Sujet: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mer 31 Juil - 23:05
Jack n'était en ce moment qu'une plaie béante ou la cicatrisation ne pouvait avoir lieu. Chaque jour n'était qu'un horrible calvaire où une douleur sourde et lancinante le terrassait complètement. Aucun remède en dehors des mots ne pouvait le guérir mais encore fallait-il que les mots soient dit d'une certaine manière pour que guérison se fasse. Son corps ressentait une vive souffrance qu'il n'arrivait à calmer et pourtant, la douleur n'était que purement psychologique et non physique, mais elle dépassait toute rationalité. Il s'agissait de la douleur d'un homme au cœur brisé, causé par la plus belle mais la plus vile des créatures : l'amour.
A vrai dire, cela remontait à quelques jours déjà, depuis ce fameux dîner dans ce restaurant des Premières Classes. Jack avait sorti le grand jeu afin d'éblouir sa belle, d'essayer de comprendre une partie de sa vie qu'il ignorait. Mais la soirée, malgré quelques débuts prometteurs avait tourné au fiasco total. Heloise, avant de prendre la fuite et laisser Jack, lui avait fait comprendre que plus rien ne serait possible pour eux, qu'il était certainement trop tard pour réparer quoi que ce soit. Le jeune homme discernait mal la suite de cela, tout était devenu une sorte de brouillard épais dont il se souvenait qu'il avait parlé à la Comtesse mais après.... Il se revoyait ouvrir la porte de sa chambre et tombait sur Lydia. Au regard qu'elle lui avait jeté, il n'y avait eu aucun doute: elle était au courant de leur dîner mais sa sœur ne lui avait rien dit, peut être la mine défaite de son frère l'empêchait de dire un sarcasme quelconque. Sa bien aimée frangine s'était levée et avait pris son frère dans ses bras comme elle l'avait fait tant de fois, plus jeune, à la différence, qu'il fallait qu'elle se lève sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre sa nuque de ses frêles bras. Dans les bras de Lydia, Jack avait craqué.
Depuis, les jours s'étaient suivis sans se ressembler, le jeune homme errait comme un zombie, il lui suivait sa sœur ou elle allait, prenait ses repas, parlait mais aucun sourire n'apparaissait. Chaque phrase dite ou geste fait ne lui faisait oublier, une seule seconde, les terribles paroles prononcées par celle qu'il avait tant aimé. C'était fini. Il n'y avait plus d'espoir. Quatre ans dune histoire d'amour s'envolaient aux quatre coins du Titanic. Le jeune homme s'en voulait et ne parvenait à trouver un apaisement : il avait tout gâché, il avait trop tardé. Certainement, qu'elle devait couler des jours heureux avec Peter, elle ne devait manquer de rien, peut être n'avait elle plus besoin de faire semblant. Le jeune homme en était malade de jalousie et n'osait imaginer sa réaction s'il venait à les croiser ensemble. Certainement que son pire ennemi serait aussi beau qu'un concombre flétri. L'amour d'un homme le rendait à la fois faible et fort et Jack savait qu'il aurait le dessus sur Peter. Mais à quoi cela pouvait-il servir si plus d'espoir ne pouvait subsister. Il devait passer à autre chose mais la tâche lui paraissait insurmontable. Et tous les soirs, le jeune homme s'endormait et plongeait dans des cauchemars lui faisant revivre les pires scènes de sa vie.
Un matin, Jack s'était levé du pied gauche, il avait encore fait un mauvais rêve et une fois encore la voix de Heloise l'avait tiré hors des bras de Morphée. Il s'était apprêté, avait pris son petit déjeuner dans la salle commune. Il salua vaguement les connaissances qui l'accostèrent préférant s'isoler. Puis, il s'était levé et avait quitté la pièce. Il désirait être seul, le mauvais rêve l'avait bouleversé et il se sentait prêt à pleurer. En homme fier, il se refusait à montrer des signes de faiblesse. Mais la corde était raide et prête à craquer. Aussi, il choisit de se diriger vers les sous sols des bateaux choisissant de se rendre dans ces endroits désertés de la population. A côté de la soute à bagages ou il avait rencontré Lisbeth, se trouvait une autre porte: elle le menait aux automobiles. Jack entra dedans et apprécia instantanément le silence qui s'imposa à lui. Il marcha le long des allées et finit par en trouver une: une voiture spacieuse pouvant contenir deux personnes ou plus. Le jeune homme s'y installa conformément, étendant ses jambes. Puis, adossé contre le luxueux fauteuil, il ferma les yeux afin de se laisser submerger par cette peine qui ne demandait qu'à se déverser sous forme de larmes.
C'est alors qu'il entendit un claquement de porte précédé d'un bruit de serrure qui se verrouillait. Il ne semblait plus seul.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Sam 3 Aoû - 23:42
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Héloïse ne cessait de repenser à cette soirée au restaurant avec Jack. Elle ne pouvait s'empêcher de se remémorer chaque phrase qui avait été prononcée, chaque mot qui était sorti de la bouche de Jack... Avait-il été sincère ? C'était la terrible question qui torturait la blonde depuis des jours. Dès qu'elle parvenait à l'oublier, son esprit la ramenait sournoisement à cette pensée. Elle désirait y croire de tout son cœur, malheureusement le doute s’immisçait en elle sans qu'elle ne prenne garde. A cause du Comte de Neuveille, Héloïse avait appris à se méfier des hommes. Et si Jack était parvenu autrefois à lui faire changer cette vision négative de la gente masculine, aujourd’hui, il se retrouvait injustement dans le lot. Elle avait eu des paroles blessantes à l’égard du jeune homme. Elle-même avait cru à ses propres mots quand elle disait qu’il était peut-être trop tard pour eux. Mais plus les jours passaient, plus elle y songeait et moins elle pouvait s’y résoudre. Pourrait-elle vivre une éternité en le croisant dans les couloirs du navire sans rien pouvoir lui dire ? Pourrait-elle se résoudre à penser qu’elle ne pourrait plus jamais l’embrasser ? Que se passerait-il si elle le voyait au bras d’une autre ? Il n’y avait qu’à voir la réaction qu’elle avait eue face à Pernelle. Elle n’était pas prête à perdre Jack, pas une fois de plus. Héloïse savait qu’elle n’aurait pu le supporter et c’est pourquoi, durant une année, elle s’était échinée sans relâche à parler au jeune homme pour tout lui expliquer. Elle ne pouvait se passer de son amour, mais le silence avait été sa seule réponse à toutes ses tentatives. Elle avait fini par désespérer.
Mais une chose à laquelle elle ne s’attendait pas survint tout à coup. Jack revint à elle et son attitude changea du tout au tout. Il voulait se repentir. Toutefois, elle avait été dépassée par cette nouvelle situation et ce revirement soudain. Elle n’avait pas prévu que les évènements se déroulent ainsi. Tout lui échappait et rien ne se passait comme elle l’avait prévu. Non les choses ne pouvaient se passer ainsi… Elle devait le voir à nouveau. Ils ne pouvaient finir de cette manière. Elle pouvait encore se battre.
Après plusieurs jours, Héloïse s’était finalement décidée à parler à Jack. Mais cette fois-ci, elle ne voulait le faire dans un lieu public. Elle voulait qu’ils puissent s’expliquer en privé et se parler à cœur ouvert. Elle comptait bien lui raconter son histoire, sans secret et sans cachotterie. Désormais il saurait tout et elle préférait qu’il n’y ait aucun témoin. Elle était donc partie à la recherche du jeune homme. Avant de sortir de sa cabine, Héloïse s’était surprise à se recoiffer devant sa glace et à arranger sa robe pour paraître jolie. Elle le trouva finalement dans la salle commune, jusqu’à ce qu’il en sorte. Elle s’empressa alors de se dissimuler afin qu’il ne puisse la voir. Elle l’observa s’éloigner tel un zombi et le laissa prendre quelques secondes d’avance avant de lui emboîter le pas. Elle le suivit, quelque peu étonnée qu’il se dirige dans les profondeurs du Titanic. Jusqu’où comptait-il aller ? Elle le vit finalement pénétrer dans le niveau des automobiles et s’y enfermer. Héloïse s’arrêta, de plus en plus troublée mais elle était soulagée qu’il se rende dans un endroit sûr où ils ne pourraient rencontrer personne. Ils allaient enfin pouvoir discuter en privé.
La blonde s’arrêta devant la porte, et marqua un moment d’hésitation. Elle appréhendait la réaction de Jack à sa venue. Elle ne savait comment il allait réagir après leur dernier rendez-vous. Elle songea un instant à rebrousser chemin mais elle se reprit. Elle avait attendu un an, ce n’était pas pour ce défiler aujourd’hui. Elle tourna la poignée et pénétra dans le hangar. Afin d’être sûre de ne pas être importunée, elle verrouilla la serrure. Elle s’avança, faisant face au dédale d’automobiles.
« Jack ? »
Sa voix résonna à travers l’imposante salle mais aucune réponse ne lui vint. Elle s’engagea alors entre les allées, au risque de se perde dans ce labyrinthe de ferraille. Finalement, elle trouva l’objet de sa recherche dans une voiture. Manifestement il n’avait cherché que l’isolement. Le cœur d’Héloïse se serra en avisant son visage si triste et fermé. Elle n’attendit pas de voir la réaction de Jack et ouvrit la porte de la voiture. Elle se glissa sur le siège, aux côtés du jeune homme. Relevant son visage vers lui, elle plongea son regard dans le sien. Elle prit une grande inspiration et dit, la gorge sèche :
« Il faut que je te parle. Tu dois savoir qui je suis réellement. »
Dernière édition par Héloïse V. De Neuveille le Jeu 8 Aoû - 13:59, édité 2 fois
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mar 6 Aoû - 21:22
Au fin fond du pont Orlop, Jack était confortablement installé à l'arrière de la luxueuse voiture. Le siège était doux et à la fois ferme. Même les oreillers et le matelas de sa cabine n'étaient aussi confortables. Les yeux fermés, le jeune homme n'entendait que sa paisible respiration, se remémorant de beaux souvenirs, vestige d'une époque révolue. Il revoyait son regard, ses joues, sa respiration endormie lorsqu'il se réveillait avant elle, ses longs cheveux blonds, son rire communicatif. Oui, Jack pensait sans cesse à Heloise. Elle hantait ses pensées jour et nuit. Cela devenait difficile d'y penser pour le Troisième Classe. C'était même une véritable souffrance sans fin qui ne pouvait trouver repos. Car la question à se poser, désormais, était que faire? Comment pouvait-il passer à autre chose quand la personne qui avait partagé un bon morceau de votre existence s'en allait ne vous laissant qu'une plaie béante qui ne pouvait cicatriser. Jack se devra d'être fort mais cela allait être compliqué. Très.
Encore plus quand la personne qui venait d'entrer dans la cale des automobiles n'était autre que Heloise. le blondinet avait reconnu sa petite voix tandis qu'elle avait timidement murmuré son prénom. Autrefois, l'entendre l'appeler par son prénom lui aurait donner des papillons dans le ventre. Aujourd'hui, cela lui faisait si mal qu'il en avait presque envie de mourir. Jack ne se leva pour aller à sa rencontre. Fébrilement, il s'essuya les yeux, effaçant d'un trait les vestiges de sa tristesse. Il entreprit de regarder dans le rétroviseur le reflet de sa personne. Il y voyait un homme aux cernes si grandes et au regard si triste: il n'était que l'ombre de lui même. Ou était passé cet homme si heureux, plein de joie de vivre?
Jack avait le cœur qui battait la chamade tandis qu'il entendait les pas se rapprochaient de l'endroit ou il se trouvait. Il avait peur, encore plus qu'au restaurant. Que voulait Héloise? Elle avait pourtant été très claire à ce sujet. Il était trop tard pour eux.
Trop tard...
La femme qu'il avait tant aimée finit par le trouver et s'approcha de lui. Elle semblait aussi désemparée que lui. Était-elle dans cet état depuis leur repas. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, le Troisième Classe, comme un enfant mourant de soif, but ses paroles. Héloise voulait lui dire la vérité, tout ce qu'elle lui avait caché. Le cœur de Jack reprit une folle embardée. En effet, il allait enfin tout savoir, le temps de la vérité était arrivée. Il s'apprêtait à lui demandait sa motivation à tout lui dire que maintenant mais au lieu de cela, il lui répondit :
" Entre... Tu seras mieux assise et les fauteuils sont confortables... "
Jack lui avait offert sa main pour l'aider à monter les quelques marches de la haute voiture. Le contact de leurs peaux lui procura des frissons. Même après tant d'années d'amour, tant de galères, l'alchimie entre eux régnait toujours. Irréfutable, inaliénable, ils étaient fait l'un pour l'autre, c'était une évidence ne serait ce qu'au toucher, au regard. Jack se demandait parfois s'il en serait ainsi avec quelqu'un d'autre. Mais au fond de lui, il savait que c'était impossible. Nous n'avions qu'une âme sœur et Héloise était la sienne. Il attendit qu'elle monte et s'installe confortablement sur le siège. Elle semblait toute gênée, toute petite mais toujours aussi belle. Le cœur lourd et la tristesse l'empêchait de lui bondir dessus, de l'embrasser, de la serrer dans ses bras. Et Jack se souvenait encore et toujours. Quand, il y a un an encore, il la prenait dans ses bras, l'immobilisait et faisait semblant de lui croquer le nez comme s'il voulait le manger. Tant de rires qui lui manquait désormais. Jack rompit alors le silence gêné:
" Sache que tout ce que tu diras ne changera en rien de ma vision sur toi, sur mes sentiments. " avait dit Jack d'une voix basse avant d'ajouter : " La Héloise du passé ne changera en rien celle du présent que j'ai connu et que j'ai aimé. Tu es comme tu es et mes sentiments jamais ne changeront..."
Ses dernières paroles s'éteignirent dans un murmure. Comme il aurait voulu pouvoir se mettre à genoux et lui demander pardon, de reprendre là ou il s'était arrêté avant l'arrivée du truand. Mais son orgueil avait été entaché lors de leur repas et le jeune homme avait crainte que ses supplications ne soient vaines. Il ne pût que dire:
" Je t'écoute..."
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Jeu 8 Aoû - 14:38
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Une décharge électrique parcourut tout le corps d’Héloïse quand sa main rentra en contact avec celle de Jack. Pourquoi lui faisait-il encore autant d’effet ? Elle l’aimait autant qu’il la faisait souffrir. Elle était attirée par lui autant que son être le rejetait. C’était un cercle infernal de désirs inassouvis dont elle était prisonnière. La blonde fut surprise de constater que les fauteuils étaient aussi moelleux alors que le matelas de sa chambre était des plus inconfortables. C’était la première fois qu’elle montait dans une automobile. Le Comte en avait bien entendu acheté une, mais elle fut tout juste commandée qu’Henri de Neuveille mourrait assassiné. Assassiné par Héloïse. La jeune femme releva son regard avec Jack et voir son expression aussi emplie de tristesse lui fendit le cœur. Elle n’avait jamais voulu ça. Elle n’avait jamais qu’il souffre alors qu’elle avait passé des années à le protéger de la vérité. Aujourd’hui, c’était ce qui avait causé leur plus grand malheur. Il fallait donc qu’elle parle. Elle avait attendu ce moment pendant un an. Mais tout à coup l’angoisse prit possession d’elle. A quoi s’attendait Jack au juste ? Croyait-il qu’elle allait lui apprendre qu’elle n’avait jamais tué le Comte et que c’étaient de fausses accusations qui avaient été portées contre elle ? Ou bien que la mort d’Henri n’était qu’un horrible accident ? Accepterait-il de l’écouter jusqu’au bout et d’apprendre que la femme avec qui il avait partagé sa vie était une meurtrière ? Une meurtrière de la pire espèce, ceux dont les crimes ne sont motivés que par la haine et la vengeance. Le silence s’installa et elle n’osa plus parler. Elle avait soudain peur de se livrer. Elle devait ouvrir son cœur et lui révéler une partie de son âme par cet aveu. Sa respiration s’accéléra, tout comme les battements de son cœur s’intensifièrent. Elle aurait voulu rebrousser chemin quand tout à coup Jack prit la parole. Héloïse releva son regard alarmé vers lui et but religieusement ses mots. En quelques phrases, il venait de balayer toutes ses craintes. Malheureusement, un doute infime et sournois restait tapi dans l’ombre de son esprit. Et enfin, il l’écoutait. Une chose qu’elle avait attendue pendant un an. Le but ultime de sa quête pour la rédemption. Aujourd’hui, elle la tenait entre ses mains. Héloïse dut se soustraire au regard du jeune homme, sachant pertinemment qu’elle ne pourrait soutenir son regard bleus azur perçants tout le long de son récit. Elle prit ensuite une grande inspiration et débuta.
