Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Lun 15 Juil - 13:38
La réaction d’Héloïse ne se fit pas attendre lorsque Jack lui promit de rester éternellement à ses côtés. Elle se jeta alors à son cou avec une force qui surprit le jeune homme. Derrière l'apparence frêle de la belle blonde, se cachait une force redoutable. Il fallait toujours se méfier des apparences, surtout celles de femmes. Mais Héloïse semblait être pure comme de la neige, innocente avec peut être un caractère bien trempé et un courage qui dépassait toutes limites. En quelques heures, Jack pensait avoir cerné l'âme de la blondinette. La seule chose pour lequel le mystère était sur son enfance. Ils avaient parlé tous deux de leur jeunes années mais celles d’Héloïse avait été vague. Mais Jack était conciliant, elle avait vécu dans un orphelinat, il était normal qu'elle n'ait pas envie d'en parler et le jeune homme s'était alors promis d'attendre que la jeune femme lui en parle plutôt que de chercher à savoir. Les paroles de la blonde aux yeux bleus le ramena alors à la réalité tandis qu'elle lui disait en le serrant toujours avec force:
" Je t'aime Jack, comme je n'ai jamais aimé ! Tu es le premier, tu es celui que j'ai choisi. Je sais que nous nous aimerons pour toujours. Je voudrais que cette nuit ne prenne jamais fin ... " Dit-elle en prononçant ces paroles presque magique, trop belles pour Jack. Son cœur battait la chamade et il commençait à réaliser petit à petit de ce qui venait de se passer en quelques heures. Il avait rencontré son âme sœur, la femme de sa vie, celle qui partagerait sa vie et son bonheur de tous les jours. Était ce là son destin? Cela devait être le cas. Baudelaire disait que chaque humain avait son âme sœur, on pouvait vivre une vie complète et ne jamais croiser sa route. Jack faisait partie de ces heureux chanceux depuis peu et il réalisait combien la vie allait devenir plus belle. Jack serra fort Héloïse dans ses bras et ils restèrent ainsi, enlacés. Puis, le jeune homme lui répondit alors d'une voix tendre:
" Je ressens exactement la même chose. Tu es ma moitié, mon âme sœur. Je ne vois pas d'autres explications assez rationnelles pour comprendre ce qui nous arrive en ce moment. " Dit il tout en prenant le visage de sa bien aimée. Il la couvrit alors de baisers furtifs tout en murmurant à chaque fois des "je t'aime". Puis, il répondit alors à la dernière phrase de la belle: " Nous resterons là autant de temps que tu le souhaiteras. " Dit-il. La nuit était déjà un stade avancé, il était plus de deux heures du matin, si on comptait le temps qu’Héloïse finisse son spectacle, la longue balade.
Les deux amoureux restèrent ainsi, lovés l'un à l'autre, assis sur ce banc écoutant les vagues. Ils parlaient, riaient, s'embrassaient et Jack ne ressentit aucunement l'envie de dormir. Il vivait un moment parfait de son existence et rien pouvait l'entacher. Ensemble, ils observèrent ensuite le lever du soleil, l'éveil du chant des oiseaux et le réveil des habitants. Jack vit passer tous les maraîchers du coin qui s'apprêtait à servir le marché du matin. Au loin, il vit le jovial Henry qui vendait ses fruits et légumes de son jardin. Ce dernier connaissait bien les enfants Cooper pour leur avoir souvent nourri lorsqu'ils étaient arrivés. Combien de fois, Henry les avait grondé, puni, aimé, embrassé. Il avait pris le substitut de figure paternelle auquel il manquait désormais aux deux enfants. Maintenant, ils avaient grandi. Actuellement, Jack et Lydia vivait à côté de chez lui et souvent, en allant à son marché, Henry laissait toujours quelques légumes que sa sœur cuisinait.
Arrivé à leur hauteur, Henry leur fit un clin d’œil à tous deux en ajoutant d'une sa grosse voix de stentor: " Salut Jack, tu devrais retourner chez toi. Ta sœur te cherche et est à deux doigts de commettre l'irréparable. " Dit il en éclatant d'un rire jovial. Si cette phrase fit rire Henry, il n'en fut rien pour Jack qui se redressa, complètement alerte. Lydia devait sans doute être en furie. Peut être même avait-elle attendu son cher frère toute la nuit. Héloïse avait complètement effacé sa sœur et pas une seule fois, Jack y avait pensé. Il se détacha alors de sa belle et se leva tout en s'étirant. Puis, il se retourna pour observer sa bien aimée et lui tendit la main en lui disant avec un grand sourire:
" Tu viens? "
Dieu qu'il avait hâte de présenter sa chère et tendre à Lydia.
Spoiler:
Que dirais tu de faire intervenir Lydia? Ca pourrait être marrant non?
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Lun 22 Juil - 22:32
Héloïse n’aurait jamais pu penser être aussi heureuse qu’à cet instant. Depuis la mort de sa mère, elle n’avait connu que la peur, l’angoisse, la colère, la haine et la vengeance. Aujourd’hui, maintenant que son passé était derrière elle, elle avait la sensation de goûter à nouveau à ces moments de délice. Le bonheur avait repris sa place dans son existence et il portait le doux prénom de Jack. Plus rien n’avait d’importance hormis son amour pour le jeune homme. Il était celui qu’elle avait choisi. Elle l’aimerait à jamais et même la mort ne pourrait les séparer. Elle se serra un peu plus contre Jack, ne pouvant se détacher de lui tant son contact lui était agréable et apaisant. Elle venait de lui ouvrir son cœur et sa pensée. En cet instant, elle était véritable, d’une honnêteté sans faille. Jamais elle n’aurait pu penser faire montre d’autant de sincérité après tout ce qu’elle avait traversé. Jack faisait d’elle une nouvelle personne, une personne meilleure qui lui plaisait plus que cette Héloïse rongée par la haine. Avec tendresse, Jack prit le visage d’Héloïse entre ses mains et lui murmurant des paroles qu’elle n’aurait pu s’imaginer que dans ses rêves les plus fous. Un tel amour pouvait-il exister ? Elle avait l’impression d’être en plein milieu d’un songe. Et pourtant c’était bien ses lèvres qu’elle sentait tout contre sa peau, parsemant son visage baisers. C’était bien sa voix qui lui chuchotait suavement au creux de l’oreille qu’il l’aimait avec une telle ferveur que le cœur de la blonde s’embrasa.
La nuit était si belle, si longue, s’étirant comme un fil qui les séparait du soleil. Il était déjà tard mais aucun des deux n’avaient envie de s’en aller. Ils voulaient rester ensembles car c’était là que se trouvait leur réel bonheur. Le sommeil ne parvenait pas à happer la douce blonde, et chaque minute qui s’écoulait ne semblait pas vouloir l’en rapprocher. Les bras de Jack étaient son cocon bienfaisant tandis qu’ils conservaient et riaient. Ils parlaient d’eux, ou du moins, il parlait de lui. Car Héloïse n’avait que très peu de choses à lui conter et le jeune homme ne paraissait pas prendre ombrage de ce silence. La blonde remerciait le ciel qu’il ne soit pas trop insistant. Il devait faire parti de ces hommes qui connaissait la nature secrète des femmes et qui devait penser que cela contribuait à leur charme. Le paysage se transforma sous leurs yeux. L’astre sortit finalement le bout de son nez pour réveiller autour de lui les oiseaux chanteurs. Les rayons du soleil qui venaient chatouiller leurs visages les réchauffaient du vent frais et doux de la nuit. Autour d’eux, le port était en effervescence tandis que le marché se mettait en place. Les marchands montaient leurs étals et sortaient leurs marchandises sous les yeux des deux jeunes gens, quand tout à coup, l’un d’eux vint à eux. Il connaissait certainement Jack car il parla soudain de sa sœur Lydia. Sa réaction fut instantanée. Le jeune homme se redressa d’un bond. Il paraissait alarmé et Héloïse ne put contenir son étonnement. Pourquoi une telle réaction ? Jack se releva alors. Ainsi, leur entrevue prenait fin. Une moue déçue apparut sur le visage d’Héloïse. Elle aurait tant souhaité pouvoir rester plus longtemps avec le jeune homme. Mais la vie devait reprendre son cours maintenant que le jour était levé. Mais elle n’eut pas le temps d’être triste plus longtemps. Jack se retournait déjà vers elle et lui tendait la main en guise d’invitation. Il voulait qu’elle rencontre sa sœur. Héloïse prit alors pleinement conscience de la force de leur engagement. Un large sourire éclaira le visage de la blonde. Elle se saisit de la main qui lui était offerte.
« Avec plaisir. »
La jeune fille ne manquait pas d’appréhension dans sa voix à l’idée de rencontrer cette Lydia dont elle avait tant entendu parler mais aux côtés de Jack, elle se sentait plus forte. Elle songea soudain à son travail de jour. Son employeur l’attendait sûrement dans la boutique car il serait bientôt pour elle l’heure de reprendre son poste. Mais elle s’en moquait. Elle recevrait seulement un blâme pour avoir été absente. Et même si elle était congédiée, cela lui importait peu. Après tout, ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre son âme-sœur.
Spoiler:
Cette idée est diaboliquement magique ! J'adhère totalement ! Fais venir ta charmante sœur parmi nous !
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Mer 18 Sep - 16:00
Jack était dans une telle bulle de bonheur en cet instant qu'il lui était difficile de pouvoir la percer. Quand il regardait Héloise, il réalisait combien il avait pu être chanceux d'être tombée sur cette personne si adorable. C'était son destin, c'était écrit, ils devaient se rencontrer. Tels deux aimants qui s'attirent, il lui avait fallu moins d'une journée entière pour réaliser qu'il avait trouvé la moitié de son âme. Celle qui le compléterait chaque instant de ses journées, qui l'accompagneraient autant dans les bons que dans les mauvais moments. Pour elle, le jeune homme se sentait prêt à tout affronter. Elle le rendait si fort et à la fois si faible. Car dès l'instant ou il s'imaginait que la jeune femme puisse s'en aller, ses entrailles se tordaient et une désagréable bile lui remontait dans le palais. Cette femme si magnifique soit-elle avait un effet dévastateur sur sa personne. Seule Lydia l'avait ramené à la réalité, sans quoi le blondinet serait resté dans cet océan de bonheur qui portait le doux prénom d'Heloise.
D'ailleurs, cette dernière accepta de venir avec lui voir sa sœur. Il n'en fut que plus heureux: elle allait rencontrer une personne bien chère à son cœur. Il était important pour le jeune homme que Lydia sache qui, il fréquentait. Et puis, Héloise était tellement gentille, si douce, c'était certain : sa frangine allait l'adorer. Jack lui fit un large sourire et lui prit sa main avec délicatesse et ensemble, ils se rendirent à l'appartement ou Jack vivait avec sa sœur. Ils l'avaient loués dès que les Cooper avaient eu les moyens de pouvoir partir de chez le prêtre qui les hébergeait. Il s'agissait d'un minuscule trois pièces chaleureux et douillet. C'était leur domaine et ils en étaient fiers. Et puis, Lydia n'avait plus eu besoin de se prostituer: elle avait trouvé un autre petit boulot et semblait vraiment heureuse. Jack aussi, bien qu'il avait cru pendant des mois l'avoir perdue. Lydia avait disparu de la circulation sans donner signe de vie. Et puis, elle était apparue à nouveau et Jack, si heureux, n'avait pu lui en tenir rigueur. De ce fait, leurs existences se résumaient au travail, à des rires et une belle complicité. La vie devenait encore plus belle maintenant qu'Heloise était là. Comme il avait hâte de la lui présenter!
Durant le trajet qui les menait à l'habitation du jeune homme, il sentit comme une sorte de trac chez la jeune femme. Peut être était-elle dans le crainte de rencontrer la famille de Jack? Cela nous faisait toujours cet effet là quand il y avait une rencontre "officielle". Le blondinet ne pouvait que comprendre le stress de la belle blonde, hier encore, il n'était qu'un célibataire menant sa vie en toute tranquilité, et voilà qu'aujourd'hui, il avait eu un véritable coup de foudre pour une inconnue qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Cela pouvait être déroutant et Jack craignait que cela soit également un choc pour sa soeur. Elle était assez possessive, il fallait le reconnaître. Mais il était certain qu'elle se plierait au bonheur de son frère adoré. Il en était convaincu après tout c'était sa famille. Il pressa la main d'Héloise pour qu'elle se retourne vers lui et il gratifia d'un sourire heureux tout en la rassurant:
" Tu verras, ça va bien se passer. Lydia est quelqu'un d'adorable! " Disait-il pour qu'elle soit moins stressée. Et ils continuèrent ainsi à marcher pendant quelques minutes. Jack était d'un naturel bavard et de ce fait, il lui racontra encore d'autres détails de sa vie comme les gens qu'ils fréquentaient sur le marché de Southampton. D'ailleurs, ces derniers étaient en train d'ouvrir leur stand, préparant leurs épiceries à vendre pour les futurs acheteurs. De nombreuses personnes saluèrent Jack en glissant un mot gentil pour Lydia: les Cooper étaient appréciés, ils en avaient tellement bavés que bon nombre de personne les aidait en cas de besoin. Telle était la population de ce quartier: généreuse, gentille et le coeur sur le main. La mentalité des gens du coin reflétait l'âme de Jack: il était aussi simple à vivre que tous ceux qui les entouraient. Cela permettait également à la jeune femme de voir l'environnement ou il vivait. Jack se permit alors de le lui expliquer:
" Les gens d'ici sont fabuleux, tu verras! " Disait-il tout en saluant du signe de la main une vendeuse de fruits et légumes. Puis, il ajouta : " Ici, si jamais tu as besoin d'aide, tu trouveras toujours quelqu'un prêt à te tenir la main au moment ou tu en auras besoin. " Et puis, il se rappela soudain d'un détail que la jeune femme lui avait confié: " Enfin, je te décris tout ça mais tu es de Souhtampton, alors le quartier, tu dois le connaître aussi bien que moi! " Ajouta t-il tout en lui souriant avec tout l'amour dont il était capable de transmettre. Leurs mains restaient liées et ne se quittaient plus. La paume de la jeune femme lui apportait une chaleur humaine, du bonheur. Et dire qu'il y a un jour encore, il n'aurait même pas imaginé dans ses rêves les plus fous cet instant là qui venait de se produire. Elle l'aimait, il l'aimait: ils étaient faits l'un pour l'autre: c'était une certitude. Jack n'avait jamais aimé comme il le faisait en cet instant même. C'étit inouie, beau, bluffant. Quelque chose de nouveau qui lui donnait envie d'aller de l'avant, de l'avancer. C'était de l'amour pur, à l'état brut, tout simplement.
" JACK COOPER! DIEU DU CIEL! " s'écria une voix venue de nulle part. Et soudain, Lydia surgit devant eux, telle une furie, le visage furieux, les yeux emplis de larmes. Et elle explosa, elle se mit à hurler et à crier si fort que plusieurs têtes se tournèrent vers eux. Elle parlait si vite en même temps que Jack ne pouvait saisir que quelques bribes. Il y avait surtout les mots "inquiétude", "mort", "trahison", "peine" qui ressortaient beaucoup. Il n'en fallait pas plus au jeune homme pour comprendre que sa soeur s'était fait un sang d'encre en ne voyant pas son frère revenir. Chose étonnante, Jack resta d'un calme olympien devant la crise d'hystérie de Lydia. Rien ne pouvait entacher sa bonne humeur, la main d'Héloise dans la sienne était sa force. Et cette fois ci, chose rare, il ne s'énervait pas face aux remontrances de la jeune femme. Et vint un moment ou cette dernière sembla se calmer. C'est là qu'elle remarqua la blonde aux yeux bleus. Ce fut donc avec ce dédain et cette franchise habituelle que Lydia s'adressa alors à Héloise par un aimable:
- " Et c'est qui celle là? " en détaillant la jeune femme de la tête aux pieds. - " Lydia, je te présente Héloise. " Dit-il en reculant de quelques pas pour qu'Héloise puisse se trouver devant la soeur Cooper. Puis, il en profita pour ajouter: " Elle est ma compagne désormais. " Termina t-il en ayant conscience qu'ainsi, il officialisait sa relation naissante avec la jeune danseuse.
