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 [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller

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MessageSujet: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyDim 24 Mar - 22:28

[Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 373454rpr [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 918413leovignette
« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)

Avril 1913 - Le pont des embarcations, la promenade des 1ères et 2èmes classes.

La promenade était déserte. Une jeune femme était appuyée au bastingage, la tête baissée et les mains posées sur la barrière. L'embrun humidifiait lentement mais sûrement ses longs et soyeux cheveux blonds, tandis que le vent les entraînait dans une danse rapide et aérienne, dévoilant sa nuque gracile, et faisait se mouvoir la longue robe rouge pourpre qu'elle portait en ce jour gris. Le regard rivé sur l'eau sombre en contrebas, Desdémone songeait. Elle se demandait ce qu'il serait advenu si le paquebot transatlantique n'avait pas sombré dans l'océan, rejoignant les mers abyssales. Il aurait atteint New-York. Elle imaginait les cris d'émerveillements des gens en voyant la Statue de la Liberté brandissant son flambeau de pierre. Dans cette grande ville américaine, Apolline et elle auraient pu passer quelques mois, sans pour autant s'établir. Elles auraient visité, apprécié la vie là-bas, la langue, et les gens... La jeune mère aurait rencontré d'autres personnes, et peut-être même trouvé l'amour, qui sait ? A moins que sur le Titanic elle n'eût eu l'audace d'informer James de son nouveau statut de père ? S'il l'avait bien pris, ils se seraient sûrement mariés, et auraient terminés l'éducation de leur fille ensemble. Sinon, ils auraient vécu chacun de leur côté, construisant inlassablement leur vie brique par brique.
Elle secoua la tête puis la redressa en passant une main dans ses cheveux afin de les remettre en place. Rêver de ce qu'aurait pu être sa vie ne servait à rien : ce n'était qu'un vent de nostalgie qui soufflait sur son cœur tourmenté. De toute façon, étant donné qu'elle était morte, et devrait passer l'éternité sur ce navire, côtoyant presque chaque jour son ancien amant et sa fille, elle finirait forcément par leur avouer la vérité. Inutile, donc, de se torturer l'esprit avec tout cela. Inutile et stupide, vraiment.

Desdémone rajusta le châle blanc qu'elle avait jeté sur ses épaules pour ne pas souffrir de la fraîcheur du matin. Une goutte d'eau se posa sur son nez. Elle leva son regard pâle vers le ciel nuageux. Une pluie fine s'était mise à tomber et ajoutait à l'agitation de l'océan.
La jeune femme se décala du bord et s'appuya contre l'un des murs du navire. Le mauvais temps, quoi de plus embêtant ? Elle soupira, et croisa les bras.

Tout était calme et seul le chant de la pluie et de la mer mêlé venait brisé le silence qui s'était établi sur le bateau. La journée s'annonçait morne et sans rebondissement. Du moins, c'est ce qu'elle se disait jusqu'à ce qu'elle entendît un bruit de pas qui lui fit lever la tête. Quelqu'un approchait.
© Whisper


Dernière édition par Desdémone P. Miller le Lun 9 Sep - 19:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyDim 31 Mar - 21:44


L’amour est une sottise faite à deux.


De ma cabine je regardais les nuages obscurcirent le ciel, qui à mon réveil semblait pourtant pur, rendant ce dernier morne, et particulièrement inamicale. J'avais cru qu'une belle et remarquable journée s'annonçait, pour moi, pour tous les passagers du paquebot, mais là encore je m'étais trompé. Du moins, c'est ce qu'à cet instant, je croyais. Après tout, comment pouvais-je imaginer que la pluie me cachait un secret ? Comment aurais-je pu croire qu'une chose remarquable, étrange et surprenante allait m'arriver en cette froide journée ? Non, je n'aurais pu croire la personne qui me l'aurait dit, même s'il s'agissait de moi. Voilà pourquoi il me fallait voir ce secret de mes propres yeux. Soudainement, la pluie se mit à tomber, rompant le silence qui dans ma cabine s'était installé. Étrangement, ce bruit m'attirait. Il me poussait à le retrouver dans un endroit où je l'écouterais bien mieux. Enfilant une légère veste, car oui, je n'avais pas grand-chose d'autre, je me dirigeais vers l'extérieur. Lorsque je fus arrivé sur l'un des ponts de promenade qu'au hasard j'avais choisi, je ne pus réprimer un sourire de joie. Oui... Voir la pluie tomber m'avait empli de bonheur et cela n'avait rien d'étonnant. Etant donné que j'avais l'impression que cela faisait une éternité que je ne l'avais plus revue tombée. Délicatement, elle coula le long de mes vêtements, planquant légèrement ces derniers contre mon corps. Étais-je fou que de sortir par un temps pareil ? Sans doute. Mais après tout, je n'en avais que faire de suivre les autres, qui eux restaient cloitrer à l'intérieur du paquebot. Ce n'était pas ma tasse de thé d'être une sorte de mouton, qui suivait docilement le troupeau. Et cela, depuis mon plus jeune âge. Qui pouvait m'en vouloir pour cela ? Sans hésiter, toutes les personnes avides de convenances, qui critiquaient toutes personnes qui sortaient du droit chemin et donc...ces personnes me critiquaient, moi. Mais ce n'était pas cela qui allait m'abattre pour autant. Qu'ils parlent. Qu'ils parlent. Qu'est ce que ça peut me faire ? Rapidement, je fus trempé, mais je continuais à avancer sur la promenade. Seul. Mais j'avais tort de croire être seul, car une femme se tenait contre l'un des murs de la promenade. Elle était belle, non, elle était magnifique. Sa longue chevelure blonde était trempée et restait donc coller contre son ravissant visage. Elle me disait quelque chose. Oui...j'étais certain de la connaitre. Mais où ? Quand ? Comment ? Mon esprit semblait vidé de toutes réponses. Je me rapprochais encore, cherchant à reconnaître ses traits. Et soudain, je me souvins. Comment oublier une femme pareille ? Comment oublier l'une de mes anciennes amantes ? Je l'avais connus il y a de cela six ans, voir sept, pendant que je vendais mes services. Elle avait été l'une de mes clientes les plus régulières et sans le moindre doute celle que je préférais. Elle était fraiche, ravissante, souriante. Elle avait tout pour plaire et il faut dire qu'à un certain moment elle m'avait plus. Bien plus que n'importent quelles femmes que j'avais rencontré. Tout du moins, avant Grace. Et puis elle s'était éloignée et ne m'avait plus jamais adressé la parole. Me laissant ainsi dans l'ignorance la plus totale. Dans le noir... Un sourire se dessina sur mes lèvres. Puis un mot, un prénom s'y échappa. « Desdémone ? Que fais-tu ici ? » Je me rapprochais alors d'elle, des plus surpris de la trouver en ce lieu...Sur le Titanic...


