La vie ne pouvait pas être plus étrange que maintenant, surtout quand un mystère nous obsédé à ce point. Esther avait toujours été fascinée par beaucoup de chose et quand cela se produisait, elle en faisait une véritable obsession. Ici, il y avait premièrement le Capitaine, qu’elle voyait comme une curieuse et étrange bête, puis la porte blanche qui ne s’ouvrait pas et comme beaucoup de monde, Esther aimerait bien savoir ce qui se trouvait derrière. Peut-être n’était-ce qu’un simple placard à balai ou encore une pièce vide, mais elle voulait savoir et cela en devenait une vraie passion. Pendant un temps, elle s’était mise à camper dans le couloir de la porte blanche, puis plus rien, elle avait abandonné l’idée grâce à Rose Myles, ce qui lui a permis de se concentrer sur son passé et les retrouvailles avec sa mémoire. Cette chose était maintenant faite, elle pouvait donc reprendre son but, découvrir ce qui pouvait se cacher derrière la porte blanche qui ne s’ouvrait jamais.
On était le 15 juin 1913, quand Esther se réveilla avec en tête l’idée de se rendre dans le couloir de la porte blanche. Pourtant, elle résista longtemps, tout au long de la journée avant de s’y rendre. Elle pesa le pour et le contre et le risque qu’elle pouvait connaître si la porte s’ouvrait. Elle pourrait très bien trouver quelque chose de terriblement dangereux, mais qui sait, après tout elle ne pouvait pas mourir, c’était impossible à bord de ce navire. Elle avait donc longuement hésité, passant sa journée comme d’habitude. Elle s’était levée à l’aube, prit son petit déjeuner, elle avait lu un livre, pour ensuite se rendre au déjeuner et là, elle avait rencontré Lisbeth Findlay, avec qui elle avait longuement conversée. Puis à 16h30, elle s’était enfin décidée à sauter le cap, excitée comme une puce, elle descendit les différents escaliers et retrouva son couloir préféré, celui de la porte blanche. Elle était tout heureuse de se retrouver là et en plus, elle n’était pas toute seule, puisque quelqu’un venait de la rejoindre à l’instant. De ses grands yeux bleus la jeune femme fixée la poignée, se demandant si la porte s’ouvrirait si elle arrivait à faire tourner la poignée d’or. Elle se tourna vers l’homme, en seconde classe lui aussi et lui sourit naturellement.

« Vous aussi vous aimeriez bien l’ouvrir ? » Demanda-t-elle avec de la joie dans la voix.

Peut-être que ce jour serait le bon et qu’elle parviendrait enfin à ouvrir cette porte, surtout qu’elle avait de l’aide et Roderick MacServan était assez costaud, il pourrait peut-être l’ouvrir par la force. Enfin, cette porte ne cédait jamais, donc peut-être que la force ne marcherait pas, mais dans tous les cas il fallait ouvrir cette porte et découvrir ses secrets.

La porte blanche, une obsession pour beaucoup de monde, un mystère qui n’avait pas encore été résolu à bord du Titanic. Que pouvait-elle contenir ? La vie ou la mort ? Un objet étrange appartenant au Capitaine, un trésor caché ? Un tas de cadavre ? Esther faisait tellement d’hypothèse, qu’elle ne savait plus où donner de la tête. Elle s’imaginait bien, une pièce des horreurs, telle l’histoire de Barbe Bleue, qui tué ses femmes et laissé pendre leurs cadavres dans une pièce fermée à double tour. La seconde classe se demandait si le Capitaine pouvait être à ce point pervers. Cela ne l’étonnerait pas, l’homme était fou avec ses passagers et la jeune femme se remémorait les nombreuses fois où elle avait connu la mort à bord de ce navire. Depuis longtemps, elle observait cet endroit, elle n’en avait pas peur, elle voulait tellement savoir ce qui se trouvait de l’autre côté que ça en devenait une vraie obsession. Cette porte était comme le fruit défendu, celui qui avait condamné Adam et Eve à une vie de mortelle, on ne pouvait y toucher, mais on en avait terriblement envie. La porte était la pomme d’Esther, celle qui la condamnerait peut être à l’Enfer, mais elle s’en moquait, rien ne pouvait être pire que cette vie. La petite blonde ne fut bientôt plus seule, un homme de seconde classe comme elle, Roderick MacServan la rejoignit. Sans hésiter, elle lui demanda si lui aussi voulait ouvrir cette porte. La jeune femme l’avait sûrement dérouté par son franc parler, mais qui n’avait pas envie d’ouvrir cette maudite porte ? Sûrement ceux qui s’en fichaient, mais nombreux ont été les passagers qui sont venus dans ce couloir. L’homme lui répondit par l’affirmative, mais il se posait aussi beaucoup de questions à propos de cette porte. Il supposait aussi qu’elle ne devait être faite que de bois et que donc, elle devrait s’ouvrir. Il avait raison, par un moyen ou par un autre, cette porte doit s’ouvrir, c’est obligé.

