Il y a peu de temps, une lettre était venue jusqu'à toi, ou plutôt une invitation pour que Grace et toi vous vous rendiez dans la pièce des amoureux. Cette pièce tu en avais entendu parler un nombre de fois incalculable et où tu avais toujours voulu te rendre avec ta chère et tendre Grace, mais jamais avant ce 14 avril 1913 tu en avais eu l'occasion. Toute ta journée, tu l'avais passée à appréhender ce diner : tu voulais que ce dernier soit parfait, que tu sois parfait pour ta belle. Tu étais donc resté de longues heures dans ta cabine à chercher la meilleure façon de te vêtir. N'ayant pas de tenue seyante à te mettre pour ce grand soir, tu avais commencé à éprouver une certaine crainte : celle de ne pas être à la hauteur. Mais tous s'étaient arrangés, car Charles t'avait aidé. Ayant un peu près la même taille que toi, il t'avait prêté sa tenue la plus luxueuse. A une certaine époque il était riche, ce qui lui avait donné pour habitude d'avoir toujours avec sois une tenue élégante même si dans son nouveau milieu cela ne lui servait guère. La tenue en question se trouvait être un costard noir avec une chemise blanche des plus élégantes, accompagnant cette dernière, un nœud papillon blanc. Charles t'avait forcé à plaquer tes cheveux vers l'arrière et à mettre sur toi une très faible dose de parfum, qui tout comme le luxueux vêtement était un vestige de son ancien statut. Ainsi vêtu, tu donnais l'étrange impression d'être un nouveau riche, ce qui te mit légèrement mal à l'aise, car jamais jusqu'alors tu t'étais vêtue d'une façon aussi classe.

C'est le cœur lourd, la peur tiraillant tes entrailles et un très faible sourire aux lèvres que tu marchas sur différents ponts pour finalement arriver devant la pièce des amoureux. Devant la porte, tu attendis patiemment Grace. Lorsqu'elle arriva toutes craintes au sujet du diner s'envolèrent, près d'elle tu te sentais divinement bien, mais plus que tous : tu te sentais en vie. Comme toujours, elle était d'une beauté à couper le souffle. Beauté qui te donnait l'impression que toi, pauvre mendiant, te tenait face à une divinité. Divinité qui avait le don à te clouer sur place et à accélérer les battements de ton cœur, de sortes que tu avais l'impression que ce dernier tenait à sortir de ta poitrine. Quand elle fut à ta hauteur, tu pris délicatement sa main où tu y déposas tes lèvres formant ainsi un tendre baiser. En te redressa tu murmuras de tendres paroles qui parvinrent à ses oreilles. « L'attente de cette soirée à était des plus insupportable, ce serait mentir que de te dire que je n'ai pas craint le pire. Mais maintenant que tu te tiens devant moi, bien plus belle que jamais, me voilà comblé. » Tu lui adressas l'un de tes sourires le plus radieux, tandis que tu t'avançais vers la porte que tu ouvris, la laissant ainsi entrée. Tu entras à sa suite, fermant la porte derrière vous deux. En effet, bien que tu sois un simple troisième classe, tu avais les manières d'un pur gentleman, ce qui pouvait parfois surprendre. Il faut dire que tu avais été à bonne école au côté de Charles qui t'avait enseigné tout ce qu'il savait sur la bienséance et sur la prestance des nobles personnes. Longtemps tu t'étais dit que ces enseignements n'avaient rien servit car dans la rue ils ne t'avaient été d'aucune utilité, mais maintenant que tu te trouvais sur le Titanic et que tu avais offert ton cœur à une femme de noble naissance, tu ne pensais plus pareil. Tu fis ton entré dans la pièce des amoureux au côté de Grace. Au début, la pièce était plongée dans l'obscurité, puis dans un mouvement imperceptible, la pièce s'alluma, découvrant ainsi les merveilles qu'elle comportait et en particulier une ravissante table au centre de la pièce, couverte d'un fin tissus blanc sur lequel se tenait une chandelle ainsi que les couverts.

