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 ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »

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MessageSujet: ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »   ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? » EmptyJeu 4 Avr - 21:44

Tout à commencer dans la cabine A38, suite luxueuse pour deux premières classes richissimes qui devaient faire la traversée avec leur domestique, et leurs chiens. Elisabeth avait longuement insisté pour qu’on emmène son doberman notamment. Son père fut obligé de se céder sous les ruses de la jeune femme qui prenait sa maladie pour excuse, comme son père le faisait pour se débarrasser de ses filles. Ces deux premières classes montèrent donc à bord du somptueux paquebot pour son voyage inaugural en direction de New York. Rebelle et impulsive, n’écoutant pas les conseils de sa sœur, le soir du naufrage Elisabeth ne prit pas le canot, et elle se retrouva prisonnière de cette maudite cabine A38. Hélène eut la vie sauve. On ne saura probablement jamais laquelle des deux sœurs a été le plus marquée par la perte de l’autre, mais vivre pour Hélène fut dur. Reprendre la vie, sans le maillon qu’elle avait toujours connu. Inséparable et Séparée. Elisabeth eut du mal à se faire à cette condition de morte vivante, de prisonnière du Titanic, tout devient enfer à ses yeux. Tout devient maudit. Le purgatoire, elle n’avait pas d’autres mots à la bouche. Un an se passa pour Elisabeth, contre onze années pour Hélène. Le choc des retrouvailles. Une confrontation inattendue. Une chose inexplicable. Tout était irraisonnable, et irraisonné.

Ce matin-là, Elisabeth était encore en chemise de nuit quand l’on frappa discrètement à la porte d’entrée de sa cabine. Pieds nus, d’un pas léger Elisabeth alla ouvrir la porte. La surprise fut grande quand elle reconnu, là, plus magnifique que jamais, celle qu’elle n’avait pas revu depuis le naufrage Hélène Cavendish. Elisabeth n’eut pas beaucoup de temps, à peine avait-elle pu s’exclamer « Hélène ?! » que les yeux de celle-ci se fermèrent. Noir total. Elle tomba sur le sol, évanouie. La suite Elisabeth ne s’en rappelait pas. Trou noir. Toujours est-il qu’Hélène a eut le reflexe d’appeler à l’aide. De cet appel au secours, James Spencer apparu. Charmant et beau, comme jamais à ce moment-là Hélène ne savait pas encore qu’elle avait à faire à l’amoureux de sa jeune sœur. Celui-ci aida Hélène, et ils emmenèrent Elisabeth à l’infirmerie. Un poids mort que James avait du porter à bout de bras jusqu’au pont des embarcations.

Ce fut au réveil d’Elisabeth quand celle-ci ouvrit les yeux, qu’elle avait encore la vision d’Hélène devant elle. Comment tout cela était-ce possible ? Comment sa sœur pouvait-elle être là ? Sous ses yeux ? Devant elle ? Ce n’était pas possible. Impossible. Quoi qu’ici, qu’est-ce-qui réellement impossible ?

    « Hélène, c’est bien toi ? Comment… ? »


Les revenants étaient de retour, les passagers qui étaient ressortis sain et sauf du naufrage, étaient de retour à bord du Titanic. Damnés et maudits, nous l’étions tous finalement. Tôt ou tard, notre carcasse revenait ici. Notre fantôme hanterait ces lieux à tout jamais. Est-ce-que Hélène était morte elle aussi ? C’était fort possible sinon comment aurait-elle trouvé le Titanic ? Je ne pouvais pas croire que nous étions sauvés. Non… impossible. Elisabeth bougea un peu de son lit. Elle s’arrêta un instant lorsqu’elle se rendit compte qu’elle n’était pas dans sa cabine mais dans un lieu qu’elle connaissait assez bien : l’infirmerie. Elle prit le bras d’Hélène, violemment mais ce n’était pas voulu. Elisabeth avait des vertiges par sa fougue. Elle voulait sentir sa peau, voir si c’était bien sa sœur, si Hélène était bien là face à elle, si elle était en chair et en os.

