CHARLES & JACK ♣ "Les Revenants"

F · 12/07/2011

Les Revenants

« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »

Il faisait nuit noir, alors que le Titanic naviguait dans les eaux ténébreuses d’un océan perpétuel. La petite horloge du grand salon venait à peine de sonner minuit, qu’une aura funeste étreignait la tranquillité qui régnait sur le paquebot. Personne ne pourrait lui échapper, désormais, votre vie n’est plus entre vos mains. Alors que la nuit était noire et que le ciel ne possédait pas d’étoile, vous ne trouvez pas le sommeil, vous vous retournez inlassablement dans votre lit, vainement. Cette nuit, vous ne pourrez dormir. Vous vous habillez à nouveau et quittez votre cabine. Pourquoi ? Vous ne le savez pas. Tel un fantôme, vous errez à bord du Titanic, attendant… Mais attendant quoi ? Vous ne possédez pas la réponse. Ce fut à ce moment-là que votre destin croisa celui d’autres personnes, vous êtes peut-être amis ou ennemis, mais là ce soir une force à fait en sorte que vous vous retrouviez en ce lieu. Vous n’avez pas le choix, vous ne pouvez partir, donc vous vous rencontrez et ensemble vous construisez le fil de votre vie.

♦ Déroulement du jeu : Vous n'êtes que pour le moment aux prémices de cette nuit. Ne pouvant dormir, vous quittez votre cabine et vous vous promenez à bord du Titanic et vous rencontrez vos partenaires. Vous pouvez parler, faire ce que vous voulez, pour le moment, ce n'est que de simples rencontres. Attention, la machine s'enclenche maintenant, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Il n'y a pas d'ordre de passage!

Il la voyait près d'elle, elle semblait plus belle que jamais, auréolée d'un halo de lumière blanche. Ils se trouvaient sur le paquebot, tous les deux et il était désert. Ils étaient seuls au monde. Le visage de la jeune femme était serein, en paix, son sourire était tendre et il remplit de chaleur et d'amour l'âme du jeune homme. Il s'approcha d'elle lentement, le cœur battant la chamade. Puis, il fut à sa hauteur. Il s'apprêta à ouvrir la bouche mais elle posa son doigt sur ses lèvres tout en murmurant un merveilleux "chut" empli de tendresse. Puis, étirant un sourire, elle lui parla d'une voix chaude et suave:
" Ne dis rien Jack, je sais ce que tu souhaites me dire..." Dit Héloise plus rayonnante que jamais.
Puis, ses doigts se glissèrent vers sa joue tandis qu'elle le caressait sans jamais cesser de le contempler, les yeux remplis d'amour.

Cet instant là, il l'avait tant attendu. Il l'avait désiré et les larmes lui montèrent aux yeux tandis qu'il réussit à bredouiller: " si tu savais comme je suis désolé..." Et ce fut les seuls mots qu'il put dire tant sa gorge s'était serrée. Puis, Héloise lui confirma qu'elle savait, qu'elle l'aimait et lentement ses lèvres s'approchèrent des siennes. Leurs bouches n'étaient plus qu'à quelques centimètres...

Jack se réveilla en sursaut.

Il était en nage dans sa cabine tandis qu'il entendait au loin les carillons des horloges sonnaient. Il était minuit. Le jeune homme s'était endormi et avait fait ce rêve et s'était réveillé dans un moment clé qu'il désirait tant ressentir à nouveau. Jack sentit la sueur perlait dans son dos: il était en nage. Jamais en un an, il n'avait fait un tel rêve, jamais il ne s'était réveillé de cette manière. De même, il se sentait bizarre. Et parfaitement réveillé. Il était désormais incapable de songer à se rendormir. De ce fait, il se leva et alla se rafraîchir. Puis, il s'habilla choisissant de sortir de la cabine pour allant se promener. Prendre l'air pourrait alors le ramener après dans les bras de Morphée. Il quitta sa chambre sans savoir ou se rendre précisément. Il se sentait comme un mollusque, comme une si une main invisible le tirait pour l'emmener vers un but précis.
Jack pensait encore à son rêve, il était tellement réel, ses sens, les odeurs, tout avait été fait pour qu'il sente bien. De même, lorsqu'il s'était réveillé, il avait senti ses joues mouillées par les larmes. Cela ne correspondait pas à ses rêves habituelles. Ce soir ou plutôt cette nuit, il y avait quelque chose de différent, de changé.

