m’avait revivifiée, j’avais des comptes à régler et je ne reculerais devant rien.
The Ghost
♣ Le Fantôme du Titanic
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PROFIL♌ Signaux de Détresse : 689 ♌ Points : 881 ♌ Jour d'embarquement : 12/07/2011 ♌ Age du Personnage : Inconnu
RPG Journal d'un fantôme ♌ Numéro de Cabine : ♌ Situation Amoureuse : ♌ Présentation:
« Au poker, ce qui compte, ce n'est pas le jeu que tu as en main mais le jeu que ton adversaire se figure que tu as. »
De nombreuses personnes sont arrivées dans le Grand Salon. Certaines se sont rendues aux tables de poker, d'autres sont là simplement pour se divertir et discuter entre elles. La soirée commence doucement mais sûrement. Pour le moment rien ne semble pouvoir troubler les personnes qui sont venues. Après avoir distribué les cartes à chaque joueur, les croupiers des tables de poker s'apprêtent à retourner les 3 premières cartes sur le tapis : un 3 de carreau, un roi de cœur et un 8 de carreau. Le bluff va pouvoir commencer. Qui a le meilleur jeu ? Personne ne le sait vraiment.
Qui semble avoir le meilleur jeu ? Peut être monsieur Smith ou monsieur Cream ? A moins que miss Everdeen ne cache une botte secrète dans sa robe ? Personne ne se doute de miss Longchamps, ni de miss Lockwood, mais peut être l'emporteront-elles ! Mister Cooper est aussi dans la place, non loin de lui se trouve Charles Wellington ainsi que Peter Somerset. Desdémone et Scarlett parlent ensemble dans leur coin, rejointes bientôt par Elisabeth qui semble en forme, ce soir. Thomas et Mary sont ensemble eux aussi. Blanche, Nayah, Héloïse, Hélène discutent ensemble autour d'un petit verre. Mary-Ann et Yolanda semblent esseulées, mais sans doute qu'elles seront rejointes plus tard dans le courant de la soirée, ou alors qu'elles se joindront à un petit groupe.
Place à la tricherie, aux faux semblants, et aux bottes secrètes. ♦ Informations sur le Jeu :
Une soirée Casino organisée spécialement pour tous nos joueurs sur le forum. Ce deuxième tour durera jusqu'au 4 mai 2013, il n'y a pas d'ordre de passages, vous pouvez répondre au moins deux fois. Le topic concernant le choix des cartes a été créé (Ici). Pour ceux qui jouent au poker, vous devez donc y poster pour pouvoir répondre à ce tour là. Pour les autres, ce n'est pas la peine. Les revenants seront bientôt mis à l'honneur, faites attention. Les murs ont des yeux et des oreilles partout.
Il y avait énormément de monde ce soir, enfin, j'en avais l'impression. Il faut dire que je n'ai pas pour habitude de me fondre dans la masse de cette façon. Quand j'étais sur le Titanic, je ne participais pas de cette façon aux festivités, j'étais toujours dans les coulisses à faire de bons petits plats. J'avais aperçue mister Smith alors je l'avais salué de façon simple et courtoise avant de m'asseoir à cette table de poker. Nous étions un certains nombre autour de celle-ci, et le croupier que je ne connaissais pas me donnait mes cartes. Une autre jeune femme apparue alors pour prendre place non loin de moi. Je pensais que nous ne pouvions pas vraiment jouer à ce jeu mais visiblement, cela ne choquait personne que nous soyons là, puisqu'on ne nous avait pas interdit l'accès. Nous allions pouvoir plumer ces hommes qui se croyaient plus malins que la plupart d'entre nous. Je n'étais pas une experte mais je savais très bien comme il fallait faire pour l'emporter. Même si nous avons un jeu moyen, il suffit de faire croire que nous avons un très bon jeu. Un homme qu'il me semblait connaître arriva alors à proximité de nous et souffla sur la nuque de la jeune femme que j'avais croisée quelques jours plus tôt sur le navire, elle s'appelait Alexandrine et elle était une revenante comme je l'étais. Oui, apparemment, les gens qui revenaient sur le navire après avoir survécut au naufrage étaient appelé de cette façon. Cela ne me dérangeait pas vraiment. Je trouvais cela même étrange qu'on nous appelle de cette façon, mais après tout cela reflétait une certaine logique, non ? Nous revenions après les autres dans ce maudit lieu de tourmentes. Elliott était apparemment enchanté de me voir ici, mais sans doute aurait-il préféré jouer entre hommes, cela aurait été plus viril mais allons, sans doute étais-ce mieux ainsi. Je souriais déjà à ce qu'il arriverait si jamais j'arrivais à l'avoir. Il n'était pas méchant, au contraire mais voilà, ça me faisait déjà rire. Puis un autre jeune homme arriva à notre hauteur pour s'installer non loin, pour nous charmer. Il était délicieusement beau mais, je ne devais pas perdre mon objectif de vue, à savoir plumer les hommes de cette table.
Je regardais alors mes cartes et celles qui tombaient sur la table : un 3 de carreau, un roi de cœur et un 8 de carreau. Ces premières cartes étaient très intéressantes par rapport au deux que j'avais dans les mains, mais je n'allais pas révélé mon jeu tout de suite, ce ne serait pas bien logique.
" Je mise 10 dollars pour le moment. "
Je ne savais pas trop si cela convenait, mais le croupier me dit que les blinds étaient de 5 et 10 dollars pour cette première partie. Bon, j'aurais peut être dû miser un peu plus mais peu importe. Je lançais un regard mystérieux à toutes les personnes autour de la table, comme pour leur dire que j'étais sûre de moi, que je ne me laisserais pas avoir si facilement.
