« La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣]
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Sujet: « La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣] Sam 31 Mar - 15:03
« La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. »
Le soleil pointait à peine vers l'horizon lorsque les paupières d'Elzéa Strasford, jeune première classe, orpheline et veuve, se soulevèrent pour laisser voir des iris d'un bleu océan. C'était seule qu'elle s'était endormi la veille et c'était seule qu'elle s'était réveillée au petit matin, soupirant longuement en sentant le froid qui émanait du vide à ses côtés. Le grand lit qu'elle avait partagé mainte et mainte fois avec son époux n'était plus qu'une autre preuve de ce qu'elle avait perdu et elle devrait se recroqueviller dedans soir après soir, nuit après nuit.
Après s'être levée et avoir profité de l'agréable chaleur que produisait le parquet sous ses pieds, elle exécuta une petite toilette. Que pourrait-elle bien faire aujourd'hui ? En tant que première classe, le Titanic offrait toutes les possibilités, elle pouvait profiter de tout ce qu'il donnait sans avoir peur de trop en demander. Elle avait l'éternité pour découvrir le paquebot de rêve en toute sa longueur, pour connaître chacun de ses résidents, sentir chaques odeurs et voir toutes les merveilles correspondant à son rang social. Mais à vrai dire, tout cela, elle s'en fichait. Le luxe, les beaux tissus et délicieux repas, elle en avait connu et tout cela, aussi triste soit cette vérité, la laissait plus qu'indifférente. Pour une simple et bonne raison : elle n'avait plus personne avec qui les partager. Tout perdait sa saveur, les histoires devenaient insensées, les notes de musique dérisoires. Tout se résumait à cette étendu d'eau salée qui dirigeait maintenant chacune des vies des passagers du Titanic. C'est avec lenteur qu'elle se décida à sortir de sa chambre après s'être parée d'une simple robe écrue et de quelques bijoux superflues. C'était simplement pour l'usage, elle avait agi par automatisme, accordant les couleurs comme on lui avait toujours appris à le faire, exposant sa beauté comme au temps où "impressionner" était le maître mot. A vrai dire, Mademoiselle Strasford n'avait jamais véritablement compris ce principe : pourquoi aller chercher la jalousie des autres, pourquoi vouloir essayer de faire tourner les têtes alors que ça n'apporte que de la méprise et de la haine chez les plus miséreux ? Mais, comme elle l'avait toujours fait, elle s'occupa de ses cheveux, de ses yeux et de sa bouche légèrement avant de quitter sa cabine discrètement.
Une forte envie de prendre l'air bloqua sa poitrine un moment et elle décida de se rendre, sans avaler quoi que ce soit avant, à la promenade des premières classes, premier lieu qui lui sembla assez vaste pour qu'elle puisse respirer à son aise. Pressée, elle marcha rapidement vers l'endroit, faisant virevolter les tissus de sa robe derrière elle. Jamais elle ne se sentit mieux mais, lorsqu'elle contempla l'océan, elle ne put qu'entrevoir l'ironie de sa situation. Ce n'était ni un Purgatoire ni l'Enfer, c'était simplement le rêve de sa fin.
Elle resta un moment-là, accoudée aux barrières de sécurité, savourant l'air frais qui fouettait son visage. Elle ignora l'appel de son ventre qui se fit de plus en plus important, préférant plonger dans ses souvenirs de ce soir-là.
La porte claqua et, les bras noués autour de son corps, elle se précipita dans sont lit pour s'y loger. Ses couvertures ne calmèrent pas les tremblements de son corps et les cris, la température glaciale de l'eau qui ne tarderait pas à toquer à sa porte les transformèrent en soubresauts. Les pleurs. Les bruits. Le noir. Les larmes. Le désespoir. Puis la porte qui craque et l'eau qui envahit le petit habitacle. Les draps de plus en plus lourd. La perte de l'oxygène. La mort.
Elzéa secoua doucement la tête puis, fit volte-face, décidée à quitter l'endroit et à chasser ces images de son esprit. Malheureusement, elles furent remplacées par d'autres aussi douloureuses quand une chevelure de paille, des yeux coquins entrèrent dans son champ de vision.
[center]"Vous..."
arriva-t-elle à peine à murmurrer.
Dernière édition par Elzéa Strasford le Ven 6 Avr - 18:45, édité 1 fois
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Sujet: Re: « La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣] Dim 1 Avr - 14:26
« La présence des autres est créatrice de violence. [...]»
