PROFIL♌ Signaux de Détresse : 689 ♌ Points : 881 ♌ Jour d'embarquement : 12/07/2011 ♌ Age du Personnage : Inconnu
RPG Journal d'un fantôme ♌ Numéro de Cabine : ♌ Situation Amoureuse : ♌ Présentation:
Sujet: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Dim 22 Sep - 14:50
Le défi de la vérité !
« On ne connait jamais toute la vérité. »
C'est pour cela que cette salle vient d'apparaître. Personne ne se souvient d'une autre porte au pont des ballasts. Il n'y avait que la porte pour se rendre dans la salle des machines, il y a encore quelques heures. Quel est ce prodige ? Personne ne le sait, mais de nombreux sont curieux de savoir ce que contient cette salle. Il semblerait qu'on l'appelle la salle des secrets. Pourquoi l'appelle-t-on de la sorte ? Parce qu'apparemment chaque personne entrant à l'intérieur est obligé de dire la vérité. Nous sommes tous morts, n'est ce pas ? Quel est donc l'intérêt que vous sachiez la complète vérité sur votre voisin ? L'éternité deviendrait-elle trop courte pour que votre rancune se transforme en haine au fil du temps ? Serait-il possible qu'un ami devienne pour vous un étranger en quelques secondes ? La vérité se saura, et elle ne ferra pas forcément du bien à tout le monde. Êtes-vous prêt à affronter la vérité à propos de votre voisin, de votre meilleur amis ? Êtes-vous prêt à choisir de croire en cette vérité ? Êtes-vous seulement sur le bon chemin ? Vous n'êtes plus sûr de rien en réalité, vous pouvez le dire. Pourtant, je peux vous l'affirmer même dans la mort, la vérité va se savoir et cela pourrait être encore plus mortel !
♦ Déroulement du jeu : Pour le moment, vous arrivez devant la pièce. Vous êtes véritablement étonnés de voir cette nouvelle porte, et vous êtes tentés d'y rentrer. Vous vous rendez compte que vous n'êtes pas seul, quelqu'un est là aussi. Vous connaissez la personne, en tout cas, si ce n'est pas le cas, vous la connaissez de vue, et très bientôt ce ne sera plus pareil.
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Ven 25 Oct - 17:34
« Toutes les vérités sont faciles à comprendre, une fois découvertes. A nous de les découvrir. »
Violet Grantham & Ann-Elizabeth Lockwood
La salle des secrets. Étrange endroit qui venait juste de faire son apparition à bord du Titanic. Mais depuis qu'elle était coincée à son bord, Ann-Elizabeth Lockwood s'était accoutumée aux apparitions mystérieuses.
Néanmoins, en cette matinée, la Lady Anglaise profitait de l'absence de foule devant les dits lieux pour s'en approcher. Vu de l'extérieur, il ne semblait pas bien malfaisant : une simple pièce, qui aurait pu être toujours là. Rien d'exceptionnel, donc. Mais en un an, voire plus - qui tenait encore son calendrier à jour ? - la jeune femme avait fini par comprendre qu'ici, sur les ponts du paquebot des rêves, rien n'était anodin. Ce qui semblait inoffensif pouvait se retourner contre vous à une vitesse quasi-fulgurante dès que vous avez le dos tourné. Aussi mieux valait se méfier de ce genre de surprises inattendues. Alors la grande question était : que diable fichait-elle ici ? Elle aurait été bien mieux dans ses appartements, avec Victoria. Elles aurait discuté en mangeant des pâtisseries, comme elles aimaient le faire. Elles aurait ri en se payant la tête de certains passagers de leurs ponts. En sommes, elles auraient été complices comme les deux soeurs qu'elles étaient. Mais au lieu de profiter de cette douce matinée, si semblable à celle de la veille et sans doute similaire à celle qui les attendait tous demain, elle avait profité de s'être réveillée plus tôt que d'ordinaire pour se rendre ici.
La salle des secrets. Rien que ce nom avait quelque chose de redoutable, comme si tout ce qui faisait le coeur d'un être se retrouvait dépouillé à peine en avait-il franchi le seuil. Ann avança la main vers la poignée, mais se ravisa. Et ses secrets à elle, seraient ils étalés au grand jour ? Nerveuse, elle arrangea les plis de sa jupe en velours vert sapin.
"Ne sois pas stupide, tu n'as rien de honteux à cacher", marmonna t'elle. Rien, à part d'être la première responsable de la mort de sa petite soeur pour une stupide histoire de manuscrit. Non ! Elle n'était pas responsable, elle n'avait pas voulu ça pour Victoria, elle lui avait hurlé de repartir, c'était Victoria qui ne l'avait pas écoutée ! Mais si elle n'était pas partie, si elle n'avait pas renoncé à grimper dans ce canot de sauvetage mis à leur disposition, Victoria serait encore en vie.
Elle s’efforça de reléguer ses pensées au fond de son crâne, là ou personne n'irait les chercher. Et c'est alors que la bien-née d'Angleterre s’aperçut de la présence d'une autre personne, d'une jeune femme. Ann s'en approcha, curieuse.
"Bonjour. Vous venez voir la salle des secrets, vous aussi ?" Question idiote : que venait-elle faire d'autre devant la porte de cette mystérieuse salle ? "Pour ma part, je me demande bien ce qu'elle renferme. Vous en avez une idée, vous ? J'ignore si il est possible d'y entrer..."
A nouveau, elle s'approcha de la poignée, puis se retourna vers la jeune femme.
"Au fait, je m'appelle Ann-Elizabeth. Et vous ? Je ne crois pas vous connaitre, pourtant il me semble vous avoir déjà croisée à des fêtes de troisième classe."