Spoiler:
J'ai utilisé le mot compagne car je pense que c'était le mieux pour qualifier de "petite amie". On est en 1912, je ne savais si cela se disait ainsi ou non ou alors j'aurais pu dire "wesh c'est ma meuf" MAIS ne l'aurait pas fait du tout :mdr
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Dim 22 Sep - 11:53
Héloïse n’était pas certaine de bien comprendre tout ce qu’il venait de se passer depuis hier soir. Tout s’était passé si vite, comme dans un songe éveillé, mais tout ce qu’elle savait ce que désormais elle vivait un vrai rêve, voire même une autre existence. Voilà près de deux mois qu’elle avait assassiné le Comte et qu’elle s’était enfuie avec le peu que lui avait laissé l’homme qui lui avait fourni le poison. Mais si elle n’avait pas accompli son terrible geste, elle serait certainement déjà mariée à Peter, ou du moins, la date du mariage serait très proche. Elle serait devenue madame Southston, pour le plus grand plaisir d’Henri de Neuveille et du père de Peter. Et elle serait riche, bien plus riche qu’elle n’aurait pu l’espérer en tout une vie, et certainement plus que maintenant où elle était obligée de cumuler deux travails pour survivre. Elle avait presque mendié à son arrivée à Southampton, une chose qu’elle n’avait jamais faite puisqu’elle était Comtesse. Elle avait toujours tout eu à sa disposition et sans faire d’effort. Sa nouvelle situation dans cette ville l’avait considérablement changée, cependant, la blonde possédait la volonté et la force nécessaire pour faire face à la misère. Ça ne lui faisait pas peur puis elle songeait que c’était un bien maigre prix à payer pour avoir eu le contentement de venger sa mère et le poète. La justice valait ce sacrifice d’autant qu’elle ne s’était jamais considérée comme la fille du Comte. Elle était désormais en paix, avec la sensation de retourner à ses origines en redevenant la simple Héloïse, la fille des rues. Après tout, sa mère Fiona se possédait rien, elle n’était qu’une danseuse de cabaret. D’une certaine manière, elle avait l’impression de se rapprocher de sa mère en étant elle-même une danseuse de cabaret, même si le misérable bar dans lequel elle travaillait ne valait pas le prestigieux Moulin Rouge. Toutefois, elle ne suivait pas en totalité le destin de la courtisane, du moins l’espérait-elle. Elle refusait de vendre son corps et elle préférait trouver l’amour, un amour aussi pur que celui entre le poète et sa mère. Et voilà qu’elle l’avait trouvé. Mais ce n’était pas un amour ordinaire, c’était un coup de foudre. Un éclair inattendu qui les avait transpercé tous les deux sans qu’ils ne puissent rien y faire. Avant qu’elle ne puisse réaliser ce qui leur arrivait, elle savait déjà que Jack serait l’homme qui partagerait sa vie pour toujours. Elle n’avait jamais rien connu à l’amour, ce sentiment lui était étranger car elle ne pouvait comparer sa petite amourette d’enfant à la passion aussi enflammée qui s’éveillait en elle à chaque fois que son regard croisait celui du blond, qu’elle sentait son parfum, sa main serrée dans la sienne, sa voix… Dieu qu’elle se sentait bien avec lui ! Elle avait la sensation que son cœur pourrait exploser à tout instant trop plein d’amour, d’excitation et de bonheur. Elle aurait souhaité qu’il ne fasse plus qu’un, pouvoir se fondre en lui pour qu’ils ne sont plus qu’un seul et même être. Quelque chose de presque surnaturel se passait entre eux. Comme s’ils étaient destinés l’un pour l’autre depuis toujours et que leurs cœurs savaient déjà qu’il devait en être ainsi. Etait-ce pour cela qu’elle avait l’impression de le connaître depuis toujours ? Héloïse se plut alors à penser qu’ils avaient peut-être été amants d’une autre vie et qu’ils étaient faits pour se rejoindre à chaque nouvelle existence. Elle l’avait rencontré tout juste hier et voilà que ce matin elle avait rencontré certainement la femme la plus importante de toute sa vie : sa sœur Lydia. Ils n’avaient pas dormi de la nuit, mais elle ne ressentait pas la fatigue, bien trop nerveuse. Elle ne voulait pas faire mauvaise impression et décevoir l’homme qu’elle aimait en agissant maladroitement. Son angoisse dut se voir car Jack resserra son étreinte sur la main de la blonde et lui offrit un sourire rassurant. Puis il lui assura que tout se passerait bien et que Lydia l’aimerait forcément. Héloïse lui répondit par un sourire et déposa un tendre baiser sur sa joue. Ses paroles étaient un réel baume pour elle et elle sentait que sa tension diminuait. Après tout, Jack connaissait sa sœur mieux que quiconque. Il savait comment elle réagirait et d’après le tableau qu’il avait fait d’elle, l’ancienne Comtesse était persuadée qu’elle allait bien l’aimer. Elle ferait tout pour devenir son amie afin que le blond soit heureux que les deux femmes s’apprécient. Désormais, elle avait même hâte de rencontrer Lydia, cette grande sœur extraordinaire. Sur le trajet, Héloïse fut étonnée de voir qu’il connaissait autant de gens. Mais après tout, cela n’avait rien d’étonnant puisqu’il avait toujours vécu ici. Soudain, elle réalisa qu’il n’avait peut-être pas été très judicieux de laisser entendre qu’elle avait été dans un orphelinat de Southampton depuis qu’elle était toute petite puisqu’elle ne connaissait absolument rien à cette ville, mis à part quelques quartiers qu’elle fréquentait quotidiennement. Si Jack l’avait laissé au beau milieu du marché, elle savait qu’elle n’aurait jamais pu retrouver son chemin. Son histoire montrait des failles et au fil du temps, elle risquait qu’être très peu crédible. Elle aurait dû inventer une autre ville ! Elle espéra qu’elle ne vienne pas à se retrouver dans une situation embarrassante à cause de son mensonge car il fallait qu’il tienne la route jusqu’au bout. Elle l’écoutait d’une oreille plutôt distraite, réfléchissant à la manière dont elle pourrait s’y prendre pour réparer son erreur tandis qu’il lui vantait l’âme de son quartier et des gens. Puis elle eut un tressaillement imperceptible lorsqu’il dit qu’elle savait certainement tout ce qu’elle lui expliquait. Mais il lui répondit avec un sourire tellement empli d’amour qu’elle se dit qu’elle pourrait pour l’instant se contenter de miser sur l’affection du jeune homme. Elle n’aimait pas vraiment le manipuler grâce à ses sentiments mais elle devait bien avouer qu’elle n’avait pas d’autres solutions. Elle offrit un nouveau sourire à Jack afin de le conforter dans ses propos et qu’il ne se doute de rien. Puis elle songea ensuite à sa sœur. Elle doutait fortement qu’elle soit aveuglée par l’amour et il y avait fort à parier qu’elle ne se montrerait pas aussi dupe que son frère si jamais elle venait à déceler des incohérences dans son histoire créée de toute pièce. Ils évoluaient tous les deux dans le marché quand soudain une furie brune jaillit devant eux et se mit à hurler au visage de Jack des propos incohérents et au combien égarés mus par une frayeur et une colère visible. Manifestement, c’était la fameuse Lydia. Conservant toujours la main du blond dans la sienne, elle décida tout de même de se faire toute petite en se reculant, se dissimulant presque dans le dos de Jack. Tous les regards étaient tournés vers eux, mais aucun des deux Cooper ne semblaient s’en préoccuper. Lydia était bien trop occupée à crier sur son frère, tandis que ce dernier était d’un calme à toutes épreuves. Pour sa part, elle attendrait que la tempête se calme avant d’oser se montrer. Pour une première rencontre, elle ne devait certainement pas voir le meilleur côté de la jeune femme, mais la blonde songeait qu’elle apprendrait à bien l’aimer et à la connaître plus tard. Car pour l’instant, elle lui faisait plus l’effet d’une hystérique et elle aurait bien aimé qu’elle ne fasse jamais cas de sa présence, malheureusement, elle finit par prendre en compte Héloïse et ce fut avec beaucoup de délicatesse qu’elle demanda à son frère qui elle était. La brune la jaugea de la tête au pied, et pour la première fois de toute sa vie, Héloïse eut l’impression de n’être qu’un sale insecte, un parasite qu’il faudrait écraser au plus vite. Ce fut à ce moment que Jack s’enleva un peu du milieu pour révéler la jeune femme qui eut un sourire gêné à l’égard de Lydia qui ne départait pas de sa colère. Le jeune homme présenta ensuite la blonde, faisant d’elle sa compagne officielle aux yeux de sa sœur. Mais s’il l’avait rassurée en lui assurant qu’elle serait aussi douce qu’un agneau, elle se demandait bien s’il parlait de la même sœur. Cette furie était donc cette jeune femme adorable dont il n’avait pas arrêté de lui parler ?
« Je suis enchantée de faire votre connaissance Lydia. » fit-elle avec un sourire aimable. « Jack m’a tant parlé de vous que j’avais hâte de vous rencontrer. »
Une hâte qui, malheureusement, s’estompait de seconde en seconde. Etait-ce avec ça qu’elle allait vivre ?
Spoiler:
Pourtant je trouvais que "ma meuf" convenait bien !
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Mar 24 Sep - 10:45
Jack était tellement fier de présenter Héloise à Lydia, elle correspondait à toutes ses attentes, à tout ce qu'il pouvait rechercher chez une femme, il était sûr de lui, sa soeur allait l'adorer. Comment pouvait-on ne pas aimer cette bouille tendre, ce sourire mutin, ces yeux si bleus et cette personnalité si envoutante. En une fraction de seconde, Héloise avait emprisonné le coeur de Jack: il serait sien pour l'éternité et rien, ni personne ne pourrait changer cela. Il en avait la conviction, cette ultime certitude qui changeait soudainement l'homme qu'il était. Il s'était alors décalé afin de laisser Héloise se présenter à sa frangine. Elle fut timide mais n'en oublia pas les politesses habituelles. Elle avait apporté un vent de féminité dans la maison. Car Lydia n'avait pas cette délicatesse que l'on trouvait chez les femmes. Elle se comportait comme un véritable garçon manqué et jurait aussi bien qu'un homme. Toutefois, Jack ne lui en avait jamais tenu rigueur, il savait pertinement que la vie de sa soeur avait été brisé en mille morceaux, qu'elle s'était relevé en se constituant une carapace dure comme de l'acier. La prostituion lui avait enlevé cette innocence qu'Héloise possédait encore. Tout ce que Lydia avait perdu dans sa manière d'être, le blond le retrouvait dans la personnalité de la jeune danseuse. Mais sa soeur semblait bien trop énervée pour tenir compte de la salutation de la blondinette. Au contraire, elle en fut encore plus interloquée.
" Compagne?! Toi... " Dit elle en pointant du doigt, Jack. " Et... Elle?" Et elle fit pivoter son doigt sur Héloise. Son visage autrefois furieux était devenu indéchiffrable, impassible. Elle se réfugiait sous sa carapace et ne laissait paraître aucune émotion, aucun sentiment. Telle était Lydia. Pour la comprendre, il fallait parfois batailler de manière assez ardue. A force, Jack avait fini par la comprendre mieux que quiconque et battait les records du monde de vitesse en compréhension quand il s'agissait de deviner ce qu'elle pensait. Mais aujourd'hui, il se sentait redevenir débutant. Sans doute, parce qu'il était confronté à un sentiment encore nouveau pour lui. Parce que c'était la première fois qu'il présentait une femme à sa soeur. Parce qu'il aimait soudainement d'une telle force qu'elle dépassait tout ce qu'un être humain pouvait éprouver. Lydia devint silencieuse se repliant dans un cercle pensée que Jack ne pouvait deviner. Elle fixait les deux sans une once de colère ou de joie. Elle ne laissait rien filtrer. Et sans crier gare, elle s'adressa à Jack:
" Jack, il faut qu'on parle... " Dit-elle en tournant les talons et en allant dans leur maison. Elle fit un signe de tête presque imperceptible à l'encontre d'Héloise comme s'il s'agissait d'un "au revoir" bien timide. Et elle disparut dans la fraîcheur de leur logement, attendu sans doute que son frère arrive.
Jack resta silencieux le temps de quelques secondes avant de se retourner vers Héloise. Elle semblait embarrassée, la joie de venir jusqu'à son domicile semblait avoir été refroidi par l'arrivée de Lydia et de son absence d'empathie à son encontre. Le jeune homme voulut alors la rassurer:
" A mon avis, elle était bien trop en colère pour être heureuse de te rencontrer. " Disait-il tout en la gratifiant d'un sourire encourageant. Puis, il ajouta: " J'en suis sûr que la prochaine fois, elle sera confuse en te voyant et en se rappelant son accueil. "
Puis, marcha quelques pas afin de s'éloigner de son domicile. Il put avoir ainsi un moment d'intimité avec la jeune femme. Puis, quand il jugea être assez éloigné, il tenta encore de rassurer la blondinette: " Tu sais, ne te méprends pas des propos de Lydia. Il faut vraiment apprendre à la connaître. Beaucoup de gens se sont heurtés à sa carapace, à sa froideur. Et pourtant derrière cette armure, il y a une personne avec un coeur immense et beaucoup d'amour à donner. " disait-il songeant à tous ces sacrifices que Lydia avait pu faire, pour eux, pour lui. L'amour qu'avair sa soeur pour lui était immense et elle était prête à tout pour qu'il soit heureux. Et elle s'était sacrifiée, bafouant sa morale, détruisant son propre monde d'enfant pour connaître celui des adultes dans de multiples bras d'inconnus. Jack sentait qu'il était venu l'heure de se quitter, sa soeur l'attendait et il lui devait des explications. Et pourtant, il ne voulait partir, il ne voulait la quitter. L'idée qu'elle puisse aller travailler dans ce bar et y danser, le rendait malade de jalousie. Le premier qui la regarderait avec trop d'insistances risquait de s'en mordre les doigts. En attendant, le jeune homme avait le coeur en miettes de devoir lui dire au revoir, de la laisser partir. Il fallait absolument qu'ils se revoient.
