Tu ne savais pas pourquoi tu te trouvais dans le couloir des premières classes, pourquoi tes pieds t'avaient amené jusque là. Il était bien rare pour toi d'arpenter le pont A. Rare, mais pas improbable depuis le naufrage, car ce dernier avait presque tous changé. Sans doute étais tu arrivais là, car le destin en avait décidé ainsi, qu'il allait se passer une chose que tu n'aurais jamais crues possible. Mais il faut dire que depuis que tu te trouvais sur le paquebot, tu avais commencés à douter que les choses fut véritables irrévocable. Après tout, il s'était passé tant d'événement étrange durant cette année, que tu ne savais plus où donner de la tête. Tu t'adossas à l'un des murs du couloir en regardant autour de toi. Ce dernier était désert, sans doute parce qu'à l'heure là personne ne se trouvait dans ses cabines : tous étaient à l'extérieur pour profiter du grand air. Tous sauf toi, vilain troisième classe qui ne restait pas dans le lieu fait pour lui et qui se moquait quelque peu de diverses classes, car pour toi, tous étaient égaux, vivant la même galère sur ce paquebot. Tu restas ainsi, ton esprit perdu dans ses profondes pensées, ce qui t'empêcha de remarquer l'arrivait d'une autre personne dans le couloir. Personne qui n'était autre qu'un membre de l'équipage qui vérifiait si tous étaient en règle et il faut dire que là ce n'était pas le cas, car il te trouva : toi troisième classe dans le couloir des premières. Il t'interpella et tu te retournas vers lui dans un soupire : était-ce vraiment obligés que tu tombes sur un membre de l'équipage ? Il commença alors à te parler et tu l'écoutas en gardant les yeux rivés ailleurs que sur lui, tant la situation t'ennuyait. « Vous n'avez rien à faire chez les premières classes, veuillez retourner sur le pont des troisièmes classes. » Tu levas vers lui un regard assassin, mais lorsque ton regard se plongea dans le sien, tu ne pus retenir un hoquet de surprise : tu connaissais cet homme. Tu le connaissais d'avant le naufrage, ce qui te fit un drôle d'effet. Il s'agissait de James Carter que tu avais rencontré dans un bar où il servait. Lui et toi étaient devenus très proches, mais tu l'avais abandonné sans lui dire où tu allais lorsque tu avais entendu parler du Titanic. Il faut dire que tu n'appréciais pas les adieux et autres effusions de tristesse lorsque l'on sait qu'on ne reverra plus la personne, voilà pourquoi tu ne lui avais pas dit. Mais tu l'avais longuement regretté, car lui et toi êtes ô combien semblable. Durant un long moment, tu le regardas, ne disant rien, car tu ne savais que dire. Au fond de toi, tu te demandais s'il se rappelait encore de toi. Toi, la personne qui avait du beaucoup le décevoir. Dans un élan de courage tu murmuras. « James, est-ce bien toi... ? » Tu connaissais déjà parfaitement la réponse, mais tu avais besoin de l’entendre de sa bouche, de retrouver l’un de tes anciens proches, même si tu savais que le chemin jusqu’au pardon serait long.

Tu te tenais face à James, dans un état de surprise complet. Après le naufrage, et durant le moment de l'embarquement, tu t'étais dit que jamais tu le reverrais, qu'il faisait désormais partit de ton passé et que rien ne pourrais réparer l'erreur que tu avais commise en montant à bord du Titanic sans le prévenir, sans lui dire véritablement adieux. Tu avais pensé qu'il travaillait encore au bar, dans ce lieu où vous vous étiez rencontré, mais pas que tout comme toi, qu'il était monté sur le paquebot et qu'il avait sombré avec le paquebot. Tu avais là, la chance inespéré de te racheter à ses yeux, mais accepterais-t-il vraiment tes excuses ? Après tout, ton départ avait dû le pousser à te haïr et il faut dire que tu te haïssais déjà toi-même d'avoir agi ainsi. Tu lui adressas un sourire désolé, mais il était évident pour toi que ce n'était pas cela qui allait parvenir à t'excuser. « Qu'est-ce que tu fais là, James ? » La question fusa, inévitable, te frappant de plein fouet. Tu sentais bien d'après le son de sa voix que comme tu l'avais prévu, il t'en voulait et que tu ne pouvais rien faire contre cela, si ce n'est laisser faire le temps. Après tout, vous en aviez à revendre... Tu marmonnas alors pour toi même. « Voilà qui répond à ma question.» Puis tu levas le visage vers James, le regardant droit dans les yeux. Tes lèvres s'étirèrent, dévoilant un sourire légèrement taquin « Tu me demandes, ce que je fais là dans le couloir des premières classes ou qu'est-ce que je fais sur ce paquebot ? Il faudrait être plus clair lorsque tu poses une question, je te l'ai pourtant déjà dis, non ? » Tu voulais détendre l'atmosphère à ta manière, mais qui sait comme aller réagir James face à cette pique. Tu rattrapas alors le coup en répondant à sa question dans un soupir. Mieux valait pour toi te montrer docile et répondre à ses demandes plutôt que de t'attirer encore plus ses foudres, si ce n'est déjà fait. « Je pense que c'est clair, non, j'ai embarqué à bord du Titanic en tant que troisième classe, pour me rendre en Amérique, mais comme tu peux le constater, je n'ai pas survécu au naufrage comme une grande majorité des personnes de ma classe. Et toi, que fais-tu là ? Ne t’ayant jamais vu jusqu'à ce jour, fais-tu partis de cet étrange groupe de revenant ou bien es-tu là, comme moi, depuis le naufrage ? » Tu haussas l'un de tes sourcils en gardant ton regard rivé sur James, cela te faisait vraiment bizarre que de le voir à bord du Titanic. Qui sait comment aller se dérouler vos échanges : peut être finirez vous dans les bras l'un de l'autre, ravi de revoir un ancien ami ou une joute verbale se tiendra dans le couloir ou encore vous battrez vous. L'avenir nous le dira...