Dernière édition par Ann-Elizabeth Lockwood le Lun 9 Déc - 21:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Dim 1 Déc - 15:17
Le défi de la vérité !
La matinée tranquille et paresseuse s’égrainait lentement tandis que je déambulais, le nez au vent, sur le pont des troisième classe. Trop lentement à mon goût. Il y avait quelque chose dans la mort de terriblement ennuyeux. Lassant même. Je ne sus combien d’heures j’avais arpenté les ponts. A long, en large et en travers. Je les connaissais par coeur. Et peu plus et je connaitrais le nombre exact de planches de bois les constituant. Evidemment, le Titanic ne cessait jamais de nous étonner. Une petite fête mystérieuse par ça, des portes qui se ferment toutes seules par là. Saupoudrer le tout de quelques revenants et de quelques décès et vous obtiendrez un joli gâteau. Même si j’étais morte de peur à chaque fois qu’une de ces sordides histoires nous arrivait, j’en étais arrivée au point de non retour. J’étais complètement dépitée. Notre enquête, à Mary-Ann et moi était au point mort, malgré l’aide nouvelle de Mark Hodkins.
Je soufflais en m’étirant, décidée à marcher encore et encore jusqu’à la nuit tombée quand je me souvins soudainement d’un fait intéressant. Il y avait peu, de drôle de rumeurs circulaient au sujet du pont des ballasts. Un drôle de racontard à propos d’une nouvelle salle. La salle des vérités, selon les passagers. Je n’y avais pas accordé la moindre importance, n’y croyant pas vraiment. Sérieusement, une salle où nous serions obligé de dévoiler nos plus noirs secrets ? Ridicule. Cela me faisait penser à un mauvais roman ou nouvelle fantastique, achetée deux sous à un homme suspicieux. Ou alors, cela me rappelait une de mes nombreuses entrevues avec les inspecteurs, dans le poste miteux de Londres. Un odeur de thé, de café et de cigarette désagréables me collait au cheveux des jours durant après que j’eus mis les pieds dans la salle d’interrogations. Etant prostituée, j’avais souvent été interpelée et les policiers avaient toujours tentés de me faire parler sur tout un tas de choses. Des hommes qui seraient venus me voir, des comportements étranges... Mais je me fichais du passé ou même de l’attitude de mes clients, tant que ceux-ci ne me faisaient pas de mal. Et rien de grave ne m’était jamais arrivée. Enfin, je m’ennuyais ferme et je pouvais toujours aller y jeter un oeil, non ?
Décidée, je trottinais d’un pas leste vers les ponts inférieurs. Empruntant les escaliers, je pris garde de ne pas être suivie. Par chance, les couloirs n’étaient pas bondés de badauds et de curieux malsains. S’il y avait quelque chose que je ne supportais pas, c’était bien les yeux luisants des fouineurs. Peut-être étais-je une fouineuse moi-même, mais ça, c’était une autre histoire. Je me demandais ce qu’il se passerait si j’entrais seule dans la fameuse salle des secrets. Me mettrais-je à déblatérer à propos de ma pauvre vie toute seule ? Voilà qui serait bien cocasse ! Je serais devenue définitivement folle à lié. De toute façon, je n’y croyais toujours pas, à ses salades. Le paquebot nous en avait fait voir des vertes et des pas mûres, mais tout de même, nous forcer à raconter la vérité... C’était du jamais vu. Surtout quand on savait que le navire résonnait de mensonges et de zones d’ombres.
Arrivée au pont des ballasts, je remarquais que les machines ne vrombissaient plus et qu’aucune fumée noirâtres ne s’échappait des chaudière. Je n’aurais pas dû être étonnée. Le Titanic avait coulé, après tout. A quoi cela servirait-il de démarrer les feux et de jeter du charbon dans les antres noires ? D’ailleurs, personne ne voudrait plus faire cette sale besogne.
Un murmure sourd me fit tendre l’oreille. Ah-ah ! Alors, il y avait bien un autre curieux ici. Intéressée, je me rapprochais à pas de loup et me trouvais nez à nez avec une jeune femme. Je faillais bondir en arrière de surprise, mais campais sur mes positions. Je la détaillais de pied en cape et, à sa manière de s’habiller, j’en déduisis immédiatement que c’était une première classe. Après la mort, ce genre de chose ne devrait plus avoir d’intérêt, mais j’avais tendance à juger les gens sur leur apparence. Il ne me semblait pas l’avoir déjà croisé, mais il y avait quelque chose dans son visage qui me rappelait quelqu’un. En tout cas, elle avait un air familier, un petit je-ne-savais-quoi sur lequel je n’arrivais pas à mettre le doigt.
_En effet, m’esclaffais-je ouvertement. Sinon, croyez-moi, je ne serais pas descendue ici pour mon bon plaisir. Cet endroit est sordide à visiter seule.
Je haussais les épaules. Pour quoi d’autre serais-je venue ? Il n’y avait rien à faire sur le pont inférieur, à part pleurer, cachée aux yeux de tous, comme la demoiselle en détresse d’un conte. Et ce n’était pas vraiment mon genre.
_Justement, je suis venue pour me faire mon petit avis là-dessus. Avec tout ce qu’on raconte là-haut, je voulais séparer le vrai du faux.
Je marquais un temps de silence, avant de reprendre sur le ton de la conspiration :
_Ah ce qu’il paraît, on se sentirait obliger de cracher la vérité, une fois entrer là-dedans.
Je plissais les yeux. J’avais vraiment envie d’éclaircir ce point.
_Pour le savoir, nous n’avons qu’à essayer, non ? Il me semble que c’est le meilleur moyen. Hé puis, ce n’est pas comme si nous avions de si noirs secrets à dévoiler, pas vrai ? Il me semble que vous êtes une fille de bonne famille.