" Je vais devoir aller la rejoindre. Elle a peut être quelque chose d'important à me dire. Souhaites tu que je te raccompagne chez toi? " disait-il. Il avait tellement envie qu'elle lui dise oui, qu'il prolonge ce moment d'amour et de tendresse. Ses entrailles se tordaient à l'idée de la quitter, d'être éloigné d'elle. Et même si Lydia l'attendait, Jack ne voulait pas quitter celle qui venait de l'emprisonner en un regard.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Dim 29 Sep - 22:42
Malgré la confiance qu’elle vouait à Jack, Héloïse commençait à douter que ce soit réellement une bonne idée qu’ils soient venus trouver Lydia et surtout qu’elle l’ait présenté comme sa compagne. Le blonde lui avait promis un personnage si adorable qu’elle avait l’impression que durant des heures, il lui avait parlé d’une extra-terrestre. Car on ne pouvait vraiment parler d’amicalité et d’affection dans les paroles de sa grande sœur. Bien au contraire même, mais l’ancienne comtesse s’abstint de faire tout commentaire. C’était une histoire de famille qui ne concernait présentement que les Cooper. La blonde haussa un sourcil quand Lydia, sous l’effet de la révélation pointa un doigt sur chacun des deux membres du couple, ne parvenant à croire qu’elle était sa compagne. D’une certaine manière, cette réaction, bien qu’excessive selon elle, pouvait être compréhensible. La veille elle avait dû quitter son frère encore célibataire, et aujourd’hui, elle le retrouvait au bras d’une inconnue. Il y avait de quoi être étonné. Mais elle pouvait au moins être contente pour lui. Néanmoins, elle jugea important de ne pas porter de jugement hâtif et elle préféra rester spectatrice de la scène. Elle cherchait à deviner les sentiments qui pouvaient animer la jeune femme à cet instant mais elle restait imperméable à l’étude de la blonde. Il n’était pas facile de discerner ce qu’elle pouvait bien penser mais elle se doutait tout de même qu’il n’y avait bien de rien élogieux dans sa tête, surtout en ce qui la concernait. Elle allait devoir essayer de redorer son image du mieux qu’elle le pouvait pour faire d’elle son amie. Car en tant qu’ennemie, elle était redoutable et elle avait peur de ne pas posséder les armes suffisantes. Toutefois, Héloïse avait déjà assassiné un homme et ce n’était pas une femme à peine plus âgée qu’elle qui allait lui dicter sa loi. Mais elle savait qu’elle saurait se contenir par amour pour Jack. Il était le plus important et elle espérait qu’en cas de forte inimitié, Lydia ne soit pas assez stupide pour faire du mal à son frère. Le silence s’étirait, pesant jusqu’à ce que la jeune femme le brise de nouveau en quémandant une bonne discussion avec Jack. Elle tourna ensuite les talons, adressant une inclination de tête qui avait certainement dû beaucoup lui coûter à l’adresse d’Héloïse. Elle rentra dans une habitation qui était vraisemblablement celle de la famille Cooper. Son cœur se serra en songeant que c’était désormais bien fini et que le jeune homme allait la quitter. Sans doute cela valait peut-être mieux. Il fallait qu’il parle avec sa sœur et qu’il calme son flegme. Jack se tourna vers elle et Héloïse lui fit un sourire embarrassé. L’ambiance n’était plus du tout la même que l’engouement qui les avait animés tous les deux quelques minutes plus tôt. Et même si la blonde voulait paraître optimiste, elle se trouvait considérablement refroidie. Le jeune homme chercha à la rassurer et lui promit que la prochaine fois, Lydia se montrerait certainement plus aimable. Le cœur d’Héloïse se réchauffa et elle observa Jack avec tendresse.
« Il n’y aucun mal. » fit-elle en se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres avant de poursuivre. « Je suis certaine que la prochaine fois, les choses se passeront mieux. »
Et elle y croyait de tout son cœur. Elle espérait que les choses s’arrangeraient et se passeraient mieux pour ce petit trio, surtout s’ils devaient vivre ensembles. Ils se reprirent la main et s’éloignèrent de l’habitation et de la rue. La blonde le suivait tandis qu’ils quittaient le marché où ils avaient fait une vive impression. Cependant, cela n’empêcherait pas les gens de jaser. Malgré les paroles de la blonde, il continua à se faire un devoir de la rassurer sur l’attitude de sa sœur envers elle. Il prenait très à cœur l’image que Lydia renvoyait d’elle surtout aux yeux de la femme qu’il aimait. Cette attitude attendrit Héloïse qui caressa la joue de Jack avec tendresse tandis que ses yeux l’observaient avec amour.
« Jack, je ne vais pas m’enfuir en courant. » le rassura-t-elle avec un sourire amusé. « J’apprendrai à connaître ta sœur et à me faire aimer d’elle. Je suis certaine que bientôt, nous serons les meilleures amies du monde. Après tout, nous aimons le même homme. Un homme merveilleux. »
La blonde acheva sa phrase en posant son doigt sur le bout du nez du jeune homme avec une mine taquine. Chaque geste lui semblait naturel, comme si elle les avait toujours produits. Cette sensation de connaître Jack depuis des années l’habitait toujours et réchauffait jusqu’à la moindre parcelle de son être. Elle l’aimait. Toutefois, l’ambiance devenait quelque peu pesante. Tous les deux savaient qu’ils devraient se séparer, mais aucun des deux n’avaient envie de se quitter. Ils auraient souhaité rester à jamais ensembles. Peu importait le reste. Mais évidemment, ils avaient des obligations et puis Héloïse ne devait pas non plus oublier qu’elle devait travailler ce matin. Bientôt, elle risquait d’être en retard.
« Si je n’écoutais que mon cœur, je voudrais que tu me raccompagnes mais ta sœur a certainement plus besoin de toi. Ne te fais pas de soucis pour moi. D’autant qu’il faut que je retourne travailler. Mon travail à la boutique m’attend. » lui répondit-elle en déposant un nouveau baiser sur ses lèvres, si fort et tendre qu’il semblait que c’était le dernier.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Mer 2 Oct - 21:45
Jack en l'espace d'une demi journée était devenu l'homme le plus heureux sur terre: son bonheur portait le doux prénom d'Héloise. En une fraction de seconde, en un regard, elle avait chamboulé sa vie et emprisonné son coeur d'homme libre. Il était sien, il l'aimerait pour la vie. Cette certitude était si forte que le jeune homme en avait l'intime conviction qu'ils s'aimeraient jusqu'à la fin de leurs jours, pour l'éternité. C'était l'amour avec un grand A. Celui ou la séparation charnelle offrait une immense souffrance. Jack ne voulait laisser partir la jeune femme, la voir s'en aller lui faisait si mal et il avait tellement peur de la perdre, peur que d'autres hommes puissent la regarder. Lydia devait sûrement l'attendre dans leur maison mais il ne voulait y retourner, il ne voulait rompre la magie de cette si jolie rencontre. Pourtant, l'un comme l'autre devait retourner à ses occupations. Jack avait Lydia et Héloise, son travail. Ce fut d'une voix tendre que la jeune femme refusa qu'il puisse la raccompagner, non pas que sa présence l'ennuyait mais bien parce que sa soeur l'attendait. Face à tant de compréhension, le jeune homme sentit son coeur se gonfler d'amour pour sa belle. Il était vraiment tombé sur le plus des cadeaux sur terre. Ses sentiments étaient partagés, les regards enflammés qu'ils se lançaient laissaient apparaître un amour sincère et sans limite. Héloise se dressa sur la pointe de ses pieds et l'embrassa avec une passion dévorante auquel le jeune homme lui répondit en l'enlacant. Ses lèvres étaient si douces, si tendres qu'il aurait pu rester ainsi pendant des heures. Ses mains caressaient le dos de la jeune femme montant et descendant le long de sa colonne vertébrale. Il pouvait même sentir les frissons qui animaient la jeune femme face à cette étreinte passionnée. Leur baiser cessa sans que Jack puisse réellement deviner qui avait mis fin. Il regardait Héloise avec une tendresse visible, des yeux débordants d'amour. Leurs visages n'étaient qu'à quelques centimètres, Jack pouvait compter chaque cil qui ornait ses paupières, il pouvait sonder le bleu de ses yeux, chaque détail de son éblouissant visage lui était offert, rien que pour lui. " J'aimerais tellement que tu restes avec moi... " disait Jack d'une voix tendre. Il l'enlaca contre lui et enfouit sa tête dans sa chevelure blonde et sucrée. Et dans le creux de son oreille, le blondinet lui murmura: " Ce soir, je serais là pour te voir encore danser, pour que tu m'emmènes encore une fois dans ce rêve éveillé dans lequel je suis en ce moment. " Termina t-il en défaisant son étreinte. Un dernier baiser rapide et Jack la regarda partir jusqu'à ce que sa silhouette finisse par être indisctincte loin dans l'horizon du soleil levant. Il avait un tel sourire aux lèvres qu'il ne sentit la poissonnière, Marie, arriver derrière son dos et lui asséner un coup dans l'épaule.
" Mais c'est une belle plante que tu m'as dégottée là, Jackie " Disait-elle en se mettant à rire. La vieille femme s'était prise d'affection pour les enfants Cooper. Combien de fois était-elle venue les aider quand ils avaient faim ou froid. Elle avait été un substitut de mère bien que son franc parler avait souvent choqué les enfants. A force, ils s'en étaient habitués. Elle entoura le dos et le torse de Jack de ses bras bienveillants et ajouta: " Va, que cette petite, elle est bien jolie. Vous aurez de beaux enfants, crois moi. Blonds aux yeux comme les parents, ils feront un malheur! J'espère qu'ils n'auront pas le caractère de cochon de Lydia!! " Disait-elle tout en continuant à rire grassement. Jack ne put que répondre à son étreinte en se mettant à rire également: " Marie, je suis amoureux! C'est incroyable ce qu'il vient de m'arriver! Elle me rend fou!" " J'ai pas besoin que tu me le dises, p'tit morveux. Je regarde juste tes yeux et je comprends tout. Rien n'échappe à Marie! " ajouta t-elle. C'est alors que la voix de Lydia se fit entendre, puissante et colérique. A vrai dire, Jack l'avait complètement oublié : " JACK, TU ARRIVES OU QUOI?
Saluant rapidement Marie, le jeune homme se mit alors à courir vers leur maison. Montant les escaliers quatre à quatre, il arriva dans le salon ou sa soeur se trouvait. Ses yeux marrons étaient accusateurs et le blondinet s'en voulut de l'avoir fait attendre ainsi: " Désolée, je t'ai fait att... '. " Qui était cette femme? " Disait Lydia en lui coupant la parole.
Ainsi, c'est d'Héloise dont elle voulait lui parler. Jack la comprenait un peu. Hier encore, il n'avait personne et voilà que soudain, une blonde aux yeux bleus venu de nulle part arrivait et lui prenait son frère. Il y a de quoi être surpris et il ne pouvait que la comprendre. Mais il était certain qu'elle finirait par accepter, après tout, Héloise rendait heureux son frère. Jack mit son bras autour du cou de sa soeur et lui raconta alors ce qui s'était produit. La rencontre, ce coup de foudre mutuel, la balade le long du port. Il resta bref tout en faisant comprendre à sa soeur qu'Héloise avait tout chamboulé dans sa vie. "... Et tu verras, elle est vraiment bien. Tu vas l'adorer! On sera tellement heureux tous les trois! " Disait Jack tout content de lui. Il ne remarqua même pas la mine défaite de sa soeur et ses lèvres silencieuses ayant formé la phrase "tous les trois..". A vrai dire, il ne remarquait plus rien, il était dans sa bulle de bonheur.
Déposant un baiser sur la joue de Lydia, il rompit l'étreinte et alla vers sa chambre et ajouta: " Maintenant, tu m'excuseras, je n'ai pas dormi de la nuit, j'ai besoin de me reposer. Réveille moi si tu vois que j'émerge toujours pas! " Disait le jeune homme tout en fermant la porte de son univers. La fatigue s'était manifestée et il ressentait le besoin de dormir. Malgré cela, l'excitation le dominait toujours autant. Il repensait encore et encore à cet instant magique, à ce moment ou leurs lèvres s'étaient frôlés, son parfum. Il en frissonnait rien qu'en se rappelant de ce moment magique. Peu après le frisson ne partait plus car il grelottait de froid, la fièvre s'emparant de lui. Il dormait d'un sommeil délirant, ne sachant plus ou il était et l'heure. Il avait froid mais se débarrassait des couvertures tant son corps était couvert de sueur. Lydia finit par arriver pour le réveiller, ne le voyant venir. C'est en apercevant son frère qu'elle réalisait qu'il venait de tomber malade. En guise de réconfort, elle marmonna:
" Voilà ce qui arrive quand on fricotte avec n'importe qui. "Phrase que Jack n'entendit tant il était souffrant. Il avait du attraper froid dans la nuit ou il était restée avec Héloise. Lydia s'occupa de lui, appliqua des tissus mouillés afin de retomber la fièvre. Elle alla chercher un onguent afin que la fièvre puisse disparaître. Mais elle ne partait pas et le jeune homme savait qu'Heloise l'attendrait ce soir. Pourtant, au moment de se lever, le jeune homme fut pris de telles vertiges qu'il ne pu tenir debout. D'ailleurs, sa sœur le réprimanda vertement en le sommant de se recoucher. Jack aurait tant voulu pouvoir protester mais il était si faible qu'il ne pût que se remettre au lit, malade à l'idée de ne pouvoir prévenir sa belle. Il demanda timidement à sa sœur mais cette dernière refusa prétextant qu'elle devait s'occuper de lui.
Et cela dura trois jours. Trois jours et deux nuits entières ou Jack n'arrivait à se lever de son lit sans être pris de vertiges et de vomissements. Sa sœur veilla sur lui sans se soucier de la peine qu'il ressentait à ne pouvoir voir la femme qu'il aimait. Le jeune homme sentait qu'il regagnait des forces petit à petit, la fièvre le quittait mais les vertiges étaient toujours aussi importants. Toutefois le besoin de voir la danseuse était encore plus vital, elle lui manquait tant. C'est pourquoi, un soir ou Lydia fut couchée, Jack se leva de son lit et discrètement se lava, s'habilla tant bien que mal tant il sentait le monde tournoyer autour de lui. Il prit des vêtements chauds et ainsi paré, il sortit. Heureusement pour lui, le white palace n'était pas loin de son domicile, il s'épargna alors une marche éprouvante. Et pourtant, lorsqu'il arriva devant la porte d'entrée, il était épuisé mais heureux d'arriver à son but. Il sentait l'excitation le gagner à l'idée de voir la jeune femme, son ventre se tordait dans un dénouement heureux. Les cloches sonnèrent vu le nombre de carillon, il était encore tôt : La danse à n'avait pas encore commencé, ce n'était pas l'heure encore. La jeune femme devait sans doute être dans sa loge ou dans le bar. Ou bien, n'était elle pas encore arrivé. Jack ouvrit la porte timidement et balaya la salle d'un simple regard: elle n'y était pas. Le jeune homme sentit ses entrailles se tordre douloureusement. Voilà que l'angoisse l'envahissait et le terrassait: et si elle était partie en ne le voyant pas revenir? Comment ferait-il pour la retrouver? Jack commençait à paniquer et il préféra alors faire le tour du bar et alla à l'arrière, au même endroit ou il l'avait attendu lors de leur rencontre. Au fur et à mesure qu'il avançait, il sentait son cœur battre à tout rompre. Il finit par arriver devant une troupe de femmes qui discutaient entre elles. Mais elle n'était pas là. Au comble du désespoir, Jack s'était alors adressé aux danseuses :
" Excusez moi mais ou est Heloise? "demanda t-il timidement. Les femmes sourirent tandis que l'une s'exprima afin de répondre à Jack : " Chéri, si tu cherches Gueule d'Ange, elle n'est pas encore arrivé mon mignon. " disait-elle en regardant Jack avec intérêt, tandis qu'une autre femme prenait également la parole: " D'ailleurs, elle ne devrait pas tarder, nous allons commencer. " ajouta t-elle en souriant au jeune homme. Ce dernier regarda vers l'entrée de la rue dans l'espoir de la voir. Il priait de toutes ses forces, il se sentait tellement honteux d'avoir pu être malade. Sa mine fatiguée reflétait bien les trois jours de profonde maladie, ses traits étaient tirés et des cernes ornaient son visage. L'anxiété également. Et la fatigue l'envahissait également. Après avoir passé ses journées à dormir, il lui était difficile de rester en pleine forme. Mais qu'importe, Il voulait la voir.