Ses pieds le guidèrent et Jack arriva au fumoir. Un lieu qu'il ne fréquentait guère. Et pourtant, il se trouvait là. Tandis qu'il entrait et prenait place sur un fauteuil rembourré. Il contemplait le feu brûlant dans l'âtre perdu dans ses pensées. Soudain, un bruit le fit sursauter et le Troisième classe se retourna. Il s'agissait d'une personne manifestement insomniaque aussi. Jack le reconnut et lui fit un sourire tout en disant:

" Ah c'est toi! Tu n'arrives pas à dormir non plus? "

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- Ah c'est toi! Tu n'arrives pas à dormir non plus?
- Mais comme tu es observateur! Plus que ça et tu peux nous prédire la température pour demain!

Charles avait répondu aussitôt à la question de Jack, d’un ton brusque et bourru. Il n’avait pas voulu parler brusquement à son compagnon de triche de poker, mais l’insomnie ne lui faisait pas. Dormir était le seul moment de quiétude que le revenant possédait et lorsque ce dernier était gâché, il devenait colérique. L’homme, bien que pas si âgé, n’était plus jeune et la fatigue accentuait les cernes de ses yeux et semblait creuser un peu plus ses rides. Avant de quitter sa cabine, le revenant avait enfilé un pantalon que des bretelles retenaient sur un débardeur blanc. Ainsi vêtu, Charles n’avait rien de l’homme fier qu’il fût en d’autres circonstances, mais il se fichait royalement de cela. Tout ce qu’il voulait était de dormir, le reste n’avait pas d’importance.

Le revenant se laissa tomber dans un fauteuil à coté de Jack qui le dévisageait d’un drôle d’air. Passant les mains dans ses cheveux en soupirant, Charles regarda son jeune ami et ses traits semblèrent s’adoucir. « Pardonne-moi Jack, mais rien ne me met plus en colère que de ne pas dormir! Je deviens avec les nerfs au vif et j’ai l’impression que le sang dans mes veines bouille! » Mimant ses paroles, l’homme avait enfoncé ses ongles dans l’un de ses bras et semblait vouloir s’arracher la peau. En même temps, l’une de ses jambes tremblait, comme si elle était parcourue de millions de fourmis. Le comportement du revenant était si étrange qu’on serait presque venu à se demander s’il ne pouvait pas se montrer violent en cette nuit sans sommeil. Néanmoins, il restait Charles, cet homme qu’on connaissait pour ne pas être quelqu’un de violent. Fouillant dans l’une des poches de son pantalon, Charles sortit un paquet de cigarettes et l’ouvrit. Portant une cigarette à ses lèvres, il entreprit de l’allumer. Les cigarettes étant moins dispendieuses que les cigares, c’était ce que le revenant avait fumé toute sa vie. « Tu en veux une? » Avait-il dit, tendant le paquet vers Jack, après avoir expulsé de sa bouche un nuage de fumée ce qui sembla le calmer instantanément. Il ne fallait jamais sous-estimer le pouvoir d’une bonne cigarette.

« Il me faut une femme… » L’homme avait laissé retomber sa tête vers l’arrière sur le fauteuil et fixait le plafond, la cigarette entre les dents. Combien d’années s‘étaient écoulées sans qu’il ne sente le contact de la peau douce d’une femme contre lui? La dernière avait été Violet Grantham, une jeune prostituée que Charles avait amenée avec lui sur le Titanic, lui promettant de lui offrir une meilleure vie. Depuis, il avait été plus chaste qu’un prêtre. Le revenant tourna les yeux vers son jeune compagnon, surveillant sa réaction face à cet aveu de sa part. Jack pouvait-il le comprendre puisqu’il avait lui aussi perdu la femme qu’il aimait ou s’amusait-il avec d’autres femmes à l’attendant de la récupérer? Quoi qu’il en soit, cette nuit n’insomnie n’était pas bonne du tout pour le revenant, ni pour les deux hommes. Allaient-ils être rejoints par une troisième personne insomniaque aussi?