Il n’y avait aucune intention mauvaise dans ma dernière phrase et je ne le critiquais aucunement. Mais j’avais constaté qu’en général, plus une fille était riche, mais elle osait faire des folies. Ce qui était parfaitement compréhensible. Quant à ma petite personne... Je n’accordais aucune importance à l’avis des gens. Je fus franchement étonnée quand elle m’avoua aller à des fêtes de troisième classe. Je ne l’avais jamais vue. Peut-être m’étais-je trompée sur elle ? Mais mon instinct me trompait rarement...
_Enchantée, dans ce cas, Ann-Elizabeth. Je m’appelle Violet Grantham. Vous allez à des fêtes de troisième classe ? Nous nous sommes peut-être déjà croisées. Vous allez peut-être me trouver bizarre, ce que je suis surement, mais vous me rappeler quelqu’un. Vous avez un petit air de famille avec Victoria Lockwood, une jeune fille de première classe.
J’avais envie retrouvé ce petit air qui me disait quelque chose. Victoria était une charmante femme que j’avais rencontré lors de la dramatique soirée au fumoir. Nous avions découvert l’île se dresser à l’horizon ensemble et j’avais été ravie de l’avoir à mes côtés lors de cette petite fête qui avait tourné au vinaigre.
_Bon, que diriez-vous de tenter notre chance ? lui demandais-je en posant ma main droite sur la poignée. Prête à me révéler toutes vos petites cachoteries ?
Je lui avais dit ça sur le ton de la plaisanterie. Je savais bien que personne ne pourrait nous forcer à dire ce que nous ne voulions pas dire.
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Lun 9 Déc - 21:27
« Toutes les vérités sont faciles à comprendre, une fois découvertes. A nous de les découvrir. »
Violet Grantham & Ann-Elizabeth Lockwood
La bêtise de sa question fit s'esclaffer l'interlocutrice d'Ann, qui rejoignit bien vite ses rires aux siens.
" - En effet. Sinon, croyez-moi, je ne serais pas descendue ici pour mon bon plaisir. Cet endroit est sordide à visiter seule. - Pardonnez la question stupide, de fait, que venir faire d'autre dans des lieux aussi laids ?"
Comme pour souligner ses dires, la Lady promena son regard sur l'ensemble de l'espace qui n'était, il fallait le dire, guère reluisant. Les concepteurs avaient mis le paquet sur les ponts supérieurs et négligé les autres, semblait-il. Mais force était de reconnaître qu'à l'origine, personne sinon les machinistes n'étaient supposés descendre aussi bas... Si la White Star Line avait su ce qui allait se passer, peut-être aurait-elle fait un petit effort sur la présentation. Mais après tout, qui s'attendrait à un bateau chargé de fantômes, errant sur des océans sans fin, et à bord duquel on ne comptait pas moins de quelques disparitions, pour ne pas dire meurtres, des pièces qui apparaissaient on ne savait trop pourquoi, des êtres tel que le Capitaine qui semblaient toujours tirer les ficelles... Mais les ficelles de quoi ? De leurs pseudo-vies ? Cela n'avait aucune sorte d'importance, à présent, alors pourquoi s'acharner ainsi sur eux ?
Laissant ses interrogations de côté, Ann-Elizabeth reporta son attention sur son interlocutrice et cette mystérieuse pièce.
" - Pour ma part, je me demande bien ce qu'elle renferme. Vous en avez une idée, vous ? - Justement, je suis venue pour me faire mon petit avis là-dessus. Avec tout ce qu’on raconte là-haut, je voulais séparer le vrai du faux. - De même. Les rumeurs vont tellement vite que c'est impossible de savoir que croire. En tout cas, là-haut," du pouce, la Lady désigna les ponts des premières classes, "je peux vous dire qu'on en entend des vertes et des pas mûres."
Expression légèrement populaire qui aurait fait bondir son père, mais qu'Ann avait l'habitude d'employer, par réflexe. C'était une des favorites de son frère Thomas.
" - Ah ce qu’il paraît, on se sentirait obliger de cracher la vérité, une fois entrer là-dedans. - C'est ce que j'ai entendu aussi. Mais honnêtement, je vois mal comment c'est possible."
Ann eut un froncement de sourcils. Etait-elle masochiste, d'être venue ici ? Allait-on vraiment la forcer ? Non, elle avait l'habitude de résister à l'autorité des uns et des autres. Sa volonté était devenu son credo : jamais personne ne lui forçait la main. Du moins, de son vivant. Ses parents s'y étaient acharnés, sans succès. Morte ou pas, ce n'était pas un paquebot de malheur qui changerait la donne, si ?
" - J'ignore si il est possible d'y entrer... - Pour le savoir, nous n’avons qu’à essayer, non ? Il me semble que c’est le meilleur moyen. Hé puis, ce n’est pas comme si nous avions de si noirs secrets à dévoiler, pas vrai ? Il me semble que vous êtes une fille de bonne famille. - Pas mal, oui", sourit Ann. "Mais non, je n'espère pas avoir trop de choses à cacher !"
Elle avait prononcé ses derniers mots sur le ton de la plaisanterie. Face à elle, la jeune femme avait une sincérité, un franc parler qui lui plaisait.
" - Enchantée, dans ce cas, Ann-Elizabeth. Je m’appelle Violet Grantham. - De même, Violet. Enchantée. - Vous allez à des fêtes de troisième classe ? Nous nous sommes peut-être déjà croisées. - C'est bien possible, j'y vais assez souvent. J'ignore si vous avez assisté aux fêtes de première classe, mais si tel n'est pas le cas, je puis vous assurer qu'on s'y ennuie à périr. Les vôtres sont infiniment plus amusantes. - Vous allez peut-être me trouver bizarre, ce que je suis surement, mais vous me rappeler quelqu’un. Vous avez un petit air de famille avec Victoria Lockwood, une jeune fille de première classe."
