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 Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda]

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MessageSujet: Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda]   Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda] EmptyVen 27 Avr - 22:05

Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda] 5

    Elle avait toujours du mal à se dire qu'elle ne pourrait plus vivre la vie telle qu'elle l'imaginait. Tant de rêves brisés pour tellement de gens, ils n'étaient plus que des âmes qui erraient sur un paquebot qui s'était enfoncé une nuit d'avril dans l'Atlantique Nord pour l'éternité. En tout cas maintenant qu'elle était coincée ici, elle devait continuer à vivre, enfin faire semblant de vivre.

    Elle avait passé l'après-midi à côtoyer une jeune femme charmante de première classe avec qui elle avait trouvé qu'elle possédait plusieurs points communs. Elle avait sourit, elle avait même rit, c'était un moment qui l'avait vraiment enchanté et lui avait changé les idées.

    Elle avait même petit à petit oublié le lieu où elle se trouvait. Le pont promenade où pouvait se rencontrer les premières et les secondes classes était tout à fait charmant mais elle préférait naviguer sur l'autre pont, les gens étaient moins sophistiqués et puis surtout il y avait bien moins de chance qu'elle ne tombe face à face avec celle qui se prétendait être sa mère, pour elle c'était plus une "génitrice" qu'autre chose, elle ne l'avait pas connu pendant des années et elle aurait préféré que cela reste comme ça. Elle avait vécu dans la frayeur les deux ans qu'elle avait passé avec elle.

    Elle ferma un instant les yeux alors que son esprit lui rappelant des images douloureuses du passé. Elle aurait préféré oublier, elle aurait préféré qu'elle soit sauver que devoir passer l'éternité pas loin d'elle, son père s'était déjà quelque chose alors elle ... Elle se cramponna à la rambarde du bateau, prise soudainement d'un vertige et provoquant l'inquiétude de la jeune femme qui l'accompagnait.
    Elle lui sourit doucement pour la rassurer, déclarant par la suite qu'elle préférait rejoindre sa cabine pour pouvoir se reposer un peu. Elle avait besoin de calme pour le moment et rien d'autre.

    Elle se détourna de sa compagne de promenade et elle commença à avancer d'un pas mal assuré, se tenant au bois pour ne pas tomber, elle rassura d'un sourire les quelques personnes qu'elle connaissait de vue.
    Elle s'arrêta d'un coup en voyant un visage qu'elle avait réussi à éviter jusqu'à lors. Elle se mordit la lèvre, puis se détourna rapidement comme revigorer, elle passerait par un autre endroit après tout un petit détour ne lui ferait pas de mal.
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MessageSujet: Re: Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda]   Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda] EmptyMar 1 Mai - 22:12

Je marche. Pont de promenade des premières et deuxièmes classes. Je n’ai pas l’habitude de marcher ici, ni même de sortir, en pleine journée. Je préfère les livres, généralement. Et l’obscurité. Et l’intérieur. C’est calme. C’est doux. C’est le silence. J’aime être seule. Je suis toujours seule. Seule avec mes souvenirs. Mes souvenirs, je ne peux pas me défaire d’eux. C’est comme l’amour que je porte à Ariane ; ils sont ancrés en moi et gravés au plus profond de ma chair. Alors je les garde. Partout.

Je marche. Pont de promenade des premières et deuxièmes classes. Je n’ai pas l’habitude de marcher ici. Si je voulais sortir, j’irais du côté réservé aux premières classes uniquement. Pas besoin de traîner avec ces voyous des basses classes. Il y a trop de monde, trop de gens, qui viennent d’horizons trop différents. Trop de couleurs. C’est terrible. Le vertige. Le bateau qui tangue. Je n’aime pas. Je veux m’en aller.

Je marche. Je n’ai pas l’habitude de sortir. Il y a quelque chose qui m’a poussée à sortir.

J’étais dans la bibliothèque. Je voyais la mer, par la fenêtre. J’étais seule. Et mon cœur s’est fendu, par ce que les images du passé me sont revenues. J’ai regardé par la fenêtre, et puis l’image d’Ariane s’est imposée à moi. Je me suis souvenue de cette enfant, cette enfant qui était ma chair et mon sang, cette enfant à qui j’avais donné vie et qui m’appartenait. Et mon cœur s’est fendu, parce que je ne savais plus trop quoi penser, parce qu’elle était si loin, ma fille, si loin et si proche de moi à la fois… Si proche. Si proche.
Cette enfant m’appartenait.

Je l’ai revue toute enfant, je l’ai revue heureuse, et puis je l’ai vue grande, et froide. Je l’ai vue triste, affligée, superbe. Je l’ai vue et revue mille fois dans ma mémoire, et c’était terrible. Terrible de l’aimer autant, terrible de la savoir si loin, alors qu’elle doit m’appartenir, et rester auprès de moi.
Je me souviens, j’ai longtemps rêvé de ce qui aurait été si Jonathan ne l’avait pas enlevée à moi. Oh… oh nous aurions été heureuse, ensembles, elle et moi ! Ma fille, et moi, sa mère, unie, ensembles, heureuse ! Oh, je rêve, parfois, je rêve de Jonathan. D’un Jonathan qui m’aurait aimée – vraiment aimée – et pardonnée. Je rêve d’une autre, une autre qui serait née différemment, une autre que la naissance et la famille n’aurait pas entraînées au crime.
Avoir cette enfant me suffit. Cette enfant, cette étincelle de bonheur, mon étincelle. J’aurais aimé qu’elle vive. Qu’elle ait une famille. Qu’elle soit aimée, vraiment. J’aurais aimé cela. La savoir heureuse, et pas prisonnière, comme moi, de ce terrible destin.