« Oui, peut-être qu’en la forçant, elle pourrait s’ouvrir ? » Proposa la jeune femme. « On pourrait utiliser un objet assez solide, dans les couloirs, il y a des haches qui servent à contrer les incendies, vous pensez que ça pourrait nous être utile pour ouvrir cette porte ? »

Esther pensait à la manière forte pour ouvrir la porte blanche. La force humaine n’était sûrement pas suffisante, puisqu’elle avait entendu dire que certaines personnes avaient tenté de forcer la porte sans y parvenir. Par contre s’ils utilisaient cette hache, ils risqueraient d’avoir de nombreux ennuis. Le Capitaine ne serait pas content que l’on abime son navire et le bateau en lui-même non plus. Cependant, Esther n’avait pas peur, elle voulait tellement connaître la vérité, qu’il fallait qu’elle force cette porte, même si elle devait avoir des ennuis. Le mystère était tellement excitant, que la passion l’emportait sur la raison et de toute évidence, il fallait braver l’interdit pour en savoir plus sur les secrets de ce navire, sinon ils resteraient tous dans l’ignorance. Esther se tourna vers l’homme attendant une réponse, positive ou négative de la part de l’homme. La jeune femme espérait bien qu’il aille dans son sens, sinon, il lui serait difficile de mettre en œuvre son idée, elle avait tellement peu de force, qu’elle ne pourrait pas abattre la porte.

Les réponses se trouvaient derrière cette mystérieuse porte et Esther était de plus en plus excitée à l’idée que celle-ci s’ouvre. Roderick MacServan avait approuvé sa proposition qui était d’ouvrir d’une manière plus forte la porte et cela avec l’aide des haches qui servaient à contenir les incendies. Esther était heureuse de le voir du même avis qu’elle, puisqu’avec sa corpulence frêle, elle n’aurait jamais pu ouvrir cette porte. Seule la force pouvait la faire céder et si ça faisait du bruit, ce n’était pas important, beaucoup voulait en savoir plus sur ce qui se cachait derrière, à part le Capitaine, personne ne pourrait lui en vouloir de chercher la vérité. Par chance à proximité, il y en avait une dans ce même couloir, c’était un signe du destin, cela ne pouvait qu’être cela.

« Ca ne peut que marcher, j’en suis sûre ! » Disait la jeune femme déterminée.

Esther s’écarta pour ne pas recevoir des éclats de bois, tandis que le seconde classe frappait la porte. Les premiers coups ne la firent pas céder, mais avec la persévérance de l’homme, la porte s’ouvrit enfin. Elle était poussée, quand la gouvernante vit la chose la plus impressionnante de sa vie. Derrière la porte se cachait une sorte de bibliothèque infinie, avec des livres anciens par milliers qui se trouvaient sur les étagères et à certains endroits à même le sol. L’endroit sentait le vieux papier et était assez sombre, éclairé par quelques lustres de cristal au plafond. La jeune femme se serait presque sentie dans son élément si un froid mordant ne l’avait pas étreint dès qu’elle avait mis les pieds dans la pièce. Puis il y avait ces voix qui murmuraient, Esther ne savait pas d’où elle venait tellement elles étaient omniprésentes, elle entendit un « Iceberg droit devant », plus proche que les autres voix. A cet instant, elle sursauta, par étonnement plus que par peur.