Les hommes avaient peu à peu pris place autour de ces tables de poker bien décidés à se défier. Ici, le statut ne régnait pas, seule l'aptitude du bluff et de la chance faisait alors surface. C'est bien pour cette raison que je n'avais jamais aimé le poker. À vrai dire, je n'avais même pas essayé d'apprendre. La seule pensée que ma bonne étoile pouvait très bien ne pas être présente suffisait à m'arrêter. D'ailleurs, l'argent n'étant pas un problème, je ne voyais l'intérêt de le dilapider de manière aussi stupide. Je me reportais alors à ma petite soirée: moi qui croyait la passer toute seule, je me fourvoyais. J'étais en compagnie d'Heloise et d'Hélène et je présumais que Blanche nous rejoindrait d'ici peu. Heloise se présenta d'emblée à la nouvelle venue avec un entrain un peu forcé, sans nulle doute due à l'alcool. Sa dernière phrase attira mon attention? De quel nom parlait-elle? Que semblait-elle caché? Face à l'éthylisme de la belle blonde, je me levais d'un bond afin de saluer mon amie:
" Ma chère Hélène, je suis vraiment ravie de te voir! Viens donc t'asseoir avec Heloise et moi même.. Ce soir, les femmes ont le pouvoir! " Disais je en me mettant à rire. J'étais réellement ravie de revoir cette revenante. Nous avions traversé tant d'épreuves ensemble. Lors de "l'après naufrage", j'étais souvent restée auprès de la belle brune qui traversait alors une grosse dépression. Bien des années après, nous avions perdu contact mais j'avais appris son suicide, ce qui m'avait énormément de peine. Aussi, étais je plus que ravie de voir une personne qui avait pu connaître la femme que j'étais devenue bien après le 14 avril 1912.
Je pris alors une coupe de champagne et j'en bus une gorgée. Regardant la table de poker, je ne voyais toujours pas apparaître mon mari ce qui me fit plaisir: je pouvais donc passer la soirée tranquillement en compagnie de ces autres dames. Un dernier coup d'œil autour de la pièce me fit remarquer le regard d'un homme vers notre tablée. Il était blond avec de très beaux yeux bleus semblait-il. Son regard alternait la table ou il était et nous. Plus précisément, son regard semblait pointer en direction d'Heloise. Un sourire apparut sur mon visage, voilà donc quelqu'un qui serait en mesure de résoudre ces problèmes de cœur dont semblait avoir la belle blonde. Souriant toujours, je me penchais alors vers la jeune femme et lui murmurait à l'oreille:
" Heloise, je crois que cet homme n'a dieu que pour vous. Depuis tout a l'heure, il ne fait que vous regarder. "
Noël était-il déjà arrivé ? Probablement, puisque deux nouvelles arrivées firent la plus grande joie de la veuve noire. Tout d’abord, il y eut son cher Marcus Cream, dont elle avait appris l’identité par hasard, puis après, il y eut Elisabeth Cavendish. Scarlett était d’autant plus heureuse de voir ces derniers, puisqu’elle craignait que la soirée ne soit trop monotone. Marcus la repéra tout de suite et la salua de la tête, la jeune femme en retour leva sa coupe et but en son honneur, maintenant que son complice était là, le jeu pourrait commencer. La première classe suivit du regard le manège de la jeune Elisabeth, cette idiote semblait être tombée dans la gueule du loup, elle paraissait assez proche de Marcus, son tueur, une relation malsaine qui plaisait beaucoup à la veuve noire. Puis, au plus grand étonnement de Scarlett, elle vint vers elle et Desdémone, comme si de rien n’était. Elle fit la bise à sa compagne et se servit une coupe de champagne. Bien sûr, non sans envoyer une pique à l’encontre de sa grande ennemie. La tueuse était bien heureuse de la voir près d’elle, puisque même si Elisabeth paraissait très assurée, elle était d’autant plus fragile.
« Oh douce Elisabeth, si tu savais. » Répliqua la veuve noire tout en lui envoyant un clin d’œil plus qu’amusait.
Puis Elisabeth trinqua en sa compagnie et de celle de Desdémone, la veuve noire ne put s’empêcher de faire un sourire en coin, quand elle entendit les paroles de la noble. Même si l’ambiance paraissait calme et détendu, c’était bien plus une guerre froide et ce soir, Scarlett avait bien l’intention de faire ressortir le pire de sa vieille ennemie. Cette petite réjouissance l’amusait beaucoup, surtout que Marcus était juste à côté, sur une table de poker. Il était là et pouvait assister à la scène, sans pouvoir agir et cela serait une véritable jouissance pour la veuve noire. Sadique, elle l’assumait, même si peu de monde était au courant de cela. Elle voulait prouver au monde qu’Elisabeth n’était qu’une pauvre folle, une noble dépravée, qui faisait honte à son rang et pour cela, elle se servirait du lien qui les liait à Marcus. Depuis sa dernière rencontre avec le tueur, elle avait remarqué que celui-ci semblait très attaché à cette idiote, un lien étrange qui venait sûrement du meurtre. Le pire dans toute cette affaire, c’était que le lien allait dans les deux sens, de quoi bien amuser la veuve noire, qui allait pouvoir jouer avec les deux. Son inimitié avec Elisabeth l’aiderait, quoi de plus amusant que de faire du mal à une personne que l’on n’aimait pas. Tout en trinquant avec ses compagnes de première classe, elle leva son verre et à la fin des paroles de son ennemi, elle répliqua.