Ce bateau me rend prisonnière. Prisonnière de la mort, oui, mais aussi de mes fantômes, de mes souvenirs, d’Ariane et de Jonathan. Prisonnière d’un océan éternel et sans fin, oui, mais aussi d’un masque qui ne tombera jamais plus, d’un rôle que je ne devrais jamais cesser de jouer. Prisonnière de ce bateau, bien sûr, mais bien plus encore prisonnière de mes mots, de mes dires à mots. Je joue un rôle, je joue devant les autres, pour les autres, ces pions, ces larves vides. Je joue celle que je ne suis pas, je joue le mal, je joue la froideur, je joue la sympathie et la cordialité, je joue tout ce que je répugne et que j’abhorre. Pour l’éternité.

Je me suis levée. Et je suis descendue.
Pont de promenade des premières et deuxièmes classes.

Je ne me sens pas à ma place. Je ne suis pas à ma place.

Pont de promenade des premières et deuxièmes classes.
Ceci n’est pas ma place. Ceci est une mascarade.

C’est l’espoir. Qui guide mes pas. Ma volonté. Mes pensées, mon être entier.
C’est l’espoir. Qui se mue en volonté.
C’est l’espoir. Une volonté dure, forte, tenace.
C’est l’espoir. Mon espoir. Je la trouverais. Je te trouverais, Ariane.

Je marche. J’ai marché, beaucoup.
Enfin. Je t’ai trouvée. Ma fille.
Ma chair. Et mon sang. Que j’ai faite venir au monde.

Je suis abnégation. Je suis véhémence. Je sens la passion torrentielle déferler dans mes veines. Je ne sais plus. Je ne suis plus.

Ma fille. Tu as peur. Tu te mors la lèvre.
Il y a quelqu’un d’autre avec toi. Tu la quittes.
Ma fille. Tu as peur.
Peur de moi.
Je m’en excuse. Je n’ai pas voulu cela.

Je te vois. Tu as peur. La peur m’a toujours satisfaite. J’aime que l’on me craigne. Mes membres se détendent. Je sens mes pulsions s’assouvirent.
Mais tu as peur. Toi. Ma fille.
Je n’ai pas voulu cela.

Je te vois, et je ne me retiens plus. Je suis abnégation. Je suis véhémence. Je sens la passion torrentielle déferler dans mes veines. C’est fini.

Entre nous, c’est le néant. C’est le vide. C’est toi et moi. Au milieu.

Et j’ai envie de te dire, j’ai envie de te crier la vérité, ma vérité ! J’ai envie de te demander des excuses, à genoux, j’ai envie d’implorer ton pardon et de te dire je t’aime ! Oui ma chérie, tu es née d’un mensonge. C’était un mensonge d’amour. Oh, oui, j’ai tué, j’ai tué une première fois pour nous protéger, nous sauver toutes les deux, et t’assurer un bel avenir. Avec ton père. J’ai échoué. Je n’aurais pas dû choisir le mal. Je n’aurais jamais dû mentir. Je ne sais pas ce que j’aurais dû faire…
Et j’ai envie de te dire, j’ai envie de te crier la vérité, ma vérité ! Ton histoire, mon histoire ! Oh Ariane, Ariane pardon ! Oh, oui, j’ai commis un deuxième meurtre. Quand on est entraîné par un courant de crime, plus rien ne nous arrête. Donner la mort, c’est comme peindre une toile, c’est une forme d’art, et c’est aussi terrible que de donner la vie. La deuxième fois, ce n’était pas une raison, pas une vraie raison. Je ne sais pas. C’était mon orgueil de femme blessée, de femme amoureuse. Je me sens comme une enfant, parfois. Capricieuse. Ils ne m’ont pas laissée grandir, parce qu’ils ne m’ont pas laissée ^tre libre.
Oh, Ariane, j’ai mal ! Sache que je t’ai aimée, que je t’aime toujours, que je n’ai jamais voulu être loin de toi ! C’est ton père, qui t’a arrachée à moi. Il m’a fait croire ta mort. Moi je voulais le meilleur pour nous deux. Mais je n’ai pas su, pas su comment m’y prendre. Le mensonge était trop fort. Le mal trop ancré en ma chair.