En effet, tu avais eu tord de lancer une pique à James, car ce dernier te lanças un regard noir, qui te donna un drôle d'effet. Tu aurais dû te taire, ne pas répondre à sa phrase des plus cinglantes, mais c'était dans ta nature, alors tu ouvris la bouche et laissas c'est quelques mots s'échapper. « Parce que c'est moi qui joue au plus malin ? N'était-ce pas toi qui n'a pas daigné répondre à ma première question, certes inutile, mais tout de même. Enfin si, excuse moi, tu as répondu, mais par une autre question, comme ce que je viens de faire. Et comme on le dit si bien : il faut renvoyer l'ascenseur. » Tu ne fis pas exprès, mais tu lui lanças un regard loin d'être amicale. Il faut dire que tu aimais beaucoup James, mais lorsque l'on te cherchait, on te trouvait très facilement. Après tout, tu avais le sang chaud, prompte à t'énerver, même si depuis quelques temps tu avais réussi à te calmer comme quoi, il en fallait peu pour te faire replonger la tête la première dans un flot de haine et de colère. Après plusieurs instants, tu répondis tout de même à sa question, tu ne cherchais pas la bagarre ni l'engueulade, même si quelques fois c'était nécessaire. James marqua une pause, un flot de sentiments passant sur son visage, tu n'eus aucun mal à en connaître la cause : il était aussi révolté que toi, concernant les privilèges des premières classes qui, parce qu'ils ont un gros porte monnaie on eut le droit de prendre la place d'autres personnes sur les canots de sauvetage. Les femmes et les enfants d'abord, puis les premières classes et enfin, les troisièmes classes à l'abattoir... La nuit du naufrage avait été une boucherie et ceux parce que les stewards avaient fermés les grilles, retenant les troisièmes classes sur leur pont, le condamnant à la mort, tandis que les premières classes attendaient paisiblement un canot. Oui tu étais révolté, contre les membres de l'équipage qui vous avez emprisonnés et contre les premières classes et leur foutus privilèges. Tu te concentras alors sur les paroles de James, il est vrai que son anniversaire n'avait pas été si loin du jour de ton départ, tu t'en voulais d'ailleurs de n'avoir pu y assister, mais tu avais eu d'autres choses à faire. « Et bien...bon anniversaire... en retard. Henry a été très généreux de t'offrir ce poste, même si à la fin, c'est toi qui en a pâti. » Tu lui adressas un faible sourire désolé, puis soudainement, James se mit à marcher en t'entrainant avec lui. Lorsqu'enfin il cessa sa course et s'installa à une table basse, tu te mis face à lui. Tu ouvris la bouche, puis la referma, cherchant ce que tu pourrais lui dire, pour finalement dire cela. « Écoute James, je suis vraiment navré de ne pas t'avoir dit que je partais. Mais...moi et les adieux, ça fait deux, et même ma jeune sœur n'a pas eu le droit d'être prévenue. J'espère vraiment que tu ne m'en voudras pas trop longtemps, car je tiens à notre amitié, même si j'ai tous gâché en partant ainsi. » Tu le regardas droit dans les yeux, espérant qu'il comprendrait et qu'il finirait par te pardonner.