Dernière édition par James Parker le Jeu 15 Aoû - 11:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyLun 1 Avr - 21:16

[Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 373454rpr [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 918413leovignette
« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)
Un frémissement parcourut Desdémone lorsqu'elle reconnut l'homme qui avait laissé ses pas le guider jusqu'ici. Elle serra les dents, crispée, et l'observa s'approcher sans protester d'aucune façon. A vrai dire, elle ne savait pas de quelle manière elle devait réagir. Devait-elle être heureuse de le revoir ? Sourire et lui sauter au cou sans se préoccuper des convenances ? Ou s'irriter en feignant de découvrir sa présence sur le paquebot ? Ou peut-être l'ignorer, faire comme si elle l'avait oublié, comme si le choc qu'elle avait subi, qu'ils avaient tous subi, l'avait rendue amnésique... Non, non. Il y avait Apolline. Elle avait fui une première fois, et désormais, elle devait, se devait, leur devait, de demeurer et d'affronter ses démons. Démons qui ici prenaient l'apparence d'un ange. James n'avait pas changé. Il avait gardé ses cheveux blonds souvent décoiffés, son regard bleu pétillant et son sourire attachant. Pas une ride, une cicatrice ou une quelconque autre marque n'était venue peindre son visage et afficher les contrastes de la vie. Il avait préservé cette figure qui paraissait avoir été bénie par les Cieux. Le voir d'aussi près la troublait. Elle restait comme figée, paralysée, et pourtant ! tout en elle n'était qu'effusion. Effusion de sentiments et effusion de sang se mêlaient pour venir jouer avec ses nerfs. Mais elle n'avait guère le droit de laisser paraître ses émotions : elle décida de rester le plus naturelle possible, bien que la confusion se lut nettement dans ses yeux clairs.

    « Desdémone ? Que fais-tu ici ? »

Bien contre son gré, le jeune femme eut un geste nerveux, une de ces manies qui la prenaient lorsqu'elle se sentait mal : elle joignit les mains et se tordit les doigts. Elle prit sa question au sens large.

    « James, ravie de te revoir. Je pourrais te retourner la question, fit-elle avec un petit sourire. En fait, je comptais me rendre à New-York, comme la plupart des gens ici. Je voulais visiter un peu, et rendre visite au reste de la famille de Karl... Malheureusement, il y a eu ce petit incident, et maintenant, je crois bien que nous sommes condamnés à rester ici... »

Son ton léger n'était là que pour masquer son anxiété et sa gêne. Elle aurait souhaité être épargnée de ce tête-à-tête, disparaître sous terre, encore plus profond que là où son corps devait désormais reposer. Son corps... Il se décomposait probablement dans les profondeurs abyssales d'une mer glaciale. C'était étrange pour elle que de savoir qu'elle n'était plus vraiment une personne de chaire et d'os, mais plutôt un fantôme. Son enveloppe charnelle, si elle n'avait pas été dévorée par une créature monstrueuse, ou picorée par de petits poissons affamés, se trouvait au fond de l'eau, peut-être toujours à bord du Titanic. Il y avait effectivement peu de chance pour que des équipes de recherche l'eussent retrouvée.
Un soupir s'échappa de ses lèvres. Elle détourna les yeux et se frotta le bras, comme pour se réchauffer. Pourtant, c'était une vaine précaution : elle ne subissait plus les effets du froid, ni même de la chaleur.
La jeune blonde releva la tête vers son ancien amant et le dévisagea.

    « Et toi ? Comment t'es-tu retrouvé ici ? »

Naturellement, elle avait pleinement connaissance du désir que le jeune homme avait de se rendre en Amérique, avant le naufrage du navire. Son amie lui en avait parlé, et elle en avait déduit qu'il aspirait à une autre vie, au « rêve américain » comme on disait couramment. A son avis, ce n'était qu'un terme définissant une belle illusion, du moins pour la plupart des gens. Peu étaient ceux qui parvenaient à réaliser leurs utopies. Ceux qui n'y arrivaient point se voyaient souvent dormir dans la crasse des venelles et des taudis insalubres. Ainsi, elle pensait plus juste de qualifier cela de « cauchemar américain ».
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptySam 6 Avr - 10:57


L’amour est une sottise faite à deux.


J'étais comme paralysé face à la jeune femme que je venais juste d'apercevoir. Femme qui jusqu'à maintenant je n'avais guère croisé sur le paquebot. Femme que je connaissais énormément, tout du moins que j'avais bien connu à une certaine époque. Femme qui n'avait pas beaucoup changé, voir pas du tout, depuis la dernière fois que je l'avais vu, c'était il y a six ans si mes souvenirs sont exacts. Cela me paraissait tellement décaler que de la voir ici, sur le Titanic et qui plus est morte tout comme moi. Oui, c'était étrange, perturbant et fou que de me tenir face à elle, et que de contempler son ravissant visage. Je fus pendant plusieurs instants dans l'incapacité de parler, de bouger. Puis lorsque ces instants furent passés, je m'éclaircis la voix et lui demanda ce qu'elle faisait là. Certes, ce n'était là, la seule question qui tournait dans mon esprit, mais c'était la seule qui était parvenue à sortir. Mais un jour. Un jour, j'aurais droit à toutes les réponses que j'attendais impatiemment. Quand le regard de mon ancienne amante se posa sur moi, je pu y lire la même confusion, qui avait pris possession de mon âme, de mes pensées. Ce qui d'une certaine façon me rassura : elle était aussi perturbée que moi par cette rencontre. Elle répondit alors à ma question en se tordant les doigts et même si je ne l'avais pas vu depuis plusieurs années, je savais ce que ce geste signifiait pour elle et je me demandais bien ce qu'il pouvait cacher. Mais comme on le dit si bien : tout vint à point, à qui sait attendre. Et j'allais attendre, jusqu'au moment où je découvrirais la vérité, même si je devais attendre l'éternité. Je répondis méthodiquement. « Ravissement partager Desdémone. » Ce qui d'une certaine façon était vraie. Quand elle dit alors qu'elle voulait rendre visite à la famille de Karl, cela me surpris au plus au point : elle qui m'avait toujours dit ne pas vraiment apprécier son mari, la voilà qui rendait visite à sa belle famille. Peut être avec le temps avait-elle changé d'avis, mais j'en doutais quelque peu... « Il va de sois que je désirais me rendre à New York. Et ceux, pour commencer une nouvelle vie en compagnie de Charles. L'ancienne ne me convenant vraiment plus. Mais comme dit, je n'ai pas pu voir ce que ça allait donner, étant mort comme la plupart des passagers sur ce foutus paquebot. » Mes sourcils se froncèrent, il faut dire que j'avais vraiment eu envie de vivre à New York, vivre autrement. Peut être qu'avec Charles, m'étais-je fait des illusions à ce sujet, mais n'est-il pas bon de rêver ? Quoi qu'il en soit, mon rêve m'avait mené au fond de l'océan, sans possibilité de retour, sans possibilité de changement. Obligé de vivre pour l'éternité sur le paquebot qui m'avait donné la mort, mais au moins n'était-je pas seul. Au moins avais-je des amis autour de moi, des ennemis et une très, très bonne amie... Et maintenant, le Titanic m'offrait une nouvelle surprise : revoir Desdémone, autant dire qu'il avait le don de jouer avec nos sentiments comme avec de vulgaires pantins. Tout comme Desdémone avant, je poussais un soupir en sortant de mes sombres pensées. « Qu'es-tu devenue depuis la dernière fois où nous, nous sommes vus ? » Dis-je en m'approchant d'elle, pour être finalement, ne serait-ce qu'un peu, à l'abri de la plus contre le mur. Je la détaillais en me demandant si elle s'était remariée après le décès de son époux, si elle avait fait des enfants, si elle avait pleinement vécu le peu de vie qui nous avait été offert sur Terre...