« Qu’est-ce que c’est ? » Demanda-t-elle à l’intention de Roderick. Peut-être y avait-il des personnes coinçaient dans cette pièce ? Et si ceux qui avaient disparus à bord de ce navire se trouvaient ici, coincés dans cette pièce à cause du Capitaine. Esther s’avança un peu plus et s’engouffra dans une allée, telle une petite fille, elle posa ses yeux partout pour ne rien rater du spectacle qui se déroulait autour d’elle. Malgré le froid et les voix, elle était heureuse de se trouver dans ce lieu étrange, qui l’avait tant intrigué. Dire qu’elle avait passé de nombreuses heures devant cette porte pour trouver la vérité, maintenant elle la touchait. La jeune femme prit entre ses mains l’un des livres qui étaient rangés dans l’une des bibliothèques en bois, sur la couverture, elle put y lire, le nom d’un des passagers de ce navire Thomas Hamilton. Esther fut un premier temps choquée été elle voulait confirmer ses soupçons, elle prit un autre livre qui se trouvait à côté et qui portait un autre nom d’un passager.

« Mr MacServan, les livres portent nos noms. » Disait-elle choquée tout en s’approchant de l’homme, pour lui montrer le livre qu’elle tenait entre ses mains.

Il n’y avait nulle magie dans cette pièce, seulement l’horreur de la peur et de la mort. Une bibliothèque ? Qui aurait pu se douter que la porte blanche puisse cacher un tel endroit. Esther avait cependant le sentiment d’être dans une tombe, un endroit sordide où les morts pouvaient parler, elle pensait même que les voix étaient celles des morts. De la vapeur sortait dans sa bouche à mesure qu’elle respirait, l’endroit était glacé, ainsi quelques frissons étreignaient son corps un peu plus qu’elle restait dans la pièce. Roderick lui fit la remarque que cet endroit ressemblait à un cimetière. La seconde classe ne pouvait d’approuver, tout ici respiré la mort, comme dans les cimetières. Il ne manquait plus que la brume pour que cette atmosphère devienne de plus en plus horrible. En étant dans ces lieux, Esther avait peur, comme durant ces moments qu’elle avait passé dans l’asile, la pièce était froide comme son ancienne cellule. Tremblante de peur, elle continuait d’avancé, bien trop hypnotisait par le mystère qu’elle venait de découvrir. Depuis tout ce temps qu’elle cherchait à ouvrir cette porte, son vœu était enfin exauçait, mais allait-elle le regretter ? Cette pièce, ils en ressortiraient peut être jamais. « Mort, sang peur ; » entendait-elle. Les voix passaient à côté d’elle, et pourtant elle ne voyait personne, comme si des esprits étaient là, à ses côtés l’observant dans ses moindres faits et gestes.
Elle qui aimait les livres, elle osait à peine les toucher, ces noms qu’étaient-ils ? Pourquoi certains passagers avaient leur propre livre ? Esther ne comprenait pas, la jeune femme allait t’étagère en étagère, tout en tenant celui qu’elle portait entre les mains. Roderick vint jusqu’à elle, lui faisant part de ses impressions.

« La mort est autour de nous monsieur MacServan, vous la sentez ? » Lui répondit la jeune femme.

Mort omniprésente. Elle avait toujours été là dans la vie d’Esther, comme une fidèle amie, s’imprégnant de sa douceur et de ses peurs. Quand elle n’était qu’une enfant, sa famille désirait qu’une seule chose, la supprimer, la voir morte, parce qu’elle était trop faible. Fragile, puis brisée, elle termina à l’asile où elle côtoya plus d’une fois la mort. Il y avait ses compagnons d’infortune qui disparait selon les expériences des médecins. Elle-même avait cru mourir plus d’une fois, sous l’eau de la baignoire. Les traitements à l’asile était dur, mais au final mortel. Personne ne pouvait rien y faire, ils se devaient tous d’attendre et de survivre. La jeune femme capta le regard de Roderick, l’homme regardait le livre qu’elle tenait en main et il désirait qu’elle l’ouvre. Esther regarda la couverture, n’osant pas l’ouvrir, c’était la vie d’une personne qu’elle tenait entre ses mains, celle d’Elisabeth Cavendish, l’une des passagers de ce navire. Elle n’osait pas, c’était comme violer l’intimité de la première classe.

« Je ne peux pas, ce n’est pas ma vie. » Disait-elle en remettant le livre sur les étagères. « Peut-être devrions-nous continuer à explorer cet endroit ? » Proposa-t-elle au prêtre.

