Sujet: " Douce petite folle." avec Louis. Lun 15 Juil - 23:49
Spoiler:
Coucou, j'espère que ça ne te dérange pas que j'ai écris à tu, ça m'a semblé mieux pour donner l'atmosphère étrange de l'esprit d'Esther. En ce qui concerne des passages en italique, c'est un peu comme si c'était sa conscience qui lui parlait.
Nuit secrète.
Douce petite folle. Juin 1913
Chut, tu ne dois pas lui parler, sinon il te fera du mal comme les autres. Douce petite Esther fais attention, ils te veulent tous du mal, mais moi je suis là pour te protéger. Fermes les yeux, ne le regardes plus et attends, il se lassera. Penses au petit étang au fond du parc de ton ancienne maison. Tu te souviens de ses poissons colorés. Regardes les, ils sont beaux, eux ne te feront pas de mal, pas comme les autres. Ensemble on se protégera ma Esther, ne t’inquiètes pas, nous survivrons à tout ça, nous sommes fortes. Le monde dans lequel tu vis est fait que de monstres, des Hommes peuvent être gentils, mais ils sont rares, tu dois te méfier ma douce, et te protéger. Ne penses plus à eux, penses à toi et à notre monde, tu sais celui que tu as commencé à fabriquer, quand tes parents et ta sœur ont commencé à être méchants. Celui-là est beau, beaucoup plus que la terre, il sera un doux refuse pour toi. Bien plus que la cage dans laquelle ils t’ont mis. Un jour du sortira ma douce, mais pas maintenant, mais un jour ça viendra, quelqu’un te comprendra, quelqu’un t’aidera et t’aimera comme je t’aime. Mais pas maintenant, ils sont trop méchants. Ne regardes pas l’homme en face de toi mon Esther, on ne sait pas qui il est, on ne sait pas comment il sera. Protèges toi, tu es forte, tu les vaincras tous et bientôt ils ne pourront plus t’atteindre.
Tu étais comme dans un rêve éveillé et tu ne savais plus où pouvait bien se trouver la réalité, dans cet asile, face à cet inconnu ou à bord du Titanic en train de te promener les yeux grands ouverts dans le couloir. Tu ne savais pas, tu ne savais plus, tout était étrange, comme un monde entre deux réalités, un monde qu’Evelyn t’avait aidé à ouvrir. Tu te souvenais de beaucoup de chose maintenant, certains étaient flous, d’autres plus nettes, mais toutes aussi monstrueuses les unes que les autres. Ta vie était moche et tu aurais aimé ne pas le découvrir, en fait tu étais si bien amnésique. Tu marchais, sans vraiment te rendre compte où tu allais. Tu ressemblais à une poupée dans ta jolie robe crème, ta préférée. Le monde était fou, tu te souvenais encore de cette nuit sur le nid de pie face à Nayah Gallagher, une personne qui avait voulu te faire du mal. Plus tu y réfléchissais, plus tu te disais, que ce soir-là, dans la revenante, il y avait eu deux personnes et s’était vraiment effrayant. Tu ne préféras plus y repenser et tu continuas ton chemin à bord du Titanic ne te préoccupant pas des autres spectres comme toi qui se promenaient à bord. Tu descendis différents escaliers, sans prendre vraiment garde où tes pas allaient te mener. Tu étais entre deux mondes, ton passé et ton présent, tu ne distinguais plus rien de vrai, tu ne distinguais même plus le faux. Un moment tu te voyais dans ta cage, regardant la lune qui filtrée derrière les barreaux, puis un autre instant un flash te montrait où tu allais.
Non, Esther ne résiste pas, tu ne peux pas être une lionne ce soir, si tu le fais ils vont te noyer, comme Lima, tu t’en souviens de cette pauvre créature, elle ne voulait pas obéir, elle n’est plus jamais revenue dans la cellule en face de la tienne. Laisses toi faire ma douce, un jour quelqu’un viendra t’aider. Non ! Esther écoutes moi, recules, ne va pas plus loin. Esther, non !
Tu venais de chuter dans la piscine qui se trouvait à bord et dès cet instant, tu pris connaissance de tous. Tu battais des jambes comme James Parker te l’avait dit, puis tu remontas à la surface. Avant, tu n’aimais pas l’eau, mais maintenant que tu en comprenais la raison, tu n’en avais plus peur. Sans raison, tu te laissas couler, puis à nouveau tu te berças dans la réalité du passé.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mar 16 Juil - 20:52
Dans les vestiaires de la piscine du Titanic se trouvait un grand miroir qui reflétait depuis quelques instants mon pâle reflet. De mode européenne, le maillot de bain que je portais dévoilait mon torse et s’arrêtait au milieu de la cuisse ce qui me complexait terriblement. Bien que je ne vienne jamais me baigner lorsque la piscine était remplie de passagers, la glace me reflétait ce que je cachais si bien derrière un pantalon : mes nombreuses cicatrices, reliques de mes mutilations passées. J’avais cessé de me mutiler, bien des années auparavant, mais ces cicatrices blanches continuaient de brûler mon esprit d’images de mon passé. Ma chère mère, si elle les avait remarqués, n’en avait jamais fait de cas ou alors, croyant qu’elles étaient ma punition pour tout ce que je lui faisais subir, devait les voir comme la preuve qu’elle n’y était pour rien dans ce qui nous unissait. Mon père avait été le seul à les voir réellement et à comprendre la détresse dans laquelle je me trouvais alors que ma femme, très prude, n’avait jamais cherché à regarder mon corps. J’avais eu de nombreuses amantes, certes, mais les relations sexuels que nous avions étaient passionnées, brusques et dénudées de moment de tendresse. Tel un animal, je dévorais mes proies sans les déguster, aveuglé par cet appétit sexuel étrange qui m’avait toujours habité. L’affection que j’avais éprouvée pour ma femme étant le même que j’avais eu pour ma mère, l’amour avait toujours été très tendre entre nous, mais concentré sur la procréation. Quoi qu’il en soit, jamais une femme n’avait été si près de mon cœur et de mon âme pour me connaitre réellement, sous toutes mes coutures. À la mort de ma femme et du monstre qu’elle portait en son sein, cette chose avait semblé m’abandonner et je n’avais plus ressenti de désir sexuel intense pour personne. Peut-être que ce mal dormait quelque part dans mon esprit ou qu’il s’était transformé, je n’en savais rien. C’était tout cela que révélaient mes cicatrices et bien que la majorité se dissimulait sous mon maillot, une trop grande partie restait visible.
La piscine était vide, ce qui n’était pas étonnant vu l’heure, mais le bruit de la porte qui s’ouvre était parvenu à mes oreilles. M’approchant de la porte des vestiaires afin de voir qui venait se baigner à une telle heure, je n’eus le temps que de voir une silhouette féminine disparaitre sous l’eau. Qui qu’elle soit, cette femme devait avoir très chaud pour sauter ainsi dans l’eau sans prendre le temps de se changer. La silhouette était remontée à la surface quelques instants, semblant nager avec difficulté puis disparu à nouveau sous l’eau. Trouvant cela étrange, j’étais sorti des vestiaires et m’approchais de l’endroit où la femme s’était laissé couler, attendant la voir remonter à la surface de nouveau, mais elle ne le fit pas. L’eau était suffisamment claire pour que remarque que la femme ne nageait pas et qu’elle ne tentait pas non plus de le faire. Pris de panique, j’étais plongé à mon tour dans la piscine, rejoignant la femme que je croyais être en train de se noyer. Mon cœur cessa de battre lorsque je reconnus Esther. Ses yeux étaient clos et ne réfléchissant pas une seconde de plus, je l’avais pris dans mes bras afin de la remonter à la surface. Le poids de la robe compliquait l’opération, mais très vite, nous étions réapparus à la surface de la piscine. Nageant vers le petit escalier avec difficulté, je pris Esther dans mes bras afin de la sortir de la piscine, je l’avais rapidement couché sur le carrelage sans savoir que je pouvais faire. Le cerveau et l’esprit n’avaient aucun secret pour moi, mais c’était différent du corps humain! Me penchant au-dessus de la jeune femme, je pris son visage entre mes mains, cherchant un signe de conscience de sa part.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Lun 22 Juil - 18:41
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Douce petite folle. Juin 1913
Le monde autour de toi était si beau, les couleurs s’étaient superposés sur le noir et blanc de ta vie, tu aimais cela, c’était joli et surtout tu te sentais bien. Ton cœur battait à la chamade, tu te sentais si bien avec cet eau autour de toi et ça pour la première fois tout au long de ta vie. Petite, tu te sentais si bien, quand tu te baignais dans l’étang proche de chez toi, mais tes parents n’aimaient pas et ils te battaient souvent pour ça. Aujourd’hui, ils n’étaient plus là pour le faire, ils n’étaient pas avoir toi et tu pourrais aller dans l’eau autant de fois que tu le souhaitais. Tu fermais les yeux, pour les ouvrir à nouveau et regarder cette étendue d’eau autour de toi. Tu n’avais pas conscience de rien et certainement pas du danger. Tu ne respirais pas et tes poumons se vidaient de leur air, puis tu fermas les yeux et de laissa couler au fond de la piscine. Tu étais bien, la mort était douce, beaucoup plus douce que la vie et tu ne voulais pas remonter à la surface, tu ne voulais pas voir cette réalité, tu préférais te cacher dans l’irréel. Tu étais en train de mourir douce petite folle quand on te sortit de l’eau. Dans l’inconscience du n’avait plus connaissance dans rien, tu te rendais seulement compte que tu n’étais plus dans l’eau et que c’était de l’air qui se trouvait autour de toi. Toi qui avais si peur de l’eau autrefois tu venais à l’aimer, tu voulais retourner dedans, mais il se pourrait bien que tu sois morte. Ton cerveau paraissait en vie et non ton corps. Puis tu aspiras de l’air, offrant à ton corps ce dont il avait le plus besoin, de la vie.
