♦ EVENT n°12 ▬ Un banquet de mets ruisselants

F · 12/07/2011

Un banquet de mets ruisselants

Le jardin exotique
1er février 1914

Si vous êtes ici aujourd'hui, c'est pour un évènement spécial, très spécial même. En effet, si lors de la fête de Noël, c'était Elisabeth Cavendish, relayée par Edwige Wheeler qui avait organisé tout cela, pour celui-ci, l'initiative venait de la meilleure cuisinière du Titanic : Lynn Oliva Everdeen. Elle avait soumis l'idée aux grands de ce navire, un festin comme jamais il n'y en avait eu jusqu'à présent, avec des spécialités qui n'avaient été que peu, voire jamais préparées sur ce navire. Alors, oui, il n'y avait apparemment rien de spécifique à fêter, mais pourquoi faudrait-il une occasion spéciale pour se retrouver et manger comme des rois ? Lynn s'était donc donnée beaucoup de mal pour que tout soit parfait en ce 1er février 1914. Elle avait fait un gros effort, elle s'était renseignée dans des livres dans une des bibliothèques du navire, pour faire un banquet royal, un banquet de mets ruisselants d'huile. Déjà, tout était dans les plats qui étaient préparés, mais aussi dans le lieu où tout cela se déroulerait ! Il n'y aurait rien d'habituel. C'était pour marquer le coup !

Parlons donc pour commencer de la décoration. Le lieu était sublime, décorer naturellement puisque nous nous trouvions dans le jardin exotique du navire. Ce lieu n'était pas spécialement fait pour accueillir ce genre de banquet, mais Lynn avait tout mis en place pour que cela soit possible. Elle avait regroupé toutes les tables du jardin au centre de celui-ci. Elle avait fait apporter des transats pour que les invités puissent s'allonger devant leur repas, comme au temps des grands banquets romains. Et oui, c'était de cette époque que s'inspirait son grand repas. Le contexte était donc idéal.

Parlons à présent du contenu de ce banquet. Je ne savais pas où Lynn avait pu trouver tout cela, mais c'était assez incroyable. Ainsi, il y avait des magnifiques rivières de fruits de part et d'autres des tables, mais si elles étaient consommables, elles étaient là, principalement pour la décoration. Il y avait donc quantité de poissons sur la table, de différentes sortes, une dizaine au moins, avec du sanglier, faisans, perdrix, bécasses et du foie gras. Rien que ça, pour la plus grande délectation des convives qui arriveraient en masse dans peu de temps.

Ce banquet de mets ruisselants était à présent fin prêt pour que tous arrivent, mais attention. Aurez-vous la chance de tomber sur les bons aliments ? Personne ne le savait, mais Lynn s'était amusée à faire des expériences sur tous les mets de cette table, la plupart était savoureux, mais quelques-uns seront très mauvais. Faites attention toutefois à ne pas vous étouffer avec un tout petit morceau d'os.

♦ Informations : Pour ce premier tour, vous pouvez donc parler de votre arrivée pour le banquet, vous pouvez également dire ce que vous avez fait avant pour agrémenter le tout. Chaque invité a une place bien précise. Pour le moment, vous contemplez la table que vous trouverez à votre goût ou pas. Sinon vous êtes libres de faire ce que vous voulez. Vous aurez jusqu'au 16 février pour répondre à ce premier tour. Amusez-vous bien, et bonne prochaine dégustation.

ADMIN SADIQUE · 16/07/2011

Une dernière escale.

Elle aurait pu entendre dix ans, cent ans, mais l’occasion était bien trop belle. La jeune femme n’avait pas froid aux yeux et ce qu’elle voulait, elle l’obtiendrait. En y pensant, elle ressemblait à cette peste de Margareth Harrington, sauf qu’elle n’utilisait pas son corps pour tout avoir. Georgiana s’était promis de ne plus retourner à bord du Titanic, mais les promesses étaient faites pour être rompus, si ses futures victimes ne venaient pas à elle, elle viendrait à eux. Quand la jeune femme avait appris par quelques passagers qui arpentaient le village abandonné de l’île, qu’il y avait une fête donnée à bord, elle prit le temps de la réflexion. Plusieurs jours durant, la brune pesa le pour et le contre, jusqu’à ce qu’elle se décide à se rendre à cette petite soirée. Une fois la décision prise, Georgie s’arma de tissus, de sa boîte à coudre et une machine à coudre, qu’elle avait trouvée en fouillant le grenier du manoir. Cette invention merveilleuse allait lui permettre de se confectionner la plus belle des robes. Elle mit tout son cœur pour réaliser cette création, utilisant de la dentelle, de la soie, du fil d’or, tout cela, elle l’avait trouvé soit au manoir ou elle l’avait fait amener du Titanic. Georgiana ne voulait pas éblouir ce soir-là, elle se moquait bien de cela, Joseph n’étant plus là, elle ne voulait plus impressionner personne. Non, la jeune femme voulait montrer à ceux qui l’avaient chassé, qu’elle pouvait aussi être quelqu’un et non pas qu’une simple troisième classe.

Une longue robe noire, qui lui soulignait la silhouette, décorée de fil d’or, les cheveux au vent, et le collier de diamant que Joseph lui avait offert, Georgiana était parfaite pour ce soir. Avant de quitter sa petite maison autrefois abandonnée, elle enfila un manteau noir, assez chaud pour résister au froid de ce mois de février. Bientôt, cela ferait deux ans qu’elle était morte, deux ans qu’elle supportait cette vie. Elle avait le sentiment d’avoir vécu plus de cent ans. Comme d’autres habitants de l’île, la jeune femme prit l’un des canots de sauvetage qui servait de navette, puis elle s’avança jusqu’au Titanic. Le paquebot qu’elle avait quitté depuis plusieurs mois.

Une fois que la couturière monta à bord, elle se sentit tout de suite oppressée et rapidement tous ses mauvais souvenirs lui revinrent. Le Titanic était néfaste pour elle et même si l’île était dangereuse et abandonnée, elle préférait y rester plutôt que d’être sur le paquebot. Son cœur battait plus vite qu’à la normale et il lui fallut rester prendre l’air quelques instants sur le pont, avant de pouvoir se rendre à la réception. Celle-ci se déroulait au jardin exotique, un lieu assez hors du commun, surtout pour une fête. Mais pourquoi pas. Après quelques instants, Georgiana se rendit au pont A et franchit les portes du jardin. L’ambiance était étrange et lui rappelait nettement, ce qu’on lui avait raconté à propos des romans. Mets et alcool, il y avait de tout. Une véritable opulence, qui pouvait nourrir toute une ville pendant deux jours. La personne qui avait fait ça avait dû avoir beaucoup de travail, c’était indéniable. Le banquet de mets ruisselants, qui était au centre n’intéressa guère la jeune femme et aussitôt elle se dirigea vers le bar et elle but d’une traite sa première coupe de champagne de la soirée. Accoudée, elle observa l’assemblée, en quête des personnes qu’elle détestait le plus au monde.

Jack avançait lentement non pas parce qu'il avait adopté une nouvelle manière de marcher mais parce qu'il était accompagné. Se dirigeant vers la salle ou le repas avait lieu, il avait offert son bras à une amie : la douce Ambre qui avait accepté de se rendre à cette réception avec lui. Il sentait sa main s'agripper à son bras tandis qu'il avançait prudemment vers le lieu. Le joueur de poker se sentait moins stressé en y allant avec la chanteuse. Il fallait dire que la rouquine avait été d'un soutien infaillible face aux moments difficiles qu'il avait traversé. Sa rupture avec Héloise l'avait profondément marqué, à vif, et la jeune femme aveugle l'avait soutenu. Jack se souvenait encore de la manière dont cela s'était passé. Il l'avait rencontré sur l'un des ponts dans une de ses crises d'errance le possédant ces temps ci. Il était allé à sa rencontre et ils avaient été ravis de se revoir bien que le jeune homme l'avait trouvé bien plus maigre, plus pale que d'habitude. Comme dit à Dimitri, c'était une évidence: elle se mourrait sans lui. Malgré tout, le blondinet ne lui avait pas parlé du violoniste. D'une part, parce que sans le musicien à ses côtés, elle ne le croirait pas et puis parce qu'Ambre lui avait parlé immédiatement d'Heloise comme si elle avait été désireuse d'en savoir un peu plus. Alors, ils avaient évoqué longuement ce sujet, Jack lui avait tout révélé et informé de ce qu'elle ignorait. Toujours réconfortante, la jeune femme avait su trouver les mots adéquates pour ramener un semblant de sourire sur le visage du blondinet. Malgré la séparation et le peu d'occasion qu'ils avaient de se voir, leur amitié était restée intacte et sincère. Le repas avait lieu dans le jardin exotique et Jack avait proposé à Ambre de s'y rendre avec lui. D'une part, ça leur permettait de passer un peu de temps ensemble et d'autre part, la chanteuse restait éloigné d'Edward de cette manière. Ce soir là, Jack s'était bien habillé: il s'agissait d'un costume noir qu'il avait trouvé lorsqu'il avait exploré la soute à bagages en compagnie de la regrettée Lisbeth. Il avait revêtu l'ensemble agrémenté d'une chemise blanche. Seul manquait le nœud papillon: Jack n'arrivait pas à le porter, ça ne lui ressemblait pas et il se sentait oppressé à la limite de la strangulation. C'est paré ainsi que les deux amis s'étaient rendus alors dans le jardin exotique.

