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 Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda]

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MessageSujet: Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda]   Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda] EmptyMar 24 Avr - 14:19

Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda] 120424022812825251

" LE MONDE EST UN GRAND BAL OU CHACUN EST MASQUE "

J'ai toujours eu de la difficulté à me relire. À la quête de la perfection, tout devient un sujet de correction. Je ne sais si ce problème vient de mon style, qui a pourtant été mille fois récompensé, ou des histoires que je raconte. En fait, il y a entre la fiction et la réalité un fossé qui me semble infranchissable. Pourtant, je parviens à passer outre. J'ai souvent écrit sur l'amour, ce qui peut paraître insensé lorsque l'on me connait, mais mon naturel est toujours resté évident : ces histoires se sont toujours mal terminées. J'ai beaucoup écrit sur cette femme qui, mariée, se laissait séduire par cet inconnu qui, étrangement, ne lui promettait rien, sinon une vie nouvelle qu'elle ne savait envisager autrement que dans le rêve. Alors qu'elle s'apprête à le rejoindre afin de fuir pour un monde nouveau, elle ne voit sous cet arbre sous lequel elle devait retrouvé son amour interdit que des feuilles dispersées par le vent, que le souffle de la plus odieuse des lâchetés. Elle l'a aimé, pourtant. Mais je ne crois pas en la beauté de l'amour peut-être en raison de l'ignorance que je porte à ce sujet. J'ai cru avoir aimé cet homme mais je l'ai trop vite oublié. Peut-être ai-je déjà espéré le revoir. Souvent, dans une chimère, je l'ai vu marcher sur l'eau, me tendre la main, m'appeler même. Souviens-toi de ces heures qui t'ont fait oublier le manteau que tu portes. Puis je me réveillais. Il m'est arrivé de chercher à nouveau le sommeil pour que ce rêve continue, trouve un aboutissement mais jamais cela n'a été possible, mes pensées se tournaient alors vers des réalités dérisoires, faisant disparaître le visage d'Ernest dans une brûme dense. Ainsi j'ai toujours refusé l'amour, je n'ose y croire. Personne autour de moi ne semble avoir réellement aimé et ce depuis ma venue au monde. Les hommes sont pour moi des vautours, des bêtes sauvages, ils ne vivent que pour s'entretuer, se hair. Ils aboient, mordent, se détruisent mutuellement. Je les hais.

J'ai passé beaucoup de temps dans le salon de lecture du Titanic. Je m'y suis toujours senti à mon aise. Toutefois, ce n'était pas le lieu où je trouvais l'inspiration. Il n'y a rien de tel que les foules pour étudier les hommes. Mais j'ai réussi à trouver de drôles de specimens dans ce salon, venus mimer une lecture dans le simple désir de donner une image de culture. C'est pathétique. Interrogez ces hommes et ces femmes sur les auteurs classiques, aucun ne saura vous répondre. Je méprise ce comportement, moi qui crois en la suprématie des lettres et du savoir. Une fois de plus, ils reflètent le berceau de l'Humanité, ce trou rempli de boue, d'ossements et d'urine, ce trou à rats dans lequel les hommes finissent tous par plonger, sans pouvoir en ressortir.

Cette femme qui s'avançait, cette femme en faisait partie. J'aurai aimé la voir seule, en haillons, raillée par tous. Je crois qu'elle me ressemblait et c'est ce qui me la rendait dangereuse. Je savais qu'elle avait quelque chose à cacher, je devais trouver quoi. Ainsi, j'aurai pu faire d'elle un pantin que j'aurai manié comme mon désir me l'aurai dicté. Cependant, je devais lui sourire. Il s'agissait de la poignarder au moment opportun, sans qu'elle ne puisse s'en douter. Elle ne pouvait sentir ma haine, je la masquais par des compliments et autres gestes plein d'attention. Yolanda, c'était son prénom. Elle était venue au salon de lecture, je n'aurai su dire pourquoi, elle que j'aurai plutôt imaginé changer de tenue six fois dans la même journée. Je m'étais avancé vers elle, refermant ainsi mon livre de Laclos, avant de lui saisir la main, mimant un baiser. Le bal pouvait commencer, les masques étaient désormais portés.

