Ding Ding Dong, Ding, Ding Dong ... L'heure tournait pour Marcus, il ne devrait à présent plus tarder à qui la soirée Casino. Il était resté jusqu'à la fin ou presque, il avait vu beaucoup de monde s'en aller, partir à leur cabine, mais lui était resté là, parlant un peu avec ces compagnons de poker, puis après quelques tours, il était allé boire un petit peu, histoire de vraiment finir la fête en beauté. Elisabeth était venue me voir me demandant si j'avais passé une bonne soirée malgré la présence de Scarlett. Elle n'avait jamais été un problème à vrai dire, même si je pouvais en être un pour elle. J'avais bien essayé de provoquer la veuve noire, mais elle n'avait pas réagit, trop de monde sans doute pour faire un petit spectacle. La balle que je lui avais offert été pourtant un bon prétexte pour réagir de façon outrancière mais non. J'avais du coup conserver la balle dans ma poche, comme si j'allais en avoir besoin. J'aurais pu la laisser sur la table à la vue de tous mais j'avais opté pour plus de discrétion. Je n'avais ensuite plus revu les jeunes femmes, probablement qu'elles avaient du quitter la réception pour se rendre dans leur cabine respective. Il était donc temps pour moi de partir d'ici, et de gagner ma cabine moi aussi. Cependant, j'avais une furieuse envie de jeter un oeil aux cabines des premières classes, là où se trouvait fort logiquement Scarlett et Elisabeth, si la première n'avait pas tuée la deuxième évidemment. Si Scarlett pensait me faire peur en s'attaquant à Elisabeth, elle avait tout faux. Si j'appréciais la 1ère classe que j'ai déjà tuée une fois, elle n'était pas essentielle à mes actes sur le navire. Je décidais donc de monter les voir après être passé à ma cabine. J'étais un peu plus décontracté, je n'avais plus de cravate, rien autour du coup. Je n'avais pas envie de faire le trajet inverse à pied, alors contre mes habitudes, je prenais l'ascenseur pour retrouver le pont des cabines des 1ères classes. Je rentrais donc à l'intérieur, mais qu'elle ne fut pas ma surprise de croiser Elisabeth à l'intérieur. Qu'est ce qu'elle faisait ici ? J'en étais tellement étonné que je rentrais à l'intérieur sans dire un mot de plus. Je voulais la voir et elle était là. Nous avions monté un étage, l'ascenseur s'arrêta de nouveau pour voir apparaître Scarlett. Une coïncidence ? Je n'y croyais pas le moins du monde. Les portes se refermèrent alors derrière elle. La cabine monta d'environ 1 mètre lorsqu'un bruit sourd se fit entendre, il semblerait que nous soyons coincés à l'intérieur de l'ascenseur, quelle poisse !

Perdue entre deux eaux. Au milieu d’un gouffre sans fin. La partie ne faisait que commencer, et il y aurait plusieurs tours c’était certain. Telle une partie de cluedo, je commençais juste à régler mes comptes. Marcus ne valait certainement pas mieux que Scarlett, mais au moins il avait un charme ravageur. Scarlett… le courant ne passait pas, le coup de foudre avait eut l’effet inverse sur nous. J’avais des comptes avec Scarlett, toujours, on se livrait à une gueguerre digne de deux premières classes. Je ne savais plus comment cela avait commencé, mais le conflit était bien là. Elle me pensait faible, certes… mais j’avais une langue bien pendue, et j’étais assez intelligente pour savoir lui tenir tête. Marcus… la vengeance est un plat qui se mange froid. Je n’oubliais pas ce qu’il avait fait, et je ne l’oublierais jamais. Néanmoins, je ne le voyais plus comme étant une menace. Il fallait qu’il remplisse son tableau de chasse, pas qu’il s’attache à sa première victime. Scarlett était un danger permanent, une vipère qui vous empoisonne la vie. Une vipère à tuer au plus vite avant que celle-ci vous pique de son venin.

J’avais dis au revoir, et bonne nuit à Désdémone. Je l’avais quittée, la laissant tranquillement rejoindre ses appartements. J’avais pris le temps de boire une dernière coupe de champagne. Je m’apprêtais à retourner à ma cabine, après avoir prit un peu l’air sur le pont. Je pris donc, comme à mon habitude, les ascenseurs. Je portais la même tenue que lors de la soirée Casino, je n’avais pas encore prit le temps de me changer. J’étais fatiguée, cette soirée m’avai t épuisée. Je sentais des faiblesses perpétuelles, des vertiges, et parfois je voyais des étoiles. Mon médecin m’avait toujours dis que c’était une faiblesse de ma part. Je ne mangeais pas assez pour être pleinement en forme, et en bonne santé. Je ratais souvent le déjeuner, pourrais-je mourir de faim ? Telle était la question. La mort ne me faisait pas peur. La mort serait une fin plus douce que vivre ici, prisonnière et entravée.

« Marcus… Quelle délicieuse coïncidence. Où allez-vous donc Marcus ? Voir l’une de vos multiples conquêtes ? »

Sourire malicieux sur mes lèvres, regards charmeurs pour mes yeux. Nous restions silencieux le temps de traverser un étage. La porte s’ouvrit, mes yeux firent un mouvement circulaire. Pas elle… Scarlett était là sous mes yeux, et s’apprêtait à monter. Evidemment, ce moment était trop parfait il fallait qu’elle vienne tâcher ce jolie tableau déjà très sanglant. Toujours au bon moment, celle-là ! La cabine monta encore un petit peu, alors que Scarlett prit place avec nous. Nous étions quelques peu à l’étroit, je lançais un regard cinglant à Scarlett. Elle était de trop dans cet ascenseur. Un bruit sourd résonna dans la cabine, elle monta un petit peu puis redescendit, et se stoppa. Nous étions bloqués. Tous les trois. Le trio infernal. Bloqués, ensemble, dans un ascenseur. Il ne manquait plus que ça pour conclure la soirée avec brio.

Un ascenseur.
Un trio infernal.

Un bateau.
Trois personnes.
Scarlett tombe à l’eau.
Qui reste-il ?
Marcus et Elisabeth.

En cet instant, nous étions trois mais est-ce-que dans quelques instants, nous serions toujours trois ? Je serais très étonnée que l’on ne se batte pas. Avec Scarlett, sachant que l’on s’était déjà bien chatouillées tout au long de la soirée, on continuerait certainement à bord de l’ascenseur. Un bon moyen de passer le temps. De ne pas prendre son temps. Il fallait entretenir notre relation aussi épineuse soit-elle. Dans le fond, j’appréciais ces échanges avec la veuve noire. Et Marcus…. Je le jaugeais encore ! La fin de soirée promettait d’être pimentée avec ces deux là en ma compagnie.

Clac clac clac, ses pas résonnés sur le pont de bois, tandis que Scarlett Hamilton se promenait en compagnie de son amant William Bates, le pont des embarcations étaient vides et la plupart des personnes qui avaient assisté à la soirée étaient déjà retournées dans leurs cabines. Thomas où pouvait-il bien être ? Loin d’elle, elle l’espérait bien, sinon, si elle le croisait sur son chemin il finirait par-dessus bord. La soirée avait été mouvementé, Scarlett n’avait cessé de jouer au chat et à la souris avec Marcus et Elizabeth, ce qui l’avait distraite pendant un temps, mais très vite, ces deux-là, étaient devenus aussi ennuyants qu’une tombe. Mademoiselle Cavendish semblait être complètement obnubilé par le tueur en série, et sa déception serait bien grande quand elle découvrirait qu’il moquait éperdument d’elle. Peut-être devrait-elle jouer en ce sens, profiter de la peine de cette petite bourgeoise pour la retourner contre son maître. Marcus ne verrait pas le jeu se retourner contre lui et la surprise serait d’autant plus grande. Si seulement elle avait un moyen pour faire aller Elizabeth en ce sens, elle sauterait sur l’occasion, mais pour le moment il n’y avait rien, Marcus était une armure impénétrable, cependant, la veuve noire n’était jamais vaincue, elle trouverait ses faiblesses, même si pour cela, il lui fallait l’éternité. Pour le moment, elle avait juste besoin de temps pour réfléchir, mais surtout pour trouver un moyen de mettre le jeu à son avantage, tout le monde avait des faiblesses, même un homme comme Marcus Cream.

« Tu devrais faire attention Scarlett, tu joues à un jeu dangereux. » Déclara William tout en la ramenant contre lui.
« Je sais ce que je fais et je ne m’arrêterai pas en si bon chemin. » Riposta la veuve noire tout en lui retira sa main de son épaule.

Ils ne purent cependant pas continuer longtemps leur conversation, puisque quelqu’un arrivait vers eux sur le pont. Scarlett telle une ombre s’éloigna et retourna en première classe. Elle allait rejoindre sa cabine espérant que William la rejoindrait une fois là-bas. Pour le moment elle ne voulait pas éveiller les soupçons de Thomas, le majordome était l’une de ses pièces maîtresses en ce qui concernait la prochaine mise à mort de son mari, elle ne voulait certainement pas perdre cet avantage, surtout que son très cher époux devenait de plus en plus agaçant depuis leur séparation. A croire que la vie de couple était préférable pour avoir un peu de paix. Pour retourner chez elle, Scarlett devait prendre l’un des ascenseurs. Elle appela le premier qui lui venait et quand les grilles s’ouvrirent, elle découvrit Marcus et Elizabeth. Il était trop tôt, mais fuir l’ennemi c’était une preuve de lâcheté, donc Scarlett entra dans la cabine et se mit entre les deux complices.

« Marcus, Elisabeth, quel plaisir de vous retrouver ici. La soirée n’était-elle pas une grande réussite ? » Disait-elle avec un sourire malicieux aux lèvres.

Les grilles se refermèrent mais l’ascenseur ne fit pas plus d’un mètre, puisque très rapidement un bruit se fit entendre et l’ascenseur s’arrêta entre deux ponts. Ils étaient maintenant trois ennemis coincés et Scarlett était à son désavantage, Elisabeth et Marcus étaient alliés, à moins qu’elle n’arrive à changer le jeu et à mettre les cartes de son côté.

1,2,3, nous irons tous au bois.

Marcus, Elizabeth & Scarlett sont dans un ascenseur. Le premier tue la seconde. La troisième se rate et le premier tue la troisième. Qui reste-t-il ? Un mort quoiqu'il arrive. Non, mais je ne sais pas pourquoi, cette situation me plaisait grandement. Me retrouver coincé avec ma première victime sur le navire, et celle qui m'avait tué sur ce même navire était quelques choses de spécial en soi. J'avais été le premier dans la boite qui monte. Puis ma première victime était entrée. Elle me posa une question qui coulait de source. Qui pouvais-je allé voir ? Une de mes victimes ? Pourquoi faudrait-il que j'aille voir une de mes victimes ? Une des mes conquêtes ? J'allais me rendre dans la salle de musique évidemment pour une leçon de piano. Je levais simplement les yeux au ciel pour lui faire comprendre que je montais avec un petit sourire aussi malicieux que le sien. Nous ne disions rien l'espace d'un étage puis la boite s'était arrêtée pour faire rentrer Scarlett, quel timing parfait. Au fond de moi, je pensais que le Capitaine l'avait fait exprès, il ne pouvait en être autrement. Comment aurions-nous pu prendre l'ascenseur en même temps, tout en sachant que celui-ci allait se bloquer ? Les probabilités étaient tellement faibles. Étais-je seulement à mon avantage ? Si je savais que la dernière arrivée était mon ennemie, Elizabeth croyait-elle toujours en moi ? Pernelle était entré dans une équation plus qu'improbable. Mais logiquement, elle était toujours de mon côté.

" Elle l'était oui. Mais il semblerait que le Capitaine n'en a pas fini avec nous. Quelles étaient les chances pour que nous nous retrouvions bloqués ici tout les trois ? "

Je regardais alors fixement Scarlett. Avait-elle l'arme que je lui avais gracieusement procurée dans les bas fonds du navire ? Je n'en voyais pas le moindre sillon en regardant les courbes de la brune à mes côtés. Elle ne semblait pas avoir cette avantage sur elle. Devais-je la tuer tout de suite ? Non, ce ne serait pas un jeu plaisant que de la tuer immédiatement. J'avais lancé le débat en parlant. Est ce qu'elles me répondraient ? Sans doute. Laquelle agirait en premier ? Je ne sais pas. Qui agirait en premier ? Je ne savais pas. J'allais laisser venir Scarlett, c'était elle qui allait devoir jouer le jeu le plus vil pour arriver à ces fins.

L’ambiance était lourde, pesante, et palpable. Mon esprit était de plus en plus instable, et le Titanic de plus en plus nous en faisait baver. Nous étions les jouets d’un destin que l’on ne contrôlait pas. Scarlett et Marcus se pensaient grand méchants à bord du Titanic, tout bonnement car Marcus était un assassin, et Scarlett dans un sens aussi mais il n’en était rien. Ils étaient des poupées comme les autres passagers. Des poupées de chiffons qui brûlent dans le feu, qui se noient dans l’eau. Le destin se jouait de nous, le destin nous en faisait voir de toutes les couleurs, le destin faisait ce que bon lui semble. Le destin, nous avez réunis aujourd’hui, ce soir, dans cet ascenseur. Je voyais déjà le sang sur les murs. Les ténèbres m’enveloppaient. Marcus était mon seul allié en cette soirée contre Scarlett, mais j’avais une revanche à prendre contre celui qui avait maculé de sang l’eau des bains turcs. Que deviendrait cette petite masseuse du nom de Nora Vendel si Marcus apprenait qu’elle avait tout vu ? TOUT. Tout vient à point à qui sait attendre. Je n’avais aucun moyen de défense, aucune arme, rien, à part ma folie. Cette douce folie qui vole et virevolte. Je ne répondis rien aux paroles de Scarlett. Peut-être avais-je perdu une occasion d’attaquer la première ? Comme dans une bataille navale même si, dans un sens, on avait déjà coulé nos navires. Je restais silencieuse, me demandant si c’était le fruit du hasard qu’on se retrouve tous les trois dans un ascenseur, bloqué qui plus est. Comme par hasard. Cela n’aurait pas été attrayant si le trajet pour monter à nos cabines n’avait duré que quelques secondes. Le destin nous mettait-il à l’épreuve ? Ou bien le Capitaine ? J’étais en territoire ennemie, comme sur un champ de bataille et j’étais loin d’être rassurée. Scarlett serait alliée au Capitaine que cela ne m’étonnerait même pas, si vil, si vénéneuse, une vipère avec du sang d’araignée. Marcus s’intéressait à la musique ? La musicienne devait être jolie dans ce cas ! Marcus n’était pas un vertueuse de la musique, en tout cas il n’en avait pas la tête. Par bien des différences, nous étions tous les trois des dangereux personnages, tous à notre manière, tous à notre façon. Ressortirais-je vivante de ce voyage vers l’au-delà ? Ou avais-je pris un allée simple vers la morgue ? Etre un fantôme qui hante à tout jamais les murs du Titanic était une idée séduisante, lorsque j’imaginais mon fantôme hantait Scarlett de jours comme de nuits, l’empêchant de vivre et la persécutant. Quelle douce idée tellement alléchante.