Le lieu était magnifiquement décoré, à couper le souffle: une fois de plus, les membres de l'équipage, s'étaient surpassés. Y compris la table, elle était tout simplement superbe à voir. " Et bien, ils se sont surpassés ce soir... C'est vraiment beau.. " lança t-il à l'attention de la chanteuse.
De loin, il lui sembla que des étiquettes avec des prénoms se trouvaient devant les assiettes mais Jack n'y prêta attention. Il avait remarqué Georgiana au bar buvant une coupe de champagne. Ce soir, elle était magnifiquement vêtue. " Venez Ambre, allons voir Georgiana, c'est une de mes amies d'enfance. " à ses mots, Jack entraîna donc la jeune femme aveugle tandis qu'il alla vers la danseuse. Ils ne s'étaient plus vraiment vu depuis ce jour lors du débarquement. Elle avait quitté le bateau lui semblait-il parce que depuis, il ne l'avait plus jamais croisé dans les couloirs du Titanic. Lui faisant un sourire, le joueur de poker la salua :

" Bonsoir Georgiana. Ta tenue est magnifique! " Jack ne lui avait pas demandé comme elle allait parce que ça ne pouvait pas aller depuis la perte de son compagnon et face à propre situation actuelle, il la comprenait désormais mieux que jamais. Il ne voulait lui demander si elle allait parce que ce n'était pas correct. L'éternité sans l'être aimé ressemblait plus à un enfer qu'à un paradis. Alors pour éviter toutes questions qui la mettrait mal à l'aise, Jack ajouta : " Je ne sais pas si vous vous connaissez mais Georgiana, je te présente mon amie Ambre. Ambre, voici Georgiana. "

D'un commun accord, nous avions d'officialiser notre amitié aux yeux de tous. Il devenait bien compliqué de se voir en toute discrétion sans que tout soupçon puisse s'échapper de la partie adverse. Après tout, ne disait-on pas que l'union faisait la force. Et puis Scarlett voulait mettre en place sa vengeance alors forcément lorsque la rumeur de ce dîner avait eu lieu, nous avions décidé de sauter sur cette occasion. En l'occurrence, des ragots couraient sur le fait que les plats avaient été préparés par Lynn, celle qui avait sauvagement poignardé mon amie. Elle allait le payer très cher et j'avais proposé mon aide à la veuve noire: car ensemble, nous allions faire de grandes choses. Quand j'y pensais, je ne pouvais m'empêcher de trembler d'excitation quand à l'issue final de ce plan machiavélique visant à nous séparer définitivement de nos maris envahissants d'une manière peut être cruelle mais efficace. La soirée en question était un repas ou toutes les classes avaient été invitées et la réception avait lieu dans le jardin exotique. J'avais des réserves quand à ce qui allait se trouver dans mon assiette car je n'avais pas oublié ces autres passagers ayant eu des maux de ventre terribles après avoir ingurgité les petites sucreries de Lynn. Aussi, craignais-je à nouveau que cela se reproduise. Enfin pour l'instant, je n'y étais pas encore. J'attendais Scarlett près des ascenseurs, ils nous resteraient peu de distance à parcourir pour accéder aux lieux de la soirée. Ce soir là, je m'étais habillée avec soin et j'avais mis un étincelant collier dont un saphir brillant attirait l'attention. Mes cheveux étaient attachés en un chignon serré dévoilant mon cou et des oreilles ou pendouillaient deux saphirs également. La robe en elle même était de soie noir. J'étais assez contente de ma tenue! Apercevant Scarlett, je me dirigeais vers elle avec un grand sourire.

" Comment allez vous? " lui disais-je en lui souriant d'un regard malicieux. Elle me répondit puis nous nous mîmes en toute vers le lieu. Sur le chemin, plusieurs passagers nous saluèrent. Et enfin, le jardin exotique était à notre portée. Le lieu avait été joliment décoré et la table en question était magnifique. Pour l'instant, personne ne s'était assis, peut être devions nous attendre un quelconque ordre de s'asseoir. Un serveur, en attendant, vint nous apporter une coupe de champagne que je pris en le remerciant discrètement. Buvant une gorgée, je regardais mon amie et constatant que la salle s'emplissait de monde petit à petit. Me penchant vers Scarlett, je lui murmurais en émettant un petit rire:

" Que la fête commence! "

Une petite soirée organisée par … Lynn Everdeen. Cette fois, Edwige Wheeler ne fit nullement passer le message. Elle ne pardonnait pas encore à la cette femme de l’avoir rendu malade pendant la nuit de Noël. Ah ! Elle allait payer ! Elle allait payer ! On ne faisait pas de coup bas pareil envers Edwige Wheeler pendant la fête de Noël de surcroît. Fallait-il être abject et sans cœur pour rendre volontairement malade des gens à Noël ? Oui ! Oui et oui furent les termes songés par la jeune femme. Ok, peut-être Lynn fit-elle une erreur, mais … C’était trop demander à Edwige de croire cela.

La belle rousse allait donc à cette fête vêtue de sa plus belle robe de couleur or étincelante de milles feux. Des talons seinaient parfaitement ses élégantes chevilles pendant que sa chevelure rousse se relevait sur sa tête décorée de petites fleurs multicolores. Edwige ne lésina pas sur son rouge à lèvre rehaussant, par le fait même, la couleur de ses cheveux. Parfaitement maquillés, ses yeux optaient pour une merveilleuse comparaison avec Cléopâtre.

Et comment ! Toujours aussi remplis de plantes et arbres exotiques en tout genre, le jardin sur le pont A faisait maintenant office de banquet romain. Où était son César ? Où était l’homme qui la ferait tanguer et tomber dans ses bras rêva-t-elle subitement lorsque ses pas foulèrent le lieu de la fête. Non ! Edwige ne se laisserait pas aller à la rêverie. Bien au contraire, si ses rêves la prenaient de cours, elle avalerait à nouveau un mets disgracieux et se rendrait malade. La jeune femme se mordit alors les lèvres mêlant rationalité au bien-être que lui rendait Gustave … Lucian … Cette sécurité. Enfin, elle aperçut cette demoiselle : Ambre Roux. De sa démarche la plus gracieuse, on eut l’impression de voir là une reine s’avancer.

- Bonsoir mesdames et messieurs.

Fit-elle respectueuse envers Ambre, Georgiana et Jack. Un petit sourire timide de plus s’offrit à ce dernier. Oh ! Il était plutôt mignon celui-là. Il lui faisait penser à Lucian … Oui, il lui faisait penser à son défunt mari. Rapidement remise de cette envie subite, Edwige se tourna vers celle qui faisait battre son cœur à une époque, mais dans un tout autre sens.

- Amy si je ne m’abuse. À une époque, vous étiez bien plus populaire que moi. Je suis Edwige Wheeler : actrice. Je vis évidemment tous vos spectacles et j’avais évidemment cure de votre intention de vous rendre à Broadway tout comme moi. Nous sommes rivales … Je vous propose ceci : un duo de chant devant toute cette assemblée ce soir. Je vous laisse pour le moment, je dois aller saluer d’autres de mes connaissances. Je reviendrais dans la soirée pour avoir votre réponse.

Salua-t-elle la chanteuse tout comme ses compagnons. Sa voix ce fit toujours polie, mais nous ressentions une espèce de jalousie, d’envie d’être enfin meilleure que cette jeune femme. Elle, Edwige, gagna son statut d’acteur à la sueur de son front. Ambre ne l’eut que par la pitié d’autrui. Cela la mettait hors d’elle. Heureusement, le vue de Nayah Gallagher lui redonna le sourire.

- Bonsoir Nayah ! Et vous … Vous êtes Scarlett Hamilton évidemment. Heureuse de faire votre connaissance !

Tendit-elle une douce main envers la veuve noire auquel cas, Edwige ne connaissait rien du tout. Son sourire était charmant et son attitude détendue pour changer de celle abordée envers Ambre et ce bel homme … Elle espérait le voir tomber sous ses charmes avant la fin de la soirée.

No, you'll never be alone
When darkness comes
I'll light the night with stars
Hear my whispers in the dark
Ft. Skillet

Amener une table … Se rompre pratiquement le dos … Amener une chaise … Vous avez maintenant un orteil en sang parce que la patte de la chaise tomba dessus par votre stupide maladresse … Puis, vint la décoration … Vous accrochez des banderoles … Votre index est bien vite bien plus gros que le reste de votre main encore par votre maladresse … Vous vous prenez les pieds dans les tansnats que vous apportez … Enfin, au moins, vous ne jetez pas au sol les bons petits plats que prépara Lynn Everdeen qui trouvent leur place sur l’une des longues tables décorées avec soin … Vous savez alors que cette femme allait vous tuer sur place si votre maladresse prenait le dessus.

Dimitri Lefebvre n’en pouvait plus. Il ne pouvait pas encore se rappeler son véritable rôle d’alors sur le Titanic. Certes, il savait que cela ne pouvait pas être aussi éreintant. Aux rires d’autres membres de l’équipage qui le comparaient à un singe, Dimitri monta aisément – comme s’il fit cela toute sa vie - dans l’un des arbres exotiques du plus beau jardin sur le Titanic. Sa chemise ouverte laissait apparaître ses abdominaux biens formés. Il était vêtu simplement à l’inverse d’une certaine Edwige Wheeler. Une chemise blanche, un jeans et des chaussures trop peu belles pour être décrites ici. Mais peu importe, car de sa position aucun ne pouvait l’apercevoir.

Toutefois, Dimitri Lefebvre pouvait observait tous les convives.

Il en prenait plaisir jusqu’à ce qu’Ambre arriva dans son champ de vision. Il se rappelait alors leur rencontre il y a peu … Où ne fut-il pas leur première rencontre ? Non, ce ne fut pas la première, mais Dimitri était trop bête pour se rappeler cette journée ensoleillée sur un pont de la Seine.

Son cœur prit une embardée … Il déglutit et songea descendre de l’arbre pour aller la saluer … Pourtant, il y resta scotché tel du ruban adhésif super puissant. Il savait … Il voulait être avec elle … La protéger … Il avait besoin d’elle … En même temps, il savait posséder tous les défauts alors que Jack possédait toutes les qualités désirées par Ambre. Son compatriote, peut-être ami, était gentil, généreux, un parfait gentlemen qui maniait bien la langue. Dimitri les voyait ensemble et … Il ne la méritait pas. Jack était fidèle, loyal alors que lui … Il savait bien que ce dernier le jetterait par-dessus bord pour ces calomnies, mais Dimitri n’y pouvait rien. Et puis Jack ne pouvait pas le jeter par-dessus bord, car il ne pouvait pas le voir caché dans l’arbre.

Son poing droit attrapa brusquement un pendentif présent à son cou. Rageur, Dimitri ouvrit ce dernier fait d’ambre. À nouveau, il essayait de comprendre qui pouvait être cette femme qui ressemblait à Ambre. Il découvrit avoir ce pendentif au cou et n’ayant jamais su, depuis un an, la raison de cette possession jusqu’à Ambre. Son poing se serra autour du pendentif et il trembla un peu. Le jeune homme ferma un moment les yeux rageur … Il était un incapable, infidèle, déloyal et stupide … Il ne savait même pas parler correctement. Il ouvrit les yeux pour trouver une jeune femme près de sa meilleure amie et de son ami puis, une autre. Fronçant les sourcils, Dimitri n’aimait guère l’attitude de cette dernière partie peu de temps ensuite vers Scarlett Hamilton et une autre femme.

Pour sa part, son corps meurtri par les préparatifs du banquet laissait son cœur agir à sa guise. Il était pris entre deux feux … Sauter à bas de cet arbre et aller saluer son amie ou bien … Ou bien rester là, attendant le moment propice. Il ne s’était jamais aussi sentit démuni, privé de courage que maintenant. Jack ne pouvait pas avoir tort. Non ! À moins que Dimitri était naïf et crut tous les racontars de ce dernier. Non !

D’autres personnes arrivaient, d’autres convives venaient faire la fête tout aussi bien habillés que les premiers. Plus ils étaient nombreux et plus Dimitri gardait un œil protecteur sur Ambre.