James te posas alors la question fatidique, celle à laquelle tu n'avais pas la moindre réponse. Passant ta main dans tes cheveux, tu ne su pas de suite quoi dire, puis après quelques instants de silence, tu répondis. « Je ne sais pas pourquoi je suis partie comme ça James. Sans doute n'avais-je pas envie de faire mes adieux, de voir qu'en fin de compte je ne reverrais plus les personnes auxquelles je tiens, que ma vie allait complètement changer lorsque je serais loin d'eux. Je sais que je t'ai déçu, que j'ai déçu un nombre incroyable de personnes, mais ne crois-tu pas que je les aurais quand même déçus en leur disant que je partais pour toujours en Amérique ? Ne crois-tu pas qu'il m'en aurait quand même voulu de ne pas vouloir rester à Londres, près d'eux ? J'ai mal agi, je le reconnais, mais si j'avais agi différemment, cela n'aurait peut-être pas changé grand-chose. Du moins si, j'aurais eu le droit à des adieux larmoyants au lieu de la colère et de la déception, et franchement, je me demande lequel est le pire pour moi. » Jamais jusqu'alors tu n'avais été aussi franc, aussi sûr de la réponse que tu venais de donner.Certes, cette dernière pouvait blesser, faire enrager les gens, mais c'était ta réponse et tu ne pourrais pas la modifier étant donné que c'était une pars de toi que tu exprimais ainsi. Oui, tu avais été dure de ne rien leur dire, mais cela aurait été difficile pour toi de voir des personnes tristes à cause de ton départ, et tu te disais que si tu les avais vus en larmes, ou tout simplement déçu, tu aurais peut-être remis à plus tard ton départ. Tu le regardais droit dans les yeux, voulant montrer la véracité de ce que tu venais de lui dire. Que là, tu t'étais mis à nu face à lui, ne te laissant aucun moyen de faire demi-tour. Il détourna alors ses yeux, regardant le ciel, ensuite les gens qui s'amusaient autour de la piscine. Tu enviais leur joie de vivre, leurs rires et sourires. Toi, tu étais pour le moment dans l'incapacité d'être heureux, car là, c'était une face importante pour toi. Face que tu ne pouvais rater sous aucun prétexte, sinon tu perdais pour toujours ton ancien ami, James. « Tu sais bien que je ferais tous pour me racheter à tes yeux. Dis-moi ce que tu souhaites de moi, et je ferais ce qu'il faut pour y parvenir, car je veux vraiment revenir au même endroit que lors de mon départ. » Tu étais vraiment sérieux, tu ferais tous pour te racheter, du moins tu ferais tout ce qui étais en ton pouvoir et en ta capacité.

Tu étais face à James, attendant que sa sentence tombe. Après tout, tu ne pouvais plus faire grand-chose qu'attendre. Attendre qu'il te pardonne ou au contraire qu'il te rejette... Bien que tu préférais largement la première solution, mais tu savais fort bien que ce n'était pas aussi simple. Ce que tu avais fait, partir ainsi, non, fuir serait le meilleur terme l'avait profondément blessé, et là tu t'en rendais bien compte. Tu savais qu'il serait plus apte à te rejeter, à te faire regretter ton acte que de te pardonner, mais il y avait au fond de toi une petite lueur d'espoir pour cela et elle persisterait jusqu'à ce que James soit certain de son choix. Lorsque tu fis ta longue tirade, James eut l'air d'être ému, ce qui te toucha bien plus que n'importe quels mots. Tous espoirs n'étaient pas finalement perdus. Il poussa alors un long, comme toi lorsque tu avais une lourde décision à prendre ou lorsque tu étais énervé. Il inspira un bon coup et toi tu reteins ton souffle, attendant ses paroles avec une certaine impatience. Lorsqu'il t'annonça qu'il ne pouvait pas te laisser tomber, tes yeux se mirent à pétiller de joie : tu avais réussi ! Il ne t'avait pas rejeté. Il ne t'avait pas forcé à t'éloigner de lui pour ne plus jamais l'approcher. Il avait réussi à te faire sourire au-delà du supportable. Un poids sur ton cœur s'était libéré et tu avais désormais l'impression d'être libre et de pouvoir enfin t'envoler étant donné que tu t'étais en quelque sorte racheté par tes paroles. Il se jeta dans tes bras, et avec plaisir tu seras tes bras autour de lui, le gardant contre toi en lui donnant parfois des petites claques amicales dans le dos. Rien n'aurait pu ternir ton bonheur, car il était là, à son apogée. Retrouver un ami de longue date, presque un frère était pour toi une chose des plus spectaculaires et cela te permettait de remettre un peu de couleur dans ta vie quelque peu sombre après les récents événements. « Tu ne peux savoir à quel point je suis heureux James. » Tu le serras encore longuement contre toi, à lui rompre les os, puis tu t'éloignas, le laissant ainsi respirer. Tu posas alors ta main sur ton cœur. « Je te promets de ne plus refaire la même erreur. Je tiens trop à toi pour cela. » Tu lui adressas un ravissant sourire, puis ton regard se porta sur sa montre. « Je ne voudrais pas te retenir, tu dois peut-être avoir un service bientôt, non ? En tout cas, je suis ravi que cela se soit arrangé, et je ferais tous pour préserver notre amitié ô combien précieuse pour moi. »

HJ: