Sujet: A coeur ouvert [PV Pernelle] Dim 2 Mar - 0:44
Lorsqu’il s’était levé ce matin-là, Mark avait pu constater par la fenêtre de sa cabine qu’il faisait un soleil radieux. Plissant les yeux, il s’était extrait des draps et avait ouvert le hublot, surpris de sentir la chaleur du soleil sur son visage trop pâle pour être honnête. Ca faisait longtemps qu’ils n’avaient pas eu aussi beau temps sur le Titanic. Au dehors, une mouette émit son cri, suivie par une autre, puis une autre, en une drôle de cacophonie assourdissante. Mark referma son hublot, enfila un pantalon et une chemise à la vite, sauta dans ses chaussures et sortit sur le pont. Sa veste sous le bras, il remonta jusque sur le pont principal, saluant Oscar qu’il venait de croiser au passage, et alla s’accouder à la rambarde pour profiter de la vue. L’île sur laquelle ils avaient accosté était baignée de lumière, et le sable blanc en devenait presque aveuglant ; la mer lui renvoyait un millier de reflets de diamants, et le jeune homme sentit poindre en lui l’envie de partir en escapade. Mais était-ce vraiment prudent de partir seul sur l’île ? Certes, pour le moment aucun incident majeur n’avait eu lieu, mais qui savait quelles surprises cet endroit pouvait leur réserver ? S’il y avait bien une chose que Mark avait apprise depuis le naufrage, c’était qu’on ne pouvait jamais faire confiance à son sentiment de sécurité. Il nous trahissait toujours au plus mauvais moment. Jouant avec le médaillon autour de son cou, Mark faisait comme tous les matins le point sur les derniers évènements. Il n’avait pas encore eu l’occasion de parler à Georgiana, même s’il y était de plus en plus résolu, et Arthur avait de nouveau disparu de la circulation sans qu’il ne puisse déterminer si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Ses yeux bleus se promenant sur l’eau, il décida qu’il n’avait pas s’inquiéter pour le moment. Aucune catastrophe majeure n’avait encore été déclenchée par son imbécile de frère aîné, avec un peu de chance, sa bonne fortune continuerait encore quelques temps.
Se détournant du paysage, Mark balaya le pont du regard, et se figea aussi brièvement qu’involontairement lorsqu’il croisa celui de Pernelle à quelques mètres de lui. Pernelle. Il se renfrogna soudainement, et sans attendre tourna les talons et s’éloigna à grands pas. Une partie de lui lui reprochait cette attitude de gamin boudeur, mais l’autre ne pouvait s’empêcher de la justifier. Hé, qui s’était détourné en premier de l’autre, hein ? Après le retour des revenants, alors qu’il mourait d’envie de retrouver celle qui avait une telle amie pendant les quelques jours qu’avaient duré la traversée avant le naufrage, qui l’avait complètement oublié pour… il ne savait même pas pourquoi d’ailleurs. Mais Pernelle l’avait rayé de son paysage, et Mark l’avait bien plus mal pris qu’il ne voulait bien l’admettre. Il était un garçon mature et raisonnable dans l’ensemble, et il avait des difficultés à reconnaître que dans certaines situations, il pouvait se conduire comme un véritable môme. Finalement, pour se défouler, Mark décida d’aller marcher sur la plage. Il sauta dans un canot, profitant de l’escapade d’autres passagers, et partit du navire.
Quelques minutes plus tard, le violoniste marchait dans le sable, les pieds dans l’eau claire, le vent battant sur son visage. Il inspira une grande bouffée d’air, un sourire béat aux lèvres, profitant de ce bol d’oxygène et de grand espace. Depuis le temps qu’ils étaient enfermés sur le Titanic, il avait presque oublié ce que ça faisait d’être dehors. Il soupira d’aise, les poings sur les hanches, tourna la tête pour jeter un œil au navire… Et constata qu’une silhouette familière semblait l’avoir suivi sur la plage.