Ann eut un large sourire. Victoria... Sa chère, si chère petite soeur.
"En effet, nous sommes soeurs. C'est ma cadette", ajouta-t-elle avec une pointe de fierté, comme à chaque fois qu'elle évoquait Victoria. Elle voulut demander comment elles s'étaient connues, mais n'en eut pas le temps : déjà, Violet posait la main sur la poignée.
" - Bon, que diriez-vous de tenter notre chance ? - C'est maintenant ou jamais, alors... Allons-y. - Prête à me révéler toutes vos petites cachoteries ? - Je le crois. Et vous ?"
Elle avait répondu à Violet sur le même ton facétieux, et lorsque celle-ci ouvrit la porte, Ann s'engagea à sa suite. Après tout, personne ne pouvait la forcer à dire ce qu'elle ne voulait pas.
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Jeu 19 Déc - 14:54
Le défi de la vérité !
« On ne connait jamais toute la vérité. »
La porte s'était refermée derrière ces charmantes demoiselles. Elles semblent prêtes à faire face à leurs plus grands secrets, ce qui me plait déjà. Je suis certains qu'elles pourront utilisées tout ceci en temps voulu, lors de réception, ou des choses comme ça.
" Bonjour à tous. Je suis ravi de voir que vous avez répondus à mon appel. Vous venez de pénétrer dans la salle des secrets, celle où aucun ne nous sera épargné. Je suppose que vous n'avez rien à vous reprocher, c'est une évidence ? Ann-Elizabeth, qu'avez-vous à dire pour votre défense ? Dites nous tous, dites nous vos plus instincts ! Violet, quel est votre lien avec ce très cher Charles et sa femme ?
Elles ne pourraient pas jouer au plus malin avec moi, et elles allaient en prendre très rapidement conscience. Qui serait la première à dégainer la bonne parole ? Comment réagira l'autre devant les révélations qui seront dites en l'instant ? J'avais hâte de découvrir ce spectacle en tout cas.
Déroulement du jeu : Lorsque The Ghost vous pose une question, vous ne pouvez pas vous empêchez de dire la vérité. En effet, en rentrant dans cette pièce, vous avez en quelques sortes respirés un sérum de vérité vous obligeant à révéler vos terribles secrets. A vous de trouver la forme la plus adéquate pour que cela fasse un maximum ou un minimum de dégâts
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Dim 29 Déc - 15:15
Le défi de la vérité !
Nous étions toutes les deux sur la même longueur d’onde. Nous trouvions le pont des ballasts répugnant à souhait et nous voulions chacune découvrir le fin mot de cette histoire de salle des secrets. Avec tous les racontars que nous entendions, il valait mieux ce faire son propre avis sur la chose. Et comme le dicton le dit si bien, on est jamais mieux servis que par soit-même, pas vrai ? La jeune femme me plaisait. J’aimais sa vivacité et son petit air rebelle. Hé puis, quelle première classe parlait ainsi ? Des vertes et des pas mûres ! J’étouffais un rire. Bien sûr, j’avais entendu et fait des choses bien pires que d’utiliser une petite expression ouvrière, mais la fierté que mon interlocutrice dégageait quand elle eut prononcé cette phrase forçait le sourire. Je ne me moquais pas, non. Je trouvais ce petit échange distrayant.
_Je veux bien vous croire, ma lady. On dit que les premières classes babillent ainsi pour se sortir de leur petite existence bien rangée. Bah, lâchais-je, ces mascarades les extirpent de leur petite vie bien rangée.
Je ne savais pas si elle allait prendre la mouche, mais j’aimais bien tester les limites des gens, avant de les connaitre. Histoire de savoir où je mettais les pieds et si un pas de travers m’attirerait les foudres de mon compagnon. A Whitechapel, c’était ainsi que nous procédions. Oh, quelques fois, un ou deux coups de feu partaient, mais rien de bien grave. Au moins, nous savions à quoi nous en tenir.
_Si la rumeur s’avère vraie et que je me mets à déblatérer, bâillonnez-moi, je vous prie, ris-je. Je ne voudrais pas que vos oreilles m’entendent vomir des obscénités. Enfin, je pense que vous y survivrez, mais ce n’est pas jo-jo, croyez-moi.
Pour elle, je devais avoir l’air d’une pouilleuse -ce que j’étais, en fait-, alors autant jouer le rôle jusqu’au bout. C’était comme si j’étais sur scène, mais sans public. Enfin, c’était tout aussi amusant.
_Oh, ne vous inquiétez pas, ce que vous serez forcée de me révéler ne pourra pas être pire que moi ! m’esclaffais-je. Mais tout ceci est ridicule. Franchement, je ne vois pas comment une maudite salle secrète aurait un tel pouvoir sur nos langues, n’est ce pas ?
Alors que j’allais pousser la porte de la mystérieuse pièce, la jeune femme qui m’apprit qu’elle s’appelait Ann-Elizabeth m’indiqua qu’elle participait aux fêtes des troisièmes classes. Étonnant ! Peut-être n’était-elle pas si bien élevée que ça, la jeune demoiselle. Et si je ne l’avais pas remarquée pour ses manières de bourgeoises ou ses habits extravagants, cela signifiait qu’elle se fondait bien dans la masse. Je savais bien qu’il ne me fallait pas juger sur les apparences, mais c’était plus fort que moi. Et une nouvelle fois, j’étais tombée dans le piège.