Je m’approche de toi. Tu me frôles. Tu vacilles, tu chancelles. Tu es malade, tu n’es pas bien. « Excusez-moi, Mademoiselle ? » Je te regarde. Je plonge mon regard dans les tiens. Mes prunelles sont semblables à deux charbons ardents. Ce sont les ténèbres. Elles flambent. Tu as peur. Je ne veux pas. Je ne veux pas cela. Je ne veux pas que tu ais peur. « Vous n’avez pas l’air bien. Voulez-vous que je vous accompagne voir le médecin ? » Je te regarde. Encore. Je te souris. Sincèrement. C’est le seul prétexte que j’ai trouvé pour m’accrocher à toi. Le seul. C’est un instinct. Je ne le réprimerai pas. Je ne te lâcherai pas. « Si, si, j’insiste. Ce serait trop bête de faire un malaise, ici, maintenant. Venez avec moi. » Je ne te lâcherai pas, Ariane. « S’il vous plaît ». Je te veux, Ariane. Avec moi. Je fais comme si je ne te connaissais pas, et comme tu es une Yeabow, tu vas jouer le jeu. Parce que tu as peur, aussi, tu vas jouer le jeu. « Ce serait agréable, de marcher ensemble un moment. Nous ne nous sommes jamais rencontrées, avant, je crois ? C’est étrange, vous me faites penser à quelqu’un que j’ai connu. Avant. » J’endors ta méfiance. Tu penses que je ne t’ai pas reconnue, que j’ai seulement des doutes, alors tu n’oseras pas me dire non. Tu ne trouveras pas de raisons valables. Je te connais, ma fille. C’est moi qui t’aies faite.
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MessageSujet: Re: Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda]   Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda] EmptyMar 8 Mai - 13:18

    Elle aurait vraiment préféré que celle-ci l’évite mais ça c’était un rêve pour elle. Aujourd’hui elle était coincée pour toujours sur un paquebot où se trouvait sa mère, celle qui l’a traumatisé depuis qu’elle était enfant. Elle ne voulait avoir aucun contact avec elle et d’ailleurs c’était bien pour cette raison qu’ils avaient décidé avec Nicolas de partir aux Etats-Unis, chacun voulait commencer une nouvelle vie, oublier tout ce qu’ils avaient vécu en Europe, ne plus avoir à se cacher. Juste s’aimer, vivre leur vie comme ils l’entendaient en voyant grandir leur enfant.

    Aujourd’hui tout ça était partit en fumer et pire que tout, les démons du passé étaient plus vivant que jamais. La mort était bien cruelle avec elle, on avait toujours dis qu’une fois de l’autre côté on retrouverait les personnes qu’on aimait, elle devait être maudite pour se retrouver avec elle. De plus, plus elle la voyait s’approcher d’elle, plus elle sentait la nausée arriver, elle voulait fuir, prendre ses jambes à son cou de toute vitesse mais elle se retrouvait là coincer, totalement tétaniser à cause de la peur que provoquait cette femme en elle.

    Elle fut prise d’un violent vertige quand cette femme la toucha. Elle s’accrocha un peu plus à la rambarde alors que l’autre voulait l’emmener voir le médecin. Mais elle n’avait aucunement besoin d’aller le voir puisque c’était elle qui la rendait malade, une fois qu’elle se serait éloigner de celle-ci, il n’y aurait plus aucun problème de santé. Elle se promettait une chose à l’avenir, ne plus jamais venir dans les parties que les premières classes pouvaient côtoyer également, au diable si cela était une restriction pour l’éternité, mais elle devait tout faire pour la fuir.

    Elle jouait en plus à un jeu qu’elle n’appréciait pas du tout, comme si elle ne la connaissait pas. Ariane reprit un peu de force et elle dut se retenir de dire quoique ce soit alors que cela la démangeait. Elle ne pouvait pas ainsi la rabrouer devant tellement de monde, elle avait reçu une bonne éducation de la part de son père et elle ne pouvait pas faire une croix dessus même pour cette femme. Elle se laissa accompagner alors, ne disant pas un mot, elle préparait le discours qu’elle lui ferait une fois le calme revenu.
    L’heure du thé sonna et un petit sourire de soulagement se dessina sur ses lèvres. S’était un sacrilège de manquer l’heure du thé pour tout anglais qui se respectait et le pont se vida petit à petit, les quelques premières classes retournant dans leur monde plus rapidement que ceux à qui maintenant elle appartenait. D’un geste brusque, elle se défit de cette tendresse maternelle et elle se mit face à elle, gardant une distance entre leurs deux corps.

    - Je ne sais pas à quoi vous jouez madame, mais sachez que je ne vous suivrez pas sur ce terrain-là. Je tiens à vous rappeler que vous ne possédez aucun droit sur moi et ce n’est pas parce que vous m’avez mis au monde que cela change quoique ce soit. Vous n’avez pas su être une mère pendant les dix-sept dernières années, l’éternité ne changera rien au fait qu’il n’y a que néant entre nous. Vous ne m’inspirez que la peur, mais au moins aujourd’hui j’ai l’audace de le dire clairement. Comment aimer ce dont on a le plus peur au monde ? Vous bercez mes cauchemars, mais dans mes rêves heureux vous n’avez aucune place.
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MessageSujet: Re: Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda]   Je te fuyerais toujours [Pv Yolanda] EmptySam 2 Juin - 17:20

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