F · 12/07/2011

Les Revenants

« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »

Dans la nuit noire vous venez de vous retrouver. Etes-vous en sécurité ? Non, priez pour vos vies, cette nuit est celle de l’impossible. Vous ne pouvez plus faire marche arrière, ni retourner vers vos sécurisantes cabines. Plus rien ne vous attend là-bas, sauf ici, votre destinée. Vous vous êtes retrouvez, vous vous connaissez ou pas et pourtant en ce lieu, vos destins seront scellés à jamais, que vous soyez deux ou trois, vous ne pourrez pas échapper à ce qui va vous arriver.
Vous vous saluez, vous parlez, vous ne dites rien, mais vous allez tous sentir cette douce brise chaude qui va vous frapper aux visages. Vous passagers normaux, vous la sentirez et rien de plus. Vous, les revenants, vous ressentirez tout autre chose. Soudainement en vous, votre cœur deviendra aussi froid que la glace, vous ne sentirez plus aucunes émotions, vous n’aimerez plus, vous n’aurez plus peur de rien. Votre regard devient brumeux, vous ne distinguerez plus les personnes qui se trouvent autour de vous. Quoi ? On vous menace ? Vous n’avez pas peur, vous êtes en colère, on dirait que quelqu’un veut vous tuer. Vous vous énervez face aux personnes qui vous accompagnes, ces personnes ne peuvent plus rien faire pour vous.

♦ Déroulement du jeu : Vous vous êtes retrouvez dans la nuit et soudain une brise chaude vous frappe au visage. Les passagers normaux, vous ne ressentez rien de plus que ce doux vent, mais pour les revenants celui-ci vous fait un lavement de cerveau. Votre vision se brouille, vous ne voyez plus vos compagnons, vous ne vous rappelez même plus de leur présence. En fait, ce que vous voyez face à vous c'est une menace et vous êtes prêts à l'affronter comme il se doit.

Le ton sec sur lequel lui répondit Charles surpris le jeune homme qui resta silencieux. Il avait essayé d'être aimable mais peut être qu'au milieu de la nuit, les passagers n'avaient plus réellement envie de parler. Ou peut être que dès que la nuit tombait, les masques disparaissaient? Jack n'en savait rien mais la seule chose dont il avait la certitude, c'est que son ami n'allait pas réellement bien. Depuis, la soirée du Casino, les deux hommes ne s'étaient plus revus. De ce fait, le blond aux yeux bleus ignorait si son ami avait pu reconquérir le cœur de sa douce en lui offrant cette bague dévoilée aux yeux de tous à la table de poker. Peut être même qu'il avait tenté mais que ses tentatives s'étaient soldées par un échec? Peut être cela expliquait la raison de son agressivité.

Malheureusement pour Charles, le problème était autre. Tout d'abord, il s'excusa auprès du Troisième Classe pour son comportement puis, lui proposa une cigarette que Jack refusait: bon, il allait passer un homme aux attitudes étranges aux yeux de son ami car, s'il ne fumait pas, que venait-il faire ici? Mais Charles semblait être accaparé par un autre problème bien plus important qu'une simple cigarette. Jack le sut quand son ami ajouta:

" Il me faut une femme"

Leurs histoires de cœurs n'étaient pas les mêmes sauf sur une seule chose: elles étaient compliquées. Charles avec Mary Ann et Jack avec Héloise. Jack mit une main sur l'épaule de son ami en lui faisant un petit sourire triste, avant de lui répondre:
" Comme je te comprends, mon Ami... Elles nous font tourner la tête et pourtant... Nous avons toujours autant besoin d'elle. " Avait dit Jack sur un ton diplomate. Et puisque cette entrevue se faisait sur le ton de la confidence, Jack en profita pour lui avouer:

" Tu sais, j'avais invité Héloise au restaurant il y a peu. J'avais fait les choses biens. Mais cela s'est soldé par un cuisant échec. " Dit Jack en regardant le plafond, sans oser rencontrer le visage de son ami. La vérité, cruelle et froid, lui tenaillait le ventre dès lors qu'il songeait à ce repas raté du début à la fin. La dernière phrase qu'avait prononcé Héloise résonnait encore et toujours dans la tête du jeune homme. Il avait trop tardé et désormais, tout était voué à un néant. Il fit un sourire Ô combien douloureux avant d'ajouter:
" Comme elle l'a si bien dit, tout est trop tard pour revenir en arrière... "