« Pour votre cas, vous devriez faire attention, il semblerait qu’un homme vous ait déjà mis dans ses filets, une personne de redoutable il parait et très poignante. » Répliqua la veuve noire à nouveau à Elisabeth, tout en insistant bien sur la fin de sa phrase.
Elle faisait bien sûr allusion à l’arme du crime qui avait servi à tuer la jeune femme la première fois et tout en évoquant cela, Scarlett se tourna vers la table de jeu où se trouvait Marcus. « Oh Marcus, quel dommage que nous soyons ennemis, on aurait pu former un charmant duo. » Mais le jeu, en saura d’autant plus drôle, de toute manière, on ne pouvait jamais faire confiance en personne et la première classe préférait se méfier de cet homme en particulier qui était tout aussi redoutable qu’elle. Cependant, ce jeu dangereux en valait la chandelle, encore plus quand Elisabeth Cavendish y était mêlée.
La réaction des hommes face aux femmes était diverse, variée. Changeant en fonction du caractère du dit homme, de son humeur et plus encore de ses pensées à l'égard des femmes. Certains devenaient des plus charmeurs, cherchant à faire succomber la femme, d'autres timides par natures se refermaient comme une huître et puis, il y avait ceux qui ne changeaient pas face aux femmes, restant tel qu'ils étaient. Il me faut avouer que j'imaginais que le jeune homme que je venais d'aborder se trouvait dans cette dernière catégorie, car je ne le trouvais ni timide, ni prêt à faire du charme. Mais je m'étais trompée, tout du moins au début. En effet, lorsqu'il remarqua ma présence, ses yeux s'écarquillèrent légèrement, comme si ma simple vue l'effrayait, ne lui siée guère. A croire qu'il me prenait pour un monstre marin, prête à l’entraîner dans les profondeurs de l'océan et à le faire ainsi succomber. Après une profonde inspiration, il se tourna me faisant ainsi face. Il s'attendait à trouver un être abjecte, fourbe, une sirène envoûteuse d'homme, mais il me trouva, moi. Lorsqu'il me reconnut, il s'exclama. « Mademoiselle Lockwood ! » Ce qui me fit intérieurement sourire, il savait qui j'étais, mais moi je ne connaissais pas son nom, je ne le connaissais que de vu. Honte à moi. J'espérais fortement qu'au cours de l'échange je puisse mettre un nom sur son visage, ce qui était la moindre des choses de ma pars. Il me proposa alors un verre, que j'acceptais. « Ce serait avec grand plaisir pour un verre, Monsieur. Mais s'il vous plait, appelez-moi Victoria. » La suite de sa phrase me fit sourire malgré moi et son propre sourire m’emplis de plaisir, ce qui signifiait qu’il ne me prenait plus pour une vile créature. « Vous êtes fort aimable, mais je crains que ma compagnie n'apporte pas toujours le bonheur. » Je devais m'avouer à moi-même que ces derniers temps et ceux, surtout depuis le terrible événement de la tempête, je n'étais vraiment pas de bonne compagnie...Mais aujourd'hui, ce soir, je ferais tous pour l'être, ne serait-ce que pour ne pas gâcher la soirée de ce charmant jeune homme.
Dans une expiration, je laissais mes sombres penser s'échapper avec l'air, puis je me mis à suivre le regard de l'homme. Il était posé sur les personnes qui, autour de la table de poker se trouvaient. Il faut dire que ce jeu ne m'avait jamais attiré. Il se tourna après plusieurs instants vers moi, me demandant si j'étais venue jouer. « Il me faut avouer que non, je n'ai pas l'intention de jouer, ne comprenant pas grand-chose aux règles et n'appréciant guère ce style de jeu. Si je suis venue, c'est seulement pour changer d'air et non pour perdre de l'argent ou en gagner par une chance infime. Et vous ? Vous comptez jouer ? Ou tout comme moi êtes-vous venue tenir compagnie aux bouteilles de champagnes, délaissé par nos amis joueurs ? » Si ma mère avait été a mes côtés, elle m'aurait sans le moindre doute reprocher ma franchise et l'inconvenance avec laquelle je venais de parler, mais que m'importait, elle n'était pas là. Elle n'était plus là. J'étais désormais libre de faire et dire tout ce que je désirais et si une personne venait à en être vexée, je n'en n'aurais que faire. Après tout, nous étions-là pour nous amuser, non ? Il éclata ensuite de rire, ce qui me fit grandement sourire. Il faut croire que nous étions tous deux dans le même état d'esprit.
Je m'apprêtais à parler, lorsqu'un jeune homme et une jeune femme vinrent nous rejoindre, il s'agissait de Mary Abbot et de son fiancé Thomas Grey. Je n'avais encore jamais eu l'occasion de lui adresser la parole, mais ce n'était pas faute de l'avoir voulu. Après tout, j'avais envie de connaître l'homme qui rendait si heureuse mon amie d'enfance. Il héla celui qui se tenait non loin de moi tandis que je me tournais vers Mary, tout sourire. « Hey Peter ! Alors comme ça tu ne m'attends même pas avant de trinquer. Tu me déçois, l'ami. » Peter, voilà comment il s'appelait. Soudain, son nom de famille s'afficha dans mon esprit : Somerset. J'avais enfin un nom complet à mettre sur son visage, Peter Somerset. « Je suis ravie de te voir, Mary. Passes-tu une agréable soirée ? » Demandais-je à Mary, qui comme toujours resplendissait de beauté. Elle avait magnifiquement bien choisie sa robe qui lui siée à merveille. Après avoir parlé avec Peter, Thomas se tourna vers moi, m'adressant la parole avec une grande galanterie et politesse. « Milady. Puis-je me joindre à vous et à notre cher ami ? » Je lui offris un ravissant sourire, puis lui répondit tout aussi poliment. « Bien évidemment, Monsieur Grey. Je veux dire, c'est toujours agréable d'être en bonne compagnie. » J'adressais alors un sourire aux trois personnes qui m'entouraient, puis porta la coupe de champagne à mes lèvres. C'était décidé, ce soir, je m'amuserais.