« C’est l’œuvre du Capitaine ? Vous êtes sûres, Scarlett que vous n’avez pas saboter l’ascenseur avant de monter ? Avouez ma présence vous manquez depuis ce soir, nous n’avions pas terminé notre discussion et vous n’aviez pas finis de menacer Marcus ! »

Premier coup de canon lancé. Un jeu du hasard mais je doutais que ce soit l’œuvre du Capitaine. Le hasard fait bien les choses comme on dit. Je ne comptais pas tuer quelqu’un ce soir, mais si j’y étais obligée entre eux et moi, c’était le moi qui le remporte. Egoïste ? Normal … Je ne bougeais pas, je restais dans mon coin, nous étions à l’étroit, j’essayais de m’éloigner d’eux le plus possible. Je regardais le plafond en espérant qu’une secousse allait faire vibrer l’ascenseur et qu’on allait pouvoir terminer notre chemin. Je sentais ma respiration qui commençait à saturer, et à se saccader. Je ne paniquais pas car j’étais en leur compagnie, mais j’étais trop à l’étroit dans cet espace clos. Mon corps commençait à me lâcher mais je me maitrisais, m’obligeant à respirait normalement. Ce n’était guère le moment de lâcher prise, Scarlett se jetterait sur l’occasion, j’ignorais ce qu’il en était venant de Marcus mais rien ne m’étonnerait venant de lui !

« 4, 5, 6 allons cueillir des cerises. »
Le destin pouvait parfois être très blagueur, surtout d’avoir réuni ces trois personnes qui pourraient très bien déclencher une guerre mondiale à eux tout seul. Cette situation amusait beaucoup la ténébreuse Scarlett, surtout d’être mis en confrontation aussi brusquement avec Marcus et Elisabeth. Ce qui était d’autant plus étrange, c’était que l’ascenseur venait de s’arrêter, coinçant ainsi les trois êtres machiavéliques ensemble pour un petit bout de temps. La veuve noire aimait les situations dangereuses et se demandait bien comment elle allait s’en sortir face à ses deux ennemis. Marcus de son côté accusait de ce mauvais coup de malchance le Capitaine. Comment l’homme pouvait-il être responsable de tout cela, Scarlett avait une toute autre idée, pour elle, le responsable était nul autre que le Titanic, qui aimait toujours se jouer de ses passagers. Dédaigneuse, elle se tourna vers le serial killer qui en semblait en cacher beaucoup à tout le monde, surtout à sa précieuse Elisabeth. Cette dernière devait être complètement folle pour être sous le charme de l’homme qui l’avait assassiné.

« Marcus, vous ne pensez tout de même pas que le Capitaine soit responsable de tout cela, il doit être bien occupé pour ce soir, après tout, il était en galante compagnie. » Minauda la veuve noire.

Scarlett connaissait déjà les faiblesses d’Elisabeth, mais pour le moment Marcus était intouchable, il était attaché à sa victime, mais pour la veuve noire ce n’était pas suffisant, il devait bien y avoir autre chose, quelque chose de plus sombre et qui pourrait enlever toutes les belles illusions de cette idiote de première classe. Il devait bien y avoir quelque chose, Marcus n’était pas aussi secret que cela, de toute façon, à bord du Titanic on ne pouvait rien cacher à personne, l’endroit était peut-être grand, mais on en faisait vite le tour et les rumeurs traversaient vite les classes. Foi de Scarlett Hamilton, elle trouverait ce qui se cache derrière Marcus et ses si précieux secrets. Tandis que l’un accusait le Capitaine l’autre voyait en Scarlett la parfaite saboteuse de l’ascenseur. La veuve noire roula des yeux et éclata de rire au nez d’Elizabeth.

« Ma chère, croyez-moi ces mains seraient bien plus à l’aise à étrangler votre délicat petit cou, plutôt que de saboter cet ascenseur. » Riait-elle tout en montrant ses mains blanches et fines. « Pour ce qui est de vous voir Elisabeth, bien que j’apprécie votre présence, je la trouve fort peu distrayante, contrairement à celle de Marcus. » Ajouta la première classe en dédaignant la jeune femme.

Elisabeth avait toujours tendance à se prendre pour le centre du monde et cela agaçait beaucoup Scarlett qui aimerait bien lui faire ravaler sa fierté. Ah si seulement Marcus pouvait se compromettre, Elisabeth perdrait ainsi son plus fidèle soutient. Le mieux serait de briser ce petit duo qui s’était formé, dont le fil était aussi cassant que le fil d’une araignée. Son plan était en marche et elle parviendrait à abattre les deux en un seul coup.

Je lançais un pavé dans la marre ! Je disais clairement et ouvertement que si nous nous retrouvions coincés ici, ce ne pouvait être que l'œuvre du Capitaine. Le débat était lancé, j'allais bien voir ce qu'Elisabeth et Scarlett en penserait. Je me demandais qui ressortirait vivant de cet ascenseur d'ailleurs. Quelqu'un allait-il mourir une nouvelle fois ? Je devais me venger de la veuve noire, et je pouvais dans la logique des choses compter sur la première classe adepte des bains turcs. Si je lançais le débat sur le fait que l'ascenseur s'était retrouvé bloqué entre deux étages, la plus fine des deux jeunes femmes pris la parole, accusant Scarlett d'avoir trafiqué la boite qui monte, mais ce n'était pas tout, elle lui donnait quelques coups de boutoir, histoire de la mettre verbale en forme et peut être pas seulement à ce niveau. La veuve pensait que le Capitaine n'avait rien à voir la dedans, mais je n'en étais pas aussi certains que ça, mais je ne disais rien, je la laissais répondre à miss Cavendish, et c'était pour ainsi dire verbalement sanglant, et ça ne faisait que débuter. Le combat sera sans doute alléchant, cela me disait bien de les laisser s'entretuer en premier avant que je ne tue la survivante à ce combat de jeunes femmes dans la boue. Il n'y avait pas de boue mais c'était presque pareil, c'était tout comme et cela me faisait doucement rire, je peux vous l'avouer. J'avais ce petit sourire qui ne se décrocherait pas de si tôt de mes lèvres. La réponse fut sanglante de la part de celle qui avait été accusé d'avoir saboter cette grande boite. Elles se détestaient foncièrement, mais moi, je les aimais bien toutes les deux, même si c'était un amour bien différent pour l'un et l'autre.