_Oh que si, j’ai assisté à une fête de première classe. Une fois. Et j’en bâille encore. Enfin, avant que le fumoir ne nous enferme et que nous découvrions l’île, bien entendu. C’est là que j’ai rencontré votre soeur, d’ailleurs. Elle m’a été d’un grand secours, un vrai petit ange.
Je le pensais réellement. Je gardais un très bon souvenir de Victoria. Lorsqu’Ann-Elizabeth m’indiqua qu’elle était prête, j’ouvris la porte en grand pour que nous nous glissions dans la salle.
_Absolument ! Voyons voir ce que cette pièce à dans le ventre !
Bon, je fis moins la maligne quand la porte se referma subitement, nous plongeant instantanément dans le noir. Petit à petit, mes yeux s’habituèrent à l’obscurité et quelques bougies s’éclairèrent doucement, vacillantes. Le décor était planté.
Lorsqu’une voix résonna, j’en eus des frissons. J’étais habituée aux facéties du Titanic et si j’avais été une jeune perdrix innocente, je me serais probablement évanouie. Mais je connaissais maintenant les ruses du navire et je ne me laisserais pas avoir. Elle nous posa une question, à chacune. Ha ! Comme si j’allais me laisser avoir !
_Evidement que je n’ai rien à me reprocher, fanfaronnais-je.
Je le croyais réellement. Après tout, qu’avais-je fait de mal ? Enormément de choses, bien sûr, mais pas pour le plaisir. C’était pour survivre, pour vivre, pour m’offrir une vie. Ce n’était pas si répréhensible, si ? J’avais des circonstances atténuantes. Et je n’avais jamais eu honte de mon passé.
_Ce très cher Charles ? m’étonnais-je. Et Mary-Ann ? Mais qu’ont-ils à voir là-dedans ?
Je me mordis la lèvre en repensant à ce maudit réalisateur. Cet homme de malheur. Et son épouse si gentille à qui j’avais causé du tord. Inconsciemment, certes, mais du tord quand même. Les mots restaient coincés dans ma gorge un instant, brulants et amères, avant de jaillir sans que je ne le veuille :
_C-Charles était mon client. C’est lui qui m’a fait embarquée sur ce paquebot infernal. Ce n’était qu’une relation purement profession-...
Je me coupais toute seule et regardais Ann-Elizabeth en haussant les épaules, les yeux écarquillés. Les rumeurs étaient vraies. Mais, après tout, qu’est ce que cela pouvait faire à la jeune femme, que je sois une prostituée ? Elle me trouverait peut-être -surement- dégoutante. Et alors ? La vie était ainsi.
_Professionnelle, repris-je. Peut-être ai-je éprouvé un petit quelque chose, juste un instant. Ce n’est pas vraiment dans la tradition de la prostitution, de tomber amoureuse d’un client, ne serait-ce qu’un instant, mais je crois bien que c’est ce qui est arrivé. Mais c’est du passé. Quant à Mary-Ann...
Il m’était beaucoup plus difficile de parler de l’épouse de Charles Wellington. Et pourtant, je ne pus pas m’en empêcher.
_Je ne savais pas que cet imbécile de Charles était marié. Quand bien même cela fut le cas, cela ne m’aurait pas empêché de faire ce que j’ai fait. J’étais payée pour ça. Mais je l’ai rencontrée et je me suis rendue compte des dégâts que j’avais causé. Bon, je n’étais pas toute seule, Charles était aussi de la partie et il a détruit sa famille bien avant que j’intervienne, mais cela ne m’empêche pas d’être un peu coupable. Malgré tout, je pense que nous nous entendons bien toutes les deux.
Un poids invisible disparut de mes épaules et le carcan invisible qui serrait mes poumons se relâcha. Je n’avais jamais parlé de cette histoire à quiconque et cela faisait un bien fou.
_Bon, bon, bon, voilà une bonne chose de faite, déclarais-je comme si rien ne c’était passé. Vous ne m’avez pas bâillonnée.
Je la grondais faussement, les mains sur les hanches, jouant encore un rôle. Mais tout cela était pour masquer mon embarras. Si mon personnage semblait désinvolte et amusé, ma personne était autrement plus troublée et je luttais contre la tristesse et le sentiment de trahison, cuisant, qui m’étranglaient.
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Sam 8 Fév - 0:04
« Toutes les vérités sont faciles à comprendre, une fois découvertes. A nous de les découvrir. »
Violet Grantham & Ann-Elizabeth Lockwood
Ann-Elizabeth eut un rire franc lorsque Violet s'étendit sur le blabla continu des premières classes, ses rumeurs sans trop de fondements qui les extirpaient un tant soit peu de leur vie bien propre, en tout cas pour les trois quarts d'entre eux. C'était tellement vrai ! Ann voyait passer des visages, qu'elle connaissait fort bien à présent, de ses personnes qui rentraient parfaitement dans le moule traditionnel du riche insupportable. Oh, bien sûr, tous les passagers de première n'étaient pas de ceux-là, mais force était de reconnaître que bien l'étaient.
"Vous n'imaginez pas à quel point ! Certains sont prêts à inventer absolument tout et n'importe quoi, juste pour le plaisir de voir les autres les écouter proférer des âneries à peine imaginables. Alors autant vous dire qu'à ce sujet", elle désigna la mystérieuse porte du menton, "les absurdités fusent comme les feux d'artifice le jour de la fête nationale ! Et ne vous inquiétez pas pour les obscénités, sous mes airs de Lady, j'en ai entendu quelques unes... Et je suis capable d'en entendre davantage !"