Tu te tenais dans le couloir, tandis que Grace avançait vers toi un charmant sourire sur les lèvres, quant à toi, tu avais les yeux légèrement écarquillé et les lèvres étirées en un radieux sourire, il faut dire que tu avais longtemps attendue cet instant. Et elle était là, devant toi, aussi resplendissante et élégante qu'une déesse. Face à tant de beauté ton cœur manqua un battement, mais tu parvins à te reprendre. Lorsqu'elle fut à ta hauteur, tu restas un instant sans rien dire, la détaillant tout simplement. C'est elle qui rompit le silence avec une note d'humour, qui eut pour effet de te faire encore plus sourire. Puis dans un faible soupir tu repris ton sérieux. « A dire vrais, je voulais le laisser au placard, avec pour compagnie ses vêtements, malheureusement il a tenu à venir. J'espère que vous ne m'en voulez pas trop, de l'avoir amené. » Tu réussis à rester sérieux quelques secondes, mais tes lèvres finirent par laisser la place à un nouveau sourire, ce dernier, visiblement amusé. Vint le moment où avec toutes les manières d'un gentleman, tu déposas un baiser sur sa main. Il faut dire que tu n'avais jamais eu l'occasion de le faire et cela te remplis de joie. On aurait pu presque croire que tu étais l'un de ces premières classes...Presque. Délicatement, elle passa sa main sur ta joue ce qui te fis sourire de plus belle. Ah ! Comme tu l'aimais. « Et bien, me voilà ravie qu'il ne l'est pas fait. Je n'aurais pas aimé manger en tête à tête avec lui. » Tu fis mine de réfléchir, puis une autre idiotie s'échappa de tes lèvres. « A moins qu'il n'est porté une robe. » Il faut dire que lorsque tu étais stressé, tu parvenais à sortir un nombre incalculable de connerie à la minute, ce qui te fit marquer une pause et te parler intérieurement. Tu retrouvas alors ton énergie et ton sérieux, ton cœur ayant cessé de battre aussi vite, et tu l'aidas à entrer. La pièce était belle, non magnifique serait le terme plus approprié. Tu entendis Grace mettre le mot sur tes pensées, disant que c’était magnifique et bien évidemment, tu acquiesças en murmurant un « En effet.. ». Tu restas un petit peu sur place à détailler la pièce, puis ayant proposé ton bras à Grace, tu avanças vers la table qui se tenait en son centre. Parfait, tous était parfait. Délicatement, tu tiras la chaise, laissant ta belle s’asseoir, puis lorsqu’elle plia les jambes tu avanças la chaise. Tu restas quelques instants derrière elle, passant délicatement ta main sur sa nuque, puis la faisant glisser sur son épaule. Tu te penchas alors, murmurant aux creux de ses oreilles. « Je t’aime. » Et tu déposas un tendre baiser dans son cou, pour enfin te redresser et te rendre en face d’elle. Lorsque tu fus installé, tu lui adressa un tendre sourire : tu étais heureux et cela se voyait, cela se sentait.

Spoiler:

Tu te tenais face à Grace, un radieux sourire aux lèvres. Tu étais des plus heureux de te trouver là avec elle, bien qu'au début tu eus craint de ne pas être à la hauteur, n'ayant jamais fréquenté la haute société, mais au vu de la réaction de ta belle lorsqu'elle t'avait vu avec ce costard, tu ne devais pas te débrouiller si mal. Il faut dire que tu avais l'envie irrésistible d'être parfait pour elle. Sans doute de peur que voyant que tu étais loin de son monde elle te rejette, bien qu'après tout ce que vous aviez vécu, tu en doutais. Tu voulais faire partie de son monde en restant toi-même. Et c'est ce que tu avais fait. Certes tu t'étais habillé comme un gentleman et t'est manière avaient été celle d'un homme de classe supérieur, mais tu avais gardé l'humour qui faisait de toi ce que tu étais et ta façon d'agir face à Grace. Après tout, a quoi bon changer, lorsque tu sais qu'elle t'aime comme tu es ? Mais tu avais tout de même voulue faire un effort. Comme on le dit si bien, l'amour donne des ailes. Et toi, tu t'étais envolé pour avoir l'air d'une personne au-dessus de son rang. Tu savais bien ne pas faire le poids face aux personnes de sa classe sociale, mais que t'importait tant que l'effort que tu avais fait lui plaisait. Que t'importait le regard des autres, alors que seul celui de ta déesse de seconde classe comptait. Cette dernière te fit d'ailleurs revenir à la réalité en voulant trinquer à votre amour. Arborant un sourire charmeur, tu pris ta coupe, puis entrechoqua les deux coupes en la regardant dans les yeux et en murmurant. « A notre amour. Qu'il perdure pour l'éternité. » Tu posas doucement la coupe sur ta bouche, trempant tes lèvres dans le liquide, tu bus la moitié de ta coupe, puis la reposa devant toi. Le dîner prit alors une tournure que tu n'avais jamais imaginé, en effet, Grace se leva et se mit à le servir, en gentleman au féminin. Ce qui te fit écarquiller légèrement les yeux de surprise. « Ce que j'aime énormément chez toi, c'est que tu as le don de toujours me surprendre, alors que je crois t'avoir cerné » Il faut croire que tu n'étais pas le seul à avoir eu l'idée que ce repas soit parfait pour l'autre et pour soi-même. Tu l'as gratifia alors d'un sourire. Tu avais l'impression de ne pas la mériter, elle était si prévenante avec toi, si attentionnée, si aimante. Elle était absolument parfaite et à côté d'elle tu avais l'impression d'être maladroit, indigne de son amour, mais lorsque tes yeux rencontrèrent à nouveau les siens, tu su que tu te trompais : vous étiez fait pour être ensemble, pour voguer sur des océans sans fin, main dans la main. Lorsqu'elle se fut réinstallée face à toi, tu attendis qu'elle débute le repas, pour manger à ton tour. Et oui, s'était toujours l'honneur aux dames pour commencer à dîner, et pour donner le signal que les hommes pouvaient manger. « Ah ! Grace, tu ne peux savoir à quel point je suis heureux d'être ici avec toi. » Tu posas doucement ta main sur la sienne, la caressant avec ton pouce. « Je n'aurais pû rêver meilleur St Valentin. »

