♦ EVENT n°12 ▬ Un banquet de mets ruisselants

Jack, un sourire sur les lèvres, avait engagé la conversation avec la jolie Edwige. Il s’avérait qu’elle allait se trouver à côté de lui durant le repas. A la fois sur la réserve, le joueur de poker ne savait pas comment il allait s’y prendre pour tenir une conversation avec une telle personne. Elle avait tant de délicatesse y compris quand elle prenait un verre pour boire, ou sa manière de se tenir. Il avait face à lui une véritable lady et il se sentait complètement gauche à côté de tant de classe émanant de sa part. Mais il était là avant tout pour se détendre et pour se vider l’esprit. Combien de fois, il s’était torturé les méninges et ce temps là, était terminé. Héloïse était une page de sa vie venant de se terminer pour toujours. Alors, puisqu’il avait l’éternité devant lui, prisonnier dans sa vingt-sixième année, il avait alors toute la vie pour trouver ce bonheur qu’il avait cru trouver dans les yeux de l’ancienne Comtesse. Cette dernière n’était pas une personne faite pour lui. Mais peu importe, ce soir là, elle n’était pas là. Il répondit alors à la jeune femme se trouvant à côté de lui : « Mon prénom est Jack. » Mais il n’eut le loisir d’en ajouter plus car quelques coups de canne lui furent donner. Tournant la tête, il aperçut la Comtesse qui venait d’arriver et saluait les passagers à sa manière : avec la canne ou cas ou, personne ne l’avait remarqué. Souriant à nouveau, il ne put s’empêcher de lui répondre : « Bonsoir Comtesse ! » Il remarqua l’arrivée de Dimitri et le salua d’un signe de tête. Ses yeux se reportèrent sur sa voisine d’en face, Ambre. Il n’osait pas prononcer le prénom du violoniste car il ne savait comment réagirait son amie. Pour une fois qu’elle sortait, la présence du musicien risquait de la mettre dans tous ses états à en croire les dernières paroles du jeune homme rencontré il y a peu. Ce soir, n’était peut être pas le moment de perturber la chanteuse aveugle, surtout qu’elle semblait vraiment aller mieux, voir heureuse d’être ici, quoi que, un peu perdue mais cela se comprenait… Jack la regarda un instant, puis voyant qu’elle n’avait pas besoin de lui, il se recentra sur sa charmante voisine qui dégustait avec délicatesse un morceau de viande. Elle lui demanda alors de raconter des choses plus amusantes que la mort :
« Vous avez raison. Ainsi, donc vous étiez actrice... » Lui demanda t-il en prenant sa coupe de champagne. « Vous avez joué dans quel type de film ? Plutôt comique, dramatique ? » A vrai dire, il ne connaissait rien en cinéma. Il s’arpentait dans un terrain dont le peu de connaissances qu’il avait, provenait de Charles. Lorsqu’ils jouaient au poker ensemble, ce dernier, réalisateur, lui avait raconté en détail les ficelles de son métier. Mais en dehors de cela, Jack, n’avait jamais vu un film. Ce n’était pas un luxe que l’on s’offrait pour un homme de son acabit. Il but une gorgée de champagne attendant la réponse de sa partenaire quand un fort « bonsoir ! » émana à proximité de lui. Quand il leva des yeux incrédules vers la voix féminine, il s’étouffa dans son verre de champagne, avalant de travers sa gorgée. Il se mit à tousser une seule fois sentant sa gorge en feu tandis qu’il regardait Héloïse d’un regard noir. Puis, il détourna les yeux grommelant dans sa barbe : « Pitié, pas elle… » Il mit sa main devant sa bouche afin de dissimuler un dernier toussotement écoutant la comtesse vanter que la réception était mauvaise. C’est alors que la voix d’Héloïse résonna, claire et mauvaise comme la peste. Dans son discours haineux, Jack sentit le regard de la jeune femme vriller sur lui mais pas une seule fois, il lui donna le plaisir de la regarder ; oh non… Elle n’existerait plus, elle ne méritait pas son attention. Alors, il se pencha et s’adressa à Ambre et lui demanda :

« Tout va bien Ambre ? Voulez vous que j’aille vous chercher de quoi vous substanter ? » Mais la voix d’Héloïse se fit à nouveau entendre et Jack détourna la tête vers elle. Cette crétine venait de s’adresser à Edwige et déversa, encore une fois, son flot de venin à son encontre. Serrant les poings, Jack la regarda d’un regard empli d’une haine tenace et profonde. S’il pouvait, il la plongerait volontiers dans un bain d’huile bouillante mais au lieu de cela, il lui fit un sourire hypocrite, puis se leva. D’un pas alerte et souple, il se rendit vers le buffet ou traînaient bien des mets succulents et préparés avec amour. Il prit le temps de bien choisir les plats puis, il trouva ce qu’il cherchait. Un gâteau d’une hauteur de dix centimètres environ empli d’une crème à dessert blanche assez onctueuse, ni trop ferme, ni trop fondante, parfait dessert. Il le prit sans se douter un seul instant qu’il avait été l’objet d’un ajout d’un ingrédient mortel et ça, par le fait de la veuve noire : Scarlett. Puis, il alla vers la table avec un grand sourire figé sur son visage. Mais au lieu d’aller s’asseoir à sa chaise, il alla vers Héloïse et d’un geste agile et rapide, ne permettant à personne de réagir – à vrai dire qui aurait pu croire un tel geste ? – il abattit le gâteau sur le visage de la blonde en appuyant bien. Le chef d’œuvre à dessert s’écrasa avec légèreté sur le visage d’Héloïse s’emmêlant sur le haut de ces cheveux, des morceaux tombant sur sa robe de princesse qui fut taché de cette crème épaisse et un peu liquide salissant sa tenue, se greffant à chaque parcelle de son visage, de ses cheveux, de sa robe. D’une voix forte, il lui répondit en appuyant encore:

« Oui, tu as raison Héloïse. Ce soir, le chien enragé est peu recommandable . » Puis, il se pencha et ajouta : « A trop ouvrir les cuisses ailleurs, tu deviens, toi par contre, une chienne en chaleur, Comtesse » Lui siffla t-il. Puis, il se redressa et partit tandis qu’il s’exclama d’une voix forte : « Bonne soirée Messieurs, dames ! La soirée fut excellente. A bientôt !!! »
Et il partit d’un pas conquérant et gracieux, presque tel un vainqueur. Elle avait voulu jouer avec le feu, elle s’en mordrait les doigts. Il lécha un de ces doigts ou se trouvait un peu de crème ayant débordé sur sa main. Le dessert était excellent et c’était bien dommage qu’il ait fini sur le visage de son ancienne compagne. Tant pis pour lui, tant pis pour elle. Il se dirigea vers la sortie et poussa la porte. Toutefois, une fois la porte du jardin exotique fermée derrière lui, il fut saisi d’un vertige et chancela quelques instants. Subitement, il se mit à avoir chaud et froid. Claquant des dents, le Troisième classe se mit à frissonner et s’adossa contre le mur à côté de la porte d’entrée du jardin. Mais que lui arrivait-il ? Il était pourtant en pleine forme ? Il tenta de marcher à nouveau mais son regard se brouilla et il lui fut difficile de faire quoi que ce soit d’autre car il ne voyait rien d’autre. Alors il s’adossa à nouveau contre le mur, sentant la fièvre le gagner, manquant défaillir de près.

Ce soir, Nora avait l’agréable sentiment de ne pas se sentir masseuse, au service des autres passagers. Elle était leur égal, se fondant dans la masse, et côtoyant des gens de la haute. La jeune femme adorait ce sentiment, bien qu’on lui rappela à plusieurs reprises qu’elle ne faisait pas partie intégrante de ce monde avec de simples mots qui l’a ramenait, inlassablement, à son poste dans les Bains Turcs. Mais elle ne fit rien paraître, préférant sourire et acquiescer, car ils n’avaient pas tort après tout. Mais cela n’empêchait pas les hommes, et les femmes, d’admirer sa beauté. Nora n’était pas tellement du genre à se montrer, mais sentir sur elle les regards l’amusait pour une quelconque raison. Ce soir elle se sentait divinement bien, et comptait bien le faire savoir à tout le monde, avec l’appréhension tout de même de voir partir en fumée toute l’euphorie et l’assurance qu’elle ressentait. Le jardin exotique se remplissait de plus en plus, donnant de véritables airs de fête mondaine à l’événement. Car les passagers étaient tous et toutes resplendissants, comme cette jolie blonde coiffée d’un chignon haut et d’une robe couleur de sang. Nora posa son regard sur elle quelques instants, avant de voir entrer une autre dame tout aussi charismatique. La Comtesse. La suédoise se remémora le débarquement sur l’île, le spectacle de la vieille dame, et ses fameux coups de canne dont elle fut l’une des victimes. Nora la scruta un peu, puis lui tourna le dos attrapant une nouvelle coupe de champagne qui traînait sur le bar. Elle but le liquide d’une traite et manqua de s’étouffer lorsqu’elle ressentit un violent coup dans le mollet. Le verre faillit lui échapper des mains, mais la jeune femme réussit à limiter les dégâts tandis qu’elle toussait fortement. Elle tourna la tête et aperçut la Comtesse juste devant elle, la surprenant à donner des petits coups de canne aux pieds des autres passagers. Evidemment que c’était elle pensa Nora, fatiguée du comportement de cette vieille bique. Nora n’eut pas le temps de répliquer que son amie Lynn Everdeen s’élança dans un discours, annonçant que les invités pouvaient prendre place.

Après quelques recherches, et quelques petits-fours avalés, Nora découvrit sa place et ses compagnons d’un soir : Marcus Cream, Nayah Gallagher et Scarlett Hamilton. La jeune femme manqua de s’étouffer en réalisant qu’elle allait devoir passer la soirée aux côtés de Marcus dont elle avait surprit le crime contre Elisabeth Cavendish, et Nayah, certes son amie, mais qui demeurait une revenante avec du sang sur les mains. Son visage pâlit, et elle sentit dans son cou quelques sueurs froides. La soirée ne s’annonçait pas pour l’instant sous les meilleurs hospices, et détente et fous-rires ne semblaient pas au menu aujourd’hui. La troisième personne s’appelait Scarlett Hamilton, et Nora n’avait jamais eu l’occasion de lui parler bien qu’elle ait déjà très vaguement entendue parler d’elle par ses collègues des Bains Turcs, l’apercevant quelque fois dans les piscines. Elle semblait être celle à qui Nora devrait se raccrocher durant le repas si elle ne voulait pas avoir de liens avec les deux autres. « Miss Vendel. Bienvenue à notre table, je n’ai jamais eu l’occasion de vous voir, quand je me rends aux bains turcs, je suis toujours avec l’une de vos collègues. Nous allons pouvoir échanger quelques mots. » Elle dégageait un incroyable charme et son sourire avait quelque chose d’ensorceleur, presque inquiétant. Mais la blonde décida de ne pas uniquement se fier à l’apparence de la jeune femme, heureuse de faire de nouvelles rencontres et d’échapper, le temps d’un instant, à Marcus et Nayah. « Merci beaucoup Madame. Je… je suis ravie de partager ce dîner en votre compagnie, bien qu’effectivement nous n’ayons jamais eu l’occasion de nous parler aux Bains Turcs. C’est le moment je suppose ! » Nora détourna un peu le regard, et aperçut au loin un signe de la part d’Héloïse, sa cousine. Feignant de ne pas l’avoir vu, la suédoise recentra toute son attention sur Scarlett. Elle se mordilla la lèvre, et ne se félicita pas de se comporter ainsi avec elle, alors elle retrouva son regard parmi la foule et lui adressa un petit sourire, préférant tout de même rester à bavarder avec Scarlett. L’occasion de voir Héloïse dans la soirée se présenterait bien à un moment pensa-t-elle…

Les bavardages allaient bon train. Les gens discutaient tout en se remplissant la panse gaiement. Elle appréciait écouter les propos échangés par les cinq convives du bord de la table. Nayah l’eut même salué précédemment. Dommage que notre jeune femme ne pouvait pas se joindre à eux. Évidemment, elle amènerait ce jeune homme dont elle venait d’avoir le prénom soit Jack en sa compagnie. Effectivement, les convives du centre de la table n’étaient pas aussi agréables. Amy viendrait aussi avec elle faisant partie des convives les mieux éduquées ici présent toutefois. Ou Ambre …

Apparemment, Edwige ne connaît pas toute l’histoire, mais s’en fichait éperdument. Tout ce qui comptait pour elle était de démontrer à l’aveugle avoir travaillé durement avec ses cinq sens elle. Enfin, pour Edwige, c’était une douce nouvelle soirée de Noël. Toutefois, toute bonne chose ne pouvait pas durer éternellement non ?