Dernière édition par James Parker le Jeu 15 Aoû - 11:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyLun 22 Avr - 21:26

[Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 373454rpr [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 918413leovignette
« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)

D'une certaine façon, la mort, en saisissant James dans la fleur de l'âge, l'avait sauvé d'une probable déchéance, de la pauvreté certaine, injuste et insatiable. Une fois de plus, Desdémone se demanda si c'était pour elle une bonne chose. Elle était aussi morte et vivante que lui, de sorte qu'elle resterait l'éternité sur le paquebot, jamais très loin de cet homme charmant. Charmant, oui, mais dont la présence n'était pas moins irritante. Le savoir ici lui chauffait les nerfs, pas tant parce qu'elle ne souhaitait pas le revoir, bien au contraire, mais plutôt parce qu'elle avait conscience qu'il lui faudrait, un jour, tout avouer. Et cela, son orgueil s'y refusait. Lui avouer, c'était en faire confession à tout le monde. Comment la regarderait-on passer dans les couloirs ? Comme une fille de joie ? Elle refusait de passer pour une catin. Ses pensées agaçantes lui firent froncer les sourcils un instant, et une légère grimace se dessina sur son visage.


    « Il va de sois que je désirais me rendre à New York. Et ceux, pour commencer une nouvelle vie en compagnie de Charles. L'ancienne ne me convenant vraiment plus. Mais comme dit, je n'ai pas pu voir ce que ça allait donner, étant mort comme la plupart des passagers sur ce foutus paquebot. »

Charles ? Desdémone n'avait aucun souvenir de ce nom. Néanmoins, elle hocha la tête, comme si elle comprenait les intentions et aspirations de James.  Bien que ce ne fut évidemment pas le cas. Elle s'abstint de poser toutes questions sur l'identité réelle de ce Charles : ce devait être un ami du trentenaire. Il lui en avait peut-être même parlé, seulement, elle avait du juger l'information comme étant inutile, et l'avait oubliée.


    « Je comprends. D'un autre côté, ta nouvelle vie là-bas aurait pu prendre un tout autre tournant que celui auquel tu t'attendais... »

James soupira. La jeune femme devina que la mélancolie étreignait encore son cœur rêveur. Cela, au contraire, elle l'entendait pleinement.


    « Qu'es-tu devenue depuis la dernière fois où nous, nous sommes vus ? »

Il esquissa quelques pas vers elle. Son odeur, renforcée par la pluie, parvint aux narines de Desdémone. Elle était la même que lors de leur dernière rencontre. Il l'avait entraînée, même dans la mort. Une fragrance d'homme, certes, mais une fragrance qui demeurerait à jamais ancrée dans la mémoire de la jeune femme, tel le Titanic au fond des flots.


    « Ce que je suis devenue ? »

Fallait-il lui dire qu'elle avait donné naissance à une fille ? Mentir sur le père, encore une fois ? Cacher à demi l'identité de l'enfant ? Non... Pour peu qu'il les voit ensemble, et qu'il parvînt à leur parler, il découvrirait le véritable nom de la fillette et saurait qu'elle lui cachait quelque chose. Autant lui faire part de la vérité... Ou au moins d'une partie de celle-ci. Mais avant tout, elle devait trouver une excuse à son retrait inattendu.


    « Eh bien... J'ai rencontré quelqu'un : un ancien ami de Karl, un Lord anglais. C'est pour ça que je ne suis jamais revenue. J'aurais dû et pu te prévenir, je sais, mais disons que j'avais d'autres préoccupations à ce moment. Peu après, je suis tombée enceinte. Nous avions prévu de nous marier pour que l'enfant ne naisse pas hors-mariage. Malheureusement John a dû repartir en Angleterre pour des affaires personnelles, et aussi à cause de son travail. Il ne m'a laissé aucun moyen de le joindre, et n'ai jamais revenu. Je suppose que toutes ces cérémonies n'étaient que des mascarades, et qu'encore une fois je me suis faite avoir. Il faut croire que je n'aurai jamais de chance avec les hommes. »

Elle eut un petit sourire mélancolique. Dans ce tissu de mensonges se détachaient tout de même quelques éléments réels, et elle y retranscrivait toutes ses émotions. Elle poussa un léger soupir.


    « Finalement, j'ai accouché d'un enfant bâtard. C'était une honte pour ma famille, surtout pour mon père - tu l'imagines bien -, mais j'ai refusé de m'en séparer. Aujourd'hui, je ne le regrette pas : c'est une ravissante petite fille de cinq ans, elle s'appelle Apolline. » Un sourire étira les lèvres de Desdémone alors qu'elle parlait de sa fille. « Je me suis occupée d'elle, en tant que mère célibataire, durant toutes ces années... Puis un jour, j'ai entendu parler du Titanic. Je me suis dit que c'était une bonne occasion de rendre visite à la famille de mon feu mari, et de me changer les idées. Infortunément, il a coulé ; et nous sommes tous morts. Enfin, il faut voir le bon côté de la chose... Nous sommes... »

Elle laissa sa phrase en suspens. Peut-être par peur de dire une chose qu'elle pourrait regretter, ou bien parce qu'elle ne savait tout simplement pas quels en étaient les bons côtés. La mort, quoi de pire ? La souffrance peut-être ? Pourtant, ils pouvaient désormais allier les deux.


Dernière édition par Desdémone P. Miller le Mar 18 Juin - 11:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyMer 1 Mai - 19:35


L’amour est une sottise faite à deux.


Me tenant face à mon ancienne amante, je lui révélais ce que j'avais voulu trouver en me rendant à New York, ce dont bien évidemment je n'avais guère eu le temps de découvrir, mais comme dit, peut être était-ce mieux ainsi. J'ai toujours eu connaissance du côté rêveur qui sommeillait au fond de mon cœur. Côté qui avait le don de me faire imaginer une multitude de choses et sans doute qui m'avait fourvoyé au sujet de ce qui m'attendait de l'autre côté de l'océan. Mais si j'avais réussi à atteindre la côte et que j'avais découvert autre chose que ce que j'escomptais, cela ne m'aurait pas tant dérangé, car j'aurais eu Charles à mes côtés. Charles qui n'était autre que mon meilleur ami. Il était orphelin tout comme moi et nous nous étions entraidé dès notre adolescence : vivant sous le même toit, volant ensemble et cherchant des métiers pour nous faire vivre et puis...nous avions finalement eu l'idée de vendre nos services pour gagner plus d'argent. Oui...Charles était mon plus proche ami et celui pour qui je pourrais tous faire. Je reportais alors mon attention sur Desdémone, sur ses propos. « Tu as raison, cela aurait pu être totalement différent, mais j'avais l'espoir. L'espoir d'une vie meilleure. » Après cette phrase empreinte d'une certaine mélancolie, tristesse, je laissais s'échapper de mes lèvres la question à propos de comment était devenu sa vie après la dernière fois où nous nous étions vue. Je ne pus m'empêcher de ressentir une pointe de jalousie en l'entendant dire qu'elle avait rencontré quelqu'un. Bien évidemment, je m'en étais douté, mais l'entendre de sa bouche était une tout autre chose. Je murmurais un vague « Je comprends. » lorsqu’elle m’annonça qu’elle avait eu d’autres préoccupations que de me prévenir. Après tout, comment pouvais-je l’en blâmer ? Elle avait eu une bonne raison de ne plus m’adresser la parole et de ne pas me prévenir avant cela. Je lui adressais un sourire compatissant en l’entendant prononcer sa malchance avec les hommes. Je la laissais continuer et la suite me laissa bouche bée. Elle avait une fille, du nom d’Apolline et j’avais rencontré cette dernière il y a peu. « T…Ta fille est Apolline ? » lui demandais-je les yeux légèrement écarquillé. « Je me disais bien que son visage et son nom de famille m’étais familier, mais je n’aurais jamais cru qu’il s’agissait de toi…En tout cas, tu as de quoi en être fière, elle est vraiment adorable et polie. » Dans un sourire, j’ajoutais. « Une véritable princesse. » Je levais mon visage, regardant pendant plusieurs instants la pluie tomber du ciel. Il me faut avouer que je trouvais ce spectacle superbe. Après plusieurs jours, voir mois, sans pluie ; la revoir fait beaucoup de bien. Tout du moins, pour moi. Je reposais ensuite mon regard sur Desdémone, lui adressant un autre sourire tandis qu’elle se remettait à parler. Lorsqu’elle eut fini ses propos, je me permis de terminer sa phrase qu’elle avait laissée en suspens. « …désormais pour l’éternité sur le paquebot dit de rêve. Tout du moins, si on peut appeler cela un bon côté... » J’haussais alors les épaules pour montrer mon incertitude totale à ce sujet. Tout ce que je savais, c’était que la terre ferme commençait à me manquer. Voir de l’océan à perte de vue était un spectacle magique, mais il le serait encore plus si on pouvait voir se découper à l’horizon de la terre…


Dernière édition par James Parker le Jeu 15 Aoû - 11:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyMar 18 Juin - 11:20

[Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 373454rpr [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 918413leovignette
« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)


    « Tu as raison, cela aurait pu être totalement différent, mais j'avais l'espoir. L'espoir d'une vie meilleure. » lui expliqua-t-il avec une pointe de nostalgie.

L'espoir... Desdémone avait bâti sa vie sur l'espoir. L'espoir d'échapper à Karl et à la petite vie tranquille qu'elle menait dans cette grande demeure, si vide. L'espoir de dénicher quelqu'un, quelque chose, qui pût la sortir de son ennui éternel. Elle avait trouver les hommes, et d'autres péchés qui s'allient, généralement, à l'union des deux sexes. Cela n'avait rien de glorieux, rien d'honorable - que ce fût pour une dame de son rang ou pour n'importe quelle autre femme plus pauvre -, pourtant c'était une source de divertissement. Et n'était-ce pas un homme qui lui avait donné Apolline ? Sans Karl, sans son ennui, sans sa déchéance, l'enfant ne serait pas là.
Elle avait beau retourner son passé dans tous les sens, Desdémone ne pensait pas qu'elle eut fait de mauvais choix. Maintenant que le temps s'était écoulé, tous ces évènements lui semblaient être une continuité de fatalités. Or, on ne se plaint pas des fatalités : on les accepte, on les assume, et on se bat avec.
La jeune mère, qui jusqu'alors gardait le regard fixé sur l'horizon, avec au cœur l'espérance d'apercevoir un lambeau de terre, reposa son regard sur James.
Était-il encore permis d'espérer, sur ce maudit bateau ? Pouvait-on croire à un jour meilleur, un jour où ils s'en sortiraient tous, et recouvreraient la terre ferme, ou accéderaient enfin à une mort digne ?

Elle soupira légèrement, puis tâcha de répondre aux questions de son ancien amant. Il l'écoutait, hochant la tête, souriant à certaines répliques, répondant parfois.
Quand elle se mit à parler d'Apolline, le regard de James se fit plus intense, et son expression changea : il paraissait stupéfié. Il écarquilla les yeux et balbutia :


    « T…Ta fille est Apolline ? »

Desdémone sentit son cœur bondir dans sa poitrine. Il la connaissait. Ils se connaissaient. Ils s'étaient vus, parlés, et voilà qu'elle lui annonçait qu'elle était sa fille. Que pensait-il d'Apolline ? Que pensait-elle de James ? S'étaient-ils bien entendus ?
Une foule de question se bousculait dans la tête de la jeune femme. Seule, elle ne pourrait répondre à aucune d'elle. Mais désormais, elle tâcherait de faire plus attention aux fréquentations de sa fille ; aujourd'hui il s'agissait de James, mais demain ce pouvait être quelqu'un de mauvais.