« L’Angleterre, Southampton, l’orphelinat, tout cela, ça n’a jamais existé… » commença-t-elle d’une voix un peu éteinte. « En réalité, mon histoire débute ailleurs, bien plus loin d’ici. Elle se passe en France. Tu connais le Moulin Rouge ? C’est le plus grand cabaret de tout Paris. Là-bas, il y a tout ce dont la plupart des hommes peuvent rêver. Les femmes y sont belles, les spectacles y sont grandioses. Mais parmi toutes ses perles, il y avait le plus beau joyau du Moulin Rouge. Elle s’appelait Fiona et c’était la courtisane la plus désirée dans tout Paris. Toute personne qui avait partagé sa couche, pouvait se targuer d’être l’homme le plus chanceux du monde. Elle était vraiment splendide. Et puis un jour, il y eut le Comte. C’était un homme orgueilleux, jaloux et redoutable. » les mots d’Héloïse se durcirent lorsqu’elle évoqua le Comte de Neuveille. « Immensément fortuné, il s’offrit les faveurs exclusives de Fiona. Personne n’avait le droit de la toucher à part lui. Il en était fou. Il la couvrait de présents, il promettait de faire d’elle une grande actrice, il voulait la faire sienne à jamais. Il voulait en faire sa propriété pour toujours. Mais malgré cet interdit, il y eut un autre homme. C’était un poète, un membre qui s’occupait de monter le spectacle que préparait le Moulin Rouge et qui était bien évidemment financé par le Comte. Cette représentation devait lancer la carrière de Fiona. »
Héloïse marqua une pause dans son récit. Les scènes de son passé se rejouaient devant ses yeux avec une clarté terrifiante. Elle poursuivit.
« Elle conserva cette relation secrète durant des années, si bien que… je ne sais toujours pas aujourd’hui qui est mon véritable père. Ma mère n’a jamais voulu me dire qui du poète ou du Comte était mon géniteur, mais j’espère du fond de mon cœur que ça n’est en aucun cas le Comte. Cet être monstrueux ! » Héloïse cracha presque ce mot. La colère et la souffrance recommençaient à prendre possession d’elle comme à chaque fois qu’elle songeait à cet homme abject. « Puis les années passèrent ainsi. Ma mère me garda auprès d’elle au Moulin Rouge, malgré la proposition du Comte de me prendre à sa charge. Elle avait toujours refusé et je fus l’enfant la plus heureuse aux côtés d’elle. Elle était mon soleil, elle était si radieuse, je l’aimais tant… » les yeux d’Héloïse se mirent à briller de larmes. Elle était dans une douloureuse contemplation, revoyant devant elle la beauté de sa mère, son rire communicatif, sa joie constante. C’est d’une voix tremblante qu’elle reprit. « J’avais cinq quand enfin la première représentation dut avoir lieu. Ma mère était tellement excitée, elle était si radieuse. Mais ce n’était pas le spectacle qui lui faisait cet effet-là. C’était l’amour. Elle était venue me dire qu’après la représentation, nous allions nous enfuir toutes les deux avec le poète. Elle disait que nous serions ainsi loin du Comte et enfin libres. Elle rejetait tout ! L’argent, la gloire, sa carrière de star… elle rejetait tout par amour pour le poète. Elle me répétait que nous serions heureux tous les trois. J’étais si impatiente de partir. » Héloïse essuya une larme qui s’était égarée sur sa joue. « Nous aurions dû être tellement heureux, nous aurions pu être une famille. Mais… »
La blonde dut retenir bravement un sanglot, en se mordant le pouce alors qu’elle songeait à ce passé qui lui avait filé entre les doigts. Elle en arrivait bientôt à raconter le pire instant de sa vie, celui qui avait marqué son destin à tout jamais. Elle dut attendre quelques secondes avant de pouvoir rassembler ses esprits et continuer de raconter ce qui avait été son histoire. Son regard empli de larmes s’abîmait dans la vide contemplation de l’un des fauteuils de l’automobile.
« Puis vint l’heure tant attendue de la représentation. Je m’étais cachée dans le décor. Personne ne pouvait me voir, mais moi je voyais tout. Ma mère fut si radieuse, si lumineuse. Elle était devenue l’astre le plus brillant au milieu des étoiles. Le spectacle fut un triomphe. Jamais la foule n’avait été aussi enthousiaste. Le rideau se ferma et les acteurs s’en allèrent dans les coulisses, partant fêter leurs victoires. Mais ma mère ne les rejoignit pas. Elle resta seule sur la scène et soudain le poète la rejoint. Ils étaient si heureux ensembles. Ils se sont embrassés, il la faisait tourner dans ses bras. Aujourd’hui, je comprends mieux quel amour les unissait. Ils paraissaient invincibles. Et puis… »
La voix d’Héloïse s’éteignit soudain un sanglot. Elle voulut poursuivre mais les mots s’étranglaient dans sa gorge. Elle connaissait la suite de l’histoire, elle voyait encore leurs visages, elle voyait toute l’horreur et la terreur de cet instant. Les larmes assaillirent ses joues sans qu’elle ne puisse les contenir. Elle avait pourtant déjà raconté ce passage à Mary, à Ann-Elizabeth et à Peter. Pourquoi cela devait-il être aussi dur de le dire à Jack ?
« Je ne peux pas… » balbutia tout à coup Héloïse. « Je ne peux pas le dire. C'est trop dur»
Elle avait l’impression que son cœur se déchirait, qu’il saignait et qu’il était piétiné sans ménagement. C’était un sentiment qui l’avait envahi durant toutes les années qu’elle avait passé auprès du Comte. Héloïse se tenait rancune de sa faiblesse soudaine. Elle devait continuer mais elle en était incapable. Elle ne voulait plus que Jack la voit dans cet état. Elle voulut fuir et sa main tremblante s’avança vers la poignée de l’automobile.
Dernière édition par Héloïse V. De Neuveille le Jeu 8 Aoû - 19:24, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Jeu 8 Aoû - 19:05
Les paroles de Jack semblèrent apaiser Heloise qui afficha une mine un peu plus rassurée. Mais malgré tout, les deux jeunes gens semblaient vraiment angoissés, leurs cœur battaient la chamade à l'unisson. Le jeune homme allait enfin tout savoir. Savoir ce qu'il ignorait depuis un moment, il allait enfin connaître le passé de la femme qu'il aimait. Est ce que cela changerait son quotidien? Oui, cela allait l'être, leurs existences allaient changer à tout jamais. Jack avait fait énormément d'erreur tant le fait d'être trahi l'avait rendu incapable d'agir et de prendre des décisions. Pire, il avait ignoré Heloise durant un an tant la douleur d'être trahi lui avait cisaillé le cœur. Heloise se mît à parler d'une voix gênée, ne regardant pas un seul instant le seul regard de Jack. Toutefois, le jeune homme ne la quitta pas un seul instant. Et elle lui raconta...
Elle était française, et sa mère était une danseuse. Jack ne pût s'empêcher de songer qu'elle devait être le portrait craché de sa génitrice et elle tenait sans doute d'elle, cet art de la danse. Cela lui remémora les souvenirs de leurs rencontres. Quand Heloise était encore une danseuse inconnue dans ce bar, endroit dans lequel Jack jouait souvent au poker. Le jeune homme revoyait ce moment magique ou leurs regards s'étaient croisés pour ne plus jamais se quitter. Par les descriptions que lui donnait la jeune femme, Jack s'imaginait les décors, les lumières, ce que devait être la vie de sa bien aimée. Une vie heureuse. Une question vint alors à l'esprit du Troisième Classe: avait-elle été heureuse avec lui? Avait-il été suffisamment attentionné? Le doute envahissait l'esprit du jeune homme. Son amour pour Heloise était si fort qu'il remettait en question sa propre existence jusqu'à sa manière d'être... D'ailleurs, la jeune femme remarqua un point commun dans leur passé respectif: leurs pères n'étaient que des goujats, des hommes capables du pire. D'ailleurs, le Comte semblait être vraiment une personne horrible. Et les souvenirs qu'il faisait ressurgir faisait hésiter la voix de la blondinette qui devenait de plus en plus hésitante. Jack remarqua que les yeux d'Heloise se remplissaient de larmes. Allait-elle arriver au stade du pire événement de sa vie? Jack était attentif et n'avait dit mot. Mais la jeune femme ne pût continuer: l'émotion était trop forte et les pleurs avaient entrecoupés sa voix.
Jack se tint alors alerte. Il connaissait trop bien la jeune femme, il savait que dans ces moments là ou elle n'arrivait plus, Heloise avait toujours tendance à se rétracter. A prendre la fuite. Comme en cet instant, elle se redressa soudainement en lui expliquant qu'elle ne pouvait continuer tout en posant sa main sur la poignée de la voiture. Mais Jack était plus rapide et avant qu'elle ne puisse se désister à nouveau, il avait posé sa main sur celle de la jeune femme tout en lui disant simplement :
" Non Heloise... " lui dit-il tout en fixant son regard bleu. Il ajouta d'une voix douce: " Il est temps de dire la vérité. Je sais que c'est dur pour toi alors, n'hésite pas à prendre tout le temps qu'il faudra, je resterais là à tes côtés... " Sa main qui s'était à peine posé sur celle d'Heloise se serra. Leurs mains liés ainsi, Jack espérait qu'elle ne partirait pas. Face à face, main dans la main, Jack lui jeta alors un regard implorant en lui murmurant d'une voix suppliante :
" S'il te plaît, ne pars pas..." Avant de finaliser de la manière suivante : " Si tu veux reprendre tes esprits quelques minutes, prends ton temps... Je te donnerais tout le temps dont tu auras besoin, Heloise. "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Jeu 8 Aoû - 21:32
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
L'émotion était telle qu'Héloïse suffoquait. Elle ne parvenait même pas à respirer tant elle était soudain assaillie par les fantômes de son passé. La douleur, la souffrance, la peur, et une terreur sans nom la tenaillait comme au premier jour. Elle avait l'impression qu'elle allait à nouveau entendre les terribles coups de feu qui avaient successivement tué le poète et sa mère. Le visage horrifié de sa mère prenait toute la place dans son esprit dès qu'elle fermait les yeux. C'était une vision insoutenable, insupportable... Elle n'était pas sûre d'être suffisamment forte pour évoquer une fois de plus le moment le plus terrible de toute sa vie. Mais à peine ses doigts touchèrent la poignée de la porte que la main de Jack se referma sur le sienne. Des frissons parcoururent tout son corps et elle entendit sa voix. Cette voix grave et douce qui tentait de la rassurer. Chaque mot pénétrait sa tête et son cœur, ils l'envahissaient et l'apaisaient. Ses yeux rencontrèrent ceux de Jack. Ses yeux bleus prenaient possession de son âme. Sa respiration devint hachée, et son corps entier tremblait. Plus la main de Jack se refermait sur la sienne, plus ses doigts se serraient autour de ceux du jeune homme. A son ton implorant, le cœur d'Héloïse rata un battement. Il la suppliait de son regard, de ses paroles. Et durant un instant elle retrouva une bribe de courage. Les larmes se firent plus nombreuses et dévalèrent comme un torrent ses joues. Les mots éclatèrent alors, entrecoupés de sanglots. Elle ne lâchait la main de Jack alors que chaque parole qui sortait de sa bouche écorchait son cœur.
« Le Comte était là. Il les a épiés ! Ça faisait quelques temps qu’il commençait à se douter de quelques choses. Puis il est sorti de l’ombre. Il est devenu fou ! Il était totalement incontrôlable ! Il a commencé à crier. Il hurlait si fort… Il était fou de rage ! » Héloïse ferma les yeux, et baissa la tête, entendant encore la voix du Comte résonner dans son esprit. « Il ne comprenait pas pourquoi elle choisissait le poète à lui qui lui offrait l’argent et la gloire. L’amour a toujours été un mot qui lui était étranger ! »
Héloïse tentait tant bien que mal d’essuyer ses joues humides, mais ce n’était qu’une vaine entreprise. Les larmes ne se tarissaient jamais et certainement pas avec ce qui allait suivre.
« Ils ont tenté de lui faire entendre raison. Ils ont tout essayé pour calmer sa colère et lui faire comprendre qu’ils allaient partir et que Fiona ne l’aimait pas. Alors il est devenu encore plus fou et il a sorti son arme. Le poète s’est interposé et il lui a tiré dessus. Je l’ai vu ! Il l’a tué, rongé par la jalousie. Ma mère hurlait. C’était horrible. » sanglota-t-elle. « Et là… le Comte a… » la gorge d’Héloïse se serra. L’horreur voila son regard. Tout n’était plus que sanglots et paroles douloureuses à dire, douloureuses à entendre. « Il voulait qu’elle le suive. Il voulait… il voulait qu’elle soit à lui… il l’a frappée, il lui a fait du mal parce qu’elle l’affrontait. Je l’entendais crier mais j’étais impuissante. C’est alors que… il a pointé son arme sur son cœur. Et elle a tourné la tête, elle m’a vue… Et son regard… » sa phrase s’effondra dans un sanglot. « Si seulement tu avais vu son regard. Il me hante toutes les nuits. Je la vois chaque soir avant de m’endormir. Ses yeux étaient voilés de terreur. Elle était horrifiée mais elle me suppliait… elle me suppliait pour que je ne la regarde pas. Elle ne voulait pas que je la vois mourir. Pourtant je n’ai pas détaché mon regard du sien, j’étais tétanisée. Le coup de feu a retenti et j’ai vu la lumière de vie quitter son regard… elle est morte sous les acclamations de la foule… elle est morte alors que le public l’applaudissait encore… elle est mort parce qu’elle avait choisi l’amour plutôt que la richesse… »
Héloïse se tut ensuite. Elle tenta de calmer ses pleures, et d’apaiser ses émotions. Elle sentait son cœur se déchirer au creux de sa poitrine. Les souvenirs étaient bien cruels avec elle. La blonde déglutit avant de reprendre.
« J’étais horrifiée, morte de peur. J’ai hurlé. J’ai voulu courir jusqu’au cadavre de ma mère mais le Comte s’élançait déjà vers moi. Je voyais son regard fou. Alors j’ai couru, j’ai couru aussi vite que j’ai pu. Je n’ai jamais eu aussi peur de toute ma vie. Il criait mon nom comme un dément. J’entendais le martèlement furieux de ses pas sur le sol. Je me suis cachée et j’ai prié pour qu’il ne me trouve pas ! J’ai prié si fort ! Mais personne n’a écouté mes prières cette nuit-là. J’ai eu si peur quand il m’a trouvée. Il m’a prise avec lui, j’avais beau pleurer et me débattre, il m’a emmenée avec lui. Il m’a arrachée ma mère et il m’a arrachée à la France ! »
Héloïse se tut soudain. Son regard rougi par les larmes devint vide. Elle regardait sans voir les fauteuils sur lequel ses prunelles s’étaient égarées.