- Oh, je faisais de tout. J’appréciais changer de peau et de me retrouver dans un personnage soudainement très différent. Dans les premières années, j’étais à Broadway, mais Hollywood m’ouvrit grande ses portes pour mon talent révélateur.

Répondit-elle de manière élégante à Jack Cooper entre deux bouchées de viande et de légumes. C’était au moment où cette mégère entra dans le jardin exotique et semblait vouloir faire sa propre loi. S’arrêtant près du jeune homme mal habillé, elle fit le tour de la table tapant même la magnifique Lady Hamilton. Oh ! « Mais quelle grossièreté » songea Edwige qui s’arrêta de manger puis, déposant ses couverts alors que la Comtesse s’adressa même à elle. Oh !

- Madame sachez que cette tenue est au paroxysme de ce que nous pouvions trouver en 1912. Seriez-vous jalouse par hasard ?

Rétorquait-elle du tact au tact sur une arrogance non feinte. Non, Edwige n’allait pas se laisser démonter comme cela. Elle était la plus belle ici présente et le savait. Personne ne lui allait à la cheville. C’était sans compter la rétorque de cette Héloïse de Neuveille qui fit part d’une jalousie avancée et très inconvenante. Elle la mettait en garde contre Jack Cooper. Oh ! Edwige en ria sous cape. Une main sur sa bouche, la jeune femme ne pouvait pas s’arrêter de rire tant Héloïse était pathétique. Toutefois, ce fut Jack qui rétorqua le premier envoyant une tarte bien placée au visage de la petite idiote pour sortir peu après.

- Wow …

Murmura Edwige pour elle-même qui fut un moment subjuguée par la situation. Elle ne pouvait éviter le visage emplit de crème de l’ancienne comtesse : cela lui allait si bien. Subitement, elle songea que ce Jack valait un peu plus qu’il ne le laissait montrer. Bravo ! Dommage qu’il était parti toutefois. Edwige souhaitait tant s’amuser. Ce fut la maladresse d’Ambre qui ramena l’attention d’Edwige à la table. Le vin se fut déversé sur la nappe blanche laissant sa couleur rouge bordeaux tel le sang colorer le tout.

- Oh, ne vous en faites pas Ambre. Ce vin ne sera un grand cru qu’en 1977. Il n’y a aucun mal de fait ici.

Lança Edwige Wheeler de la manière la plus naturelle possible. Elle sourit à la jeune aveugle oubliant le mot en question. Comme elle le comprit avec Jack, la jeune femme utilisa ce prénom pour nommer la chanteuse cette fois. Reprenant les couverts déposés depuis trop longtemps maintenant, elle se remit à manger avec appétit.

- Jack !

Cria t-il soudainement à son ami et s’arrêtant de manger - avec appétit qu’on pourrait même dire. - Oh non ! Il ne le laisserait quand même pas seul parmi toutes ces hostilités. Étais-ce une manière de le forcer à aller voir Ambre ? Non, car Héloöse arriva à bout portant et tout comme cette vieille chipie l’insultant sur son talent de violoniste, elle en rajouta. Pff ! Dimitri Lefebvre ne rétorqua pas trop surpris de la tournure des événements. Il avait envie de quitter le jardin exotique, mais Ambre y était encore … Non, il ne pouvait pas s’y résoudre.

Dimitri vit bien le gentil sourire que lui donna Scarlett Hamilton. La Lady était sensiblement heureuse de l’aide du jeune homme à la soirée Halloween. Il avait voulu aller lui parler, mais elle était en compagnie de quatre autres personnes soit Nayah Gallagher, Marcus Cream et Nora Vandel. Il se sentit alors de trop … Il ne connaissait pas ces gens. Il était, après tout, un pauvre être mal habillé comme s’en moqua la demoiselle élégante qui discutait, il y avait peu, avec Jack. Ce jeune homme, ce violoniste tel que lui aurait pu en temps normal l’attirer. Le connaissait-il avant sa mort ?

Subjugué toutefois par la nouvelle bouille d’Héloïse de Neuveille et manquant d’éclater de rire, Dimitri retourna son attention sur la table peu après l’incident du verre de vin sur celle-ci. On s’occupa déjà de cela et alors Dimitri serra les poings. Jack n’était plus là … Il était seul … Elle était seule … Non. Elle était vraiment seule. « Soit honnête avec elle » se rappela-t-il les paroles de Jack plusieurs jours avant. Soudainement, Dimitri se leva et appuya les poings contre la table d’une manière assez imposante et presque rageuse puis, il repoussa la chaise. Un moment, Dimitri resta debout à la vue de tous. Il sentait être cloué au sol, incapable de bouger comme un idiot. Il prit une grande respiration se dirigeant vers le buffet pour y prendre de la salade, du pain, un morceau de viande parfaitement bien cuit gracieuseté de Lynn Everdeen. Le jeune homme sentait un poids énorme contre son cœur, mais malgré cela semblait être le seul capable de faire avancer son corps en direction d’Ambre.

- A … Ambre …

Bégaya-il derrière la jeune femme. Ses bras tremblaient et donc il déposa l’assiette sur la table. Peut-être on l’observait agir comme tel, il s’en moquait. Enfin, il ne s’en moquait pas totalement. Pour cela, Dimitri gardait son regard sur Ambre. Comme cela, il ne s’intimidait pas du regard des autres. Elle seule importait pour le moment. Elle seule pouvait entendre ce qu’il lui dirait.

- Je … Je vou … voulais m’excuser pour ce qui s’est passé et … Bien, je ne sais pas ce que tu aimes manger … Enfin, je t’ai apporté de tout … J … Je voudrais te parler aussi ... Enfin, ailleurs, mais t’é pas obligé de vouloir eh juste …

Avait-il bégayé en français – donc la plupart des gens ne pouvait point comprendre ses dires - tant la peur et cette émotion étrange entravait son cœur. Il avait peur qu’elle le rejette, mais en même temps il se devait de lui dire. Il se devait de la protéger malgré tout. Il ne pouvait pas en faire autrement. Gentiment, Dimitri s’accroupit voulant disparaître derrière la table pour que seule la jeune femme de son cœur le ressente. Il toucha le dos de sa main droite. Il ne la caressait pas. C’était un simple touché timide, rien de plus. Sa bouche refusait de parler plus. Sa voix c’était arrêté. Pourtant, il était un jeune homme très bavard. Elle était retenue par son cœur.

" Merci Dimitri, prenons à présent un peu de bon temps voulez-vous ? Pour une fois, vous serez avec les invités. "

" Vous devriez avoir honte d'oser dire de telles choses Comtesse. Ne vous rendre-vous pas compte que c'est vous qui manquez le plus de respect aux invités en agissant de la sorte ? La bienséance, c'est votre dada mais là, vous en manquez clairement, mais sans doute que mon avis n'a aucune importance pour vous. "

" Jack !! Attendez moi. Vous êtes sûr de ne pas vouloir rester ? Mais qu'est ce qui vous arrive ? Vous allez bien ? "

F · 12/07/2011

Un banquet de mets ruisselants

Le jardin exotique
1er février 1914

Il semblerait que ce repas soit animé, n'est ce pas ? La Comtesse est finalement venue alors que les probabilités pour qu'elle se présente à ce repas étaient bien faible. Mais la Comtesse aime être pour ainsi dire là où on ne l'attends pas, là où l'on aimerait qu'elle ne se trouve pas. Il faut dire qu'elle préfère vociférer sur les gens plutôt que contre les murs de sa petite cabine.

Il y avait donc quelques retardataires en la personne de Noah, servant de la veuve noire, mais aussi la très charmante Marie-Jeanne, sans oublié le beau violoniste Mark. Ce dernier n'avait pas encore pris place dans les convives mais très vite, il irait s'asseoir à la place qui était sienne, à côté de Lynn & Dimitri. Noah avait une place bien précise aussi, elle serait à côté de Jack qui l'invitait fort justement à la rejoindre. Marie-Jeanne serait quand à elle à côté de Nora. Tout le monde était en train de manger, Lynn dans son coin souriait. Elle avait concocté bien des surprises à chacun. L'incident qui avait couté un caleçon à Marcus n'était qu'un prémisse ce cette petite soirée. Pourtant, à toute cette équation, s'ajoutait les doses de poisons mortels que Scarlett avait disposé un peu partout. Certains plats étaient ainsi doublement empoisonnés, ce qui donnerait un mélange d'étonnant. Pourtant dans l'instant, les aliments empoisonnés ne semblaient pas être au cœur de l'action. En effet, la Comtesse venait de se trouver une alliée en la personne d'Héloïse. Toutes les deux déposèrent leur venin sur les convives. Jack s'efforça alors de faire vivre ce repas et entartant la belle blonde et il décida de s'en aller. Ambre en avait lâché son verre de vin et Dimitri était venu lui parler dans leur langue maternelle. Marcus, Edwige, Nayah & Scarlett discutaient ensemble autour de la table. Sans doute que l'un d'entre eux aurait une pique bien placé pour l'entartrage qui venait d'avoir lieu. Lynn avait accouru auprès de Jack mais il était déjà trop tard.

Le calme n'était cependant pas revenu et il ne reviendrait pas, car déjà les poisons présents dans tout les plats faisaient effet. Et oui, Lynn avait été fourbe mais s'était sans compter sur les poisons de Scarlett. Ainsi, les effets sont différents selon les personnes. Noah n'a presque rien mangé, mais déjà elle a mal aux yeux, et ce n'est qu'un premier symptôme. Georgiana qui restait assise sur sa banquette n'avait presque pas de symptôme mais déjà sa tête commençait à lui faire mal, doucement mais sûrement. Pour Jack, il était déjà trop tard, il allait mourir dans d'atroces souffrances d'ici une petite heure. Dimitri avait de la chance, il avait avalé un filtre d'amour, tout comme Ambre et ils étaient en train de se parler, heureux hasard ? Pour Edwige, les démangeaisons commençaient à ce faire sentir au niveau de son arrière train, là aussi, ce n'était que le début. Pour Marie-Jeanne qui venait d'arriver, un petit mal de tête pointait lui aussi le bout de son nez. Même la Comtesse n'était pas épargné, puisqu'elle commençait à avoir quelques hallucinations voyant un de ces enfants devant elle à côté de Mari-Jeanne. Scarlett ne voyait pour le moment rien venir, et pour cause, d'ici une poignée de minutes, elle ne verrait plus rien, avant de ne plus pouvoir respirer. Héloïse aussi allait être bien mal en point, puisque d'ici une poignée de minute, elle aurait des étourdissements avant de s'évanouir complètement pour ne plus se réveiller. Mark jouait du violon, il était arrivé en retard mais il avait prit le temps de boire un peu de champagne, il aurait bien rapidement des nausées. Nayah et Marcus avaient eu aussi manger un filtre d'amour, qu'allait-il bien pouvoir se passer ? Nora qui avait ignoré sa cousine allait avoir elle aussi des nausées. Lynn allait-elle être épargnée ? Non, pas le moins du monde. En effet, bientôt elle subirait sa propre loi, elle allait mourir à son tour, suffoquant.