Jack devint alors silencieux se remémorant cette sinistre soirée: Héloise avait été si belle ce soir là, elle avait ri, lui aussi. Et pourtant, tout avait empiré: tout était fini.
Une brise chaude vint alors chatouiller le visage du jeune homme qui sursaute en s'exclamant:

" Tiens, quelle est donc cette brise? Elle est vraiment agréable... " Avait-il dit avant de s'adresser à son ami: [color=darkred]" Tu la sens? "[/color

Soufflant de la fumée par ses narines, parfois par sa bouche et quelques fois l’avalant, Charles avait les yeux fermés. Il tentait de trouver un semblant de sommeil, dans ce fauteuil du fumoir, en compagnie de Jack, chose qui était peu probable, mais dont il gardait espoir afin de calmer ses nerfs. L’une de ses jambes continuaient de sursauter, signe que le revenant n’était pas du tout calmé, mais même lui ne semblait pas s’en apercevoir. Sans trop réfléchir, Charles avait annoncé à son jeune ami qu’il avait besoin d’une femme, chose qui était vraie. Qu’aurait-il donné pour être auprès de sa belle Mary-Ann, blotti contre sa poitrine, respirant au même rythme qu’elle au lieu d’être avec Jack? Charles n’avait pas envie simplement de contact charnel avec une telle créature, mais il voulait se sentir aimé à nouveau. Sa misérable fin de vie n’avait rien de reluisante et depuis qu’il était de retour sur le Titanic, trop de gens semblaient le connaitre plus qu’il ne se connaissait lui-même. Mary-Ann avait beaucoup d’amis…Quoi qu’il en soit, cette nuit sans sommeil avait pour résultat, non seulement de rendre le revenant agressif, mais aussi dépressif. Il avait entendu parler d’un psychiatre, un certain Louis Forestier, peut-être devrait-il lui demander un entretien? Cette idée absurde fit sourire le revenant. Jack était resté silencieux quelques secondes suite à cette déclaration de Charles, mais il n’avait pas l’intention de le rester bien longtemps. Dès que le jeune homme ouvrit la bouche, le revenant soupira bruyamment, mais cela ne sembla pas décourager son jeune ami de parler.

« Comme je te comprends, mon Ami... Elles nous font tourner la tête et pourtant... Nous avons toujours autant besoin d'elle. » Fumant sa cigarette, Charles ne répondit pas à cette première interruption du silence de Jack. Ce dernier sembla prendre le silence du revenant pour une invitation à poursuivre puisque c’est ce qu’il fit. « Tu sais, j'avais invité Héloïse au restaurant il y a peu. J'avais fait les choses biens. Mais cela s'est soldé par un cuisant échec...Comme elle l'a si bien dit, tout est trop tard pour revenir en arrière... » Tournant les yeux pour la première fois sur Jack depuis qu’il avait commencé à parler, Charles réalisa qu’il n’était pas le seul à souffrir et que Jack et lui pourraient s’allier contre les blessures de leur cœur et tenter de reconquérir ces femmes qui rejetaient maintenant leur amour. « Tiens, quelle est donc cette brise? Elle est vraiment agréable... Tu la sens? » Cette dernière intervention de son compagnon d’insomnie ne fut pas entendu par le revenant ,car il l’avait lui aussi senti, mais pas de la même manière que Jack.

