Que pensez-vous du Titanic?
à mes yeux ce paquebot n'était pas plus grand que le Mauritania jusqu'à ce que je pose un de mes pieds sur son tapis en velours. Il a causé ma perte, mais il reste néanmoins un bateau majestueux et gigantesque. Tel un oiseau dans le ciel, il s'envole à travers les vagues disparaissant derrières ses dernières. Insubmersible le Titanic ? Peut être bien. Ce paquebot est sublimement décorée du pont supérieur jusqu'aux machines, il reste majestueux jusqu'au bout.


Comment avez-vous réagis en voyant que vous étiez mort, mais toujours sur le Titanic?
J'avoue qu'au début, je me suis sentie bizarre, me dire que ma vie s'était terminée à 18 ans sur le Titanic, le paquebot dit insubmersible s'était assez choquant. J'étais morte, mais toujours sur le bateau, c'est comme s'il n'avait jamais sombré. Il restait le même toujours majestueux, toujours beau et moi j'étais restée toujours la même, c'est comme si ma vie continuée et c'est comme si le Titanic naviguait toujours sur les flots. Me retrouver sur le Titanic au fond de l'océan, ça m'a paru bizarre mais j'ai fini par m'y faire.


Aimez-vous fréquenter les autres classes du bateau ou préférez-vous rester avec votre groupe? Pourquoi?
Bien que je sois en première classe, j'aime fréquenter les autres classes du bateau, car la plupart des premières classes ne sont pas amicales ou aimables sauf quelques-uns alors que les autres classes n'hésitent pas à venir vous aider si vous en avez besoin. On peut toujours trouver des amis et de l'aide dans les autres classes, c'est cela que j'aime chez eux, après tout, mis à part le fait qu'ils soient d'une classe différente, ils ne sont pas si différents que nous.


Si tu avez la possibilité de quitter cet endroit pour réellement mourir, le feriez-vous? Pourquoi?
Je ne quitterais pas le paquebot, car je ne peux pas puisque si je suis là c'est que je fais partie des maudits du Titanic et je ne peux donc pas le quitter, étant déjà morte, je ne peux pas mourir encore une fois. Puis, même si je pouvais quitter le Titanic pour "réellement " mourir, je ne le ferais pas, car si je suis encore sur le paquebot c'est que je dois y rester sinon je serais partie depuis belle lurette.


 