" - Hé, les garçons, vous allez où ? - A la soirée casino ! T'es pas au courant ? Les membres d'équipage en ont organisé une dans le grand salon !"
Edwige observa les trois gamins de neuf et onze ans d'un air dubitatif.
" - Vous allez jouer au poker ? - Non... Peut-être. Mais on va surtout voir comment ça se passe. - Habillés comme vous l'êtes ? Vous allez vachement passer inaperçus au milieu du troupeau des premières classes... Savez vous seulement comment ils s'habillent, là haut ? - Oui, on n'est pas aveugles non plus. Pourquoi tu viendrais pas avec nous, toi qui connait l'endroit si bien que ça ?"
La fillette haussa les épaules. Qu'avait-elle à y perdre ? Elle baissa les yeux, détailla sa tenue. Une tenue de garçon, sale et trouée, qu'elle avait ramené d'Irlande.
" - Partez devant, je vous rejoint dès que j'ai trouvé quelque chose de plus joli. - On tu vas trouver ça ? - A ton avis, crétin ? Dans les cales !"
Le garçonnet haussa les épaules à son tour. Il opina en silence et tourna les talons.
"A tout à l'heure, alors !"
Lança son petit frère avant de suivre le plus âgé dans le couloir. Edwige, détalla dans l'autre sens, en direction des cales. Elle n'appréciait pas les robes de dame outre mesure, mais comme elle passait l'essentiel de ses journées à traîner du côté des premières classes, elle avait une certaine connaissance maintenant de la façon dont ils fonctionnait. Ses deux jeunes amis ne manqueraient pas d'attirer les regards courroucés des riches du paquebot, avec leurs chemises sales et leurs pantalon râpés.
Edwige ouvrit l'une des valises appartenant à une petite première classe, sans doute qui avait survécu au naufrage. Voilà un certain temps que la petite irlandaise avait repéré ce bagage, sa propriétaire devait avoir le même âge qu'elle puisque ses vêtements lui convenaient parfaitement. Elle choisit finalement une robe légère et confortable, dans laquelle elle se sentait parfaitement à l'aise, d'une couleur rouge pâle et brillant. Cependant, Edwige était absolument incapable de mettre un nom sur l'étoffe si soyeuse.
Finalement, elle releva sa jupe et partit en courant en direction du pont A, empruntant le même chemin que ces amis quelques minutes plus tôt. Si Aidan la cherchait, il n'aurait guère de difficultés à la trouver. Après tout, le Titanic n'était pas si grand ! Et tôt ou tard, il entendrait parler de cette soirée casino ; à moins qu'il n'y soit déjà.
C'est donc habillée comme une première classe, mais dénuée de leur manières, qu'Edwige o'Connor passa les portes du grand salon. La soirée avait déjà commencé, un certain nombre de personnes étaient déjà installées à la table de jeu. La fillette regarda autour d'elle : aucune trace de ses amis. S'étaient-ils perdus ?
"Quels imbéciles."
Elle avait grommelé pour elle-même avant des'aventurer plus avant dans la salle. Pas de traces d'Aidan non plus. Allait-elle passer la soirée seule, finalement ? Piquée de curiosité, elle approcha de la table où on venait de distribuer les cartes et, se dressant sur la pointe des pieds, observa le jeu, tâchant d'en comprendre les règles.
Dernière édition par Edwige o'Connor le Jeu 25 Avr - 11:22, édité 1 fois
Le monstre se transforma dans mon esprit en une jolie blonde, souriante et aimable. La politesse des uns réclamait l'irritabilité des autres . En tout cas, elle provoquait toujours la mienne. Du fond de mon veuvage, les belles femmes m'horripilaient comme si elles étaient une dangereuse vision de l'amour. Le jeune homme que j'étais avait décidé de chasser tout sentiment de tendresse ou d'affabilité. Seule la tristesse guidait mes pas d'homme taciturne et désinvolte. Pourtant, il y avait bien ces moments d'égarement, brefs mais intenses où laisser libre court à mes émotions m'apaisait, me rendait cette part d'humanité que je tentais d'effacer définitivement en moi. Sans doute, mademoiselle Lockwood ne le savait que trop, avertie probablement par sa soeur Ann-Elisabeth de mes travers, promenant ma susceptibilité dans le vaisseau, rejetant toute forme de bonheur et niant l'évolution de la condition de la femme.
Mais ce soir, au coeur de cette soirée qui verrait le triomphe des tricheurs et la ruine honteuse de perdants pour qui cela n'avait plus aucune importance si ce n'est une une fierté endommagée sous le sourire ironique du gagnant, j'avais décidé de me laisser aller à mes envies, si déraisonnables soient-elles. Mademoiselle Lockwood me demanda si j'avais l'intention de participer à la partie de cartes. Je n'avais pas encore pris la décision de jouer tant je craignais d'y perdre une bonne humeur factice et alcoolisée. La douce euphorie, bienfaisante et inoffensive s'était travestie en une ivresse tenace et joyeuse, propice aux éclats de rire sans raison, aux audaces les plus folles, à la franchise la plus provocante. Les bulles du champagne que j'avais fait miennes avaient fait du jeune homme maussade et déprimé, un fantaisiste garnement bien décidé à se divertir ce soir au détriment des passagers que je jugeais antipathiques.