Là dessus, elle pouvait remercier son frère Thomas. Là où ses parents auraient voulu la voir parler comme toute Lady digne de ce titre, son aîné s'amusait à lui faire un descriptif détaillé des us et coutumes qu'il pouvait observer chez les ouvriers de Manchester, en passant par les propos orduriers, qui la faisaient alors rire aux larmes. Dieu merci, elle avait toujours plus ou moins réussi à tenir sa langue devant ses parents !
Cette jeune femme, Violet, lui plaisait décidément de plus en plus. A sa prochaine descente en troisième classe, Ann veillerait à l'y recroiser. Après tout, les deux jeunes femmes semblaient bien parties pour s'entendre ! Enfin, si le Titanic, the Ghost ou qui que ce soit d'autre ne leur jouait pas un sale tour avec cette histoire de salle des secrets, s'entend... Mais cela, Ann-Elizabeth n'y croyait pas vraiment, comme elle le dit à Violet :
"J'avoue avoir du mal à y croire. C'est aussi pour ça que je suis venue vérifier. Nul n'est mieux servi que par soi-même, pas vrai ?"
La conversation, plutôt agréable, dévia ensuite sur Victoria, que Violet qualifia de petit ange. Ann ne put qu’approuver : sa soeur était un ange, une petite merveille, une étoile. Depuis vingt-deux ans, elles n'avaient jamais passé une seule journée loin l'une de l'autre et chacune de ses journées apprenait à la brunette à quel point elle pouvait aimer sa soeur. Ses soeurs, en fait, car avant la nuit du naufrage, elle avait aussi Marianne. Sa jumelle, si différente et si proche, et leur cadette, le bijou de la famille, la Princesse aux cheveux blonds. Morte par sa faute. Une blessure qu'Ann n'arrivait pas à panser, même après les mois passés à bord.
Victoria disait ne pas, ou ne plus, lui en vouloir, mais le pouvait-elle seulement ? Elle était son aînée, elle aurait dû la protéger ! Et au lieu de ça, elle avait fait quoi ? Elle l'avait entraînée dans la mort. Elle l'avait privée de sa vie. Serait-elle jamais vraiment pardonnée ? La jeune fille était l'une des rares personnes dont l'amour importait vraiment à Ann, en serait-elle exclue à jamais ? Encore une question à débattre.
Une question qu'Ann espérait suffisamment enfouie en elle pour que personne, et surtout pas the Ghost, en ait la moindre connaissance. En silence, mais toujours souriante et résolument confiante, la Lady suivit Violet à l'intérieur de la pièce mystérieuse. La pénombre y régnait, jusqu'à ce que s'allument, progressivement, des bougies.
"Plutôt glauque, comme ambiance", souffla Ann avant que the Ghost ne fasse son apparition.
Il eut un discours assez étrange, et plutôt habituel dans son genre, en fait. A croire que les discours sibyllins étaient sa spécialité.
"Ann-Elizabeth, qu'avez-vous à dire pour votre défense ? - Ma défense ? Quelle défense ? Je n'ai pas à me défendre de... De..."
Elle s'interrompit, regarda le sol, Violet, the Ghost. Puis de nouveau le sol. Le visage de Victoria lui revint en mémoire.
"C'est à propos de ma soeur, c'est ça ? C'est à propos de Victoria ?"
Lorsque l'autre maître du Titanic lui demanda de tout dire, tous ses plus bas instincts, elle prit cela pour un oui. Il savait. Dieu seul savait comment, mais il était au courant de ce qui s'était passé la nuit du naufrage, de la mort de la benjamine des Lockwood, due à sa propre erreur.
"Je n'ai jamais voulu ça, jamais !" S'emporta la Lady, ans comprendre ce qui lui arrivait. "Je lui avait dit de partir ! Je lui avais hurlé, même ! Mais elle est restée, elle est restée avec moi, alors qu'elle n'aurait jamais dû faire ça. Elle aurait dû m'écouter, et s'en aller ! Mais elle est restée. Et aujourd'hui, elle est morte. Morte à cause de moi, morte ! Victoria est morte par ma faute, et maintenant elle me déteste ! J'ai détruit toute sa vie !"
Elle se tut brusquement, comme si elle venait de prendre conscience de ce qu'elle avait déblatéré en quelques minutes. Ann écouta ensuite the Ghost se tourner vers Violet. Elle n'avait pas vraiment dit ça, si ? Elle n'avait pas vraiment tout dit ? Abasourdie, elle constata qu'à côté d'elle, Violet était comme soumise au même charme qu'elle, cinq minutes plus tôt. Alors c'était vrai ? The Ghost, le Titanic, un quelconque mauvais génie venu d'on ne savait ou, détenait vraiment le pouvoir de délier les langues ? Non, non, non... Elle n'avait pas tout avoué à propos de la mort de Victoria, de la culpabilité qui rongeait son coeur. Elle n'avait pas pu faire ça !
Et pourtant, elle l'avait fait. Où était passé sa volonté ?
Mais elle n'était pas la seule à dire ce qu'elle ne voulait pas : Violet, non loin, parlait de deux personnes, d'un couple. Ann connaissait Mary-Ann Fleming, mais pas l'homme dont il était question. Le père de ses jumeaux ? Possible. Elle n'eut aucune réaction lorsque la jeune femme avoua être une prostituée. Ses parents auraient déjà bondi au plafond, mais elle s'en fichait. C'était le genre de choses auxquelles elle n'avait jamais accordé une importance capitale, et dont elle se fichait éperdument depuis le naufrage. Qui était-elle pour se permettre de juger ? Savait-elle comment Violet en était arrivée là ? Non. Alors comment pouvait-elle avoir le moindre rejet pour la jeune femme, elle qui avait toujours vécu avec une cuillère en argent dans la bouche ?