Cher Journal,

25 juin 1905:
Voilà maintenant neuf ans que je suis née, oui, je suis née en 1896 le 22 juin 1896 et j'ai encore l'impression que c'était hier. Oh mon cher journal, mon meilleur ami, tu es le seul que j'ai vu que mes parents, enfin si on peut les appeler ainsi m'empêche de vivre, seulement parce que ma classe sociale oblige que j'ai des amies de la haute... Je ne les comprendrais jamais, pourtant ce sont mes parents mais j'ai comme l'impression qu'à leurs yeux, je ne suis rien.
28 juin 1905:
Je déteste ma famille, cette satanée famille de gens riches ! Pourquoi ? Pourquoi je fais partie de cette famille ? Je ne suis pas comme eux, je ne ... Je ne vis pas comme eux, je hais toutes leurs discussions, toutes leurs après-midi à parler des personnes "différentes" de nous. Mais en quoi elles sont différentes ?
17 octobre 1908:
Mon cher journal, je suis vraiment navrée de t'avoir autant délaissé mais j'ai été énormément prise durant ses quelques mois, ou plutôt ses quelques années. Entre les nombreux bals qui n'en finissent pas de m'émerveiller mais de me dégoutter en même temps, je ne sais pas comment te dire mais j'ai l'impression que ma vie est banale, qu'elle ne bouge pas...
28 novembre 1908:
Je n'en peux plus. Je n'en peux plus de ma famille, de mon rang de noble dans ce monde qui baigne dans l'argent et dans la médiocrité. C'est absurde de se croire au-dessus des autres uniquement parce que nous avons de l'argent, par moment j'ai envie d'exploser, j'aimerais tellement que mes parents comprennent que j'en ai assez de ses bals interminables, de ses discussions ennuyeuses et de cette vie qu'ils m'offrent tous les jours...
21 décembre 1908:
On vient de fêter le 19 ème anniversaire de ma cousine et comme notre rang nous l'obligent, il y a encore eu un bal interminablement long. J'aime le fait d'être une noble, mais si seulement rien qu'une seule fois nous pouvions vivre normalement, comme tout monde. C'est trop demandé ?
14 janvier 1909:
Noel et le nouvel an viennent de passer, c'est les seuls moments où je peux profiter de mes parents, les seuls moments où ils sont gentils avec moi, où ils s'occupent de moi, en fait, je dirais même que pour moi et pour eux, ce sont les seuls moments où j'existe. J'ai été gâtée, j'ai encore eu de multiples robes, de multiples bijoux et encore de nombreuses choses, mais si je n'avais qu'un seul voeux à faire, ce serait d'être normale, d'avoir des parents à moi et non de devoir les partager avec les autres...
15 février 1909:
Il me manque... Maxime me manque... Pourquoi ? Pourquoi je suis obligée d'épouser quelqu'un que je n'aime pas ? Moi celui que je veux c'est Maxime et mes parents me l'interdisent à cause du fait qu'il ne soit pas comme nous. Mais j'en ai assez de ces comparaisons de classes sociales. Je l'aime, c'est ce qui compte non ? Je ne crois pas que mes parents sachent ce que signifie le mot aimer.
25 avril 1909:
J'ai revu Maxime... On aurait dit Roméo et Juliette, il est venu et il a grimpé dans ma chambre et il m'a dit qu'il m'aimait, mais hélas, cela a été de courtes durées, car mon père a fait irruption dans ma chambre et l'a obligé à quitter ma chambre et il lui a interdit de revenir après quoi il m'a consignée dans ma chambre.
22 juillet 1910:
Je suis désolé cher journal, mais je t'ai complètement abandonné. En fait, je ne suis pas très heureuse... Mes parents m'oblige à épouser le fils d'un bijoutier, car ils ont besoin d'argent, quand je te disais que pour eux, je n'étais rien. Je ne suis qu'un objet dont ils ont besoin pour conserver leur rang social, je les détestent et je déteste James.
17 août 1910:
Je l'ai rencontré... Il est tout bonnement pas à mon goût, ce pauvre jeune homme n'a pas été gâté par la nature. Je suis obligée de l'épouser, mais je ne l'aime pas, moi celui que je veux c'est Maxime, il me manque tellement ...
19 septembre 1910:
Je viens de recevoir une lettre de Maxime, c'est une de mes domestiques qui me l'a remise évitant que mes parents s'en rendent compte. Il m'annonçait dans sa lettre mes félicitations pour mon mariage... Alors, mes parents avaient déjà fait passer l'information. Je les détestent, je les détestent et je déteste ma vie ! Il ajoute qu'il m'a toujours aimé et qu'il m'aimera toujours.
Oh Maxime, si seulement tu pouvais m'entendre, moi aussi je t'aime, moi aussi je t'ai toujours aimé et moi aussi je t'aimerais toute ma vie. Je n'ai que 16 ans et je me marie à un homme qui en a dix de plus...
21 mai 1911:
Oh mon journal adoré, je t'ai enfin retrouvé... J'ai tellement de choses à te dire, tout d'abord mes parents ont conclu avec les parents de James que le mieux pour notre mariage serait de cloturer nos vies de jeune fille et jeune homme en participant au voyage inaugural du Titanic, alors je rentre à New York par bateau, adieu Southampton, bonjour Manhattan.