« Je suis morte ce jour-là. Mon soleil s’était éteint à tout jamais. Elle était morte sans que je ne puisse rien faire. Il y avait cependant un chose que je pouvais encore faire : la venger. »
Dernière édition par Héloïse V. De Neuveille le Ven 16 Aoû - 0:44, édité 1 fois
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Sam 10 Aoû - 14:33
Leurs doigts restaient liés pour ne plus se quitter. Le ton implorant de Jack semblait avoir eu raison de l'envie de fuir qui avait traversé l'esprit de la jeune femme. Car Heloise referma sa main sur la sienne et ainsi liés, les deux amoureux maudits étaient restés toujours l'un en face de l'autre à une distance minime. Jack ne lâchait du regard la jeune femme qui semblait effondrée. Comme il aurait aimé pouvoir la réconforter, la serrer dans ses bras. Mais il avait l'impression que toute tentative de réconciliation liée à leur couple était plus que jamais vaine. La seule chose qu'il pouvait faire était de garder dans sa main viril, les petits doigts tremblants de cette femme sanglotant toutes les larmes de son corps.
La suite de l'histoire était tragique. Heloise avait vu sa mère se faire tuer par son père, le terrible comte. Et il avait pris la petite fille avec lui qui ne désirait alors que se venger. La suite se devinait sans aucun mal. L'enfant avait du songer à venger sa chère mère disparue. Le meurtre avait été prémédité. Une enfant innocente avait vu sa vie se briser autour d'un homme, devant la vision que l'amour pouvait être une chose cruelle. Sa mère avait été tué par la trahison d'un homme. En apprenant l'histoire ainsi, Jack pouvait comprendre partiellement les réactions d'Heloise quand le Troisième Classe avait fini par revenir vers elle. Avait-elle vu là, par cette trahison causé par l'homme qu'elle aimait, un vestige de son passé? Avait-elle revu ce souvenir si douloureux soit-il dans lequel elle constatait que les hommes pouvaient être sans pitié et cruels? Le jeune homme regrettait tant cette année d'absence ou il avait ignoré la jeune femme tant sa propre douleur avait été immense: ce sentiment d'être trahi, d'être trompé par la femme qu'il aimait. Au final, leurs blessures étaient similaires : tous deux dupés, il était peut être temps de passer outre ces trahisons. Mais comment y remédier quand les blessures du passé prenait le dessus? De même, Jack ne comprenait pas pourquoi elle ne lui avait rien dit... Pourquoi elle lui avait fait croire qu'elle était orpheline, qu'elle avait toujours vécu en Angleterre? Un silence s'était abattu tandis que les deux jeunes gens n'avaient dit mot. Seuls les sanglots de la jeune femme rompait l'absence de bruit. Jack, sans s'en rendre compte, s'était mis à jouer avec les doigts de la jeune femme comme il le faisait par habitude, il les pliait, caressait, effleurer chaque parcelle de peau. Cela l'apaisait intérieurement et puis, quelque part au fond de lui, il savait qu'elle ne partirait pas, il la tenait. Elle ne pourrait plus s'enfuir. Et Jack ne voulait plus qu'elle le quitte. Au fond de lui, il désirait la récupérer, il désirait que tout redevienne comme avant. La route serait longue mais il l'aimait, c'était quelque chose qui ne changerait jamais, meurtre du père ou non. D'ailleurs, Jack se devait d'éclaircir un point et il lui posa alors une question sans la regarder, fixant leurs mains réunies :
" La suite... Je pense l'avoir deviné. Tu as mis ta vengeance à exécution. Ce que j'aurais probablement fait à ta place... " Avoua t-il tout en relevant la tête. Il avait fui le domicile familial parce que son père perdait la tête et devenait violent. Mais si il avait été violent avec sa mère, probablement, qu'il aurait fait la même chose. Il fallait le reconnaître. Jack regarda alors Heloise et lui posa alors cette question qu'il avait tant voulu lui dire depuis cette année. Cette question qu'il lui avait valu une bonne crise de dépression, beaucoup d'insomnie et de disputes avec sa sœur. Les mots se bousculèrent pour sortir et il s'entendit alors lui demander :
" Pourquoi ne m'as tu rien dit? Pourquoi m'avoir caché cela durant tout ce temps ?"
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Ven 16 Aoû - 0:45
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Héloïse ne songeait plus qu'au Comte, à cette être abominable qui en une nuit avait ôté deux vies et en avait gâchée une troisième. Ce soir-là, il avait destitué tout espoir d'une enfance heureuse et épanouie chez Héloïse. Elle avait perdu son innocence, son insouciance. Les portes de l'horreur s'étaient ouvertes à elle uniquement par sa faute. Mais si les premières années, Henri n'avait su lui inspirer qu'une terreur sans nom, elle avait su se muer pour former la plus profonde des colères. C'était la vengeance qui s'était cultivée dans son esprit traumatisée. Elle ne cherchait qu'à faire justice alors que le ciel semblait l'avoir abandonnée. Il ne punissait que les bons et les mauvais restaient. La blonde n'avait pu le supporter et la suite de l'histoire se laisser facilement deviner. Du moins, Jack l'avait parfaitement comprise. Puis de toutes autres paroles provenant du jeune homme la laissèrent totalement muette de stupéfaction. La blonde croisa son regard brûlant de sincérité. Tout à coup, toute la peur et l'angoisse qui s'était accumulée durant des années s'évapora en un instant. Il la comprenait certainement mieux que jamais. Elle avait eu peur tout ce temps que Jack ne vienne à découvrir son terrble secret et qu'il la rejette, mais elle se rendait maintenant compte que si elle lui avait tout raconté depuis le début, certainement leur destin aurait été différent. Héloïse eut un sourire ironique en songeant que la destiné tenait à peu de chose. Elle continua encore un peu son récit. Désormais, elle n'aurait aucun secret pour lui.
« J'étais terrifiée. Je menais une vie paisible auprès de ma mère, et en un instant mon monde s'effondrait. En l'espace d'une nuit j'avais tout perdu. Il ne me restait plus rien. Je n'ai même pas pu emporter un seul souvenir de ma mère, hormis le terrible regard qu'elle m'a lancé avant de mourir. Le Comte a alors fui en Angleterre et nous nous sommes établis à Londres. Il a rebâti un puissant empire et il s'est fait une place importante dans l'aristocratie. Et puis la peur s'est transformée en une haine viscérale. C'était un meurtrier, un assassin de la pire espèce et il ne payait pas pour son crime. Il menait sa vie d'autrefois, sans remord, me disant que ma mère était une sorcière et qu'elle avait mérité ce qui lui était arrivé. Sais-tu ce qu'il osait raconter autour de lui ? Il se targuait d'avoir pris soin de moi et de m'avoir courageusement élevée seul, disant à qui voulait l'entendre que ma mère m'avait abandonnée pour un autre homme. Il passait pour un héros aux yeux du monde alors que je ne voyais en lui qu'un monstre odieux. Je n'ai jamais haï quelqu'un comme je l'ai haï. J'abhorrais chacune de ses paroles, chacune de ses attitudes. Il me couvrait de cadeaux comme s'il croyait qu'il parviendrait à effacer la douleur qu'il m'avait infligée. J'espérais que chacun de ses souffles soit le dernier. Il devait mourir. Il devait y avoir une justice et si ce n'était pas la justice divine, ce serait moi. Je serai celle qui vengerait ma mère et le poète. Des années durant la haine et la vengeance m'ont rongée. Je le haïssais autant pour ce qu'il était que pour ce qu'il avait fait de moi. Sais-tu ce que cela fait quand ton cœur saigne de colère sans que jamais tu ne puisses le soulager ? C'est le pire des sentiments. Comme si Dieu m'avait tourné le dos et qu'il me trahissait. »
Héloïse marqua une pause, poussant un long soupire et reprit sa respiration. Sa main était toujours fermement accrochée à celle de Jack. Elle ne la quitterait pas, elle ne la quitterait plus.
« Les années ont passé. J'avais désormais dix-huit ans et je savais que le Comte mourrait bientôt, et ce, de ma main. C'était une évidence. Mais il m'a poussée au crime plus tôt que je ne l'avais prévu. Il voulait me marier, m'offrir comme une vulgaire monnaie d'échange à l'héritier de l'un des plus grands partis de toute l'Angleterre. Il s'offrirait ainsi une fortune considérable et il s'ouvrait les portes de la politique. Il n'eut même pas la décence de me demander mon avis. Il avait osé m'arracher à ma vie pour ne faire de moi qu'un pion de plus sur son échiquier. Ce fut plus que je ne pus le supporter. Alors un soir...» Héloîse se mordit la lèvre avant de poursuivre en prenant une grande inspiration. « Je l'ai tué. Puis je me suis enfuie, malheureusement mon fiancé m'a surprise. Il savait que c'était moi et pourtant il n'a jamais rien dit. Alors j'ai fui à Southampton. J'y ai mendié, j'ai crevé de faim, de froid, moi qui avais toujours vécu comme une princesse, mais j'avais vengé ma mère et c'était tout ce qui comptait pour moi. Et puis j'étais libre. J'ai finalement trouvé un travail dans un petit cabaret et c'est là que je t'ai rencontré. »
Héloïse avait relevé son regard vers Jack et un pâle sourire fleurit sur ses lèvres. Elle avait sciemment choisi de ne pas évoquer le nom de Peter pour désigner son fiancé. Elle connaissait la haine véritable que les deux hommes se vouaient. Peter lui avait d’ailleurs raconté qu’ils étaient morts en se battant le soir du naufrage. Elle craignait que cela n'éveille soudain sa jalousie. Certainement n'aurait-il pas tort d'ailleurs...
« Pourquoi ne m'as tu rien dit ? Pourquoi m'avoir caché cela durant tout ce temps ?»
La blonde observa Jack, désemparée. Voilà la question fatidique. Celle qui avait causée la perte de leur couple, de leur confiance, et de leur amour ?
« Lorsque je t'ai rencontré j'ai su que c'était toi. A Southampton je devenais une tout autre personne. Je n'étais plus cet être rongé par la haine et la vengeance. Si tu m'avais connu avant, crois-moi, tu ne m'aurais jamais aimée... Mais je sentais que je commençais à changer et tu m'as aidée à devenir une personne meilleure, plus belle. Je voulais nous préserver, oublier mon terrible passé qui ne ferait qu'entacher mon avenir avec toi. Je voulais le meilleur pour nous même si pour cela il fallait que je mente. Je savais que ce n'était pas honorable et nombre de fois j'ai failli te le dire mais jamais je ne parvenais à m'y résoudre. J'étais tétanisée par la peur de te perdre. » Sa voix se mit tout à coup à trembler et ses yeux s'emplirent de larmes. « J'étais heureuse quand tu as voulu qu'on parte en Amérique. Je n'aurai plus à avoir peur de mon ombre, toujours persuadée que quelqu'un aurait pu me reconnaître. Je n'étais plus la Comtesse qui avait tué son père, mais seulement Héloïse. Seulement, si j'avais su que les choses se passeraient ainsi sur le navire, peut-être t'en aurais-je parlé alors...»
Elle baissa soudain la tête, autant sous le poids de la honte que par le fatalisme qui pesait dans ses paroles.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 18 Aoû - 15:49
Heloise sembla désemparée lorsque Jack lui posa la question tant redoutée par tous les deux. Cette question, il y avait songé nuit et jour, durant de longues heures, de longs jours et de longues nuits. Combien de fois, ses yeux bleus azurs étaient restés grands ouverts tandis qu'il essayait de comprendre comment cette femme dont il était éperdument amoureux avait pu lui mentir ainsi. Le jeune homme se souvenait encore trop bien de cet instant ou ils avaient parlé de leurs enfances respectives. Maintenant, le blondinet se rappelait combien les explications de la jeune femme avaient été bien évasives. Désormais, tous les maillons manquants étaient tous réunis. Il fut surpris de savoir qu'il y avait un fiancé dans cette histoire mais dans ce milieu noble, les mariages arrangés étaient souvent de mises. Aussi, elle ne devait plus sûrement avoir de contact avec cet homme là. Heureusement pour ce dernier d'ailleurs, Jack était jaloux et possessif, il n'aurait pu supporter de savoir qu'un autre homme puisse tourner autour de la femme qu'il aimait. C'est bien parce qu'il tentait de récupérer la femme qu'il aimait, qu'il se tenait tranquille. Sinon, il y aurait bien longtemps que ce maudit Peter aurait disparu de la circulation. L'amour rendait Jack imprévisible et violent. Afin de rester calme, il préféra alors ne dire aucun mot au sujet de cet homme qu'il ne connaissait point. Le jeune homme écouta attentivement sa bien aimée lui expliquer que lorsqu'elle avait rencontré Jack, elle avait voulu effacer la partie "comtesse" qui résidait en elle pour devenir simplement la danseuse dans ce petit cabaret qui allait tomber un jour sur son âme sœur : Jack. Le jeune homme était quelque peu partagé. Il comprenait Heloise sur certains points, il était conciliant sur le crime fait envers son propre père mais il avait du mal à accepter le fait de l'avoir caché durant tant de temps. Il pouvait comprendre qu'elle craignait que cela affecte leur couple, mais il ne pouvait s'empêcher de voir qu'il avait toujours été sincère avec elle. Alors, pourquoi n'avait elle pas eu le courage de tout lui dire en retour? Cette question taraudait son esprit et lui faisait taire l'espoir qu'il avait en lui que tout redevienne comme avant. Cette sensation d'avoir été trompé le désemparait complètement. Toutefois, le jeune homme songeait également à l'avenir. Quelles solutions lui restaient-ils? Passer son chemin, reprendre une autre histoire ou bien repartir de zéro?
Car Jack aimait Heloise. Ses sentiments n'avaient jamais réellement changé pour elle. Ils étaient demeuré intact. Le jeune homme avait bien cru que tout était fini lors du repas de la dernière fois. Mais Heloise était revenue vers lui et elle était là en face de lui, leurs mains étaient toujours liées et Jack ne voulait plus la lâcher, il avait si peur qu'elle parte encore et qu'elle disparaisse de sa vue et de sa vie. Le fait que leur couple ait pu être en péril, il avait ouvert les yeux sur tant de choses qu'il voulait vraiment devenir un homme bon. Si l'éternité allait s'offrir à lui, alors autant qu'elle se passe bien et aux côtés d'Heloise. Le jeune homme regarda Heloise qui avait baissé les yeux comme marqué par la honte de son mensonge. Il ne pût alors rester plus longtemps silencieux et il parla alors d'une voix tremblante préférant regarder leurs doigts serrés :
" Tu vois Heloise... S'il y a bien quelque chose qui m'a blessé jusqu'au plus profond de mon être, c'est bien ce mensonge. Me dire que je me suis ouvert à toi, que je t'ai tout confié, mes peurs, mes faiblesses... Tu savais tout de moi car j'ai toujours été sincère avec toi. Il est vrai que j'ai perdu mes moyens avec le mafieux et entraînait notre mort à nous trois, mais j'ai toujours voulu que tu sois la reine de ma vie, la plus heureuse des femmes. Et quand j'ai su ta véritable identité, mon cœur s'était alors brisé et j'ai commencé à tout remettre en cause jusqu'à ma propre existence...
