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 Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian

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MessageSujet: Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian    Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian  EmptyJeu 2 Jan - 19:05

    J'avais beaucoup de mal à quitter ma cabine depuis que nous étions revenu ici voici quelques semaines. Je suis comme ça, je devais mourir sur ce navire, mais ce navire a été plus prompt que moi pour perdre la vie, et depuis nous sommes là. Je n'ai jamais voulu de cela, non, jamais de la vie. Je voulais mourir pour ne plus me souvenir, pour ne plus avoir à gérer quoique ce soit mais il semblerait que je n'ai pas cette chance là. Les jours se suivent et se ressemblent grandement sur ce paquebot de malheur, je reste cloîtré dans ma cabine, je n'en sors presque pas, je ne veux croiser le regard de personne, je ne suis pas quelqu'un qu'il faut croisé quoi qu'il arrive. Les seules personnes à qui j'ai à faire son les membres d'équipages, ceux qui frappent à ma porte mais bien souvent je les envois balader, je ne veux pas avoir à faire à eux mais si je n'ai rien contre leur personne, c'est comme ça, je me connais. Je suis triste, dépressive même et je n'arrive pas à lutter contre cette nature, c'est comme ça, qu'est ce que je pourrais faire de plus ... La navire vogue sur les flots, et même si chaque matin, je me jetais à l'eau pour mourir, je reviendrais inlassablement dans cette cabine chaque fois, pour mourir à nouveau. Alors j'ai choisi de vivre comme une ermite entouré de toutes ces personnes qui sont bien mortes comme je le suis moi-même. Mais parfois, l'air que je respire dans ma cabine semble me presser les poumons et je suffoque, alors je sors de celle-ci afin de prendre l'air, mais cet effet et de bien courte durée en général. C'est toujours mieux que rien me dirait vous entre deux crises de larmes.

    Nous étions donc le matin, je me réveillais en sursaut, mes draps étaient mouillés, j'étais en nage, j'avais fait un mauvais rêve, un cauchemar horrible et je me réveillais déjà dans de mauvaises conditions. Ma fille Abigail était là avec moi, la petite fille de 4 ans était allongé sur le sol, mon mari venait de lui ouvrir le crâne et j'avais suivie après une course poursuite dans tout le navire. Mon rêve était si réaliste que j'y avais cru. Heureusement, si l'on peut dire, ce n'était pas le cas pourtant, je me sentais si mal, tellement mal, j'étouffais. J'étais comme prise d'un malaise alors que nous étions au milieu de la matinée sur le navire. Je sortais alors de ma cabine en courant et au détour d'un couloir, je ne voyais pas le steward qui se trouvait là, et je lui fonçais dessus renversant par la même occasion son plateau rempli de verres. J'étais particulièrement confuse, je ne savais pas quoi dire, quoi faire, alors je restais là devant lui, sans bouger, prostrer contre le mur, attendant qu'il me fusille du regard, ou je ne sais trop quoi. J'avais du mal à respirer comme si j'étais à bout de souffle, comme si j'étais prête à complètement m'écrouler et à m'endormir dans la mort une nouvelle fois ...
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MessageSujet: Re: Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian    Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian  EmptySam 25 Jan - 1:09


no woman no cry
Rien ne pourrait aller mieux

Le jour est morne dans la petite cabine où l’on se claque la tête contre les parois métalliques. Bam. Bam. Deux coups pour oublier qu’on existe, deux coups qui nous rappellent la sensation de la douleur. A bas la vie.

Enfermés comme des bêtes de foire et ce pour le plaisir de qui dites-moi ? C’est juste une cage à la dérive le Titanic, une épave de rêve, le paquebot désespérément luxueux et aux abois. Dorian quant à lui est un brave fantôme, mais il ne veut pas se lever, il ne peut plus jouer aux automates. Serviteur de qui : des dieux qui le manipulent comme une vulgaire marionnette ou est-il l’esclave des hommes, des moins que rien, des bourgeois, des gens qui ne comptent plus ?

On se complaît gentiment dans sa condition entre membres de la même caste. On se croit à l’abri de tout. Supérieurs et survivants de mère la Mort. Mais c’est un leurre. Un diable de mensonge qu’on avale comme un sirop. C’est un remède, un misérable placebo pour la paix de l’esprit.

Néanmoins, n’est-ce pas dangereux de penser qu’on ne peut plus rien nous faire ? Que nous sommes intouchables ? C’est peut-être les prémisses d’une longue agonie, plus longue que le parcours incertain que le bateau suit. Rien de bien ne peut advenir désormais.