L'amour est une chose inqualifiable, tellement profonde, tellement magique... Tu avais la chance que de connaître ce sentiment et ce, depuis que ton chemin avait croisé celui de Grace. Elle avait fait battre ton coeur qui durant bien trop d'année avait été gelé. Elle t'avait offert une nouvelle raison qui te poussait à continuer d'avancer, un nouveau souffle de vie. Vie qui se trouvait emplit d'amour. Avant ta rencontre avec cette déesse de seconde classe, tu avais cru avoir un jour connu un tel sentiment, mais il n'en était rien. C'était comme si à ses côtés, toutes tes émotions étaient décuplées, ce qui avait le don te donner une étrange sensation, comme du dérangement, mais en même temps une grande satisfaction. Oui, avec elle tu étais comblé et dans ton esprit, rien ne pouvait venir nuire votre bonheur, mais de cela, on ne peut jamais en être sûr, car l'amour avait le don de changer de direction aussi rapidement qu'elle s'était imprégné en toi. « Tu sais, fou serait l'homme à se lasser de toi et à te quitter. Vois-tu, tu es pour moi, et pour je pense beaucoup d'hommes, la perfection incarnée, une déesse venue du ciel. Voilà pourquoi, jamais, ô grand jamais, je ne pourrais venir à me lasser de toi...Tu es mon rayon de soleil. » Elle s'installa alors face à toi, avec sur ses lèvres un ravissant sourire. Elle te souhaita alors un bon appétit, phrase que tu lui retournas bien évidemment en souriant. Durant plusieurs instants, tu admiras l'assiette qui se tenait devant toi, puis, tu attaquas, mangeant avec une rapidité que tu n'avais pas maîtrisée. Il faut dire que tu n'avais pas l'habitude de manger des repas aussi parfaits. Lorsqu'elle fit la remarque sur ta vitesse à manger ces mets, tes yeux s'écarquillèrent légèrement en remarquant la façon avec laquelle tu t'étais comporté, puis en voyant son petit rire, tu ne pus qu'y joindre le tien, en disant ces mots. « Tu as tout à fait raison. » Délicatement, tu reposas ta fourchette à côté de ton assiette, en prenant soin quelques temps après de ne pas la prendre trop précipitamment.

Après avoir terminé le plat principal, un délicieux dessert vint ravir nos palais, il s'agissait d'un gâteau au chocolat entouré par de la crème anglaise. Oui, c'était le dessert parfait. En faire tous était parfait, tout du moins, pour toi. Une musique délicatement s'éleva dans les airs et tes yeux se mirent à briller tel des étoiles. Tu te levas alors, tendant doucement ta main à Grace, lui proposant ainsi une danse. Lorsque sa main, dans la tienne, se plaça, tu l'aidas à se relever, pour l'entraîner un peu plus loin de la table. Endroit qui fut soudainement ravivé par des petites guirlandes de lumières, qui sans trop vous éblouir, ajoutèrent une ambiance romantique à la scène. La musique se fit légèrement plus forte et tu l'entraînas alors dans une merveilleuse danse. Tu n'étais certes pas un expert en danse, mais au moins, tu savais faire correctement la valse. Délicatement, tu la fis prendre la pose. Pose où sa tête partait en arrière et que son corps s'arquait vers toi. Pose qui était maintenu par tes bras. Lorsqu'elle revint vers toi, vos lèvres se joignirent en un baiser des plus passionnés. Au fond de ton corps, ton être tout entier brûlait de cette flamme haute et pure qui te faisait te sentir bien...divinement bien. Tu savais où tu devais te trouver et la réponse se trouvait là, entre les bras de ta chère et tendre Grace.

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