"Bon, bon, bon, voilà une bonne chose de faite. Vous ne m’avez pas bâillonnée."
Ann eut un sourire, plutôt piteux, mais un sourire quand même. La petite pique de Violet la sortit quelque peu de son blocage, et elle en profita pour saisir la balle au bond, en dépit de son coeur battant à un rythme trop précipité pour la normale. Ce qu'elle avait révélé en cinq minutes, elle n'avait pas eu la moindre intention de le faire. Comment était-ce seulement possible ?
"Je vous l'avez dit, je supporte plutôt bien les obscénités. Aucune ne m'a semblé assez choquante pour que je vous bâillonne !"
Désolée du retard, j'avais une connexion internet foireuse et un emploi du temps plutôt chargé J'espère que ma réponse te conviendra quand même !
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Dim 23 Mar - 13:55
Le défi de la vérité !
A la fois surprise, désorientée et offusquée, je n’arrivais toujours pas à croire ce qu’il venait de m’arriver. Prise au piège dans la-dite « Salle des Secrets » avec une jeune lady de première classe, je venais de déblatérer sur les horreurs de ma vie en présence de l’inconnue. Je ne me sentais pas gênée par ce que je venais d’avouer, après tout mon ancien métier, voire même occupation toujours d’actualité, ne me faisait pas rougir -j’avais surmonté cela depuis un bon moment déjà. Non, j’étais plutôt en colère quant au fait de m’être faite bernée, une fois de plus, par ce maudit paquebot et par cette mystérieuse voix. Ce n’était pas comme si les autres passagers n’en avaient pas parlé, j’aurais dû me méfier... Mais les rumeurs ne sont pas du genre à me dissuader de me mettre dans de salle draps. Jamais je ne retiendrais la leçon, n’est ce pas ? De plus, je n’aimais pas le sentiment de rancune et de culpabilité qui me serrait la poitrine.
Ann-Elizabeth, la soeur de Victoria Lockwood, semblait aux prises avec le même sortilège que moi. Elle balbutia, rougit, lutta quelque instants et les mots finirent par sortir de sa bouche contre sa volonté, tout comme moi. Tout comme moi, la lady éprouvait une culpabilité sourde, mais envers sa soeur, la jolie petite demoiselle que j’avais rencontré lors de la désastreuse soirée au fumoir. Je ne l’avais depuis revu que lorsque tous les passagers se marchaient dessus pour atteindre les canots menant à l’île nouvellement découverte. Nous faisons pâle figure toutes les deux. Je n’aimais pas cette salle. Je n’aimais pas ce bateau qui contrôlait nos esprits et nous écrasait comme de misérables insectes. Nous ne devrions pas subir cela, pas après la mort. J’avais été élevée dans la piété protestante campagnarde de la vieille Angleterre agricole et, pour moi, si Dieu avait eu une importance capitale durant mon enfance -il ne se passait pas un dimanche sans que j’aille à l’église-, ma foi s’était lentement évaporée à mon arrivée à Londres. Aujourd’hui, si le Seigneur existait vraiment, il ne nous aurait pas laissé endurer toutes ses souffrances. Nous étions morts, non d’une pipe ! Nous devrions aller en enfer, au Paradis, ou redevenir poussière, qu’importe ! Pas hanter un navire défaillant sous la coupe d’un Capitaine fou et d’un mécanisme inconnu autrement plus sournois. Lorsque je regardais Ann-Elizabeth, désemparée, je sentis ma colère monter d’un cran contre le Titanic.
_Non de non, Ann-Elizabeth, vous êtes bien la première lady digne de ce nom qui supporte ma présence ! ris-je doucement. Je vous assure, d’autres auraient déjà eu les tympans en sang, priant le Seigneur de laver leurs pêchés et de m’envoyer brûler dans les flammes de Satan...
Je haussais les épaules en lançant un regard circulaire autour de moi, les oreilles en alerte, prête à écouter de nouveau la voix caverneuse du fantôme démoniaque.
_Bon, il s’avère que les rumeurs étaient donc vraies. Je suis désolée de vous avoir entraînée là-dedans. Maintenant, nous avons tout gagné, nous voilà a éprouver chacune notre petite culpabilité désagréable !
Je soufflais, un peu dépitée. Peut-être pourrions-nous sortir, maintenant ? A moins que la navire ait encore plusieurs sales tours dans sa manche...
_Je ne voudrais pas me mêler de choses qui ne me regardent pas, mais... je déglutis avant de marquer une courte pause. Je comprends ce que vous ressentez à l’égard de votre soeur. J’ai, enfin j’avais, une petite soeur moi aussi, Helen. Elle n’était pas sur le bateau quand il a sombré, bien sûr, elle doit toujours être chez mes parents. Je n’imagine que trop bien mon état actuel si je l’avais vu mourir pour l’avoir entrainée sur ce paquebot infernal... Je ne m’en serais pas remise. Mais, Ann-Elizabeth, vous ne devez pas vous en vouloir. Vous avez fait ce que vous pouviez à ce moment précis. Maintenant, vous êtes ensemble, n’est ce pas ? Parlez à Victoria, je suis sure que les choses finiront par s’arranger. Vous avez l’éternité pour remédier à la situation, après tout.
Je lui offris un sourire sincère, en espérant qu’elle n’ait pas mal pris ma petite intervention. Dans la maison close, je m’occupais toujours des clients tristes. Si certaines avaient droit aux fougueux, aux passionnées, aux violents... moi, j’écopais des dépressifs. J’avais l’habitude de tenter de leur remonter le moral par des mots doux, des paroles rassurantes.
Je m’étirais, faisant craquer mes jointures et levait la tête vers le plafond, par m’adresser à la mystérieuse entité.