" Le Capitaine a bien vite fini sa besogne avec cette pauvre Mary-Ann. Je peux vous le garantir, il est à l'origine de ce blocage puisque ce n'est pas vous qui l'avez fait Scarlett. En tout cas, vos présences ici à toutes les deux prouvent absolument tout ! "

Et je n'en disais pas plus, regardant la porte de l'ascenseur qui ne bougeait plus. Qu'est ce que leur présence respective pouvait bien prouver ? Je savais très bien où je voulais en venir, mais elles sans doute que non alors je les laisserais cogiter dans leur coin et parler. Pour le moment, pas question d'agir, il suffisait de parler, et de s'amuser verbalement, mais à un moment, tout cela ne serait plus suffisant, je le savais, j'en avais pleinement conscience. Qui serait la première à dégainer ces mains ou une autre arme ? Je ne le savais pas, mais je ne serais pas le premier à agir, ce sourire étant accroché à mes lèvres, j'attendais.

Un espace clos. Une ambiance lourde. Deux ennemis (presque). Un jeu dangereux. Le jeu de la mort et du hasard. Le Titanic se jouait de nous. Le Titanic riait de nous. Qui était aux manettes ? Le Capitaine ? Le destin ? Un illusionniste ? Un magicien ? Un marionnettiste invisible qui tire les ficelles de nos vies, nos bras se soulèvent, nos jambes marchent toute seule, nous entraine vers un ascenseur. L’ascenseur reste bloquer et nous sommes là. Un, deux, trois petits cochons dans une maison. Parmi eux se trouve un loup quel est-il ? C’était digne d’un jeu d’enfant, et nous étions prisonniers de ce jeu que nous avions créé de toutes pièces. Nous donnions matières au Titanic pour nous persécuter. On devait se moquer de nous, de notre triste condition, nous étions des pions sur un échiquier géant, des pions qui tombent, des pions qui se tuent. J’aurais pu tomber avec n’importe qui à bord. La douce Nora, la folle Livia, la tendre Sasha, le beau James P, la petite Alice, la rebelle Georgiana, mon amie Désdémone, la mignonne Appolline mais non, non cela aurait été trop beau, j’ai du tomber sur l’araignée et le tueur. Triste sort. Aux mots de Scarlett, une idée furtive fila dans mon esprit comme une étoile filante. Et si l’un d’entre nous était au service du Capitaine ? Et si l’un d’entre nous avait provoqué cela ? Scarlett … ? Marcus ? Bizarrement, je soupçonnais Scarlett de nous avoir coincés ici. La belle affaire pour l’araignée qui fait d’une paire deux coups. Rien n’arrivait au hasard et tout avait un sens. Si nous étions ici, ce soir, c’était pour une raison. Laquelle ? Je l’ignorais encore. S’entretuer ? Pourquoi faire ? Régler nos comptes ? Avec mon art de retourner ma veste, une fois du côté de Marcus, une autre du côté de Scarlett à quoi bon régler mes comptes ? Une fois je serais la meilleure amie de Scarlett car je n’avais pas le choix et que c’était la meilleure position à avoir, et l’autre fois pour Marcus car quand même c’est un atout à avoir dans sa manche. Je ne pensais qu’à moi et à moi seule, en tout cas pas à ces deux là, je ne faisais confiance à aucun des deux, je n’étais attachée à aucun d’eux c’était pour cela que j’avais autant d’aisance à changer ma veste d’épaule. Scarlett éclata de rire, je fis un air désintéressé.

« Vous êtes prête à tout, ce n’est un secret pour personne ! Votre présence met tout aussi insupportable, si cela peut vous confortez dans vos positions. »

Scarlett était là pour Marcus, pourquoi m’avoir coincée avec eux dans ce cas ? Plus amusant ? Plus marrant ? La cerise sur le gâteau. Que se tramait-il entre eux ? Une douce vengeance ? Une rivalité ? Qui sera le plus diabolique ? Chacun avait l’art et la manière de mettre les formes. On se jauge, on se teste. On cherche la petite bête, le point faible de l’autre, on pense l’avoir trouvé et il n’en est rien. On cherche à faire basculer la balance en notre faveur. On cherche à survivre, à tuer les autres en premier. A gagner ce jeu silencieux qui s’est installé si naturellement entre nous. Œil pour œil. Dent pour dent. J’espérais que l’ascenseur se remette vite en marche, histoire d’échapper à cet instant de torture en compagnie de mes deux confrères. Un espoir en vain. Ce serait trop beau pour être vrai.

« Le spectacle est amusant, Mr Cream ? » Je me retournais violemment vers Marcus, écrasant un peu Scarlett au passage, le faisant exprès bien évidemment. Un sourire attachait à ses lèvres, nos joutes verbales devaient lui plaire.
« Et que prouve notre présence ici, Mr Cream, dites nous tout ?  Peut-être que cela est de votre faute, d’ailleurs ! Vous essayez d’accuser le Capitaine pour noyer le poisson. Je vois clair dans votre jeu ! »

A quoi je jouais au juste ? Je l’ignorais, toujours est-il les paroles de Marcus étaient louches, énigmatiques, et soupçonneuses. Il y avait anguille sous roche.