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L’air arriva peu à peu et Esther reprit entièrement possession de ses moyens, elle ouvrit alors ses grands ses yeux bleus pour faire face à un visage inconnu qui ne l’était pas tant que ça. Elle était lucide, mais pensait qu’elle était morte. Elle approcha doucement sa main blanche et caressa la joue de l’homme.
« La mort est si belle. » Murmura-t-elle.
Elle sentait que ses vêtements étaient mouillés et se demandait pourquoi, elle tourna sa tête sur sa droite et aperçut la piscine. Avait-elle réellement plongée dedans ? Probablement, sinon elle ne sera pas si trempée. Qu’avait-il bien pu se passer ? Esther se le demandait bien, elle ne comprenait pas pourquoi et encore moins la présence de cet homme qui la tenait dans ses bras. La jeune femme le dévisageait ouvertement, recherchant au fond de sa mémoire défaillante où elle avait déjà bien pu le voir, mais elle ne s’en souvenait pas, tout comme elle ne se rappelait pas d’être venu jusqu’ici.
« Est-ce qu’on se connait monsieur ? » Demanda la jeune femme d’une voix douce.
Le visage de l’homme était dur, mais doux à la fois, comme s’il dégageait de la bienveillance à son encontre. Est-ce qu’il la connaissait ? Oh oui Esther se rappelait, elle l’avait vu plusieurs fois à bord, c’était un passager comme elle. Il était peut être mort avec elle et enfin ils avaient pu atteindre le Paradis éternel. Ca serait tellement merveilleux de mourir réellement et de ne plus être enfermée à bord de ce navire. Elle verrait peut être le jardin d’Eden une fois sortit de ce lieu, d’après les livres, cela devait être le plus belle endroit du monde et le plus féérique, cela serait si bien de le voir. Morte, elle pensait réellement l’être, mais le retour à la réalité serait sûrement plus dur pour la jeune femme, elle qui ne pensait plus jamais souffrir de son passé.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Lun 29 Juil - 19:41
Ma petite préférée se trouvait dans mes bras et jamais je n’avais caressé son visage comme je le faisais en ce moment. Mes traits étaient anxieux alors que je tentais de la voir ouvrir les yeux. Je savais qu’elle n’était pas morte, mais j’étais tout de même inquiet. L’émotion contraire aurait été une insulte aux sentiments que j’éprouvais pour cette jeune femme depuis de nombreuses années. Depuis maintenant un an, j’observais cette petite fleur délicate, prenant des notes précieuses sur elle, étudiant son cas comme je le faisais pour plusieurs autres passagers, mais mes observations étaient teintées d’un intérêt supplémentaire qui aurait fait jurer mes confrères psychiatres si ces notes leur étaient tombées entre les mains. Depuis quelques jours, les progrès d’Esther m’avaient poussé à tenter d’entrer en contact avec elle, mais je n’avais jamais imaginé revoir ma patiente dans ces circonstances. Soudain, au moment où l’air brulant de la piscine entrait dans les poumons de la jeune femme, cette dernière ouvrit ses grands yeux bleus vers moi. Un soulagement sans précédent s’empara de mon cœur alors que j’observais chacun des cils humides de ma petite préférée battre. Levant sa petite main délicate vers mon visage, Esther posa sa paume froide et humide sur ma joue et alors qu’elle la caressait, elle prononça quelques mots dans un murmure. Pendant un court instant, je cru que ma jeune patiente m’avait reconnu et que ce geste de tendresse m’était totalement destiné et qu’il provenait de son cœur, j’en avais même fermé les yeux. Il y avait si longtemps qu’une femme n’avait pas caressé mon visage ainsi. Lorsque son geste cessa, j’ouvris les yeux et nos regards se plongèrent l’un dans l’autre. Elle me dévisageait, non pas avec amour et tendresse, mais avec interrogations et je compris que le petit moment de tendresse que j’avais tant apprécié n’était que le résultat d’un mauvais tour de l’esprit d’Esther lorsque cette dernière me demanda si nous nous connaissions. Un sourire triste se dessina sur mon visage alors que je me mis à secouer doucement la tête.
« Non, vous ne me connaissez pas mademoiselle. » Comme il m’en coutait de lui dire que nous ne nous connaissions pas, mais je ne pouvais pas bombarder son esprit de vérités et de souvenirs qu’elle ne possédait plus! Pas en ces circonstances du moins. La patience était de mise dans un cas comme celui d’Esther et pour elle, je serais prêt à attendre l’éternité que pour qu’elle puisse murmurer mon prénom avec émotion. Dans le cadre de ma profession, j’avais assisté à de nombreuses déceptions dans des cas d’amnésies alors que des êtres oubliés de mes patients tentaient de refaire leur place dans les souvenirs perdus. La majorité des patients se fermaient complètement à se souvenir des choses qu’ils ne croyaient n’avoir jamais vécu avec ces inconnus et mon travail n’en était que plus difficile par la suite. « Vous étiez sous l’eau et j’ai cru que vous étiez en train de vous noyer mademoiselle alors je vous ai sorti de la piscine. Vous rappelez-vous d’être venu jusqu’ici? » Le psychiatre devait remplacer l’amoureux afin de comprendre ce qui venait d’arriver à ma si jolie Esther. L’amoureux…je parle comme si nous avions eu une quelconque histoire d’amour par le passé alors que rien de cela n’avait eu lieu. En vérité, Esther ne représentait pas une passion pour un veuf comme moi, mais je l’affectionnais comme nous nous connaissions depuis toujours et qu’elle avait toujours fait partie de ma vie. Je n’étais pas un amoureux, mais un homme qui aimait profondément et spirituellement cette jeune femme sans chercher à assouvir un quelconque besoin primitif. Je ne l’aimais pas comme j’avais aimé ma mère ou ma tendre épouse et c’était ce qui rendait ces sentiments pour ma patiente plus pur et dignes d’intérêts.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mer 7 Aoû - 23:20
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La petite poupée blonde ne cessait de regarder l’homme qui la tenait dans ses bras, si elle pouvait, elle occuperait toujours cette place, tellement elle s’y sentait bien et étrangement, cette étreinte lui rappelait de vagues souvenirs. Elle détaillait le visage de l’inconnu, cherchant un détail, faisant appel à sa mémoire pour se souvenir et découvrir qui il pouvait être. Esther ne savait pas si c’était sa mémoire qui lui jouait encore des tours, mais elle avait le sentiment de l’avoir connu. Maintenant, elle le savait qu’elle n’était pas morte et qu’elle avait été pendant un long moment dans un état second, un état perturbant, qui l’avait poussé dans la piscine, alors qu’elle avait toujours eu horreur de l’eau. Mourir aurait pu lui apporter la paix, Esther le pensait réellement, cependant la mort, depuis le Titanic lui faisait peur, elle ne savait pas ce qui l’attendait plus tard, surtout depuis qu’elle avait découvert que la Bible ne disait pas tout. Pour les croyants catholiques, la Bible était importante et Esther avait cru pendant longtemps en Dieu, mais aujourd’hui, elle ne lui faisait plus confiance, s’il existait, il lui serait depuis longtemps venu en aide. Elle regardait encore et toujours l’homme, se rappelant des scènes de vie qui étaient remontées à la surface, mais rien, rien à par la tristesse de l’enfance et de l’asile. L’homme n’apparaissait nulle part et pourtant, elle pensait le connaître. Ces yeux s’étaient déjà un jour posé sur elle, tout comme ces mains l’avaient maintenu, son corps les reconnaissait, mais elle avait tout oublié. Esther lui demanda alors s’ils se connaissaient, un sourire triste apparut sur les lèvres de l’homme qui lui répondit négativement. Les yeux bleus de la jeune femme montrèrent le fait qu’elle se sentait perdue. Son esprit lui jouait peut être encore des tours.