Jack releva alors la tête pour la fixer tout en continuant à parler : " Puis, il y a eu le naufrage et sous mes propres yeux, je t'ai vu mourir... " La voix du jeune homme s'érailla tandis que ses yeux s'emplissaient de larmes : " je vois encore ta petite main blanche essayait de s'agripper alors que tu étais à ma portée de main. Mais j'étais dans un tel état de léthargie que je n'ai eu le temps de te sauver... Par ma faute, je t'ai fait venir dans ce bateau et je n'ai même pas pu te faire monter dans un canot de sauvetage. Tu es morte en même temps que moi. Et... Et si je t'ai évité, c'est parce que j'avais tellement honte et j'avais si mal aussi. "
Les larmes ne purent être contenues plus longtemps et elles dévalèrent les joues du jeune homme qui se sentait si faible, si honteux en ce moment. Leur conversation avait ouvert l'abcès et tout le pus en sortait. Il s'essuya alors les joues avec sa main libre et continua de parler :
" Je suis resté dans cet état là durant un an parce que je n'osais regarder ton visage, je me sentais si responsable et en même temps, j'étais en colère contre toi. Alors je t'ai fui, je t'ai ignoré. Jusqu'à ce que... Ambre, la jeune femme aveugle. J'ai discuté avec elle un jour et elle m'a ouvert les yeux. J'étais peut être en colère, j'étais peut être un homme dont la confiance avait été bafoué. Mais mes sentiments pour toi n'avaient jamais changé et ils ne changeront jamais, JAMAIS! "
Le jeune homme prit alors la main d'Heloise et dans ses deux mains, il la colla alors contre son front. Il était presque plié en deux comme s'il souhaitait qu'elle ne voit pas ses larmes. Il reussit alors à bredouiller malgré les pleurs qui l'étouffaient :
" Je suis désolé... Pardonne moi pour tout... Je t'aime Heloise... "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mar 20 Aoû - 19:46
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
L’instant qu’Héloïse avait tant attendu était enfin arrivé. Jack savait tout sur le passé de sa belle et sur le terrible meurtre qu’elle s’était exercée à lui cacher toutes ces années. Son âme et sa personne étaient mises totalement à nu devant lui, hormis concernant Peter, et pourtant, tout ce qu’elle ressentait c’était de la honte et des remords. Elle pouvait s’estimer chanceuse que le jeune homme accepte les plus noirs aspects de son histoire et de sa personnalité, elle aurait dû être soulagée mais c’était bien l’effet inverse qui se produisait au fond d’elle. Les plaies n’étaient refermées, les blessures n’avaient pas cicatrisées et même, elles semblaient encore plus vives dans le cœur de la jolie blonde. Elle aurait voulu prendre la fuite comme elle faisait toujours lorsqu’elle voulait se dérober à une situation gênante mais elle ne parvint même pas à esquisser un geste, écrasée par le poids de la culpabilité. Le destin était une chose bien ironique, et si son humour plaisait parfois à certain, Héloïse le trouvait des plus cruels. Si seulement elle avait essayé de faire confiance à Jack comme lui l’avait fait. Finalement, c’était certainement lui le plus courageux. Mais il n’avait pas un meurtre à cacher. Certes l’amour aveugle, mais elle savait aussi que si l’amour pouvait provoquer les plus beaux miracles, il pouvait aussi créer la pire des tragédies. Elle n’avait pour exemple à fournir que les terribles conditions dans lesquelles sa mère était morte et c’était bien suffisant pour elle. Elle savait de quoi les hommes étaient capables par amour, ou à cause de l’amour, même si elle avait toujours douté que ce soit l’amour qui ait motivé le geste du Comte de Neuveille ce soir-là. Sa confiance en la gente avait été fortement ébranlée et malheureusement, c’était ce qui avait causé sa perte. Et soudain Jack reprit la parole et chaque mot qu’il prononça était comme des lames qui lacéraient le cœur de la blonde. Il lui expliquait ce qui l’avait blessé, son mensonge et la manière tragique dont il l’avait appris. Héloïse releva alors son visage baigné de larmes vers lui.
« Chaque jour j’ai essayé de te le dire mais je n’y suis jamais parvenue ! » se défendit-elle avec véhémence. « Je trouvais ça injuste de te mentir et de devoir te cacher ma vie alors que tu t’ouvrais un peu plus à moi à chaque instant. Mais je t’en prie, il faut me comprendre. J’étais morte de la peur à la simple idée de te perdre ! »
Jack continua son discours. Elle l’observa le cœur serré, en voyant ses yeux s’emplirent de larmes, son ton s’éraillant progressivement et ses iris d’azur si tourmenté tandis qu’il évoquait le soir du naufrage. La blonde détourna les yeux, ne pouvant soutenir son regard plus longtemps alors qu’il lui expliquait pourquoi il n’avait pu la sauver cette nuit-là. Elle se rappelait combien elle avait espéré qu’il allait tendre la main vers elle pour la ramener à bord, elle l’avait supplié du regard. Mais il n’avait rien fait et c’était avec désespoir que ses doigts avaient finalement lâché la corde. Mais aujourd’hui c’était plein de regret et de culpabilité qu’il avouait sa faute. La gorge de la blonde était étranglée de sanglots, ne pouvant prononcer un mot de plus. Il lui raconta son année chaotique sur le paquebot, une année de tourments. Elle voyait les larmes dévaler ses joues, totalement tétanisée. Elle n’avait plus à esquisser ne serait-ce qu’un geste, le corps seulement tremblant. Comment les choses avaient-elles pu aussi mal tourner ? Comment avaient-ils pu en arriver là ? Eux qui s’étaient tant aimés. Ils avaient fini par se détester, être en colère l’un contre l’autre et à s’ignorer d’une une longue et pénible année. Une telle chose pouvait-elle être réellement possible alors leur rencontre avait été la plus belle chose qui soit arrivée à Héloïse ? Et enfin il en vint à lui expliquer pourquoi il avait connu un revirement soudain qui avait coïncidé avec le soir de la tempête, pourquoi tout à coup, il avait choisi de revenir vers elle. Elle s’en voulut soudain, se demandant bien pourquoi elle avait pu penser une chose aussi horrible qu’une terrible manigance de la part du jeune homme. Comment avait-elle pu penser qu’il soit animé d’aussi mauvaises intentions ? Héloïse se serait planté un couteau en plein cœur pour avoir pensé une telle chose. Il prit soudain la main de la blonde dans les siennes et la colla contre son front. Il semblait totalement anéanti, implorant son pardon, s’étouffant dans ses pleurs. Héloïse crut que son cœur allait exploser sous le poids de tant d’émotions. Elle ne parvenait même plus à respirer. Elle regardait Jack, tétanisée jusqu’à ce qu’elle avance sa main libre et tremblante. Elle posa délicatement sa main sur la tête du jeune homme, puis ses doigts caressèrent doucement sa chevelure comme le réconforter, jusqu’à ce qu’elle glisse sur son visage baissé. Elle sentit les larmes humides du jeune homme sur sa peau et sa main souleva délicatement son menton pour relever son visage. Lorsqu’elle croisa son regard baigné de larmes, ses joues humides et ses traits tirés, elle ne put retenir ses sanglots plus longtemps et elle se jeta au cou de Jack. Elle enfouit son visage dans le col de sa chemise, se raccrochant désespérément à lui.
« Je n’ai jamais voulu que les choses se passent ainsi ! Je n’ai jamais voulu que tu souffres à cause de moi. Tu n’as pas à t’excuser. Tout est de ma faute... » hoqueta-t-elle, le corps agité de sanglots. « Si je t’ai menti c’était pour pas que tu souffres, mais je m’en veux tellement maintenant. Tout ce que je voulais c’est que nous soyons heureux. Pardonne-moi pour tout Jack… Je voulais seulement que tu ne cesses jamais de m’aimer. Ne m’en veux pas, je t’en prie… »
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mer 21 Aoû - 17:08
Jack s'était confié et à cœur ouvert, il avait parlé de ses peurs, de ce qu'il avait pu ressentir durant un an. Une année ou il n'avait été plus que l'ombre de lui même, de longs jours sans fin ou sa sœur Lydia était restée à ses côtés, inquiète de voir son frère en si mauvaise condition. Car le jeune homme n'était que l'ombre de lui même. L'amour d'Heloise était ce qu'il le complétait, faisait de lui un homme heureux. Si la belle blonde venait à disparaître un jour, il était certain qu'une partie de l'âme de Jack s'éteindrait à tout jamais. Ils étaient comme le sel et le poivre, l'huile et le vinaigre, fait pour être ensemble. Il suffisait de voir comme ils avaient pu souffrir sur le bateau pendant ce temps ou ils ne s'étaient pas parlés. Jack n'en pouvait plus de cette sensation, de devoir l'éviter, de cette honte et cette culpabilité qui le dévoraient depuis tant de temps. Il avait eu besoin de craquer, de dire à sa bien aimée tout ce qu'il avait sur le cœur. A ce moment là, Jack était si faible tant il se sentait fragile et nu. Il ne suffisait que d'une malheureuse parole pour que sa vie puisse s'anéantir. Et le jeune homme pleurait encore et encore, il n'arrivait plus à s'arrêter. Puis, il sentit alors une main se posait sur sa tête et lui caressait ses cheveux doucement comme on apaise un enfant ayant fait un mauvais cauchemar. La jeune femme devait sans doute être émue de le voir aussi anéanti. Sa douce main descendit vers son visage, sur ses joues baignées de larmes, jusqu'au menton quelle releva soudainement. Ainsi, les deux amoureux maudits se firent face et se regardèrent les yeux dans les yeux. Héloise avait également les yeux remplies de larmes. Comme Jack était encore plus honteux d'avoir pu la mettre dans un état pareil... Puis soudain, elle se jeta au cou du jeune homme et s'agrippa à lui comme elle le faisait depuis leur rencontre. Et elle enfoui son visage dans son col. Le jeune homme retrouvait des sensations familières qui lui rappelaient leurs moments heureux. L'odeur d'Heloise le frappa en pleines narines. Sa fragrance lui avait tant manqué qu'il la respirait comme s'il avait été en apnée durant quelques minutes avant. Il trouvait en cela un apaisement qui le calma. La jeune femme se mît alors à parler d'une voix tremblante et ses paroles firent battre le cœur de Jack encore plus vite. Pourquoi n'avait-il pas à s'excuser? Il avait été pourtant fautif également. Chacun avait sa part de responsabilité cela ne faisait aucun doute. Et héloise s'excusa, elle demanda à Jack de la pardonner pour tout. L'une des dernières phrases de la blondinette lui serra le cœur.
"Pour que tu ne cesses jamais de m'aimer..."
Jack avait souhaité la même chose également. Voilà pourquoi il s'était tant endetté pour sa sœur et pour la femme de sa vie. Cela les avait conduit à la mort de tous les trois et le jeune homme s'en tenait pour responsable. Rien ne pourrait enlever cette idée dans sa tête qui s'amusait à tant lui pourrir la vie. Les deux jeunes gens avaient été motivés par les mêmes désirs. Et cela les avait mené à un immense chaos dans leur vie sentimental. Ils étaient au point de ne plus savoir ou ils en étaient ou s'ils devaient appeler leur histoire au passé ou au présent. Jack était plus que jamais perturbé. Ne bougeant d'un muscle, il répondit alors à héloise toujours enfouie dans le col de sa chemise:
" J'ai ma part de responsabilité. Si je n'avais pas marchandé avec ce truand, nous n'aurions pas eu besoin de prendre la fuite du Titanic, et toi, Lydia, vous ne seriez jamais mortes... " le jeune homme s'interrompit tant ses souvenirs affreux le faisait souffrir. Il réussit à articuler encore un peu: " Désolé vraiment... Je ne voulais que ton bonheur et celui de ma sœur... Et puis, je ne sais ce qu'il en est pour toi mais mes sentiments n'ont jamais changé à ton égard..."
N'y tenant plus, le jeune homme lui rendit alors son étreinte et l'enlaça tellement fort qu'il eut craint que lui faire mal. Sa voix résonna dans la voiture : " Tu m'as tellement manqué..." Son amour pour elle était immense, il accaparait tous ses autres sentiments effaçant la colère et la haine qu'il avait pu éprouver à un moment donné de sa vie. Rien ne comptait que la femme qu'il serrait dans ses bras. Son avenir c'était elle. Ses mains étaient blotties dans le dos de la jeune blonde dont l'emprise ne pouvait l'empêcher de s'échapper. Plusieurs secondes s'écoulèrent ainsi ou ils restèrent enlacés ainsi. Ces secondes devinrent alors des minutes qui apaisèrent le jeune homme tandis que ses larmes avaient fini par cesser de couler. La respiration de la blondinette semblait être sereine également et elle n'avait bougé de l'endroit ou elle se trouvait. Jack avait enfoui son visage dans les cheveux d'Heloise respirant son odeur familière tant aimée qu'il lui avait tellement manqué. Il n'osait plus rien faire de plus ou dire quoi que ce soit tant il avait peur de briser ce fragile moment de bonheur. Cette épreuve avait rendu la blonde aux yeux bleus plus imprévisible que jamais. Jack en était vraiment perdu. Il s'agissait, cependant, de son premier véritable moment de bonheur, aussi, ne pût-il s'empêcher d'esquisser un sourire. Mêlant souvenirs et réalités, le jeune homme se ressourçait de ce bonheur dans lequel Héloise avait une place si importante.
" Tu m'as tant manqué..." ne pût-il s'empêcher de penser.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Ven 23 Aoû - 3:18
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Héloïse ne parvenait plus à cesser le flot de larmes qui dévalait le long de ses joues. Elle pleurait de chagrin, elle pleurait de douleur, elle pleurait de honte. Elle aurait voulu tout effacer d’un simple revers de main. Ses émotions, sa souffrance qui torturait son âme, la déchirure de la culpabilité balayées et dispersées aux quatre vents. Le fil de ses pensées se bousculaient, s’emmêlaient, jusqu’à ne plus former qu’un amas incongru qui lacéraient son âme. Elle ne parvenait plus à réfléchir, comme si les sanglots qui l’étreignaient l’empêchaient de voir clairement. Elle se raccrochait donc désespérément à la chemise de Jack, le visage enfoui dans son col. Son parfum enivrait son odorat et la faisait chavirer complètement. Toutes ces sensations lui avaient manqué et la faisaient d’autant plus souffrir qu’elle n’était plus sûre qu’y goûter à nouveau un jour. La glace s’était brisée entre eux, toute cette tension qui s’était accumulée entre les deux jeunes gens, entre ces amants maudits. Malheureusement, une réconciliation complète serait difficilement envisageable pour l’instant. Héloïse pouvait comprendre la tristesse, elle pouvait comprendre la haine, mais elle n’avait pu comprendre l’indifférence. Cette indifférence dont Jack avait fait preuve durant une année entière, jour pour jour. Chaque fois où il s’était dérobé, chaque parole qu’il lui avait refusé, chaque regard qu’il avait évité avaient fait saigner son cœur jusqu’à le réduire en miette. Elle était anéantie et elle ne savait si elle pourrait se reconstruire à nouveau. Après la mort de sa mère, la blonde n’avait jamais pu accorder la moindre once de confiance aux hommes. Elle les voyait comme des êtres abjects dénués de tout sens moral. Leur haine envers eux était des plus farouches. Mais tout avait changé lorsqu’elle avait rencontré Jack, son âme-sœur. Il lui avait semblé qu’un nouveau monde s’ouvrait à elle. Elle pouvait à nouveau avoir foi en la gente masculine, tous n’étaient pas aussi mauvais qu’elle avait pu le penser autrefois. Malheureusement la suite des événements lui avait fait revoir ses précédents jugements. Jack devenait comme les autres, toutefois, elle ne se faisait pas d’illusions non plus. Elle savait qu’elle avait une très importante part de responsabilité dans les cours des choses. Tous les mensonges, toute cette dissimulation, tous ces jours où la vérité avait été cachée. Héloïse s’en voulait de ne pas lui avoir dit la vérité depuis le début. Cela leur aurait évité bien des ennuis. Les pleures de la blonde redoublèrent lorsqu’il reprit la parole. Il exposa ses parts de responsabilités dans tout ce qui s’était déroulé. Il parla des truands et expliquait qu’il n’avait voulu que le bonheur de Lydia et Héloïse. Ses premières intentions avaient été nobles et elle le savait. Elle se sentait d’autant plus misérables car c’était un bien terrible secret qu’elle lui avait caché, bien que ce mensonge ne les ait pas conduits à la mort. Jack lui rendit bientôt son étreinte et la serra avec force, presque à lui en briser les os. Et soudain, elle prononça les mots qui lui brisèrent le cœur.