Mais pour le moment, tout ces maux n'étaient pas encore véritablement des maux. Pourtant, bien vite, tout le monde serait plus ou moins à terre, certains étant plus chanceux que d'autres.

Informations : Pour ce troisième tour, tout le monde à manger quelques choses, même si ce n'est pas grand chose. Ainsi, vous savez à présent si vous avez été empoisonné gravement ou moins gravement, parce que oui, personne n'est épargné puisque Scarlett s'est amusé à mettre du poison un peu de partout. Vous avez jusqu'au 23 mars pour répondre à ce tour. Amusez-vous bien, et bonne dégustation. Que le sort puisse vous être favorable !

Ambre ∞ invités

Ambre était perdue. Perdue dans ce qu’elle croyait, dans ce qu’il se passait autour d’elle, dans la situation. La vie lui apprenait une chose, la forçait à s’en accommoder et dès le lendemain, il lui rétorquait le contraire. Il lui insinuait que tout ce qu’elle savait était faux, que ce qu’elle avait cru ne relevait de la pure fantaisie. Puis aveugle, elle n’avait même pas la possibilité de se rendre compte par elle-même. Elle ne devait plus que ce fier à ses sens mais ils étaient bien trompeurs. Combien de fois s’était-elle laissée submergée par un délire, une illusion qui l’avait conduite à un désenchantement, un retour à la réalité qui la pétrissait d’une vive douleur. La souffrance était encore là, bien présente dans sa chair et son âme. Alors quand elle entendit la voix d’Edwige prononcer le prénom de Dimitri, elle perdit tous ces moyens. La chanteuse s’était résolue au fait qu’il n’était jamais revenu à bord après son assassinat et le naufrage. Elle était condamnée à une éternité de souffrance et de solitude dont elle ne serait jamais délivrée. Dimitri n’était pas pour elle et toutes ces fois où elle avait cru lui parler n’étaient que pur délire. Alors comment ne pas mettre les paroles de la jeune femme sur le compte d’une hallucination de plus ? Ambre aurait tant aimé que quelqu’un lui vienne en aide, qu’une personne soit là pour lui dire ce qui était vrai et ce qui était faux, départager la vérité du mensonge.
Je suis là moi.
La chanteuse eut un brusque sursaut intérieur lorsque la voix d’Amy résonna en elle. Voilà plusieurs semaines qu’elle ne l’avait pas entendue. Elle l’avait laissée en paix durant quelques temps après la découverte de l’île et la réception au manoir. Son retour la fit tout simplement frémir. « Non pas toi… » murmura l’aveugle pour elle-même. Puis la voix d’Edwige résonna une fois encore et ramena l’attention de la chanteuse sur le reste de l’assemblée, la tirant sans le vouloir des griffes d’Amy. Ambre acquiesça, bien piteuse d’avoir fait tomber son verre. Certes, elle était aveugle, mais elle ne voulait pas être considérée comme impotente. D’ordinaire, elle n’était pas une personne maladroite et les frères Darcy l’avaient suffisamment bien élevée pour qu’elle ne commette pas ce genre d’impair. La chanteuse vit le personnel du navire autour d’elle s’affairer à nettoyer la nappe et elle se confondit encore plus en excuses. Elle parlait sans vraiment rien dire, répétant simplement « désolée » pour ne pas entendre la voix d’Amy résonner dans sa tête. « Tout va bien Ambre ? Voulez vous que j’aille vous chercher de quoi vous substanter ? » Ambre sursauta à la manifestation de son ami Jack. Elle se sentait à fleur de peau et ne s’était pas attendue à ce qu’il vienne à elle. Allait-il lui parler de Dimitri ? Mais il n’en fit rien, ce qui la poussa d’autant plus à croire qu’il s’agissait là encore d’un mauvais tour de son esprit. Elle se sentit tout à coup toute tremblante mais elle s’exerça à ne rien laisser paraître. « Oui… je vais bien… Merci Jack mais… je n’ai pas très faim. » En effet, si Ambre était venue, c’était plus pour la compagnie de son ami que pour manger. La simple idée de mettre un aliment dans sa bouche lui était devenue tout bonnement insupportable. Elle devait se purifier… Jack se retira finalement et elle se retrouva seule sur sa chaise. Ramenant précipitamment ses mains sous la table, elle se mit à faire mauvais partie de sa serviette. Elle se sentait mal… nerveuse. Elle n’avait qu’une envie, c’était quitter cette table. Elle ne faisait même pas attention à l’agitation qui s’était levée suite à l’apparition de la Comtesse et d’Héloïse. Il fallait à tout prix qu’elle reprenne ses esprits et qu’elle fasse comme si de rien n’était. « A … Ambre … » La chanteuse sursauta, n’osant croire à ce qu’elle venait d’entendre. Elle connaissait cette voix, elle connaissait cet accent qu’elle avait cru entendre dans la salle des secrets. Non ! Elle délirait… elle délirait seulement. La gorge sèche, elle ne répondit rien, faisant profil bas afin que personne ne remarque son trouble, pourtant, il continua de parler. « Je … Je vou … voulais m’excuser pour ce qui s’est passé et … Bien, je ne sais pas ce que tu aimes manger … Enfin, je t’ai apporté de tout … J … Je voudrais te parler aussi ... Enfin, ailleurs, mais t’es pas obligé de vouloir eh juste …» Il s’adressait à elle dans leur langue maternelle de cette manière un peu mal assurée qu’il avait autrefois. L’aveugle se laissait envelopper par les souvenirs que lui procurait cette hallucination, si bien qu’elle finit par oublier le monde autour d’elle. Il n’y avait plus que lui… Dimitri. Elle sentait sa respiration s’accélérer au rythme effréné des battements de son cœur. Elle détourna lentement le visage vers lui quand elle le sentit s’accroupir à ses côtés. Le simple contact de sa main dans son dos lui procura des frissons jamais ressentis auparavant. Suave mirage… Emportée par la fièvre de ce contact qu’elle avait toujours espérée, elle avança une main tremblante vers Dimitri. Elle sentit bientôt le contact de son visage et lui caressa la joue. Tout cela lui semblait si réel qu’elle sentait les larmes lui monter aux yeux. « Je t’aime tellement… pourquoi ne peux-tu pas être réel ? » murmura-t-elle la voix étranglée de regrets, profitant néanmoins du bref moment où ils pouvaient être ensembles avant qu’il ne se retrouve à nouveau jeté dans les ténèbres. « Tu me manques. »

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ADMIN SADIQUE · 16/07/2011

Une dernière escale.

Arthur n’était pas là, tout comme le Capitaine, ce qui désolée Georgiana qui ne pourrait pas parfaire son plan. Elle ne comprenait pas et avait tout prévu en ce sens, si bien qu’une seule de ses victimes était présente. L’ancienne couturière au regard sombre ne cessait de pester intérieurement contre cela. En plus, elle devait faire semblant de sourire et de se montrer aimable avec une pimbêche, qui au fond devait rire d’elle. Georgiana les maudissait tous. Elle détestait sa peine et haïssait leur bonheur, c’était égoïste, mais elle préférait que tous soient malheureux et aient perdus quelqu’un, plutôt qu’elle seule. La brune le savait, jamais elle ne se remettrait de la mort de Joseph, cette perte était bien trop douloureuse pour qu’elle puisse s’en remettre un jour. Si elle ne s’était pas lancée dans une telle aventure, elle aurait fuis ce banquet et ses voisins bien trop embêtants. Faire semblant, encore et toujours. Elle devait faire ça pour s’en sortir et nuire à ses ennemis. Bientôt, arriva à leur table une jeune fille de troisième classe, Noah, que Jack avait invité à se joindre à eux. Par contre, Georgiana commençait à de moins en moins supporter son odieuse voisine, qui semblait vouloir se montrer désagréable avec tout le monde dans cette pièce. D’ailleurs à sa question, elle répondit par l’affirmative, ne jouant nullement les modestes.

« Eh bien, vous avez là une grande rivale, Ambre est aimée de tous à bord de ce navire et ce qui est admirable, c’est qu’elle sait se montrer modeste, face à son talent. » Disait-elle tout en envoyant à Edwige, une petite remarque piquante.

Autant ne pas se montrer agréable et de jouer finement l’hostilité. D’ailleurs, une autre langue de vipère entra dans le jeu, ce n’était autre que la Comtesse qui s’en prit donc à Edwige. Georgiana ne put s’empêcher de rire ouvertement face à la remarque de la vieille dame. Ensuite, elle prit son verre de vin et commença à boire une petite gorgée, tout en écoutant la réponse de la peste.

« Je crois que la Comtesse n’a pas tort, après tout nous vivons toujours en 1912 ici, il faut savoir vivre avec son temps et ne pas courir après, même si je suis sûre que vous avez eu une vie très intéressante. Ici, nous sommes presque tous morts bien avant vous ! » Ne put s’empêcher d’envoyer comme pique Georgiana. Au vu de la robe que portait la jeune femme, la mode avait dû beaucoup évoluer, cela n’empêchait pas la couturière d’admirait la mode des années 1910, qui avaient évolué et permettait bien plus de liberté à la femme. Cependant, malgré une soirée quelque peu mouvementée, Georgiana remarqua au bout de quelques temps, que quelque chose d’anormal commençait à se dérouler. Sa tête lui faisait petit à petit de plus en plus mal, ce qui était étrange, elle n’était jamais sujette aux migraines. La troisième classe regarda autour d’elle, la Comtesse hallucinait sur des sois disant enfants et à sa plus grande horreur, Jack se trouvait déjà au sol. Georgiana se leva bruyamment, renversant en arrière son fauteuil et se tenant la tête. Mon Dieu que se passait-il encore ? Son regard se leva vers la cuisinière, Lynn Everdeen et tout en chancelant de douleur, elle s’approcha d’elle.

« Qu’avez-vous fait ? Qu’est-ce que vous avez mis dans cette nourriture ? » Hurlait-elle en lui serrant le bras, tandis que Lynn suffoquait. « Dites-mois ! » Insista-t-elle tout en la secouant comme un prunier, folle de colère en voyant cette nouvelle catastrophe.

When You Tell Me That You Love Me
Feat. Westlife

Que la comtesse se surprenait de trouver l’un de ses enfants près de Marie-Jeanne, Dimitri Lefebvre ne l’entendit point. La réalité se fut complètement effacée à son regard, à sa conscience. Même une Georgiana complètement hors d’elle envers Lynn ne le faisait nullement réagir. Pourtant, sa voisine de table venait pratiquement de se faire brusquer et le jeune homme en reçut le contrecoup dans le dos. Il tourna bien légèrement le regard, mais son souffle devient court. Ceci n’avait plus d’importance.

Son cœur battait … Battait plus fort, aussi fort que lors de son vivant même on pourrait dire. Comme il l’avait sentit frissonner de son touché, le jeune homme ressentit une douce caresse et ses muscles se contractèrent gentiment … Ses douces mains – elles ne pouvaient pas faire de mal à quiconque – se posèrent en son visage. Dimitri ferma les yeux en sécurité et maintenant à égalité avec Ambre.

Les sons lui venaient de manière étrange sans la vue, il tanguait sur ses genoux aussi. Elle l’aimait … Elle l’aimait ! Dimitri ouvrit à nouveau et subitement les yeux un large sourire aux lèvres … Il allait pleurer pour sûr, pleurer de joie. Il voulait la prendre dans ses bras, la faire tournoyer dans les airs et disparaître avec elle de ce monde de fous. Mais …

- Qu … Heh ...