En un instant, l’air était devenu chaud et avant que le cerveau de Charles est envoyé tous les signaux nerveux à son corps pour s’en apercevoir pleinement, la vision du revenant s’était troublée et le vide remplit l’esprit de l’homme. Il n’était plus Charles John Wellington, il ne se trouvait plus au fumoir et n’était plus en compagnie de son ami de triche de poker Jack Cooper. Il était un revenant, créature dont l’existence même était source de mystère et qui avait été attiré entre les murs du Titanic, ce navire fantôme qui se trouvait depuis longtemps au fond de l’océan, dans un but précis, bien que méconnu de tous. Quelque part, dans l’enveloppe charnelle du revenant, battait un cœur qui ne devait plus le faire depuis le soir où il avait été froidement assassiné et qui continuait d’alimenter les muscles du revenant. Au creux de son ventre, alors que le corps de cet homme semblait vide d’esprit, un sentiment de peur naissait, mais l’homme à qui appartenait ce corps n’avait plus le loisir de la sentir. La cigarette de laquelle il avait tenté d’aspirer un peu de bonheur plus tôt tomba de sa bouche et roula sur son ventre avant de tomber entre ses cuisses. Le bout de la cigarette brûla le pantalon de l’homme et vint noircir sa chair. Des centaines de signaux nerveux tentaient de se rendre au cerveau de l’homme afin de lui faire prendre conscience de la douleur, mais le signal était coupé et plus aucune communication ne se faisait. Le revenant, parce que Charles n’existait plus, tourna la tête vers Jack. C’était un mouvement de tête lent qui semblait demander un effort considérable aux muscles de son cou. Soudain, les yeux de l’homme semblèrent s’ouvrir et son cerveau prit conscience de la silhouette sombre qui se trouvait devant lui. L’homme se sentait reprendre le contrôle de son corps, mais la peur qu’il ressentait au creux de son ventre était immense. La silhouette sombre devant lui l’effrayait à un point tel qu’il savait qu’il ne pouvait simplement se sauver. L’homme, le revenant, Charles, devait détruire cette source de terreur. C’était ce qui lui avait fait perdre l’esprit quelques instants, c’était la source de ses nombreux malheurs et c’était quelque chose de mauvais! La silhouette remua et le revenant poussa un cri presque inhumain alors qu’il bondissait sur l’ombre. Tel un animal, ses bras attaquait l’ombre, la griffant de ses ongles, la frappant de ses poings alors qu’il continuait de produire des sons terribles avec sa bouche et sa gorge. Il avait peur et la silhouette sombre semblait vouloir lui résister. De ce fait, il ne devait pas arrêter son attaque! Pendant un instant, il avait cru entendre l’ombre crier comme si elle avait été humaine, mais cela ne devait être que le fruit de son imagination troublée.

F · 12/07/2011

Les Revenants

« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »

Le souffle du vent, le souffle de la vie, le souffle de la mort. Ce vent a insufflé la peur aux revenants, ils ressentent une menace et veulent à tout prix s’en protéger. Vous, les passagers, vous ne pouvez plus rien faire. Vous voulez les aider ? C’est impossible, les revenants ne font pas cela de leur propre volonté, ils ne sont plus eux-mêmes, ils sont sous le contrôle d’une tierce personne, qui les observe au loin. Oui, mes passagers, vous voulez les aider, mais vous ne pouvez pas, vous ne pouvez même plus fuir, puisque si vous le faites, vous êtes traqués par les revenants. Tels des animaux enragés, ils veulent maintenant votre mort. Ils vous tueront de n’importe quelle manière et même s’ils sont en difficultés, ils le feront. Vous pouvez fuir, la mort arrivera plus lentement sur vous, si vous ne le pouvez pas, elle sera instantanée. Que vous soyez au sol, dans n’importe quel lieu du Titanic, ou dans les airs comme le nid de pie, vous vous ferez tués. Laissez la mort vous étreindre, vous ne pourrez rien faire face aux revenants. Cependant, ne vous inquiétez pas, le lendemain, vous vous réveillerez, mais en tête, vous aurez toujours les souvenirs de la menace des revenants. Vous le saurez maintenant, ils sont une menace à bord du Titanic. Quant à vous revenants, quel sera votre état d’esprit quand vous verrez vos crimes ? La vérité est triste, n’est-ce pas ? Vous êtes dangereux pour votre entourage.

♦ Déroulement du jeu : La brise est passée et vous les revenants vous êtes complètement fous. Vous voulez tuer ceux qui se trouvent avec vous et vous y parvenez. Le réveil sera d'autant plus dur pour vous. En ce qui concerne les passagers, vous vous ferez tuer, mais bien sûr, vous vous réveillez le lendemain matin et vous vous souvenez de tout, que se passera-t-il par la suite, maintenant que vous savez que les revenants sont une menace.

La brise chaude avait enveloppé Jack comme une couverture. En cet instant, le jeune homme se sentait en sérénité. Il avait l'impression d'être sur une plage de sable fin avec un paysage de rêve devant lui. Il était enfin dans un vrai paradis et non pas celui dans lequel il était. Il se voyait comme dans un rêve ou il n'y aurait plus de souffrance, plus de fuite, peut être une Heloise qui lui aurait pardonné ses erreurs dans lequel ils auraient décidé de partir à zéro. Peut être même dans ce paradis, sa sœur, Lydia, aurait accepté cette relation... Le jeune homme planait comme dans un rêve, il ressentait une telle sérénité, un tel apaisement qu'il n'avait connu depuis tant de temps. Il avait les yeux fermés et un sourire béat sur ses lèvres.