« Vous êtes sûr ? Pourtant j’ai tellement l’impression de vous connaître. C’est étrange. » Disait-elle confuse, tout en se détachant de l’étreinte avec l’homme. Les jambes flageolantes, elle tenta de se lever, mais n’y parvient pas, elle s’y reprit deux fois avant d’enfin se mettre debout. Elle continuait à dévisager l’homme, cherchant encore une fois des indices, mais elle ne les trouva pas. « Je suis désolée, je m’en veux de ne pas me souvenir de vous, parce que je le sais, on s’est déjà croisé. En plus vous avez l’accent français, vous avez peut-être embarqué à Cherbourg ? » Demanda la jeune femme, suppliant presque du regard l’homme pour qu’il l’aide à raviver sa mémoire. Puis l’homme lui coupa du fil de ses pensées pour lui demander comment elle avait pu arriver là.
« Je ne sais pas. » Disait-elle à nouveau confuse. Il était vrai, elle ne se souvenait même plus de comment elle avait pu parvenir jusqu’à la piscine et même plonger dedans. Tout ça lui paraissait fou, comme le restant de sa vie. Puis d’une voix douce, elle s’identifia, peut-être que l’homme se souviendrait de son nom. « Je m’appelle Esther Delmas. »
En fait, Esther n’espérait plus vraiment rien et elle savait qu’elle ne pourrait que faire confiance en elle-même et sa mémoire pour aller plus loin dans sa quête de vérité. Cependant, elle ne savait pas comment elle parviendrait à tout cela. Elle avait mis presque un an avant de comprendre son enfance et aussi qu’elle avait été à l’asile, il serait donc compliqué pour elle de retrouver les autres fragments du puzzle qu’était sa mémoire vacillante.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mar 20 Aoû - 3:01
Ma petite fleur si délicate et si pure se trouvait toujours dans mes bras et nous nous regardions sans un mot. Je savais qu’elle cherchait dans son esprit le souvenir de mon visage, de mes bras et de ma voix, mais ne voyant aucune lueur nouvelle naitre dans les iris clairs de ses yeux, je savais qu’elle n’avait toujours pas réussis à rassembler le casse-tête de ses souvenirs. Notre relation avait été différente du lien qui unit ordinairement une patiente à son psychiatre sans être pour autant quelque chose de malsain aux yeux de mes compères. J’avais passé beaucoup de temps auprès d’Esther et je crois qu’elle appréciait ma présence, mais je n’avais jamais cherché à abuser de la confiance qu’elle avait en moi pour faire évoluer notre relation vers quelque chose de plus physique, relation qu’elle n’aurait probablement pas désiré, mais y aurait peut-être consenti vu la position d’autorité que j’occupais pour elle. J’avais eu vent de rumeurs voulant que ce fût parfois chose courante entre un psychiatre et sa patiente, mais ce n’était pas ce que j’aurais souhaité pour ma petite fleur. Si l’idée qu’elle soit mienne m’avait un jour traversé l’esprit, c’était pour qu’elle le soit pour toute la vie et non pas pour une nuit. J’aimais cette femme et je l’aimerais pour l’éternité même si elle ne devait jamais se souvenir de moi où à en venir à me détester pour une raison ou pour une autre.
« Vous êtes sûr ? Pourtant j’ai tellement l’impression de vous connaître. C’est étrange. » Ma chère Esther faisait beaucoup d’efforts pour se souvenir de moi et le psychiatre que je suis voyait en cela une nette amélioration de son amnésie. Il y avait de l’espoir pour que ses souvenirs lui reviennent. Se détachant de mon étreinte, Esther tenta de se mettre debout sur ses jambes, mais n’y parvint pas. L’aidant de mon mieux en la soulevant délicatement afin de lui laisser le parfait contrôle de ses mouvements, elle réussit à se tenir sur ses jambes après une troisième tentative. Pendant tout ce temps, jamais ses yeux n’avaient regardé une autre chose que mon visage. La réponse que je lui avais dite, lui disant qu’elle ne me connaissait pas ne semblait pas lui plaire. « Je suis désolée, je m’en veux de ne pas me souvenir de vous, parce que je le sais, on s’est déjà croisé. En plus vous avez l’accent français, vous avez peut-être embarqué à Cherbourg ? » Acquiesçant à ces derniers mots de ma douce Esther, je lui répondis : « Nous nous sommes déjà croisé effectivement mademoiselle. C’est bien à Cherbourg que je suis embarqué et il est fort probablement que ce soit à bord du Nomadic que nous nous soyons croisé la première fois. » Offrant un petit sourire sincère à ma petite fleur, je lui avais ensuite demandé si elle se souvenait être venu jusqu’à la piscine. Sa réponse ne se fit pas attendre et toute confuse, elle m’avait répondu qu’elle ne le savait pas. Ces quelques mots m’inquiétèrent et me prouvèrent que j’avais délaissé ma patiente beaucoup trop longtemps. Les parasomnies n’étaient généralement pas des troubles du sommeil très graves chez la grande majorité des gens, mais dans le cas d’Esther, je devais porter une attention particulière à son sommeil, car oui, je supposais que c’était l’explication à ce qui venait d’arriver à mon ancienne patiente. Esther devait probablement dormir et somnambule, elle avait marché jusqu’ici avant de tomber dans la piscine.
Alors que le psychiatre en moi était en train d’étudier le cas de la jeune femme devant lui, cette dernière parla doucement. « Je m’appelle Esther Delmas. » Coupant court à mes réflexions, un petit sourire nostalgique apparu sur mes lèvres. La première fois qu’Esther et moi avions fait connaissance, j’avais appris son nom grâce à son dossier psychiatrique et elle avait à peine compris le-mien alors que je me présentais à ma première patiente en carrière. « C’est un plaisir mademoiselle Delmas. Mon nom est Louis Charles Forestier. » Il était si étrange de se présenter ainsi à une femme qui faisait battre son cœur depuis plusieurs années. « Je suis heureux que vous vous portiez bien. Si l’eau avait atteint vos poumons, mes notions de psychiatrie ne vous auraient été d’aucun secours! »
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Dim 25 Aoû - 23:55
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La jolie poupée blonde se tenait maintenant sur ses deux jambes, tentant de faire marcher sa mémoire pour se souvenir où elle avait pu voir cet homme qui lui disait tant de chose, mais rien de concret à la fois. C’était dur d’avoir la certitude de connaître une personne et de ne pas avoir les souvenirs qui se rapportent à elle, Esther aurait tellement voulu en savoir un peu plus, surtout qu’elle sentait que l’homme était gêné par sa présence. Même si elle n’arrivait pas à assembler les éléments du puzzle la seconde classe était heureuse de rencontrer une nouvelle personne et de lui parler, même si elle était méfiante, elle restait toujours joviale à chaque rencontre, même si elle était timide et fragile. L’homme lui avoua la reconnaître puisqu’il avait aussi embarqué à Cherbourg à bord du Nomadic qui les conduisit ensuite sur le Titanic. Esther se souvenait peu de ce moment, elle se rappelait d’avoir été terrorisé d’embarquer à bord de ce petit navire et de toute cette eau à perte de vue. A ce moment de l’embarcation, elle avait même pensé à fuir, cependant, la petite Emilie parvient à la convaincre de monter à bord, prenant la main dans la sienne comme un doux réconfort.
« Je suis désolé, je garde peu de souvenirs de cette évènement, je n’ai jamais été à l’aise à bord des petites embarcations. » Disait-elle pour s’excuser de ne pas se souvenir du jeune homme.