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Le Banquet.

Ambre s’était finalement résolue à cette idée simple et douloureuse que Dimitri n’avait jamais été à bord du Titanic. Ce terrible soir où il était mort d’une balle en pleine poitrine l’avait définitivement envoyé dans un autre monde et elle ne le retrouverait jamais. Sa folie l’avait égarée au point d’imaginer des moments qu’elle n’avait jamais vécu, des choses qui ne s’étaient pas véritablement passées. Mais comment démêler le vrai du faux alors ? Depuis qu’elle était le Titanic, qu’est-ce qui n’avait pas été seulement le fruit de sa maladie ? Qu’étaient les illusions, et qu’étaient la réalité ? Et si tout cela n’était pas vrai ? Pourtant, il lui avait semblé qu’elle ne rêvait pas… sa présence, sa voix, son parfum… tout était comme autrefois. The Ghost lui aurait-il tendu un piège pour lui faire perdre la raison ? Dans ce cas, il avait sans nul doute réussi son office. Elle se dévouait corps et âme à Edward pour calmer ses brèves fureurs, sa jalousie dirigée par son esprit possessif. Et dolente, elle se laissait, sans dire mot, redevenant cette ombre parmi les vivants qu’elle était autrefois. Privée de sa seule raison de vivre, elle n’avait pas de goût pour l’air qu’elle respirait, pour le confort dans lequel elle baignait, pour la rare nourriture qu’elle mangeait. Elle ne prenait même plus plaisir à se trouver sur le pont, à savourer le vent iodé, la brise fraîche et caressante de cet hiver enneigé. Elle sentait le froid qui la gelait jusqu’à la moelle, qui glaçait son cœur fatigué de battre pour cette existence insipide. Elle grelotta, resserrant le riche manteau qu’elle avait autour des épaules. Quand soudain, une voix familière se fit entendre. Celle de Jack. Une des rares voix qui ne faisaient pas frémit Ambre, et même, qui la réconfortait. Un pâle sourire était apparu sur son visage à sa manifestation et avant qu’il ne pose plus de questions sur son état de santé, elle lui demanda ce qu’il en était de sa douce Héloïse. Elle se désola d’apprendre que les choses avaient empiré. Elle se sentit quelque peu coupable de lui avoir donné le conseil d’aller la voir et de tout lui avouer. Manifestement, ce n’était pas la bonne marche à suivre. Elle ne souvenait même plus pourquoi elle lui avait donné un conseil, elle qui n’avait su dire à Dimitri qu’elle l’aimait avant qu’il ne meure. C’était sans nul doute son plus grand regret, de ne pas lui avoir confié l’océan et la force de ses sentiments pour lui. Etait-il parti sans savoir que son cœur et son âme lui appartenaient ? Et en disparaissant, il les avait apportés avec lui dans les ténèbres.
Pour se changer les idées, Jack lui avait proposé de se rendre à un banquet le soir même qui se déroulait dans les jardins exotiques. Ambre avait opiné à cette idée, mais avant, elle devait en parler à Edward. Elle était allée le voir et contre toutes attentes, il avait dit oui. Elle pensait qu’il allait vouloir l’accompagner, mais il prétexta avoir beaucoup de travail et la laissa entre les mains de Jack. Cette nouvelle la sidéra, mais lui apprit une nouvelle chose : la confiance de son manager lui était à nouveau acquise. Elle se prépara donc pour la soirée, aidée par une femme de chambre qu’Edward avait dépêchée pour elle. La servante lui apprit qu’elle était radieuse, mais l’aveugle ne pouvait malheureusement en attester. Elle retrouva finalement son cavalier d’un soir et ami. Elle s’accrocha à son bras et il poursuivit le récit de ses malheurs. Toutefois, elle sentait une force poindre dans ses propos, celle de l’espoir. Celui de tourner la page, d’offrir sa chance à l’avenir, et peut-être même, de rencontrer quelqu’un d’autre. Ambre eut un léger sourire en constatant que son ami arrivait tout de même à reprendre sa vie en main malgré les épreuves. Ils parvinrent enfin aux jardins exotiques et Jack lui confia la beauté de la décoration et du banquet. Elle se fia bien-entendu à ses dires. Puis il lui guida à travers les jardins, souhaitant lui présenter l’une de ses amies d’enfance. Toujours accrochée à son bras, ils avancèrent ensembles vers cette mystérieuse Georgiana. « Je ne sais pas si vous vous connaissez mais Georgiana, je te présente mon amie Ambre. Ambre, voici Georgiana » Ambre accorda une inclination de tête respectueuse à la jeune femme avant de se redresser. « Peut-être me connaissez-vous plus sous le nom d’ »Amy » mais en tout cas, je suis enchantée de vous rencontrer Georgiana. » dit-elle sincèrement. Même si l’aveugle ne souriait pas car elle n’en avait guère l’envie, son visage exprimait tout de même de la sympathie et de la bienveillance. Loin d’elle l’idée de paraître froide ou distance, toutefois, elle redevenait l’être que les frères Darcy avaient forgé : soit Amy. La mystérieuse Amy qui ne parlait guère, retranchée constamment dans un mutisme énigmatique. Quand une manifestation soudaine manqua de la faire sursauter. « Bonsoir mesdames et messieurs. » L’aveugle ne reconnaissait pas cette voix ; incapable de savoir à qui elle appartenait. Toutefois, si elle ne la connaissait pas, ce n’était manifestement pas le cas de l’inconnue et elle allait bientôt l’apprendre. Pour l’heure, elle se contenta d’effectuer un respectueusement inclination du port de tête. « Amy si je ne m’abuse. À une époque, vous étiez bien plus populaire que moi. Je suis Edwige Wheeler : actrice. Je vis évidemment tous vos spectacles et j’avais évidemment cure de votre intention de vous rendre à Broadway tout comme moi. Nous sommes rivales … Je vous propose ceci : un duo de chant devant toute cette assemblée ce soir. Je vous laisse pour le moment, je dois aller saluer d’autres de mes connaissances. Je reviendrais dans la soirée pour avoir votre réponse. » La jeune chanteuse ne put s’empêcher de hausser les sourcils de surprise. Une rivale ? Ambre n’en avait jamais eu, dans n’importe quel domaine que ce soit. Quelle mouche l’avait piquée pour qu’elle la provoque en duel vocal de la sorte ? Elle n’eut pas le temps de répliquer qu’elle entendait déjà les pas de l’actrice s’éloigner. Sans doute valait-il mieux qu’elle soit partie sinon elle aurait eu le déplaisir de lui apprendre qu’elle n’avait jamais entendu parler d’une quelconque Edwige Wheeler. Et l’aveugle doutait que cette actrice l’aurait bien pris au vue de son tempérament. « Vous croyez qu’elle plaisantait Jack ? » ne put-elle s’empêcher de demander. Y avait-il une ironie qu’elle n’aurait pas cernée dans les dires d’Edwige ? En tout cas, ce qui était sûr, c’est que si elle venait à refuser ce défi et qu’Edward venait à l’apprendre, il risquait de mal le prendre et il lui retirerait ses brèves libertés.

" Alors la vue est belle d'ici Dimitri ? Qui est ce que vous observait comme ça ? "

La vengeance est un plat qui se mange à vif.

Ne plus être blessé et convalescente, voilà la liberté pour Scarlett Hamilton. La belle veuve noire était prête à tout et elle comptait bien profiter de cette petite réception, dont lui avait parlé Nayah, pour briller. La chance était de son côté, puisque cette même petite sauterie était organisée par Lynn Everdeen, celle qu’elle voulait le plus ardemment tuer, de mille et une façon. Scarlett se trouvait toujours dans ses appartements en train de se préparer, pour être plus éblouissante que jamais en cette soirée, qui promettait de nombreux rebondissements. Avec beaucoup de soin, elle supervisa Thelma qui était en train de parfaire sa coiffure. Un chignon savant, qui lui donnait un air sérieux et beaucoup de classe. En ce qui concernait la robe, la femme avait revêtu une robe rouge, faite d’un corset, de soie et de tulle. Sa silhouette était soulignée, montrant la fragilité de son corps, même si c’était là, sa plus grande force. Une fois prête, Scarlett prit beaucoup de soin pour choisir ses bijoux, elle opta pour sa parure de rubis et de diamant, montrant tout son éclat et sa richesse. Avant de quitter ses appartements, la veuve noire chassa Thelma, l’invitant à se préparer et à rejoindre la soirée si elle le désirait. Puis elle se dirigea vers sa poupée de porcelaine qui trônait toujours sur la commode de sa chambre. Macabrement, elle caressa la joue de la poupée ensanglantée, pensant en cet instant qu’avec cet objet maléfique, elle pourrait faire de grandes choses. Sur le chemin de la soirée, la première classe, croisa sa fidèle amie Nayah Gallagher, qui se rendait elle aussi aux jardins exotiques.

« Vous êtes éblouissante Nayah, vous allez faire des ravages ce soir. » S’exclama la brune, avec beaucoup d’enthousiasme. « Je me porte comme un charme depuis que cette horrible cicatrice a disparue et vous ? » Ajouta la jeune femme tout en lui prenant la main.

Ensemble, elles se dirigèrent jusqu’au jardin exotique. En poussant la porte, Scarlett découvrir un paysage époustouflant. Cette petite dinde de cuisinière n’avait pas fait les choses à moitié, voilà presque une fête à l’antique, avec des mets à chaque coin de la pièce.

« Oh oui et je sens que cette fête va être éblouissante. » Riait la veuve noire.

Scarlett ne se laissa pas impressionner pour deux sous et elle commença à saluer les nombreuses personnes qu’elle connaissait. Puis elle finit par la voir cette maudite cuisinière. Scarlett ne la quitta plus du regard, se réjouissant de pouvoir enfin mettre en œuvre à sa vengeance.

Armée de sa plus belle arme, c’est-à-dire son indéniable charme et sa beauté à toute épreuve, Nora referma la porte de sa cabine, prête à affronter une nouvelle soirée sur le Titanic. Mais il ne s’agissait pas de n’importe quelle soirée, puisque celle-ci était en effet organisée par sa très chère amie Lynn Everdeen.