_Bien bien, vous êtes content maintenant, bougre d’andouille ? C’était amusant, pas vrai ? Vous devez vraiment être malade pour vous divertir ainsi ! Je vous jure, il y a des fous moins psychopathe que vous à Whitechapell !
Les bras croisés, je fis taper mon pied contre le plancher abimé, attendant des explications qui ne viendront probablement jamais. En réalité, j’attendais un signe, n’importe quoi qui m’indiquerait que ma dignité et mon égo n’en avaient pas pris un sale coup.
Spoiler:
Je suis moi même désolée de mon terrible retard ! J'ai un emploi du temps un peu dégueu avec mes études
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Sujet: Re: ♦ DEFI n°9 ▬ Le défi de la vérité - Ann & Violet Mer 30 Avr - 18:40
« Toutes les vérités sont faciles à comprendre, une fois découvertes. A nous de les découvrir. »
Violet Grantham & Ann-Elizabeth Lockwood
"Je vous assure, d’autres auraient déjà eu les tympans en sang, priant le Seigneur de laver leurs pêchés et de m’envoyer brûler dans les flammes de Satan... - Je ne suis pas certaine que vous méritez les flammes de Satan, d'ailleurs il commence à faire pâle figure à côté de ce qui se passe ici. Quant à Dieu, je me demande vraiment si Il ne nous a pas oubliés."
A présent, c'était le silence. Un silence de plomb, brisé seulement par les paroles de Violet et Ann. Un silence pesant, menaçant, qui semblait encore résonner des événements survenus quelques instants plus tôt. La lady en avait encore le souffle coupé, et à l'instar de son interlocutrice, elle promenait son regard sur l’ensemble de la pièce, sans trop savoir ce qu'elle cherchait : un signe, une trace, une présence ? N'importe quoi qui pouvait expliquer ce qui venait de se passer. Elle n'avait jamais cru au surnaturel, était croyante de façon assez passive : Ann-Elizabeth ne venait pas d'une famille qui se distinguait des autres par sa piété, et si elle était allée à l'église, si elle avait reçu l'éducation religieuse de toute fille de haute naissance, elle n'avait jamais accordé à la religion une grande importance. Mais ces faits, ces voix, tout cela dépassait son entendement, son éducation, ses certitudes. Enfant, sa gouvernante lui avait parlé des bons qui allaient au Paradis, des mauvais qui allaient en Enfer, elle-même s'était davantage intéressée à la vie qu'elle menait sur Terre qu'à celle qui l'attendait dans les Cieux. Néanmoins, sans vraiment y croire, elle adhérait à cette vision de la vie après la mort.
Si on lui avait dit qu'elle serait éternellement coincée à bord d'un paquebot glissant sur un océan sans fin, elle aurait ri et n'aurait pas cru. Alors si on lui avait décrit qu'elle vivrait précisément ce qu'elle venait de vivre, si on lui avait dit qu'un fantôme sorti de Dieu savait où arriverait à lui arracher des paroles qu'elle n'avait aucune envie de prononcer, elle aurait ri encore plus et cru encore moins. Sauf que maintenant qu'elle y était, elle aurait volontiers hurlé sur sa vieille et revêche gouvernante qui lui avait rabattu les oreilles pendant quinze ans, lui arguant que si elle ne calmait pas son mauvais caractère, elle brûlerait en Enfer avec les impies. Evidemment, elle n'avait pas pu imaginer que l'Enfer n'avait rien d'une cheminée géante, mais qu'il se présenterait sous la forme du luxueux RMS Titanic.
"Je n'y comprends plus rien... En fait, je me demande si j'ai jamais compris quelque chose de cet endroit. Ne vous excusez pas, vous n'y êtes pour rien."
Aux paroles de Violet concernant sa soeur, Ann détacha son regard des murs de la pièce pour se concentrer sur la jeune femme. Son coeur reprenait peu à peu un rythme normal, et elle trouvait un écho réconfortant dans les paroles de sa vis-à-vis.
"Je suis désolée pour votre famille, Violet, vous qui êtes bien loin d'eux à présent. L'essentiel de la mienne est loin aussi, et s'il n'y avait eu Victoria, je me demande bien ce que je serais devenue. Au moins nous sommes ensemble, c'est vrai, mais j'aurais préféré la savoir en vie avec les nôtres que coincée ici avec moi. Enfin..." Elle haussa un peu les épaules, sourit à Violet. "Vous devez avoir raison. Il faut que je lui parle, mais j'ai tellement peur d'essuyer son refus... Je me demande si, au fond, elle ne me déteste pas, quoi qu'elle dise le contraire. Et si tel était le cas, je ne pourrais pas lui en vouloir. Mais je ne vais pas vous ennuyer pendant deux heures avec mes histoires," reprit la Lady en respirant profondément. "Comment fait-on pour sortir de cette maudite pièce ?"
Et alors que Violet pestait à voir haute contre le Titanic, Ann-Elizabeth sondait le mur avec ses mains, à la recherche de la porte qu'elles avaient emprunté quelques minutes plus tôt. Elle ne s'était tout de même pas envolée ! Quoique au vu des pièces qui apparaissaient et disparaissaient à bord, il se serait plus étonnant de voir cette salle des secrets rayée du plan du paquebot... Et les deux jeunes femmes avec.
"Violet, je crois que nous sommes coincées... Je ne trouve plus la porte. Pourtant, elle était quelque part par ici..."
Ann cogna du poing contre la paroi, mais rien n'y fit : le seul son qui s'entendait était sourd, comme si au delà des murs, ne reste n'était plus que néant. Dans quelle sordide affaire s'était-elle encore fourrée ?