    « Ou-oui. C'est elle. Apolline Miller. »
    « Je me disais bien que son visage et son nom de famille m’étais familier, mais je n’aurais jamais cru qu’il s’agissait de toi…En tout cas, tu as de quoi en être fière, elle est vraiment adorable et polie. Une véritable princesse. »

Un sourire se dessina sur les lèvres de James et il leva le visage vers le ciel noir d'orage. Il y avait vraiment un air de famille. Impossible de ne pas faire le lien entre eux deux... Soudain, Desdémone eut l'impression que le temps pressait plus que jamais. Elle devait leur révéler son secret. Elle préférait que ce fût elle, plutôt que quelqu'un d'autre, ou qu'eux-mêmes ne le découvrissent.
Elle m'empressa de terminer son histoire, que James compléta en haussant les épaules :


    « …désormais pour l’éternité sur le paquebot dit de rêve. Tout du moins, si on peut appeler cela un bon côté... »

Elle hocha la tête en passant une main sur son visage et en effleurant ses lèvres de ses doigts, comme si elle s'apprêtait à se ronger les ongles. Ce geste l'aurait sûrement détendue. Mais, sachant que si elle ne disait rien, la conversation risquait fortement de retomber sur Apolline, elle questionna James sur son passé.


    « Et toi ? Que t'est-il arrivé durant tout ce temps ? J'imagine qu'il s'en est passé des choses, non ? »


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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyDim 23 Juin - 13:49


L’amour est une sottise faite à deux.


C'était étrange, trop étrange en vérité que de me trouver face à mon ancienne amante, Desdémone. Lorsqu'elle avait coupée les ponts avec moi, je m'étais dit que jamais je ne la reverrais. Nous avions faient un bout de chemin ensemble et ce dernier s'était finalement décidé à se couper en deux, pour que chacun de nous suivent un chemin qui lui était propre. Elle avait avancé ayant eu d'un homme qui n'était pas son époux, une merveilleuse fille et elle avait continué de vivre dans la richesse qu'était la sienne depuis sa naissance. Quant à moi, je n'avais pas bien avancé, je m'étais même stagné. En effet, j'avais continué à vendre mes services, et continué de voler. Tout cela pour avoir un jour assez d'argent. Cet argent de toute une vie, de toute ma vie, je l'avais dépensée pour courir jusqu'à ma mort à bord du Titanic... Que ce serait-il passé si je n'avais pas eu assez pour m'acheter un billet ? Serais-je à cet instant précis encore en vie ? Mais serait-ce vraiment une vie ce que j'aurais vécu ? Car oui, je n'aurais pu rencontrer Grace... Et comme on le dit si bien, la vie sans l'amour, ce n'est pas une vie. Est-ce que cela signifiait qu'avant de la rencontrer j'étais comme mort ? Et que le sentiment qu'elle était parvenue à me procurer m'avais fait renaitre ? Des questions, encore des questions...A croire que je ne faisais que réfléchir. A croire que je ne parvenais à ne penser à rien. A croire que je me torturais sans cesse l'esprit. Oui, nous, l'être humain, nous étions comme obligé de nous torturer sans répit l'esprit avec des questions plus tordu les unes que les autres. Des questions dont les réponses ne nous importaient finalement peu, pour ne pas dire pas du tout, car le fait que ce soit telle ou telle réponse, ne changeait en rien la vie que nous étions en train de vivre ou dans notre cas, notre non-vie. Oui, nous sommes des êtres complexes et torturés.

Lorsque durant la conversation, nous nous mimes à parler de nos vies respectives, j'eus l'agréable surprise de découvrir qu'Apolline était sa fille, mais même si l'identité de cette jeune fille m'étais désormais connu, elle n'en restait pas moins une énigme, car lorsque je me tenais près d'elle, un étrange sentiment m'envahissais, comme si je devais savoir quelque chose à son sujet, à notre sujet. Mais je savais aussi, que si j'avais véritablement du connaitre une chose à son sujet, Desdémone m'en aurait parlé, me l'aurait expliqué, après tout, nous avions étaient proches et ce n'était guère maintenant que nous allions commencer à nous mentir et à nous cacher certaines choses. En tout cas, dans mon esprit, c'était ainsi que je le voyais, mais quant à dire si elle le visualisait aussi ainsi, je ne saurais le dire... Après tout, rien ne peut être sûr, car toutes certitudes finissent par se retourner contre nous et nous prouver que nous avions alors eu tord en les pensants vrais. Voilà pourquoi ces derniers temps, j'essayais de ne pas juger trop promptement, car étant un être humain, je pouvais assurément me tromper. Après lui avoir demandé si c'était bien Apolline sa fille, je fus à nouveau surpris par son hésitation. Hésitation dû au fait que je connaissais sa fille. Car oui, en lui demandant si c'était bien elle, cela montrait que je la connaissais et la suite de mes paroles lui prouvèrent qu'en effet je l'avais rencontré. Rencontre qui m'a fois l'avait quelque peu énervé, car j'étais partie rapidement, sans lui demander congé et sans même m'excuser. Il faut dire que j'avais été troublé par les propos d'un homme qui m'avait dit qu'Apolline me ressemblait et que j'avais une ravissante petite fille.Le trouble m'avait poussé à fuir et avait entraîné une incompréhension de la pars de la jeune fille. Incompréhension que j'avais chassée il y a peu, lorsque je lui avais offert un présent ainsi que mes plus plates excuses. Oui, nous étions tous deux sur la bonne longueur d'onde et nous nous entendions donc bien. Ce qui était des plus agréables, après tout, ce n'était pas tous les jours que nous pouvions parler normalement avec une personne qui avait près de vingt ans de moins que nous. Oui...c'était peu commun, car souvent, les adultes venaient à se lasser du caractère des enfants et les enfants à se lasser du fait que les adultes étaient moins joueurs qu'eux. Donc, le fait que je m'entendais bien avec Apolline, comme une amie, était là une chose quelque peu exceptionnelle et étonnante.