C'était un besoin aussi essentiel que de se nourrir.
Son cœur eut un raté lorsqu'il l'aperçut au loin, arrivant avec hâte. Elle n'avait jamais été aussi belle qu'en ce soir. Elle lui avait tant manqué. Il resta immobile jusqu'à ce qu'elle arrive à quelques mètres de lui. La jeune femme sembla s'apercevoir de la présence de Jack. Leurs regards se croisèrent et Jack lui sourit, la contemplant avec adoration tant son bonheur de la retrouver venait d'être comblé.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Sam 5 Oct - 19:43
En un regard je t’emprisonne.
Le moment de la séparation était proche et la tristesse pouvait se ressentir aussi bien chez Jack que chez Héloïse. Aucun des deux ne voulait se quitter et pourtant il le fallait. Si le beau blondinet tenait à sa tête, il lui faudrait mieux qu’elle rejoigne très vite sa sœur dans la demeure familiale, quant à Héloïse, si elle ne voulait pas perdre son travail, elle devrait très bientôt se hâter. Elle aurait souhaité prolonger ce moment le plus longtemps possible et elle était à deux doigts d’accepter que Jack la raccompagne mais la raison reprit le dessus. Il devait aller voir Lydia. Il ne serait pas correct de la faire attendre. Puis si elle ne le quittait pas maintenant, elle ne le quitterait jamais. Aussi se décida-t-elle finalement avec la douce promesse qu’elle reverrait Jack ce soir. Elle attendait déjà que la journée se finisse pour pouvoir être à nouveau à ses côtés, pour respirer à nouveau son odeur, pour revoir ses yeux, son sourire, pour entendre son voix, sentir ses bras autour d’elle. Elle en frissonnait rien que d’y songer. Comme la journée risquait d’être longue sans lui à ses côtés ! Pourtant, elle savait qu’elle allait tout de même l’aborder avec le sourire car au fond de son cœur, elle avait la certitude d’être aimée en retour. Désormais qu’elle se retrouvait seule dans les rues de Southampton, un étrange sentiment l’habitait, celui de devenir quelqu’un d’autre. La Héloïse froide et rongée par la haine venait réellement de s’étreindre ce soir comme si Jack lui avait jeté un sort. Il avait fait émerger une autre part d’elle-même, une part qu’elle pensait être étreinte à jamais. C’était la petite fille innocente qu’elle était lorsqu’elle vivait auprès de sa mère qui venait tout juste de renaître de ses cendres. Son sourire était pure, son cœur léger n’était plus entaché par la colère, ses pensées n’étaient plus habitées par la vengeance. Elle avait cette sensation bienfaitrice de se retrouver avec la personne qu’elle devait être et cela lui faisait bien fou.
« Héloïse ! Que le ciel soit loué ! Tu es enfin là ! » s’exclama le vieux commerçant en sortant de sa boutique. Il s’approcha de la jeune femme et la prit par les épaules, l’inspectant de haut en bas à travers ses lunettes. « Il ne t’est rien arrivé au moins ? Hier quand je ne t’ai pas vu revenir de ton travail de nuit au cabaret, je me suis inquiété ! » « Je suis vraiment désolée, j’aurai dû vous prévenir. » se navra Héloïse. « Mais ne vous inquiétez pas monsieur, je vais bien. » « Mais où étais-tu toute cette nuit ?! » « Je discutais avec les étoiles. » fit la blonde avec un sourire au coin. « Ooooh ! Je reconnaitrai ce regard entre tous ! Tu es amoureuse ma petite Héloïse ! » rit le marchand. « Allons ne restons pas là. Rentrons, il faut préparer la boutique avant que les clients n’arrivent. Tu as mangé au moins ? » « Je n’ai pas très faim. Je préfère me mettre au travail. » « Bien alors je te laisse préparer les boutiques. »
Héloïse opina et rentra dans le magasin. Elle se mit tout de suite à l’ouvrage, ne ressentant pas la faim ou la fatigue. Son cœur était bien trop comblé pour qu’elle ne ressente le moindre besoin naturel. Son âme était d’elle-même abreuvée par l’amour qu’elle portait à Jack. Hormis ce sentiment, rien ne l’importait. Aujourd’hui plus que jamais, elle mit tout son cœur et sa gaieté au travail. Elle prépara la boutique avec soin, avant qu’elle ne soit finalement ouverte et que les premiers clients ne viennent. Là elle les accueillit avec entrain et joie, irradiant de bonheur autour d’elle, sous l’œil bienveillant du vieil homme. Ce dernier avait toujours été bon avec elle. Lorsqu’Héloïse était arrivé à Southampton, elle avait été contrainte de faire la manche, de voler, telle une mendiante. Les débuts avaient été particulièrement difficiles quand elle avait atterri dans cette ville. Elle serait certainement morte de faim, ou de froid si le vieil homme ne l’avait pas croisée au jour. Emplie de compassion envers la jeune fille, il lui était venu en aide. Il lui avait offert à manger et un logement, lui cédant une chambre qui se trouvait à l’étage de la boutique où le commerçant vivait. Elle appartenait autrefois à un de ses fils, mais ils étaient tous partis depuis bien longtemps et il vivait seul. Il l’avait donc accueillie chez lui et la traitait comme si elle était sa fille. Il lui avait même proposé de travailler au magasin avec lui, ce qu’elle avait immédiatement accepté. De cette manière, elle n’avait pas le sentiment de profiter de l’hospitalité du vieillard mais au contraire de la mériter. En définitive, la journée se déroula plus vite qu’elle n’avait pu le prévoir et sitôt la nuit tombée et la boutique fermée et rangée, Héloïse s’envola vers son second travail. Cette fois-ci cependant, elle n’oublia pas de spécifier au commerçant qu’il ne devrait pas s’inquiéter si elle ne revenait pas. Toutefois, elle ne doutait pas que ce soir, elle ne ferait pas nuit blanche, n’ayant pu se reposer au cours de la journée. Heureusement, le vieil homme l’avait tout de même obligée à manger avant qu’elle ne parte de la boutique. Ce fut presque en courant qu’elle s’engagea dans les rues Southampton, le cœur exalté et prêt à éclater à la seule perspective de revoir le jeune homme. Elle arriva finalement au cabaret et elle le chercha des yeux dehors mais elle ne le trouva pas. Pourtant, elle ne perdit pas courage. Certainement devait-il l’attendre dedans. Elle rentra par les coulisses et s’empressa de se préparer pour la scène. Elle se fit la plus belle possible et regagna rapidement la salle.
« Eh bien alors Gueule d’Ange ? Depuis quand tu es en avance au travail ? » rit l’une des danseuses en la voyant arriver des loges. « Ce n’est pas ton genre ça. » « Il faut savoir se renouveler. » lui répondit Héloïse avec un clin d’œil, ce qui eut pour effet de créer l’hilarité de son comparse. « Tu n’aurais pu vu le jeune homme d’hier ? » se renseigna ensuite la blonde tandis que son regard englobait la salle. « Qui ça ? Le beau blond avec qui tu étais ? » « Oui. » « Non, jl’ai pas encore vu. Pourquoi ? Tu l’attends ? »
La jeune femme acquiesça, l’esprit occupé par cette absence qui l’inquiétait. Mais Jack lui avait promis d’être là ce soir et elle y croyait. Pourquoi lui aurait-il menti de toute manière ? Il devait tout simplement avoir un peu de retard. Une telle chose pouvait arriver. Elle décida donc de se calmer et d’attendre qu’il arrive, d’autant que le gérant du cabaret venait de leur annoncer qu’il était temps de monter sur scène. La blonde s’exécuta mais durant tout le spectacle, elle ne cessa de guetter la porte et à chaque fois qu’elle s’ouvrait, elle espérait que ce soit Jack. Malheureusement, ce n’était jamais le cas et à mesure que les heures s’écoulaient, la douleur n’en était que plus grande. Jusqu’à ce que finalement, la fin de son service vint. Ce fut meurtrie qu’elle quitta son lieu de travail. Et durant tout le trajet du retour, elle ne cessa de se torturer l’esprit. Avait-il feint de l’aimer ? N’est-il donc pas intéressé ? Etait-ce sa sœur qui l’avait fait revenir sur sa décision ? Ou pire encore, aurait-il pu lui arriver malheur ? Elle décida d’en avoir le cœur net. Si bien que lorsque le lendemain arriva, elle profita de sa pause pour aller dans le quartier où vivait Jack. Elle espérait bien obtenir une explication sur son absence de la veille. Elle se dirigeait d’un pas ferme vers la maison des Cooper quand soudain, elle croisa une tête brune qu’elle reconnut immédiatement.
« Lydia ? »
L’interpellée se retourna, surprise d’entendre son prénom. Et lorsqu’elle réalisa qui venait de lui parler, son regard s’assombrit.
« Tiens Héloïse ? Qu’est-ce que tu fous ici ? » lui demanda-t-elle sur un ton agressif. « Je venais voir Jack… il n’est pas venu hier et je voulais m’assurer si tout allait bien… » « Bien entendu que tout va bien. Nous avons passé la soirée ensemble hier, mais je m’étonne, il ne m’a jamais parlé de te revoir. Tu as certainement dû faire erreur. » lui répondit la brune avec dédain. « Maintenant j’suis pressée et j’ai pas de temps à perdre. »
Et sur ses derniers mots, elle tourna les talons, laissant Héloïse complètement pétrifiée. Jack se serait-il servi d’elle ? A quel jeu jouait-il ? Oh et puis tant pis ! Partagée entre la rage et la douleur, elle quitta le quartier et retourna à la boutique. Quelle idiote ! Dire qu’elle avait osé penser ne serait-ce qu’un seul instant qu’il aurait pu être différent des autres hommes. Ah ce qu’elle se maudissait pour avoir fait preuve d’autant de naïveté ! Elle se laisserait plus prendre une seconde fois. Elle se le jurait. Les hommes ne méritaient pas qu’on s’intéresse à eux ! Un autre jour s’écoula sans Jack et une autre, mais cette fois-ci, Héloïse n’en avait plus que faire. Du moins c’était ce qu’elle voulait se laisser croire. Car sous sa carapace glacée, elle était tout bonnement blessée et malheureuse. Mais elle avait sa fierté et son orgueil. Elle ne voulait rien laisser transparaître pour un minable dans son genre. Elle était bien résolue à l’oublier.
« Allons Héloïse dépêche-toi ou tu vas être en retard ! » la prévint le vieil homme en tapotant sa montre à gousset.
La blonde releva le nez des livres de comptes où elle retranscrivait les dépenses de la journée, sortant de ses pensées. Elle eut une exclamation en voyant l’heure qu’il était. Elle risquait de se faire sévèrement rabrouer si elle traînait encore. Elle sortit donc en trombe de la boutique et s’engagea au pas de course vers le cabaret. Et tandis qu’elle marchait, elle essayait de prendre du temps en s’occupant déjà de sa coiffure, de sorte qu’en arrivant elle n’ait pu qu’à s’occuper de son costume et de son maquillage. Elle arriva finalement à l’entrée de service. Elle allait s’engouffrer par la porte, quand au dernier moment elle suspendit son geste. A quelques mètres d’elle se tenait Jack, tout souriant. Elle l’observa un moment, incapable de bouger ou de prononcer le moindre mot. Ce fut alors que la rage monta en elle. De quel droit revenait-il la narguer jusqu’ici ? Les paroles de Lydia résonnèrent à nouveau dans son esprit. Brisant le peu de distance qu’il y avait entre eux, elle accueillit le jeune homme par une gifle avant de s’écrier contre lui, furieuse :
« T’as du culot de venir te pavaner devant moi après tout ce temps ! Tu m’as menti ! »
Mais ce ne fut que lorsqu’elle fut proche de lui qu’elle remarqua la fatigue qui alourdissait ses traits, les cernes qui se dessinaient sous ses yeux, son teint crayeux, maladif. Il semblait même faire un effort manifeste pour rester éveillé. Héloïse plaqua aussitôt sa main contre sa bouche et ses yeux s’écarquillèrent. Aurait-elle eu tort ? Qu’avait-il ?
« Mon dieu Jack, qu’est-ce que tu as ?! » s’enquit-elle en caressant la joue du jeune homme. « Tu es souffrant ?! »
Dernière édition par Héloïse V. De Neuveille le Jeu 10 Oct - 23:53, édité 1 fois
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Dim 6 Oct - 18:01
Des frissons enveloppaient le corps de Jack, il était toutefois incapable de faire le distinguo entre les frissons de plaisir par le fait de revoir la jeune femme et ceux provoqués par cette maladie. Sa crève allait passer avec le temps, cela ne faisait aucun doute. Mais en l'instant, il sentait la fièvre l'envahir encore plus provoquant une sensation de froid atroce. Les vertiges l'obligeaient à se retenir au mur afin de ne pas flancher. Il ne voulait paraître faible aux yeux d'Heloise. Il lui fallait donc d'être fort. Ce ne fut sans compter la réaction d'Heloise qui était tout sauf ce que le jeune homme avait pu s'imaginer. Car elle le gifla violemment complètement hors d'elle. Il est vrai qu'il n'avait donné signe de vie durant trois jours, trois longs jours qui avaient été une éternité pour Jack. Lydia ne l'avait pas aidé, il avait été seul, pourtant, Il avait tenté de répondre à sa promesse de ne jamais l'abandonner mais il avait failli par cette foutue crève qui l'avait submergé. La claque eut le don de l'énerver car après tout, elle ne lui avait laissé le temps de se justifier. C'est pourquoi il s'écria, furieux, le souffle lui manquant par moment : " Mais attends avant de me frapper! " disait-il avant de s'interrompre pris d'une quinte de toux. Une fois cette dernière passée, il ajouta: " Laisse moi au moins t'expliquer!!! Il n'eut pas besoin d'en dire plus car Heloise sembla, tout de suite, remarquer son état maladif, ses yeux cernés, son visage cireux. Le blondinet n'avait pas vraiment bonne mine et cela alerta la danseuse. Elle posa sa main sur le visage du joueur de poker et inquiète, elle lui demanda s'il était souffrant. La peau de Jack était brûlante de fièvre. La paume de la blondinette allait être réchauffée en peu de temps si elle la laissait sur sa joue. Le contact avec la main de la danseuse fit redescendre sa colère aussi vite qu'elle était venue.
" Oui..." répondit il en fermant les yeux quelques secondes avant de les ouvrir, pour parler à nouveau d'une voix faible : " J'ai été souffrant pendant ces trois derniers jours... " Jack s'interrompit d'une voix faible, avant de prendre une inspiration et de continuer: " J'ai été immobilisé dans mon lit... Incapable de me relever... Jusqu'à ce soir... "
Jack sentait qu'il fléchissait et il se détourna d'Heloise et de sa main pour s'appuyer contre le mur, dos aux briques rouges qui composaient l'immeuble. Il sentait la sueur coulait dans son dos, son haut était trempé par la fièvre. Mais, il avait si froid en même temps qu'il se surprit à claquer des dents. Il regarda Heloise, lui sourit et ajouta : " Mais je t'avais fait la promesse de venir... Alors je suis venu... Avec un peu de retard... " Termina t-il par un petit rire et fermant les yeux à nouveau.