" Vous ici ? J'aurai espéré vous trouver au dîner, ma foi, pourquoi ne pas vous asseoir à mes côtés ? "

J'étais désolé de me trouver en face d'elle, j'aurai voulu rester seul. Mais me défaire de sa présence aurait été me plier devant elle.
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MessageSujet: Re: Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda]   Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda] EmptyLun 7 Mai - 21:52

J’ai trouvé un livre. De la poésie. J’aime la poésie, en réalité. C’est doux, c’est limpide, ça coule de source. Il ne faut pas en abuser, cela perd sa beauté. Parce que c’est beau, la poésie. Ce sont des rêves, c’est un ailleurs.
Je me sens vide. Vide de sentiments, vide d’émotions, vide de joies et de tous ces petits bonheurs quotidiens qui constituent l’être humain. Je ne suis pas de ceux-là, moi. Je n’ai jamais été de ceux-là, ceux-là qui sont plats, mornes, médiocres et heureux. Je ne peux pas. Ma nature me l’a interdit ; mon histoire en a voulu autrement. J’ai fait le mal. Le poids de mes souvenirs m’accable.

Mais les livres… oh, les livres, ils me rendent différente. Je vis, enfin, ailleurs. Je suis loin, je suis légère. Ma tête s’emplit de souvenirs qui ne sont pas les miens. Cela me calme. Et le savoir… J’aime le savoir. Cela me donne l’impression d’être à part, dans un autre monde – mon monde. Un monde de silence, d’oubli, de savoir. L’érudition mène à la puissance, j’en avais été certaine. Mais la mort… y a-t-il encore une chance d’être puissant, d’être fort, de savoir, dans la mort ?

Je ne suis pas allée dîner, ce soir. Je n’aime pas ces gens. J’ai refusé leurs invitations, ce soir. On dirait qu’ils ne se rendent pas compte qu’ils sont morts. Parfois, il m’arrive de me fondre dans la masse – leur masse. C’est amusant, occasionnellement. Je ris bien, je ris d’eux, et puis, je me sens bien. A ma place. C’est cela, ma place. Triste chose. Ma place, c’est au milieu de tout ce luxe, tout ce faste, oui, mais aussi leur bêtise, leur arrogance et leurs mœurs stupides et dépravées. Je suis un peu comme eux, je pense. Je l’aurais été totalement, si je n’avais pas eu les livres. Et Jonathan. Jonathan m’a changée, lui aussi. Ariane également. Etre mère, avoir eu une fille d’un homme que l’on aime, cela transforme. La maternité purifie la difformité morale.

Demain, je devrais continuer ma comédie, ma mascarade. Me mêler de nouveau, encore, à ces gens, ces âmes vides, ternes, mortes. Mais ce soir… oh ce soir, je vais profiter, je vais être seule. Je vais lire. Passer au salon de lecture, et d’écriture. C’est toujours très calme, là-bas.

Je me prépare à m’installer, enfin, avec délice, quand on m’interpelle. Je réprime difficilement une grimace agacée. Je me retourne. Mr Applewhite.

Il s’agissait d’un homme de première classe qui m’intriguait beaucoup. Il se disait écrivain, et je l’avais croisé plusieurs fois ici-même, mais il m’intriguait. Je sentais quelque chose de fort, d’étrange, de mauvais en lui. Un peu comme chez moi. Peut-être n’était-ce qu’une impression, mais je n’aimais pas cet homme, cet homme plus que les autres. Ses sourires avaient quelque chose d’hypocrite.

« Bonsoir Monsieur. Je vous aurais cru également en train de dîner. Mais à mes yeux, vous savez, les livres ont beaucoup plus de valeur que les êtres humains, et je ne trouve pas criminel de déserter la Salle à manger pour ce Salon. »
Je lui adresse un sourire terrible, sans me soucier de masquer mes émotions.

Il m’invite à m’installer près de lui.
« Oh, avec plaisir… ». Je reprends, après m’être assise dans un fauteuil en face de lui. « Dites moi, c’est vous qui écrivez ? Vous savez, je serais vraiment charmée de voir à quoi ressemblent vos œuvres… »

Nous sommes proches, très proches, mais nos différences nous ont montés les uns contre les autres. Je lis dans ses yeux qu’il s’agit d’un adversaire de choix.
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MessageSujet: Re: Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda]   Les honnêtes gens sont ceux qui périssent vite [PV : Yolanda] EmptyDim 20 Mai - 14:38