La conversation quitta le sujet qu'était Apolline, pour retourner à son point de départ, soit ce qui s'était passé après notre éloignement. Je dois avouer que j'aurais apprécié en savoir plus sur le père d'Apolline, car bien que je ne sois pas avec Desdémone, je ne pouvais que ressentir une pointe de jalousie sur le fait qu'il avait été avec Desdémone et qu'il lui avait offert une merveilleuse princesse comme fille, car dans mon état actuel je ne pouvais plus en avoir. Et pourtant...je ne devrais pas en être jaloux, elle ne m'appartenait pas, nous n'étions pas ensemble et puis, j'étais avec une autre. Je me concentrais alors sur ses questions pour ne pas sombrer un peu dans la jalousie. « Moi ? Oh ! Tu sais, rien de bien spécial, car avant de monter sur le Titanic, j'ai poursuivi le travail que je faisais et j'ai tenté d'amasser pas mal d'argent. Et puis, vint le Titanic et tous a changé. Oui, c'est à son bord, avant le naufrage que m'a vie a enfin commencé. J'ai rencontré une jeune femme merveilleuse et nous voulions partir tous les deux à l'arriver du paquebot, mais tu connais la suite.. Le naufrage et notre mort respective. Dans l'état actuel des choses, je continue bien évidemment de la voir et ce, le plus souvent possible. Et vois-tu, j'en suis désormais fiancé. » Un délicat sourire étira alors mes traits, car je me remémorais ma demande, même si cette dernière n'était pas convenable étant donné qu'elle l'était déjà...fiancée. Mais bon, la mort avait bien du rompre de tels engagements, non ? Tout du moins, je l'espérais fortement. Je reposais ensuite mon regard au fond du sien, mon sourire ne quittant pas mes traits. « Et puis maintenant, nous sommes là, et j'en suis quelque peu perplexe. » En effet, j'en étais perplexe, après tout, était-ce vraiment une coïncidence si nous nous étions revus à bord du Titanic ou alors était-ce un coup du destin ? Oui, j'étais des plus troublés...

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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyMar 6 Aoû - 14:11

[Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 373454rpr [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller 918413leovignette
« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)



James entama le récit de sa vie, après que Desdémone eut rompu tout contact avec lui. Il avait poursuivi son métier de débauche, bien évidemment. Et ses paroles qui lui rappelaient encore que son ancien amant n'était, de part sa catégorie sociale, son travail et son éducation, en aucune façon le genre d'hommes qui aurait plu à sa famille - et encore moins à son père si conservateur - et qui de surcroît lui aurait valu tous les sarcasmes des gens dits « du beau monde » qu'elle avait toujours côtoyé, éveillèrent en elle les doute qu'elle s'évertuait à enfouir qu plus profond de sa conscience à chaque heure, chaque minute de sa vie depuis qu'Apolline avait vu le jour.
Car c'était cela, la vérité : James et Desdémone ne faisaient pas exactement partie du même monde. Elle était riche et noble, il était pauvre et dépourvu de tout titre. Et ce gouffre qui les séparait était un frein à tous ses élans.
Pourtant, ils étaient morts, et les convenances auraient pu l'être avec eux. Elle avait conscience du fait qu'il serait un excellent père, et aurait très probablement été un mari attentionné et respectueux. Elle aurait été mille fois plus heureuse avec lui qu'avec Karl, elle le savait pertinemment - d'une certaine façon, ce n'était pas très difficile. À ses côtés, elle aurait vécu une toute autre vie.

Alors que les gens de l'état de James enviait à Desdémone sa richesse, son confort et son existence d'abondance et de prospérité, celle-ci souhaitait disposer des mêmes libertés qu'eux. Rire ouvertement à la bêtise des autres, jurer devant n'importe qui, épouser un homme qu'elle aurait aimé, sortir à toute heure du jour ou de la nuit sans devoir demander la permission et traîner avec soi un chaperon, montrer son ennui face aux histoires inintéressantes de chacun, manger avec les doigts si bon lui semblait... et tout ceci sans que cela ne chamboulât tous les principes de l'étiquette et ne choquât même les esprits les moins vertueux. Toutes ces petites choses qui pouvaient vous attirer des ennuis et rendaient ainsi la vie - selon la jeune femme -, bien plus pimentée et divertissante que celle qu'elle suivait actuellement.

Tout en écoutant James parler, Desdémone s'avança vers le bastingage, le temps s'étant dévoilé. Le soleil perçait la couche de nuages grisâtres de quelques rayons dorés. La femme posa ses mains sur le rebord mouillé. Les gouttes de pluie ruisselaient encore sur la barrière en bois. Leur contact frais l'apaisa, et elle inspira une grande goulée d'air. Elle se demandait si, étant morte, il lui était encore vraiment utile de respirer. Un léger sourire amusé étira ses lèvres, puis elle baissa son regard clair sur les eaux redevenues limpides. Même dans un monde qui n'était pas celui des vivants, l'océan gardait son caractère lunatique et impétueux.

    « Et puis, vint le Titanic et tous a changé. Oui, c'est à son bord, avant le naufrage que m'a vie a enfin commencé. »

Ces quelques phrases intriguèrent Desdémone. Elle tourna la tête vers l'homme, le sourcil relevé et le regard brillant de curiosité. Quelle ironie de penser que sa vie avait réellement débuté tandis que sa mort se profilait à l'horizon !
C'est donc d'une oreille fort attentive qu'elle écouta la suite.

    « J'ai rencontré une jeune femme merveilleuse et nous voulions partir tous les deux à l'arriver du paquebot, mais tu connais la suite.. Le naufrage et notre mort respective. Dans l'état actuel des choses, je continue bien évidemment de la voir et ce, le plus souvent possible. Et vois-tu, j'en suis désormais fiancé.  »

Le cœur de Desdémone se mit à battre un peu plus rapidement alors même qu'il se serrait sous l'effet de la crainte qui l'écrasait entre ses serres impitoyables. Le joli tableau qu'elle s'était imaginé se départissait de toutes ses belles couleurs. De cette manière, Apolline, James et elle ne formeraient jamais une véritable famille ? Il y aurait toujours cette femme qui viendrait gâcher ses desseins. Une ombre au tableau...
Quoique la jolie blonde ne pût s'empêcher de serrer les dents, elle fit de son mieux pour cacher sa déception et son agacement. En dépit de ceux-ci, elle parvint à sourire, empruntant un air joyeux.

    « Vraiment ? C'est fantastique ! Je suis contente pour toi James. Et je suis encore plus désolée pour ce qui est advenu du navire et de tes projets... Vous auriez pu vivre en Amérique, construire une vie et... enfin. »

Elle s'interrompit, plus parce qu'elle voyait son propre rêve s'envoler vers de lointains horizons que parce qu'elle souhaitait épargner des tourments à son ami. Après tout, il avait bien dû se laisser aller à fantasmer sur une vie qui aurait pu être avec cette femme, au vu du sourire qui dévoilait ses dents blanches.

    « Tu me la présenteras, j'espère ? J'aimerais beaucoup rencontrer la femme qui a su faire chavirer ton cœur. »

En réalité, cette hypothèse n'enchantait pas tout à fait Desdémone. Elle n'espérait rien de cette rencontre et doutait fortement d'apprécier la fiancée de James, mais d'un autre côté, celle-ci lui permettrait de jauger sa « rivale ». C'était une démarche tout à fait vicieuse, certes, et elle le savait parfaitement, mais n'avait-elle pas le droit de réclamer un père pour sa fille ? Par là, elle entendait un père légitime et disponible.