Son cœur se serra affreusement. Il se sentit défaillir, mourir peu à peu … Jack le lui avait dit évidemment, mais … Non, Dimitri n’y croyait pas. Ambre pensait qu’il n’existait pas ! Pourquoi ? Pourquoi … Sa respiration s’arrêta. Il ne voulait plus ni ne pouvait plus respirer. Il ne souhaita plus bouger. Le monde pouvait s’effondrer qu’il resterait là à mourir emportant son stupide cadavre avec lui. Il restait là à l’observer, celle qui faisait frémir tout son corps, son esprit et son cœur depuis un an. Non ! Depuis bien plus longtemps encore. Il le savait tellement.

- Ambre … Non … Je … Je suis là. Jack me l’a dit que … Mais je suis là ! Je … Je t …

Sa bouche tremblait en disant ses mots. Il se refusait de pleurer … De rejeter des larmes, car il l’aimait. C’était trop lui demander que de s’éloigner. Cela lui faisait mal, lui fit mal de le faire même après ces étranges mots prononcés dans cette salle tout aussi étrange. Il se sentait gêné, stupide. Il était un véritable idiot en ce sens. Son cœur se battait avec son esprit … Il remportait peu à peu la partie, car on voyait le corps du jeune homme se rapprocher de plus en plus d’Ambre jusqu’au point où il enlaça de ses bras protecteurs la jeune femme et …

En une dernière fraction de seconde qui sembla durer une éternité, ses lèvres rencontrèrent ses jumelles. Doucement, elles se lièrent toutes deux agréablement et respectueusement. « Garde ceci pour elle » résonnait alors ces termes dans son esprit alors qu’il ne pouvait plus se rappeler où et comment il entendit ces paroles. Ce parfum, ce goût délicieux restait indescriptible. Ne se rappelant point sa volatilité, il savait que c’était bien mieux que toutes celles rencontrées avant. Oui … C’était suave, discret et parfait. Surtout parfait. Son cœur battait, battait, il avait chaud et ressentait la fièvre … Mais il ne voulait pas que cela s’arrête. Il se sentait bien. Il ne s’était jamais aussi bien sentit.

Soudainement, il vit Ambre jeune – elle ne devait pas avoir plus de neuf ans - courir avec lui … On courrait tous deux pour échapper à des gens. Ils les rattrapèrent vite malheureusement et tentèrent de les capturer violemment en leur faisant mal. L’un des deux hommes, car ils étaient deux, s’en pris à Ambre et le jeune homme vit son plus jeune être écrabouiller son violon sur ce dernier.

De ses yeux fermés, Dimitri se mit à rejeter des larmes malgré tout, malgré ce baiser, ce bien-être. Il rejetait des larmes pour le mal de ses hommes envers eux, envers Ambre.

La vengeance est un plat qui se mange à vif.

Avant de se mettre à table, la veuve noire était en compagnie de Nayah et de Marcus Cream, ce dernier était venu à leur rencontre, sûrement pour ennuyer sa chère amie Scarlett. La veuve noire écoute Nayah lui évoquer à nouveau les aventures de l’homme, durant le réveillon du nouvel an. La première classe ne put s’empêcher d’éclater de rire, à l’entente de cette histoire qu’elle connaissait déjà. Avant qu’elle ne fasse une nouvelle remarque, Marcus s’empressa de lui proposer une séance privée d’effeuillage. A nouveau Scarlett lui rit au nez et elle jeta un regard complice à Nayah.

« Vous savez Marcus, je ne fréquente par n’importe qui et vous faites partis de cette case. Maintenant pardonnez-moi je pars en quête de champagne et d’amuse-bouche. » Disait-elle tout en partant pour commettre ses méfaits.

Scarlett avait empoisonné la plupart des plats et pratiquement tous les passagers avaient pu goûter à sa petite mixture. Bientôt, ils mourraient tous dans d’atroce souffrance. Une seule coupable serait alors désigner : Lynn Everdeen, celle qui l’avait tué durant la soirée d’Halloween. La belle veuve noire se trouvait désormais à table entourée d’un petit groupe, décidément elle aimait cette soirée et même si elle finirait touchée par son poison, ça elle en était sûre et certaine, finalement, elle arriverait jusqu’au bout et ferait accuser cette maudite cuisinière. La première classe dégustée des raisons, tout en écoutant les personnes autour d’elle. Sur la scène, un jeune homme était en train de jouer des airs de Vivaldi, c’était tout simplement divin. Scarlett aimait les arts et ce jeune homme était particulièrement doué. D’après ce qu’elle entendu, il se nommait Mark Mildown. La veuve noire appréciait beaucoup la musique et elle était bien contente d’avoir le loisir d’écouter ce jeune homme. L’homme était tellement doué que Nayah lui fit elle aussi la remarque à propos de ce jeune homme. Au loin un couple de troisième classe semblait se disputer, d’ailleurs leurs paroles étaient violentes. Scarlett ne put s’empêcher de rire, pour une fois qu’elle n’avait pas mis son nez dans cette histoire. Nora Vendel répondit alors à son salut. Cette jeune femme, Scarlett ne pouvait pas dire qu’elle l’appréciait, mais elle lui faisait un bon effet.

« Alors dites-nous, vous qui travaillez au bain turc, vous devez savoir tous les secrets de nos passagers ? » Demandait-elle sur un ton malicieux. « D’ailleurs, je me souviens de cette affreuse histoire de meurtre, la victime était Elisabeth Cavendish, vous vous en souvenez ? » Demanda la veuve noire tout en envoyant un sourire en coin à Marcus.

Scarlett voulait l’ennuyer et autant le faire jusqu’au bout. Marcus était mal tombé avec elle et la brune n’était pas prête de le lâcher, surtout alors qu’elle connaissait bon nombre de choses qui pouvait le mettre dans une situation délicate. La soirée aurait pu continuer sur la même lancée si au bout d’un moment, la veuve noire n’avait pas commencé à voir sa vue diminuer. Mrs Hamilton plissa de plus en plus les yeux pour pouvoir voir, jusqu’à ce que tout ne fût que ténèbres.

« Nayah, que se passe-t-il je ne vois plus rien ? » Demanda Scarlett assez inquiète de son état. Son poison ne faisait pas ça, c’était impossible, cela devait être autre chose, mais quoi ?

La soif de vengeance s'était faite ressentir.
J'en éprouvais un besoin presque vital comme celui de respirer, de me nourrir et de dormir. Sans que je ne m'en aperçoive, j'avais changé bien plus que je ne me l'étais imaginée. Mon amitié avec Scarlett devait sans doute y être pour quelque chose. Nous étions devenues des amies par la force des événements, parce qu'au final, malgré nos caractères opposes, nous avions le même entourage familial sur le bateau. Un mari trop envahissant que l'on cherchait à tout prix à éliminer. Bien qu'au début de notre fréquentation, j'avais eu des craintes, des doutes, des préjugés idiots, j'avais fini par apprendre à connaître la belle Première Classe et une alliance s'était formée entre nous. Et par la suite, nous étions devenues bien plus: des amies. Désormais, j'avais au fond de moi cette certitude que je pouvais lui faire entièrement confiance, qu'elle ne me trahirait pas. Et son besoin d'éliminer ses ennemis s'étaient ancrés au fond de moi. Notre cible était Lynn. Et la vengeance mise en place allait être grandiose. Sa déchéance serait telle que plus jamais elle ne cuisinerait à nouveau. De même, avant de la tuer, nous projetions de la torturer encore un peu histoire de lui faire regretter son coup porté à l'épouse Hamilton. Alors, nous avions mis notre plan à exécution. Et tout avait fonctionné à merveille. J'étais tellement plongée dans mon besoin de voir Lynn discréditée que je n'avais même pas songé, un seul instant, aux innocents qui goûteraient aux plats empoisonnés par mon ami. À vrai dire, le besoin de vengeance était tel que je m'en moquais éperdument. Après tout, parmi les personnes présentes, je doutais fort qu'il y en ait qui puisse me venir en aide en cas de besoin. Remarque, il était même obligé que des personnes comme Georgiana ne viendraient jamais. Malgré ses excuses prononcées lors du débarquement, je doutais fort qu'elle viendrait à ma rescousse. Et puis, j'espérais la voir mourir ce soir là, je serais alors vengée de son accès de violence contre moi.

C'était œil pour œil, dent pour dent.

Une nouvelle personne fit son entrée en proclamant un fort "bonsoir" et je vis alors débarquer Héloise. Je lui fis un signe de tête tandis que j'étais plongée dans ma conversation avec Scarlett qui venait de s'adresser à Nora. La jeune masseuse était là et je n'avais pas eu le loisir de discuter un peu plus avec elle depuis notre dernière entrevue. Seul le clin d'œil complice de Scarlett m'apportait du réconfort face aux paroles énigmatiques qu'elle venait de prononcer. À la fin du repas, je me promettais alors de la questionner à ce sujet concernant ce qui avait pu se passer un beau jour dans ces bains turcs. Je bus alors une gorgée de champagne contemplant mon assiette vide, j'avais faim mais pourtant je ne me levais pas pour vers le buffet et me servir. Après tout, les mets étaient empoisonnés, du moins beaucoup d'entre eux. Mais pour faire taire tout soupçon, je n'avais pas suivi Scarlett lorsqu'elle avait fait son œuvre tel le Petit Poucet cherchant à retrouver son chemin.

Je sursautais quand j'entendis soudain des éclats de voix ou du moins la voix d'Heloise, claire et froide qui s'adressait à Jack se trouvant non loin d'elle. Si je comprenais ses paroles, en revanche, je compris moins le geste de son ancien compagnon qui l'entartra d'un épais gâteau. La situation en était presque comique tant le visage d'Heloise était à ce moment là ridicule. C'était pourtant mon amie et j'étais désolée pour elle mais nous avions une mission ce soir avec Scarlett et ce n'était pas le moment de faillir à mon devoir. Pourtant, j'étais loin de me douter que dans les secondes qui allaient suivre, tout partirait en catastrophe.

Ce fut d'abord Georgiana qui se leva d'un bond, semblant être mal en point et accusant Lynn de l'avoir empoisonné. Je me penchais vers Scarlett afin de lui glisser un regard complice mais mon amie semblait aussi ennuyée. Et pour cause! Elle ne voyait plus visiblement comme si elle devenait aveugle. Qu'est ce que cela voulait dire? Scarlett n'avait pourtant pas pris de mets empoisonnés surtout qu'elle les avait aspergé elle même. Cela ne pouvait signifier qu'une chose: les mets étaient déjà empoisonnés. Alors je me levais d'un bond, une haine m'envahissant suivi d'une rage folle, je me mis soudain à hurler à l'encontre de Lynn qui était aller voir Jack mal en point également :

" Tout est de votre faute Lynn. A noel, vous nous avez retourné l'estomac. Et maintenant, vous nous rendez aveugles et mal en point!? " disais je en pointant du doigt Georgiana et Scarlett. Je voyais autour de moi que d'autres passagers se sentaient mal. Enfin tous, non. Il y avait cette aveugle qui se faisait embrasser par cet homme que j'avais vu ivre dans le manoir. Rien ne semblait les perturber, ils n'avaient pas levé la tête vers les cris résonnant de ma bouche. Parce que oui je faisais du bruit et même si Scarlett était aveugle ce soir, je n'échouerais pas. Alors, je reculais sans ménagement faisait tirer la chaise sur le parquet et je m'exclamais à nouveau:

" Cette femme veut notre mort!! Nous devons en tirer les conséquences! " Je me penchais alors vers les deux amoureux et me mettais à hurler : " Vous m'écoutez un peu !? Enfin, un peu de tenue tout de même! "

Ce fut à cet instant là que mon regard croisa celui de Marcus par le fait de tout hasard à vrai dire. Mais j'en fus interdite, et les mots dont j'avais voulu sortir de ma bouche restèrent coincés. J'étais là, debout, le doigt levé, la bouche ouverte et mes yeux se lovaient dans ceux du Troisième Classe. Mon dieu... Mais qu'est ce qu'il était beau. Alors que j'avais les sourcils froncés, mon visage se dérida soudain et un léger sourire vague apparut sur mon visage tandis que je me mis à rire à la limite d'un gloussement digne d'une poule. Me mordillant les lèvres, je baissais mon doigt et me mis à tortiller mes mains comme si j'étais stressée. J'avais chaud soudain, mais je me sentais bien, envahie d'une délicate chaleur ô combien agréable.
Lentement, je me rassis sans cesser de dévisager le beau Marcus qui ce soir irradiait de mille feux. Je me mis à rougir, visiblement gênée. J'aurais pu me perdre dans la contemplation de ses beaux yeux. Je crois que bien que ce soir....

Il était la plus belle chose que j'avais jamais croisé sur terre.
La pièce qui était emplie de monde semblait être vide pour moi, il n'y avait que lui, lui qui faisait battre mon cœur, lui qui me faisait rougir, lui qui me donnait envie d'aller au delà de mes rêves.

À peine assise, voilà que je me relevais à nouveau et d'un pas gracieux, je me dirigeais vers lui d'un sourire léger et je pris sa main le tirant vers moi. Il ne me résista pas longtemps car je le sentis venir à moi. Et je me mis à rire tout en ajoutant:

" Venez danser avec moi Marcus. "

Une fois sur la piste de danse, je me collais à lui posant ma jour sur son torse. Nous étions enlacés et je me sentais sur un petit nuage. J'en avais oublié le lieu, j'en avais oublié le temps, j'en avais oublié les passagers qui mouraient autour de nous. Seul le violon de Mark Mildown nous accompagnait et je me sentais porter par la douce mélodie. Si une de mes mains se trouvaient dans le haut du dos de mon compagnon, mon autre main s'était posée sur son autre omoplate. Du bout de mon doigt, je dessinais des ronds, des cœurs. J'étais si bien que je ne souhaitais pas que cela s'arrête. À vrai dire, je ne faisais plus attention à rien, il n'y avait que Marcus et je ne m'étais même pas aperçue que la musique s'était arrêtée parce qu'elle continuait à résonner dans ma tête. Ma joue était toujours lovée contre lui et je relevais la tête afin de le regarder d'un doux sourire et me mis à lui murmurer:

" Mon cœur ne cesse de battre pour vous Marcus, je ne peux pas vivre loin de vous. " Lui disais je dans un souffle inquiet, dans un souffle d'amour.

J'avais suivi Jack, il ne semblait pas être en état de me répondre tellement il semblait mal en point. Pourtant, je n'avais rien mis de tel dans les aliments qui agisse de la sorte et si rapidement. Je me demandais ce qui avait bien pu l'empoisonner de la sorte. C'est alors que je repensais aux faits et gestes de Scarlett. Sans doute qu'elle s'était amusé à agir dans mon dos pour me faire porter plus pleinement le chapeau, simplement pour se venger de ce qui s'était produit au manoir sur l'île, il y a quelques mois de ça. J'avais été étonné de ne pas la voir à Noël, mais il faut bien dire qu'elle n'aime pas les choses trop joyeuses, Noël ne devait pas faire partie des fêtes et évènements qu'elle aimait. Je devais donc préparer une défense pour qu'on ne m'accuse pas à tord ou à raison d'ailleurs. Mais dans un premier temps je pensais surtout au pauvre Jack qui n'avait rien demandé. La première a venir me voir fut une troisième classe que je ne connaissais pas bien, juste de nom, il me semblait qu'elle s'appelait Georgiana, mais je n'en étais pas certaine. Elle commençait à suffoquer, alors que je sentais moi aussi que ma respiration se faisait plus lente, que je commençais également à manquer d'air.

" Mais pourquoi aurais-je mis des choses dans la nourriture ?... Ne voyez vous ... pas ... que l'on me tends un piège ... "

Ma respiration se faisait de moins en moins bien, je sentais que je commençais à partir, à suffoquer et que bientôt, je ne pourrais plus respirer comme la troisième classe qui m'avait pris le bras. Mon souffle était de plus en plus court, ça n'allait pas, je devais avoir pris quelques choses qui n'était pas bon.

" Je ne sais pas qui à fait le coup mais ... je suis en train de suffoquer mademoiselle ... vraiment ... Vous pensez que je me serais moi-même empoisonnée de la ... sorte ? "

Je ne savais pas qui elle était mais elle repartit aussitôt en direction du jardin, comme si ce que j'avais à lui dire n'avait guère d'importance. Elle était déjà repartie mais je n'avais plus la force de regarder en arrière, mon souffle se faisait de plus en plus court, comme si mes poumons n'arrivaient plus à se remplir.

F · 12/07/2011

Un banquet de mets ruisselants

Le jardin exotique
1er février 1914

Tout le monde semble être à l'agonie dans ce repas, c'est fou. Beaucoup ne donnent plus signe de vie, il semblerait que les poisons de Lynn & de Scarlett face des miracles, si l'on peut dire ainsi. Mais avant de parler des personnes qui sont pour ainsi dire mortes, ou sur le point de l'être parlons des amoureux qui ne le sont pas vraiment. Ambre et Dimitri étaient véritablement marrants à observer. Ils semblent avoir du mal à y croire, pourtant, ils sont bien là, tout les deux réunis, et plus rien ne va compter, comme s'ils étaient seulement tous les deux dans cette pièce. Pour Nayah et Marcus, le spectacle aussi en vaut la chandelle. Si Nayah semble éprise par Marcus, le filtre d'amour semble agir plus bizarrement sur lui, comme s'il révélait véritablement ces sentiments. Il n'a pas dit un mot, mais nul doute que s'il avait parlé, il y aurait eu de grandes chances qu'il appelle Nayah, par le doux prénom de Pernelle. La suite risque d'être drôle à suivre.

Pour les autres, c'est la soupe à la grimace. Georgiana est l'une des premières à montrer des signes de faiblesse, elle commence à suffoquer, son souffle se fait court. Bientôt, elle ne pourra plus respirer. En ce qui concerne Scarlett, elle ne voit déjà plus rien mais très prochainement, elle ne se rendra plus compte de rien, comme si elle s'était évaporé dans ce monde, la tête dans sa nourriture, morte. Le sort de Lynn semble aller dans la même direction que les deux autres. Elle suffoque, doucement mais sûrement, elle éprouve déjà des difficulté à parler, le début de la fin. En ce qui concerne les autres, leur état s'empire de plus en plus, ils sont aux bords de la mort. Les nauséeux commencent à cracher plus que le contenu de leur estomac, les suffocants n'auront bientôt plus d'air dans les poumons pour respirer. Pour les autres, leur vision se trouble, bientôt ils ne verront plus rien, tombants raides morts sur le sol ou sur leur transat.

Informations : Pour ce dernier tour, vous avez jusqu'au 10 avril pour répondre. Amusez-vous bien, et bonne dégustation. Que le sort puisse vous être favorable !

♦ EVENT n°12 ▬ Un banquet de mets ruisselants - Page 2 Tumblr_my7s38F7p21t24bcso1_500

Les jardins exotiques avaient toujours été l’un des lieux préférés d’Alexandre. Mon petit frère aimait s’y rendre pour se reposer et pour rêvasser. Souvent, je venais le rejoindre et nous jouons tels des enfants autour des tables et des passagers exaspérés de notre comportement enfantin. Le décor avait toujours été enchanteur et témoin de nombreuses aventures en terre encore inexplorées où vivaient peut-être des tribus aborigènes. Je n’étais plus revenu entre ces murs depuis mon retour sur le Titanic…

Les corridors du Titanic étaient déserts et j’errais telle une ombre sur les différents ponts du navire. Depuis ce qui s’était passé dans la salle des secrets, je ne savais plus quoi penser et je me sentais perdue. Ce soir, je recherchais une distraction quelconque et commençais à être contrarié de ne rencontrer personne avec qui faire la conversation. Mes pas me conduisirent sur le pont A. Ce corridor n’était pas aussi calme que je l’aurais cru et j’entendis le murmure des voix plus loin, près des jardins exotiques. Ce pouvait-il qu’il y ait une réception à laquelle je n’avais pas été invité? Voulant en avoir le cœur net, je me dirigeai vers les portes du jardin et tendis l’oreille pour écouter les voix de l’autre côté de celle-ci. Il devait effectivement y avoir une réception, mais il y régnait une cacophonie déstabilisante. Certaines voix étaient plus élevées que les autres, il y avait des rires, des pleurs, des lamentations. Qu’elle mauvaise surprise avait, encore une fois, réservé le Titanic à ses passagers? Devais-je me réjouir de ne point avoir été convié à cette réception alors? Voyons Pernelle, il ne faut pas juger d’une situation que par les sons que nos oreilles croient comprendre. Je devais voir par moi-même ce qui se passait de l’autre côté de ces portes. La curiosité était un vilain défaut donc je me régalais. Poussant les portes d’un seul geste, bien que les jardins exotiques fussent en proie d’une terrible malédiction, mes yeux se portèrent directement vers lui comme s’il était seul en ces lieux.

Seul…non, Marcus n’était pas seul. Une jeune femme que je reconnus immédiatement comme étant Nayah, cette jeune femme que j’avais considéré comme une amie chère à mon cœur, se blottissait contre le torse de mon aimé. Devais-je être surprise de cela? Je connaissais la nature de Marcus à présent et il m’avait dit qu’avant moi il y en avait eu d’autres…Néanmoins, l’espoir que le meurtrier puisse un jour m’aimer, me considérer comme la seule et unique femme de sa vie ne m’avait jamais abandonnée. Surtout, peu de temps après ce qui s’était passé entre nous, je n’aurais jamais imaginé le surprendre avec une autre…une autre qui de plus, était mon amie.

Il m’est totalement impossible de mettre des mots sur les émotions qui se succédaient et formaient à présent une boule compacte dans ma gorge, rendant ma respiration de plus en plus saccadée et qui faisait trembler mon corps telle une feuille. Étais-ce le chagrin, la colère, la haine? Je ne saurais dire, mais le spectacle auquel j’assistais ne me laissait pas insensible. Les gens mourraient dans d’atroces souffrances entre les murs du jardin, mais seuls ces deux êtres attiraient mon attention. Quelle sorte de monstre insensible à la détresse humaine étais-je devenu par amour pour Marcus?

J’assistais ainsi à ce qui semblait être une danse entre deux jeunes amoureux et j’entendis même les paroles de Nayah lorsque celle déclara son amour à Marcus tant mon attention était sur eux. Ce fut le sourire que l’homme de mes rêves lui envoya qui me blessa. Alors qu’ils tournaient, dansant tel deux nouveaux mariés, je vis la manière dont Marcus regardait Nayah et si ce dernier sembla lever les yeux dans ma direction, jamais il ne me vit. Je n’existais plus pour lui, comme je n’avais jamais réellement existé. L’amour que je lisais dans le regard du jeune homme semblait le plus doux, le plus sincère et le plus pur. Il était tout ce que j’avais souhaité pour ma propre personne et bien que je sache que l’amour de Marcus s’était toujours terminé en bain de sang, j’avais la désagréable sensation qu’il ne voulait pas faire souffrir Nayah. Mes yeux se remplirent de larmes comme ils le faisaient toujours lorsque Marcus était le sujet de mes souffrances, mais je les retins, ne souhaitant pas pleurer. Le jeune homme s’était joué de moi une fois de plus et si Nayah était dans le coup, je ne souhaitais pas réagir exactement comme ils l’avaient espéré…Je ne leur ferais certainement pas cette joie-là. Je voulais m’enfouir en courant, tourner les talons, détruire tout sur mon passage telle une tornade de furie et de tristesse, mais une partie de moi devait aimer souffrir puisque je restais là, devant les portes des jardins exotiques, sans bouger telle une statue, fixant mon rêve se détruire de plus en plus à chaque gloussement de Nayah…

Un banquet de mets ruisselants

Personne ne nous croirait si on allait raconter tout ce qui nous arrive. Ça nous prenait tous la tête. Des disputes par ici, des pleurs par là. Heureusement il y avait de l'amour et de l'amitié dans l'air parfois. On ne pouvait s'attendre à rien. Demain peut-être que nous allons tous vraiment mourir, ou peut-être que nous vivrons pour l'éternité dans cet endroit. En tout cas, la vie après la mort nous préparait beaucoup de surprises. Pour moi, tout était une routine, je faisais la même chose depuis le naufrage. Puis je finissais pas en avoir marre de tout ça.
J'étais partis voir Georgiana sur l'île, avec qui j'ai parlé pendant longtemps. Il fallait qu'elle sache que je suis là, qu'elle ne pouvait pas m'oublier comme ça. Je repartis sur le bateau pour me reposer un peu. Dans ma cabine, je discutais tranquillement avec mon colocataire Roderick. Au moins, quelqu'un en qui je pouvais avoir confiance, contrairement à certains. Je ne savais pas quoi faire. Puis une annonce se fit entendre, un banquet allait avoir lieu sur au jardin exotique, chez les premières classes. Je restais méfiant à l'égard de cet évènement. J'étais vraiment fatigué, et je m'assoupis pendant un très long moment apparemment. Je me réveillais et m'aperçu que j'étais en retard pour le banquet. Je m'étais décidé à y aller pour changer un peu d'habitude. En plus, ça permettait d'avoir un petit moment conviviale entre nous, et oublier nos malheurs. Je me préparais en vitesse, juste un costume avec un petit noeud de papillon. Je partis donc pour le pont A. Roderick ne voulait pas m'accompagner, je pensais qu'il avait l'air vraiment déprimé et voulait être seul. Je respectais sa décision.
J'eu du mal à me rendre sur place, disons que je m'étais un peu perdu. Et puis je n'étais jamais venu sur le pont A, donc il a fallu ouvrir quasiment toutes les portes pour sortir et trouver le jardin. Arrivé là-bas, je pris mon souffle. J'avais fais une entrée assez fracassante, et avais lancé : "Bonj-" choqué, je ne pouvais pas finir ma phrase. Que s'était-il passé ? Il y avait pas mal de personnes déjà présentes, même Georgie était là, mais apparemment, seulement quelques uns étaient par terre. Je suis arrivé au mauvais moment, ou plutôt je devrais dire que j'ai eu de la chance d'être arrivé en retard. Je courais vers Georgiana qui ne se sentait pas bien. "Georgiana ! Ça va ? Qu'est-ce qu'il se passe ?" Je la regardais dans les yeux, la pris dans mes bras. J'étais paniqué, ne sachant pas quoi faire. Je regardais autour de moi, les autres étaient dans un état critique. Je le savais que ce n'était pas une très bonne idée d'y aller. Purée mais tout ce qu'on demande c'est d'être en paix ! J'étais en colère, vraiment.

mocking jay.

- Mais c’est une robe de 1912. Êtes-vous aveugle ? Je ne vous ferez pas l’horreur de montrer une tenue du futur, vous en mourrez.

Avait rétorqué Edwige du tact au tact envers Georgiana. Son sourire s’étiola bien rapidement, néanmoins, pour plutôt observer sa voisine de table appuyer les mains contre son front. Elle roula des yeux au ciel. Ces pauvres ères ne s’habitueraient jamais à la bonne nourriture. Que c’était pitoyable. Alors que Georgiana allait s’en prendre à la cuisinière du bord, Edwige posa son regard en cette direction sans avoir vraiment l’envie de se mêler de tout cela. Après tout, que Lynn Everdeen se faisait disputer cela enivrait complètement notre jeune femme. Tout près, ce bâtard embrassait Ambre.

- Ewww …

Ne put pas s’empêcher de réagir Edwige à la monstruosité de ceci. Certes, elle n’allait certainement pas aider la jeune femme à se tirer des bras graisseux, pauvres et rustres de cet imbécile. C’était plutôt amusant à observer en fait … Cette arriviste dans l’art du spectacle. À l’inverse, elle ne remarqua presque pas Nayah en compagnie de Marcus comme si ce fut un couple plus « normal » que celui de Dimitri et d’Ambre. Et pour cause, son attention fut plutôt dirigée vers son propre corps. Elle soupira pour se frustrer d’une subite démangeaison aux fesses. La jeune femme tâcha de faire passer le tout en se frottant discrètement sur la chaise, mais rien n’y fit réellement.

- Et zut … Je suis damnée.

Pesta-elle dans un murmure pour que personne ne l’entende. Rejetant de frustration la serviette sur la table, Edwige Wheeler se leva tout en repoussant la chaise. Elle devait aller à la salle-de-bain pour probablement enlever un petit fil de sa robe … Mais c’était de la soie de première qualité. Ah ! Elle n’avait vraiment pas de chance ! Aussitôt la jeune femme, dans toute sa splendeur, se dirigea vers la sortie, mais tomba sur Lynn et … Ah ! Jack était au sol inconscient !!!

- Ahhhh ! Quelqu’un … Il est mort !!!

Cria-t-elle dans un réflexe de peur. Son cœur sembla s’être alors arrêté de battre, mais malgré tout, ses poumons respiraient plusieurs coups, trop en tout aussi peu de seconde. Énervée par la scène horrible qui se passait sous ses yeux, Edwige ne se rendit pas compte se gratter les fesses en public. Oui, ses démangeaisons semblaient augmenter … Augmenter … Était-elle allergique à un mets quelconque ? Edwige aurait put s’en prendre à Lynn Everdeen et se satisfaire même de sa suffocation. Haha ! Néanmoins, la jeune femme était en état de choc … La dernière fois qu’elle était sur le Titanic des gens sont morts. Et là … Là, il venait d’en avoir un autre.

- Monsieur !

Arracha-t-elle pratiquement le bras de Mark Hodkins ne se souciant de rien d’autre. Elle avait besoin d’une source de réconfort, de quelque chose. Edwige sentit ses jambes la lâcher pour se laisser aller au sol où elle laissa aller la main de l’homme bien à contrecœur par la distance les séparant. Son corps tremblait et elle tentait un regard vers Jack.

- Est-ce … Est-ce qu … i … l est mort ?

Bégaya-t-elle les démangeaisons se faisaient maintenant largement sentir. C’était comme si le bas de son corps était en feu. Elle ne bougeait pas laissant ceci l’attaquer … Elle les laissait l’avoir.

Il se sentait affreusement mal. Ses muscles le brûlaient tout comme ses entrailles. Que lui arrivait-il? Jack ne comprenait pas une telle faiblesse soudain. Il croyait être sorti du jardin exotique mais en réalité il s'y trouvait toujours: il n'en était jamais sorti. Tout tanguait autour de lui, les murs se déformaient. Clignant des yeux, le troisième classe se les frottait en essayant de se tenir debout. Il croyait être debout mais en réalité, il était assis contre le mur et respirait bruyamment. Il vit Lynn arriver et ne la reconnut que par le son de sa voix car son visage était floue, s'entourait d'ombre sans qu'il comprenne ce qu'il se passait. Il tenta de bredouiller faiblement:

" Je ne sais ... Pas ce qu'il... M'arrive... J'ai.. Mal " réussit-il à balbutier au prix d'un grand effort quasi surhumain.

Et puis soudain, il entendit comme une sorte de claquement dans son cerveau. Ce fut une sensation étrange. Il vit la scène basculer sur le côté sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit. Le troisième classe avait l'impression que le monde qu'il voyait, venait de s'incliner en biais.
Mais en réalité, c'était tout à fait autre chose.
C'était lui qui venait de basculer mais il ne le comprenait pas de cette manière. Pas encore.
Il vit Lynn se pencher un peu plus et lui parler encore un peu. Il voulut lui répondre mais aucun mot ne sortait de sa bouche. Il ne sentait pas ses lèvres s'ouvrir, il ne sentait pas sa mâchoire se contracter, il ne sentait rien. Il était "figé" alors qu'en réalité ce que Lynn pourrait voir, c'était un homme étendu par terre qui le bougeait plus, dont le corps se refroidissait petit à petit dont les yeux vitreux fixaient un point. Or, Jack était vivant et il avait beau parlé, hurlé, bouger les bras et les jambes, tout ceci se passait dans son inconscient. Il était victime du mélange de poison qui avait "endormi" tous les muscles de son corps.
Jack avait l'apparence d'un homme mort.
Mais il était vivant.
Il le compris quand il vit arriver la douce Edwige qui s'approcha et qui commença à balbutier qu'il était mort.

Il eut envie de hurler en lui indiquant que ce n'était pas le cas mais aucun son ne sortait de sa bouche, aucun souffle d'air ne sortait de sa bouche. Il avait l'aspect d'un cadavre.
Il vit les pas d'Edwige s'éloigner pour parler à Mark tandis que Lynn répondait aux accusations de Nayah quand au possible empoisonnement des plats. Il fut surpris d'apprendre cela. Venait-il de goûter un plat empoisonné?

Il se remit à hurler pour faire réagir quelqu'un mais seul lui même pouvait s'entendre. Jusqu'à quand serait-il dans cet état?

J'étais blottie contre Marcus et dans ces bras, je m'y sentais tellement bien. À croire que nous étions fait l'un pour l'autre. Je n'en savais rien. Ce soir, j'oubliais tout. Ce soir, j'aimais l'homme quel se tenait en face de moi. Il était magnifique et au fur et à mesure que je le contemplais, je remarquais tous ces points communs qu'il avait avec mon regretté Camille. C'était l'amour de ma vie, je l'avais aimé depuis tant d'années. Maintenant, je voyais que Marcus lui ressemblait beaucoup. Un sourire se dessina sur mes lèvres. J'étais heureuse et je lui en fis part quand je me lançais également dans une déclaration d'amour enflammée. J'aimais Marcus, mon cœur battait furieusement pour lui, empoisonnant
tous mes sens. Je ne vivais que pour lui. C'était étrange pourtant je n'avais pas souvenir d'avoir pourtant passé un seul instant avec lui, d'avoir eu le loisir d'en apprendre un peu plus sur lui. Et pourtant, je ne vivais que pour lui. Ce soir dans le jardin exotique, les passagers avaient disparu et nous étions là, tous les deux. Il était tellement magnifique et son sourire me réchauffa mon corps entier quand il me sourit face à ma déclaration d'amour. C'était sa réponse. C'était sa manière de me dire qu'il m'aimait. J'en étais heureuse et je me blottissais un peu plus contre lui me laissant bercer dans cette danse si douce, si langoureuse et sensuelle.

Oui j'étais bien et à vrai dire, je ne réalisais pas que mon amie Pernelle se tenait à côté de nous et nous regardait. Je ne voyais pas ses larmes roulant sur ses joues, la peine immense qu'elle pouvait ressentir. Je ne réalisais pas tout le mal que je lui faisais, je ne m'apercevais même pas que je ruinais une amitié sincère et véritable. Non je ne m'en rendais pas compte parce que je ne voyais plus personne, je ne voyais même pas mon amie.
Je ne voyais que Marcus.

Je ne voyais pas ces morts, ces gens qui agonisaient, ces hurlements. Dans ma tête résonnait cette douce musique qui accompagnait chacun de nos pas se mouvant avec grâce, se berçant au fur et à mesure des sons qui amplifiaient la pièce.
Et il n'y avait que Marcus qui faisait battre mon cœur à vrai dire.
Je risquais de fortement regretter mon geste, tout ce que je faisais. Dans la réalité, je n'aimais pas Marcus, il était un ennemi parce qu'il en était un pour Scarlett. Ce qui me ferait le plus de mal ne serait pas vis a vis de lui mais de Pernelle et tôt ou tard, je finirais par reprendre mes esprits. Tôt ou tard, j'allais réaliser mes erreurs et m'en mordre les doigts.
Mais en attendant... Doucement... Je tournoyais dans les bras de Marcus fermant les yeux et me laissait aller à l'amour qui s'était, autrefois, éteint dans mon cœur.