- Je ne sais pas , madem.. Victoria. Je me laisse porter par les évènements pour l'instant.
La voix flûtée de Victoria Lockwood me tira de mes songes . Elle ignorait tout de moi, jusqu'à mon nom. Pourquoi ne pas lui laisser croire que j'étais un autre, charmant et poli, prévenant et séducteur ? Pourquoi ne pas lui mentir sur ma véritable identité, me comportant comme un rustre et lui donnant le nom d'un autre … Je me tournai alors vers le groupe de Jack et sourit, l'air mutin. Oui, je lui dirais que je m'appelais Jack . Jack Cooper . Je n'aimais pas l'idée que mes amis m'ignorent pour aller s'encanailler avec d'autres, surtout quand il s'agissait de personnages comme cet Elliott Smith. Jack méritait une leçon, songea le jeune homme dépité que j'étais, le coeur envahi par la jalousie d'une amitié où il n'avait aucune part. J'ouvris la bouche prêt à révéler à Victoria sa propre vérité quand ma jubilation alcoolisée fut momentanément interrompue par l'arrivée de mon ami, Thomas Grey. Il était pianiste et artiste comme moi. Nous étions amis et la familiarité de ton de Thomas me fit du bien. Me sentir important dans le coeur d'un autre, être l'objet d'une touchante inquiétude, m'obliger à ne pas le décevoir, ne jamais le trahir ni l'abandonner me plongeait dans un monde de douceur et de bien-être accompagné de millions de bulles euphorisantes.
- Hey Peter ! Alors comme ça tu ne m'attends même pas avant de trinquer. Tu me déçois, l'ami.
Je baissai la tête, l'air contrit. Puis, j'éclatai d'un rire enfantin et cristallin.
- Mais ce sont mes bulles, Thomas. Tu sais, elles me montent au cerveau si vite, si vite que la sensation est follement exaltante, indicible même. Je les sens remonter tout en haut de ma tête. Tu veux des bulles, Thomas ?
Je tendis la bouteille à Thomas afin de lui faire partager cette bienfaisante sensation mais je constatai que Thomas se montrait prévenant envers Victoria. La jeune femme m'avait révélé son prénom alors que nous étions encore seuls . Elle engagea la conversation avec Thomas qui, accompagné de son amie, Mary A. Abbott, paraissait si heureux. Le bonheur des autres peut sembler si déprimant parfois. Je rapprochai le goulot de la bouteille de champagne de ma bouche et avala une longue gorgée. Il me faudrait des quantités de petites bulles divines toutes prêtes à se sacrifier pour mon bien être afin d'apprécier la soirée comme il se devait.
Dernière édition par Peter Nicolas Somerset le Ven 3 Mai - 22:33, édité 1 fois
Jack parlait avec Elliot mais ne cessait jeter des coups d'oeils à la table ou se trouvaient plusieurs femmes et ce, autour d'une bouteille de champagne. Son coeur battait la chamade. Il était également en plein doute, devait-il jouer ou non ce soir? L'enjeu était de taille. Certes, l'argent n'était plus le souci premier puisqu'ils étaient tous morts. Non, ce soir était surtout le souci de maintenir de réputation de poker hors normes qui se seraient faites à coup de tricherie. De même, et c'était triste à dire, Héloise se trouvait ici et Jack avait remarqué que depuis qu'il la connaissait, il n'avait plus jamais eu de chance au poker, se servant par la suite de stratagèmes de triches. Lorsqu'il avait repris ce jeu bien après le naufrage, il ne voyait plus la belle blonde et petit à petit il avait reforgé cette réputation de joueur hors norme perdu bien avant l'embarquement. Ce soir là, le jeune homme faisait face à un dilemme: rester ou partir? Mais avant qu'il puisse juger sa réponse, il sentit Elliot lui remettre discrètement dans sa paume une bague tout en lui marmonnant que Charles ne serait pas présent. Jetant un coup d'oeil et afin de confirmer les paroles de son ami, le blondinet remarqua en effet que son autre ami semblait être en grande conversation avec une belle brune. C'est à ce moment là que le croupier pria tous les joueurs de prendre place. Jack se trouva en face d'Elliot et à côté de cette femme qui s'appelait, semble t-il: Miss Everdeen. Les cartes furent mélangés et jetés sur le tapis:
Un roi de coeur, un huit de carreau et un 3 de carreau. Sa partenaire misa dix dollars pour commencer le jeu, histoire de démarrer en douceur, et afin de cacher le redoutable joueur qui pouvait se cacher en chacun d'eux. Jack regarda ses cartes puis jeta un vif coup d'oeil à Elliot. Puis, il prit quelques jetons tout en ajoutant: " Je suis. " Dit-il tout en jetant dix dollars également.
La partie venait de commencer et Jack avait espoir que la suite soit en sa faveur. Dans tous les cas, il espérait que les tricheries mises en place avec Elliot suffirait à le secourir au cas ou. Jetant un coup d'oeil à la table d'Heloise, le jeune homme souhaitait que ce soir, soit enfin celui de la chance marquant ainsi le début d'un renouveau.
Je m'étais donc diriger vers une des tables de poker bien entouré comme je savais si bien le faire. Scarlett m'avait bien aperçue la bougresse, levant son verre à ma nouvelle mort. Elle but également à ma santé, j'en étais convaincu, un petit sourire de satisfaction s'affichait déjà sur mon visage, elle mordait déjà à l'hameçon. Je serais ainsi partagé entre 3 passions ce soir, il ne serait donc nullement étonnant que je me fasse plumer au poker quand les plus belles de sirènes nageaient autour de vous. En effet, il y avait Scarlett, mais aussi Elisabeth qui me donna un frisson plaçant ces mains froides contre ma nuque me glissant quelques mots à l'oreille au passage. Elle voulait faire affaire, mais sans problème charmante créature.