Il se souvint qu'il était en compagnie de Charles, son ami. Les yeux toujours clos? Il lui dit alors:

" Ne sens tu pas cette brise? Elle est si chaude, si douce, si a...." Mais le Troisième Classe n'eut le loisir de pouvoir en dire plus car un violent coup venait de lui être asséné sur la joue. Sous la violence du choc, Jack partit en arrière et alla s'écrouler sur des tables et des fauteuils rembourrés qui se renversèrent sous son poids. Sa tête tapa en première mais heureusement pour lui, le sol était recouvert d'une moquette moelleuse et le Troisième Classe s'en retrouva simplement sonné. Il ouvrit les yeux en remuant ses membres qui fonctionnait encore. Tant bien que mal, le blondinet se remit sur ses jambes en s'appuyant sur une table basse. S'essuyant du sang qui coulait de sa bouche, le jeune homme toisa alors Charles. Il semblait être responsable de ce coup bien que Jack n'en comprenait la raison. Après tout, les deux hommes se connaissaient et s'appréciaient et les deux ne s'étaient jamais fait de crasses ou autre. Le visage du revenant, en cet instant, était défiguré par la haine et la rage, et regardait Jack comme une bête à abattre.
Le fantôme ne comprenait pas pourquoi une telle haine apparaissait sur ce visage amical alors qu'il y a quelques secondes encore, les deux hommes discutaient de leurs histoires de cœur. Jack se permit donc de lui demander tout en se tenant la joue:

" Mais enfin Charles!!! Qu'est ce qu'il t'arrive!!! " se mît à hurler le Troisième Classe. Mais à peine avait il dit sa phrase que Charles poussa un hurlement tout en se jetant sur le blondinet. Ce dernier le voyant arriver, pris ce qu'il y avait à sa portée de main: une lampe de salon.
Et alors que Charles se précipitait sur lui et allait le frapper à nouveau, Jack abattit le petit luminaire en plein dans le visage du revenant. Il y eut un craquement sinistre dans lequel, vraisemblablement, le nez avait été cassé. Mais Jack s'en moquait, sa joue lui faisait si mal... Le revenant était tombé en se tenant le nez. Jack le regarda en tenant toujours la lampe qui s'était brisé sous la violence du choc. Le jeune homme fulminait et n'en revenait toujours pas de ce qui venait de se passer. Il se mît à crier:

" Espèce de con! Et moi qui te prenait pour un ami... Je me suis lourdement trompé je crois! " Disais le jeune homme tout en se tenant la joue. Il regarda d'un air dédaigneux le revenant et puis, lâchant la lampe, il se retourna choisissant de quitter la pièce et de ne plus jamais avoir à faire avec Charles Wellington. Il préférait ainsi couper tout court à leur amitié, ne comprenant une telle attitude de la part de cet homme qu'il réconfortait il y a quelque semaine encore autour d'une table de poker.
Mais le destin en décida autrement car au même moment ou il s'apprêtait à mettre sa main sur sa poignée, un violent coup derrière la nuque le fit s'écrouler au sol. Il avait du être touché assez sévèrement car du sang s'étala autour de lui. Jack n'arrivait plus à se relever ou à tourner la tête. Il voyait des chaussures devant lui, signe que Charles était tout juste à côté de lui. Pourquoi avait-il tant de violence à son égard? Il allait sans doute mourir pour se réveiller demain, certes, mais pourquoi ? Le jeune homme respirait faiblement sentait son esprit s'égarer au fur et à mesure que le sang se vidait de son corps. Il ne pût articuler qu'un faible :

" Pourquoi? "