L’innocence et la vertu, face au grand méchant loup. Esther Delmas ne savait pas quoi s’attendre en ce qui concernait Roderick MacServan, il était prêtre, mais ne faisait aucunement honneur à sa fonction et en plus il ne la respectait pas. La seconde classe était choquée par son comportement, mais elle ne le montra pas, la déception face à un tel individu était trop grande. Aimerait-il qu’on fouille dans sa vie et qu’on connaisse son avenir avant lui ? Certainement pas ! Mais il était vrai que beaucoup aurait lu ces livres pour en découvrir un peu plus sur les autres, mais ce n’était pas du genre d’Esther, elle n’était pas comme ça, elle respectait son prochain, pas comme ce prêtre, qui n’en était pas un.

« Aimeriez-vous que quelqu’un fouille dans votre vie et sache vos secrets ? » Lui cria-t-elle dessus, avant de partir loin de l’homme.

La jeune femme n’avait certainement pas l’habitude de crier ou encore d’être hautaine avec les personnes qui l’entouraient, d’habitude elle était toujours d’un naturel calme, mais là, cet homme qui se disait prêtre, elle le trouvait vraiment étrange. Silencieuse, Esther s’engouffra entre les différentes étagères regardent les couvertures de certaines livres, au hasard, et espérant peut-être trouver le sien, avant que l’homme ne mette la main dessus. Elle n’avait vraiment pas envie que le prêtre fouille dans sa vie, surtout qu’elle-même avait oublié de nombreuses bribes de son passé. Si l’homme avait envie d’être odieux, qu’il le fasse loin d’elle. La fragile Esther était en colère, elle aurait préféré découvrir ce lieu avec une toute autre personne, même si au début elle pensait le seconde classe honnête en raison de son statut de prêtre. La mort était omniprésente et la jeune Esther le sentait, ce froid n’était pas normal, il était celui que l’on sentait dans les cimetières un soir d’hiver, cela n’avait rien d’habituel et ne signifiait rien de bon pour la suite. Alors que la jeune femme continuait à marcher seule, elle avait le sentiment d’être observé, elle se retourna, imaginant que Roderick était dans le coin, mais ce n’était pas le cas. Elle reprit sa route, tout en regardant les livres dans les étagères, puis après quelques minutes à ce rythme-là, elle trouva le sien, tout en bas d’une étagère, rangeait secrètement dans un coin. Esther le prit alors avec elle, sans pour autant l’ouvrir, elle n’avait pas tellement envie de l’ouvrir pour le moment. Ce fut à ce moment-là, qu’elle entendit un bruit tout proche d’elle, un bruit inquiétant, qui lui signifiait qu’elle n’était pas seule, qu’ils n’étaient pas seuls. Inquiète, elle regarda autour d’elle et se décida alors à rechercher la porte de sortie. Cependant, celle-ci n’était plus là, avec Roderick, ils étaient coincés, dans cette pièce, alors qu’une présence venait de se faire entendre.

« La porte n’est plus là. » Disait-elle d’une voix assez forte pour se faire entendre du prêtre. « On est coincé dans cette pièce ! »

Coincée, perdue à tout jamais derrière cette porte blanche que personne n’avait pu ouvrir à part eux. Mon Dieu, comment-allait-il pouvoir sortir d’ici ? Le pire, c’était qu’elle se trouvait ici avec ce prêtre qui était loin d’être une personne honorable, l’homme n’avait aucun scrupule et n’hésitait pas à vouloir découvrir les secrets des autres passagers. Esther partit donc chercher le sien pour pas qu’il tombe entre les sales pattes de ce type. La jeune femme le trouva tout en bas d’une étagère et elle le prit. C’était à ce moment-là, qu’elle avait voulu retrouver la porte pour fuir cette maudite pièce, dont la froideur rappelait un cimetière. La mort était omniprésente autour d’elle et cela commençait à l’effrayer. Il y avait des bruits, des choses étranges qui se passaient autour d’elle, comme si une personne se cachait pour mieux l’espionner. Esther ne voulait pas rester seule dans une telle situation, elle prévient donc Roderick qu’ils étaient tous les deux coincés dans ce lieu. La jeune femme avait froid dans le dos. Elle serra contre elle son livre, seule au milieu de la pièce, elle était à la merci de la chose qui l’observait. Par chance, Roderick arriva assez vite près d’elle, il semblait aussi inquiet qu’elle à propos de leur enfermement.
Esther avait tellement voulu découvrir ce qui se trouvait derrière la porte blanche, maintenant elle regrettait sa curiosité. Après tout, ne disait-on pas que la curiosité était un vilain défaut ? L’adage correspondait bien à une telle situation. Pourquoi n’avait-elle pas fait comme toujours ? Pourquoi n’était-elle pas restée dans son coin et attendre que les choses se passent ? Esther se demandait bien ce que pouvait penser le prêtre, après tout, ne devait-il pas guider son prochain ? Mais en ce qui le concernait la seconde classe doutait fortement de ses compétences et cela ne la réjouissait pas d’être enfermé dans cette pièce, avec ce prêtre qui avait plus l’air d’un suppôt de Satan.