7, 8, 9, l’ennemi se meurt.
En quelques secondes, une petite étincelle pourrait embraser cette cabine d’ascenseur. Qu’allait-il donc se passer entre ces trois infernaux, s’ils le voulaient, ils pourraient s’entretuer, mais le combat était inégal, puisque Scarlett Hamilton se trouvait seule face à Marcus et Elisabeth. Mais la veuve noire avait le pouvoir de ne jamais se laisser abattre par personne. Elle savait qu’elle pouvait trouver quelque chose qui pourrait ébranler ce duo pas si merveilleux que cela. Il semblerait qu’Elisabeth Cavendish ait oublié que l’homme l’avait tout simplement sauvagement tué dans les bains turcs, pour pouvoir accorder une quelconque crédibilité à ce tueur, elle devait être complètement à côté de la plaque. Scarlett allait peut-être devoir la remettre dans le droit chemin, pourquoi pas ce soir ? Si elle pouvait mettre à mal ce duo, elle devait le faire, ainsi elle aurait un avantage sur Marcus, ce qui ne pourrait pas lui faire de mal. Cette chance, Scarlett ne voulait pas la perdre, surtout que le tueur ne semblait pas être méfiant vis-à-vis d’elle. L’homme d’ailleurs soupçonnait le Capitaine d’avoir bloqué l’ascenseur pour les piéger tous les trois, en entendant cela, la veuve noire ne put s’empêcher de se moquer, avec un petit rictus narquois sur les lèvres.

« Cela m’étonnerait que ça soit le Capitaine, et pour cette actrice, il doit être bien assez occupé avec elle, plutôt que de se charger de nous coincer ici. » Disait la veuve noire en levant les yeux au ciel.

Scarlett se montrait de plus en plus exaspérante, ce qui n’allait peut-être pas tarder à agacer ses compagnons d’ascenseur, surtout Elisabeth qui semblait perdre bien plus son calme que Marcus. D’ailleurs, la première classe avait bien l’intention de pousser cette petite dinde jusqu’au bout de ses retranchements. D’ailleurs Elisabeth entra bientôt dans son jeu, confirmant le fait que la présence de Scarlett lui était insupportable, la noble aurait sûrement préféré être coincé seule avec son cher Marcus, la pauvre, elle tomberait de très haut quand elle se rendrait compte qu’il se moquait d’elle. La pimbêche, tout en s’adressant à Marcus s’amusa à écraser la veuve noire, qui au passage, ne se gêna pas pour lui donner un coup discret dans les jambes, pour la repousser sur Marcus. Œil pour œil, dent pour dent, Scarlett n’était pas prête de s’arrêter, elle prenait toujours soin de sortir avec une arme, n’importe laquelle, au cas où, elle se trouvait dans une situation particulièrement agaçante. Comme celle-ci d’ailleurs.

« Elisabeth, je me pose depuis un moment une question. » Commença la veuve noire tout en affichant un sourire amusé. « Qu’est-ce que cela vous fait de batifoler avec l’homme qui vous a laissé dans une mare de sang dans les bains turcs ? » Continua Scarlett.

Je me demandais ce qu'elles allaient dire, surtout Scarlett, car Elizabeth semblait être assez inoffensive, mais on ne sait jamais, parfois les apparences sont tellement trompeuses, véritablement trompeuses. Elles connaissaient ma nature, mais tout le monde ne la connaissait pas, heureusement, et personne ne se douterait que je suis un tueur en série plutôt redoutable quand je le veux. Alors, je disais que si l'ascenseur était bloqué c'était à cause du Capitaine, alors que je ne pouvais pas en être certain. Contrairement à ce que je pouvais penser, c'est celle que j'avais tué qui sortie la phrase que je pensais. Et si j'essayais de noyer le poisson ? Non, je ne suis pas un pécheur, quoique, cela dépends de la définition que l'on donne à ce mot. Si l'on prends la définition pieuse, nous sommes tous pécheurs devant dieu, mais en l'occurrence, je ne considérais pas ce mot comme tel, mais plutôt dans le sens maritime. Je ne pêche pas le gros poisson, ce n'est pas tellement mon genre. Quoique, est ce que Scarlett ou Elizabeth peuvent être considérée comme de gros poissons ? Peut être après tout, quoique, cela dépends là aussi du sens que l'on veut employer. Elles sont fines et belles, en ce sens là, elles ne sont pas de gros poissons, mais leur notoriété, les places néanmoins dans le haut du panier, et puis contrairement à moi, ce sont des 1ères classes ! En tout cas, je les écoutais se parler entre elles sans rien dire, un petit sourire sur les lèvres, c'était tellement amusant. J'allais répondre à Lizzie lorsque la veuve noire ouvrit la bouche disant que ce ne devait pas être le Capitaine. Elles commençaient déjà à se battre, c'était d'un pathétique.