" Mais bien entendu chère Elisabeth. Donnez le bonjour à Scarlett de ma part, ainsi que cette petite chose au moment où cela vous enchante le plus. "
Avant qu'elle ne se rende dans la direction de la veuve noire, je lui donnais une balle de pistolet, comme un gage, comme quoi je n'oubliais nullement notre première rencontre dans ces cales où elle m'avait sauvagement trouée la peau. Elle s'en était délectée mais la partie n'était pas gagné. Je lui avais laissé la première bataille mais la guerre était loin d'être finie. Et ce petit jeu me plaisait tellement que je n'avais pas envie d'y mettre fin. Je regardais dans leur direction et au même moment, Scarlett me regarda elle aussi. Je lui faisais un petit signe de la main, en espérant que miss Cavendish soit une bonne postière. Cette dernière ne comprendrait sans doute pas l'allusion que je faisais à Scarlett avec ce petit objet. Peut être même qu'elle n'en avait jamais vue de sa vie mais quelle importance ? Le croupier nous donna alors nos cartes. J'avais un jeu absolument fantastique, je n'avais plus qu'à miser gros pour leur faire peur. Le croupier retourna alors les 3 premières cartes qui étaient de bonne augure pour la suite. J'avais ce mince sourire sur le visage, pour deux raisons. Tout d'abord, une jeune fille que je ne connaissais pas bien venait nous observer à la table, elle était trop jeune pour savoir jouer mais elle m'amusait déjà. La blonde a mes côtés misa donc 10 dollars suivi de Jack Cooper, j'avais pu l'apercevoir lors de notre dernière soirée.
" Je mise 20 dollars pour ma part. "
Je ne regardais pas plus que ça mes cartes, comme si j'étais sûr de moi, que j'allais tout rafler sur mon passage.
Alexandrine…quelle joie de la revoir. Les deux amis avaient échangées une accolade et quelques éclats de rire. Tant de questions venaient à l’esprit du revenant concernant la présence de la belle sur le Titanic, mais l’ambiance n’était pas aux retrouvailles émouvantes. Les cartes appelaient Charles et l’homme s’était mis à faire craquer les jointures de sa main gauche. Ce geste, il le faisait souvent lorsqu’il était impatient ou lorsqu’il était nerveux. Ce soir, c’était pour ces deux raisons. L’homme parlait avec Alexandrine, mais son esprit était occupé ailleurs alors qu’il regardait du coin de l’œil ses compagnons de triches, Jack et Elliott. Il savait que s’il n’allait pas les rejoindre bientôt, non seulement la partie allait débuter sans lui, mais qu’il risquait de perdre son rôle dans le trio de tricheur. S’excusant auprès d’Alexandrine, Charles se détourna de la jeune femme avec courtoisie et entrepris de se rendre à la table de poker où se trouvait les deux hommes.
Le revenant marchait fièrement, regardant les gens autour de lui, adressant des sourires aux femmes qui levaient les yeux vers lui. Il ne connaissait presque personne, mais son regard fut alors attiré vers la plus belle des créatures présente dans le grand salon; Mary-Ann J. Fleming. Charles senti son cœur se débattre dans sa poitrine dès qu’il reconnut sa belle. Elle était si élégante et provocante que le revenant senti la jalousie l’envahir. Tous les hommes présents allaient pouvoir admirer les formes de Mary-Ann et la désirer. Que faisait-elle ici? L’avait-elle vu en présence d’Alexandrine? À cette idée, l’homme se senti mal, s’il voulait un jour reconquérir cette merveille, ce n’était pas en batifolant avec d’autres femmes qu’il allait y parvenir…puis son idée changea. Non, il voulait que Mary-Ann l’ait vu. Il voulait qu’elle voit quel homme elle repoussait et que d’autres femmes savaient apprécier sa compagnie. Charles regarda Mary-Ann jusqu’à ce que leur regard se croise puis, il inclina la tête légèrement en signe de salutation et lança un sourire poli à sa belle. Ce soir, il était heureux et Mary-Ann ne viendrait pas le bouleverser en présence de tous ces gens. Non, la tempête qui faisait rage dans les entrailles de l’homme ne se montrerait pas…
Le revenant détacha son regard de Mary-Ann et se dirigea vers la table de poker. La partie venait de débuter et l’homme remarqua que Jack portait la bague qui lui revenait normalement de droit lors des parties de poker. Charles leva les yeux vers Elliott et eu un rictus. Il savait que cet homme ne l’appréciait guère, mais de là l’exclure de leur trio de triche… Le revenant souhaitait rejoindre la partie, il le pouvait toujours, mais se demandait s’il allait jouer seul ou en équipe. Après tout, s’il jouait seul, il devait user de triche contre Jack et Elliott et les chances pour qu’il batte ces deux tricheurs expérimentés étaient très minces. Mary-Ann était présente, Charles ne pouvait passer pour un minable! Il devait lui montrer de quoi il était capable, qu’il était le meilleur!