« Tu m’as tellement manqué… »
Elle se serra encore contre Jack, enfonçant encore plus son visage humide dans le cou du blond.
« Toi aussi. » murmura-t-elle dans un sanglot.
Elle sentait les mains de Jack dans son dos, lui rappelant leur toute première étreinte. Fermant les yeux, elle avait l’impression de se retrouver des années auparavant au moment où les deux amoureux avaient connu leur première enlacement, leur premier baiser, leurs premiers mots d’amour. A ces souvenirs ressurgissant soudainement à sa mémoire, les sanglots de la blonde s’apaisèrent progressivement. Serrés l’un contre l’autre, il semblait que plus rien d’autre ne comptait que leur corps collés l’un à l’autre.
« Si seulement Lydia ne nous avait jamais vu ce soir-là… Si seulement Peter n’avait pas été sur ce maudit bateau… » murmura Héloïse presque pour elle-même.
Elle maudissait la brune pour l’avoir dénoncée, mais elle se serait bien gardée d’exposer le fond de sa pensée à Jack vis-à-vis de sa sœur. Elle connaissait la profonde affection qu’il lui vouait. Mais elle ne pouvait s’empêcher de la détester, cette sale peste qui avait osé la livrer aux truands. Elle l’avait livrée alors qu’elle savait très bien qu’elle serait menée à la police et qu’elle serait exécutée. Lydia n’avait jamais voulu que sa mort, mais Jack avait toujours été bien trop aveuglé pour voir la vérité en face.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 25 Aoû - 11:31
Les amants maudits restèrent enlacés ainsi durant des minutes qui semblèrent être une douce éternité pour Jack. Il était heureux, serein bien que la moitié de son esprit était accaparé par tant de questions qui fourmillaient dans sa tête. Mais il y avait des choses qui passaient au delà de ses interrogations: le fait qu'il avouait qu'elle lui avait manqué. Il n'en fut que plus heureux lors qu'elle lui répondit que c'était la même chose pour elle. Cette année avait été à la fois courte et longue. Parce que d'une part , Jack se rendait compte qu'il avait tenu un an avant de revenir vers elle, de se "réveiller" et puis longue, parce qu'il avait vécu sa vie comme un véritable enfer durant cette année. Est ce que le repos allait-il bientôt arriver? Est ce qu'il allait enfin voir la lumière au bout de ce tunnel? Allait-il pouvoir vivre à nouveau aux côtés de la blonde aux yeux enivrants? Tant de questions qui l'envahissaient à nouveau. Et puis Heloise avait alors élevé la voix ou elle parla de Lydia et de ce maudit Peter, personne dont il ne voulait parler pour le moment. Le cœur du jeune homme se mît à battre la chamade surtout quand il s'agissait de sa sœur mais il devait des explications à sa bien aimée. C'est alors qu'il lui répondit tout en enfouissant un peu plus sa tête dans sa chevelure dorée au parfum si envoûtant :
" Je sais que Lydia a clairement fait quelque chose d'horrible en te dénonçant. D'une part parce que si elle ne s'était pas mêlé de tout ça, nous serions heureux et je ne serais au courant de rien au sujet de ton passé, nous serions ensemble et peut être même que nous serions revenus sur ce bateau en tant que revenant et non pas en tant que passagers "normaux". Mais crois moi durant cette année, je lui en ai énormément voulu et je crois qu'elle a compris qu'il fallait nous laisser tous deux tranquilles..."
Puis, il avait un peu resserré son étreinte auprès de la jeune femme. Il lui murmura alors d'une voix chaude et sincère : " De toute manière, je m'étais dit que si j'arrivais à te reconquérir, à te faire comprendre que malgré toutes nos épreuves, j'étais resté le même, je poserais alors un ultimatum à ma sœur: ou elle t'acceptait ou je n'étais plus son frère. "
Jack réalisait l'ampleur de ses paroles et il espérait qu'Heloise en prendrait conscience, que le jeune homme était prêt à tout pour la reconquérir. Depuis le dîner, il avait pourtant perdu tout espoir mais depuis qu'elle était venue ici le voir, depuis qu'ils avaient ouverts leurs cœurs, il était redevenu obstiné avec elle, ce trait de caractère qui le rendait parfois si courageux et têtu aussi. Il termina alors sa dernière phrase en ajoutant :
" A Southampton, j'étais tellement dans ma bulle de bonheur, que je ne m'étais même pas aperçu du calvaire que tu vivais. Des souffrances que Lydia a pu te faire endurer. Je l'ai compris trop tard quand j'ai vu ma propre sœur dénoncer la femme que j'aimais. C'est là que je me suis rendu compte que tu avais été si courageuse, si patiente et que pas une seule fois, tu étais venue te plaindre de ma sœur . Alors je me suis juré que si tu voulais qu'on reprenne là ou notre histoire s'était arrêtée, je ferais en sorte que ma sœur n'y mette plus son grain de sel. Elle s'est peut être sacrifiée pour moi, pour me faire vivre, enfant , mais ce n'est pas une raison de me pourrir la vie ainsi. En te faisant du mal, elle ne se rendait même pas compte qu'elle me fait du mal aussi. Si on n'arrête pas Lydia en lui disant "stop" une bonne fois pour toute, elle continuera. Elle est obstinée tout comme moi. " dit il non sans dissimuler un sourire en se rendant compte combien le frère et la sœur Cooper pouvaient être si difficiles à vivre parfois. Elle avait eu tant de patience, Jack se demandait bien comment elle avait pu ne pas craquer avant, subissant tout ceci durant ces années. Son amour pour Jack devait être aussi grand que le sien.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mar 27 Aoû - 16:28
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Héloïse restait blottie tout contre Jack, sentant les battements de son cœur tout près du sien, la suave odeur de ses cheveux, le doux contact de sa peau. Elle avait la sensation de se retrouver comme autrefois, au moment où tout était encore si beau, si parfait, si pur entre eux. Elle regrettait cette époque qui lui semblait aujourd’hui si lointaine et qui faisait d’elle une âme meurtrie. Comment pourraient-ils parvenir à surmonter tout cela même s’ils s’aimaient encore. Car oui, elle l’aimait. Il n’avait jamais cessé d’être l’homme de sa vie, malheureusement, ce monde dans lequel il voguait était celui des morts, et dans les limbes infinis, la situation était tout autre. La blonde s’en voulait tellement de tout ce qui s’était passé. Mais elle n’était pas la seule fautive, bien au contraire. Elle songeait à Lydia, cette sale peste qui l’avait toujours détestée, et ce, sans exposer la moindre raison valable. Et aujourd’hui ils étaient tous morts parce qu’elle l’avait dénoncée, offrant sa vie avec délectation à ses truands. La brune savait qu’Héloïse allait encourir la peine capitale et pourtant, rien n’avait changé à sa décision, même, elle l’avait encouragée. Et plus que tout, Lydia était parvenu à monter la tête de Jack, à tel point qu’il l’avait haïe et évitée durant un an. Par chance, l’amour qui lui vouait avait tout de même survécu à toutes ces épreuves. Du moins, elle l’espérait. Puis le jeune homme prit la parole et pour la première fois, il parla de sa sœur et de ce qu’elle avait fait. Héloïse resta ébahie en entendant qu’il l’avait désapprouvée et que même, il lui en avait voulu durant l’année qui s’était écoulée. Elle avait tout de même dénoncée la femme qu’il aimait, mais la blonde avait perdu espoir que l’amour l’aide en quoi que ce soit après le terrible regard que Jack lui avait lancé avant de dire au truand qu’il pouvait la prendre. Cependant, il y avait une chose que Jack ne semblait pas comprendre, c’est que Lydia ne les laisserait jamais tranquille.
« Si j’étais toi, je ne serai pas aussi sûr Jack. Lydia est bien loin de l’idée de nous laisser tranquilles. Au contraire même. Durant l’année où j’ai cherché à te parler et que tu n’as cessé de m’éviter, ta sœur était là pour me barrer la route. Elle s’opposait farouchement au fait que je te vois et je doute que les choses changent d’un seul coup. Elle me hait. Elle me hait plus que tout au monde. »
Et en effet, Lydia la haïssait. La blonde n’avait jamais pu se l’expliquer. Cela allait bien au-delà du simple fait qu’elle lui « volait » son frère. Non il y avait autre chose. Pendant longtemps, Héloïse avait eu peur que la brune ait percé à jour son secret et qu’elle sache qu’elle était une meurtrière, toutefois, si elle avait réellement su, elle aurait immédiatement dénoncé l’ancienne comtesse. Elle n’aurait pas attendu d’être sur le paquebot. Il y avait quelque chose d’autre qui suscitait la colère de la brune, mais Héloïse n’était pas encore parvenue à le découvrir. Puis Jack poursuivit en prononçant des paroles qui la firent frémir, tout autant que ces bras se refermant un peu plus autour d’elle. Lydia était tout pour elle. C’était sa sœur, c’était son propre sang, c’était celle qui l’avait élevée. Pouvait-il réellement avoir dit ça ? La blonde resta stupéfaite et desserra leur étreinte pour regarder Jack dans les yeux. Et ses prunelles brillèrent de sincérité. Il ne mentait pas quand il disait ça. Elle ne savait plus quoi dire. Et un nouveau flot de larmes assaillit ses joues lorsque Jack lui expliqua qu’il s’était enfin rendu compte du calvaire qu’Héloïse avait subi aux côtés de Lydia. Durant des années, il lui avait semblé que le jeune homme ne voyait rien, qu’il était aveugle à toute l’animosité que la brune avait pour elle. Il ne lui avait été d’aucun secours face au combat perpétuel que lui livrait Lydia. Mais aujourd’hui il reconnaissait le courage d’Héloïse, la patience dont elle avait fait preuve face à cette tornade qu’était sa sœur. Malheureusement, ses yeux n’avaient fini par s’ouvrir que lorsque Lydia l’avait dénoncée.
« Tu sais, si je suis parvenue à supporter Lydia toutes ses années sans me plaindre c’est uniquement parce que je t’aimais. J’étais prête à tout endurer pour rester auprès de toi. Puis tu aimais tellement ta sœur, je ne voulais gâter votre relation. » avoua Héloïse en baissant les yeux. « Puis même si Lydia est un sacré morceau d’obstination ce qui sembla propre aux Cooper, je crois qu’elle ne pouvait être pire que ce que j’avais pu vivre aux côtés du Comte et surtout de ses nombreuses compagnes qui voulaient m’écraser pour avoir la fortune d’Henri pour elles toutes seules. » acheva Héloïse avec un petit sourire mutin. « Jusqu’ici je ne suis pas encore arrivée à déterminer où l’on pouvait trouver les pires vipères car les bourgeoises sont aussi pleines de vices et prêtes à tout. »
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Ven 30 Aoû - 21:47
Rien n'était plus obstiné qu'un membre de la famille Cooper. Aussi loin que remontait ses souvenirs, ils se souvenaient que chacune des personnes, qui composaient leur ascendance et fratrie, était bien plus têtue qu'une mule. La mère de Jack et Lydia avait toujours été une forte tête. Le jeune homme savait que sa sœur n'était autre que son portrait craché. Leur maman avait toujours su avoir ce qu'elle voulait au moment ou elle le souhaitait. A force de persuasion et d'insistance, elle était toujours parvenue à ses fins. Lydia avait fini par avoir ce même trait de caractère. Cela aurait pu être simple si Jack ne l'avait pas hérité. Hors ce n'était pas le cas. Et combien de fois le frère et la sœur s'étaient presque battus pour avoir gain de cause sur quelque chose. Cela pouvait aussi bien concerné une question d'argent comme pour une question de celui qui terminait la dernière part de tourte restante. Pourtant, cela n'avait jamais été le cas lorsqu'il y avait eu Heloise. Elle avait chamboulé la vie de Jack et l'avait transformé. Il était devenu un homme nouveau que Lydia était incapable de reconnaître. L'amour changeait les personnes et cela avait été le cas pour le blondinet. Sans doute était ce une des raisons pour lequel les jeunes femmes ne s'étaient pas appréciées. À y réfléchir, Jack avait fini par penser que sa sœur ressentait de la jalousie. Car Heloise avait eu tant de choses que la brune incendiaire n'avait pu avoir. Elle avait trouvé l'homme de sa vie, n'avait jamais eu à se prostituer. et pourtant, elle se ressemblait par une enfance chaotique par exemple. Tant de choses qui les faisaient se ressembler et les rendaient à la fois différentes. Malheureusement, le jeune homme s'en apercevait bien trop tard, seulement quand il fallait recoller les morceaux. Peut être bien que s'il s'en était aperçu des le début, les choses se seraient passées autrement. Jack était également incapable de se rappeler s'il avait délaissé sa sœur lorsqu'il vivait encore à Southampton. Il y avait donc des points à éclaircir. Toutefois, le Troisième Classe voulait être certain que le jeu en valait la chandelle. Après tout, il ne souhaitait affronter Lydia pour une cause perdue, surtout lorsque leur rapport devenait, petit à petit, plus doux. Rien n'était cependant perdue lorsqu'il s'agissait d'Heloise et Jack était déterminé à sauver leur couple: c'était elle et personne d'autre. Elle le connaissait mieux que quiconque ne l'avait jamais connu. Cette femme représentait tant de choses pour le blondinet: elle était sa femme, son amante, sa meilleure amie, sa confidente: c'était son âme sœur. Et elle pleurait... Encore une fois, le cœur du jeune homme se serra tant il se dégoûtait lui même de la mettre dans un état pareil. La laissant parler, il essuya ses larmes tandis qu'elle lui parlait de Lydia, du Comte etc... Mais il y avait une chose qui avait interpellé le jeune Cooper. Une réponse qu'il attendait avec impatience. Lorsqu'elle finit de parler, il prit une des mèches blondes et se mit à la faire frisotter avec ses doigts, puis, rompant un court silence, il lui répondit :
" Si ma sœur est obstinée, je le suis également. Je comprends qu'elle t'en ai fait bavé encore cette année. Mais cet instant là est fini. Peu importe ce qu'il adviendra du futur, je lui demanderais de cesser de t'importuner. " Disait Jack d'un ton ferme avant d'ajouter : " Il est temps que Lydia comprenne que sa dictature est terminée. Et si jamais, elle continue à te chercher des noises, tu devras me le dire." termina t-il tandis que ses yeux bleus fixaient ceux de la blonde intensément.