C’était elle. Hélène était là. Un immense sourire s’afficha sur les joues d’Elisabeth, toujours assise sur son lit, elle prit sa sœur dans ses bras dans une accolade chaleureuse. Cela faisait tellement longtemps qu’elles ne s’étaient pas vues. Elisabeth n’osait y croire, comment cela pouvait-être la réalité ? Et pourtant… Elisabeth humait le parfum de sa sœur, un parfum qu’elle avait oublié, Hélène était la même qu’à sa mort. Hélène était de retour. Elisabeth espérait que cette fois, c’était pour toujours.
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MessageSujet: Re: ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »   ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? » EmptyMer 10 Avr - 17:45

Hélène Appleton née Cavendish se tenait devant la double porte vitrée, avec ce maintien droit, ce port de tête presque royal, qui montraient clairement à quelle catégorie de personnes elle appartenait : la catégorie des nobles, des puissants de ce monde. Noble, elle l'était de par sa naissance, de par son mariage, pourtant elle n'y avait jamais ressenti de fierté ou de honte particulière. Elle soupira. Tout était si étrange ! Elle était morte à trente-neuf ans, en Géorgie, se réveillait à vingt-huit ans, au milieu de l'Atlantique, dans un lieu dont elle n'avait que peu de souvenirs. Franchement, il y avait là de quoi devenir fou.

Elle avait retrouvé ses vingt-huit ans. Dieu comme cette époque lui parraisssait lointaine ! Comme si elle avait rêvé des onze dernières années. Peut-être avait-elle vraiment rêvé, d'ailleurs. Peut-être était-elle morte noyée en même temps qu'Elisabeth, sa chère, si chère petite soeur ? Peut-être était elle bien morte, et venait elle tout juste de se réveiller au Paradis, en Enfer, quelque part ? Ou peut-être n'était-elle jamais morte, peut-être s'était elle endormie et avait rêvé de ce qu'aurait pu être sa vie, peut-être accosteraient-ils bientôt New York et que tout restait à construire ?

Elle observa avec plus d'attentions son reflet dans la vitre, se comparant aux autres passagers. Sa jupe était beaucoup trop courte pour l'époque, la coupe de sa veste beaucoup trop moderne. Tout respirait le luxe, cependant, mais elle avait l'impression qu'en matière de vêtements, elle avait un train d'avance. Son chemisier était légèrement trop large au niveau de la poitrine, car quatre grossesse avaient forcément modifié sa silhouette. Non, elle n'avait pas rêvé des onze dernières années. Oui, elle avait survécu au naufrage. Oui, elle avait eu des enfants. Oui, elle avait mis fin à ses jours. Oui, elle était, par Dieu seul sait quel miracle, à bord du Titanic.

Hélène se détourna de la vitre, le coeur battant. Si elle était ici, était-il seulement possible que... Sa soeur... Elisabeth... Voilà onze ans qu'elle n'avait revu de visage de sa cadette, sauf dans ses rêves et dans ses souvenirs. Elle était morte ici, dans ce paquebot des rêves. Etait-elle là, elle aussi ? Hélène et sa soeur seraient-elles enfin réunies ? Un seul moyen de le savoir : la cabine A38. Hélène tourna les talons et traversa les couloirs qui la séparaient des luxueux appartements dans lesquels Lizzie et elle avaient passé leurs derniers instants. Le chemin se recréait sous ses pas comme si elle le faisait tous les jours. Elle trouva la cabine sans difficulté, preuve qu'un morceau d'elle même était bel et bien resté ici, avec Elisabeth.

Face à la porte, elle avança le poing pour taper, recula. Et si Elisabeth n'était pas là ? Ou pire, et si Elisabeth l'avait oubliée ? Mais non, elle ne pouvait l'avoir oubliée : unies comme les deux faces d'une même pièce, rien ni personne ne pouvait les séparer. Enfin, presque : le Titanic les avait séparées pendant onze ans, mais Hélène n'avait jamais oublié sa soeur. Insipant un grand coup, elle tapa à la porte et attendit qu'on vienne lui ouvrir.