La jeune femme était encore trempée de son bain forcé dans la piscine, elle regarda autour d’elle et trouva une serviette posée sur un banc, qu’elle utilisa pour la mettre autour de ses épaules, ce qui la réchaufferait un peu. Elle regardait toujours l’homme et même si c’était impoli de dévisager ainsi une personne, elle s’en moquait bien, elle voulait absolument trouver le moindre indice pour faire revenir ses souvenirs. L’homme qui l’avait sauvé se présenta en tant que Louis Charles Forestier, un nom typiquement français, qui ne lui disait rien du tout, ce qui la désolait de plus en plus. Elle souffrait de cette mémoire défaillante, surtout depuis le naufrage, auparavant, elle était heureuse et n’avait pas besoin de se soucier de son passé. Emilie était là pour combler sa vie, ce qui n’était plus le cas maintenant et Esther savait qu’elle ne reverrait plus jamais la fillette. L’homme lui avoua alors qu’il était heureux de voir qu’elle se portait bien, puis il ajouta qu’il n’aurait eu aucun moyen pour la sauver si elle s’était noyée dans cette piscine, puisqu’il ne connaissait que la psychiatrie. Esther lui fit un léger sourire et se souvint alors qu’elle ne l’avait pas correctement remercié pour son acte de bravoure.
« Je suis bête, je ne vous ais même pas remercié pour m’avoir sorti de l’eau, sans vous je serais morte à l’heure qu’il est. » Disait-elle tout en souriant, mais rapidement son sourire se fana, elle venait de réaliser quelque chose. « Mais attendez… Vous êtes psychiatre ? » Elle fit un pas en arrière s’éloignant de l’homme, par crainte.
Les souvenirs les plus horribles avaient été les premiers à ressurgir, notamment ceux qui se déroulaient dans un hôpital psychiatrique dans lequel elle avait été enfermée. Elle se méfiait maintenant des psychiatres, de ces personnes dangereuses qui lui avaient fait beaucoup de mal, qui avaient tentées de la tuer à petit feu. Elle se souvenait des bains glacés des électrocutions, de ces traitements qui n’en étaient pas. On ne pouvait pas faire confiance en les médecins de l’esprit, ils étaient mauvais. Esther regardait maintenant Louis comme un petit chaton apeuré, elle ne voulait pas que l’homme lui fasse du mal comme les autres, après tout, en ce monde, on ne pouvait faire confiance en personne.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mer 23 Oct - 21:28
« Je suis bête, je ne vous ais même pas remercié pour m’avoir sorti de l’eau, sans vous je serais morte à l’heure qu’il est. »
J’allais répondre à ma jolie Esther qu’elle n’était pas bête du tout et que je n’avais fait que mon devoir en la sortant de l’eau, mais l’expression de son visage changea rapidement, passant du sourire qui me réchauffait le cœur à la crainte. « Mais attendez… Vous êtes psychiatre ? » Avait-elle dit alors que ses pas l’éloignaient de moi. Pendant une fraction de seconde, je fus surpris de cette réaction que je ne comprenais pas, mais rapidement, tout s’éclaircit. Esther devait avoir de sombres souvenirs, ou peut-être que des éclairs du passé, en lien avec la période où elle se trouvait à l’hôpital psychiatre, avant que je devienne son médecin. Comme si j’avais lu dans ses pensées, je m’étais alors exclamer : « Je ne vous veux aucun mal! » Mon bras s’était tendu vers mon ancienne patiente comme pour tenter de la retenir près de moi, mais ce geste n’avait raison d’être pour le psychiatre que j’étais alors que l’amoureux y voyait un geste presque désespéré. Tout ce temps à être volontairement resté à distance de cette jeune femme et maintenant qu’elle était devant moi, je gâchais tout par des pulsions romantiques? Non, je devais être professionnel si je voulais aider Esther, même si pour cela je devais me blesser moi-même.
Ainsi donc, j’avais presque aussitôt rapproché mon bras près de mon corps et avait laissé la jeune femme s’éloigner. « Mademoiselle Delmas, pardonnez-moi mon impulsivité. Vous avez visé juste, je suis effectivement psychiatre de profession et l’esprit humain est ma plus grande passion si vous voulez savoir. Néanmoins, j’aimerais que vous ne m’associez pas à l’image horrible du psychiatre qui se plait à faire subir des traitements moyenâgeux à ses patients. En réalité, je suis tout le contraire. » Risquant un petit sourire à ma petite fleur pour la mettre en confiance, je poursuivis : « Mes méthodes étaient plus douces et si aux yeux de mes compères elles ne donnaient pas des résultats aussi rapides ou spectaculaires, je sais qu’elles offraient toutefois les bons résultats. » Dans le cadre de ma profession, il était rare d’avoir un échange équilibré avec un patient et donc, j’avais la fâcheuse habitude de parler longuement sans nécessairement attendre une réponse de mon interlocuteur. Mon épouse m’avait souvent reproché de parler trop lors de nos repas commun et de ne m’intéresser qu’à la longueur de mes phrases plutôt qu’à son opinion. Tout en suivant cette mauvaise habitude, j’avais ajouté: « J’aimais parler à mes patients et les laisser s’exprimer sur tous les sujets possibles. Nous allions à l’extérieur, lorsque la température nous le permettait, et je laissais la nature agir, sur mes patients, mieux que n’importe quel traitement… » Réalisant enfin que je parlais beaucoup, j’avais baissé les yeux ses le bas de la robe trempée d’Esther. « …Je parle beaucoup…pardonnez-moi...je crois que je serais peiné si la seule image que vous vous fassiez de moi soit celle qui vous fait craindre les hommes de même profession que moi. » Tout bas, presque pour moi, je dis ensuite : « Il est si dommage que vous ne vous souvenez pas des bons moments… »
Maintenant que je savais ma jolie patiente hors de tout danger, mon esprit se souvint que je n’étais qu’en maillot de bain devant cette jeune femme qui ne devait jamais avoir vu la nudité d’un homme et je me sentis gêné d’imposer cette vue à Esther. Malheureusement pour moi, la serviette qui entourait présentement les épaules de la jeune femme était celle que j’avais moi-même apporté des vestiaires. Je pouvais retourner dans les vestiaires et risquer qu’à mon retour, Esther ne soit plus à la piscine, ou passer par-dessus ma pudeur et les mœurs de notre époque et tenter de mettre en confiance mon ancienne patiente afin d’avoir une chance de renouer, un jour, des liens avec elle. Mon esprit me disait et partir alors que mon cœur me dictait de ne pas bouger et c’est ce dernier que j’écoutai. Pour la première fois de ma vie, j’avais volontairement ignoré le bon sens pour n’être qu’un faible homme devant la femme qui fait battre son cœur…Ahh Esther, serais-tu un jour consciente de toute la magie que tu usais contre moi?...
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Ven 1 Nov - 20:53
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La mort n’est que le commencement, après la noyade qu’elle avait failli subir, Esther en était sûre, ce Titanic était maudit, ici on mourait pour un rien, sans que personne ne puisse faire quoique ce soit. Elle était déjà morte deux fois et durant ces moments, c’était à cause de l’eau, à croire que cet élément l’avait maudite depuis fort longtemps. La mort n’est que le commencement, une phrase qui résonnait dans sa tête et qui était chantée comme une douce litanie. Esther était une douce jeune femme, une jolie poupée qui ne méritait pas un tel châtiment, elle souffrait à cause de sa famille et pourtant, elle n’avait rien fait pour. C’était eux qui l’avaient mise dans cet état et elle en était morte à bord du Titanic. Alors qu’elle se trouvait à l’asile, elle s’était créé un monde protecteur pour ne pas voir la réalité. Ca l’avait sauvé et aujourd’hui encore, même quand son esprit lui jouait des tours, elle pensait à cet univers aussi beau que le jardin d’Eden. Ce qui avait fait défaut à la petite seconde classe, c’était d’aimer les choses simples, la nature, les livres, il ne lui fallait rien de plus pour suffire à son bonheur. Quand elle se trouvait en compagnie de la petite Emilie, elle avait pu vivre dans ce monde, l’univers de cette famille avait constitué ses plus belles années, les uniques qui l’avaient rendu heureuse. Un jour c’était une promenade dans le parc, le lendemain, elle lisait avec la petite des contes de fée. Tout avait été beau et merveilleux dans cet univers. Mais même les belles histoires connaissent des rebondissements. Esther venait de découvrir que l’homme qui venait de la sauver était psychiatre. Pour elle s’était inconcevable, elle avait tellement souffert avec eux, qu’il ne pouvait être qu’un homme mauvais. Elle s’éloigna alors de lui, comme un petit chaton effrayé, qui ne trouvait pas sa mère derrière qui se cacher. L’homme tendit le bras, espérant sûrement la ramener à lui, il la rassurait, lui disant qu’il ne voulait pas l’effrayer. Esther n’arrivait pas à se rassurer, elle se souvenait de la baignoire, des décharges, elle se souvenait des horreurs que ces médecins, ou plutôt ces charlatans de l’esprit commettaient. La jeune femme fit un signe non de la tête et recula encore d’un pas. Elle ne voulait pas qu’il la touche, il pourrait lui faire du mal. Elle regarda la porte, mais si elle fuyait, il n’aurait aucun mal à la rattraper. Elle était prise au piège, comme un animal traqué. Puis l’homme parla, racontant avec passion son métier et ses méthodes sur ses patients. Esther buvait ses paroles, elle avait oublié les échanges avec cet homme, parfois il lui revenait, mais les souvenirs s’évadaient aussitôt, comme s’ils avaient été un rêve éphémère, un monde irréel qu’elle avait créé pour se protéger de la méchanceté de l’humain.
« Vous êtes différents, des autres. Vous n’êtes pas un monstre vous. » Disait-elle tout en détaillant de ses grands yeux bleus l’homme. « Vos patients devaient avoir de la chance de vous avoir. » Ajouta la jeune femme tout en lui accordant un sourire sincère. « Moi je n’ai connu que la violence et la peur, les coups, les cris, le froid, pendant tant d’année, je ne sais comment j’ai pu m’échapper de là-bas, mais je l’ai fait. » Continua-t-elle pensivement, sans s’en rendre compte qu’elle avait parlé à haute voix.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Jeu 6 Fév - 1:19
« Vous êtes différents, des autres. Vous n’êtes pas un monstre vous. »
La vibration de ces mots ravivait un souvenir très précis à mon esprit. Quelques années plus tôt, du moins, selon ma conception du temps qui était passé depuis depuis le naufrage du Titanic, alors que j’accompagnais ma jeune patiente pendant l’une de ses rares promenades à l’extérieur, elle m’avait soufflé quelques mots sur ma différence et ma gentillesse. Étant le premier réel compliment que m’adressait ma patiente, je l’avais noté à son dossier et je m’étais efforcer d’être fidèle à cette représentation chaque fois que nous nous trouvions ensemble. En vérité, être une meilleure personne avait toujours été si facile avec Esther et je n’avais jamais réellement été un psychiatre sans humanité. Quoi qu’il en soit, les yeux clairs de la jeune femme se plongeaient dans les miens et j’avais l’impression qu’elle tentait de lire mon âme. Je lui aurais, bien évidemment, livré sur un plateau d’argent, mais je devais garder mon rôle d’inconnu et tenter d’apprivoiser cette pauvre enfant qui ne se souvenait plus de moi…de nous…
« Vos patients devaient avoir de la chance de vous avoir. »
Le sourire qui ensoleilla le visage d’Esther me fit frissonner. Je le sentais sincère et cela me prouvait que quelque part, dans l’inconscient de la jeune femme, je n’avais pas complètement disparu.
« Moi je n’ai connu que la violence et la peur, les coups, les cris, le froid, pendant tant d’année, je ne sais comment j’ai pu m’échapper de là-bas, mais je l’ai fait. »
Cette réflexion ne m’avait pas été directement adressée, mais je n’en avais échappé aucun mot. Les paroles de ma douce Esther ne rendaient si triste que si j’avais laissé mon ça prendre le dessus, je lui aurais répondu impulsivement que ce n’était pas vrai, que moi j’avais bien pris soin d’elle et que je ne l’avais jamais réellement abandonné. Heureusement pour la belle enfant, je n’allais pas bouleverser son esprit en lui avouant des vérités dont elle n’avait aucune souvenance. Néanmoins, je n’allais pas rester insensible à ses paroles.
« Je suis désolé de l’apprendre. Je me suis toujours férocement opposé à certaines pratiques de mes compères. SI vous aviez été l’une de mes patientes, soyez assurée que jamais ne vous aurait été fait le moindre mal et que votre honneur ainsi que votre dignité n’auraient jamais été atteinte d’une quelconque manière. » Croisant les bras sur mon torse, je poursuivis : « N’avez-vous donc aucun bon souvenir en lien avec ce moment de votre vie? N’avez-vous pas l’impression d’avoir été heureuse à un certain moment, comme si, à l’intérieur de cette épreuve, le soutient d’un être cher, ou d’un ami avait été présent? »
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Sam 15 Fév - 20:21
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On l’avait dit folle, mais Esther savait qu’elle ne l’était pas. La jeune femme était tout simplement perturbée, à cause d’un passé qui l’avait presque anéanti. L’épisode de la piscine était comme un autre, tragique, montrant à quel point elle pouvait être perdue. Ses cheveux étaient mouillés, tout comme ses vêtements, maintenant Esther commençait à avoir froid et elle se demandait bien comment elle avait pu faire pour arriver jusqu’à la piscine et tomber dedans. Sa vie était partagée en deux moments, ceux où elle était lucide et ceux où elle faisait n’importe quoi, sans le savoir. Evelyn lui avait permis d’être lucide et d’ouvrir les portes de son passé, mais elle y avait vu l’horreur, l’asile, la puanteur de la mort. Esther avait été enfermée simplement pour sa fragilité. Elle avait tant idéalisé sa famille, désormais, elle savait qu’elle ne s’en remettrait jamais de savoir que ses parents étaient des monstres. Esther la solitaire ne pouvait faire confiance en personne, d’ailleurs même Nayah Gallagher, une femme qu’elle pensait amicale, l’avait tué. La seconde classe avait eu peur en voyant cet homme, ce psychiatre, qui plus est. Elle craignait qu’il lui fasse du mal, comme les autres, mais dans son regard, elle voyait la gentillesse, qui était loin de celle des monstres. Ses yeux bleus transpiraient l’innocence et elle espérait que l’homme ne lui ferait pas de mal, comme les autres. Elle aimerait tant pouvoir faire à nouveau confiance en une personne. Les yeux de la blonde tentèrent de lire dans cet homme, mais elle n’y parvenait pas, elle voyait du bon en lui, mais aussi une part de mystère. Les mystères l’avaient toujours intéressé, comme les romans policiers ou encore la mystérieuse porte blanche du Titanic qui ne s’ouvrait pas. Quand elle découvrait quelque chose d’intriguant, elle tentait toujours tout pour en savoir plus. Un sourire échappa de ses lèvres, elle regardait toujours l’homme, avec son visage de poupée innocente. Esther expliqua alors pourquoi elle n’aimait pas les psychiatres et son histoire sembla toucher l’homme. A nouveau, elle laissa un sourire fleurir sur son visage et elle écouta les paroles de l’homme qui tentait d’approfondir son histoire. Le psychiatre tenta de savoir, si elle gardait tout de même des souvenirs de son passage à l’asile, ce qui intrigua bien plus la jolie Esther.
« Je ne sais monsieur, si cela est arrivé, je n’en ai pas le souvenir. » Commença Esther, tout en doutant des mots qu’elle devait utiliser. « Peut-être que cela me reviendra, un homme m’aide à retrouver ma mémoire, cela marche bien, même si sa méthode est très étrange. » Ajouta-t-elle songeuse.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Sam 1 Mar - 19:56
Esther frissonnait et je commençais à craindre qu’elle attrape quelque chose. Je lançais des regards partout autour de moi, mais la serviette que la jeune femme avait autour de ses épaules était celle que j’avais apportée pour moi-même. Il devait y en avoir d’autres que j’aurais pu aller chercher dans les vestiaires pour la belle enfant, mais je ne voulais pas m’éloigner d’elle, du moins, tout en m’assurant qu’à mon retour elle ne serait pas partie. J’allais lui proposer l’idée de se changer dans les vestiaires lorsqu’elle mentionna qu’un homme aux méthodes étranges était en train de tenter de l’aider à retrouver la mémoire. Cela m’intrigua au plus haut point et fronçant les sourcils, je m’étais exclamé : « Qui est cet homme et quelles sont ses méthodes? Je devrai avoir une conversation avec ce monsieur. L’esprit humain ne doit être manipulé que par des doigts d’expert tel que moi et je n’accepterai pas que ces méthodes endommagent davantage votre esprit. » J’avais passé des années à tenter d’aider Esther et même dans l’ombre, j’avais poursuivi mes études afin de récupérer ma patiente et d’appliquer les meilleures méthodes afin de causes le moins de dommages permanents et désagréables à son esprit. Si la jeune fille affirmait voir des aspects positifs à cela, je craignais qu’elles ne soient que temporaires et trompeuses.
La jeune femme me regardait toujours de ces grands yeux clairs et je m’aperçus que j’avais réagi fortement à sa déclaration. « Pardonnez-moi…J’ai travaillé si fort pour prendre le plus grand soin de mes patients et les amener à des résultats durables et lorsque j’entends des histoires de charlatan, cela me bouleverse. J’ai vu des gens se laisser berner par des remèdes miracles et qui nous sont revenus dans des états encore plus pitoyables qu’ils ne se trouvaient avant de suivre ces méthodes. » Soupirant un bon coup, je poursuivis : « Peut-être que si vous m’expliquiez en quoi consiste cette aide de votre ami, je comprendrais mieux et serais moins sur la défensive face à ses méthodes étranges.
« Vous devriez retirer votre robe et enfiler des vêtements secs si vous ne voulez pas tomber malade. Si vous le souhaitez, mes vêtements se trouvent dans le vestiaire. Ma chemise est suffisamment longue pour vous cacher et mon veston est également de bonne longueur…Qu’en dites-vous? » J’espérais de tout cœur que ma charmante petite Esther accepte cette proposition. Je ne lui avais pas proposé mon pantalon parce que je devrais un jour quitter la piscine à mon tour et je devais garder ma réputation de psychiatre intacte. Je ne pensais même pas aux rumeurs qui pourraient commencer à circuler si on nous voyait, Esther et moi, quitter la piscine, à moitié nus, et cette dernière avec mes vêtements. Tout ce qui me préoccupait était la santé de mon ancienne patiente.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Dim 9 Mar - 0:36
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Esther Delmas avait toujours été une personne que l’on pouvait qualifié d’étrange et cela, n’était pas prêt de changer. Le Titanic le lui rendait bien et depuis qu’elle se trouvait à bord, Esther avait vécu de nombreuses aventures, toutes aussi terrifiantes les unes que les autres. Même si elle n’était pas une grande aventurière, cela lui plaisait de vivre tout ceci et une fois encore, l’une de ses aventures lui avait permis de rencontrer cet homme. Le visage de ce dernier lui rappelait vaguement quelque chose, mais la jeune femme ne parvenait pas à se souvenir du lieu de leur rencontre. Ni si cela avait été avant la Titanic ou pendant la traversée. Un jour, elle retrouverait peut-être complètement sa mémoire, mais Esther se demandait bien combien de temps cela prendrait. Parfois être amnésique s’était un vrai handicap, mais heureusement, Evelyn avait été là et il a su l’aider à retrouver des fragments de vie. En particulier ceux qui concernaient sa sœur. Maintenant, elle savait que sa vie n’avait pas été la plus belle et même si elle aurait préféré ne jamais s’en rappeler, elle allait devoir vivre avec et protéger certains secrets. La jeune femme ne voulait pas que le navire sache, qu’elle avait été enfermé dans un asile, certains la prendrait pour cible, et cela pourrait devenir très dangereux. L’homme, qui était psychiatre s’intéressa beaucoup au fait qu’elle voyait Evelyn. Il semblait même s’inquiéter pour elle, en pensant qu’elle était tombée entre les mains d’un charlatan.
« Oh non, Evelyn est quelqu’un de bien, il m’a tout de suite proposé de m’aider et grâce à lui j’ai retrouvé beaucoup de mes souvenirs. » Commença la jeune femme. « Par contre, je pense que certains amateurs, peuvent faire les choses aussi bien que les professionnels. En quelques temps, j’ai réussi à retrouver des souvenirs, que je ne parvenais plus à atteindre, depuis plusieurs années. » Souriait Esther, tout en expliquant au psychiatre.
Esther tentait de faire de son mieux pour rassurer l’homme qui ne paraissait pas vraiment convaincu, par ses explications. La deuxième classe ne savait pas si elle pouvait ou non révéler les secrets de son ami Evelyn. L’homme lui avait déjà fait promettre de ne rien dire à personne. Et si elle avait d’ores et déjà trop parlé, Evelyn pourrait avoir de gros ennuis et Esther ne voulait surtout pas que ça arrive. Elle préféra donc se taire et protéger cet ami si précieux pour elle.
« Je suis désolé, je ne peux rien vous dire, il me l’a fait promettre, mais soyez rassuré, ses méthodes sont tout à fait honorables. » Déclara-t-elle.
Esther avait froid et la simple serviette ne l’aidait pas à se réchauffer. A croire que le navire avait fait exprès, de faire en sorte que la nuit soit fraiche. L’homme en voyant cela, lui fit une proposition. Il lui suggéra de retirer sa robe et d’enfiler des vêtements secs, comme sa propre chemise. Face à cette proposition Esther ne put s’empêcher de rougir, comme une petite fille. Cette proposition était bonne et fondée sur de la préoccupation, mais Esther savait que les codes de son temps ne le permettrait pas. Si cela se savait, sa réputation était perdue.
« Je doute que cela soit correct, si cela se savait, les rumeurs iraient bon train, je suppose. » Répondit-elle tout en regardant ses pieds.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mar 18 Mar - 17:27
« Oh non, Evelyn est quelqu’un de bien, il m’a tout de suite proposé de m’aider et grâce à lui j’ai retrouvé beaucoup de mes souvenirs. Par contre, je pense que certains amateurs, peuvent faire les choses aussi bien que les professionnels. En quelques temps, j’ai réussi à retrouver des souvenirs, que je ne parvenais plus à atteindre, depuis plusieurs années. »
Ainsi donc, ce charlatan était nul autre que Evelyn…Oui, j’avais amassé quelques informations à son sujet. C’était un homme bien, mais discret et certaines rumeurs voulaient qu’il ait une fascination pour le mysticisme. Je ne pouvais pas imaginer de quelle manière il avait procédé pour faire croire à Esther que sa méthode fonctionnait réellement, mais la pauvre enfant affirmait que cela l’avait véritablement aidé. Elle se souvenait de choses que son esprit avait enfuit quelque part dans sa mémoire depuis de nombreuses années. Si la méthode de cet homme fonctionnait réellement, pourquoi Esther n’était-elle pas capable de se souvenir de moi? Je ne prétendais pas être le souvenir le plus important de mon ancienne patiente, mais je considérais avoir joué un rôle particulier dans sa vie et je croyais que cette différence aurait dû être la première chose qu’elle se souvienne. Après tout, c’était un souvenir plus doux que bien d’autres que posséderait la jeune femme.
« Je suis désolé, je ne peux rien vous dire, il me l’a fait promettre, mais soyez rassuré, ses méthodes sont tout à fait honorables. »
Je ne doutais pas que le bienfaiteur de ma petite Esther se soit présenté comme un homme honorable. Après tout, tous les charlatans affirmaient faire des miracles et que leurs méthodes étaient innovatrices et sans risques. Une partie de moi se sentait trahis; j’avais travaillé si fort avec Esther, j’avais risqué tout pour elle et c’était cet Evelyn qui récoltait tous les honneurs. Néanmoins, l’homme derrière le psychiatre était heureux d’apprendre que ma jolie Esther avait fait des progrès. C’était ce qui était le plus important malgré tout. Ne souhaitant pas brusqué à nouveau la jeune femme en affirmant que je ne croyais pas aux méthodes de son ami, j’avais gardé le silence jusqu’au moment où je lui avais proposé mes vêtements. Je n’avais pas réfléchi en proposant cela, après tout, je n’avais jamais réellement été dans une position semblable et les bonnes mœurs au sein des hôpitaux psychiatriques étaient un concept bien vague.
« Je doute que cela soit correct, si cela se savait, les rumeurs iraient bon train, je suppose. »
Esther avait rougis et avait baissé les yeux sur ses pieds. J’avais réussi à la rendre inconfortable de ma présence et c’était tout à fait le contraire de ce que j’aurais souhaité. Si elle me percevait comme un homme aux mœurs légères, j’allais peut-être perdre sa confiance pour toujours…ou jusqu’au jour où son ami allait l’aider à se souvenir de qui j’étais. Quoi qu’il en soit, je devais me rattraper et surtout, je devais prendre soin d’Esther afin qu’elle n’attrape pas un mal.