« Pernelle… ? » lâcha-t-il, surpris et ne sachant comment réagir. Il se sentait stupidement mal à l’aise. Comme un gamin prit en pleine faute. Mais faute de quoi ? Ce n’était pas lui qui avait merdé dans l’histoire ! Hésitant, il regardait la jeune femme qui s’approchait. Physiquement, elle était exactement la même que dans son souvenir. Belle. Solaire, plus encore avec le soleil qui lui créait une aura dorée dans ses cheveux clairs. Ca faisait partie de son charme, ce côté rayonnant. Ca faisait sûrement partie des détails qui avaient fait que même lorsqu’elle l’entraînait dans les aventures les plus invraisemblables et dangereuses, il avait été incapable de dire non. On ne lui disait pas non, à Pernelle. Lui en tout cas n’avait jamais réussi. Mais il était faible, il le savait. Surtout avec les gens qu’il aimait bien. Enfouissant les poings dans ses poches, l’air bougon, il attendit qu’elle soit suffisamment proche pour lui couper l’herbe sous le pied.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Ne me dis pas que tu m’as rejoint par hasard, cette plage est suffisamment grande pour deux. » Le ton était sec, peut-être plus qu’il ne l’aurait voulu. Mais Mark avait été blessé par son attitude, et une partie de lui avait envie qu’elle le sache. Il n’aimait pas la solitude, et être rejetée par une de ses rares amies était une chose à laquelle il n’avait pas été préparé. « Désolé. C’est juste que… Bref. Puisque tu es là, dis moi. Qu’est-ce que tu veux ? »
Pour le talent de communication, on repassera. Mais au moins, c’était un premier pas.
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: A coeur ouvert [PV Pernelle] Dim 2 Mar - 4:33
Les rayons d'un soleil merveilleux se faufilaient par le hublot de ma cabine, mais je ne les voyais pas. Couchée en position foetus dans mon petit lit, j'avais tiré les couvertures sur ma tête et attendais que la porte de ma cabine s'ouvre à la volée et que l'on vienne terminer ce qui n'avait jamais été achevé. Peut-être que le moment venu, j'allais quitter cette existence à jamais et n'aurais plus aucune conscience. Je ne voulais plus vivre cette vie où le paradis pouvait se transformer en enfer par un claquement de doigts. J'avais vécu une longue vie, j'avais eu de la chance si nous considérons que le fil de ma vie aurait pu être coupé à deux reprises. La première, par ma naïveté et mon innocence, j'aurais été tuée par un ange alors que la deuxième mort possible aurait été par le naufrage du navire de mes rêves. La mort qui m'avait frappée à un âge vénérable m'avait offert la chance de retrouver les gens que j'avais perdus sur le Titanic et de le retrouver lui, celui pour qui je croyais être une femme unique. Je n'avais jamais été aussi heureuse de ma vie pendant ces moments où que nous fussions ensemble. En parfait gentleman, il n'avait jamais tenté de me déshonorer malgré que nous étions morts et que plus rien n'avait d'importance. J'avais naïvement cru qu'il souhaitait prendre le temps de vivre cet amour parfait que je croyais partager avec le prince de mes rêves. En réalité, cet homme merveilleux n'avait jamais eu le temps de mettre fin à mes jours et depuis notre retour sur le Titanic, il avait pris un malin plaisir à me laisser croire à cet amour. J'avais vécu et était morte dans le mensonge. Malgré cette douleur que je ressentais à l'endroit où devait se trouver mon coeur, ce dernier ne cessait de battre pour lui. Je pleurais la vérité terrible et l'absence de sa personne. Dans mon esprit, je tentais de me convaincre qu'il avait appris à m'aimer et que sa nature meurtrière avait été remplacée par mon amour. J'imaginais qu'il devait être aussi perdu que je l'étais et que cela expliquait sa froideur à mon égard. Je priais également d'être tué par lui pour l'oublier à jamais, mais je souhaitais aussi que ma mort le perturbe, qu'il se rende compte de ma valeur pour lui. Je l'aimais...Je l'aime...Je l'aimerai toujours et cela me tu...