" JE CONSULTAIS D'AUSTERES MORALISTES POUR ACQUERIR LE MAINTIEN "

Cette femme est un vampire. Par ses charmes, elle tâchait de m'atteindre, de me séduire, pour planter dans ma nuque des crocs aiguisés, aspirant mon sang, mes forces, ma vie. Mais je suis le marionnettiste, le maître du jeu. C'est moi qui lance les dés. C'est moi qui déplace mes pions, qui attrape les tours, les fous et les cavaliers, pour m'emparer de la reine et faire prisonnier le roi. Je suis Richelieu assiégeant La Rochelle, je suis Napoléon défendant son honneur, et Yolanda est la femme du peuple, celle qui, soumise, devra accepter mon joug. Je suis un combattant sans arme pointue, usant de mon esprit supérieur et de ma parole cinglante. Yolanda ne pouvait échapper à la guerre, les hostilités étaient lancées depuis longtemps, quoique nos relations restaient cordiales. L'apparence, toujours, tel semble être le meilleur bouclier du genre humain.

Cette atmosphère de librairie à laquelles les livres donnaient toute sa signification m'apaisait. Souvent mes doigts avaient effleuré les couvertures des ouvrages, de la littérature française aux charmes des auteurs anglais. J'affectionnais tout particulièrement les auteurs français, j'aimais ce panel de caractères, cette leçon sur l'esprit humain. Mon goût pour la littérature m'a permis de comprendre les hommes et de me cerner moi-même. Si les romans me sont plus chers que les essais philosophiques, ces derniers m'ont appris à voir l'Homme dans toute sa variété et la vacuité de son existence. J'ai su alors, et sans vanité je dirai que cette leçon fut rapide, lire en chaque homme, en chaque femme, menant un travail de psychanalyste, un travail poussé visant à faire d'autrui ma propre créature. Si le monstre de Frankestein a été à ce point incompris, seul son créateur savait qui il était réellement. L'être humain est devenu mon propre monstre, un monstre que j'ai observé, étudié, parfois même changé à mon goût et, pire encore, parfois même détruit. J'étais dans le salon de lecture en ce jour, et alors je me sentais dans mon élément, comme un souverain déploie sa force dans sa propre forteresse. Les livres étaient mes alliés, prêts à bondir sur cette femme dangereuse, prêts à me transmettre toute leur force. L'hypocrisie que je révelais continuellement n'eut aucun mal à s'exercer. Je souriais, jovial et amical, tandis que mon esprit bouillonnait, détaillant chaque mot, chaque mouvement de ma proie. Je devais piquer sur elle en plein vol, au moment propice, celui où son insouciance serait à son apogée.

Le jeu de l'hypocrisie, ce véritable bal masqué, était lancé. L'ennemie mettait en avant son goût pour les livres et je n'acceptais cette idée qu'à moitié, gêné de partager cette passion avec elle d'une part, désolé de voir que nous usions des mêmes armes d'autre part. Elle jouait l'intéressée, la passionnée, prête à ajouter à une bibliothèque bien nourrie de nouveaux ouvrages. Beaucoup d'écrivains se dévoilent dans leurs ouvrages, j'ai quant à moi toujours fait en sorte de m'en détacher. On reconnaissait à travers ma plume mon caractère froid et sombre mais ce n'était là une surprise pour quiconque. Quand je parlais d'amour et que l'on me croyait changé, la désillusion s'opérait vite par l'évocation d'un amour déchu, celui d'une Juliette aimant un Roméo, ou d'une Phèdre éprise d'un Hippolyte. Alors je décidais de lui répondre sur le ton de la modestie, je ne voulais pas me rabaisser, je ne voulais pas que le succès de mes livres deviennent un argument. " Comme tant d'autres dans le monde, j'ai souvent une plume à la main. Je n'écris pas pour les coeurs fragiles et les esprits pauvres, je crois alors que mes écrits sauront vous séduire, si j'ose avoir cette prétention. " Je jouais avec elle, je montrais ouvertement que je la connaissais, que je la cernais. Elle n'était pas une étrangère à mes yeux, son mode de fonctionnement m'était familier. Et alors que nos regards ne faillissaient pas, nous tâchions de désarmer l'autre. " Je vois que les livres vous sont chers. Vous admettrez sans doute qu'ils sont une aide précieuse pour recevoir des leçons de vie, sur soi et sur les autres. "
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