« Je suis désolé mademoiselle, mes intentions n’étaient pas de créer un malaise entre nous. Je ne pensais qu’à votre santé et j’ai été terriblement maladroit. Je vous propose donc de me laisser quelques minutes pour que je puisse revêtir mes vêtements et je vous conduirai à votre cabine ensuite. Vous vous y changerez et pourrez vous reposer afin de ne pas tomber malade. J’insiste fortement sur ces derniers éléments. »
Reculant d’un pas en laissant mon regard fixé sur la jeune femme, je lui souris doucement et tournai enfin les talons afin de me rendre dans les vestiaires où se trouvaient mes vêtements. À la hâte, je les remis, mais gardai mon veston dans mes bras. Esther pourrait toujours le mettre autour de ses épaules, cela serait mieux vu que tout le reste. Lorsque je revins auprès de mon ancienne patiente, je lui tendis le veston.
« Avec cela, les rumeurs ne pourront rien dire d’autre que j’ai voulu prendre soin de vous. Et si ces rumeurs devaient prétendre autre chose, je vous promets de tout faire pour y mettre un terme. Je ne laisserai jamais personne vous faire du mal. »
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Sam 29 Mar - 15:28
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Pendant longtemps Esther avait appris les règles de bienséances, ce qui était bien ou pas, ce qu’on devait faire pour se comporter en société. Elle se souvenait des terribles leçons, ennuyeuses de sa mère, leçons qu’elle n’écoutait jamais, puisqu’elle pensait toujours au prochain livre qu’elle allait lire. On ne pouvait pas dire qu’elle n’avait rien appris durant son enfance désastreuses, mais la jeune femme n’était pas une grande admiratrice de toutes ces règles à l’époque. Elle les avait toujours trouvés ridicule et elle ne les comprenait pas. Parfois, elle se disait même qu’elle était plus intelligente et réfléchie que ses comparses, mais bien sûr, étant une femme, on n’avait jamais cherché à développer son raisonnement. Durant ses nombreuses années à l’asile, Esther n’avait jamais oublié ces règles de vies, mais elle ne les avait jamais appliqué, à quoi bon, elle n’était qu’un animal en cage à cette époque. Ce n’est qu’à se sortie et quand elle a été accepté chez le baron et la baronne, qu’elle avait tout mis en pratique, pour ne pas déshonorer cette famille par son comportement. Esther était une fille bien née, mais ça personne ne le savait et ce n’était pas elle qui allait le révéler à tous. A bord du Titanic, elle veillait toujours à être une personne sage et appliquée, pour ne pas s’attirer les foudres des secondes classes. La bienséance, elle comptait sur elle, pour vivre en paix à bord de ce navire. Alors quand l’homme, ce psychiatre, lui avait proposé qu’elle mette sa chemise, pour repartir dans sa cabine, elle n’avait pu l’accepter. Tout ceci pourrait lui donner une réputation de fille facile, ce qui n’était jamais bon, dans un monde peuplé de personnes riches, qui aimaient leurs traditions. Confuse et le rouge aux joues, elle avait refusé cette proposition, s’inquiétant même à propos de cet homme, un peu trop entreprenant à ses yeux. Assez rapidement, en voyant sa déconvenue, l’homme s’excuse, ce qui fit sourire la jeune femme. En fait, ce psychiatre ne devait pas être aussi malfaisant que ça. Mais, la seconde classe préférée rester sur ses gardes, elle était très méfiante et ne voulait pas tomber dans un nouveau piège. L’homme lui proposa alors d’aller se revêtir et il l’accompagnerait dans sa cabine, lui recommandant de se reposer.
« Si c’est un ordre du médecin, qui est en vous, je ne peux pas désobéir à cela. » Souriait la jeune femme. Cependant, la sollicitude de l’homme, lui donnait l’impression qu’il la connaissait déjà. Esther avait le sentiment qu’il voulait la protéger, mais elle ne savait pas comment l’expliquer. C’était étrange. Elle lui demanda alors : « Pourquoi faites-vous cela pour moi ? » Questionna la jeune femme, tout en empruntant le chemin de la sortie. « Après tout, on ne se connaissait pas, beaucoup de personnes m’auraient laissé là, après m’avoir sortie de l’eau. »
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Lun 7 Avr - 15:25
« Si c’est un ordre du médecin, qui est en vous, je ne peux pas désobéir à cela. » Avait répondu la jeune femme alors que j’insistais fortement pour qu’elle retourne à sa cabine se reposer. Elle souriait, mais je ne savais pas si elle considérait réellement mes paroles comme un ordre et si elle devait m’obéir seulement parce que je représentais une quelconque figure d’autorité. Cette réponse, provenant d’une autre femme, était parfaitement claire, mais de la part de mon ancienne patiente, je devais vérifier…Ainsi, je lui répondis à la suite : « Ce n’était pas un ordre, mais une recommandation de la part d’un ami. Vous êtes libre de faire ce que bon vous semble mademoiselle, mais je crois qu’il serait judicieux de penser à votre santé. ». Médecin un jour, médecin toujours…amoureux un jour, amoureux toujours…
Alors que nous étions en train de nous diriger vers la sortie, Esther se tourna vers moi et me demanda pourquoi je faisais tout cela pour elle et ajouta même que d’autres l’aurais laissé à son sort après l’avoir sortie de l’eau. Effectivement, elle ne se souvenait pas de moi et pouvait trouver cela très étrange qu’un inconnu tienne autant que cela à l’aider. Je m’immobilisai un instant, regardant fixement le visage angélique de la jeune femme. « Eh bien, mademoiselle, parce qu’il est dans ma nature d’aider les gens et que la profession que j’ai embrassée sert également ce besoin de prendre soin de mon prochain. De plus, je crois que n’importe quel être qui se serait trouvé dans cette pièce avec vous ce soir vous aurait prodigué les mêmes soins et les mêmes conseils. Je n’ai rien fait de plus à l’exception de souhaiter vous reconduire à votre cabine. », j’avais baissé les yeux. Même si chacun de mes mots était véridique, je ne répondais pas sincèrement à la question de mon ancienne patiente et cela me torturait. Du temps où j’existais dans la réalité d’Esther, je n’avais jamais pu lui avouer ce que je ressentais pour elle. Je n’en avais pas le droit et puis je crois que d’une certaine manière, la jeune femme devait le ressentir. Aujourd’hui, j’étais un étranger pour elle, mais Esther était tout pour moi.
Reprenant la marche, j’ouvris la porte de la piscine pour laisser sortir la jeune femme en premier. Mes pas connaissant le chemin pour remonter sur le pont où se trouvait la cabine d’Esther, c’est machinalement que je me mis à marcher. Après tout, après plus d’un an à errer sur les différents ponts du navire, je commençais à bien connaitre le Titanic. Un silence s’était installé entre nous depuis quelques minutes déjà lorsque je pris la parole : « Puis-je vous demander si après ce soir, je pourrai vous revoir? J’aimerais discuter avec vous…pas en tant que psychiatre, ne vous y méprenez pas, mais en tant qu’ami. ». Je souriais à la jeune femme, ne sachant pas à quelle réponse m’attendre de sa part. Si physiquement, elle était la petite Esther que j’avais connue, mentalement, elle avait évolué différemment. Ses souvenirs passés avaient laissé place à de nouveaux et elle avait eu une vie bien différente de son existence à l’asile, là où je l’avais côtoyé.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Mer 16 Avr - 17:48
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Le médecin lui conseillait de rentrer dans sa cabine, pour ne pas attraper froid et même si Esther savait qu’elle ne pouvait plus mourir à bord de ce navire, elle l’écoutait, comme elle l’avait fait autrefois auprès de différents médecins. Ce mécanisme psychologique, elle l’avait développé, il y a très longtemps, elle écoutait l’autorité, mais maintenant, elle le faisait, que quand l’ordre était rassurant. Sa pensée était compliquée, mais elle parvenait à la dompter, même si personne d’autre n’y parviendrait, à moins que cela soit un psychiatre, comme cet homme. La jeune femme le regardait en souriant, attendant qu’il fasse le premier pas vers la sortie pour le suivre. Mais avant, que cela ne se fasse, l’homme lui posa une étrange question, il voulait savoir si elle lui obéissait volontairement ou si elle le faisait par contrainte. Esther lui envoya un regard étrange, assez suspicieux, comme si l’homme la connaissait déjà. Toute à sa réflexion, elle laissa un silence pesant dans la salle, jusqu’au moment, où elle se ressaisit. Elle y penserait plus tard, en allant dormir, pour le moment, elle ne voulait pas que l’homme pense qu’elle était complètement folle.