10 avril 1912:
Comme le temps passe... J'ai complètement oublié de te mettre à jour mon chéri. Je quitte désormais le quai de Southampton direction New York et deviens dès à présent une passagère de première classe du paquebot dit "insubmersible" le Titanic. Bien sûr, je n'échapperais pas au repas ennuyeux des premières classes, au bal toujours trop longs et aux journées qui n'en finissent pas... J'ai besoin de changer d'air, j'ai besoin de changer de vie !
12 avril 1912:
Me voilà à danser désormais dans les bras de mon père, une dernière fois avant de devenir l'épouse d'un homme que je n'aime pas...
13 avril 1912:
Maxime ? Sur le paquebot ? C'est impossible et pourtant c'est vrai, il est bien un passager du paquebot, il est en troisième classe, mais comment a t' il fait pour me retrouver. Je l'aime tellement, il faut que je lui dise.
14 avril 1912:
Le paquebot est en train de sombrer dans l'océan glacial et moi je suis toujours là contre Maxime, ma famille ayant fuie dans un des canots de sauvetage, moi j'étais restée avec lui et désormais je suis dans l'eau glacée, essayant de lutter contre le froid, mais Maxime est là avec moi, il me protège.
14 avril 1912:
Cette fois mon cher ami, c'est la fin, Maxime est mort et je t'écris pour la toute dernière fois...
Je ne sais pas quel jour nous sommes, ni de quel mois, et encore moins de quelle année:
Cher journal, c'est étrange, je me souviens de Maxime fermant les yeux me disant pour la dernière fois "Je t'aime", et je me souviens luttant contre le froid et m'être laissé emportée. Oui, je n'en suis pas certaine, mais je crois bien que je suis morte, oui c'est cela, je suis morte et lui il n'est plus là, oh journal, tu es le seul à qui je puisse parler, ne me laisse pas.
Quatre jours plus tard:
A toi journal, ce que je te disais précédemment est confirmé, je suis belle et bien morte mais d'autres personnes sont là aussi. C'est étrange, je me sens plus vivante que jamais... Je ne sens plus rien, je ne ressens plus le froid glacial...
Trois jours après:
Je revis Journal, à travers les gala et les repas mais malgré tout, mes parents me manquent et Maxime me manque...
Deux semaines plus tard:
Je me suis faite à cette nouvelle existence journal et je crois bien que ça me plait...
Deux mois plus tard:
Le naufrage a été dès plus difficile, j'ai perdu mes parents et mon amour de toujours mais j'ai rencontré des nouvelles personne qui sont avec moi aujourd'hui, malgré que ce soit inutile, je repense encore et toujours à Maxime.
17 juillet 1912:
Je t'ai légèrement abandonné cher journal, mais je profite de ma vie, enfin si je peux appeler ça comme ça. Depuis le naufrage, toutes les classes sociales se mélangent et je trouve ça vraiment fantastique, j'ai pu rencontrer de nouvelles personnes ne faisant pas partie des premières classes.
19 septembre 1912:
La vie continue mon cher journal, les bals interminables sont de retour, les repas qui n'en finissent pas, les discussions toujours basées sur les mêmes choses mais à force, je fini par m'y habituer.
17 décembre 1912:
Je suis morte, je ne réussis toujours pas à me faire à cette idée... Nous sommes tous morts et pourtant le temps passe comme si de rien n'étais. C'est très étrange enfin, que veux-tu. Je garde mon train de vie habituel et ça me va très bien.
12 janvier 1913:
Un bal à été organisé pour fêter la nouvelle année mais alors que tout se passait pour le mieux, un des passagers à mis le feu au paquebot, je ne sais pas pourquoi mais ça l'a mis en colère et depuis tout va de travers...
14 février 1913:
C'est étrange...
19 février 1913:
Aujourd'hui, le repas m'a paru plus long que d'habitude, tout le monde à l'air stressé par l'histoire du bal de janvier, et j'ai appris que de nombreux passagers avait vécus leurs pires cauchemards sur le paquebot alors qu'ils sortaient de la salle des désirs. Il faudra que je l'essaie quand tout ira mieux.
16 mars 1913:
Une femme est morte. Oui, c'est vrai que moi aussi je le suis mais dans la salle des désirs, le fantôme d'une femme hante cette salle, elle est morte à l'intérieur d'après les rumeurs qui courent.
25 mars 1913:
Un bal masqué ? Oui, un bal masqué est organisé après demain pour calmer l'atmosphère récent des quelques drames qu'il y a eu. J'ai hâte.
30 mars 1913:
Quel bal. Usurpations d'identités, formations de couples et New York était au rendez-vous. Oui, New York, on a pu voir New York.
5 avril 1913:
Moi qui pensais qu'on vivrais tranquille ne serais-ce qu'une après-midi, et bien non, alors qu'on étaient au bord de la piscine, le paquebot s'est mis à dangereusement tanguer mais heureusement, je me suis bien accrochée...