Soudain, il entendit une voix s'adresser à leur attention. Le ton mauvais refit ouvrir les yeux au joueur de poker. C'était Pierre le gérant du White Palace, il fixait Heloise et la héla: " Hey, Blondie, si tu ne viens pas, dis adieu à ta place! Le spectacle va bientôt commencer! " Et sur ces paroles, il rentra aussi vite qu'il était sorti. Il semblait même pas avoir remarqué Jack adossé contre le mur sinon il ne se serait permis de lui parler ainsi devant un fidèle client. Le blondinet était stupéfait de l'entendre s'adresser ainsi à la danseuse. Certainement que s'il avait été dans une meilleure forme, il ne se serait pas gêné de lui rappeler le sens du mot "politesse". Le patron du bar savait que ses employées venaient plus par nécessité que par plaisir, aussi la bonne traitance de son personnel ne faisait pas partie de ses attributs.
" Mais quel connard... " Ne pût-il s'empêcher de dire en regardant vers la porte des vestiaires ou il était apparu. Jack fulminait à l'idée qu'il ait pu s'adresser de la sorte à Heloise. C'était un tel manque de respect surtout devant un tel manque de respect. Il ne fallait plus qu'elle mette les pieds la bas. C'était là une bonne leçon pour cet homme bien stupide. Jack tourna son visage vers la blondinette et la regarda droit dans les yeux. Il était toujours adossé contre le mur en proie à des vertiges de plus en plus intenses. Il savait que sortir de son lit dans son état n'allait pas favoriser sa guérison, mais le besoin de la voir avait dépassé tout entendement à la raison. Désormais, il ne voulait repartir d'où il était venu, Jack voulait qu'Heloise vienne avec lui et prenne la place que le jeune homme lui offrait dans sa vie, dans son cœur. Il voulait faire d'elle la femme la plus heureuse du monde. Et cela commençait dès maintenant. Jack était aussi inquiet à l'idée qu'elle puisse refuser. Après tout, elle pouvait très bien ne jamais lui pardonner cette absence de nouvelle. La gilde retentissante en était encore une preuve formelle. Sa seule preuve qui pouvait la faire changer d'avis était son honnêteté. C'est ainsi que le cœur battant la chamade, Jack lui murmura:
" Reste... " disait-il sentant l'atmosphère se charger de cette électricité statique l'ayant enivré dès les instants ou il avait rencontré son âme sœur. Il ne voulait désormais plus la quitter, la douleur était bien trop grande quand elle était loin de lui. C'est pourquoi, il insista afin qu'elle comprenne que cette fois ci, Jack ne l'abandonnerait plus jamais.
" Reste avec moi... "
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Mar 22 Oct - 0:09
En un regard je t’emprisonne.
Héloïse était totalement furieuse. Après ce que lui avait appris Lydia quelques jours plus tôt, il était clair que Jack s’était joué d’elle et qu’il n’avait jamais eu l’intention de la revoir. La jeune fille s’était sentie tellement trahie et blessée qu’elle n’avait su gérer sa douleur en le voyant, lui et son sourire. Comment osait-il venir la narguer ainsi ? Il ne pensait pas en avoir déjà fait suffisamment ? D’ordinaire, la blonde n’était pas impulsive. Contrairement à son amie Ann-Elizabeth qui s’enflammait presque aussitôt, l’ancienne Comtesse était beaucoup plus froide et calculatrice. Elle ne cédait jamais à la colère qui l’animait, préférant se venger avec méthode et machiavélisme. Mais cette fois-ci, les choses étaient bien différentes et pour la première fois, elle n’avait pu retenir sa colère et notamment sa main, qui avait majestueuse fini sa course sur la joue du jeune homme. Ce dernier s’était aussitôt exclamé, voire insurgé de cette violence mais la blonde s’était déjà rendue compte du mal. En s’approchant un peu plus, elle vit son teint crayeux, la fièvre qui prenait possession de lui, sa faiblesse et sa mine maladive. Son estomac s’était aussitôt tordu d’inquiétude. Elle avait alors apposé sa main contre sa joue, agissant avec plus de tendresse pour effacer l’erreur de sa gifle. Mais sa peau était brûlante de fièvre. Jack lui expliqua qu’il était malade depuis plusieurs jours et qu’il n’avait pu se relever jusqu’à ce soir. Ainsi donc c’était la réelle explication, et au vue de sa mine, elle ne se serait pas risquée à remettre sa parole en doute. Et pourtant, Lydia n’avait absolument pas évoqué sa maladie. Elle était perdue entre ces deux versions.
« Je ne comprends pas… pourtant Lydia m’avait dit… »
Mais Héloïse n’acheva pas sa phrase, finissant son raisonnement dans son esprit. Si elle était déstabilisée quelques secondes plus tôt, elle réalisait dorénavant ce qu’il se passait. Lydia ne l’aimait pas et malgré toutes les belles paroles de Jack, il était clair qu’il se faisait des illusions. La sœur du jeune homme ne l’accepterait très certainement jamais et pour preuve, elle lui avait menti afin qu’elle ne cherche plus à revoir son frère, et même, que cela crée la discorde en eux. La blonde venait de se trouver une ennemie et elle risquait d’être redoutable. « La peste ! » ragea-t-elle intérieurement.
« Bon peu importe. » fit-elle en balayant le sujet rapidement afin que Jack ne puisse répliquer.
Elle ne désirait pas donner la satisfaction à Lydia de la voir se plaindre auprès du jeune homme. Mais sa colère s’envola bien vite en observant la faiblesse manifeste de Jack. Il dut s’appuyer. La fièvre et les vertiges le faisaient vaciller et la blonde s’empressa d’aller le soutenir. Proche, elle entendit le claquement de dents de Jack. Il finit par la regarder et il sourit malgré la maladie. La jeune femme lui rendit un sourire bien pâle, inquiète de sa santé déclinante.
« Mais je t'avais fait la promesse de venir... Alors je suis venu... Avec un peu de retard... »
Elle vit le sourire du jeune homme s’évanouir dans un vertige. Il ferma les yeux et durant un court instant, elle eut peur de le perdre. Elle ne pouvait le laisser dans cet état, tant il était souffrant.
« Gros nigaud. » souffla-t-elle en le houspillant avec tendresse.
Héloïse voulut poursuivre mais la voix de son patron s’éleva bientôt, lui intimant l’ordre de regagner son travail au plus vite. Elle n’eut pas la possibilité de répliquer car il s’engouffra immédiatement dans le cabaret. Elle savait que sa menace n’était pas des paroles en l’air, toutefois, elle ne pouvait laisser Jack dans cet état. Elle se devait de prendre soin de lui. Bientôt, elle entendit le jeune homme fulminer contre son employeur et elle se détourna vers lui.
« Allons calme-toi… » lui murmura-t-elle doucement en posant sa main sur sa poitrine brûlante. « Tu vois bien que tu es trop faible. »
Une fois encore, elle s’approcha pour le soutenir. Elle ne souhaitait pas qu’il perde connaissance devant elle car dans ce cas-là, elle ne pourrait lui apporter grand secours. Et elle s’angoissait en voyant les vertiges l’assaillirent avec plus de force, toujours plus nombreux. La paume de sa main lui communiqua soudain les battements affolés du cœur de Jack. Que lui arrivait-il ? C’était bien autre chose que la maladie qui accélérait les pulsations dans sa poitrine. Il murmura qu’elle reste, encore et encore comme une longue litanie. Il le susurrait d’une telle manière qu’elle sentait l’atmosphère se modifier et toute l’intensité de ce moment qui se révélait peu à peu.
« Jack... » murmura-t-elle.
Elle s’accrochait à ses prunelles alourdies de fatigue, à ses lèvres et sa voix rendue rauque. Il répéta une dernière fois qu’elle reste et elle caressa tendrement sa joue. Finalement, elle passa le bras de Jack autour d’elle, de manière à la soutenir en même temps qu’ils se déplaçaient.
« Je t’emmène avec moi. J’habite à côté et tu es bien trop malade pour rentrer chez toi dans cet état. » lui dit-elle. « Je vais prendre soin de toi maintenant. »
Héloïse commença à le guider, rassemblant toutes ses forces pour parvenir à soutenir son poids. Ils marchèrent un bon quart d’heure avant de finalement arriver à la boutique où elle logeait à l’étage. La clochette tinta lorsqu’elle pénétra dans l’échoppe et le vieil homme apparut bientôt.
« Héloïse… qu’est-ce que… » s’étonna le commerçant. « Ce n’est rien. Aidez-moi à la monter à l’étage, il est malade. »
L’homme s’empressa de suppléer la jeune fille dans sa besogne, et ensembles, ils firent monter Jack jusque dans la chambre d’Héloïse. Ils l’allongèrent sur le lit et la blonde se tourna vers le vieil homme.
« Ne vous inquiétez pas. Je m’en occupe. » le rassura-t-elle.
Il hocha la tête et lui accorda un sourire avant de s’éclipser. Dès qu’il fut sorti, elle s’empressa d’apporter le baquet d’eau sur sa table de chevet et elle s’agenouilla au pied du lit. Observant la sueur qui avait totalement imbibé sa chemise, elle décida de lui retirer. Elle s’employa donc à en défaire les boutons un à un, avant de lui enlever, non sans rougir. Elle la posa sur le rebord du lit avant de plonger une serviette dans l’eau et de la passer sur son corps brûlant afin de la rafraîchir et de le débarrasser de sa sueur avec des gestes doux et délicats. Elle se mit même à fredonner, se remémorant soudain une comptine que sa mère lui chantait autrefois quand elle était malade. Ensuite, elle rabattit un drap sur son corps, de manière à ce qu’il n’attrape pas plus froid. Elle humidifia ensuite son visage, les yeux de Jack étant clos. Elle entendait sa respiration sifflante.
« Jack ? » murmura-t-elle après avoir déposé un baiser sur son froid toujours brûlant de fièvre. « Est-ce que tu te sens mieux ? »
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Ven 25 Oct - 23:23
Jack s'était fait une telle joie de la revoir qu'il fut bien déçu de voir que la réalité était toute autre. Pourtant, il s'était tellement imaginé de possible scénario que cette gifle l'avait sans doute ramené sur la terre ferme. Il avait rêvé de voir Heloise courir vers lui, lui sauter dans les bras. Son cœur s'était emballé en l'imaginant sourire, en entendant son rire cristallin. Jack tirait ce côté un peu rêveur de sa mère qui était une grande romantique, avec une imagination débordante. Les histoires entendues, enfant, s'en ressentaient même dans son histoire naissante avec la jeune femme aux yeux bleus. Le jeune homme croyait tellement lui faire plaisir en venant. Peut être même qu'elle l'aurait dorloté en se rendant compte qu'il était venu malgré le fait qu'il aurait mieux de rester au lit et de prendre un bon bain chaud. Non, au lieu de cela, une furie l'avait accueilli par une gifle retentissante sans même chercher à comprendre l'absence de réponse durant ces trois jours. Le jeune homme avait protesté mais la jeune femme avait découvert, trop tardivement, après son geste, l'état maladif du joueur de poker. Autant surprise que lui, elle évoqua le prénom de sa sœur, Lydia, mais balaya d'une autre phrase ce qu'elle venait de dire. Jack n'y tint compte, tout ce qui comptait c'est que la danseuse sache les raisons de son silence. Ce n'était pas faute d'avoir voulu venir, de tenir la promesse faite lorsqu'ils étaient sur ce banc. Le fait de le lui rappeler sembla calmer la tornade blonde qui lui fit un sourire tendre. Elle le charria gentiment avec de la tendresse et il sentit alors son cœur devenir plus léger. Jusqu'à temps que le patron du bar se manifesta et se permit beaucoup de familiarité avec sa compagne. Face à sa faiblesse, il ne pût que l'insulter verbalement mais Pierre était déjà rentré et puis Heloise posa sa main sur son torse en lui rappelant qu'il n'était pas en état de se battre ou de faire quoi que ce soit de mauvais. Mais Jack ne comptait pas invectiver le directeur du bar car il avait bien d'autres idées en tête: il ne voulait qu'elle s'en aille, la quitter lui déchirait le cœur. Et puis, d'un naturel jaloux, il était pour lui hors de question que la jeune femme puisse continuer à danser dans ce bar mal famé ou le moindre crétin la reluquerait comme un objet de convoitise. Il avait suffisamment souffert de voir sa propre sœur se prostituer qu'il ne souhaitait pas renouveler l'expérience. Bien au contraire, Jack voulait lui offrir un avenir meilleur, un foyer, et puis, surtout, il lui donnait son amour. Il la regarda dans les yeux avec toute la tendresse du monde entier, l'inquiétude d'un refus y était apparent. Il sentait ce besoin, ce désir qu'elle accepte sa requête. Il n'osait plus rien dire, de toute manière, aucune parole n'aurait pu en sortir. Tout ce qu'il pouvait faire, était de la contempler comme si elle était un diamant très rare qu'il n'osait toucher, de peur de l'abîmer. Finalement, au bout de quelques secondes, qui semblèrent être une éternité, elle murmura son prénom et caressa sa joue. Il ne pût que lui saisir cette main posée sur sa beau brûlante. Il la tint ainsi sans jamais décrocher son regard, sentant qu'il glissait du mur légèrement comme si les vertiges ne le maintenaient plus debout. Mais il s'en moquait, au contraire, il lui souriait: il en était certain, elle resterait avec lui, elle ne partirait pas. Et comme si la jeune femme lisait dans ses pensées, elle prit sa main posée sur la sienne et la passa autour de son cou. De sa douce voix, Heloise commença à l'aider à avancer en lui confirmant l'emmener chez elle, habitation située près du lieu ou ils étaient,
L'avancée fut difficile car Jack marchait lentement. Parfois, il devait s'arrêter car il était essoufflé. On aurait dit un vieillard tant il était faible. Et puis, il se sentait honteux qu'une femme puisse l'aider à marcher, certes c'était Heloise et il en était heureux, mais il avait besoin que quelqu'un l'aide à avancer! Il se surprit à grommeler : " Foutue maladie! ". Mais il ne se défit de l'étreinte de la jeune femme qui semblait y mettre toutes ses forces pour continuer à avancer. Au bout d'un temps qui sembla être une éternité pour le jeune homme, ils arrivèrent devant une petite boutique. Jack était épuisé et à bout de forces. Les derniers pas avaient été un calvaire et il ne rêvait que de s'assoeir ou de s'allonger, le monde tournait autour de lui. Il sentait qu'il avait envie de vomir mais il se retint, il n'osait même pas dire quoi que ce soit. Il était vraiment inquiet de commettre un faux pas aux yeux de sa belle. Et puis, alors qu'ils étaient entrés dans le magasin, une voix chevrotante se fit entendre tandis qu'un vieil homme arriva visiblement inquiet de voir la jeune femme arriver à Jack. Ce dernier lui fit un signe de tête pour le saluer: il n'osait même pas ouvrir la bouche tant ses nausées étaient importantes. Ce fut vaguement qu'il entendit Heloise demander son aide pour l'amener dans sa chambre. Le blondinet aurait voulu protester, gêné de profiter de la gentillesse de ce Monsieur, mais il sentait qu'il défaillait. Il se laissait guider à l'étage ou, il fut allongé sur le lit. Le matelas moelleux lui fit grand bien et le fait de n'être plus debout avait atténué ses nausées. Il crut entendre Heloise congédier le gérant et puis la porte claqua et puis le silence vint prendre ses marques. Jack ne savait plus s'il rêvait ou non, il entendait des bruits d'objet posé, un liquide qui coule et puis soudain, une main fraîche qui lui déboutonnait sa chemise. Il laissait faire envisageant l'idée folle que cela puisse être Heloise. Et si c'était le vieil homme? Jack n'osait même pas ouvrir les yeux bien que ces paupières demeuraient bien lourdes. Il se surprit à sourire presque imperceptiblement à l'idée que sa douce puisse le déshabiller de la sorte. Heureusement pour lui, la voix féminine s'éleva dans la chambre: elle fredonnait une berceuse. Les paroles n'étaient pas compréhensibles pour Jack mais peu importait, il était heureux de savoir qu'elle était là, qu'elle prenait soin de lui. Une fois la chemisé enlevé, il sentit qu'on lui appliquait un tissu imbibé d'eau fraîche et il apprécia cette fraîcheur.