Des bruits de pas se firent entendre derrière la porte de ma cabine et je me levai, prête à recevoir cette visite que j'attendais depuis longtemps. Les pas ne ralentirent pas et poursuivirent leur route. La déception m'envahit, mais alors que je m'apprêtais à me recoucher, une idée me traversa l'esprit. Et si je lui montrais que tout cela ne m'affectait pas? Ce serait difficile puisque, suite à ce que j'avais fait à Nora et Roderick, j'avais besoin de lui plus que jamais. Lui seul pouvait me comprendre...Néanmoins, je devais me détacher de lui. Je devais reprendre gout à la vie et vivre mon existence comme si de rien n'était. Avec un peu de chance, il me reviendrait ou je l'oublierais à jamais. J'aperçus ainsi les rayons du soleil pour la première fois et ceux-ci réchauffèrent mon coeur. Me levant du lit, mes jambes faiblirent. Depuis combien de temps étais-je ainsi dans mon lit? Me dirigeant vers le petit évier de ma cabine, je fis ma toilette et me préparai à affronter le monde extérieur. Pinçant mes joues afin de leur donner un peu de couleur, je sortis de ma cabine. Les passagers sur mon passage détournaient le regard ou agrippaient leur compagnon. Certains n'avaient toujours pas pardonné aux revenants pour ce que nous avions fait. Il avait pourtant été clair que nous n'avions pas été responsables de nos actes, mais tous n'admettaient pas cette idée. De plus, mon comportement avait été étrange depuis plusieurs jours. Ceux qui me connaissaient comme étant une jeune femme à la joie de vivre contagieuse ressentaient maintenant un malaise à ma vue. Heureusement, certains passagers m'étaient sympathiques et je souris à tous ceux que je croisai sur mon chemin jusqu'au pont principal. Mon regard se posa sur l'horizon et sur cette île mystérieuse sur laquelle je n'étais toujours pas descendue. J'avais toujours été plus heureuse en mer que sur terre et je savais qu'il y était probablement.
Mon regard croisa soudainement celui d'un jeune homme à quelques mètres de moi. Un sourire triste apparu sur mes lèvres. Mark avait été un ami précieux avec qui j'avais aimé partager ces quelques jours pendant lesquels avait duré la traversée fatale du Titanic. Ce jeune homme avait occupé une place importante dans mon coeur et je l'avais à peine regardé depuis mon retour sur le Titanic. Il était venu à ma rencontre évidemment et j'avais été heureuse de le revoir, mais par la suite, l'idée de plaire à Marcus avait occupé toutes mes pensées. Mark connaissait la Pernelle enjouée et gamine alors que je devais être une femme pour l'objet de mes désirs. J'étais maintenant seule et perdue et j'avais besoin de cet ami plus que tout. Néanmoins, mon agissement envers lui n'avait pas été bien perçu et Mark tourna les talons en me voyant. J'allais tourner les talons à mon tour pour me rendre dans ma cabine, mais un oiseau vint de poser sur la rambarde du pont à côté de moi et je le vis comme un signe. Souriant à cette vision ailée, j'entrepris de marcher dans les pas de mon ami. Ce dernier avait décidé de se rendre sur l'île.
Silencieusement, je le suivais maintenant sur la plage. J'avais retiré mes chaussures afin de sentir les grains de sable entre mes orteils et cette sensation m'était thérapeutique. Prendre l'air avait été la meilleure idée que j'avais eue depuis des jours et si au cours de cette escapade je devais renouer d'amitié avec Mark, j'avais tout à gagner. Au loin, mon ami se tourna et m'aperçut. Je croyais qu'il allait prendre la fuite à nouveau, mais il ne bougeait pas, m'observant alors que je m'approchais de lui. Plus je m'approchais, plus je distinguais l'expression de son visage. Il n'était visiblement pas heureux de me voir et si je n'avais pas été dans une période sombre moi-même, j'aurais très bien compris pourquoi. Son air bougon me blessait, mais j'avais besoin de ses bons mots et d'entendre son rire. Je devais réussir ma nouvelle mission qui était de retrouver cet être cher à mon coeur.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Ne me dis pas que tu m’as rejoint par hasard, cette plage est suffisamment grande pour deux. » Dit-il lorsque je fus suffisamment près de lui. Le ton sec sur lequel il avait prononcé ces mots extirpa quelques larmes de mes yeux. Je n'avais pas besoin de reproches, pas en ce moment. Mark sembla se rendre compte de la dureté de son ton et il poursuivit: « Désolé. C’est juste que… Bref. Puisque tu es là, dis moi. Qu’est-ce que tu veux ? ». Ce que je voulais? Il y avait tant de choses que je voulais, mais ce n'était pas ce que voulait savoir mon ami. Laissant tomber mes souliers dans le sable, je me surpris à m'approcher de Mark pour me blottir contre lui. Allait-il me repousser? J'espérais que le flot de larmes qui inondait son torse allait attendrir son coeur et qu'il me laisserait reprendre mes esprits avant de me chasser. « J'ai tant besoin de toi...Je n'aurais jamais dû...pardonne-moi... » Avais-je réussi à articuler entre quelques sanglots.