Ft. Elzéa Strasford & Katherine Somens
« Bon j'vais faire une petite balade, je reviens . »
Je me lève de ma chaise qui grince. Matthys et Côme sont là et me regarde, je m'ennuie ici, il faut que je me dégourdisse les jambes sinon je crois que je suis sur le point de devenir folle. Je me dirige vers la porte d'un blanc immaculé, j'approche ma main de la poignée avant de tourner celle-ci. J'aperçois alors le couloir où quelques personnes déambules. Avant le naufrage, jamais un troisième classe n'aurait osé s'aventurer ici, il aurait été arrêté sur le champ. A mon avis, ces histoires de rang étaient et sont toujours du pur n'importe quoi. Je ne veux pas dire que nous sommes tous pareils, non, mais les troisièmes classes sont toutes aussi importantes que les premières et c'est grâce à eux que nous mangeons. J'aime d'ailleurs mieux me retrouver avec eux qu'avec des riches, ils sont tellement plus amusant ! Ils savent vivre au moins. Je tourne une dernière fois la tête et aperçois les deux hommes de ma vie, les personnes qui sont les plus importantes pour moi, me sourire. J'avance un peu avant de refermer doucement la porte. Je marche vers le fond du couloir où se trouve l'ascenseur. Ascenseur, escaliers ... escaliers, ascenseur. Finalement, je choisis les escaliers ne voulant pas me retrouver entre deux vieilles pies parlant de la dernière mode. Une mèche blonde me tombe devant les yeux, je souffle dessus mais rien n'y fait. Tant pis. Je la remets en place avec ma main. La première, puis la deuxième, puis la troisième marche se dressent devant moi, je les monte sans soucis.
La lumière du jour m'éblouit quelque peu, mais après quelques secondes mes yeux s'habituent. Je suis arrivée sur le pont de la 1re classe. Je ne peux pas dire que je ne l'ai pas fait exprès, mais j'espérais au moins qu'il y ai moins de monde. Je jetais un regard de dégout vers une jeune fille excentrique qui discutait sûrement avec sa meilleure amie. Pitoyable. Elle me regarde à son tour et son arrogance me fait sourire. L'argent menait vraiment à n'importe quoi. La jeune fille passa son chemin murmurant à son amie des propos me concernant sûrement. Haussement d'épaules de me part. Heureusement que je ne suis pas aussi ridicule ! J'en mourrais sûrement de honte et Côme n'hésiterait pas une seconde à me taquiner. Et puis jamais je ne l'aurais eu pour meilleur ami si j'avais été comme tant de petites bourgeoises programmées pour devenir des femmes modèles et pour parler de sujets si futiles. Ma mèche retombe à nouveau devant mes yeux, mais la brise légère qui voyage à travers le pont la remet à sa place pour moi. Mes cheveux lâchés volent au vent et tout en continuant mon chemin, j'aperçois la mer si calme. Il n'y a jamais de tempête dans ce purgatoire. L'eau reste toujours plane sans aucune vague. Je ne peux pas la comparer à celle lors du drame. J'étais dans ma chambre et par conséquent, n'avait aucune idée de ce qui arrivait à l'extérieur mis à part le fait que nous allions tous mourir, car le paquebot avait heurté un iceberg. Je m'étais tuée de sang froid et je ne regrette rien. Rester « errante » sur le Titanic jusqu'à la fin de mes jours ne me dérange pas, au contraire c'est une nouvelle aventure.
Une jeune tête blonde apparait dans mon champ de vision. Un déclic se produit alors et cette petite tête d'ange, je la reconnais. Une haine qui avait disparu jusqu'à aujourd'hui refit surface. Non, elle devait être morte, ce n'était pas possible. Un long, long, très long soupir traverse mes lèvres et je croise les bras. Je la regarde de haut en bas, non la dinde est toujours vivante. Ou enfin, elle n'est pas morte lors du naufrage comme je l'avais si souvent espéré. Savait-elle que Côme était toujours vivant ? L'avait-il déjà revu ? Je ne pense pas sinon il me l'aurait dit. Décidément, cette petite enfant gâtée nous suivra-t-elle partout ? Un léger murmure parvint à mes oreiller. Je soupire encore une fois.