« J’en ai pas l’impression, j’ai entendu des pas autour de moi avant que vous arriviez. » Ajouta la jeune femme dont le cœur ne cessait de battre plus fort à chaque minute.

Le froid, la tension, cette odeur de mort. Ce cimetière de livre était semblable à un cimetière humain. C’était comme si les deux jeunes gens avaient été transporté dans un cimetière durant une nuit d’automne. Ici, il n’y avait pas de tombe, mais Esther sentait qu’il y avait quelque chose d’anormal. Son imagination était portée à ébullition, elle avait tellement lu des romans fantastiques, qu’elle avait le sentiment que des zombis allaient venir jusqu’à eux. Roderick inquiet lui demanda si elle ne sentait pas une présence qui lisait dans son esprit. Le regard de la jeune femme fit le tour de la pièce, elle serra toujours un peu plus son livre. Esther faillit crier, quand elle vit quelque chose bouger entre deux étagères, cependant les sons ne sortirent pas de sa bouche.

« Il y a quelque chose qui nous observe, là. » Murmura la jeune femme tout en fixant l’endroit où elle avait vu du mouvement, la buée sortant de sa bouche.

Toute cette histoire allait très mal se terminer, Esther en avait le funeste pressentiment. Roderick avait fini par la rejoindre, ensemble peut-être pourraient-ils contrer le cours des évènements, mais hélas, ils étaient tous les deux enfermés dans cette pièce, sans avoir aucun moyen d’en sortir. La jeune femme pouvait sentir son cœur battre à la chamade dans sa poitrine, tellement qu’elle était terrorisée par une telle situation. Entre ses mains elle tenait toujours son livre, celui qui parlait de sa vie et elle n’avait pas l’intention de le lâcher. Elle ne voulait surtout pas que le prêtre mette la main dessus et ne lise ses terribles secrets. Son passé, elle voulait coûte que coûte le protéger et ce n’était pas cet homme qui allait mettre le nez dans ce livre. Dès qu’elle le pourrait, Esther avait bien l’intention de le détruire ou par défaut le cacher quelque part dans cette pièce. La bibliothèque était immense et s’ils en sortaient vivants, ils recommanderaient bien sûr à tous de ne plus jamais y rentrer. Cependant, ce qui inquiétait le plus la jeune femme actuellement, c’était la chose qui devait se trouver non loin d’eux et qui pour l’instant se cacher et n’avait pas l’intention de se dévoiler, même quand Roderick tenta de l’appeler. Esther regardait tout autour d’elle, cherchant des solutions ou même la porte de sortie. Et si elle était apparue ailleurs ?

« Peut-être devrait-on chercher ailleurs la sortie, elle a peut-être disparu pour se retrouver à un autre endroit. » Proposa la jeune femme sachant très bien que son idée était vraiment folle.

Mais elle n’eut pas le temps de concrétiser son idée, elle entendit des bruits de bêtes et des yeux rouges apparurent dans la froideur de ce lieu. La jeune femme était comme hypnotisée par ce regard aussi ardent que l’Enfer et qui pouvait très bien être celui du Diable. Le cœur de la blonde se mit à battre encore plus fort. Elle savait que cette bête était un grand danger et il était temps de courir très loin, sinon ils allaient tous les deux périr dans cette pièce. Elle courra aussi vite qu’elle put derrière Roderick, sachant qu’elle était poursuivie. Sûrement par peur, elle se retourna quelques instants, mais ce fut des secondes de perdues. La bête se jeta sur elle et Esther vit de face à quoi elle ressemblait. Presque humaine, avec des crocs. Cette créature infernale allait finir par la dévorer. La seconde classe se mit à hurler, espérant que le prêtre vienne à son secours, mais allait-il le faire, pour elle ?