L’ombre ne cessait pas de produire des sons étranges et si le revenant avait dû y comprendre des mots, tel ne fut pas le cas. Guidé par la seule idée de se débarrasser de cette chose horrible qui le terrifiait jusqu’à l’os, Charles continuait d’attaquer cette chose. Soudain, la chose avait riposté en frappant le pauvre homme au visage et Charles senti une douleur aigüe au niveau du nez accompagné d’un craquement sinistre. Titubant sous le choc et la douleur, le quadragénaire recula de quelques pas, se tenant le nez, puis tomba au sol. L’ombre produit à nouveau des sons qui se voulaient hostiles. Le revenant tremblait de peur et croyait qu’il venait de perdre face à la chose terrifiante. Cette dernière allait probablement le tuer et manger son âme alors Charles ne reverrait plus jamais Mary-Ann et ses deux enfants. Si l’ombre avait été humaine, elle aurait tourné les talons et se serait éloignée vers la porte afin de quitter cette pièce, mais puisque ce n’était pas le cas, le revenant ne fit que l’ombre s’éloigner. Allait-il la laisser partir ainsi après ce qu’elle lui avait fait? Bien sûr que non puisqu’il était fort probable qu’elle irait retrouver Mary-Ann ou les enfants et les détruirait aussi. Doucement, Charles se leva et chercha des yeux quelque chose avec quoi il pourrait frapper l’ombre mortellement. Ne trouvant rien de particulier, il prit délicatement un petit banc de bois afin que l’ombre ne l’entende pas.

« Tu ne feras plus de mal à personne… » Murmura l’homme avant de s’élancer à la poursuite de la chose et de lever le banc à la hauteur de ce qui devait être la nuque de cette chose. Avec un élan d’une puissance puisé du plus profond des entrailles du revenant, celui abattis le banc de bois derrière la tête de l’ombre. Cette dernière tomba au sol et Charles remarqua qu’une mare de sang se formait autour du haut du corps de la chose. Laissant tomber son banc au sol, l’homme s’approcha de la créature qui ne semblait plus pouvoir lui faire peur à nouveau vu sa position. Les pieds du revenant se trouvaient au niveau de la tête de sa victime et il la regardait, les sourcils froncés. L’ombre devint plus claire et Charles remarqua qu’elle ressemblait beaucoup plus à un humain qu’il ne l’avait remarqué avant. Soudain, la chose parla et cette fois, l’homme en compris le sens. « Pourquoi? » avait articulé avec difficulté l’humanoïde. Charles, qui se savait maintenant en supériorité et qui ne craignait plus la fureur de cette chose effrayante, souris à la fin de ce mot tout en levant une jambe. « Eh bien…parce que! » À la fin de ces mots, il abattit son pied sur le visage de la chose. Si le premier coup ne devait que casser les os de son visage, le revenant recommença son manège à plusieurs reprises jusqu’à ce que les traits de l’humanoïde ne puissent plus être reconnus et que le sol du fumoir soit recouvert de sang. Lorsque la chose cessa de bouger complètement, Charles essuya la semelle de son soulier souillé par le sang et la chair de la chose sur sa poitrine sans vie et tourna les talons afin de se diriger vers le fauteuil le plus proche et s’y asseoir. Sortant une cigarette de sa poche, il la glissa entre ses dents et regarda le cadavre à ses pieds.

« Tu en veux une? »

Le corps de Jack n'était qu'une plaie. Sa souffrance était immense. Le coup avait certainement été fatal et bien porté. Il n'arrivait plus à bouger son corps et sentait qu'il se vidait de son sang. Et alors qu'il avait demandé à Charles la raison de sa violence, il lui avait répondu d'un ton dédaigneux et haineux un simple "parce que". La colère avait envahi le blondinet mais il pouvait rien faire pour riposter: il était cloué par terre. Depuis son arrivée sur le bateau, il n'avait jamais connu cette mort brève mais intense. Il savait qu'il se réveillerait mais il avait déjà entendu des histoires de passagers qui ne s'étaient pas réveillés et qui avaient enfin trouvé le repos éternel. Toutefois, Jack ne le souhaitait pas en ce moment: il y avait Héloise et même si leur histoire était finie vraisemblablement, il voulait veiller sur elle. Mais le revenant en avait décidé autrement. Car de sa semelle, il l'écrasa avec force sur la tête du jeune homme. Il hurla sur le coup de la douleur mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, le pied du fou furieux s'était abattu à nouveau à chaque fois plus violent. Jack sentit son nez se casser, ses dents se rompre tandis que sa bouche se remplissait de sang. Hurlant à s'en rompre la corde vocale, le jeune homme finit par manquer de s'étouffer par le sang qui s'écoulait de partout, de sa bouche, de ses poumons. Au fur et à mesure que les coups s'abattaient, sa conscience s'affaiblissait. Le coup des chaussures lui avait fait éclater un œil tandis que le second était tellement tuméfié qu'il n'arrivait à l'ouvrir. Ses hurlements finirent pas se taire et Jack sentit la vie le quitter complètement. Il se voyait sortir de son corps et voir la scène comme s'il était un fantôme. Charles s'était agenouillé devant son cadavre: Le blondinet fut révulsé devant la bouillie que représentait son beau visage d'antan et fut autant surpris de la quantité de sang qui s'était dégagé de son corps. Le fantôme ressentit une profonde haine envers celui qui était son ami et cela s'amplifia quand il vit Charles proposer une cigarette au corps désormais vide de toute âme. Puis Jack sentit que son âme s'envolait dans les airs et reviendrait probablement le lendemain matin dans son enveloppe charnelle. Il se promit de faire la peau au revenant face à cette violence subie. Et dans un souffle d'air, une nouvelle brise s'éleva dans la pièce tandis qu'il murmura alors dans ce fumoir le prénom de la personne qu'il aimait tant :