A mesure qu’elle foulait le sol du paquebot, Nora esquissa un léger sourire teinté de malice, lorsqu’elle repensa à la soirée de Noël. La dernière fois que Lynn s’était occupée d’organiser un banquet, tout le monde, ou presque, s’était retrouvés avec un puissant mal de ventre. Même Nora, qui fut l’une des malheureuses victimes des préparations de Lynn. Fort heureusement, elle n’eut que très légèrement mal au ventre en comparaison avec d’autres passagers. Amusée, la jeune femme se remémora les visages tordus de douleurs de ses compagnons lors de la fête de Noël. Tout ceci n’était pas bien grave, et relevait plus de la drôlerie. C’est en tout cas ce que Nora pensait. Elle se félicita d’être aussi peu gourmande et d’avoir un appétit aussi peu développé. Cela lui avait permis d’échapper à de nouvelles souffrances, cette fois-ci physiques, dont elle aurait bien aimé se passer. Avec le recul, elle espérait sincèrement que son amie ne reproduirait pas le même schéma ce soir, ne désirant pas se retrouver à passer le reste de la nuit enfermée aux toilettes. Et si elle savait se montrer compréhensive, d’autres semblaient l’être beaucoup moins, et pouvaient avoir envie d’une petite vengeance contre la jolie rousse.

Quiconque croisait la jolie blonde dans les couloirs, ne pouvait se douter qu’elle faisait partie des membres d’équipage. Vêtue d’une longue robe noire, le bustier tranchait avec sa couleur blanche. Elevée sur des talons, sa chevelure blonde ondulée lui tombant dans le dos, Nora marchait en direction du jardin exotique, là où se tenait la fête. Jamais elle ne se sentie aussi forte et aussi femme que lorsque tous les regards se tournèrent vers elle à son entrée dans le jardin. Elle se remémora avec nostalgie les fêtes des Aslak dans son enfance, ces mondanités auxquelles elle rêvait de participer et desquelles elle faisait désormais partie. Le lieu était sublime, à la hauteur de ses espérances et de ses rêveries. C’était la première fois qu’elle assistait à un événement de la sorte dans un endroit aussi incroyable que le jardin exotique. L’ambiance et la décoration y étaient reposantes et douces, et laissaient présager une inoubliable soirée. Tout comme l’imposant banquet qui se dressait au milieu, dégoulinant de mets incroyables. Raffinés, ils brillaient autant qu’un diamant, et appelaient tous les convives à venir les déguster. Nul doute que Nora en ferait partie malgré son faible appétit. Il semblerait que ce soir il se soit animé. Désireuse de féliciter Lynn pour ce travail digne des plus grands, Nora se mit à sa recherche, ainsi que quelques âmes connus. Elle arrivait finalement au bar, et commandait une coupe de champagne, cette soirée s’annonçait si merveilleuse que quelques bulles ne feraient qu’accroître la beauté du lieu.

" Vous êtes toutes en beauté mesdames ! J'ai l'impression que le repas va être véritablement enthousiasmant, n'est ce pas ? "

F · 12/07/2011

Un banquet de mets ruisselants

Le jardin exotique
1er février 1914

Il y avait de quoi faire, les invités arrivaient au compte goutte, mais ils avaient répondus présent. Lynn s'était mise sur un piédestal en compagnie de Dimitri. Si la première contemplait les invités qui arrivaient, le jeune musicien lui était là pour une personne en particulier. Il observait de loin le petit groupe de jeunes femmes, qui se composait d'Ambre, Georgiana & Edwige. Il n'avait sans doute pas spécialement fait attention à Jack qui était là, lui aussi. Les 4 jeunes gens parlaient ensemble d'on ne sait trop quoi. Puis un trio s'était formé pour ainsi dire. En effet, si Nayah et Scarlett parlaient toutes les deux, elles avait été rejointes par Marcus. Le trio était étonnant, c'était le moins que l'on puisse dire. Nora était là elle aussi, elle cherchait son amie Lynn pour la féliciter mais ne la trouvant pas pour le moment, elle s'était pris une belle coupe de champagne. D'autres passagers étaient là aussi, discutant ensemble. Alors que tout le monde était dans son coin, un jeune homme qui semblait être membre d'équipage fit tinter une petite cloche. Les conversations se coupèrent plus ou moins et tout le monde était à présent attentif à ce qu'il allait dire.

" Merci à tous d'être venus ce soir. Nous vous invitons promptement à prendre place. Chacun à une place avec son nom. Vous allez donc pouvoir manger et faire peut être de nouvelles connaissances. Approchez, n'ayez pas peur, le repas vous est servi. "

Oui, chacun avait une place attitrée. Scarlett se retrouvait ainsi sur la gauche de la table, en face de Marcus. Nora se trouvait à sa gauche. A sa droite, la place avait été faite pour Nayah. Ils formeraient sans doute un magnifique quatuor, n'est ce pas ? Au centre de la table, du même côté que Marcus se trouvait Ambre avec qui il avait déjà discuté. En face d'elle se trouverait Jack. A ces côtés, il y aurait Edwige, ainsi que Georgiana. A la droite de la table, il y avait les places de Lynn et de Dimitri. Chacun se trouvait devant les même types de plats puisque ceux-ci étaient équitablement répartie sur l'ensemble de la table. Pourtant, rien ne serait aussi simple que cela. Un aliment sur ceux qui se trouvait devant chacun était empoisonné. Évidemment, personne ne le savait, à part Lynn, mais elle se garderait bien de le signaler. Elle savait exactement où ce qui était empoisonné se trouvait. Mais les convives n'en avaient pas idées.

Informations : Pour ce deuxième tour, tout le monde arrive aux abords de la table pour se coucher sur les banquettes et vous commencez à manger, ce que vous désirez mais vous commencez à manger. Vous aurez la surprise au prochain tour de savoir si ce que vous avez mangé est empoisonné, ou non. Vous avez jusqu'au 2 mars pour répondre à ce tour. Amusez-vous bien, et bonne dégustation. Que le sort puisse vous être favorable !

Prénom Nom & Prénom Nom.
Let's the party begining

Je finis le chignon de ma patronne et la regarde sombrement. Pas un merci, pas un regard. Mais je ne pu m’empêcher d'être admirative face à Madame Hamilton. Elle est d'une beauté resplendissante et je me surprend à être jalouse. Elle se regarde fièrement dans la glace puis se tourne vers moi. Dans un air pincé et quelques aboiement désagréable, j'arrive à apercevoir qu'elle est contente de moi et du magnifique chignon que je lui ai fait. Un silence et elle me chasse. Pourtant elle m'invite à me joindre au banquet de madame Lynn. Je m'incline et sors de son appartement pour rejoindre le mien. Il m'arrive d'oublier que les barrières entre les classes sont achevées. Je cherche dans mes affaires une robe qui fera l'affaire et j'en trouve une blanche tout à faite charmante, j'attrape un corset et me l'installe en grimaçant. J'ai toujours haï ça. Puis je me maquille en ayant la main réservée et m'attache les cheveux gracieusement. J'esquisse un sourire devant le miroir.

Je sors de mon compartiment et marche en traînant un peu des pieds sur le bateau. Je rêvasse puis regarde la pendule devant moi. Je suis en retard, madame Hamilton ne va pas aimer. J’accélère le pas et me dirige rapidement vers la réception. Lorsque j'arrive je vois les autres invités face à leur table. Je cherche des yeux un visage familier et j'aperçoit Jack. J'ignore s'il m'a vu mais je lui sourit gaiement. Je ne sais pas si j'ai une place attribué mais timidement je m'approche de ma patronne qui est avec trois autres personnes que je connais bien et que je n’apprécie guère plus qu'elle même. Je la regarde et hésite à me faire voir.
"Madame, auriez vous besoin de moi ce soir? "
D'un oeil distrait j'observe les mets délicieux et me retient d'en attraper un et de l'engloutir goulûment. Je suis connu pour être une vrai amatrice de nourriture. J'ai envie de remercier madame Lynn pour ce banquet mais tout d'abord j'attend l'accord de ma patronne pour aller m'amuser. Oui je suis obligé de demander pour m'amuser...je trouve ça triste.
Codes par Wild Hunger.

ADMIN SADIQUE · 16/07/2011

Une dernière escale.

Georgiana avait qu’un objectif faire payer ceux qui étaient ses ennemis, pour elle s’était légitime, on lui avait arraché Joseph, en même temps que son cœur. La jeune femme le savait, elle avait laissé entrer la noirceur dans son âme et plus jamais elle ne serait pareil, même si s’était pour faire régner la justice dans ce monde perfide et injuste. Elle ne cessait d’avoir les noms de ses ennemis en tête et au fur et à mesure, qu’elle découvrait les passagers, sa liste s’agrandissait : Arthur Mildown, Margareth Harrington, Le Capitaine, Nayah Gallagher. Ils étaient des meurtriers, des personnes perfides qui se croyaient au-dessus des lois et bien, Georgiana allait leur montrer, ce qu’était la justice. Cette soirée serait spéciale et la jeune femme n’attendait pas grand-chose des évènements sur le Titanic, comme à chaque fois, il allait probablement se passer quelque chose de dramatique, cela ne l’étonnerait évidemment pas. Vêtue de sa robe noire, la troisième classe paraissait sombre. Le visage neutre, on voyait très bien qu’elle était devenue aussi froide que de la glace. La Georgiana du passé était morte et enterrée, personne n’avait répondu à ses prières et une nouvelle avait fini par prendre sa place.
Elle était belle dans sa robe noire. Elle attendait, ses ennemis, autour d’un verre d’alcool. Georgiana n’avait plus la main morte sur la boisson, sans pour autant être devenue alcoolique, mais elle avait tendance à consommer des alcools forts, pour consoler sa peine. Au petit village de l’île, il y avait une vieille taverne, un petit pub bien anglais où l’on pouvait trouver des alcools avec de belles années devant eux. La jeune femme s’y était déjà rendue en compagnie de quelques habitants de l’île, elle y avait même rencontré un homme, qui avait tenté de lui arracher son verre, mais en retour, la belle lui avait lancé à la figure, partant folle de rage. La colère était en elle et Georgiana avait tendance à bien plus s’énerver qu’avant. Elle se souvenait encore du jour où elle avait menace l’horrible Margareth dans l’église, elle n’avait pas eu froid aux yeux ce jour-là. Alors que la jeune femme était accoudée au bar, elle reçut la visite de Jack Cooper et d’une autre personne, qui se nommait Ambre Roux. Aussitôt qu’elle les vit approcher, Georgiana soupira intérieurement, mais elle se reprit bien vite pour afficher un sourire sur son visage.