L'attente ne fut guère longue. Hélène eut une bouffée suraïgue d'affection fraternelle et de soulagement quand elle vit apparaître, de l'autre côté de la porte... Elisabeth Cavendish. Sa soeur. Sa cadette. Une part d'elle même. Telle qu'elle l'avait quittée, alors qu'elle n'avait que vingt-cinq ans.

"Bon... Bonjour, Lizzie."

Elle se sentit stupide, mais peu lui importait. L'émotion lui serrait la gorge.

"Hélène ?!"

Mais l'interréssée n'eut pas le temps de répondre : Elisabeth ferma les yeux et s'effondra sans connaissance sur le sol. Bon, au moins, elle l'avait reconnue...

Hélène, habituée à ce genre de situations, entre sa cadette et sa fille malade, réagit le plus rapidement possible. Retirant sa veste, elle souleva Elisabeth et appela à l'aide. Par chance, n jeune homme passait dans le couloir : elle le reconnut pour être celui qui lisait le livre de sa soeur, bien des années plus tôt. Alors il était là, lui aussi ! Son aide, en vérité fut d'un grand secours à la Lady. Il souleva Elisabeth et la porta à l'infirmerie, Hélène ouvrant la voie.

Doucement, Hélène bassina le front et les tempes de sa cadette avec de l'eau fraîche. Etrangement, elle trouvait quelque chose de réconfortant dans ce geste, preve qu'Elisabeth était toujours Elisabeth, impulsive et émotive. Cela réchauffa quelque peu le coeur de l'aînée, qui attendit patiemment que sa petite soeur reprenne ses esprits. Ce qu'elle fit, lentement, en battant doucement des paupières avant de la fixer de ses grands yeux chocolat, si semblables aux siens. Hélène eut la vision fugace d'une scène quasi-similaire, déroulée des années et des années plus tôt : elle, a trois ans, qui regardait sa petite soeur alors nouvelle née lovée dans les bras de leur mère. Comme si tout recommençait.

"Elisabeth ? Tu m'entends, ma chérie ? Tu veux boire quelque chose ? Ou manger, peut-être ?
- Hélène, c’est bien toi ? Comment… ?"


Hélène sourit. Comment, oui, c'était bien la question, à laquelle elle-même n'avait acune réponse.

"Oui, c'est bien moi. Je ne sais pas comment j'ai atteri ici, mais c'est bien moi... Seigneur, ce que je suis heureuse de te revoir enfin, après toutes ses années !"

C'était la seule chose qu'elle avait trouvé à dire, la seule phrase qui avait franchi le seuil de ses lèvres sans qu'elle ne puisse la retenir. Elle avait l'impression que son coeur allait exploser.


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MessageSujet: Re: ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »   ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? » EmptyJeu 25 Avr - 23:42

Le souvenir d’Hélène montant sur les canots de sauvetage, la dernière fois que les doigts d’Elisabeth avaient touché les siens. Les dernières sensations, l’âme d’Hélène n’avait jamais quitté le paquebot. Le souvenir d’Hélène hantait Elisabeth, en un an ne l’avait jamais quitté. Elle allait souvent dans sa chambre qui jouxtait la sienne. Son souvenir impérissable. Une rose éternelle à bord du Titanic. Sa sœur. Elles avaient été tellement complices, tellement comme des sœurs, main dans la main contre une famille distante et froide. Hélène était la grande sœur, l’étoile du berger, le guide, l’étincelle dans la nuit. Cela faisait un an qu’Elisabeth, petit oiseau tombé du nid, avait prit son envol. Beaucoup de choses s’étaient passées, beaucoup d’atrocités et de mystères inexpliqués. La mémoire d’Hélène n’avait jamais quitté le Titanic, et la preuve était là – Elle était de retour. Une fois, que nous montions sur le Titanic, c’était comme un cercle infernal, une prison sous-marine, nous ne pouvions plus nous en réchapper. Même dans l’au-delà que le Titanic était notre enfer, ou notre paradis. Nous étions des êtres maudits, mais la question était là au bout des lèvres d’Elisabeth : Comment ? Comment était-ce possible que sa sœur soit là devant ses yeux ? Qu’elle était dans ses bras, humant son parfum, et la sentant en chair et en os sur sa peau ? Une hallucination ? Une illusion ? Tout ceci paraissait bien réel. Le choc avait causé un malaise à Elisabeth, en même temps Hélène était la dernière personne qu’Elisabeth pensait revoir à bord du Titanic, la prison éternelle.