" Héloise... " avait il dit avant de s'envoler vers d'autres cieux quittant cette pièce macabre ou un revenant allait vite réaliser qu'il venait de tuer, d'une manière assez horrible, son propre ami.

Le cadavre de la chose ne pouvant répondre à la proposition de fumer du revenant, Charles éclata de rire et alluma la cigarette qu’il avait soigneusement placée entre ses dents, se reculant en même temps tout au fond de son fauteuil. La première aspiration de fumée sembla apaiser totalement le quadragénaire qui, tout en expirant, laissa tomber la tête vers l’arrière, les yeux clos. La terrifiante créature était morte et plus rien ne pouvait faire peur au revenant maintenant. Soudain, les yeux du revenant s’ouvrirent. L’air de la pièce était devenu plus lourde et l’odeur de mort était presque insupportable. Pendant un instant, Charles avait vu dans son esprit le visage de Jack Cooper remplacer celui de la chose et il craignait de regarder le cadavre à ses pieds. Relevant la tête doucement, l’homme eut un haut le cœur en voyant le cadavre répugnant à ses pieds. Il s’agissait bien du corps inerte d’un homme, mais ses traits de visages étaient méconnaissables. La cigarette glissa de la bouche de Charles et termina sa chute au sol. Se levant de son fauteuil, le revenant l’écrasa en s’approchant du corps. Portant une main vers son visage afin de se couvrir le nez et la bouche, Charles plissa les yeux afin de tenter de reconnaitre l’homme qu’il avait sauvagement tué. Du sang séché donnaient une teinte rouge aux cheveux de l’homme qui devait être blond naturellement. Les yeux du revenant parcoururent le cadavre et très vite, la confirmation de son identité s’imposa d’elle-même. Charles se souvenait avoir été en compagnie de Jack, son jeune ami et partenaire de poker, mais tout ce qui s’était passé entre leur précédente conversation et la mort de l’homme restaient flous dans l’esprit du quadragénaire. Toutefois, le cadavre sans vie qui se trouvait aux pieds du réalisateur était bel et bien celui de Jack. Malgré tout ce que Charles Wellington avait fait dans sa vie, il n’avait jamais été un tueur et lorsqu’il réalisa ce qu’il venait de faire, l’homme recula violent vers le fauteuil, poussant un hurlement. Le derrière de ses genoux heurtèrent le fauteuil qu’il venait de quitter et Charles tomba assis. Combien de temps resta-t-il ainsi à regarder le corps de Jack Cooper, il l’ignorait, mais tout-à-coup, Charles se leva et quitta la pièce. Personne ne devait le surprendre ici, dans ces circonstances. Personne ne devait l’associer à ce meurtre horrible. Jack allait-il revenir à la vie comme le supposait la rumeur ou était-il définitivement mort? Quoi qu’il en soit, Charles Wellington n’y était pour rien, quelque chose s’était emparé de son esprit et l’avait poussé à tuer son ami, il en était certain…

» LES REVENANTS [04/08]
» ♦ DEFI n°8 ▬ Les Revenants
» Charles J. Wellington
» PETER & CHARLES ♣ "Un peu de galanterie."
» Charles John Wellington

CHARLES & JACK ♣ "Les Revenants"

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