« Jack, merci du compliment, tu n’es pas mal non plus. » Sourit la jeune femme, puis elle se tourna vers la petite brune qui accompagnait son amoureux d’enfance. « Je suis enchantée de vous connaître, j’ai déjà eu l’occasion de vous entendre à l’une des réceptions, vous avez une voix magnifique Ambre. » Ajouta-t-elle. Une autre femme finit par arriver, proposant à la jolie Ambre un duo de chant et se positionnant comme une rivale. Aussitôt, Georgiana prévient la jeune chanteuse. « Vous devriez vous méfier, rien de bon semble sortir de cette personne. » La troisième classe qui vit un serveur passer avec un plateau de champagne, attrapa une coupe et commença à la siroter tranquillement. En parcourant la pièce, elle découvrit que Nayah Gallagher était arrivée avec une autre femme, Scarlett Hamilton, qu’elle ne connaissait pas vraiment. L’une des personnes de sa liste était là, les choses sérieuses allaient pouvoir commencer. Bientôt l’assemblée se tut, l’organisatrice de la soirée prononça un petit discours, invitant tout le monde à prendre place à table. Georgiana fit le tour de la tablée, tout en tenant son verre de champagne à la main et elle découvrit qu’elle était aux côtés de cette femme un peu peste qui avait alerté Ambre, elle se trouvait aussi près d’elle, tout comme non loin de Jack. La troisième classe s’installa alors sur la banquette, mais elle préféra rester assise, elle n’était pas du genre à s’installer pour manger, elle qui venait d’un milieu assez pauvre. La brune commença alors à picorer dans son assiette et elle se tourna vers Edwige.

« Ainsi vous êtes chanteuse ? Je n’ai jamais eu l’occasion de vous entendre. » Disait la jeune femme pour engager la conversation.

Après avoir fait les présentations, Jack s’était recentré sur le visage de la jeune femme qui fut, autrefois, son amour d’enfance. L’air soucieux, le joueur de poker s’inquiéta du moral de la danseuse. Depuis, la mort de Joseph, elle semblait se renfermer sur elle-même, être plus sombre moins avenante qu’auparavant. Il était loin ce temps ou par un beau matin, elle s’était jeté à son cou, heureuse de revoir cette amourette d’enfant qu’avait été leur histoire. Le fantôme du passé avait ressurgi quand était arrivé Lydia comme si leur trio allait renaître de leurs cendres. Mais la mort de son compagnon, de l’homme de sa vie, semblait l’avoir coupé du monde extérieur comme s’il y avait elle et les autres. Du moins, Jack le ressentait ainsi. Et s’il y avait bien des personnes qui méritaient de rester seules, Georgiana, elle, ne le méritait absolument pas. Enfin, Jack n’eut le loisir de s’en soucier plus car son amie d’enfance fut souriante et salua poliment Ambre. Quelques mots gentils furent dit jusqu’à l’arrivée d’une nouvelle venue : Edwige.
Elle salua chacun des membres de ce nouveau groupe. Jack eut droit à un sourire timide la jeune femme qu’il lui rendit en retour. C’était étrange comme soudain, il percevait les choses d’une autre manière. Libéré de l’emprise d’Héloïse sur son âme, sur son cœur, le blondinet se rendait compte qu’il pouvait remarquer une femme sous un autre angle, la trouver plaisante à regarder… Ses yeux étaient beaux, son regard démontrait qu’elle était sûre d’elle, en plus d’être incroyablement séduisante. Enfin, Jack se stoppa net dans sa contemplation quand cette dernière, si belle soit-elle, proposa à Ambre une sorte de défi ou chacune devrait chanter. Puis, après avoir proposé cela, elle partit saluer d’autres passagers venant d’entrer dans la salle.

Ambre se retourna vers lui, le regard inquiet et lui demanda si elle plaisantait. Fronçant les sourcils, Jack la regarda, visualisant ses yeux vides de toute expression et lui répondit d’une voix rassurante : « Elle semblait sérieuse… » Puis, un sourire s’afficha sur son visage quand il ajouta : « Mais nous sommes là pour un dîner, aussi, ne vois-je comment vous pourriez vous défier toutes les deux. »
Son autre main se posa sur l’avant bras de la jeune femme accroché à son propre bras, il se mit à lui murmurer afin que cela n’atteigne pas les oreilles d’Edwige : « Aussi séduisante soit-elle, je doute qu’elle n’arrive à votre cheville en terme de voix. »

La conversation ne put s’éterniser davantage car un membre de l’équipage arriva et demanda à l’ensemble des passagers, de venir prendre place autour de la longue table ou avait été déployée les innombrables plats. Jack finit par trouver la place d’Ambre et l’aida à s’asseoir, tandis qu’il nota qu’il était installé en face d’elle. Après le lui avoir dit, Jack fit le tour de la table afin de se poser également. Georgiana était assise d’Edwige qui se trouva être à côté de lui. Sur sa gauche, se trouvait Scarlett avec qui, il avait vaguement parlé. Apercevant Noah au loin avec qui il avait eu le plaisir de discuter, Jack la héla : « Noah, venez donc vous asseoir, il y a de la place pour vous également. »Des chaises restaient encore vides et Jack se demandait bien qui pouvait encore venir. Pour l’instant, il ne touchait à rien, il préférait regarder tout le monde s’installer. Lançant quelques sourires, Jack s’aperçut qu’il était, ce soir, bien plus détendu que jamais. Il y avait au fond de lui une blessure qui ne guérirait jamais. Alors, il préférait l’ignorer pour se centraliser sur le plus important. Ce soir, il partagerait un bon repas en compagnie de gens qu’il appréciait. Se tournant vers Edwige, il vit qu’elle avait fini sa conversation avec Georgiana, il lui fit un sourire et commença à engager la conversation :
« Alors, Edwige… Me permettez vous que je vous appelle par votre prénom ? » Il but une gorgée de champagne dont on venait de remplir son verre, posé devant lui. « Je ne crois pas vous avoir vue depuis que nous sommes ici. Vous êtes ici depuis peu, je présume ? »

Dimitri Lefebvre observait tantôt Ambre tantôt les nouveaux arrivants dans le jardin exotique. Il apprécia tout particulièrement les tenues de Noah Edreen puis de Nora Vendel qu’il ne connaissait pas malheureusement. À un autre temps, le jeune homme serait aller les séduire puis, elles seraient toutes les deux tombées dans son lit pour une nuit torride … Toutes les deux ? Bien sûr, car le jeune homme l’avait bien fait avec plusieurs. Ce fut si amusant … Tellement amusant qu’il en attrapait des nausées tant sa culpabilité restait présente dorénavant. Tant ses cauchemars se faisaient récurrents. Ils auraient pu passer pour des rêves lui enveloppé par des bras cajoleurs … Ils ne l’étaient pas. Plus Dimitri se rappelait de son passé et moins il disait mériter Ambre. Plus il observait Jack aux côtés de la jeune femme et plus il sentait que ce dernier la méritait …

- Heh ! Qu .. Quoi !

Laissa-t-il aller un cri de surprise soudainement. Il faillit bien lâcher sa branche et se ramasser les quatre fers en l’air devant toute l’assemblée d’invités à ce repas : oh, l’hilarité générale qui en serait découlée. Agrippant donc solidement la branche, Dimitri se surpris de trouver Madame Lynn Everdeen un peu plus bas de sa position.

- Heu … Je … Rien … Désolé, je me reposais en attendant que tous les invités arrivent. Je vais descendre et je vais vous aider … Euh …

Marmonna-t-il ces mots de manière désordonnée par la gêne de s’être fait découvrir en flagrant délit. Croyant que Lynn Everdeen venait le sermonner pour être parti alors qu’on terminait les derniers préparatifs, il descendit sans un mot de l’arbre. Pour se racheter, il proposa à la dame de l’aider à descendre de l’arbre à son tour. C’est alors qu’on amena les convives à s’asseoir. Terminant sa besogne, Dimitri remarqua qu’il était justement placé à côté de Lynn Everdeen.

- Heh … Mais je ne croyais ne pas participer au repas. Euh, bien …

Encore gêné par sa stupidité, Dimitri se frotta les cheveux machinalement. Cette fois, il était vraiment dépareillé après cette longue journée de travail. Qui disait que les morts ne travaillaient pas ? – C’étaient tous des menteurs. – Il soupira laissant passer lourdement la nervosité d’être toujours le dernier dans tout pour éloigner la chaise de Lynn Everdeen pour que cette dernière s’assoit convenablement. Il voulait se racheter.

- Désolé encore …

Fit-il tout en s’assoyant à son tour remarquant finalement une présence près de Lynn. Dimitri se mordillait les lèvres posant son regard sur Ambre puis, il le ramena sur son assiette se décidant d’occuper ses mains à ramasser un pain, des légumes et un peu de viande. Il avait une de ces faims ! Cette peur, cette … Chose qui lui tortillait les entrailles n’aidaient en rien même. Il avait encore plus faim !

- Ewww … Vous auriez du mettre un écriteau spécifiant l’interdiction aux rats Lady Everdeen ce jeune homme ne connaît fichtrement pas les convenances. Je parle de ce Dimitri Lefebvre évidemment.

Piqué au vif, le concerné leva la tête vers la séduisante et si charmante demoiselle appelée Edwige Wheeler. Rousse, une peau de pêche elle avait tout pour plaire sauf que … De plus, elle semblait réellement dégoutée par sa personne. Le jeune homme lança le petit pain qu’il commençait à rompre vers la demoiselle en guise de vengeance.

Pff ! Il ne savait même pas être invité.

- Ow !

Fit mine d’avoir mal Edwige. En réalité, elle jubilait. Cela confirmait les rumeurs sur le jeune homme en diagonale de sa personne. Il était rustre et manquait clairement de manière. La jeune femme ne répliqua pas s’occupant plutôt de s’attabler et attendre qu’on lui serve l’apéritif qui ne tardait pas. Elle se prit quelques petits plats tout en gardant un œil sur celui qui aurait mieux fait de rester dans la cale du Titanic ce soir.

- Je ne suis pas vraiment chanteuse veuillez m’en excuser. J’étais une grande actrice, mais parfois mes rôles m’amenaient à chanter sur Broadway. Puis-je dire que j’ai une belle voix ? Oui évidemment d’où mon envie de chanter avec Amy.

Répliqua-t-elle tout simplement à Georgiana qui semblait avoir de mauvais goûts en guise de robes. Nous n’étions pas à un enterrement voyons. Pourquoi tout ce noir ? Certes, elle garda le silence. Elle appréciait la jeune femme pas comme un certain jeune homme qui aimait s’amuser à lui lancer du pain. Lui il manquait cruellement de style. Alors qu’Edwige coupait élégamment sa nourriture, Jack Cooper répliqua avec tout autant de style que Georgiana voir elle-même. La jeune femme sourie et se tourna vers le jeune homme mettant, gracieusement, un morceau de viande dans sa bouche.

- Bien sûr que vous pouvez … Heu, Cooper si je ne me trompe. Je m’excuse de ne pas connaître votre prénom … Et pour répondre à votre question. Honnêtement, je ne sais pas vraiment comment je suis revenue sur le Titanic. Je croyais mourir, mais je suis à nouveau jeune.