    La tête d’Elisabeth lui tournait, elle voyait des étoiles tournaient autour de ses yeux. « Oh ça oui, je t’entends. Suis-je….dans un rêve ? » Le sourire d’Hélène fit chaud au cœur d’Elisabeth. « Si tu es là…. Comme je te vois, oui là devant moi… Où étais-tu ? »


Un verre était posé sur la table de chevet à côté du lit, Elisabeth le saisit et le bu d’une traite ! Elle n’était pas folle, pendant un an elle n’avait pas pu se cacher dans la soute à bagages ou la salle des machines ? Pourtant, personne n’allait sur le pont Orlop. Non, elle était forcément montée sur ce canot de sauvetage. Si tel était le cas, elles avaient de multiples choses à se raconter. C’était beaucoup d’émotions d’un coup pour les deux sœurs et une incompréhension commune. Elles faisaient bien la paire comme toujours ! Elisabeth se pinça la peau du bras, ferma les yeux, les rouvrit mais non elle n’était pas dans son lit dans la cabine A38, elle se trouvait toujours dans l’infirmerie en compagnie de sa sœur.

    « Mais comment es-tu là ? Tu ne pouvais pas venir avant ? » Elisabeth réalisa les paroles de sa sœur, toujours au petit soin avec elle. C’était apprécié ! Après la disparition de celle-ci, Elisabeth s’était senti tellement seule. Ame sans vie. Ame à peine. « Non mais attends… qu’as-tu dis ? Non, tu te trompes. Cela ne fait qu’un an voyons que nous sommes ici. »


Les yeux d’Elisabeth se remplirent de questions, de doutes. Cette discussion serait des plus bizarres, une conversation étrange peut-être là plus étrange à laquelle les deux sœurs se soient adonnées. Quel tour nous jouait encore le Titanic, telle était la question. Regards interrogateurs, des millions de questions brûlaient les lèvres d’Elisabeth. Celle-ci dévisageait Hélène, ses yeux ne quittaient la silhouette d’Hélène, de la tête aux pieds, ses yeux accrochant ceux de sa sœur. Si cette rencontre était un rêve, un cadeau éphémère, si Hélène allait se réveiller car peut-être que c’était elle qui rêvait non Elisabeth, Elisabeth voulait en profiter et ne pas perdre une miette. La situation était vraiment invraisemblable. Incompréhensible. Elisabeth attendait des réponses de la part de sa sœur, des réponses qu’elle n’aurait certainement pas. En cet instant, une seule chose comptait aux yeux d’Elisabeth profiter de sa sœur aussi longtemps que le Titanic pouvait le permettre. Si cela était un rêve, c’était certainement le plus beau qu’Elisabeth n’avait jamais fait. Elisabeth se leva en prenant appuie sur sa sœur, prit le verre qu’elle avait reposé. Elle s’apprêtait à aller le re remplir mais elle eut un petit déséquilibre. Elle se rattrapa à sa sœur.

    « J’ai la tête qui tourne, drôle d’effets de te revoir. C’est tellement étrange. Je ne pensais pas te revoir un jour, tu crois que nous sommes au paradis ? »