Puis, il baissa son regard fixant leurs mains. Il se sentit devenir rouge comme une tomate et également moite. La question qu'il voulait lui poser était capitale. Lors de la dernière réponse de la jeune femme, il l'avait entendu et depuis, il ne cessait d'y penser. Il prit alors une inspiration et une bonne dose de courage avant d'affronter le regard de la blonde aux yeux d'azur, puis, il prit la parole, se sentant pataud tel un jeune chiot. Il y avait des choses auxquels les hommes n'étaient pas fait parfois.
" Par contre, il y a quelque chose qui me chagrine. Tu parles de tes sentiments envers moi... Au passé..." avait-il dit baissant soudainement les yeux. Puis, il ajouta : " C'est vraiment fini pour toi...? Tu ne m'aimes plus? "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 1 Sep - 2:43
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Héloïse ne put s’empêcher de laisser échapper un petit rire amusé quand Jack lui dit qu’il était tout aussi obstiné que Lydia. S’il y avait bien une chose qu’on ne pouvait enlever à la famille Cooper, c’est qu’ils étaient têtus et incroyablement déterminés. Lorsqu’ils avaient quelque chose en tête, il était bien difficile de les faire changer d’avis. La blonde avait eu en effet bien du courage de vivre aux côtés de ce frère et de cette sœur aux caractères bien trempés. Cependant, son amour inconditionnel pour Jack lui avait donné la force de supporter le mauvais tempérament de Lydia. Car cette jeune femme ne l’aimait pas. Dès le premier regard qu’elle avait jeté sur elle, elle avait su qu’Héloïse serait comme un insecte que Lydia chercherait à écraser au plus vite. Elle était sa cible et durant des années, elle n’avait cessé d’essayer de la plier pour qu’elle quitte la maison des Cooper. Elle avait cherché à émousser par tous les moyens la patience de la blonde pour qu’elle s’en aille d’elle-même. Elle voulait la dégoûter d’eux. Mais si les Cooper pouvaient se targuer d’être obstinés, Héloïse l’était tout autant. Elle n’était pas du genre à se laisser faire et certainement pas par une sœur bien trop possessive. Au début, elle avait cherché à lui trouver des circonstances atténuantes. Elle avait même essayé de parler à Lydia pour comprendre ce qui animait cette haine chez elle. Mais la brune s’était montrée fermée à toutes discussions et elle l’avait violemment rabrouée. Héloïse voulait bien être conciliante, elle n’était pas une idiote pour autant. Elle refusait de se laisser faire pour cette petite peste et plus Lydia se faisait odieuse envers elle, plus elle prenait une place importante dans leur vie. C’était une lutte discrète et presque secrète qui s’était déroulée entre les deux jeunes femmes sans que Jack ne soit totalement témoin de la haine qu’elles se vouaient. C’était comme une sorte de pacte tacite qu’elles nouaient. Tous les coups étaient permis, et ce, pour un gagner un seul trophée : Jack. Héloïse aimait le jeune homme plus que tout et Lydia adorait son frère. Elles auraient dû s’entendre, vouant leur au seul homme de leur vie. Mais elles étaient devenues les pires ennemies. La blonde n’avait d’ailleurs jamais eu de scrupules à s’abaisser parfois aux petits coups bas que pouvait fomenter Lydia, car elle se disait au fond d’elle qu’après tout, c’était la demoiselle Cooper qui avait annoncé la couleur de leur relation. Héloïse ne faisait que se défendre de manière légitime. Toutefois, elle s’était toujours refusée à se plaindre auprès de Jack du comportement de sa sœur. Il ne voulait pas lui faire de la peine en lui faisant remarquer l’inimitié qui liait les deux femmes de sa vie. La blonde fut sincèrement étonnée lorsque Jack lui annonça qu’il s’apposerait à sa sœur et qu’il voulait marquer la fin de sa « dictature » comme il le disait. Etait-ce réellement lui qui parlait ainsi ? Et de sa sœur tant chérie ? Héloïse était interloquée et elle songea que la relation entre Jack et Lydia avait dû bien se détériorer depuis une année. La jeune femme se surprit soudain à éprouver une légère tristesse à cette perspective. Elle ne souhaitait pas que leur lien se ternisse à cause de toutes les épreuves qu’ils avaient pu traverser. Elle n’avait jamais eu la chance d’avoir de frères ou de sœurs et elle jalousait presque l’affection qui liait les deux Cooper. Cependant, elle était persuadée que leur amour serait plus fort que tout et qu’ils conserveraient leur belle complicité.
« Jack… je sais que ce que je vais dire est un peu contradictoire mais… je ne veux pas que vous gâchiez votre relation. Vous êtes si proches. » fit sincèrement la blonde en ancrant son regard dans l’azur des yeux du jeune homme.
Elle sentit soudain le malaise de Jack. Il baissait les yeux, il rougissait. Héloïse le connaissait trop pour faire l’innocente. Elle savait qu’il allait lui poser une question qu’elle redoutait plus tout. Elle savait qu’il serait question de leurs sentiments présents, malheureusement, elle ne pouvait se vanter d’avoir des réponses à ses questions. Son cœur s’emballa lorsque le jeune homme prit la parole. Elle se mit à respirer avec difficulté, étreint par la même gêne et la même angoisse. Les paroles de Jack la firent se récrier avec flamme, les yeux brillants de larmes :
« Si ! Non… Je… je ne sais pas Jack. » balbutia-t-elle soudain en se prenant la tête entre ses mains. Elle se détourna de Jack, honteuse. « Je t’aime… je le sais. C’est une chose qui n’a pas changé. Mais c’est malheureusement l’une des choses qui me fait le plus souffrir. Tu ne peux pas savoir quelle a été ma douleur de t’imaginer dans les bras de Pernelle, de ne pouvoir te parler, de ne pouvoir m’excuser pendant un an… Je savais que tu me haïssais et puis maintenant il y a… »
Héloïse se ravisa tout à coup de d’achever sa phrase. Le nom de Peter résonna dans son esprit sans qu’elle n’y réfléchisse. Même si cela l’effrayait, elle devait s’avouer qu’elle n’était pas indifférente au jeune lord, lui qui était son fiancé. Il prenait de plus en plus de place dans son existence et de tous les hommes qu’elle connaissait, il était certainement le seul qui ne l’avait jamais fait souffrir. Il l’aimait et quant à elle… elle ne savait pas. Elle ne savait plus. Elle était perdue une fois de plus dans le tourbillon de ses sentiments.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 1 Sep - 11:25
Jack sentit qu'il avait jeté un froid dans la voiture ou ils se trouvaient. Sa question était sans doute l'une de celles dont il avait attendu le plus la réponse venant d'Heloise. Il était vrai qu'il avait volontairement fui la jeune femme, homme bafoué et blessé dans son orgueil le plus profond. Le fait de se savoir si ignorant de la véritable identité de la femme qu'il aimait, l'avait rendu lâche et amorphe. Il n'avait jamais voulu cela, il n'avait jamais voulu fuir la blonde pendant toute une année. Mais à chaque fois qu'il la voyait au loin, ses pieds avaient rebroussé chemin comme si elle portait en elle la peste la plus mortelle. Jack avait si peur d'affronter son regard, d'y voir dans la prunelle de ses yeux cette scène atroce de la mort de la jeune femme, de voir qu'il avait tout simplement été incapable de la sauver. Pendant un an, il n'avait pu assumer une telle responsabilité, résultat d'un fardeau trop lourd à porter. D'une vie simple et heureuse, Jack devait soudainement assumer la mort de sa bien aimée et de sa sœur, et le fait qu'il avait vécu des années avec une inconnue. Cela était trop dur pour lui, trop dur pour un homme surprotégé par sa sœur. Mais depuis, un an de doutes, de questions, de disputes, de fuites, l'avait rendu bien plus fort et plus apte à affronter ses peurs les plus profondes. Et bien que la vérité était parfois dure à entendre, Jack Cooper était prêt à l'écouter. D'une part parce qu'il se sentait plus léger, il avait ouvert son cœur à la pulpeuse blondinette, et d'autre part, parce qu'il pouvait avoir, enfin, des réponses à ses questions. D'ailleurs, la dernière posée avait été si dure à dire pour lui... Il s'apercevait également qu'il en était de même pour la jeune femme mais, pour y répondre. Lorsqu'elle répondit, elle bredouille un flot continu de paroles qui n'eut aucun sens. Mais une fois son propre regard détourné de Jack, elle lui avoua qu'elle l'aimait toujours, que rien n'avait changé concernant ses sentiments. Toutefois, cet amour était également sa plus grande souffrance. Au final, le ressenti était le même pour les amoureux maudits.
" Pernelle. "
Jack fut interloqué en entendant ce nom résonner dans l'habitacle. Elle croyait vraiment que quelque chose s'était passé entre eux? Mais pourtant, il lui semblait vraiment avoir été clair lors du repas au restaurant. Que s'était elle imaginé? Et d'ailleurs, comment cette idée avait pu venir dans sa tête. Il avait croisé une fois Pernelle et ils étaient devenus amis tout en ayant bien sympathisé. Mais cela s'était arrêté à cette simple rencontre. Certes, la revenante était renversante de beauté. Mais Jack n'aurait jamais trompé Heloise, cela lui était impossible. Sa mère et son père s'étaient toujours aimés avec passion et fidélité. La tromperie n'avait jamais été dans leur couple. Le jeune homme en avait toujours été certain. Il suffisait de se remémorer le regard que son paternel avait pour sa maman : comme l'amour y débordait dans ses prunelles. Cela était ne vérité absolue: son père avait aimé sa chère mère, jusqu'à son dernier souffle. Et Jack en avait pris modèle conforme pour sa propre histoire. Jamais, il ne tromperait Heloise... Ce qui ne semblait pas être la même chose pour la blondinette. Car sa dernière phrase resta en suspens. Qu'est ce qu'il y avait? De quoi, elle parlait? Ou plutôt... De qui? Ayant l'impression de connaître la vérité, Jack fronça les sourcils tout fixant la blonde. Il se mît alors à la questionner:
" Tu es venue dire la vérité... Alors continue. " Jack se redressa alors pour s'adosser au siège, rompant ainsi la proximité qu'il y avait entre Heloise et lui. Il avait l'impression qu'il savait déjà le prénom de l'intervenant qui sortirait de la bouche de la jeune femme, il avait encore plus envie de pleurer en ce moment même. Comme si le flot de paroles que dirait Heloise sonnerait le glas de la fin de leur histoire. Il y avait un autre homme dans sa vie. Maintenant, restait à lui confirmer qui, et Jack se ferait un plaisir de lui briser les dents, une par une. Il ajouta donc d'une voix sombre: " Il y a qui...? Dis moi son nom? Qui y a t-il dans ta vie maintenant? "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 1 Sep - 14:38
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
Peter était sans nul doute l’un des plus grands mystères de sa vie. Déjà, dès leur première rencontre lors de son dix-huitième anniversaire, Héloïse n’avait jamais compris pour quelles raisons il était parvenu à s’enticher d’elle. A l’époque, la blonde était un être froid, calculateur, elle était rongée par la haine et ses désirs de vengeance. Elle n’avait que sa beauté glaciale pour s’attirer les faveurs de nombreux partis, en plus d’une fortune colossale. Le Comte avait d’ailleurs projeté de la marier au jeune Peter Southston et ce jour-là, elle l’avait traité comme un moins que rien. Elle n’était qu’un bloc de glace, une muraille impénétrable et pourtant, le lord était tout de même tombé sous le charme ? Pourquoi ? Héloïse se souvenait d’ailleurs qu’il avait été le premier à ébranler son cœur de pierre. Malheureusement, cette affection naissante ne l’aurait certainement pas détournée de son objectif principal : la mort du Comte. Elle savait qu’elle aurait pu finir par aimer Peter si elle avait accepté de l’épouser, toutefois, son esprit s’était révolté contre la seule idée qu’elle soit considérée comme une simple marchandise par le Comte et les Southston. Une violente dispute avait d’ailleurs éclaté entre le Comte et elle à ce sujet, et elle en était ressortie avec une joue bleuie par une gifle monumentale.
C’est pourquoi, il devait mourir ! Henri de Neuveille devait mourir avant que le jour du mariage ne vienne. Elle avait tout précautionneusement préparé ce jour-là. Elle avait acheté le poison qu’elle avait discrètement placé dans le whisky du Comte. Et tandis qu’elle se repesait de son agonie, elle avait sorti un couteau qu’elle avait planté dans le cœur du lord, reprenant les mots mortels dont il avait usé avant de tuer la mère de la jeune fille. Sa terrible office accomplie, elle avait contemplé durant de longues minutes le corps sans vie du Comte, une expression de douleur pathétique figé sur les traits. Elle devait ensuite s’enfuir au loin, quitter Londres et se faire oublier de tous, mais il y avait bien une chose qu’elle n’avait pas prévu : la venue des Southston. Que faisaient-ils ici ? Héloïse ne se souvenait que trop parfaitement de la frayeur qui avait broyé ses entrailles quand elle avait croisé le regard de Peter. Allait-il la dénoncer alors qu’il venait de la surprendre couverte de sang et en train de s’enfuir ? Par chance, il était resté muet de stupéfaction et il n’avait pu articuler un mot. La blonde avait profité de sa réaction pour se faire la belle. Mais durant des années, elle s’était torturée l’esprit à savoir s’il avait parlé de ce qu’il avait vu ce soir-là. Que pouvait-il penser d’elle ? Puis il y eut Jack et une nouvelle vie qui s’offrait à elle. Elle avait fini par oublier la comtesse qu’elle était autrefois et toute sa vie d’avant. Rien ne comptait plus que sa vie avec le jeune homme et l’avenir. Néanmoins, le destin joue parfois de vilain tour et lorsqu’ils embarquèrent sur le Titanic, il fallut qu’elle y retrouve Peter. Héloïse avait cherché à l’éviter mais il l’avait vue. La blonde aurait voulu ne jamais le rencontrer. Il voyait désormais ce qu’elle était devenue, ce qu’elle avait traversé mais il n’avait rien dit. Ce furent les premiers mots qui fusèrent de sa bouche : « Je n’ai jamais parlé. » Encore aujourd’hui, ses paroles résonnaient à ses oreilles. C’est pourquoi, ses sentiments étaient aussi confus aujourd’hui. Elle avait d’ailleurs failli en faire part à Jack, car cela compliquait considérablement leur relation, mais elle s’était aussitôt ravisée. Elle ne voulait pas mettre Peter en mauvaise posture et encore moins avouer au blondinet que son fiancé était toujours à bord. Malheureusement, cet instant d’hésitation n’avait pas échappé à Jack. Ses sourcils se froncèrent et elle lut dans son regard qu’il savait. Il savait de qui elle comptait prononcer le nom. La gorge d’Héloïse se noua et son cœur s’emballa de frayeur. Elle savait désormais à son attitude qu’il était en colère, qu’il était blessé. Il brisa même leur étreinte, s’éloignant d’elle. Les prunelles de la blonde s’emplirent de détresse. Le ton sombre du jeune homme noua les entrailles de l’ancienne comtesse.