Elle suffisait à enlever cette sueur qui l'enveloppait. La fièvre lui ravageait complètement la tête et il avait encore chaud. Malgré cela, il regrettait comme s'il avait froid. Jack sentit alors le tissu se posait sur son visage, et il eut la sensation d'un tissu posé sur son torse. Et puis soudain les lèvres fraîches de la jeune femme se posèrent sur son front. Puis, elle lui demanda si ça allait mieux. Jack tenta alors d'ouvrir les yeux, inquiet d'avoir encore ces monstrueux vertiges. Heureusement pour lui, le fait d'être allonger les avaient légèrement atténués. Il la regarda d'un œil vitreux et lui sourit tendrement, Jack lui répondit avec difficulté : " J'ai connu de jours meilleurs... Mais j'ai une bonne infirmière... " disait-il en fermant les yeux et en riant légèrement. Malgré son état maladif, Jack se sentait bien mieux qu'auparavant. La chambre était chauffée, il avait moins froid que dehors. Il ouvrit à nouveau les yeux et regarda la femme qu'il aimait et il lui tendit alors la main.
" Je suis content que tu sois resté avec moi. " disait-il en fermant les yeux, sentant une fatigue immense l'envahir. Et puis, ce fut soudain flou, le jeune homme s'endormit si vite, épuisé par sa marche, par sa maladie. Il ne sut réellement si la jeune femme avait pris sa main ou non. Il ne sut ce qu'elle lui avait répondu ou ce qu'elle avait pu faire, il était bien trop épuisé. La seule chose dont il se rappèlerait le lendemain au réveil, ce serait que ces dernières paroles auront été :
" Je t'aime Heloise... "
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Ven 8 Nov - 23:31
En un regard je t’emprisonne.
Héloïse ne s’était jamais occupée de personne afin autant d’attention. Certes, elle avait toujours veillé sur ses sœurs de cœur : Mary, Ann, Victoria et Marianne. Elle avait toujours répondu présente quand l’une d’elle avait besoin de la Comtesse. Elle essuyait, il n’y a encore pas si longtemps, les larmes qui roulaient sur les joues de ses amies, les étreignait leur petit corps sanglotant quand elles étaient malheureuses. Et puis il y avait cet après-midi chez les Lockwood où la blonde avait jugé nécessaire de rétablir l’honneur de Mary par l’écrasement de la réputation d’un marquis. Elle y était allée très fort, usant d’une froideur calculatrice et d’une cruauté qui lui était autrefois propre, mais les choses étaient ainsi. Elle ne laisserait jamais à personne l’opportunité de faire du mal à ses amies ou de susciter leur frayeur. Mais, elle n’était plus là pour les protéger et c’était ce qui la chagrinait. Cette réalité avait d’ailleurs longtemps fait douter Héloïse. Par ce fait, elle était arrivée à remettre en cause son projet d’assassiner le Comte. Cependant, l’annonce de ses fiançailles avec Peter Southston l’avait forcée à agir. Elle se consolait néanmoins en songeant qu’Ann-Elizabeth serait suffisante pour préserver chacune d’elle. S’il y avait bien une féministe farouche et engagée, c’était elle et elle lui faisait aveuglement confiance. Elle les sentait en sécurité entre les mains de la brune aux caractères de feu. Mais ce soir, ce n’était pas l’une de ses amies dont elle prenait soin, c’était Jack. Et chaque geste lui semblait naturel. Les souvenirs de son enfance guidaient ses mouvements et elle s’était machinalement mise à chanter. Elle n’avait même pas songé que le jeune homme pourrait être étonné qu’elle s’exprime en français. Après tout, ce n’était pas cohérent avec l’histoire qu’elle lui avait énoncé quelques jours plus tôt. Elle comptait cependant sur la fièvre pour l’empêcher de réfléchir à ce détail. Par précaution, elle s’arrêta néanmoins, et fredonna simplement. Malgré ses soins pour le rafraichir un peu, la sueur perlait toujours sur son visage. Son respiration était chaude, son peau brûlante, ses paupières tremblaient à cause de la fièvre. Elle ne savait s’il s’était endormi ou s’il n’avait la force d’ouvrir les yeux. Elle se risqua donc à déposer un baiser sur son front, comme un baiser de guérison avant de s’enquérir de son état. Le rideau de ses cils blonds dévoilèrent bientôt ses iris d’azur dans lesquels elle plongea, s’y noyant presque. La fatigue les alourdissait, rendait ses pupilles miroitantes et pourtant si pâles. Elle lui répondit par un tendre sourire lorsqu’il trouva la force de s’exprimer. Mais cet effort lui fit refermer les yeux quand son corps fut agité d’un léger rire. Héloïse replongea le tissu dans l’eau fraîche et le passa sur le visage, le cou et le torse du souffrant. Sa voix rendue rauque par la maladie se fit une nouvelle fois entendre, lui communiquant son plaisir d’être à ses côtés. La blonde eut un sourire au coin.
« Allons, j’allais pas te laisser seul dans cet état gros bêta ! » le sermonna-t-elle avec tendresse.
Mais Jack semblait déjà s’abimer dans un sommeil fiévreux, écrasé par la fatigue. Elle le croyait endormi quand il souffla soudain qu’il l’aimait et là, elle le sentit parti pour le monde des songes. Sa main se posa sur celle du jeune homme et l’étreignit avec amour.
« Moi aussi. » chuchota-t-elle doucement, sachant pertinemment qu’elle ne serait pas entendue.
Elle continua de passer le tissu humide sur sa peau fiévreuse avec la douceur d’une mère. Elle était heureuse de prendre soin de lui, espérant que ses attentions porteraient leurs fruits au petit matin. Elle finit par s’arrêter et déposa l’étoffe sur son front. Puis elle se releva et vint s’allonger aux côtés du jeune homme. Elle l’observa quelques instants, caressant du bout du doigt son visage, la commissure de ses lèvres, ses joues rougies avant de se laisser elle-même assaillir par le sommeil, bercée par la respiration chaude et régulière du joueur de poker. Au lendemain, Héloïse ouvrit les yeux très tôt et son premier geste fut de vérifier la température de Jack. La fièvre était toujours présente, mais nettement moins virulente. Elle se leva et s’empressa de se préparer, s’appliquant à ne pas réveiller le jeune homme. Il avait besoin de dormir et elle ne voulait pas troubler ses rêves. Puis elle s’envola rapidement de sa chambre et quitta la boutique. Elle s’enfonça dans Southampton, jusqu’à ce qu’elle gagne un magasin à la devanture atypique. Elle rentra chez le pharmacien et prit tous les onguents et autres médecines qui pourraient aider à la guérison de Jack. Ensuite, elle partit a marché et acheta des fruits et des légumes avant de s’empresser de retourner à son humble habitation au-dessus de la boutique du vieil homme. Lorsqu’elle arriva, il était en train d’ouvrir le magasin. La jeune fille s’arrêta devant lui et le salua.
« Est-ce que je peux prendre ma journée ? » demanda-t-elle. « J’aimerai m’occuper de lui. »
Le vieil homme sourit avant de donner son accord et elle s’élança vers la cuisine. Avec les légumes achetés, elle prépara une soupe pour Jack. Elle lui fit une assiette et remonta dans sa chambre, avec les médicaments sur le plateau. Elle ouvrit silencieusement la porte et feutra ses pas afin de faire grincer le moins possible le parquet. Elle déposa le plateau juste à côté du lit où Jack dormait à point fermé. Elle n’osa toujours pas troubler son sommeil et elle s’allongea à ses côtés, glissant sa main dans ses cheveux blonds en attendant son réveil.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Jeu 21 Nov - 22:22
Jack s'était endormi dans un sommeil profond: il était littéralement épuisé. Sa marche, sa grippe, ce froid tout était réuni pour qu'il soit complètement terrassé. Heureusement pour lui, Héloise ne l'avait pas abandonné et il savait qu'il pouvait compter sur elle. Elle s'occupait de lui avec une douceur et une patience sans limite. De par ses bons soins, le joueur de poker s'était vite embarqué dans un monde merveilleux de songes dont il ne se souviendrait au petit matin. Il voyait la jeune femme aller et venir, hantant ses pensées. Elle était si belle dans son rêve: cela se passait sur ce banc ou ils s'étaient avoués leur amour. Dans le songe, il faisait jour et il y brillait un soleil magnifique, il faisait bon et chaud. Et Héloise était là lui souriant, cette même tendresse rayonnant dans son regard. Elle caressait ses cheveux, son visage, ses lèvres, la jeune femme était blottie dans les bras du jeune homme. Elle lui murmura d'une voix chaude : " Moi aussi. " Le jeune homme s'était mis à rire et lui répondit: " Mais toi aussi quoi? " Pour toute réponse, il n'eut qu'un silence malicieux de la jeune femme. Que voulait-elle dire? Et c'était quoi ce sourire empreint de mystère? Jack était un impatient, il avait horreur des surprises: le geste de surprendre le touchait mais pour ce qui était d'attendre, c'était tout à fait autre chose. " Si tu ne me révèles rien je serais obligée de deviner! " ajoutait-il regardant la jeune danseuse avec un sourire taquin. Ce moment était parfait, il fallait qu'il ne cesse jamais. Le jeune homme n'avait pas conscience de rêver, c'était tout simplement la réalité pour lui. Et pourtant, rien n'était comparable à ce qu'il s'imaginait dans ses songes. Il prit un air faussement songeur : " Toi aussi.... Mmmh.. Tu as faim? " Mais la jeune femme secoua la tête. " Ah d'accord, tu as décidé de ne plus rien dire! " disait-il riant de plus belle. " Soit. Cela ne m'arrêtera pas dans ma détermination. " Il reprit son air faussement sérieux et ajouta : " Toi aussi... Tu trouves que je suis beau? " Nouveau hochement de tête de droite à gauche! " Comment ça non? " lui avait-il dit, la menaçant du doigt d'un air terrifiant, puis reprenant son sérieux, il ajouta en pouffant de rire: " Toi aussi... Tu m'aimes? " Elle hocha la tête approuvant ce qu'il venait de dire lui souriant avec tant d'amour et de tendresse qu'il ne sut répondre. Jack se pencha tout simplement alors pour l'embrasser, effleurant ses lèvres si douces. Il ne se lassait jamais de l'avoir dans ses bras, de pouvoir goûter à son odeur, à ce parfum de femme. Le baiser dura quelques instants qui lui semblèrent une éternité jusqu'à temps qu'il entendit une voix familière hurler à ses oreilles:
" Elle n'est pas pour toi, Jack! Tu n'as rien à faire avec une fille de son genre. Elle n'est pas de notre monde!!! " Jack virevolta pour toiser sa sœur, Lydia, qui fulminait. Mais alors qu'il allait lui envoyer une réplique cinglante, tout devint noir autour de lui, Lydia et Héloise disparurent pour ne laisser qu'une noirceur profonde. Il n'eut le temps que d'apercevoir une petit main lâchant une corde.... Et Jack ouvrit les yeux. Il essayait de se rappeler son rêve mais en dehors de Lydia qui était énervée, il ne se rappelait de rien, d'ailleurs, pourquoi sa sœur était-elle énervée? Que disait-elle? Enfin, ce n'était qu'un rêve et préféra regarder ou il se trouvait. La pièce ou il se trouvait était plongée dans une obscurité totale. Il y faisait chaud et il ne grelottait plus bien qu'il se sentait encore nauséeux et fiévreux. Ses yeux s'habituèrent à l'obscurité. Ne préférant se lever pour éviter de nouveaux vertiges, il préféra simplement tourner la tête afin de voir ou il se trouvait. La pièce semblait petite mais chaleureuse: tout était simple un peu comme chez lui. Jack tourna la tête afin de voir l'autre partie de la pièce: il eut la surprise de voir Héloise allongée à ses côtes: ses yeux étaient fermés, sa respiration était paisible : de toute évidence, elle dormait d'un sommeil profond. Les souvenirs se remirent en place et il se rappela qu'après ne pas s'être senti bien, la jeune femme l'avait emmené chez elle. Le reste semblait vague: il se rappelait qu'elle s'était occupé de lui et puis il avait certainement du s'endormir. Un étrange sentiment s'empara de lui tandis qu'il observait la jeune femme : la sécurité, en plus d'être serein, il se sentait chez lui: son foyer c'était ses bras, son toit: son amour. Elle faisait partie de sa famille et chez les Cooper, la famille s'élevait au même rang que Dieu chez les chrétiens. Elle était là, elle était restée. Un imperceptible sourire vint apparaître sur le visage du jeune homme qui referma les yeux se laissant bercer par la respiration d'Heloise. Il s'endormit immédiatement dans un sommeil sans rêve...
Jack dormait à poings fermés quand il sentit une main le caressait avec tendresse. Il ouvrit les yeux et tomba nez à nez avec Héloise, réveillée. Le petit matin nimbait la pièce d'une douce lumière et une bonne odeur de soupe ouvrit les papilles gustatives de Jack qui se sentit soudain affamé. Ce dernier fit un sourire à sa belle: " Bonjour... Tu as bien dormi? " lui disait-il tout en se redressant doucement afin de se tenir assis sur le lit. Il n'avait plus de vertige, la fatigue demeurant toujours. Toutefois, la fièvre semblait avoir disparu: c'était déjà une bonne chose. Il n'était pas encore remis sur pied mais la voie de la guérison était en marche: " Une bonne nuit de sommeil et ça va mieux... " ajoutait-il avec un sourire sincère laissant transparaître sa fatigue, ignorant les grognements bruyants de son estomac. Il ajouta : " Merci d'avoir veillé sur moi. "
Il pensa soudain à un détail qui l'alerta et une lueur d'inquiétude traversèrent ses pupilles azurées: " Il n'a rien dit ton patron que tu m'a fait venir ici? " oui, le jeune homme se souvenait du vieux monsieur venu à leur rencontre lors de leur arrivée dans la boutique. Il avait aidé la jeune femme à soutenir le joueur de poker jusqu'à l'étage. Depuis, il ne savait s'il était toujours là ou non. Jack était heureux de connaître le lieu ou elle habitait mais il ne voulait pas lui causer d'ennuis: c'était la dernière des choses qu'il souhaitait sur terre.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Ven 13 Déc - 0:27
En un regard je t’emprisonne.