Elisabeth aurait plutôt dit en enfer, mais s’il y avait Hélène cela donnait une petite touche de paradis quand même. Elle était la même qu’un an jour pour jour, jour du naufrage. Elle n’avait pas changé, si ce n’est sa tenue qu’Elisabeth adulait déjà. Elle devrait lui donner l’adresse de son couturier ! Le sourire qu’Elisabeth arborait sur son visage ne se décrochait pas, elle en avait tellement rêvé de ce moment, elle l’avait tellement imaginée. Pas à pas. Moments par moments. Instants par instants. Finalement, cela ne s’était pas du tout passé comme elle l’avait imaginé. Les émotions avaient pris le dessus sur le reste, des larmes de joies commencèrent à couler le long des joues d’Elisabeth. Ce moment était tellement merveilleux, tellement attendue et tellement espérait. Un espoir qui n’était censé ne jamais voir le jour. Un idéal, une utopie, mais non Hélène était là sous ses yeux plus réelle que jamais. En chair et en os quoi que… un nouveau fantôme venait d’entrer dans le paquebot maudit, enfer et damnation pour les neuf centre quatre-vingt dix neufs fantômes bloqués ici bas.
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MessageSujet: Re: ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »   ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? » EmptyMer 31 Juil - 14:23

"Oh ça oui, je t’entends. Suis-je….dans un rêve ? "

La question qu'elle même se posait. Tout semblait à la fois réel et irréel, comme dans ces livres ou les protagonistes passent d'un monde à un autre. Comme dans un rêve, mais un rêve avec de tels accents de réalité... Qu'il ne pouvait en être un. C'était étourdissant.

"Je ne crois pas... Je ne suis plus sûre de rien, mais... Je crois bien que c'est réel. Si tant est que le réel soit possible."

Un navire de rêve, un voyage fabuleux, un naufrage, et les passagers qui erraient, âmes perdues, à son bord. Voilà qui n'avait rien de réel. Mais, pire encore, les survivants de ce cauchemar qui, une fois leur vie conclue, revenaient errer avec les défunts du Titanic. Et là, le réel disparaissait complètement. Comment ne pas être perdu, changé, déboussolé ?

Hélène eut un sourire tendre quand Elisabeth lui demanda ou elle avait été, tout ce temps. C'était à la fois si simple et si compliqué de répondre...

"Dans... Aux Etats-Unis. A Atlanta. Ça va te sembler complètement fou, mais..."

Elle haussa les épaules et rit en voyant sa soeur fermer les yeux, se pincer le bras. Elle-même avait bien été tentée de le faire, pour être bien sûre qu'elle n'était pas toujours a Atlanta.

Mais c'était inutile. Elle ne pouvait être à Atlanta. Ses enfants y étaient morts, et la blessure était toujours là. Elle ne s'en irait jamais, comme la blessure laissée par la mort d'Elisabeth ne s'était jamais tarie. Mais c'était étrange de revenir là, de retrouver cette complicité si forte, qui avait été leur arme pendant vingt-cinq ans, le seul moyen pour elles de tenir face aux épreuves. Etrange et rassurant.

Hélène n'eut pas le temps de trouver de réponse a la question d'Elisabeth, celle-ci enchaîna vite avec une autre question :

" Non mais attends… qu’as-tu dis ? Non, tu te trompes. Cela ne fait qu’un an voyons que nous sommes ici.
- Que... Quoi ? Un an ?"
Hélène était incrédule. "Non... Non, c'est impossible. Un an... Non, non, là-haut, onze ans se sont passés."

Voire plus. Hélène eut une pensée pour Nayah, rencontrée dans les canots de sauvetage alors qu'elle paniquait complètement après avoir perdu Elisabeth. Et Nayah était morte à plus de cent ans ! Elle avait pris soin de ses enfants à sa mort, des deux enfants qu'il lui restait. Les deux amies s'étaient finalement retrouvées en même temps, à bord du Titanic.

"Ecoute, je ne sais pas ce qui se passe, mais... Il semblerait que ceux qui ont survécu vivent leur vie et à leur mort, reviennent. J'ignore si c'est un miracle ou une malédiction. J'ignore comment c'est possible, d'ailleurs. Même le temps ne s'écoule pas de la même manière. Mais pourtant, nous sommes bien là. Je ne suis pas la seule à être revenue."