« Jack, je t’en prie c’est ridicule. » bredouilla-t-elle en s’éloignant de la redoutable aura qu’il dégageait. « Il n’y a rien à dire à ce sujet ! »
Puis sur ces mots, elle s’empressa de sauter de la voiture. Elle savait que le blond n’en resterait pas là et qu’il chercherait des réponses à ses questions. Un Cooper est obstiné après tout non ? Elle s’élança à travers le dédale d’automobiles dans le but de gagner la porte mais elle n’eut pas la possibilité de fuir cette fois-là.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 1 Sep - 15:21
Peter
Rien que d'y songer, Jack avait une forte envie de vomir. Depuis qu'il était arrivé sur ce bateau de malheur, il n'avait cessé de croiser cet homme au visage juvénile tel un adolescent boutonneux en rut. Leur rencontre avait été violente, en guise de "bonjour", les deux hommes s'étaient battus et avaient fini par sombrer dans l'eau froide. Jack lui vouait une haine tenace et il en était de même pour sa sœur : après tout, il était responsable de la mort de son bien aimé frère. De ce fait, durant cette année, les Cooper n'avaient cessés de multiplier les actes mesquins de vengeance sans quiconque puisse en être au courant. En général, les idées venaient de Lydia, femme rusée et intelligente. Sa dernière trouvaille avait été de mettre de l'huile de ricin dans un plat fait pour le Première Classe. Lydia s'était glissée dans la cuisine vide discrètement et quelques gouttes avait suffi à faire courir Peter en direction des toilettes les plus proches pour y vider le reste de ces entrailles. Le frère et la sœur avaient bien ri jusqu'aux larmes tant leurs idées avaient été géniales . Mais Jack gardait tout de même une part d'inquiétude quand à cet homme. Toute l'année, quand il n'esquivait pas la jeune blonde, il passait son temps à la regarder discrètement. Et plusieurs fois, il l'avait vu en sa compagnie. Ô comme la jalousie lui avait tiraillé l'estomac, toutes les souffrances qu'il aurait aimer encore lui faire... Mais, il n'était sur de ce qu'il imaginait. Est ce qu'il y avait quelque chose entre eux? Jack s'en était pratiquement rendu malade tant la jalousie le dominait. Mais il n'était sur de rien et pensait qu'Heloise n'oserait jamais le trahir ainsi, leur amour était sans doute bien plus fort que cela.
Désormais, il se rendait compte qu'une année pouvait fragiliser l'amour, tout comme il était possible que son cœur puisse appartenir à quelqu'un d'autre. Il n'en était rien pour Jack car seule la jeune femme dominait la totalité de ses pensées. Cependant, qu'aurait il pu être s'il avait revu Pernelle par exemple? Aurait-il pu franchir le cap et de passer à autre chose? Pour le Troisième Classe, c'était malgré tout impossible. Pernelle était séduisante, c'était certain mais Heloise avait quelque chose en plus que la revenante n'aurait jamais. La blondinette aux yeux bleus avait subtilisé le cœur de Jack et l'avait fait prisonnier. Seule la jeune femme pouvait le défaire de son emprise mais restait à la suivre. Car les dernières paroles du blondinet l'avaient poussé dans ses dernières retranchements. Elle commença à marmonner un semblant de mensonge avant de sortir de la voiture et de le fuir encore une fois...
Le temps de réaliser, elle était déjà partie. Jack, qui sentait la colère jaillir en lui, se mît à jurer haut et fort:
" Putain! Mais c'est pas vrai!!!! " disait-il tout en se levant à son tour et en quittant la voiture. Refermant la porte avec violence, il entendit la vitre se briser dans un vacarme assourdissant. Et il se mît à courir le plus vite possible. Il écoutait le bruit des pas de la jeune femme. L'entendant qu'elle allait dans la mauvaise direction, Jack se douta que c'était sans doute la première fois qu'elle venait ici, à l'inverse du blond souvent venu s'isoler. Il prit l'un des fameux raccourcis qu'il connaissait. Il arriva alors devant l'unique porte d'entrée et s'arrêtait soudainement devant, haletant. S'il n'était pas aussi furieux, il aurait pu rire en entendant les pas de la jeune femme courir d'un côté, s'arrêter, puis courir dans un autre coin et s'arrêter à nouveau. Le jeune homme l'imaginait très bien avec son regard bleu perdue et désemparée. Que ne serait sa surprise en voyant le barrage devant la porte d'entrée.
Car Jack ne comptait pas la laisser sortir. Et s'il fallait l'attacher, il le ferait sans hésiter. La jeune femme finir par arriver. Jack, toujours aussi furieux, lui lança, sa voix grave résonnant dans la pièce:
" En règle général, lorsqu'on a quelque chose à se reprocher, on prend la fuite. " disait-il tout en s'adossa confortablement contre la porte d'entrée, la blonde n'avait plus aucun moyen de s'enfuir. Elle ne pouvait qu'assumer la part de vérité qu'elle refusait de dévoiler. " Parle Heloise. Et si tu prends la fuite, je te poursuivrais. Jusqu'à ce que tu dises ce que tu me caches. J'ai été sincère avec toi, il n'y a rien avec Pernelle. À toi d'en faire de même et de me dire la vérité.. "
Le jeune homme prit une inspiration avant d'ajouter toujours aussi furieux : " Il y a encore quelques secondes, tu t'excusais de m'avoir menti pendant tout ce temps! Et pourtant, tu recommences encore! "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Mar 3 Sep - 0:53
La vérité est plus dure à dire que le mensonge
S’il y avait bien un sujet qu’Héloïse n’avait aucune envie d’aborder, c’était bien celui de Peter. Elle connaissait la haine profonde que les deux hommes se vouaient. Après tout, ils s’étaient entretués lors du naufrage. Le lord avait raconté à la blonde de quelle manière ils étaient morts, causant la chute de l’un et de l’autre. Cela n’avait bien entendu pas encouragé à leur entente, mais ce qui était certainement leur plus gros sujet de litige était Héloïse. Car même s’ils provenaient chacun d’un monde bien différent, ils possédaient tout de même une chose en commun : l’amour d’une unique femme. C’était une chose indéniable, même si l’ancienne comtesse n’osait s’avouer les sentiments que Peter nourrissait à son égard. Pourtant, il n’avait bien que l’amour qui aurait pu être le seul moteur du silence et de la dévotion dont il avait toujours fait preuve pour sauver Héloïse.
La blonde était d’ailleurs toujours autant impressionnée à chaque fois qu’elle songeait au soir du naufrage. Le lord l’avait défendue avec une telle bravoure tandis qu’elle était poursuivie par les truands. Il n’avait même pas cherché à savoir ce qu’ils lui reprochaient, il lui était venu en aide sans réfléchir. Et si elle pouvait reprocher de nombreuses choses à Jack, elle ne pouvait noter aucun faux pas de la part du jeune Southston. Néanmoins, ce n’était pas Peter qui faisait battre le cœur d’Héloïse à tel point qu’elle avait la sensation qu’il allait exploser dans sa poitrine, ce n’était pas les mains de Peter qui la faisaient frissonner, ce n’était pas le regard de Peter qui la faisait chavirer… cet homme qui provoquait toutes ses sensations en elle, c’était bien Jack.
Mais aujourd’hui elle était perdue, déboussolée, incapable de démêler le flot de sentiments qui se bousculaient dans son cœur. Refusant de parler à Jack et de lui faire plus de mal qu’elle lui en avait déjà fait, elle avait pris la fuite. Elle ne souhaitait pas qu’il sache que Peter était son fiancé, intimement persuadée qu’il entrerait dans une colère noire. Mais le mal était déjà fait. A peine s’était-elle extirpée de la voiture, s’élançant à travers les voitures, qu’elle entendait Jack jurer avec fureur. Elle posa les mains sur ses oreilles pour ne pas entendre son cri. Elle sentait la peur monter en elle car elle savait jusqu’où pouvait mener les colères du jeune homme. C’était un homme impulsif, colérique et aujourd’hui, c’était contre elle qu’il était énervé. Elle voulait le fuir au plus vite.
Malheureusement, dans ce dédale de voitures, elle ne parvenait à trouver la sortie. Héloïse s’engageait dans les allées, se tournait, se retournait, incapable de trouver une issue. De plus, elle savait Jack à ses trousses. Elle ne cessait de jeter des regards derrière pour savoir s’il était à sa poursuite. Elle repassa même devant la voiture où elle s’était entretenue avec Jack, mais elle était désormais vide de tout occupant. Où pouvait-il être ? Une vague de soulagement l’assaillit quand elle vit enfin qu’elle touchait au but, mais elle se mua bientôt en frayeur lorsqu’elle vit que Jack l’attendait devant la porte.
« Jack, je t’en prie, pousse-toi. » la somma Héloïse d’une voix tremblante. « Laisse-moi sortir !»
Le son grave de sa voix résonnant à travers la cale la fit frémir des pieds à la tête. Cette fois-ci, il était réellement remonté et il ne comptait certainement pas la laisser partir. Il la contraindrait à parler par tous les moyens. Il la poursuivrait sans relâche. A mesure qu’il parlait, elle reculait, craintive. Que n’aurait-elle pas donné pour être ailleurs à cet instant !
« Jack arrête ! Je n’ai rien à cacher ! Il n’y a plus rien entre Peter et moi ! » se récria Héloïse pour se défendre, percutant une voiture tandis qu’elle reculait. « Seulement il a été là pour moi ! C’est lui qui m’a libéré des truands ! Il fait parti de mon passé ! »
Des larmes brûlaient ses prunelles tandis qu’elle explosait. Puis elle s’avança jusqu’au jeune homme, brisant en quelques pas la distance qui les séparait. Elle attrapa la chemise de Jack, essayant de le retirer du passage de la porte mais ses maigres forces eurent raison d’elle. Elle se mit alors à marteler sa poitrine de ses poings convulsivement fermés.
« Laisse-moi sortir Jack ! Je n’en peux plus. Laisse-moi partir d’ici ! » s’exclama-t-elle en pleure, presque suppliante.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Ven 6 Sep - 22:04
Le cœur de Jack battait à tout rompre. La colère, la tristesse le submergeait et menaçait de le faire craquer à tout moment. Le jeune homme tremblait de fureur et il tentait de tout faire pour dissimuler son état face à une Heloise qui semblait effrayée de le rencontrer et dépitée de ne pas avoir pu atteindre la porte d'entrée avant le troisième classe. Elle tenta faiblement d'intimer Jack de la laisser partir. Mais il ne voulait pas: il était certain qu'elle lui cachait quelque chose. À un propos d'un homme, à propos de Peter. Car il était quasiment sur, cela ne pouvait que s'agir de lui. Mais Jack voulait l'entendre, il voulait que ce soit Heloise qui le lui dise. Il voulait que sa petite voix résonne dans la salle et qu'il entende cette vérité qu'il avait refusé de voir depuis cette année: les conséquences de son ignorance envers la femme qu'il aimait. Cette fois, il ne devait faire la même erreur et alors que la jeune femme le suppliait encore une fois tout en reculant le plus loin possible de lui.
Il s'entendit lui dire d'une voix ferme :
" Non. "
Mais cela ne sembla pas l'arrêter dans sa quête de fuir cet endroit. Elle était désormais adossée à une voiture aussi loin qu'elle pouvait l'être du jeune homme. Mais c'est alors qu'il entendit une phrase qui le figea naturellement. Il ne pût que murmurer :
" Comment ça: "Il n'y a plus rien entre Peter et moi..." ?"
Héloise sembla réaliser l'ampleur de ses paroles. Elle écourta alors la distance qui les reliait pour se retrouver face à Jack. Elle se mît à essayer de le repousser mais le jeune homme était bien trop fort pour elle et il ne bougea d'un iota. La jeune homme se mît à lui taper la poitrine mais ses coups ne le blessaient. Non, une autre douleur lancinante martelait le cœur de Jack. Il avait tellement envie de la laisser partir, de tout laisser tomber. Mais son amour pour elle était si grand qu'il ne voulait pas que cela s'arrête là. Peut être que Peter avait pu être là au moment elle en avait besoin mais il y avait tant de choses qu'il n'avait pu partager avec la blonde aux yeux bleus à l'inverse de Jack.
Il lui prit alors les poings afin qu'elle arrête de le frapper et maintenue ainsi elle ne pouvait bouger. Le suppliant encore une fois les yeux brillants de larmes, Jack ignora encore les supplications de la jeune femme. Aucun sourire ne venait éclairer son visage, seule la tristesse, la souffrance et la colère accaparaient la façade de son être meurtri. Il ne pût que répondre d'un ton ton dur:
" Alors, il y a bien eu quelque chose entre cet homme et toi...? Dis moi tout Héloise? "
Puis, il ajouta son visage près du sien et de lui dire, les yeux dans les yeux :
" Dis la vérité... Ton mensonge et ton silence me font si mal... "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Sam 7 Sep - 0:16
La vérité est plus dure à
dire que le mensonge
Héloïse était au supplice. Pourquoi ne la laissait-il pas partir ? Pourquoi faisait-il cela ? Son visage était froid, dur, fermé. Elle avait la sensation de revenir, une année auparavant, lorsque Lydia avait dévoilé l’identité de la Comtesse aux yeux de tous. Il avait ce même regard, cette même impartialité dans la voix. Elle savait qu’il ne reviendrait pas sur sa décision et quand sa voix résonna dans toute la cale, elle frémit. Son « non » avait été catégorique, irrévocable. Le souffle commença à manquer à la blonde et l’angoisse monta en elle. Le fait de se retrouver dans une situation sans issue était comme une torture pour elle. Ses prunelles affolées, scrutaient tous les coins de la salle, cherchant vainement un autre moyen de sortir. Malheureusement, le seul qui existait se trouvait devant elle, bloqué par le jeune homme. Les larmes lui montèrent aux yeux et son visage se crispa. Dans l’espoir de trouver un compromis, Héloïse lui avait soudain dit qu’il n’y avait plus rien entre elle et Peter. Mais ce fut certainement sa pire bêtise. Dans l’angoisse, elle avait omis que Jack n’avait absolument aucune idée du fait que le première classe était son fiancé. Il ne pouvait donc pas savoir qu’elle le connaissait d’avant. Ces paroles laissaient donc pleinement supposer qu’elle aurait avoir une liaison avec lui sur le paquebot. Les entrailles de la blonde se tordirent. Alors qu’elle n’aurait pu songer que le regard de Jack puisse être plus en colère, son expression devint glacial, son regard presque assassin. Elle ne l’avait jamais vu dans cet état, du moins pas contre elle, ravivant un peu plus sa frayeur. Bon sang, pourquoi avait-il fallu qu’elle parle de Peter ! Elle craqua soudain et se jeta sur le jeune homme. Elle voulait sortir ! Et pour cela, elle hurlait, elle frappait le jeune homme, elle martelait sa poitrine. Elle devait fuir à tout prix, fuir cette discussion, fuir ses yeux qui ne possédaient plus une seule once d’amour, seulement remplacé par dans la colère et de la douleur. Malheureusement, ses maigres forces, même ajoutées à sa volonté, ne parvinrent pas à ébranler Jack. Il ne bougea pas d’un cil, fermement campé sur ses positions. Elle essaya alors de le pousser en agrippant sa chemise, mais ce fut à ce moment précis qu’il se saisit fermement des poignets de la blonde. Elle gémit de douleur devant la force de la poigne tandis qu’elle tentait toujours de se débattre et d’échapper à son emprise. Mais vaine lutte que celle-ci. Il l’avait emprisonnée fermement, de manière à ce qu’elle ne puisse plus bouger.
« Jack, lâche-moi ! Tu me fais mal ! » cria la blonde dans l’espoir que quelqu’un l’entende à travers la porte, mais personne ne viendrait sans doute s’égarer sur le pont des ballasts.