« Non, je pense juste que c’est mieux pour moi de rentrer, je suis toute mouillée. » Souriait la jeune femme.
Après qu’elle eut répondu, l’homme sembla rassuré et ensemble, ils prirent le chemin de la sortie. Jusqu’à ce que la jolie blonde lui demande, pourquoi il prenait soin d’elle. La seule réponse qu’elle voyait c’est que l’homme la connaissait, mais pour le moment, il le niait. C’était terrible pour elle de ne pas avoir toute sa mémoire, elle voulait savoir, mais ne trouvait pas où. En plus, elle sentait que l’homme lui mentait, qu’il cachait quelque chose, malgré son air gentil. Le fait qu’il soit psychiatre l’intriguait aussi, et si elle n’avait pas déjà croisé l’homme à l’asile ? Se souvenir était important pour elle et elle espérait vraiment que sa mémoire reviendrait sous peu. Esther afficha un visage un peu déçue, quand elle entendit l’homme lui avouer qu’il aurait fait cela pour n’importe qui. La jeune femme accusa le coup et elle lui accorda un sourire. Douce poupée souriante, elle préférait montrer aux autres qu’elle n’était pas touchée par tous ces évènements, plutôt que de montrer ses faiblesses. Elle le savait déjà, elle était faible, mais elle pouvait le combattre et au fur et à mesure, une petite force se créait en elle. Les deux jeunes gens sortirent alors de la pièce, l’homme ouvrant la porte et laissant passer la seconde classe devant lui. Puis ils commencèrent à prendre le chemin de sa cabine. Avec étonnement, elle vit que le psychiatre connaissait le chemin, pour se rassurer, elle se disait qu’il était aussi en seconde classe, ce qui pouvait expliquer, pourquoi il trouvait aussi facilement le pont. Ils marchèrent tranquillement, en silence, jusqu’à ce que l’homme lui demande s’il pouvait la revoir, en ami. Esther s’arrêta et accueillit à nouveau les paroles avec un sourire, si l’homme voulait la revoir, c’est parce qu’il l’appréciait, en plus il avait l’air sincère, il ne voulait sûrement pas lui faire du mal.
« Oui, pourquoi pas. Je me promène toujours un peu partout sur le navire, nous nous recroiserons sûrement. Sinon je vais aussi souvent à la bibliothèque. » Répondit la jeune femme.
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Sam 19 Avr - 21:37
« Oui, pourquoi pas. Je me promène toujours un peu partout sur le navire, nous nous recroiserons sûrement. Sinon je vais aussi souvent à la bibliothèque. »
Nous étions arrivés devant la porte de la cabine de la jeune femme et nous avions cessé de marcher. La réponse d'Esther était plus que satisfaisante et me rendait heureux. J'ai hésité si longtemps avant de prendre contacte avec mon ancienne patiente, l'observant, veillant sur elle à distance et il avait fallu qu'un incident se produise pour que nous nous retrouvions. Si j'avais imaginé qu'elle aurait réagi positivement à mes questions, qu'elle ne m'aurait pas fui et qu'elle aurait même accepté de me revoir, j'aurais fait ce mouvement beaucoup plus tôt.
Un sourire s'était accroché à mes lèvres à la fin de sa phrase et je dus baisser la tête pour voiler un peu la trop grande joie qui m'habitait. Après tout, je m'étais présenter à Esther tel un inconnu et si je me montrais trop démonstratif, elle allait se douter de quelque chose et c'est à ce moment-là que mes chances chuteraient. Sans relever la tête, je répondis à la jeune femme: « Je ne me promène pas souvent et je ne vais pas à la bibliothèque, mais maintenant que je sais que vous vous y trouvez, je vous promets d'y passer très bientôt. » Relevant les yeux, je les posai sur Esther, puis sur la porte de sa cabine. « C'est ici que nos chemins se séparent si je ne me trompe pas...» Aussitôt ces paroles prononcées, je les regrettai. En effet, je venais de confirmer à Esther que je savais qu'elle cabine elle occupait et donc, qu'elle ne m'était pas si inconnue. Mon corps se crispa et je tournai la tête rapidement dans la direction de la jeune femme. « ...Je...ma cabine est sur le même pont et...Je vous ai déjà vus entrer dans cette cabine...Je veux dire, dans l'une de ces cabines...Je me trompe peut-être...» Tournant la tête vers les autres autres portes, je regardais chacune d'elle comme si je cherchais réellement à me souvenir si je ne faisais pas erreur alors que je savais pertinemment que je ne me trompais pas. Je devais mettre fin à cette conversation avant d'empirer les choses.
« Pardonnez-moi mademoiselle, la fatigue probablement...» Terminant ma phrase, je tendis la main vers celle d'Esther, en m'inclinant légèrement vers l'avant, prenant sa main délicate dans la-mienne et la porta à mes lèvres afin d'y déposer un baiser. Combien de fois avais-je mis fin aux entretiens avec mon ancienne patiente ainsi, à l'époque où ma personne ne lui était pas inconnue? Des centaines de fois peut-êtres et pourtant, c'était la première fois que ce geste me semblait déplacé. Décidément, j'étais un piètre acteur et je ne pouvais être cohérent du début jusqu'à la fin dans mes mensonges. Évidemment, je ne pouvais prévoir la réaction de la jeune femme, mais je ne pouvais qu'imaginer le pire...La peur de la perdre à nouveau peut-être? Probablement...
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Sujet: Re: " Douce petite folle." avec Louis. Lun 28 Avr - 20:06
Nuit secrète.
Douce petite folle. Juin 1913
Ils finirent par arriver non loin de la cabine de la jeune femme, sur le pont des secondes classes. C’était inexplicable, mais Esther se sentait en sécurité avec cet homme, qu’elle ne connaissait pas. Elle avait l’impression de l’avoir déjà vu quelque part, elle avait le sentiment que le timbre doux de sa voix l’avait déjà interpellé, mais elle ne saurait dire à quoi tout cela correspondait. Après tout, elle naviguait depuis deux ans non loin de cet homme, elle l’avait peut-être déjà entendu parler dans la salle à manger. Pour le moment, Esther n’avait pas envie de résoudre ce mystère, elle ne voulait pas découvrir un nouveau secret trop douloureux, comme cela avait été le cas avec sa sœur Cassandre. Elle préférait ne rien savoir et avec un peu de chance, tout irait pour le mieux. L’homme voulait la revoir et elle-même sentait qu’elle en ressentait aussi l’envie. Des petits papillons voletaient autour de son cœur, comme si le fait que l’homme ait envie de la revoir, était la plus belle nouvelle du monde. Esther n’avait jamais intéressé les hommes, elle n’avait aucune expérience en amour et jusqu’à maintenant, cela ne l’avait pas désolé pour autant, elle s’était habituée à cette situation. Maintenant, qu’elle était morte, elle aurait peut-être la chance de rencontrer une personne gentille, même si s’était un réel euphémisme à bord de ce navire, elle en gardait tout de même l’espoir. Malgré ses malheurs, Esther voulait voir le bon en n’importe qui, même si pour certains, c’était très compliqué de le trouver. L’homme paraissait gentil et Esther espérait bien qu’il ne la manipulerait pas, pour une quelconque raison. L’homme, après ses paroles, lui avoua qu’il ne se baladait pas souvent à bord du navire, mais qu’il viendrait à la bibliothèque, pour elle. Les yeux de la jeune femme s’illuminèrent alors et elle lui accorda un grand sourire. Heureuse de s’être fait une nouvelle connaissance. Mais ses propos devinrent ensuite étrange, puisque l’homme lui indiqua clairement quelle était sa cabine. La jeune femme fut très étonnée, à croire que l’homme la connaissait déjà depuis longtemps. Bien vite, il rattrapa sa phrase, mais il était trop tard pour Esther, dont les questions fulminaient déjà dans son esprit.
« Oui c’est bien ici. » Disait-elle dans un sourire, tout en montrant du doigt sa cabine juste à côté. « Je vous remercie de m’avoir raccompagné, c’était aimable de votre part. » Ajouta la jeune femme. « A bientôt. » Elle se dirigea alors vers sa cabine, ne souhaitant pas questionner l’homme pour le moment, elle aurait tout le loisir de le faire plus tard après tout. Elle avait l’éternité pour cela, il valait mieux qu’elle gère son temps. Tout en entrant dans sa cabine de seconde classe, elle fit un signe de la main à l’homme, puis elle ferma la porte, se disant alors que sa mésaventure dans la piscine n’avait pas été si terrible que cela.