Depuis la naissance de sa soeur, Hélène avait été la protectrice. C'était son rôle de grande soeur, son rôle de mère. Protéger. Comme si elle était née pour ça. Depuis toujours, elle faisait son possible pour guider du mieux possible ceux qui comptaient tant pour elle. C'avait commencé avec Lizzie, puis il y avait eu ses filles, ses fils. Or, là, elle se sentait complètement démunie. Comment protéger et guider qui que se soit sans savoir elle-même ce qui se passait autour ? Auraient-elles jamais la moindre réponse ? Quelque chose lui souffla que non. Alors pourquoi ne pas profiter simplement de ses retrouvailles avec sa cadette ? De tout son coeur, Hélène le souhaitait, mais ne parvenait à faire taire ses doutes. Et si il y avait un moyen, pour elle et Elisabeth, de sortir d'ici ? Ou étaient-elles coincées à bord pour toujours ?

"Attention, Liz", fit la Lady en rattrapant sa soeur qui semblait sujette à un léger malaise. "Assieds-toi, je vais aller le remplir."

Et elle se leva pour s'exécuter pendant que parlait sa soeur.

"Je ne pensais pas non plus que nous nous reverrions... Enfin..." Elle sourit en entendant Elisabeth évoquer un éventuel paradis. Décidément, l'éducation de leurs parents les avaient marquées.

"Je me disais qu'en mourant, je te retrouverais au Paradis, effectivement. Pendant des années, j'ai rêvé que je mourrais et que je te rejoignais. Que tu m'attendais, comme tu l'as toujours fait quand on avait prévu de sortir et d'aller se promener à cheval. Je rêvais d'un tunnel et tu étais de l'autre côté, et enfin on se retrouvait."

Hélène promena son regard sur la pièce. Une infirmerie, tout ce qu'il y avait de plus normal. Mais a bord d'un lieu qu'elle avait haï de toutes ses forces depuis le 15 avril 1912.

"Je ne pense pas que nous soyons au Paradis, cependant. Le... Purgatoire, ça me semble plus approprié. Si nous étions au Paradis, nous ne serions pas à bord du Titanic." A bord de ce monstre de fer qui avait tué Lizzie ? Pitié, non !

"Si nous étions au Paradis, mes enfants seraient là. Oh, Elisabeth, j'aurais tellement voulu que tu les voient !"

Elle y avait souvent pensé, depuis la naissance de Louise. Elisabeth avait toujours aimé les enfants. Elle aurait adoré ses neveux et ses nièces, et ceux-ci le lui auraient bien rendu ! Mais à moins d'une éventuelle porte de secours, jamais une telle chose ne se produirait. Et les soeurs Cavendish, enfin réunies (mais à quel prix !) continueraient d'errer jusqu'à la fin des temps.


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MessageSujet: Re: ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? »   ELISABETH & HELENE ¤ « Suis-je devenue folle, chapelier ? » EmptyMer 21 Aoû - 22:57

La mort, le Titanic, la vie étaient des choses bien mystérieuses. Nous ne pouvions contrôler la mort. Elle nous envahissait, nous enlaçait, nous saisissait. Etait-ce réel ? Et si tout ceci n’était qu’un rêve ? Un rêve qui avait des fausses allures de cauchemars ? Peut-être n’étais-je pas ici depuis un an ? Peut-être que je rêvais ? Un long rêve, interminable ? Et si j’étais prisonnière de ce rêve ? Je me pinçais, je regardais Hélène pourtant elle avait l’air d’être véritablement là. Etait-ce irréel ? En tout cas, j’avais du mal à croire qu’elle était là sous mes yeux. Son air perdu ne me rassura pas. J’étais perdue, happée par les vagues qui me rabattaient au sol. Je ne pouvais me relever, je ne pouvais que me noyer. Nous vivions dans une incompréhension permanente, dans des questions sans réponses. Quand aurions-nous les réponses ? C’était tellement invraisemblable de se dire que nous étions morts, et prisonniers du Titanic – condamnés à rester là toute notre vie mort. Errant. Perdus. Hélène remettait en question tous les semblants de connaissances que j’avais pu acquérir sur ma situation. Comment allait-elle bien pu atterrir là ? Je fis les gros yeux, Hélène avait été aux Etats-Unis ? Alors là-haut, la vie avait continué ? Atlanta ? Hélène haussa les épaules. Les Etats-Unis… Je me pinçais, et Hélène fit de même.