Edwige Wheeler s’arrêta de manger. Elle se fut subitement coupé l’appétit. Ce souvenir de s’être vue dans le miroir à nouveau jeune puis, sa course jusqu’à l’extérieur. Il faisait beau et le soleil brillait. Or, précédemment Edwige Wheeler avait 95 ans et on était en janvier. Une tempête de neige hurlait au dehors. Enfin, le croyait-elle. La jeune femme déglutit repensant à Lucian puis, à Gustave. Ce dernier n’était pas sur le Titanic malgré que toutes ces personnes l’entourant y fussent décédées comme lui. Pourquoi Gustave n’y était pas lui ?

- Désolée, je me suis perdue un moment. Cela me fut étrange et très effrayant je dois l’avouer d’avoir 22 ans à nouveau. Enfin, parlons plutôt de choses plus amusantes.

♦ EVENT n°12 ▬ Un banquet de mets ruisselants Blake-Lively-Sa%C3%A7-Rengi-480x288

Aujourd'hui est un jour comme les autres, pour Marie-Jeanne. Elle se réveilla seule dans sa suite. Par contre, cette nuit elle n'a pas bien dormi. Son sommeil à été dérangé par plusieurs cauchemars, se suivant les uns après les autres. Elle avait rêvé de choses étranges. Des éclaboussures de sang ... des couteaux recouverts de sang ... des hommes ensanglantés. Tout ça était étrange, mais Marie-Jeanne n'y prêta pas plus grande attention. Elle savait très bien que ce soir il y avait un banquet, enfin, d'après ce qu'elle avait entendu. Mais elle n'avait pas très envie d'y aller. Certes, il y aura de l'ambiance. Certes, le repas sera très bon. Mais elle préférait rester seule dans sa suite, lisant des livres, en dessinant ou bien seulement boire un thé en regardant le soleil se coucher et les étoiles s'élever. Elle n'aimait pas trop les repas en communauté, même si Marie-Jeanne Victoria Garwelhan est une première classe. Elle participait quelques fois au animation ou aux repas, juste pour entretenir sa réputation, mais ça n'allait pas plus loin. Puis les discussions n'étaient pas intéressantes. Mais Marie-Jeanne doit avouer que la nourriture est délicieuse. Autrement dit, elle n'était pas inspirée à l'idée d'aller à un repas organisé à bord.

Après être sortie de son lit, Marie-Jeane alla à la salle bain et pris un bain au parfum d'eucalyptus. Elle se coiffa ensuite d'un chignon haut. Marie-Jeanne essaya ensuite plusieurs robes pour la journée. Elle enfila une robe rouge, parsemée de doré. Elle accrocha à son cou un collier que son père adoptif lui a acheté. Il était décoré de diamant et d'or. Marie-Jeanne tenait beaucoup à se collier, qui malheureusement à été un peu dégradé durant le naufrage. Mais elle le mettait souvent. Elle ne sait pas pourquoi, mais elle le mettait souvent.

Pendant la journée, Marie-Jeanne lu quelques livres, surtout des livres d'histoire. Elle retrouva par hasard dans la bibliothèque de la suite des citations de Shakespeare. Marie est une passionnée d'écrivains de ce genre. Pendant quelques heures, Marie-Jeanne était enfermée dans sa chambre, en train de lire.

En fin d'après-midi, Marie-Jeanne s'ennuya à force de lire. Sur un coup de tête, elle décida d'aller à ce fameux repas. Ca ne lui ferait pas de mal. Mais juste cette fois, hein. Elle enfila sa belle robe de soirée bleue, elle n'enleva pas son collier. Elle mit de belles boucles d'oreilles s'accordant parfaitement avec le collier. Elle chaussa ses escarpins et sortit dans le couloir. Elle marcha longuement, prit l'ascenseur et arriva dans ce fameux endroit. Elle regarda autour d'elle et remarqua soudainement qu'il n'y avait pas de table. Elle regarde autour d'elle, mais vraiment, il n'y avait aucune table !

La Comtesse aimait aussi s'amuser, et quand elle apprit qu'une soirée mondaine était donnée à bord du Titanic, elle se fit une obligation d'y paraître. Comme selon ses ordres, sa bonne servante, coiffa ses longs cheveux gris en un chignon strict, puis la vieille femme prit bien soin de choisir l'une de ses plus belles robes datant de l'année 1912. Cette robe, elle l'avait fait spécialement réalisée pour son voyage à bord du Titanic. Une fois habillée, la vieille mégère sortie ses plus belles perles, elle chaussa ses chaussures, prit sa cane noir à pommeau d'argent et la voilà enfin prête, pour une soirée de folie. Quand la Comtesse entra dans le jardin exotique du navire, un lieu qu’elle appréciait particulièrement pour sa tranquillité, elle fut consternée de voir les changements qui ont été apporté. Pas de table ! Mais des fauteuils, comme si on était sorti d’un autre temps. La vieille femme posa une main sur son cœur tellement qu’elle était choquée. Elle avait le sentiment de se retrouver au zoo, ou dans une maison close. Nom de Dieu ! La Comtesse aidait de sa canne commença à avancer dans la salle, tout en faisant le tour. Au passage, elle donna quelques coups de cannes à Jack Cooper, une personne à qui elle aimait donner des coups très discrètement. Puis, elle donna d’autres coups à une jeune femme, Scarlett Hamilton, qui se trouvait non loin du buffet. Après tout, l’homme n’oserait jamais lui crier dessus, elle était bien trop âgée pour ça. La Comtesse avait un objectif, trouver la personne qui avait organisé cette réception et lui donner son ressentit sur cette horrible mascarade. La vieille femme la trouva bien vite, puisque Lynn Everdeen fit un discours pour annoncer à tout le monde de se mettre à table. Après la fin du discours de la jeune femme, la Comtesse s’approcha, affichant un visage consterné.

« Vous n’avez pas honte d’avoir organisé une telle chose. » Disait-elle tout en désignant la salle. « On se croirait à une vulgaire réception de mauvais goûts, qui est digne du bal des Ardents. Vous devriez avoir honte jeune fille ! » Ajouta la vieille en appuyant bien sur ses mots. Puis elle se tourna vers Dimitri. « J’espère que vous ne jouez pas de votre instrument ce soir, sinon nous risquons tous un bon mal de tête ! »

La Comtesse partit tout en pestant et elle se dirigea vers le banquet. Nom de Dieu, il n’y avait même pas de fauteuils, son pauvre dos allait souffrir. Ces jeunes, ils ne pensaient vraiment qu’à eux ! La vieille femme continua de faire son tour, elle passa derrière deux jeunes femmes, qui se nommaient Georgiana O’Hara et Edwige Wheeler. Le regard de la mégère s’attarda sur la robe de la revenante.

« Quel manque de goût et de dignité ! » Commenta la vieille à haute voix, pour bien se faire entendre de la jeune femme.

La Comtesse n’avait pas fini son tour, au passage, elle donna un coup de canne à Nora Vendel, parce que la dernière fois, elle lui avait fait mal au dos en la massant. Puis, après tant de méchanceté, la vieille femme s’installa en face de Marie-Jeanne une jeune femme qu’elle considérait comme ayant beaucoup de goût et qui se trouvait en première classe. La vieille se pencha alors vers la blonde pour lui parler :

« Vous ne trouvez pas que cette réception est de mauvais goût ? Je ne m’attendais vraiment pas à ça. » Disait la vieille toujours aussi choquée.

La vengeance est un plat qui se mange à vif.

Nayah et Scarlett étaient toujours là, prêtes à en découdre avec leurs ennemis. Même si la revenante n’avait pas été touchée par Lynn Everdeen, elle tenait à l’adage qui disait que les ennemis de mes amis, sont mes ennemis. La veuve noire était fière d’avoir cette amie, ensemble, elles étaient beaucoup plus fortes. Dans son corsage, Scarlett Hamilton cachait une petite mixture, qu’elle avait créé elle-même pour cette superbe soirée. La veuve noire avait mis plusieurs jours pour réaliser ce poison, mais grâce à l’île, elle avait pu trouver les plantes, qui lui permettaient de faire ce qu’elle voulait. Le dosage était bon et le poison une fois ingéré, mettrait du temps avant d’agir sur les passagers, personne ne pourra se douter que cela vient d’elle, mais Lynn sera accusée. Après tout, elle était connue pour mettre des choses étranges dans ses plats. Une fois la mort de plusieurs passagers détectés, cette petite dinde serait tout de suite accusée et elle finirait au ban de la société. Scarlett était fière de l’idée qu’avait eue Nayah et maintenant elle n’avait plus qu’à glisser le poison dans l’un des plats. Alors que la veuve noire allait quitter son amie, un invité surprise arriva vers elle. Scarlett l’accueillit avec un sourire moqueur, puisqu’après tout, pour elle, Marcus Cream n’était qu’un amateur et un idiot. Nayah lui avait raconté en détail l’humiliation publique de l’homme et Dieu sait à quel point Scarlett aurait payé pour voir ça.

« Marcus Cream, seriez-vous donc venu pour animer ce festin de votre effeuillage ? Il me semble que la dernière fois cela s’est soldé par un petit incident. » Se moque ouvertement Scarlett. La veuve noire ne savait pas comment le tueur ressentait cette humiliation, mais elle avait bien l’intention de l’embêter sur ce sujet. Alors qu’ils étaient tous les trois, la brune vit avec agacement Noah, sa servante arriver et lui demander si elle avait besoin de ses services. « Ohh Noah allait voir ailleurs si j’y suis, je n’ai pas besoin de vous ici ! Tant que vous êtes là demain matin, vous pouvez faire ce que vous voulez. » S’exclama-t-elle tout en faisant signe à la jeune femme de s’éloigner et d’aller s’amuser comme bon vous semble. La brune regarda Marcus et Nayah à tour de rôle, puis elle s’exclama. « Nayah peut-être devriez-vous faire plus ample connaissance avec Marcus, vous verrez, c’est peut-être un homme très mystérieux, mais quand on creuse avec la cuillère, on peut lire en lui, comme un livre ouvert, je suis sûr qu’il vous plaira. Mais s’il vous ennuie, je serais assise à ma table, peut être que cette cuisinière nous a mis pas loin l’une de l’autre. Enfin j’espère, j’aimerai ne pas me retrouver avec cette horrible Comtesse, qui vient de me donner un coup avec sa canne ! » La fin de sa phrase, la veuve noire la prononça assez forte, pour se faire attendre de la vieille dame.