Héloïse attendait patiemment que Jack se réveille. Elle se plaisait à observer son visage serein tandis qu’il était endormi, l’apaisement de ses traits, ses lèvres qu’elle aimait à embrasser. Ses doigts caressaient délicatement le cuir chevelu de l’homme afin de calmer ses songes. Il était si beau endormi, surtout que la fièvre ne le torturait plus. Elle était satisfaite que ses soins soient bénéfiques au joueur de poker, mais elle savait qu’il fallait toujours prendre garde. Une rechute était toujours possible. Aussi, elle ne criait pas victoire trop vite. Elle passa de longues minutes ainsi dans la lumière tamisée de la chambre à être la gardienne de son sommeil. Plusieurs fois elle voulut le réveiller pour s’assurer qu’il allait parfaitement bien, mais l’expression de son visage endormi était suffisamment significative. Elle s’astreint donc à la patience. Sa main continuait de caresser les cheveux du jeune homme, laissant son esprit être bercées par ce geste mécanique. Ses pensées la menèrent bientôt à songer à un temps révolu, une époque si lointaine qu’elle semblait être un rêve. Elle se souvenait de cette petite voix tendre qui lui chantait des chansons quand elle était malade, de cette main rassurante qu’elle passait sur son visage fiévreux, de ses doux yeux bleus posés sur elle tandis qu’elle était malade. Cette tendre inquiétude qui était peinte sur les traits de la blonde en cet instant était la même que celle de sa mère un hiver que l’enfant avait été très malade. Héloïse n’avait que quatre ans alors mais elle se souvenait de tout. Lorsque, quelques mois plus tard, sa mère était morte, son esprit avait pris pour tâche de rassembler toutes les bribes de souvenirs qu’elle pourrait avoir de la danseuse du Moulin Rouge et de les garder précieusement dans un coin de sa mémoire, comme un bien inestimable, le seul lien qu’il lui restait avec sa défunte mère. Et quelques années avaient passé et la petite fille s’était retrouvée dans ce grand manoir qu’elle ne connaissait pas, dans ce pays inconnu où les gens ne parlaient pas sa langue et incriminaient une mère innocente. Nombre de fois, elle avait tenté de s’enfuir. Secrètement, elle avait fait ses baquets, les dissimulant sous son lit, ainsi qu’une corde qu’elle s’était faite avec des couvertures qu’elle avait trouvé. Puis la nuit tombée, lorsque tout le monde était endormi, elle s’était enfuie par la fenêtre, courant pieds nus à travers le jardin avec son maigre baluchon et sa chemise de nuit. Elle s’enfonçait dans la nuit d’encre, sûre à chaque fois qu’elle parviendrait à franchir les grilles du manoir, mais elle était toujours rattrapée par le gardien. Jamais elle n’était parvenue à passer outre sa surveillance, comme s’il l’attendait aux grilles à chaque fois. Elle avait bien essayé de contourner, mais il la retrouvait toujours, rien à faire. Et puis un jour, elle avait trouvé une idée. Pourquoi tenter de s’enfuir de nuit alors qu’il était plus vigilant ? Elle avait donc décidé de s’éloigner de jour et une fois qu’elle était en ballade, elle avait contourné la surveillance de sa gouvernante et elle s’était enfuie. Elle n’avait rien emporté avec elle, sa liberté seule lui suffisait. Elle avait erré pendant des jours, cherchant à retrouver son chemin dans l’Angleterre. Elle ne savait pas où elle était, mais elle n’avait pas peur parce que chaque pas l’éloignait du Comte. Et puis il y avait eu cette affreuse tempête dans laquelle elle s’était retrouvée piégée. Forte et déterminée, elle avait tenté d’en réchapper mais une enfant de neuf ans ne pouvait espérer en réchapper. Elle ne se souvenait pas de ce qu’il lui était arrivé. Seulement d’avoir couru jusqu’à l’épuisement, un éclair qui déchire le ciel et puis les ténèbres. Lorsqu’elle s’était réveillée, elle s’était retrouvée dans des draps propres et chauds. Elle avait mis quelques secondes avant de comprendre qu’elle se trouvait dans sa chambre. Ils l’avaient retrouvée, ils l’avaient sauvée. Aujourd’hui encore, elle regrettait encore parfois qu’ils soient parvenus à suivre sa trace. Elle aurait préféré mourir, retrouver sa mère et son père plutôt qu’être entre les mains du Comte. Le désespoir l’avait envahie à cet instant et elle avait pleuré. Des larmes de colère, des larmes d’injustice, des larmes de désarroi. Puis ce fut la dernière fois qu’elle pleura… les dernières larmes qu’elle versa furent quand elle réalisa qu’elle ne pourrait échapper au Comte autrement qu’en le tuant. Sa résolution fut prise ce jour-là et ce fut à ce moment qu’elle décida de rompre avec sa faiblesse. Elle ne fuirait plus et elle se créerait une armure de glace pour supporter cette existence jusqu’à la consécration, le jour ultime où la justice ferait loi. Héloïse fut tout à coup sortie de ses pensées par le réveil de Jack. Elle se redressa immédiatement sur ses coudes et l’observa, soucieuse de son état. Son sourire la rassura.
« Oui, et toi ? » répondit-elle tendrement.
Il se redressa à son tour et Héloïse l’aida en calant confortablement l’oreiller dans son dos. Elle lui sourit ensuite, l’écoutant la rassurer sur son état de santé et la remercier. Elle retint un rire quand elle l’entendit grogner du ventre.
« Tu devrais manger ! Je t’ai fait de la soupe. J’espère que tu aimeras. J’ai jamais beaucoup cuisiné dans ma vie de Com… » commença-t-elle, puis réalisant qu’elle allait commettre un impair, elle rectifia rapidement. « à l’orphelinat. »
Un nouveau sourire apparut sur ses lèvres afin de ne pas attiser le doute du joueur de poker. Puis elle tendit la main et attrapa le bol qu’elle tendit à Jack avec la cuillère déjà dedans. L’inquiétude traversa soudain les prunelles du jeune homme, et durant une seconde, elle crut qu’il avait relevé sa maladresse, mais ses paroles apaisèrent ses craintes. Immédiatement, sa pression redescendit.
« Oh non ! Il est gentil et très compréhensif. Il ne faut pas s’inquiéter pour lui. » l’assura-t-elle, puis avec un petit clin d’œil, elle ajouta : « Puis ce n’est pas Pierre, il sait traiter les gens avec respect. »
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Dim 22 Déc - 16:53
Plus de vertiges, plus de fièvres, juste une immense fatigue pesait sur ses épaules. Jack se sentait réellement mieux depuis hier soir. Pourtant, ses souvenirs étaient vagues quand à ce qu'il s'était déroulé depuis qu'il avait été cherché Héloise au White Palace. Il se souvenait vaguement d'avoir été souffrant à un point que sa bien aimée n'eut d'autre choix que de l'amener chez elle, dans son petit appartement au dessus de ce magasin ou elle y bossait la journée. Foutue crève, foutue maladie. Elle l'avait complètement terrassé. Jamais, il n'avait été aussi malade dans sa courte vie. Pourquoi fallait-il que ce fut aujourd'hui? Quelle impression donnait-il à la jeune femme en ce moment même? Pas de mauvais sentiments à en juger par son doux sourire mais l'image qu'il montrait de lui même n'avait rien de glorieux. La fierté de Jack s'en prenait un coup, lui qui se croyait parfois invincible se retrouvait presque en situation de faiblesse. Mais qu'importe, pour la première fois de sa vie, c'était un point secondaire, rien n'était plus beau que le sourire d'heloise, de savoir qu'elle pouvait veiller sur lui, qu'il pouvait compter sur elle et vice versa. Pour que Jack puisse mettre de côté son ego de mâle, c'était qu'elle devait être spéciale à ses yeux. Oui, elle était importante, bien plus que quiconque d'autre. Son sourire si beau soit-il fut contagieux et Jack le lui rendit également lui répondant à son tour : " Oui, j'ai bien dormi aussi. Je me suis réveillé dans la nuit: je me suis demandé ou je me trouvais! " disait-il se mettant à rire. " Et puis, je t'ai vu, tu dormais à mes côtes. " Il se mît à rougir à sa dernière phrase. Cependant, il avait repris son sérieux la remerciant encore une fois. Elle avait été là pour lui et cela devenait rare les personnes sur qui l'on pouvait compter. Et comme si elle lisait dans ses pensées, Héloise montra, encore une fois, combien elle était indispensable. Elle lui avait fait une soupe si ce n'est qu'à la fin de sa phrase, elle sembla vouloir dire autre chose que "orphelinat". Le jeune homme lui jeta un regard suspicieux le temps de quelques secondes car son ventre s'était mis à grogner de nouveau. La faim lui fit oublier ces dernières paroles et Jack commença à manger non sans émettre une inquiétude concernant le patron de la danseuse. Cette dernière le rassura expliquant que le vieil homme n'avait rien à voir avec Pierre, le propriétaire du bar ou ils s'étaient rencontrés. Ce fut la bouche pleine de morceaux de légumes que Jack lui répondit : " Celui là, c'est, excuse moi du terme, une véritable ordure. " lui répondit Jack avalant avec difficulté - Étrange manie des hommes enfournant de grosses quantités de nourriture proportionnellement à leur faim - tandis qu'il ajouta: " Je n'ai jamais pu réellement l'apprécier, seuls les autres clients du bar étaient appréciables. Et puis, ils étaient nuls au poker alors il mettait facile de gagner. Jack se mît alors à rire de nouveau et regarda la jeune femme d'un air malicieux. " de toute façon, Pierre ne voudra plus jamais me revoir maintenant que je me suis enfui avec sa meilleure danseuse. " Il ne détourna le regard d'Heloise durant un court instant jusqu'à ce que la soupe lui rappela qu'il avait encore faim. Il reprit une cuillère et continua à manger. C'était là un de ses meilleurs repas depuis un moment. Lydia était la plus adorable des sœurs mais elle ne savait pas faire à manger. Pourtant, elle essayait toujours de bien faire et Jack était devenu un expert dans l'art de faire semblant d'apprécier leurs repas et puis, surtout parce que leur départ de Londres avait été causé par une soupe mal cuisinée. Leur père avait provoqué sa sœur et le pugilat avait éclaté jusqu'à temps que les jeunes Cooper firent leurs valises et s'enfuirent. Cela faisait maintenant douze ans... Étrangement, cela rappelait au blondinet de profiter des moments présents, de s'entourer de gens fiables et il savait - il en avait l'ultime conviction - qu'il pouvait compter sur la danseuse. Elle était la femme parfaite, et puis, il avait l'impression de la connaître depuis toujours et pourtant, cela faisait moins d'une semaine. Moins de sept jours que leurs regards s'étaient croisés pour ne plus se quitter, quatre jours en comptant celui ci, que ses lèvres s'étaient posées sur les siennes, qu'il lui avait promis d'être toujours la pour elle. Déglutissant, il avala une nouvelle bouchée : la soupe avec des morceaux de légumes frais était décidément bien bonne.. ." Ta soupe est délicieuse et c'est de loin la meilleure que j'ai mangé. " ajouta Jack lui souriant avec tendresse. Et alors qu'il la vit ouvrir la bouche pour lui répondre sans doute, le jeune homme, se sentant d'humeur taquine, prit une cuillère et lui enfourna rapidement une bouchée comme s'il nourrissait un enfant, ajoutant et riant à moitié : " Tiens, goutte moi ça! " Il mît sa main sur sa bouche afin de dissimuler son fou rire face à la surprise de la blonde. Jack était comme ça, sa spontanéité et sa bonne humeur faisait de lui une personne adorable: il ne pouvait y avoir de faux semblants avec lui, on l'aimait ou on ne l'aimait pas.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Ven 27 Déc - 4:07
En un regard je t’emprisonne.
Héloïse était rassurée par l’état de Jack. Il semblait être en meilleur santé. Reposé, la fièvre était finalement tombée et il recouvrait peu à peu la santé. Elle était satisfaite de constater que ces soins avaient fini par faire effet. Certes, elle n’avait pas fait grand-chose, mais au moins, elle lui avait offert un abri pour la nuit. Elle pouvait se féliciter de lui avoir donné un bon lit, chaud et propre. Elle avait veillé sur son sommeil comme une gardienne. Néanmoins, elle savait que Jack devait sa guérison à sa robustesse. Il était un homme et son immunité était forcément plus développée, mais il l’avait quand même échappé belle.
« Je suis contente que tu aies bien dormi. Puis tu sembles avoir meilleure mine. Je crois que la fièvre est tombée. » lui apprit Héloïse, sincèrement soulagée que son état s’améliore.
L’ancienne Comtesse rougit tout à coup lorsque Jack lui annonça qu’il s’était réveillé dans la nuit et qu’il l’avait vu à ses côtés. Elle sentit mal-à-l’aise, jugeant que cette attitude était peut-être déplacée. Elle tenta alors de se justifier, le rouge aux joues et toute penaude.
« Euh oui… je suis vraiment désolée mais je n’avais pas d’autre lit et puis… je voulais rester à tes côtés durant ton sommeil pour être sûr que tout allait bien. »
Elle ne s’était jamais autant sentie gênée par une situation. Même si les choses étaient allées très vite entre eux, elle ne voulait pas pour autant se montrer trop entreprenante. Elle ne souhaitait pas que Jack pense qu’elle était ce genre de filles. D’autant que c’était loin d’être le cas. Héloïse n’avait jamais connu l’amour hormis depuis qu’elle avait connu le jeune homme quelques jours plus tôt. Mais elle n’avait aucune idée de comment s’y prendre. La seule vision d’amour qu’elle avait vu, était celle du Comte pour sa mère. Mais c’était un amour destructeur, uniquement basé sur la possession d’autrui. Toutefois, elle gardait toujours en sa mémoire, le souvenir du sourire éclatant que sa mère arborait lorsqu’elle se trouvait avec le poète. Il semblait que le soleil s’était posé sur son cœur et la faisait briller de mille éclats. Comme elle était belle ! Si rayonnante, radieuse… Héloïse n’avait jamais vu de femmes aussi belles qu’elle. Elle détourna alors la conversation en l’incitant à manger. Elle lui avait fait une soupe afin de le sustenter. Hors de question qu’il meure de faim auprès d’elle ! Puis s’il espérait un rétablissement complet, il devait se nourrir convenablement. Elle souhaitait seulement que ce qu’elle lui avait concocté serait bon. Jack prit alors le bol de soupe tandis qu’Héloïse le couvait du regard, cherchant à s’assurer que tout irait bien. Le joueur de poker évoqua ensuite le patron de la blonde, et elle s’empressa de le rassurer sur ce point. Il ne risquait pas d’émettre la moindre objection. C’était un homme bon et généreux. En disant cela, elle fit le parallèle entre lui et Pierre, le gérant du bar où elle travaillait la nuit. La colère se fit immédiatement sentir chez le jeune homme qui jura à l’encontre de l’homme. Puis il se mit à expliquer son ressenti vis-à-vis du patron. Il acheva avec un rire lorsqu’il annonça qu’il risquait de ne plus jamais vouloir revoir Jack après s’être enfuie avec elle. Héloïse lui répondit par un petit sourire gênée. Elle se tordit négligemment les doigts avant de finalement annoncer :
« Oui enfin… même si hier je ne l’ai pas écouté, il va falloir que j’aille lui faire mes excuses ce soir. Je ne peux pas me permettre de perdre mon emploi Jack. » lui apprit-elle d’une petite voix, sentant le scandale poindre dans peu de temps. Elle poursuivit : « Mon patron m’a prise par pure bonté, mais il ne peut se permettre de me verser un salaire. Il m’offre seulement le gîte et le couvert afin que je ne finisse pas à la rue… mais j’ai besoin de gagner de l’argent. J’ai besoin du travail que m'offre Pierre… Tu comprends ? »
Un long débat se mit ensuite en place, jusqu’à ce que la tension ne soit soudain relâchée. Jack se remit à manger sa soupe avec appétit. Visiblement, elle ne devait pas être mauvaise et Héloïse s’en réjouissait. Les paroles du joueur de poker confirmèrent sa pensée.