Héloïse ∞ invités

Héloïse n’était plus qu’un être pétrie de douleur. La blessure était bien trop profonde pour qu’elle puisse cicatriser, et comme si le monde ne la faisait qu’exister pour s’acharner, le destin ne manquait jamais de jeter de sel sur la plaie. Mais toute cette souffrance, cette plaie immense que l’ancienne Comtesse avait dans le cœur, elle ne pouvait tout bonnement pas songer à la refermer, à l’encaisser ou bien à la laisser passer. Non. Elle avait bien trop souffert dans son existence pour souffrir une fois encore dans la mort pour un être qui ne la méritait pas. Car si elle avait cherché l’amour et la compréhension de Jack suite au naufrage, elle n’attendait désormais plus rien de lui. Il l’avait jugée sans savoir une fois de trop et présentement, l’affront était trop grave pour qu’elle puisse passer outre. Sa douleur s’était alors transformée en colère qui grondait au cœur de sa poitrine, en une rage qui la consumait jusqu’à l’âme, en une haine viscérale qui la détruisait de l’intérieur. Elle ne songeait plus qu’à une chose : détruire Jack. Elle voulait le voir souffrir, elle voulait le voir mort. Elle voulait le voir dans un état pitoyable et se repaître de son supplice tant elle souffrait de sa trahison. Rien ne serait assez cruel pour tenter de lui infliger un dixième de la souffrance qu’il avait pu lui procurer par ce simple mot : « Tu me dégoûtes ». Son regard était aussi noir qu’une nuit sans lune, aussi tranchant et froid qu’une lame tandis qu’elle ne regardait faire des ronds de jambe devant cette revenante à la tenue indécente. Héloïse n’avait que peu d’amitié pour la Comtesse, mais ce soir, elle était bien prête à dire amen à toutes ces paroles afin que Jack retourne à la place qui était la sienne : un pauvre sans éducation, sans pitié et sans cœur. Même la musique autour d’elle n’aurait su apaiser sa rage bouillante. Il n’y avait désormais plus que la vengeance pour la satisfaire et ce besoin constant de justice dans un monde des plus injustes. Elle observait tous ces gens qui pullulaient autour d’elle et qui ne pourraient sans doute jamais comprendre une douleur telle qu’était la sienne. Elle se sentait si seule. Un atome parmi la foule et elle devait se construire une muraille pour ne pas se laisser submerger par toutes les émotions qui étreignaient son cœur. Elle préférait les prendre et les ranger dans une boîte, les scellant ainsi pour l’éternité. Etonnement, Jack ne répondit pas à ses petites piques et préféra se diriger votre une autre dame, une dame de plus. Elle prit une grande inspiration et resta dans le dos droit, digne. Elle se mit à manger le festin qui avait été préparé ce soir-là, ne prenant pas garde aux actions du troisième classe, si bien que lorsqu’il s’approcha d’elle avec un gâteau entre les mains, elle n’eut pas la possibilité d’esquisser un geste. Elle se retrouva bientôt la figure recouverte de crème et de nappage, le tout dégoulinant majestueusement sur sa robe qu’elle avait pris soin de choisir. Sa coiffure elle-même était fichue. Elle ne répliqua toutefois pas, les paroles de Jack lui glaçant le sang dans l’instant. Quel jugement odieux osait-il porter sur elle alors qu’il pavanait au bras de toutes ces femmes ? Elle sentit des larmes de frustration lui monter aux yeux mais elle les retint bravement, conservant de ce fait le peu de dignité qui lui restait. Il ne tarda pas à partir, soulageant Héloïse d’un certain poids. Sans dire un mot, mais le menton haut, elle tenta de se débarrasser du plus gros de la crème qui recouvrait son visage avec une serviette. « Voilà bien ce que je disais. Aucune éducation. » lâcha-t-elle finalement en guise de conclusion de l’épisode guère glorieux qui venait de se produire. Pour l’heure, il était temps de se reconstruire un minimum d’honneur bien que cette damnée crème lui en faisait perdre considérablement. Pourtant, malgré le vernis de calme apparent qu’elle tentait de conserver, elle bouillait de rage à l’intérieur. Bien que n’ayant pas de grandes espérances quant à cette soirée, elle était définitivement gâchée. Une fois encore, c’était de l’unique faute de Jack. « Veuillez m’excuser. Je pense que la soirée s’achève ici pour moi. » dit-elle poliment en se relevant. Un léger vertige l’assaillit mais elle mit cela sur le compte de la rapidité avec laquelle s’était redressée. « Messieurs, dames, passez une agréable soirée… » Puis elle se retira de la tablée, s’engageant hors des jardins exotiques. Ses vertiges se faisant de plus en plus persistant, elle se raccrochait tant bien que mal à tout ce qui pourrait lui apporter un quelconque support. Elle voyait le monde tourner autour d’elle et sa vision se troubler à mesure qu’elle avançait. Elle songea à s’arrêter un instant pour reprendre ses esprits mais il était déjà trop tard. Le monde s’effaça bientôt et tout ne fut plus que ténèbres pour l’ancienne Comtesse.

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Ambre ∞ invités

Ambre avait cessé de croire bien longtemps en la chance. Cette petite flamme qui brûlait plus ou moins vivement au cœur de chaque être, l’aveugle ne l’avait plus. Ce léger scintillement qui rayonnait même dans les situations les plus désespérées, la jeune fille ne l’avait plus. De terribles personnes avaient soufflé sur cette vacillante flamme qui brillait autrefois au creux de la poitrine d’Ambre et avait réduit son existence aux ténèbres. Cette lueur, c’était nul autre que l’espoir. Un espoir qui n’avait plus eu sa place à l’instant même où le cœur de Dimitri s’était arrêté de battre, une balle mortellement logée dans sa poitrine. Pourtant, le Titanic avait été le théâtre de trop nombreuses désillusions pour qu’elle se risque une fois de plus à songer que la personne qui se trouvait devant elle n’était pas réel. Pourtant, c’était sa voix qu’elle entendait, c’était cette langue qui était celle de son enfance qui résonnait à ses oreilles, c’était son parfum qu’elle sentait et c’était sa peau qu’elle sentait contre sa main. Le cœur de l’aveugle battait intensément face à cette proximité désirée depuis toujours mais qu’elle devait se résoudre à penser factice. Sa maladie, la douleur et la folie lui faisaient voir des choses qui étaient fausses, amplifiées par sa cécité. Que n’aurait-elle pas donné pour posséder encore la vue, voir une dernière fois le visage de l’être aimé. Elle profitait de cet instant qui avait tout de réel, de le savoir près de lui. Il lui semblait que deux ans ne s’étaient pas écoulés. Elle se souvenait encore du voyage, du jour glorieux où Dimitri l’avait retrouvée, où il l’avait prise dans ses bras et qu’elle s’était à nouveau sentie entière. Et ce soir, il lui semblait qu’elle était complète. Il lui semblait que le monde avait enfin retrouvé un sens. Malheureusement, elle savait que ce bonheur serait fugace et que les ténèbres reviendraient l’engloutir, comme des bras sortis de l’obscure qui la happeraient. Mais au moins, elle aurait connu une douce illusion. Elle se sentait frissonner au contact de sa peau contre la sienne, désespéramment en attente que celle-ci soit réelle. Les mots d’Ambre s’enfuirent de sa bouche sans qu’elle ne prenne garde à qui pourrait l’entendre. Dans sa réalité, il n’y avait que Dimitri et son amour. Elle entendit un hoquet choqué et confus de la part du jeune homme. Elle fronça légèrement les sourcils, ne s’attendant pas à une telle manifestation de la part de sa chimère. Elle ne l’entendit plus, comme s’il s’était soudain effacé et Ambre s’effraya que la création de son esprit ne se soit évaporée. Elle voulait appeler son nom, mais d’autres mots résonnèrent à la place. « Ambre … Non … Je … Je suis là. Jack me l’a dit que … Mais je suis là ! Je … Je t … » Ces paroles étaient tremblantes, étreintes de tant de vraisemblance que l’aveugle en resta saisie. L’annonce même du prénom de Jack la vit réfléchir sur les fondements même de sa pensée : Dimitri n’était-il qu’une illusion ? Elle se sentait fébrile, ne sachant si elle devait encore s’attendre à un cruel tour du sort ou s’il allait lui sourire enfin. Et puis…
Et puis deux bras chauds et protecteurs l’enlacèrent soudain, l’emprisonnant tout contre lui. Ses lèvres rencontrèrent les siennes et le temps sembla comme se figer tandis que la vie elle-même avait repris un sens. Jamais elle n’avait connu de caresses aussi tendres et suaves que celles des lèvres de Dimitri tout contre les siennes. Cet instant parfait, elle voulait le graver en elle pour toujours. Par ce simple contact, il réveillait en elle une flamme qu’elle croyait éteinte : l’espoir. Il était là. Il était vraiment là ! Si cœur battait si intensément dans sa poitrine qu’elle menaçait d’exploser à chaque battement. Elle se sentait prête à défaillir sous l’émotion qui la gagnait, mais pour rien au monde elle n’aurait voulu interrompe ce baiser. Puis après un temps infini, leurs lèvres se délièrent. Le souffle court, le regard d’Ambre resta quelques secondes figé dans le vide. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux, dévaler ses joues et s’échouer sur ses lèvres tremblantes. Ses mains ne quittaient pas son visage qu’elle caressait doucement, comme si en perdant son contact, il risquait de s’effacer pour toujours. « Dimitri… c’est vraiment toi… » Elle sentait sa peau chaude, vivante sous ses doigts. Ses pouces dessinèrent tendrement les contours de ces lèvres. Ce visage, c’était bien le sien. Elle éclata tout à coup en sanglot, mais pour la première fois, ce furent des pleures de soulagement, de bonheur et d’espoir. Car elle avait retrouvé la seule chose qui comptait pour elle le plus au monde. « Dimitri ! » Sans réfléchir, elle se jeta à son cou et l’étreignit de ses maigres forces, ne souhaitant plus jamais se détacher de lui. « J’ai cru t’avoir perdu à jamais, mon amour. » hoqueta-t-elle, tremblante et sanglotante. « Je t'ai cherché si longtemps ! Où étais-tu tout ce temps ? » Elle ne prêtait même pas attention au monde qui l’entourait, pas plus qu’au chaos qui les enveloppait. Une seule chose comptait pour elle. Et cette nuit, elle l’avait retrouvé. Lui

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ADMIN SADIQUE · 16/07/2011

Une dernière escale.

Elle se sentait de plus en plus mal au fil que les minutes s’écoulaient. Georgiana le savait quelqu’un l’avait empoisonné et ça ne pouvait être que cette cuisinière de malheur. La jeune femme avait déjà entendu des histoires à propos de cette dernière, qui avait mis dans un état très dérangeant de nombreux invités, à un repas de Noël. Si cette chose s’était produite une fois et qu’elle se reproduisait maintenant, cela ne pouvait qu’être la faute d’une même personne. En venant ici, la couturière se doutait bien qu’il arriverait des malheurs, à chaque fête à bord du Titanic et sur l’île quelque chose de grave se déroulait. Le Capitaine, Arthur, les revenants, Margaret, Lynn, sa liste s’allongeait à chaque fois, mais pour cette soirée, elle avait l’organisatrice entre ses mains et si elle pouvait lui faire la peau, elle le ferait dès maintenant. Dès qu’elle s’était sentie mal, Georgiana s’était jetée sur la cuisinière du Titanic, l’accusant à propos de cette mascarade et de ce mal, qu’elle avait apporté à tous. En regardant autour d’elle, elle vit une femme qui se disait aveugle, d’autres se sentaient au plus mal et suffoquaient. Le Titanic était maudit, ils étaient tous condamnés à souffrir.
Georgiana avait fini par se lever de table pour accuser la femme, l’empoisonneuse, la créature revenante du Capitaine, furieuse, elle l’attrapa à la gorge, l’accusant de cette catastrophe. Elle ne fut pas la seule à venir, Nayah Gallagher s’approcha et accusa aussi Lynn se cet empoisonnement, en particulier pour la cécité de son amie. Mais bientôt, elle fit demi-tour, se jetant dans les bras d’un homme et débutant une danse amoureuse. Elle aussi avait été empoisonnée, elle en était certaine. Lynn tenta de se défendre tant bien que mal, mais Georgiana s’en moquait. Qu’elle soit empoissonnée bien fait pour elle !