    « Et puis maintenant, nous sommes là, et j'en suis quelque peu perplexe », souffla-t-il en plongeant son regard bleuté dans celui de la jeune mère.

Celle-ci sentit le feu lui monter aux joues. James croyait que c'était une simple coïncidence, alors qu'en vérité, elle était venue à bord de ce navire justement dans le but de le retrouver et de lui faire sa confession... Mais l'heure de mettre à la lumière des vérités dérangeantes n'était pas encore venue. Pour le moment, l'ombre et le mensonge les entouraient. Et Desdémone avait presque l'impression qu'ils rendaient l'air palpable... Elle resserra son emprise sur la barrière, les jointures de ses doigts blanchissant.

    « C'est vraiment étrange en effet, concéda-t-elle. On va dire que le hasard fait bien les choses... »

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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyMar 27 Aoû - 12:14


L’amour est une sottise faite à deux.


Les mots qui désignaient ma vie après le départ de Desdémone de la mienne s'échappaient d'eux-mêmes de mes lèvres. En effet, je n'avais nul besoin de réfléchir sur quoi dire, les mots s'en chargeaient très bien tout seul. Certes peu fut le récit qu'ils lui offrirent, car peu se trouvaient être les choses que j'avais faites durant ces six dernières années. Ma vie n'avait été qu'une succession de rendez-vous avec des femmes de haute naissance qui réclamait mes services. Une vulgaire coquille vide, voilà vraiment ce qu'elle avait été. Je n'avais rien accompli de grandiose, je n'avais pas voyagé, restant encore et toujours à Londres dans mon petit appartement miteux en compagnie de Charles. Mais en même temps, même si ma vie avait été durant ces longues années insipide et triste, ce n'était guère grave, car cette vie là m'avait mené sur le Titanic et je ne pouvais que lui en être reconnaissante. Non pas, que j'appréciais mon éternel non-vie sur le paquebot, mais plutôt les personnes qui s'y trouvaient enfermé avec moi, enfin...en particulier une personne. De mes mots jaillirent alors cette pensée, celle qui signifiait que j'avais vraiment commencé de vivre à ma mort. Je savais fort bien que c'était là une idée totalement étrange et que peu seraient les personnes à la comprendre, mais qu'importe, c'était ainsi que je le voyais et j'avais décidé de l'avouer à Desdémone. Après tout, j'avais toujours fait confiance à mon amante et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait changer, même si bien des années avaient été écoulés depuis notre dernière rencontre.

Alors que je m'exprimais, la première classe s'était avancée vers le bastingage, mais moi, je n'avais guère bougé. Sans que je me rends vraiment compte, mes yeux glissèrent sur les courbes de son corps, tandis que mes mots coulaient hors de moi. Elle était toujours aussi belle et les années n'avaient en rien ternie sa beauté, qui aujourd'hui, me paraissait des plus éclatantes. Face à ces pensées, je secouais ma tête, il ne me fallait pas la regarder de cette façon. Désormais, elle serait une amie, car j'étais pris et que les années avaient bien trop passées pour reprendre notre ancienne relation. Dans un souffle, je me mis à clarifier cela autant dans mon esprit que dans l'air frais du soir. J'étais fiancé et ce, à la merveilleuse Grace. Ravie je fus lorsqu'un sourire étira les lèvres de Desdémone, suivi d'un air joyeux. Comment aurais-je pu savoir que c'était là un masque pour cacher ses véritables sentiments à l'égard de cette découverte ? Non...je n'aurais pu le savoir, car il faut dire ce qu'il en est, elle savait fort bien métrisée ses émotions. Sans doute était-ce dû au milieu où elle se trouvait. Milieu où il fallait toujours rester dans les moeurs, se garder de faire des commentaires désobligeant et d'exprimer clairement ses sentiments. D'une certaine façon, je la plaignais que de vivre dans ce milieu, pour moi, les riches étaient bien punis, car ils étaient obligés de vivre avec les riches et leurs manières. Il est vrai, que ce milieu exerce sur nous autres pauvres, un certain attrait, mais il n'en est pas moins dur.

Lorsque je m’arrêtais de parler, elle exprima ses sentiments ou du moins, ceux qu’elle voulait laisser transparaitre à la surface. Face aux mots qu’elle prononça, je ne pu m’empêcher de sourire. Oui, c’était fantastique, complètement merveilleux. Tout du moins, ça l’était pour moi. La suite de ses propos m’arracha une légère grimace. Combien de fois avais-je imaginé ce qu’il serait advenu si le paquebot n’avait pas coulé ? D’innombrable fois, tout du moins, jusqu’à ce fameux événement dans la salle des désirs, qui m’avait tout bonnement refroidi. En effet, là-bas, je m’étais vu quitter le paquebot avec Grace, désireux de vivre une merveilleuse vie à ses côtés, mais son fiancé s’était interposé et l’avait tué, me laissant en vie pour qu’ainsi, les remords et la souffrance me torturent l’esprit. Depuis ce jour, je m’étais mis à penser que finalement, j’étais heureux d’être sur le paquebot, car même si ce dernier venait à se venger : nous nous réveillerions toujours le lendemain matin. La reprise du discours de Desdémone, parvins à me sortir de mon esprit et de ces sombres images qui ne cessaient de rester en moi. Elle me demandait si je la lui présenterais et bien que l'idée de voir mon ancienne amante et ma fiancée face à face n'était en rien une perspective agréable, je répondis ces mots. « Avec grand plaisir, je suis certain qu'elle te plaira. » Je craignais que si elles venaient à se retrouver face à face cela ne devienne une sorte de combat, car je connaissais le côté jaloux de Grace. Même si cette dernière était au courant de mon ancien métier, et qu'elle l'acceptait, j'avais peur de ce qu'il adviendrait si elle venait à se retrouver face à l'une de mes anciennes clientes, étant donné que cela donnait à la chose une dimension bien plus réelle que jusqu'alors.