" Me prendriez-vous pour un marin-pécheur en pensant que je veuille noyer le poisson ? Ne voyez-vous pas l'évidence même ? Elle est pourtant devant vos yeux, nos yeux à tous ! "

Je ne répondais nullement à sa question, pire, je noyais le poisson encore plus en profondeur selon ces propos. Je savais que ça ne pouvait pas lui plaire. Puis Scarlett lui posa une petite question. Qu'est ce que cela faisait à Lizzie de batifoler avec moi, sachant que je l'avais tuer dans les bains turcs.

" Si je vous fais la même chose Scarlett, peut être comprendrez vous pour miss Cavendish aime batifoler avec moi. "

Mon regard se faisait malicieux, et d'un pas, je me rapprochais de la veuve noir, comme pour l'oppresser un peu plus fort. Je voulais simplement voir sa réaction si j'étais un peu trop prêt d'elle, si elle aurait un mouvement de recul, ou si elle me tiendrait tête.

Tout ne tenait qu’à un fil, vous, moi mais surtout vous et moi. Je changeais mon fusil d’épaule, je retournais mon manteau autant d’expressions qui pouvaient résumer mon comportement à bord du Titanic. Je faisais des alliances que je défaisais. Personne ne savait au fond ce que je pensais, Scarlett pensait me connaitre mieux que quiconque mais elle se trompait. Marcus ? Je n’attendais que ma douce vengeance. Scarlett ? Jamais, elle ne serait mon alliée ou bien alors de manière éphémère et à condition que j’y trouve un quelconque intérêt. Scarlett me surestimait, et il devait en être de même concernant Marcus. Tout le monde me surestimait, personne ô grand personne ne savait de quoi j’étais capable et où étaient mes limites. Même moi je l’ignorais. Dangereuse ? J’étais certaine que je pouvais l’être, dans un moment de folie si la panique ne m’envahissait pas, je pourrais me révéler être plus cruelle que quiconque ici. Cela n’avait pas du effleurer, à aucuns moments, l’esprit de la veuve noire. Scarlett n’avait pour le coup pas tord, le Capitaine ? Une idée commençait à germer dans mon esprit, et si tout simplement c’était le Titanic ? Personne ne soupçonnait l’éventualité que le Titanic soit vivant, mais pourquoi pas ? Nous en avions vu des vertes et des pas mûres, et très franchement il fallait s’attendre à tout et surtout à n’importe quoi. Un esprit frappeur qui nous regardait à travers les murs ? Se moquant de nos remarques, de nos pics, de nos critiques… cela ne m’étonnerait à peine. Scarlett me donna un coup discret sur les jambes pour me repousser sur Marcus, je lui lançais un regard des plus noirs. Je tôlerais nos joutes verbales, mais qu’elle me touche cela m’insupportait au plus haut point, je ne le supportais tout simplement pas. Quelle insupportable cette Scarlett. Insupportable, ou pénible, oui c’était bien les mots. Quand elle prononça mon prénom, mes yeux se levèrent vers le ciel, d’un air exaspéré je craignais le pire…. Elle avait une question, en quoi pouvais-je bien l’intéresser ? Ah Marcus… Evidemment. Quand je disais pénible, le mot est faible.

« Sachez Madame, que je ne batifole pas avec l’homme qui m’a laissée dans une marre de sang dans les bains turcs. » Ton plus qu’impertinent.

J’haussais un sourcil aux paroles de Marcus, avait-il bu ? Se sentait-il bien ? Cette discussion sentait le vinaigre.

« Essayez-vous de faire de l’humour Marcus ? » Je ne continuais pas ma phrase pour lui dire que cette tentative avortée de faire un quelconque humour était ratée. L’évidence ? Quelle évidence ? Devant nos yeux ? Il n’y avait rien devant nos yeux. Devant mes yeux, il se pavanait Scarlett Hamilton, ennemie jurée, celle à qui je rêvais d’arracher les cheveux ! Mais à quoi jouait Marcus, au juste ? A part se tourner en ridicule devant nous ? Je ne relevais pas la suite des paroles de Marcus qui traduisait la non réciprocité de notre relation si tant est qu’on puisse appeler cela une relation. Marcus se rapprocha de Scarlett, grand bien lui en fasse. Moi je me rapprochais de la porte « Bon il faudrait songer à sortir d’ici, loin de moi l’idée que votre présence à tous les deux m’insupporte mais pas loin…. » Des paroles franches, honnêtes, je ne reculais pas devant eux, l’heure était aux hostilités et je n’allais pas plier le genou.

La tension était palpable dans l’ascenseur, mais cette situation amusait beaucoup Scarlett, elle se demandait qui serait le premier à flancher, Marcus ou Elisabeth ? Sa haine envers la noble voulait qu’elle pense que ça serait la femme qui craquerait. Après tout, elle avait une relation particulièrement étrange avec le tueur en série, qui ressemblait à s’y méprendre au syndrome de Stockholm. Ce syndrome, elle l’avait découvert dans un article, mais n’y avait pas prêté attention, c’était aberrant pour elle de voir une victime amoureuse de son bourreau, mais aujourd’hui, elle en avait la preuve sous les yeux. Durant la soirée casino, Elisabeth n’avait cessé de minauder et de tenter de séduire Marcus. Cette fille était vraiment folle, on ne fricotait pas avec le mal, sinon on s’en brûle les ailes. Le tueur en série commençait à être de plus en plus agaçait par cette situation, surtout par le crêpage de chignon des deux femmes. Peut-être allaient-elles finir par le rendre fou avec leurs disputes. Cela pourrait devenir amusant. Selon l’homme la situation était évidente, il était même persuadé que le Capitaine avait trafiqué l’ascenseur pour qu’ils se retrouvent tous les trois coincés dedans. L’évidence pour lui n’était pas celle de la veuve noire, pour elle, il y avait autre chose, mais quoi ? Elle en était presque sûre qu’elle ne le découvrirait, comme tous les mystères du Titanic, celui-ci en serait un de plus.