Aussitôt, Scarlett abandonna les deux jeunes gens et elle se dirigea d’un pas langoureux vers le buffet, en traversant la pièce, elle fit un petit signe de main à Dimitri Lefebvre, qui se trouvait aux côtés de Lynn Evedeen. Scarlett, en tout discrétion, s’approcha de plusieurs plats, comme du poisson, des viandes, des fruits et de la salade et elle versa dans chaque quelques goûtes de son poison. Ceux qui y goûteraient, mourront tous d’ici une heure. Un sourire satisfait sur les lèvres, Scarlett prit une coupe de champagne et quitta le lieu de son crime pour rejoindre le centre de la pièce et chercher son nom. Elle avait à peine écouté les paroles de Lynn Everdeen. De toute façon, ce que cette dinde pouvait raconter, cela lui importait peu. Scarlett découvrir alors qu’elle était aux côtés de Nayah, Marcus et de Nora Vendel, une masseuse des bains turcs. La première classe accueillit sa complice avec un grand sourire et ne fit même pas attention à Marcus, elle adressa cependant quelques mots à Nora.

« Miss Vendel. Bienvenue à notre table, je n’ai jamais eu l’occasion de vous voir, quand je me rends aux bains turcs, je suis toujours avec l’une de vos collègues. Nous allons pouvoir échanger quelques mots. » Disait-elle, tout en jetant un regard vers Nayah.

Héloïse ∞ invités

La colère et la souffrance. La froideur et la douleur. Héloïse n’était plus qu’un être sans âme, privée de toute essence de joie ou même de vie. Elle n’avait plus la sensation du sang alimentant son cœur, comme si Jack l’avait arraché de sa poitrine à l’instant même où il avait prononcé ces mots « Tu me dégoûtes ». Pour la jolie blonde, il n’y avait plus de chance, plus aucun espoir pour eux. Si elle avait eu le courage de lui courir après durant un an, aujourd’hui, ce n’était plus le cas. Elle allait lui faire payer toutes les souffrances qu’elle avait endurées, tous les mots qui n’auraient pas dû être les siens. Etait-elle l’une de ces héroïnes de tragédies, luttant contre son destin en vain ? Tout ne devait-il être que chaos et désolation dans sa vie ? Quel en était donc le sens ? Elle pouvait accepter le fait de payer aujourd’hui pour son crime d’avoir tué le Comte. Mais quel crime avait été le sien quand, enfant, elle avait dû assister à la mort de ses parents ? N’était-elle pas une pure et innocente gamine qui n’aspirait qu’à vivre au sein d’un foyer chaleureux et aimant ? Où était sa faute ? Puis aujourd’hui, elle se retrouvait avec la perte d’un amant, d’une vie, d’un avenir et surtout, d’un enfant. Héloïse était en colère. Elle était pétrie de rage. Contre elle-même d’avoir pu oublier qu’elle portait autrefois la vie, contre Jack qui l’accusait d’être un monstre et contre le monde entier pour ce qu’il était et ce qu’il faisait d’elle. Elle sentait les meurtrissures de sa chair, la pourriture de son esprit qui se désagrégeait à mesure que la haine, grondante et redoutable, rongeait son âme. Tout son être ne réclamait alors plus qu’une chose, qu’un tribu pour apaiser cette colère, cette souffrance. Tout ce qu’elle désirait : c’était la mort de Jack. Il était le bourreau, l’ange noir quémandé pour la tourmenter, la torturer et abattre sur elle la terrible malédiction. Elle devait lui faire payer tous ces maux, toutes les souffrances qui étaient aujourd’hui les siennes. L’existence la renvoyait à ce qu’elle était autrefois, cet être dénué de toute humanité, glacial. Elle avait suffisamment pleuré. Elle avait été suffisamment faible et vulnérable. Aujourd’hui, la Héloïse douce et aimante était morte à jamais. Le monde lui avait laissé le loisir d’incarner ce rôle durant quatre ans et il était évident que ce personnage n’était pas pour elle. Elle n’était pas destinée à jouer cette pièce-là sur les planches de la vie. Elle n’était pas suffisamment familière avec lui. Ce rôle lui était étranger, tout comme l’homme avec qui elle avait vécu. Maintenant, elle était inatteignable, postée au sommet de sa tour de glace où elle pouvait poser son regard sur le monde, sur les petits êtres qui s’agitaient tout en bas, et ainsi, le renier, toute puissante. Elle se montrerait à la face des gens comme elle devait être : une femme forte qui n’avait jamais eu besoin de personne. Il était tant qu’elle se montre et le banquet serait l’occasion idéale. Ayant fouiné de longues heures dans les cales, elle était parvenue à trouver une robe qui lui saillerait à merveille, reflétant son titre déchu : celui de comtesse de Neuveille. Qu’avoir été la fille d’un riche Comte lui serve au moins pour une fois. Apprêtée comme elle jugeait l’être au mieux, elle s’engagea hors de sa cabine. Elle prit soin d’arriver un peu plus en retard, comptant faire une entrée un peu plus remarquée. Si bien que lorsqu’elle gagna le jardin exotique, les passagers étaient en train de s’attabler. De loin, elle jeta un petit regard et put s’apercevoir de tous les gens qui étaient venus. Parmi eux, se trouvait Georgiana, une passagère pour laquelle la danse les rapprochait, puis elle vit son amie Nayah en compagnie de cette femme étrange, Scarlett. Il y avait aussi Nora, sa cousine. Mais ce soir, elle ne l’embêterait pas avec toutes ces histoires. Il y avait aussi ce Marcus qui ne lui revenait guère, sans parler de cette Comtesse qui s’était aussi jointe au groupe. Et puis il y avait cette aveugle, une chanteuse de renom que le Comte se plaisait à écouter de son vivant. Pour Héloïse, elle n’aurait compté plus qu’une vulgaire mouche si elle ne l’avait pas vu au bras de cet être répugnant. Jack. Voilà qu’il faisait du zèle dorénavant. Il aida l’aveugle à s’asseoir et prit place aux côtés d’une rousse sulfureuse, engageant la conversation. Héloïse releva fièrement le menton et s’attabla auprès des autres membres du paquebot. « Bonsoir ! » fit-elle assez fort pour que tout le monde l’entende. Répondant aux paroles de la Comtesse, la blonde se mit à parler. « Vous avez bien raison Comtesse, cette réception est du plus mauvais goût. Mais elle est bien digne du rang de certain ici. Le choix des invités laisse tout bonnement à désirer. De quoi nous couper l’appétit. » Et Héloïse pointa un regard aigu en direction de Jack, portant un verre de vin à ses lèvres. Elle se mit tout à coup à sourire. Un sourire qu’elle n’avait pas arboré depuis bien des années, tout ce qu’il y avait de plus hypocrite. Troisième classe peut-être, mais elle était une Comtesse et elle n’aurait pu aucune honte à scander son titre le moment venu. « Mademoiselle, vous devriez prendre garde, cet homme avec qui vous engagez la conversation n’est en rien recommandable et n’a guère plus d’éducation qu’un chien enragé. Vous perdez votre temps. » Sa phrase s’acheva sur une note dédaigneuse tandis qu’elle s’adressait à la belle Edwige. Quand son regard fut accroché par une blonde des plus charmantes dans les jardins. « Allons mademoiselle, venez donc vous joindre à nous. Il serait dommage que vous manquiez une seconde de plus à ce repas qui promet d’être des plus… passionnants. » Elle fit même signe à sa cousine Nora de s’approcher. Puis sur ces mots, elle prit une nouvelle gorgée d’alcool, dardant un regard perçant sur l’assemblée et tout particulièrement, sur Jack.

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Spoiler:

Ambre ∞ invités

La chanteuse était pour le moins désappointée. Jamais elle n’avait eu la prétention de s’élever au-dessus de quelqu’un. Dans sa carrière, elle avait fait quelque duo avec des célébrités de son époque, des musiciens au talent immensément reconnu, comme le pianiste Vegar Hansen. Elle avait allié sa voix à d’autre pour des représentations. Toujours, elle s’était pliée à ces spectacles en éloignant cette idée de lutte musicale. Mais voilà qu’une inconnue se présentait à elle, lui présentait quelques brèves paroles avant de la mettre au défi de chanter mieux qu’elle, puis de se retirer fort théâtralement. Il y avait de quoi être quelque peu choqué, mais Ambre était surtout intimidée. Intimidée par le charisme que dégageait cette jeune femme, son tempérament et son indéniable assurance. Un court instant, elle avait cru qu’elle plaisantait, qu’elle se trouvait juste au cœur d’une innocente farce mais elle devait cesser d’être naïve. Cette Edwige prenait très au sérieux la proposition qu’elle lui avait soumise, la laissant indécise. Devait-elle accepter ou non ? L’esprit de compétition n’était pas le fort de l’aveugle, elle qui se sentait constamment faible et vulnérable. Elle ne se sentait pas la force d’affronter une femme qui n’avait en rien perdu de sa vitalité. Toutefois, elle songeait à Edward, au fait qu’il n’apprécierait pas qu’elle décline une occasion de se remettre sur le devant de la scène. « Amy » était une personnalité reconnue qui devait occuper un rang bien spécifique et ne commettre aucun impair. Elle avait une réputation à honorer. Si elle s’était plongée dans l’anonymat durant un an, l’arrivée de son manager avait sonné le retour de sa carrière de chanteuse et vedette internationale. Elle devait chanter sur scène, chanter pour des morts qui faisaient semblant d’être encore vivants et d’agir comme tel. Toute cette mise en scène la mettait plus que mal-à-l’aise. Que quelqu’un la sorte de ce cauchemar ! D’autant qu’elle n’avait plus Dimitri. Elle n’avait plus ce mince qui … non… elle ne devait pas y penser. Pas maintenant, au risque de fondre en larmes et de perdre tous ces moyens. Elle devait tenter de conserver une attitude digne, masquant sa douleur et sa tristesse. Mais Dimitri… Dimitri… L’attention d’Ambre fut tout à coup happée par Georgiana qui incitait la chanteuse à se méfier d’Edwige et de sa proposition. Ainsi n’était-elle pas la seule à douter de ces intentions. « Je tâcherai de prendre garde. » répondit Ambre d’une voix blanche. Puis Jack la décréta sérieuse mais la rassurant en constatant qu’il n’y avait guère de moyen pour qu’elles en viennent à s’affronter ici. Sans doute cette proposition n’aurait-elle pas de suite. Le compliment du joueur de poker lui arracha un triste sourire. La flatterie n’était pas un sentiment qui lui était familier. Un steward convia soudain les invités à prendre place autour de la table. S’accrochant à son bras, l’aveugle fut guidée par Jack à la place qui lui avait été assignée. Il l’aida à s’asseoir et lui indiqua qu’il se trouvait en face d’elle. La jeune femme aurait apprécié se retrouver à son côté car elle ne connaissait guère de monde ici, mais la table n’avait pas été dressée ainsi. Elle en vint presque à regretter qu’Edward ne soit pas là, lui qui prenait toujours soin d’elle malgré toutes les choses qu’il pouvait lui faire subir. Tant pis, elle resterait seule. De toute manière, elle était habituée à être une femme docile et sans histoire, qui restait muette en toutes circonstances. C’était d’ailleurs ce qui avait bâti sa réputation. « Amy » la mystérieuse et c’était le personnage qu’elle se devait d’incarner dorénavant. Elle serait donc privée à jamais de souvenir de cet être qu’elle aimait tant… Dimitri… Dimitri… « Dimitri Lefebvre évidemment ! » Le prénom se répercuta violemment dans l’assistance en même temps qu’il résonnait inlassablement dans sa tête. Ebranlée au plus profond d’elle-même, l’aveugle laissa maladroitement tomber la coupe de vin qu’elle s’apprêtait à porter à ses lèvres. Le liquide se répandit sur la nappe, la tâtant de carmin. Avait-elle bien entendu ? Non… c’était encore des démons qui venaient pour la narguer, pour la torturer en lui faisant croire encore en l’existence de l’homme qu’elle chérissait. Pourquoi être si cruel… Elle sentit sa main trembler alors qu’elle se sentait si confuse. N’ayant aucune idée de l’identité de son voisin, elle se confondit tout de même en excuses. « V-veuillez excuser ma maladresse… Je… je ne sais pas ce qu’il m’a pris tout à coup… » bégaya-t-elle.