Elle se débattit de plus belle mais ce fut son expression dure et implacable qui la figea un instant. Elle avait peur ! Si peur ! La terreur broyait ses entrailles. Etait-ce ainsi que la jalousie se manifestait chez lui ? Pourtant elle n’avait pas menti. Il ne s’était réellement rien passé entre eux, du moins, pas du point de vu sentimental. Puis la voix de Jack résonna, toujours aussi douloureuse à entendre car souffrance et fureur s’y mêlait. Mais la blonde ne savait pas encore ce qui lui faisait le plus mal. Il lui semblait simplement qu’à chaque nouveau mot que le jeune homme prononçait, son cœur se brisait en plusieurs morceaux. Approchant son visage du sien, il emprisonna son regard dans le sien, mais elle ne put soutenir ses prunelles assassines plus longtemps. Elle détourna le visage de celui de Jack, fermant les yeux pour ne pas y lire toute la colère qui l’accaparait.
« Jack… je t’en prie… » sanglota-t-elle encore, son corps prit de tremblement et ses jambes devinrent flageolantes. « Laisse-moi… Laisse-moi partir d’ici. »
Mais ses supplications n’avaient aucun pouvoir sur le jeune homme. Il voulait des réponses et il serait bien grotesque de penser qu’elle aurait pu dissuader un Cooper de son objectif. Elle ne parviendrait pas à ressortir d’ici tant qu’elle ne lui aurait pas tout révéler. Mais cette vérité allait lui faire si mal ! Comment pouvait-elle être sûre que Jack ne foncerait pas tout droit sur Peter pour lui faire la peau la prochaine fois qu’il l’aurait devant lui ? Héloïse n’osait même pas y songer.
« Il n’y a jamais rien au entre Peter et moi. Je l’ai seulement connu lorsque j’étais encore Comtesse. » murmura-t-elle, puis choisissant d’énoncer une demi-vérité afin de satisfaire un instant Jack, elle ajouta. « Il a fait beaucoup pour moi et notamment il m’a sauvé la vie par deux fois. J’ai une dette envers lui et je ne peux pas l’oublier. Il a fait parti de ma vie et il en fait toujours parti. »
Les pleures de la blonde avait cessé, mais lorsqu’elle releva son visage vers Jack, ce furent des yeux rougis et embués qui le regardèrent.
« Mais il n’y a rien entre Peter et moi ! »
Spoiler:
Je suis désolée de répondre aussi rapidement, mais ta réponse était tellement magnifique ! J'aime quand Jack est en colère
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Sam 7 Sep - 14:18
Les yeux dans les yeux, Jack regardait Héloise cherchant à connaître cette vérité qu'elle lui cachait. Au sujet de Peter, il était certain, il y avait des choses que la blondinette ne voulait lui dire. Des choses qu'elle lui cachait volontairement. Dans quel intérêt? Celui de Peter, le sien? Une part de lui même lui disait qu'Heloise faisait cela pour ne pas que le jeune homme puisse entrer dans une colère noire ou il pourrait ensuite regretter certains de ses actes. Une autre partie de son esprit lui disait que la femme qu'il aimait lui cachait cela pour vivre sa relation avec Peter. Jack était alors tiraillé entre l'envie de croire et l'envie de savoir. Il ne savait que penser, ses sentiments étaient confus tout comme ses émotions. Il n'y avait plus de distinction entre le bon et le mauvais, juste un homme malade de jalousie qui tentait de retenir la femme de sa vie en train de retomber dans les bras de son ancien fiancé. Mais cette dernière partie, Jack l'ignorait, il ne connaissait le lien qui unissait l'ancienne Comtesse et Peter. Il aurait fallu qu'il ne le sache jamais car il risquerait fortement de rentrer dans ces colères noires ou plus rien ne pouvait l'arrêter en dehors d'Heloise. Mais aujourd'hui, alors qu'elle était au cœur de ce qui blessait Jack, arriverait-elle à le calmer? Il fallait d'abord qu'elle puisse convaincre Jack qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. C'est pourquoi elle le supplia encore de le croire, lui expliquant qu'il n'y avait rien entre elle et Peter. Il s'agissait juste d'une personne importante pour elle, il l'avait sauvé du truand, c'était indéniable et cela était plus que jamais un acte de bravoure quand Jack l'avait laissé tombé dans les mains de ce même homme. Mais la comparaison ne pouvait non plus être faite: il y avait tant de choses qui ne pouvaient être comparables entre les deux hommes. Et c'est pourquoi les paroles d'Heloise atteignirent plus que jamais l'âme meurtrie du jeune homme. Et alors que la belle lui confirmait encore une fois qu'il n'y avait rien, cela fut de trop pour le jeune blondinet.
Il lâcha alors les poignets de la blondinette et resta hébété durant l'espace de quelques secondes. Ses yeux se remplirent à nouveau de larmes, il allait encore une fois craquer mais cette fois ci, il ne voulait pas le faire devant Héloise. Son orgueil avait tellement pris un coup depuis. Et puis, il ne voulait donner cette satisfaction à Peter si jamais il devait le savoir. La jalousie aveuglait le jeune homme, le fait qu'un autre homme puisse désirer son âme sœur lui semblait presque contre nature. C'est alors qu'il ne pût que balbutier tout en se passant furtivement une main sur ses yeux:
" Je n'en peux plus... Te courir après me fait mal, savoir qu'un autre homme puisse te désirer me fait mal, te voir me fuir me fait mal, te voir pleurer par ma faute aussi, cela devient trop dur pour moi... Alors, je te laisse partir ou bon te semble " puis il marcha en direction du fond des cales. Se retournant, il la regarda alors sentant les larmes rouler sur ses joues :
" Je me dis qu'au fond, les choses pourraient s'arranger si vite, si facilement mais il en ait rien... " Il prit alors une pause avant d'ajouter : " Il est tellement plus facile d'aimer que d'oublier une personne chère à ses yeux, je ferais en sorte que tu ne puisses jamais me croiser ou à te sentir mal parce que je suis dans les parages. Il n'y a rien entre lui et toi mais ça ne devrait tarder, j'en ai l'intime conviction. Cependant, il y a bien quelque chose que tu ne pourras m'enlèvera, c'est que je t'ai aimé comme personne ne t'aimera dans ton futur. Dès l'instant ou je t'ai vu, j'ai sur que c'était toi, toi seule, toi l'élue de mon cœur... Toi...."
Puis, il ajouta dans un murmure imperceptible tant sa douleur était immense: " Sois heureuse. " dit-il avant de tourner les talons en direction de la voiture précédemment trouvée.
Spoiler:
aaa ne t'inquiète pas, j'aime tes réponses et encore plus, quand c'est rapide ^^
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Sam 7 Sep - 19:48
La vérité est plus dure à
dire que le mensonge
Le regard d’Héloïse était suppliant. Elle espérait plus que tout qu’il s’en tiendrait à ce qu’elle venait de lui dire. Elle priait pour qu’il se contente du fait qu’il appartenait à son passé. Certes il était encore son fiancé car Peter n’avait jamais résilié les épousailles, mais depuis un an qui s’était écoulé, il n’y avait eu aucun baiser, aucune caresse, aucune étreinte déplacée et aucune parole ambigüe. Ou du moins, s’il y en avait eu, elle ne les avait pas vus bien trop obnubilée par son histoire avec Jack, par la douleur de son absence et son amour qui l’enchaînait corps et âme au jeune homme. Il n’y avait que lui et il semblait qu’il ne s’en rendait pas compte. Certes, la blonde voyait bien que son attitude était plutôt déroutante. Elle cachait des choses importantes à Jack, continuant une fois de plus ses mensonges et malheureusement il s’en rendait compte. Mais ce qu’il ne savait pas, c’était que toutes ces cachotteries étaient dans l’unique but de moins attiser sa jalousie. Comment réagirait-il s’il apprenait qu’en réalité Peter était son fiancé ? Sa fureur envers lui n’en serait que plus grande et dévastatrice. Mais un sentiment bien pire s’immisçait dans l’esprit de Jack : le doute. Que cachait-elle réellement ? Une relation ambigüe entre eux ? Une romance inavouée qui durait depuis qu’elle était Comtesse ? Dieu seul savait ce que l’esprit du jeune homme pouvait bien imaginer en de pareilles circonstances.
Héloïse resta stupéfaite et immobile lorsque Jack relâcha ses poignets, avec hébétude. Elle scruta son visage avec étonnement et vit des larmes briller dans ses yeux. Son cœur se serra à cette vision douloureuse. Mais pétri d’orgueil, le jeune homme effaça bien vite ses pleures, d’un revers de main, comme s’il ne voulait plus montrer ses faiblesses à la blonde. Elle l’avait blessée et désormais il se vengeait en l’éloignant de lui, en l’éloignant de son cœur. Elle n’était même plus digne de voir ses larmes et de constater qu’il était malheureux à cause d’elle. Il se voilait à elle et elle sentit son âme s’effriter, jusqu’à se réduite complètement en miette. Elle écouta les paroles de Jack, totalement stupéfaite. Aucun son ne parvenait à franchir la lisière de ses lèvres entrouvertes. Il parlait d’un air complètement résigné, comme s’il baissait soudain les bras, que cette partie n’en valait plus la peine. Il n’avait plus la volonté de se battre ni d’en soutenir davantage. Il abandonnait tout. Jack se retira alors, s’avançant un peu plus dans la cale, laissant le champ libre à Héloïse mais elle ne bougea pas d’un pouce. Elle ne cherchait même plus à fuir. Elle était bien trop choquée pour ça. Il ne voulait même plus la voir, il était prêt à l’oublier et à l’éviter. A effacer toutes traces de son passage autour d’elle pour qu’elle puisse vivre son histoire avec Peter. Vivre son histoire avec Peter ? Comment osait-il ?! Le dos tourné au jeune homme, elle sentait monter la rage en elle. La frayeur venait d’être balayée en un instant par une ardente colère. Elle serra les poings si fort que ses jointures en blanchirent. Sa mâchoire se crispa et elle sentit tous les muscles de son corps se raidir. Quand tout à coup, elle l’entendit murmurer deux mots. Deux petits mots qui voulaient dire tant et qui la firent exploser comme un volcan en éruption. « Sois heureuse. »
« Espèce d’imbécile !!! » hurla-t-elle soudain en se retournant vers Jack qui s’éloignait dans la cale.
Il ne lui fallut pas plus de quelques secondes pour rejoindre le jeune homme et lorsque chose fut faite, elle lui prit abruptement le bras, le faisant pivoter vers elle. Elle lui envoya une gifle monumentale.
« Comment oses-tu dire une chose pareille ? Comment oses-tu prétendre que je pourrai être heureuse sans toi ?! » cria-t-elle, le visage baignait de larmes. « Peter n’est RIEN ! Alors ne fais pas comme si tu nous donnais ton absolution ! Ne m'inflige plus ce que tu m'as infligé durant un an ! JE T’AIME IDIOT ! » explosa-t-elle finalement, agrippant la chemise de Jack pour le secouer.
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK] Dim 8 Sep - 11:04
Jack avait tourné le dos à la femme qu'il aimait en la laissant ainsi vivre sa vie, pouvoir consommer son histoire naissante avec Peter. Il avait baissé les bras, cela en était trop pour lui, il n'avait, soudain, plus assez de forces pour encore subir tant de souffrances. Trop de mal dont il était en partie responsable et dont Heloise avait également sa part de responsabilité. Leur histoire devait sans doute se terminer, cela était sans doute écrit dans les lignes de la vie, c'était leur destin. Elle était néanmoins la seule femme qu'il aura aimé d'un amour surdimensionné. La reconstruction allait être difficile, très difficile. Il fallait avoir beaucoup de courage et de force pour osait relever la tête et allait de l'avant, surtout quand l'avenir sans Heloise paraissait insurmontable. Mais il y avait un moment ou la lassitude avait fini par gagner Jack. Tout était si compliqué et si simple à la fois. Il suffisait d'un pas pour tout remettre dans l'ordre mais cette unique solution était si loin, si longue qu'un seul pas prenait alors une éternité à être franchi. Et malheureusement, le temps avait trop pris sa place, Jack était à bout. Il n'était qu'une plaie grande ouverte qui ne cicatrisait plus. Voilà pourquoi, il s'était résigné et il avait laissé Heloise regagnait la surface du Titanic à la conquête d'une vie bien plus meilleure que celle qu'elle avait pu avoir avec le blondinet. Pourtant à y songer, le jeune homme se souvenait de beaucoup de souvenirs heureux avec la blondinette. Il revoyait tant de rires, de joie, de bonheur à l'état pur. Pourquoi en étaient ils arrivés là?
"Cela devait certainement finir ainsi... " songeait Jack en continuant à marcher vers le fond des cales. C'est alors qu'il entendit Heloise hurler, elle n'était visiblement pas partie, et les paroles de Jack semblaient l'avoir mise hors d'elle. Il en fallut peu pour qu'elle arrive en courant, à grandes enjambées. Elle saisit le bras de Jack le forçant à se retourner pour qu'il lui fasse face. Elle semblait vraiment remontée car elle gifla avec force le jeune homme qui fut surpris de la claque. Il l'avait sans doute mérité, ses paroles avaient pu paraître dures aux yeux de la jeune femme. D'ailleurs, elle lui cria qu'elle ne pouvait l'oublier et construire quelque chose avec Peter: il n'y avait rien entre eux. De plus, la jeune femme ne voulait pas à nouveau être ignoré de Jack. une année lui avait largement suffi. D'ailleurs, la sincérité semblait cette fois ci de mise dans ses yeux, dans ses paroles. Et il y avait une raison, une seule, qui fit écarquiller les yeux de Jack.
" JE T'AIME IDIOT! " Les paroles avaient résonné haut et fort dans le fin fond des cales. Ces paroles étaient pour Jack, pour lui seul. Il était l'unique élu du cœur d'Heloise, il ne pouvait y avoir Peter, non, leur amour était ancré profondément dans leur chair, il ne partirait facilement. Peut être même qu'il ne pourrait s'oublier l'un à l'autre : cela était impossible. La petite flamme qui s'était éteinte dans son corps s'était ravivée par enchantement à la suite des paroles de la jeune femme. Leur amour n'était pas mort. Non, il était plus vivant que jamais. Ils avaient refusé de voir pendant tellement de temps la réalité qu'il était désormais impossible de pouvoir faire semblant. Les yeux écarquillés, le Troisième Classe fixait la jeune femme et ne pût que murmurer :
" Heloise... "
Elle semblait vraiment en colère, il l'avait du bien la blesser en lui parlant ainsi. Mais il ne croyait alors plus en rien, persuadé que leur histoire avait pris fin. Il se trompait: la lueur d'espoir brillait toujours et Heloise l'avait ravivé. Ne sachant que répondre et mu par un instinct dépassant toute rationalité, il s'approcha d'Heloise et sans crier gare, il lui saisit le visage dans ses deux mains et l'embrassa avec passion. Comme deux amants qui se retrouvaient après une trop longue absence, comme l'époux qui rentrait de la guerre et était accueilli par sa femme, comme deux êtres qui s'étaient perdus de vue et qui se retrouvaient. Elle lui avait manqué, il avait rêvé de ce baiser tant désiré. Les secondes s'écoulaient et Jack ne s'étaient pas détachés des lèvres de la pulpeuse blonde. Cette dernière ne semblait pas non plus y apposer une quelconque résistance. Plus rien d'autre ne comptait, comme si le temps s'était soudain figé. Et puis, la conscience de Jack lui rappela qu'Heloise était énervée et peut être même qu'elle n'avait voulu être embrassé en ce moment même. Jack se détacha alors des lèvres de la jeune femme. Délicatement, ils se regardaient les yeux dans les yeux. Et jack fut gêné soudain. Conscient que son geste pouvait être choquant ou trop imprévisible et ne voulant être giflé une deuxième fois, il murmura alors :
" Pardonne moi... "
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Sujet: Re: Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK]
Le plus dur est d'avoir à oublier quand on veut aimer -[HELOISE & JACK]