Lentement, je m'approchais d'elle, me mettant à côté d'elle. Et ce fut le regard plongé dans le sien que je lui annonçais que j'étais perplexe que de nous voir tous les deux, sur le Titanic, ensemble. La coïncidence paraissait des plus folles, mais là encore, j'ignorais que ce n'en était pas une... Mon regard se riva sur l'eau qui se tenait à l'horizon, comme j'aurais donné cher pour pouvoir voir ne serait-ce qu'une parcelle de terre. Juste une... « Le hasard ? Parfois, je doute énormément sur le fait qu'il existe...Mais, tu as sans doute raison : il fait bien les choses et cette soirée ne fait pas exception à la règle. » A nouveau, je me tournais vers elle, détaillant son visage pendant plusieurs secondes puis annonçant. « Certes, je te l'ai déjà dit mais...Je suis vraiment ravie de te revoir, même si c'est dans des circonstances aussi...morbide... » Ce mot collait avec le fait que nous étions tous deux désormais morts, ayant sombré au fond de l'océan avec ce monstre des mers...le Titanic. « Et ravie aussi d'avoir enfin eu mon explication quant à ta soudaine disparition. Non, pas que tu es des comptes à me rendre sur tes faits et gestes, mais parce que je m'étais quelque peu inquiété. » Un léger sourire flotta sur mes lèvres : en effet, je m'étais inquiété. Après tout, ne plus avoir de nouvelles d'une personne du jour au lendemain est une chose quelque peu troublante.

Comme un ami et non comme un amant, je pris délicatement sa main et la porta à mes lèvres comme un parfait gentleman. Charles m’avait bien enseigné. Lorsque mes lèvres frôlèrent le dos de sa main, doucement je la lâchais et annonça. « J’espère vraiment que l’on pourra se revoir, Desdémone. Je te présenterais l’élue de mon cœur et toi, tu me présenteras ta petite princesse de fille. » Certes, j’avais déjà rencontré Apolline, mais pas dans le même contexte, que celui de la fille d’une amie. Ce qui, tout du moins je trouve, changeais tous. Je lui adressais alors un ravissant sourire, puis tourna les talons, m’enfonçant dans la nuit pour regagner ma cabine. J’étais trempé jusqu’aux os et le sommeil commençait enfin à me gagner.

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MessageSujet: Re: [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller   [Terminé] « L’amour est une sottise faite à deux. » - James Parker & Desdémone P. Miller EmptyLun 9 Sep - 19:25

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« L’amour est une sottise faite à deux. »
(de Napoléon Bonaparte)


Cachotterie, tromperie, trahison, mensonge éhonté, immoralité. Des compagnons de cellule pour Desdémone. Elle vivait avec eux depuis sa plus tendre enfance, avait grandi et vieilli en leur compagnie et finirait probablement sa vie dans leurs bras solides. Tant de mots pour tant de maux. Mal-être, remords, dégoût, rejet, défiance. Eux aussi la suivraient jusqu'au tombeau, comme les ombres poursuivent les gens tout le jour et ne s'éteignent que la nuit venue, quand le soleil se couche et que le rideau tombe.
Quand le rideau tomberait... Quand la vérité éclaterait. L'aveu était sa seule expiation, mais était-elle prête à la saisir ? À bafouer son honneur, à perdre la confiance de James - s'il en avait encore pour elle -, à décevoir sa fille et perdre sa considération ? Et Elisabeth ? Car il faudrait lui avouer à elle aussi. Elle serait la première au courant, bien évidemment, parce qu'elle serait encore une fois de bon conseil, mais ne lui en voudrait-elle pas d'avoir tant tarder avant de lui faire part de son secret ?

Desdémone était inquiète, agitée, tourmentée, pourtant, son sourire restait accroché à ses lèvres. Elle parlait, elle souriait, et les mots lui venaient aussi facilement que s'ils étaient sincères et pensés. Et James souriait aussi, parce que James ne savait pas, parce qu'il était à mille lieux de s'imaginer ne serait-ce qu'un instant ce à quoi elle songeait. Elle scrutait son regard azur si brillant d'amour pour cette autre femme, cette fiancée qui lui volait sa place. Et elle ? N'y avait-il pas une étincelle de peur dans son regard ? De... jalousie ? Rien ni personne ne pouvait donc trahir ses émotions, ses sentiments ? L'avait-on transformée au point de la déshumaniser ?
Elle aurait autant apprécié qu'exécré que son ancien amant réagît à ce qu'elle pouvait laisser transparaître. Elle aurait été rassurée et honteuse.
La jeune femme ne l'entendit presque pas dire qu'il serait heureux de lui présenter sa future femme. Ses paroles n'étaient qu'un vague murmure dans la tempête de son âme. Ce qui la ramena à la réalité, ce fut son regard qui heurta le sien, qui devait sembler si perdu... Il s'était approché, et il la fixait. Puis il baissa les yeux sur l'étendue bleue qui scintillait doucement, sans aucune terre à l'horizon. Un océan de vide où seules les étoiles et la lune se reflétaient.

    « Le hasard ? Parfois, je doute énormément sur le fait qu'il existe... Mais, tu as sans doute raison : il fait bien les choses et cette soirée ne fait pas exception à la règle. »

    « Oui, c'est vrai... » souffla-t-elle sans trop savoir à quoi elle répondait.

James releva une fois de plus son regard perçant sur elle. Elle baissa les yeux sur l'eau, ayant trop peur d'affronter encore ce regard, mais se laissa détailler sans broncher.

    « Certes, je te l'ai déjà dit mais... Je suis vraiment ravie de te revoir, même si c'est dans des circonstances aussi... morbide... »

Un léger sourire étira les lèvres de Desdémone.

    « Moi aussi j'en suis ravie James, bien qu'en effet ce ne soit plus le moment idéal pour cela. »

Desdémone ce serait contenté de cette simple marque de sympathie. Malheureusement, il est rare que les autres parlent et agissent comme nous le souhaitons, si bien que l'homme se crut obligé de rajouter la chose suivante :
    « Et ravie aussi d'avoir enfin eu mon explication quant à ta soudaine disparition. Non, pas que tu es des comptes à me rendre sur tes faits et gestes, mais parce que je m'étais quelque peu inquiété. »

Sa remarque troubla la femme, mais elle tenta du mieux qu'elle le put de n'en rien montrer. Elle eut un sourire gêné, plus causé par le fait qu'elle lui avait menti que par l'excuse plausible qu'elle avait donnée.

    « J'en suis vraiment désolée. Au moins, sur ce navire, je ne peux plus disparaître. »

Elle esquissa une petite moue et un léger sourire.
C'est alors que James saisit sa main et, après en avoir effleuré le dos, déclara :

    « J’espère vraiment que l’on pourra se revoir, Desdémone. Je te présenterais l’élue de mon cœur et toi, tu me présenteras ta petite princesse de fille. »
    « Avec plaisir, rétorqua-t-elle. À bientôt, James. »


Après un sourire tout à fait charmant, l'ancien amant fit demi-tour et s'éloigna, rapidement englouti par les ombres de la nuit. Si Desdémone gardait une sensation de ces retrouvailles, c'était un malaise certain.
Les cheveux humides et la peau rendue moite par l'écume toute proche, elle s'en alla à son tour, tel un spectre errant dans les couloirs d'une antique demeure.

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