« Tu exagè… » rigola de bon cœur la blonde.
Mais à peine eut-elle achevé sa phrase que Jack lui enfournait sa cuillère dans la bouche sans lui demander son avis. Ce geste la surprit énormément, n’étant pas habitué à ce genre d’usage. Elle avait toujours rejeté sa vie de Comtesse, mais elle en avait malheureusement pris les habitudes. Elle resta complètement saisie par l’acte plus que familier et spontané du jeune homme et avala difficilement la soupe, sans même songer à son goût. Ce fut presque un miracle qu’elle ne recrache pas le contenu de la cuillère au visage du blondinet qui riait sous cape. Finalement, cédant à l’hilarité de Jack, elle se mit à rire à son tour. Serrant son petit poing, elle lui asséna un maigre coup dans l’épaule qui ne risquait pas de lui faire grand mal, mais au moins, l’intention y était.
« Tu es bête ! » rit-elle en feignant d’être indignée. « Tu aurais dû me prévenir. J’ai bien failli tout recracher ! »
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Ven 3 Jan - 9:27
Héloise était vraiment une personne adorable . Jack ne se lassait pas de la regarder sourire, se troubler, s'inquiéter de son état. Au fur et à mesure que la discussion avançait, il constatait qu'il fallait parfois lui parler avec une certaine retenue afin de ne pas la gêner ou la faire rougir comme il venait de le faire. Pourtant, c'était en toute innocence qu'il lui avait raconté s'être réveillé au beau milieu de la nuit et que le plus beau des spectacles était venu l'accueillir : une Héloise endormie à côté de lui. Pour le blondinet, c'était un souvenir qu'il tenait à lui faire partager parce que cette vision l'avait ému. Peut être bien qu'Heloise ne le vit de la même manière, sans doute trouvait-elle son geste trop osé pour une relation à peine naissante car elle se justifia de n'avoir qu'un seul lit et qu'elle pouvait veiller sur lui en dormant à ses côtes. À l'inverse, cela n'avait pas autant gêné le joueur de poker. Cela avait juste conforté l'idée que la blonde était spéciale, qu'il ne fallait pas la traiter comme une personne banale. Elle avait conquis son cœur, il lui appartenait désormais. Quand il parlait avec elle, le blondinet avait l'impression de la connaître depuis toujours, comme si cela faisait des années qu'ils se fréquentaient. Même ici, dans cette chambre qu'il ne connaissait pas, il se sentait chez lui. Jack lui fit un sourire tendre en se promettant de veiller à ce que ses propos ne puissent la choquer. Certes, ce serait une tâche ardue: la spontanéité était une des qualités du jeune homme perçues souvent aussi comme un défaut. C'était Jack. Un peu rentre-dedans, disant ce qui lui passait par la tête. Ayant grandi avec une Lydia grande gueule, il était comme elle: sincère et parfois choquant ou gênant dans ses propos. Mais c'était Jack et comme dit précédemment, on l'aimait ou on ne l'aimait pas. Quoi qu'il en était, le sujet devait gêner la belle danseuse qui dévia le sujet vers un autre thème bien plus important: l'estomac de Jack qui grognait à en plus finir.
Il commença donc à manger savourant cette soupe bien chaude: le bouillon était parfait, les petits légumes coupés avec amour et n'avait rien à voir ceux grossièrement taillés de Lydia. C'était purement et simplement un délice. La conversation s'estompa un instant avant de rebondir sur Pierre et le patron de White Palace. Pour Jack, les choses étaient évidentes: Héloise ne pouvait revenir la bas, surtout après les termes employés à son encontre: cet homme là était irrespectueux. Mais cela n'était pas le point de vue de la blondinette qui lui expliqua qu'elle irait présenter des excuses, elle avait besoin de ce travail. Le patron de ce commerce ne lui offrait qu'un toit. Jack fronça alors les sourcils face à ses propos. Travailler la bas? Il voyait ce travail comme une très mauvaise idée : les hommes, pour les avoir côtoyé dans dans les parties de poker, n'avaient rien de fréquentable. Et puis, il y avait ces danseuses comme Héloise faisant l'objet de leur attention. Cette dernière n'avait rien de belle comme celle de Jack. Non, au contraire, c'était surtout des pensées malsaines envers ces femmes plus traitées comme des objets que des êtres humains. Pourtant et malheureusement, Jack n'était arrivé que très récemment dans la vie de la jeune femme, il n'avait aucun droit de décision dans ce qu'elle entreprenait. Tout ce qu'il était capable de pouvoir faire, c'était de respecter ses choix et de la soutenir malgré tout. Il préféra tout de même être honnête, aussi avoua-t-il mesurant ses propos avec prudence: " Je t'avoue sincèrement que ça ne m'enchante pas vraiment que tu retournes travailler la bas. Je comprends que tu ai besoin de ce travail mais je suis là désormais, et je veux t'aider. " Un air embarrassé apparut alors sur son visage: " Je t'aurais bien volontiers dit de venir vivre avec nous, mais je pense que tout précipiter n'est pas aussi une bonne solution non plus. Ma mère me disait toujours : "Il faut laisser du temps au temps." Pourtant, j'ai l'impression que cela fait une éternité que nous nous connaissons. " Puis, Jack ajouta d'une voix penaude: " Est ce que je pourrais t'accompagner à ton travail ? Et puis, quand tu auras fini, je te raccompagnerais chez toi. Je serais bien plus rassuré d'être avec toi quand tu seras la bas... " Il ne savait comment se passerait ces soirées la bas. Autrefois, le joueur de poker n'aurait prêté attention à ces danseuses, peu importe si elles étaient en danger ou non. Mais là, il refusait tout bonnement qu' Héloise puisse être à la merci des autres clients du bar qui la materont, l'imagineront dans des situations irrespectueuses à sa Personne. Combien de fois avait-il entendu ses "amis" se moquer d'une jeune femme ou émettre des pensées salaces à haute voix. Combien de fois Jack avait eu un pincement au cœur pour la femme dénigrée verbalement ? Le fait que Lydia soit passée par la prostitution avait fermé Jack à ce genre de concept qu'était la femme objet caricaturé dans ce bar. Pour lui, l'amour était le seul lien relationnel entre un homme et une femme comme ses parents. Aussi, jamais n'avait -il pris part à ce genre de "blagues" auxquelles les danseuses étaient soumises. Savoir qu'il était la bas avec elle permettrait de le rassurer. Maintenant, restait à savoir si lui même saurait se tenir tranquille et sans s'énerver mais ça... C'était une autre histoire... Il y avait un autre problème: sa jalousie. Comment arriverait-il à la contenir. En plus de cela, il était un brin possessif. Tant de défauts qui risquaient de lui poser problème. Arriverait-il à se contrôler et à ne pas s'énerver quand le premier homme émettra des idées ou fera des commentaires déplacés? Tout dépendrait de ce que répondrait la blonde à sa demande.
La conversation qui partait dans un terrain glissant fut alors rattrapé par Jack qui après la réponse d'Heloise avait encore répété que la soupe était bonne. Voulant détendre l'atmosphère et sans réfléchir, il lui avait mis la cuillère pleine dans sa bouche au moment ou elle allait lui répondre. Surprise, elle manqua s'étrangler tandis qu'il éclata d'un rire franc et sincère, redoublant d'hilarité en la voyant essayer tant bien que mal d'avaler l'épaisse dose donnée par Jack. " Si tu voyais ta tête! " Se moqua t-il gentiment en continuant à pouffer de rire. Passée la surprise première, la jeune femme prit un air faussement indignée, puis joignant le geste à la parole, elle fit mine de lui donner un coup de poing dans l'épaule. Puis elle se mît à rire avec lui lui avouant qu'elle avait failli tout recracher à la figure. La jeune femme fit mine de le frapper à nouveau mais cette fois ci, Jack intercepta ce poing qu'il prit dans ses deux mains. Le contact avec elle lui transmis une chaleur humaine réconfortante. Approchant ses lèvres des doigts de la blonde, il lui fit un sourire taquin et ajouta : " Toutes mes excuses pour avoir essayer d'attenter à votre vie, Madame. " Avant de se mettre à pouffer, puis de rire franchement. Finir sur soupe fut une épreuve douloureuse. À chaque fois bouchée, il se remémorait la tête de la blonde surprise et ne pouvait s'empêcher d'échapper un rire par ci et par là. Ce fou rire dura jusqu'à temps que l'assiette fut vidée.
" C'était vraiment bon.. Merci. " lui sourit-il. Le repas lui avait fait du bien et lui avait même donné chaud. Son énergie était revenue bien qu'il se sentait toujours un peu fatigué. Et il comptait bien profiter de chaque instant avec la blonde. Il repoussa alors les draps du lit et constata qu'il était toujours torse nu et cela le fit rougir à l'idée qu'elle ait pu le voir ainsi. Sa chemise était posée sur une des chaises se trouvant dans la chambre. La remettre le répugnait quand il songeait à toute la transpiration causée par la fièvre. Le joueur de poker regarda la blondinette avant de lui parler à nouveau:
" Il faudrait que je retourne chez moi ne serait ce que pour me laver, me changer. La fièvre m'a fait transpiré et je me sens tout sale. " Jack qui se remémora la colère de Lydia et son accueil glacial jugea peu opportun de venir avec Héloise. Déjà qu'il était sorti en douce, sa sœur allait sûrement être morte d'inquiétude et il était plus sage qu'il revienne donc seul. Le jeune homme se leva alors prudemment mesurant s'il avait des vertiges ou non. Heureusement pour lui, la fièvre, les nausées tout semblait avoir disparu. Il était juste fatigué. Puis, il prit sa chemise mais avant de se rhabiller, il resta debout, immobile et regarda Héloise. Il ajouta : Peux tu m'attendre ici? Je ferais au plus vite, je te le promets. "
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper Lun 20 Jan - 17:36
En un regard je t’emprisonne.
La vie de Comtesse exigeait l’apprentissage des convenances, de règles de société très strictes, d’une bonne éducation et d’un comportement irréprochable quoi qu’il arrive. Toute jeune fille de bonne famille se devait de se plier à ce très lourd et exigeant enseignement pour avoir l’honneur de pouvoir paraître en société le temps venu. C’était le rêve de chaque jeune femme de son temps d’atteindre le point culminant du premier bal, de la première apparition aux yeux du monde en tant que femme du monde, mais surtout, de femme à marier. Héloïse avait compris très tôt ce qu’il relevait de ces leçons qu’elle recevait tous les gens qu’une gouvernante acariâtre et elle se refusait à rentrer dans les rails dans lesquels le Comte essayait de l’endiguer. S’il comptait faire d’elle l’une de ces cruches qui s’émerveillait de la dernière mode londonienne durant une partie de thé, gloussant avec les autres dindes qui leur servaient d’amies. Cet avenir ? Jamais. Elle n’était pas plus haute que trois pommes qu’elle se refusait déjà à un pareil futur et ce n’était pas un hasard si ses amies les plus proches avaient été Ann-Elizabeth, devenue une féministe pure et dure, et Mary, la fougueuse Comtesse que sa gouvernante avait en horreur. Elle ne se serait pas contentée de discussions stériles au sujet de tel ou tel riche parti dont elle n’avait que faire. Elle en avait quelques fois rencontrées et elle les avait rapidement remises à leur place avec sa répartie de glace, sa dédain qui faisait froid dans le dos. Mais aujourd’hui, tout cela était derrière elle. Plus de Comtesse, plus de leçons, plus de réceptions et plus de bienséance. Seulement une Héloïse simple et véritable qui avait poussé l’audace jusqu’à ramener un homme chez elle et le faire dormir dans son lit, se couchant à ses côtés. Elle n’avait pas eu peur non plus de postuler pour cette place dans ce cabaret mal famé, devenant une danseuse dont les hommes pouvaient se repaitre de la beauté et de sa presque nudité. Peu importait du prestige, peu importait de ce qu’elle allait devenir, car elle avait accomplie le but ultime de sa vie, ce qui était sa consécration. Le meurtre du Comte marquait un point final à son existence, ce qui faisait que la suite ne paraissait n’avoir aucune importance. Mais depuis quelques jours, elle devait s’avouer qu’elle n’avait plus cet état d’esprit. Elle avait une raison de vivre, un nouveau rêve. Jack. Leur rencontre pouvait paraître irréelle, tout autant que la rapidité avec laquelle ils s’étaient reconnus, retrouvés, et aimés. Mais les choses étaient ainsi, inexplicables mais si puissantes. La jalousie était même un sentiment qui était bien présent entre eux. Elle sourit, comprenant parfaitement qu’il mesurait ses mots pour s’adresser à elle. Elle glissa sa main dans la sienne.
« Parfait preux chevalier. J’accepte que tu m’escortes si cela peut te rassurer. Mais je te préviens, je ne veux pas d’altercations entre toi et mon patron, ou n’importe qui d’autres. Tu es un client et rien d’autre dès que tu franchiras les murs du cabaret. Compris ? » lui sourit-elle avant d’ajouter. « Et pour ce qui est de « laisser du temps au temps », nous n’avons qu’à faire cela pour l’instant. Nous avons l’avenir devant nous. »
Héloïse se surprit tout à coup à penser à Peter. Aux longues semaines qu’il avait fallu avant que les deux familles annoncent officiellement leurs fiançailles, à toutes les rencontres qu’il avait fallu, aux longues heures durant lesquelles le Lord avait dû lui faire la cour pour parvenir à briser la muraille de glace qu’elle avait érigée autour de son cœur. Tant de cérémonie pour un mariage, alors qu’avec Jack, tout semblait bien plus simple. Mais d’une simplicité dont elle n’avait pas encore tout à faire l’habitude. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise lorsqu’il enfourna cette cuillère de soupe dans sa bouche sans la consulter auparavant. L’étouffement de la jeune femme provoqua son hilarité, se moquant de la tête qu’elle faisait. Se montrait-elle trop noble ? Elle décida alors de renverser la situation en le rabrouant gentiment, le disputant de ses poings fermement serrés. Il finit par lui attraper les poignets avec douceur et sa voix lui provoqua des frissons dans tout le corps, suscitant des sensations qui était pour elle toutes nouvelles. Il finit par dissiper son trouble par un éclat de rire et finit finalement sa soupe, luttant contre son hilarité. Que n’aurait-elle pas donné qu’il s’étouffe dans sa soupe pour qu’elle puisse se moquer à son tour ! Elle fut heureuse de constater qu’il avait achevé sa soupe et qu’il la trouvait suffisamment bonne pour racler l’assiette.
« De rien. Ça te redonnera des forces au moins. » sourit-elle tendrement.
Il repoussant soudain les draps, dévoilant son torse nu. Une chaleur irradia dans sa poitrine en même temps que ses joues rougissaient, mais elle fit rapidement taire les battements affolés de son cœur. Il se leva bien vite, attrapant sa chemise qu’il avait localisée sur la chaise de la chambre d’Héloïse. Il lui annonça alors qu’il devait rentrer pour se rafraîchir mais qu’il comptait revenir. Elle se leva de la couche, empreignant sans s’en rendre compte ses gestes de grâce et de noblesse. Elle s’avança finalement vers Jack.
« Je t’attendrait toujours. Quoi qu’il arrive. » lui annonça-t-elle, se hissant sur la pointe des pieds pour déposer un baiser sur ses lèvres. « Allez, pars maintenant ! Ta sœur doit s’inquiéter » ajouta-t-elle en l’enjoignant à prendre la sortie.
La Fin.
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Sujet: Re: En un regard je t'emprisonne~ Ft. Jack Cooper