« Vous êtes une revenante, vous êtes fourbe et vous méritez la mort pour vos crimes. Pensez-vous que le mal que vous faites va rester impuni. Non ! » Disait-elle, tout en plantant son regard noir dans celui de Lynn et en lui serrant la gorge.

Cependant, Georgiana ne put pas accomplir jusqu’au bout son acte, elle lâcha la gorge de Lynn et commença elle-même à manquer d’air. Elle porta sa main à la gorge, à la recherche de son souffle, mais elle n’en avait plus, bientôt, elle le savait, elle allait mourir et elle rejoindrait Joseph. Avant qu’elle ne s’effondre au sol, deux bras la réceptionnaire. C’était Mark. La jeune femme croisa son regard inquiet et lui envoya un léger sourire, délirante dans la mort.

« Je vais le rejoindre. Je vais enfin mourir Mark. » Murmura la jeune femme difficilement. L’air, elle n’en avait plus, il était temps, c’était la fin. Georgiana mourrait à nouveau dans les bras de Mark, espérant ne plus avoir à se réveiller à bord de ce navire.

Un banquet de mets ruisselants

Quand je disais qu’on ne pouvait s’attendre à rien sur ce bateau, j’avais bien raison. Pourtant, je me sentais bien au départ. J’aimais la grandeur du Titanic, je l’aime toujours malgré tous ces malheurs. J’ai rencontré des personnes merveilleuses, quasiment une famille pour moi. J’ai longtemps cru que j’allais mourir seul. Finalement sur ce point j’avais tord. Je suis mort avec des au moins mille passagers sur ce bateau. Au final je ne suis pas mécontent, tant que je reste tranquille. Cependant, beaucoup d’évènements arrivèrent ces derniers temps. On ne savait plus où donner de la tête. Aujourd’hui je pensais passer une agréable journée, j’avais le droit de rêver quand même. J’avais encore une fois tord, et je me suis rendu compte de ça quand j’ai vu ce qu’il nous attendais au grand banquet dans le jardin exotique du bateau. L’invitation donnait l’air que c’était simplement un moment de bonheur et où l’on pouvait se détendre, discuter tranquillement, tout en mangeant un bon repas. J’étais arrivé en retard, et je ne saurais dire si je dois ajouter heureusement ou malheureusement. En tout cas, je fus dans un état d’incompréhension total, mais j’étais surtout très en colère. Je m’énervais car je ne pouvais rien faire pour secourir les victimes. À peine arrivé, l’angoisse se faisait sentir. D’ailleurs une jeune femme me pris le bras presque violemment en criant : "Monsieur !” Je me sentais un peu gêné et répondit : “Mademoiselle ! Ne vous en faites pas, j’essayerais de vous aider”. J'étais comme ça, j'avais toujours envie d'aider et de protéger les personnes qui m'entourent. Je partais donc voir Georgiana, qui était soit dit en passant ravissante, et que j’avais aperçu un peu plus tôt. Elle avait l’air souffrante et j’étais tellement inquiet pour elle. Mais quel idiot et naïf je suis de croire qu’une fête divertissante sans mort pouvait être organisée sur le Titanic, surtout en présence du Capitaine et de la Comtesse. Mais bon, j’avais toujours cette lueur d’espoir en moi. Peut-être qu’un jour on reposera en paix. J’avais beau espérer, rien de bon n’arrivait. Aujourd’hui était le pire. Jamais je ne m’attendais à voir mes amis souffrir de cette manière. J’avais réussis à rattraper Georgiana dans sa chute. La pauvre, elle avait l’air si fragile, comme tous les autres passagers d’ailleurs. « Je vais le rejoindre. Je vais enfin mourir Mark. ». Je lui répondit impulsivement : “Mais tu délires Georgiana ! Ne dis pas de bêtise. Je resterais avec toi quoiqu’il arrive”. Je voyais ses yeux se fermer petit à petit, tandis que je la tenais toujours dans mes bras. “Non ! Reste avec moi ! S’il te plaît !” Je ne savais plus quoi faire. Qu’allait-il se passer ? Je ne savais rien du tout. Au loin je vis Jack, lui même à terre. Je fronçais les sourcils, Jack était un ami, et le spectacle pour moi était trop dur. Mais il était hors de question que je quitte cet endroit jusqu’à ce que je trouve une solution N’importe laquelle, tant qu’on sorte tous de là indemnes. J’essayais de comprendre la situation, je demandais alors à voix haute : “Quelqu’un pourrait me dire ce qu’il s’est passé ?”.

mocking jay.

If everyone cared
Feat. Nickelback

On souffrait, on voulait assassiner Lynn Everdeen pour ses piètres talents de cuisinière. Scarlett apprit ce qu’était être aveugle au même titre qu’Ambre. Si cette dernière n’avait pas été si prise, elle pourrait lui donner des conseils … Tel était la naïveté de Dimitri et son cœur impulsif s’énervant de tout … Se passionnant néanmoins pour une seule chose. Ses oreilles vrillèrent aux cris de Georgiana et d’Edwige, mais il ne détourna aucunement le regard pour la question de Mark Hodkins. Il avait entendu, il n’était pas idiot. Certes, Ambre avait besoin de lui. À jamais, son cœur battrait à l’unisson avec le sien. Dimitri entendait, mais seuls des bruits quelconques fracassaient ses oreilles telle une mer en furie.

Ses bras pressèrent le corps de la jeune femme plus près encore du sien. Il voulait ressentir toutes les fibres du corps d’Ambre, tous les creux, toutes les imperfections laissant alors voir la perfection de cet ange. Cet ange, ne l’oubliez pas, fut descendu du ciel pour lui à ses 11 ans. Elle lui était apparue tel un ange alors et ne cessa jamais de l’être. Jamais. Il sentit le mouvement de ses propres bras … Dimitri caressa la douce peau de cet ange tout en faisant grimper ses mains vers la nuque. Ses yeux restaient fermés … Il ressentait mieux Ambre ainsi. Comme si sans la vue, il était plus entier, plus vivant encore. Toutes ses sensations se décuplèrent et le faisaient frissonner. Il pleurait … Il ne sanglotait pas laissant agréablement les larmes rouler sur ses joues tout en se mêlant à celles d’Ambre. Il pleurait pour la souffrance causée à Ambre par sa faute.

- O … Oui … C’est moi.

Avait-il bégayé alors encore trop sous le choc pour répondre autre chose de plus intelligent. Et puis, quand est-ce que Dimitri Lefebvre racontait quelque chose d’intelligent dites-moi ? Il souriait niaisement tâchant de cacher ses larmes. Il la laissait le toucher. Il maîtrisait tant bien que mal ses émotions, car sa bouche tremblait affreusement. Un sanglot éclata presqu’au même moment où Ambre fit de même. Il ne se fut pas attendu à ce qu’elle lui saute dessus. Il laissa aller un soupir de surprise, mais aussi de douleur pour s’être fait subitement rentrer dedans. Il était incapable de bouger. S’il bougeait ? Oui, s’il bougeait est-ce que Ambre disparaîtrait à lui et retournerait avec Edward le laissant seul ? Il refusait d’y songer. Tout en sanglotant comme un idiot, Dimitri serra très fort le corps de la jeune femme contre lui. Il engouffra son visage au creux de l’épaule de cet ange.

- Je … J’étais perdu aussi Ambre … Je suis désolé. J’ai été stupide.

Murmura-t-il honteusement à l’oreille de la jeune femme. Il avait, toutefois, moins honte de sa personne enlacé avec elle. Il se sentait plus fort, plus courageux et une meilleure personne. Elle était douce … Il aimait ressentir les caresses ressenties par cette étreinte. Il ne désirait pas que cela s’arrête. Certes, il devait s’excuser à nouveau … Pour les calomnies qu’elle entendit dans cette salle étrange. Qu’il avait été infidèle.

- Mais c’était moi dans cette pièce … Tu sais ? Je suis désolé pour ce que tu as entendu. Je … Je ne me rappelle plus ce que j’avais fait quand j’étais pas encore sur le Titanic, mais je suis désolé parce que tu es la personne qui compte le plus pour moi Ambre. Parce que je t’aime tu sais.

Dimitri détestait s’excuser, mais pour Ambre c’était primordial. C’était grâce à Jack à quelque part s’il était ici en cette soirée. Son ami lui avait montré – parfois avec force, hrm – qu’il lui fallait être courageux s’il aimait Ambre. Qu’il devait s’excuser et ne pas attendre sinon … Il n’osait même pas y penser. Sa voix était un murmure et elle caressait doucement l’oreille de la jeune femme. Un murmure bégayant, mais que trop vrai. Il n’y avait pas de mensonge pour Dimitri. Il n’y avait que de la franchise.

La vengeance est un plat qui se mange à vif.

Aveugle, la voilà maintenant aveugle et peut-être pour toujours. Scarlett se sentait mal, terriblement mal d’être aussi démunie et à la merci de n’importe qui. Elle avait des ennemis dans la pièce, cette Lynn, Marcus, nombreux étaient-ceux qui pourraient la tuer, profitant de son malheur. Aveugle, voilà le pire des fléaux. La veuve noire ne voulait pas de cet état et si elle avait pu attraper la personne qui l’avait mise ainsi, elle la tuerait de ses propres mains. Toujours assise devant la table du banquet, elle attendait, voyant sa vue diminuer de plus en plus, jusqu’à ces ténèbres. Scarlett était partagée entre la rage et la peur, elle voulait par-dessus tout mettre la main sur Lynn. Cependant, maintenant qu’elle était aveugle, Scarlett se rendait compte que la cécité était un véritable handicap. Que pouvait-elle faire, se lever et chercher à l’aveuglette ? Cette idée était impossible, au mieux elle finissait par tomber et se rendre ridicule devant tout le monde. Pour la première fois de sa vie, Scarlett Hamilton choisit de rester sage et d’attendre. Chose rare, elle qui était une femme d’action. Mais surtout, au fond d’elle, malgré sa cécité, elle jubilait. En entendant certaines conversations, elle savait que Lynn allait recevoir les pots cassés et la veuve noire allait s’amuser à la faire accuser. Non loin d’elle, elle entendit un homme demander ce qu’il s’était passé, sûrement un retardataire, qui venait de voir ce spectacle désolant. Scarlett se retourna sur son fauteuil, vers l’endroit où elle avait entendu la voix. Bien sûr, elle ne pouvait pas voir l’homme, mais elle fit tout pour afficher son air le plus apeuré, tout en serrant ses bras autours d’elle. L’homme qui était Mark Hodkins finirait peut être par l’entendre, avec ce brouhaha.

« C’est sûrement cette maudite cuisinière, elle a préparé tous nos plats et les a sûrement empoisonné, comme durant la fête de Noël. » Accusa Scarlett à haute voix.

Salir la réputation de Lynn, Scarlett en ferait son combat, si elle n’avait pu la tuer ce soir, elle le ferait dans les jours prochains et cette fois-ci, elle pourrait mettre le point final, à toute cette histoire. Cependant, elle avait encore beaucoup de travail et surtout, elle allait devoir retrouver la vue et Dieu sait combien de temps, cela allait durer.

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