Notre majordome est de très mauvaise humeur en cette fin de matinée, il n’est pas du genre à faire des cadeaux ou des sourires aimables à la clientèle qui se permet de plus en plus de libertés. Et l’éthique et la bonne conduite ? Hello ! Il en a plein le dos, si bien qu’il fonce dans les couloirs avec des œillères. Aveugle et sourd à ce qui l’entoure, il n’a pas le réflexe de s’écarter à temps pour éviter une demoiselle en détresse. Evidemment, le choc provoque un éclat retentissant de cristal, verres à pied et service à thé. Eh oh on ne remplace pas facilement la vaisselle cassée ! A moins que les stocks ne soient infinis ? Allez savoir.

Dorian manque d’exploser. Il est à deux doigts d’insulter la mécréante en lui gueulant à la face, en lui pourrissant l’existence, en lui tordant le petit doigt, en…mais il retient les répliques malhabiles qui pleuvent dans son esprit pervers. Il ferait mieux de tout ramasser et de s’en aller. Il hésite. Il s’agenouille pour inspecter les dégâts. Mais le jeune homme gominé renonce vite à l’idée de réparer la moindre chose. Les verres sont étalés au sol comme des pièces à conviction. C’est criminel.

Il jette un œil maussade à la demoiselle tremblante : de peur, d’émotion, de honte ? Les trois ? Mais il remarque rapidement qu’elle n’est pas dans son assiette…fera-t-il preuve de bonne volonté et d’une générosité sans faille ? Non.

« Qu’avez-vous fait ? »

C’est tout ce qu’il parvient à articuler pour l’instant. Il écume de rage et il est incapable de l’extérioriser à sa guise. Un mélange de confusion et de vulnérabilité se battent dans son être. Ses mains tremblent un peu. Il est trop à cheval sur l’étiquette pour perdre ses moyens et agresser la femme sur qui il porte un regard indifférent. A-t-il cependant noté son malaise, la dépression et la folie qui se lisent sur son front en sueur ? A-t-il compris dès le début qu’il devrait…

Il emploie un ton sec, péremptoire et l'entraîne loin de ce bas monde, ce maléfice et cette morosité :

« Venez avec moi. Vous avez besoin…d’air. »

Il ne lui offre pas la moindre compassion, ce n’est pas son rôle. Il est froid, distant, mais peut-être qu’elle n’a pas besoin de pitié. Elle a juste envie qu’on l’écoute sans juger, n’est-ce pas ?


FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
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MessageSujet: Re: Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian    Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian  EmptyVen 7 Mar - 1:05

[HJ : Désolé pour le temps de réponse, je ne pensais pas que cela faisait si longtemps, j'espère que tu ne m'en veux pas, je suis vraiment désolé *pars se cacher*]

    Je ne me sentais pas bien du tout, et le fait de rentrer dans cet homme ne fit qu'accentuer mon malaise. Je voulais me mettre dans un trou de souris et disparaître mais ce n'était malheureusement pas possible. Il y avait tellement de choses que je désirais mais qui n'était pas possible, la vie est si cruelle. Je ne me sens vraiment pas bien du tout, je sens des tremblements qui arrivent, mes jambes n'arrivent plus à me porter, je m'écroule contre le mur sans regarder s'il y a des éclats de verre au sol. Je me sens complètement défaillir. Mais pourquoi suis-je sortie de cette cabine ? Pourquoi ne suis-je pas restée à l'intérieur ? Je ne sais pas, mais je suffoquais tellement à l'intérieur que je ne pouvais plus y rester et il avait fallut que ce steward soit sur ma route et que le drame ne fasse qu’amplifier mon mal être. J'essaye de l'observer, il veut ramasser les bouts éparpillés un peu de partout, mais c'est un tel carnage qu'il n'y a rien à sauver. Je sens son regard se porter sur moi, il va me faire mal, il va s'énerver et je ne pourrais pas le supporter. C'est ma faute si tout est à terre mais par pitié qu'il ne s'acharne pas sur moi, je vous en supplie, je ne mérite pas cela. Je me demande ce qu'il va dire et faire à mon encontre, mais finalement les mots ne sont pas trop violents.

    " Excusez moi, je ne voulais pas ... "

    Mais son regard ne s'adoucie pas le moins du monde, il est dure, cassant, très sec, comme si j'étais la pire créature qu'il pouvait rencontrer dans ces murs. Il m'entraîne alors plus ou moins gentiment vers d'autres cieux, il me dit que j'ai besoin d'air, mais je ne sens que de la pitié émanant de lui. J'ai effectivement besoin d'air, mais je ne pense pas que mes maux puissent se guérir ainsi, surtout pas avec les mots qu'il venait d'utiliser mais je le suis sans trop broncher, bien que mes jambes soient fragiles, je me sens presque défaillir, j'ai mal en mon for intérieur, rien ne pourra changer cela ...
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MessageSujet: Re: Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian    Juin 1912 - Rien ne pourrait aller mieux - Dorian  Empty

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