« Bien évidemment que c'est moi, espèce de cruche. Alors, comme ça vous n'êtes pas morte ? Vous êtes tenace dis donc ! Qu'est-ce qui vous retient autant à la vie ? »
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Sujet: Re: « La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣] Ven 6 Avr - 20:23
« Bien évidemment que c'est moi, espèce de cruche. Alors, comme ça vous n'êtes pas morte ? Vous êtes tenace dis donc ! Qu'est-ce qui vous retient autant à la vie ? »
Oh, cette voix méprisable, si hautaine, comme elle l'avait détesté ! Cette expression d'éternelle suffisance lorsqu'elle croyait son regard, cette manie incessante qu'elle avait de la prendre pour une sotte, une simple fille et en l'occurence l'objet qui paradait à côté de Côme ! Si ce dernier n'avait pas été là, s'il ne l'avait pas rassuré en tenant son rôle de mari, un époux parfait et doux qui ne la quittait pas, Elzéa n'aurait certainement pas été aussi heureuse lors de son existence. Et maintenant qu'elle était morte, alors qu'elle croyait avoir tout perdu, elle croisait son enfer personnelle sur son lieu de résidence éternelle. Elle n'en croyait pas ses yeux et son mal-être revint au galop alors qu'elle se rendait compte de toutes les vérités qui se débloquaient à la découverte de cette nouvelle. Comment se faisait-il qu'elle soit encore à bord ? N'avait-elle pas pu s'échapper avec les autres femmes ? Et si elle était encore là, son ami l'était-il aussi ? Le mystère qui émanait de cette histoire tordait le ventre de la blondinette alors que des pensées sombres lui venaient à l'esprit. "Etait-il possible qu'il soit toujours à bord...?"
"Pas vous, en tous cas, vous pouvez en être certaine. Comment se fait-il que vous soyez encore à bord ?"
Plus les secondes passaient, plus les questions et les doutes défilaient dans la tête de la jeune femme. Cette simple rencontre, aussi désagréable était-elle renversait complètement l'univers qu'elle s'était créée en quelques semaines. Les choses qu'elles croyaient à jamais perdus étaient soudainement remises en cause menant à des choses tout aussi moins agréables. Si Côme était toujours là... Pourquoi n'était-il pas revenu vers elle ? Pourquoi l'aurait-il laissé seule ? N'avait-il pas juré fidélité devant toutes ces personnes, l'Eglise et Dieu lui-même ? Non, tout ça était impossible. Il ne pouvait tout simplement pas être sur ce bateau. Il était vivant, ne l'avait jamais abandonné. Il l'avait simplement perdu lors de cette soirée glaciale.
Il restait le problème présent. En l'occurence : elle. C'était simple : elles ne s'étaient jamais entendues, ne l'avait jamais apprécié. Dans une autre vie peut être même si ce serait réellement étonnant. La seule chose qui l'ait dérangé en elle ? Simplement ses relations : cette femme était bien trop proche de son promis. Meilleure amie ? Elle en doutait fortement. Pourquoi frôlerait-elle si souvent ses lèvres lorsqu'elle lui disait bonjour ? Pourquoi tous ses regards complices chargés de clins d'oeils et de sourires en coin ? Il apparut alors dans la vie d'Elzéa un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti : la jalousie. Fort heureusement, Côme avait dissipé tous ses malentendus en l'épousant, lui adressant les caresses dues à leur situation et partageant sa vie.
La jolie jeune fille à l'existence paisible se verrait bien vite étonné de voir que tout n'était pas rose et que la mort n'était pas un simple voyage sans fin.
Elle hésitait. Qu'est ce qui l'empêchait de rendre tous les mots, tous les gestes mauvais qu'elle lui avait infligé durant son existence ? Elle était dans son droit si elle décidait de se venger, de se montrer teigneuse et désagréable, de la traiter de tous les noms. N'était-elle pas morte ? Lors de sa vie, jamais elle ne se saurait permis de telles choses à cause de son éducation, de ses fréquentations, de sa religion. Maintenant, où était tout cela ? Ses parents étaient partis, ses amis absents. Quand à sa religion ? Elle remettait tout en question suite à cette mauvaise blague qu'était cette attente incessante d'un paradis ou d'un enfer. Si Dieu existait vraiment, permettrait-il tout cela ? Néanmoins, elle n'en fit rien. Simplement parce qu'elle n'en avait pas la force et que tout ce qu'elle désirait à présent c'était des réponses.
Spoiler:
Désolé pour le retard, vraiment
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Sujet: Re: « La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣] Ven 13 Avr - 15:02
J'archive, Katherine pense à mettre à jour ta fiche de rp et à reprendre un nouveau rp merci de ta compréhension
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Sujet: Re: « La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣]
« La présence des autres est créatrice de violence. Car les autres sont au moins deux : l'un devient rival, l'autre l'objet de la rivalité. » [PV. Katherine ♣]