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♦ EVENT n°12 ▬ Un banquet de mets ruisselants Tumblr_lpexn3lZbx1qbp1ako10_r1_250

En retard, Mark était évidemment en retard ! Pestant contre le chef d’orchestre qui avait eu la fausse bonne idée de le retenir alors qu’on avait expressément requis sa présence à ce banquet organisé par Lynn Everdeen, le jeune homme s’élança en courant dans le couloir, ne fit qu’une escale de quelques secondes par sa chambre pour récupérer l’étui de son violon, et reprit sa course jusqu’au jardin exotique. Ah ça, il allait entendre parler de lui, le chef d’orchestre ! Heureusement que Maël avait été là pour lui rappeler d’un air paniqué l’heure qui filait, permettant ainsi au violoniste de s’échapper. Mais il avait déjà une bonne demi-heure de retard, et s’il échappait à des regards ou des commentaires assassins des organisateurs, cela relèverait du miracle. Il savait qu’un autre musicien était censé jouer avant lui, mais tout de même… Et s’il avait déjà fini de jouer ? Mark se ferait assassiner sur place ! Et il n’avait vraiment pas besoin de ça, pas en ce moment ! Les choses allaient relativement bien pour lui sur le Titanic, ce n’était pas le moment de s’attirer les foudres du staff ou des grosses pointures du bateau. Il en avait vu d’autres s’en prendre plein les dents pour moins que ça, il ne tenait pas à figurer lui aussi sur la liste des victimes de la Comtesse ou des managers du paquebot. Bousculant une des femmes de chambre du paquebot sans le faire exprès, il bafouilla quelques excuses sans pour autant ralentir le rythme, tourna au coin du couloir, avala les escaliers en manquant à plusieurs reprises de se casser la figure, et atteignit enfin le pont A. Ralentissant pour ne pas arriver en nage, il marcha tout de même très vite jusqu’à l’entrée du jardin exotique et en poussa la porte en retenant son souffle, qu’il avait court. L’heure de vérité avait sonné. Il grimaça lorsque la porte grinça en s’ouvrant, et se faufila à l’intérieur en essayant de se faire remarquer le moins possible. Comme il s’y attendait, il se fit foudroyer du regard par le staff, mais heureusement l’autre musicien n’avait pas encore fini de jouer, même si Mark reconnaissait le dernier mouvement d’un morceau bien connu. Rapidement, il se glissa derrière lui et ouvrit l’étui de son violon pour en sortir son précieux instrument et accorder discrètement ses cordes. Lorsque son compère eut fini au piano, Mark hocha la tête pour lui signaler qu’il était prêt, et s’avança pour le remplacer avec son violon. Ayant réussi à calmer les battements de son cœur, Mark cala son violon sous son menton, et après un dernier raccord, commença à jouer.

Tout en faisant courir l’archer sur les cordes de l’instrument, Mark laissa son regard planer sur les invités, reconnaissant dans la petite assemblée la Comtesse –qui ne devait pas rater une occasion d’insulter quelqu’un - , ainsi que celle qui avait failli être sa belle-sœur, Georgiana. Mark se demanda brièvement si elle avait revu Arthur depuis que ce dernier était revenu sur le bateau, et espérait fortement que non. Il ne la connaissait pas, mais il était persuadé qu’elle valait bien mieux que les nombreux ennuis que ce crétin pourrait lui apporter. N’importe qui valait mieux qu’Arthur, de toute façon. Enchaînant avec un mouvement des Quatre Saisons de Vivaldi, Mark sourit à son public, espérant détendre une atmosphère qui semblait tendue. Il y avait quelque chose de bizarre dans l’air. Mourir lui avait au moins permis de développer cette espèce d’instinct pour les ennuis, que jusqu’ici il avait plutôt bien réussi à éviter. Il espérait que ce soir ne déroberait pas à la règle, mais un je ne sais quoi lui soufflait que rien n’allait se passer comme prévu… Décidant de faire taire sa conscience, Mark se concentra sur ses doigts, sur son archer, et continua à jouer, en priant pour qu’aucune catastrophe majeure ne leur tombe sur la tête.

J’étais ravie ce soir d’être ici en compagnie de Scarlett. Ce soir, nous étions en beauté telles deux lionnes entrant dans l’arène. Si autour de nous, se trouvaient des agneaux prêts à être égorgés, nous étions celles qui feront de ces petites brebis, nos appâts, l’apogée de notre vengeance envers Lynn Everdeen. Je me souvenais encore de cet après midi ou j’avais rendu visite à mon amie, encore alitée. Ce que j’ignorais, c’était cette histoire entre elle et Lynn. Cette stupide cuisinière l’avait poignardée de sang froid et la Première Classe s’en était miraculeusement sortie, gardant ses idées intactes et découvrant une soif de vengeance nouvelle. Moi-même avais été choquée du coup de Lynn. Je l’avais pourtant rencontré lors du réveillon de Noël et jamais, n’aurais-je cru que derrière cette timidité, se cachait une personne horrible capable d’un tel acte. A vrai dire, j’avais quelque à priori à son sujet depuis l’intoxication que bon nombre de gens avait subi. Désormais, le fait de savoir qu’elle avait poignardé mon alliée la plus précieuse avait ressurgi un sentiment de vengeance. A défaut de le faire sur Jules ou sur Thomas, Lynn serait notre prochaine victime.
L’idée du poison avait germé dans mon esprit et j’en avais fait part lors de notre entretien secret. Scarlett avait jugé l’idée excellente. Nous avions donc mis à profit notre plan. L’idée était de discréditer Lynn en empoisonnant des passagers. Cette fois ci, pas de douleur intestinale et de danse « déshabillante » mais la mort et le sang. Alors, nous avions mis notre plan à profit. Et ce soir, nous étions là. Je voyais quelques passagers que je saluais d’un signe de tête et d’un sourire hypocrite. Au loin, je fis un signe à Edwige rencontré il y a peu ainsi qu’à Nora dont j’avais été me faire masser. Au loin, j’apercevais cette jeune aveugle accompagné de Jack. Je m’arrêtais dans ma contemplation des passagers lorsque notre attention fut attirée par Noah, la servante de mon amie. Cette dernière fut chassée sans ménagement et je n’eus le loisir d’en dire plus car Marcus arriva et nous salua toutes les deux. J’eus droit à une présentation de ce dernier par Scarlett. Durant son dialogue, elle fut interrompue par la Comtesse qui semblait se satisfaire de sa vie uniquement par les coups de canne qu’elle distribuait. Si le sourire n’avait pas quitté le visage de mon alliée, je me doutais qu’elle aurait voulu la voir brûlée vive, mais nous avions d’autres projets en tête et c’est naturellement, tout sourire que je répondis :

« Bonjour Marcus. » Le saluais-je d’un sourire jovial, puis me tournant vers Scarlett, j’ajoutais : « En réalité, chère amie, il s’avère que j’ai fait la rencontre de Monsieur Cream lors du réveillon. Savez vous qu’il s’agit d’un excellent danseur ! » Disais-je en ouvrant des yeux ronds avec une surprise feinte. Puis me rappelant de notre plan machiavélique, j’ajoutais d’une voix faussement enjouée : « Oh Scarlett, je crois voir au loin qu’il y a d’excellents plats. Je crois bien que Lynn va nous régaler les papilles ce soir ! »

Comme convenu, mon amie se dirigea vers le buffet afin d’y déposer une petite goutte de potion magique, ni vu, ni connu. Elle semblait être alors une simple passagère curieuse de ce qu’elle allait manger. Quand elle revint, un sourire satisfait, il fut temps de prendre place et par bonheur, il se trouva que nos places étaient côte à côte. J’étais ravie de cela et nous primes place en ayant Marcus à côté de nous. Je regardais un peu les autres passagers glissant un regard bienveillant à tous. Je me permis d’ajouter d’une voix enjouée à l’attention de Lynn :

« Je sens que vous allez nous faire des merveilles, chère Miss Everdeen. » Mais je n’eus le loisir d’entendre sa réponse car mon amie, Héloïse venait d’arriver. D’une voix forte, ses paroles me firent ouvrir des yeux gros comme des soucoupes tandis que je devinais sans nul mal à qui s’adressait ces paroles emplies de méchanceté. Toutefois, malgré son regard appuyé, quelques troisièmes classes se trouvaient ici et je trouvais ces paroles plutôt mal venues. Et puis, quelque chose me fit glacer mon sang. Les mets avaient été empoisonnés par nos soins et je craignais qu’elle ne goutte fatidiquement le plat qu’il ne fallait pas. Toutefois, la prévenir était prendre le risque de mettre notre plan à l’eau et je n’étais pas certaine d’une nouvelle possibilité de semer la zizanie dans le seul but de discréditer Lynn. Me mordillant la lèvre intérieure, j’essayais de trouver une solution mais je n’en voyais aucune. Alors ignorant cet accès de panique, je préférais boire du champagne se trouvant dans une couple devant moi. Puis reposant mon verre, je lançais la conversation aux personnes assises autour de moi, afin de chasser l’anxiété me gagnant soudain :

« Ce violoniste joue magnifiquement bien ! » disais-je, un sourire sur les lèvres, tandis que j’écoutais la douce mélodie jouée par Mark.

" Si cela vous enchante tant que cela Miss Hamilton, peut être pourrions nous nous donner rendez-vous dans votre cabine pour un nouvel effeuillage, qu'en pensez-vous ? "

" Bonjour Nayah, merci de ce compliment, il me va droit au coeur. "

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