« L’évidence ! Avez-vous des preuves Marcus Cream pour dire cela ? Le Capitaine doit vraiment patient pour attendre que nous nous retrouvions tous les trois coincés dans cet ascenseur. En ce qui concerne vaut yeux, je vais éviter toute grossièreté pour ne pas dire ce que j’en pense. » Souriait avec arrogance la veuve noire, sous entendant bien que l’homme n’avait que de la bouse dans les yeux.

Scarlett Hamilton avait provoqué les deux jeunes gens en se moquant de leur relation plus qu’étrange et en évoquant leurs activités sexuelles. La veuve noire n’avait aucune preuve de ce genre de chose, mais cela l’amusait beaucoup d’embêter ses deux ennemis. Marcus toujours aussi provoquant, proposa à la veuve noire de découvrir ses performances, pendant qu’Elisabeth s’offusqua en disant qu’elle ne batifolerait jamais avec l’homme qui l’a laissé pour morte dans les bains turcs. Cette situation devenait vraiment de plus en plus intéressante.

« Mr Cream, je suis une femme mariée ! Comment osez-vous me proposer cela ? » Répondit Scarlett tout en ayant un air faussement outré. « Voilà une sage décision lady Cavendish. » Ajouta la veuve noire tout en lui lançant un regard mesquin. La première classe évoqua alors l’idée de sortir de cette cage d’ascenseur, en effet, cela serait bien, s’ils ne voulaient pas finir par s’entretuer. Scarlett examina quelques instants la cage, il y avait les grilles qu’on pouvait facilement ouvrir, mais un mur leur faisait face, rendant l’accès à l’extérieur impossible. Au-dessus, il y avait une petite trappe. Comme l’espace entre les ponts n’était pas si grand, si l’un d’eux sortait il pourrait atteindre le pont du dessus. « Peut-être que Mr Cream pourrait grimper jusqu’à cette trappe et voir si on peut atteindre le prochain pont de cette façon. » Proposa la veuve noire tout en indiquant le plafond.

Toute cette pseudo tension me faisait doucement sourire. J'étais avec deux femmes qui étaient pour ainsi dire à l'opposé. L'une, je l'avais tué, dans les bains turcs. L'autre m'avait tué dans les bas fonds du navire. L'une était pour ainsi dire mon alliée, l'autre mon ennemie. Mais j'avais bien l'intention de redistribuer les cartes. Si Scarlett serait à jamais mon ennemie, Lizzie ne serait sans doute pas toujours mon alliée. D'ailleurs, elle le faisait sentir. Elle n'aimait pas spécialement l'humour que j'avais pu employer, et elle avait envie de partir d'ici, tout comme moi. Je restais persuadé que cet ascenseur ne resterait pas éternellement coincé dans cette position. Il ne l'était que pour nous faire peur, un petit peu, afin de préparer le terrain pour les prochaines batailles, car oui, il y aurait de nombreuses batailles, de très nombreuses batailles entre la veuve noire et ma petite personne. Mais dans cette éternité, il fallait bien trouver un petit challenge, n'est ce pas ? N'êtes vous pas d'accord avec moi sur ce point ? Et une ennemie mortelle était un bon moyen de pimenter le quotidien. Je les écoutais donc parler, et cela me faisait sourire. Les sous entendus de l'une comme l'autre étaient drôle, sans doute plus que ma tentative d'humour. Je ne tiquais pas, je ne disais rien de plus. Scarlett me demanda si nous ne pourrions pas accéder au prochain pont en passant par la trappe qu'il y avait dans le plafond de la cabine.

" Vous parlez de cette chose ? Oui, je pourrais sans doute y accéder, mais je vais attendre que l'ascenseur reprenne sa course, je suis persuadé qu'il va bientôt le faire et que nous serons tous libre de cette petite cage. Enfin, si vous voulez essayé, je peux vous faire la courte échelle, si vous n'avez pas peur que j'en profite pour vous tuer, évidemment. "

Mon sourire était carnassier, mais cela m'amusait grandement. Si elle voulait passer par cette trappe, elle le pouvait parce que personnellement, j'avais tout mon temps, ou presque. Elles étaient peut être pressées, mais moi, j'étais patient. Je m'appuyais donc contre la cloison du fond attends que l'ascenseur reprenne se course. La cabine fut alors plongé dans le noir l'espace d'un instant avant que nous entendions l'éclairage s'allumer de nouveau l'engin reprenant sa course, s'arrêtant après une chute d'un mètre ou deux. Les portes s'ouvrirent alors.

" Vous voyez, il suffisait de demander pour que tout rentre dans l'ordre. C'est à cet étage que je descends. Au plaisir mesdemoiselles, je suis certains que nous nous retrouverons. "

Et je quittais donc la pièce, les laissant toutes les deux remonter au niveau des cabines de la 1ère classe, à moins qu'elles ne préfèrent se rendre ailleurs, elles faisaient bien ce qu'elles voulaient.