Le revenant pris place à la table de poker et demanda à rejoindre la partie. Deux cartes lui furent donné et le croupier dévoila les cartes : Un roi de cœur, un huit de carreau et un 3 de carreau. Charles regarda ses deux cartes puis leva les yeux vers Elliott. Il n’attendait qu’un signe de celui-ci qui lui confirmait qu’il était bel et bien ensemble pour ce coup là. Les autres joueurs misèrent. Lynn misa 10 dollars que Jack suivi et Marcus renchéri à 20 dollars. L’homme sourit et tapota la poche de son veston où se trouvait sa bague porte-bonheur, l’alliance qu’il n’avait jamais offerte à Mary-Ann.
« Je suis… »
Charles déplaça ses jetons vers le centre de la table de manière presque théâtrale. Il aimait attirer l’attention sur lui. Alors que les gens suivaient les mouvements de Charles, ses compagnons de triche allaient pouvoir lui faire comprendre son rôle dans le trio, ou lui faire comprendre qu’il n’en faisait plus partie…
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
Le voir en compagnie de cette fille la dégouta bien plus qu’autre chose et Mary-Ann se demanda bien si Charles avait une once de respect pour elle et pour ses enfants. Jamais elle ne le laisserait auprès de ses enfants s’il vagabondait à droite et à gauche et surtout s’il courrait vers tout ce qui portait une robe. Elle n’en revenait pas et elle était folle et colère, mais aussi de tristesse. La désillusion était comme une gifle qu’elle venait de recevoir au visage. A nouveau, elle but d’une traite une coupe de champagne. Heureusement qu’elle avait l’habitude de boire, avec tous les galas et les cérémonies auxquelles elle avait assisté. Leurs regards se croisèrent et Charles finit par lui sourire, la première classe ne lui accorda rien, aucune joie, pas un sourire envers l’homme qui lui piétiné un peu plus son cœur. C’était donc ça de souffrir à cause des hommes, c’était ça la douleur que sa mère lui avait longuement expliqué, pour lui montrer à quel point les hommes pouvaient être perfide envers les femmes. Mary-Ann se rendait compte qu’elle avait été injuste avec sa mère et aujourd’hui elle s’en voulait d’avoir été si peu reconnaissante, même si cette femme lui en avait fait baver toute son enfance. L’actrice quitta son coin et alla s’installer dans un fauteuil et alluma une cigarette. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait fumé et même si ce n’était pas élégant pour une noble femme, elle s’en moquait, elle était morte et elle pouvait bien faire ce qu’elle voulait. Elle n’accorda aucun regard à Charles et encore moins aux tables de jeu, à quoi cela servait donc de perdre de l’argent, dont on ne se servait plus. Il y avait bien que des hommes pour perdre leur temps à ça.
Il était loin le temps où l’on venait la voir pour une photo ou un autographe, aujourd’hui Mary-Ann le voyait, elle n’était plus rien aux yeux du monde et sa solitude en cette soirée le prouvait à nouveau. Avant, alors qu’elle était encore une célèbre actrice, elle était toujours entourée, il y avait les hommes qui l’admiraient, puis les femmes qui voulaient lui ressembler et chercher auprès d’elle des conseils pour être à leur tour des actrices. D’étoile montante, elle était devenue célèbre, pour retomber du jour au lendemain dans l’oubli à la suite de cette sordide tragédie. Il y avait ses enfants qui ne pourraient jamais connaître une vie, avoir des enfants à leur tour et rencontrer une personne à aimer. La vie était injuste et jamais la mère de famille ne s’était senti aussi seule. Tout en continuant à fumer, elle continua à penser à cette vie maudite, cette vie qui était loin de la liberté qu’elle prônait, ici, elle n’était qu’une prisonnière, la mort aurait mieux fait de l’emporter plutôt que de lui imposer tout cela. Aujourd’hui, elle était peut-être assez forte pour affronter les épreuves qu’on lui imposait, mais demain, qu’en sera-t-il de cette force ? La mère de famille ne se voyait pas combattre chaque jour et tout cela pour l’éternité, à un moment ou un autre, elle allait baisser les bras et tout abandonner.
Un serveur lui apporta à nouveau une coupe de champagne, Mary-Ann le remercia, puis sirota tranquillement cette nouvelle coupe, tout en observant les différents groupes qui se trouvait dans le Grand Salon, dédaignant volontairement la table où se trouvait Charles. Elle repéra trois femmes de premières classes, Desdémone Miller, Scarlett Hamilton et Elisabeth Cavendish. Puis un autre groupe composé de différentes classes. Tous semblaient bien occupés, alors qu’elle, elle se sentait assez seule. Peut-être devrait-elle retourner dans sa cabine et retrouver ses enfants, de toute évidence, elle n’avait plus rien à attendre de personne, pas même de Charles. La mère n’était même plus sûre, si elle devait lui faire confiance pour ses enfants, elle ne voulait pas qu’ils affrontent la douleur qu’elle pouvait ressentir à cause de leur père. Oui peut-être devrait-elle partir, l’actrice était depuis longtemps tombée de son piédestal.
Je m’assis sur l’un des fauteuils, j’étais proche de Scarlett mais j’étais prête à lui tenir tête. Je la regardais droit dans les yeux tout en buvant mon verre de champagne. Un jeu dangereux, dans l’ombre, se préparait. Il y avait quelque chose entre Marcus et Scarlett, j’ignorais ce que c’était vraiment mais je n’allais pas tarder à le savoir. Plusieurs fois leurs regards s’étaient croisés, des yeux remplient de défis.