    « Arrête tu vas te faire du mal. » lui disais-je.


Ici, les rôles étaient inversés. Elle était nouvelle dans cet univers impitoyable et étrange qu’était le Titanic. Ici, j’étais une habituée qui n’avait pas raté un morceau de tout ce qu’il s’était passé ici en un an. Je serais là pour l’aider, à se faire à ce nouveau monde, à ce Titanic qu’elle devrait re découvrir car rien n’était simple, tout n’était qu’une immense énigme, un trésor à découvrir, un mystère à résoudre.


    « J’ai écris un livre… Les fantômes du Titanic sur tout ce qu’il s’est passé ici si tu veux le lire ? Si tu es curieuse de connaitre un peu tout ce qu’il met arriver. »


Pour moi, c’était comme si c’était hier qu’Hélène m’avait quittée ou plutôt que je l’avais laissée sur ce quai, monter dans ce canot. Et pourtant, Hélène me soutint que cela faisait onze ans. J’étais abasourdie.


    « Tu … tu es en train de me dire que la vie a continué pour toi ? »


Mes mots étaient faux dans ma tête, et j’avais du forcer pour en arriver à cette conclusion là. Comment ? Cela ne faisait qu’un an que nous étions là, j’en étais certaine, je tenais un carnet de bord. Et elle… elle, onze ans ? Mais elle était la même que lors du naufrage ? Je ne comprenais pas, et je n’étais pas certaine de vouloir savoir le pourquoi du comment.


    « Une malédiction… »


J’écoutais les mots sortir de la bouche d’Hélène, elle était ma sœur, je lui faisais confiance et je croyais tout ce qu’elle me disait même si j’avais un peu de mal. Elle n’était pas la seule ? Je souris, mais d’un sourire gêné, contrarié par ce qu’elle allait lui dire, presque peiné.


    « Je dirais que nous sommes plus en enfer, qu’au paradis. Tu étais probablement mieux à Atlanta, tu vois. Mais… tu es morte alors ? Le Purgatoire, j’y ai déjà pensé, je l’ignore Hélène mais le Titanic a changé depuis la traversé. Tes enfants ? »


Trop d’informations arrivaient en même temps, elle avait vécu, était morte, et revenu ? Elle avait eus des enfants ? Moi qui rêvais d’en avoir. Des gens qui revenaient… était-ce le début de la fin ? Que passait-il ? C’était tellement insensé et le pire Hélène avait l’air très sérieuse, démunie et désarmée. J’étais chamboulée, perturbée par tout ce que ma sœur me disait. Pour moi, c’était comme si elle ne m’avait jamais quittée. Son souvenir avait été avec moi pendant tout ce temps, mais elle… au bout de onze ans ? Qu’était-il resté des vestiges de son passé ? Je la regardais, je devais avoir un air hagard.  Complètement pommée et moi qui pensait avoir tout vu. J’essayais de ravaler mes larmes, mais je m’effondrais. Trop d’émotions, trop de tout, revoir Hélène, et puis tout ce qu’elle me disait, tout ce que j’avais du rater, tout ce que je ne vivrais jamais. Je pleurais car ce trop plein, comme un bouchon de champagne j’explosais. J’étais triste de la savoir ici, j’étais contente de l’avoir retrouvée c’était certain. J’avais souhaité la rejoindre, mais pas ici non pas dans ce cauchemar vivante, dans cette prison dorée, dans cette cage à oiseaux. Je pleurais de la savoir ici, elle aurait du rester à Atlanta mais si tel en était son destin … si tout ceci était inéluctable, inévitable… C’était une voie sans retour, une impasse. Nous étions bloquées ici à tout jamais, et au lieu de subir ce calvaire seule maintenant ma sœur était tombée dans un terrier, et était entrainée avec moi. Qu’allions-nous devenir ? Mon dieu, sauvez nous.
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