« Et moi qui pensez que la soirée serait monotone!» Je restais silencieuse lorsque j’entendis les mots sortirent de la bouche de Scarlett. Comment savait-elle cela ? Une veuve noire qui récoltait les informations dans ses toiles. « C’est vous qui devez faire attention Lady Hamilton, la vengeance est un plat qui se venge froid. D’ailleurs, Marcus Cream, qui est à la table de poker là bas mais ça vous le savez déjà, vous passe son bonjour ! Il m’a chargée de vous remettre ceci, très chère. Je suis certaine que vous savez ce que cela signifie. »
Je lui tendis la balle de pistolet, en attendant qu’elle mette sa main sous la mienne pour la réceptionner. C’était donc ça, Scarlett avait du tuer Marcus ! Je n’étais pas idiote, et leur petit jeu crevait les yeux pour les observateurs. J’aurais du être du côté de Scarlett car après-tout elle avait tuée l’homme qui m’avait tuée néanmoins, il n’en était rien. Je préférais le charme de Marcus aux crêpages de chignon avec Scarlett, le courant n’étant jamais passé entre nous. Elle n’était pas fréquentable, et ce n’était pas en tuant Marcus qu’elle allait remonter dans mon estime. Je préférais une alliance avec Marcus, plutôt qu’avec Scarlett. J’avais des comptes à rendre avec les deux de toute manière. Il fallait se méfier des apparences, car silencieuse et dans mon coin j’avais ruminé et réfléchis à une stratégie pour assouvir mes désirs les plus noirs. Je n’en voulais pas à Marcus de m’avoir tuée, après-tout j’avais découvert que j’étais immortelle (presque) et je mettais ça sur le dos d’une pulsion sanguinaire d’un tueur à bord du Titanic. Son charme pardonnait tout. Scarlett, quant à elle, n’était pas mon genre. Trop de venins, trop dangereuse, pas de solidarité féminine entre nous, le jeu de qui aura le dernier mot était bien plus amusant. Je préférais la compagnie de Marcus, et je n’oublierais jamais ce délicieux bain que j’avais pris avec lui. Il fallait toujours se méfier des apparences, petite poupée toute fragile désarticulée et dangereusement attiré par le mal que représentait Marcus, j’en étais pas moins dangereuse. En un an à bord, en voyant des fantômes tel qu’Isobel, moi baignant dans mon sang dans les Bains Turcs, les frasques du Capitaine j’en étais devenus plus forte. Je nageais au milieu des requins, et je n’hésiterais pas à mordre surtout que je n’avais pas que des amis à bord et je n’avais pas choisis les ennemis les plus faciles. On jouait à la roulette russe, qui serait le prochain à tuer l’autre ? Je me délectais déjà de tuer Scarlett, d’avoir son sang sur mes mains, sur ma robe, mes cheveux maculés de sang de cette veuve noire aussi vénéneuse que dangereuse. Il suffisait de trouver sa faiblesse, son point faible. Si elle avait véritablement tué Marcus, je pouvais compter l’assassin parmi mes alliés. C’était parfait !
Je me détournais de Scarlett pour plonger mon regard dans celui de Désdemone. « Comment vas-tu Désdémone ? La petite est au lit ?»
LE DESTIN MET BEAUCOUP DE HASARD DANS SON JEU. JACQUES FOLCH-RIBAS
Quand elle sorti vêtue d'une magnifique robe dorée scintillante de sa chambre, elle cru que Thomas allait avoir une crise cardiaque. Cela la fit sourire. Même après tout ce temps, elle lui faisait encore de l'effet comme ce soir là à la demeure des Comtes Abbot que ses parents avaient organisé pour eux marquant la fin du célibat de Mary. Elle y avait revu l'homme qui l'avait traumatisée quand elle n'avait que douze ans à cette Garden Party chez les Marquis Lockwood et avait pris particulièrement du plaisir en le voyant rager qu'elle aie trouvé quelqu'un...Elle était devenue ce qu'on appellerait "totalement pas touche!" et ce n'était pas pour lui déplaire parce que: 1. A partir de l'annonce ce ses fiançailles par cette fête somptueuse - digne d'une soirée de gala organisée par la famille royale -, les hommes lui avaient enfin lâché la grappe! et 2. Parce qu'elle avait fini par tomber amoureuse de l'homme qu'elle aurait du épouser pour de l'argent.
Elle sourit quand elle vit Thomas déglutir difficilement sa salive avant de lui offrir son bras. Elle le prit et ils quittèrent la chambre de la Comtesse. Une fois arrivés au Grand Salon converti en Casino pour la soirée, elle ramena son fiancé sur Terre en lui disant qu'ils joueraient plus tard.
Ils se tournèrent vers un homme et une jeune fille que Mary reconnu en tant que Victoria Lockwood, son amie d'enfance et petite soeur d'Ann-Elizabeth! Elle souri pendant qu'ils se rapprochèrent du couple mais une question effleura l'esprit de Mary...Vicky aurait elle oublié Dominic?
- Hey Peter ! Alors comme ça tu ne m'attends même pas avant de trinquer. Tu me déçois, l'ami.
Mary s'approcha de Victoria: "Victoria, ma chère! Comment vas tu aujourd'hui?"pendant que Thomas lui serrait amoureusement la main tout en demandant à ce Peter, qu'elle salua d'un sourire, si ils pouvaient s'incruster dans leur couple.
« Je suis ravie de te voir, Mary. Passes-tu une agréable soirée ? »
"Très bonne! Et toi même? Je t'avoue que je ne comprend pas toujours le poker... Malgré le fait que mon père s'est acharné à me faire comprendre ce jeu, j'ai toujours été mauvaise élève!"Rigola t'elle. Un serveur s'approcha de leur quatuor et elle prit une flute de champagne qu'elle sirota en posant sa tête sur l'épaule de Thomas. Qu'elle était bien! Elle ne savait plus quand elle avait ressenti un tel bien être...