PROFIL♌ Signaux de Détresse : 689 ♌ Points : 881 ♌ Jour d'embarquement : 12/07/2011 ♌ Age du Personnage : Inconnu
RPG Journal d'un fantôme ♌ Numéro de Cabine : ♌ Situation Amoureuse : ♌ Présentation:
Sujet: NAYAH, ESTHER & LISBETH ♣ "Les Revenants" Sam 15 Juin - 19:38
Les Revenants
« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »
Il faisait nuit noir, alors que le Titanic naviguait dans les eaux ténébreuses d’un océan perpétuel. La petite horloge du grand salon venait à peine de sonner minuit, qu’une aura funeste étreignait la tranquillité qui régnait sur le paquebot. Personne ne pourrait lui échapper, désormais, votre vie n’est plus entre vos mains. Alors que la nuit était noire et que le ciel ne possédait pas d’étoile, vous ne trouvez pas le sommeil, vous vous retournez inlassablement dans votre lit, vainement. Cette nuit, vous ne pourrez dormir. Vous vous habillez à nouveau et quittez votre cabine. Pourquoi ? Vous ne le savez pas. Tel un fantôme, vous errez à bord du Titanic, attendant… Mais attendant quoi ? Vous ne possédez pas la réponse. Ce fut à ce moment-là que votre destin croisa celui d’autres personnes, vous êtes peut-être amis ou ennemis, mais là ce soir une force à fait en sorte que vous vous retrouviez en ce lieu. Vous n’avez pas le choix, vous ne pouvez partir, donc vous vous rencontrez et ensemble vous construisez le fil de votre vie.
♦ Déroulement du jeu : Vous n'êtes que pour le moment aux prémices de cette nuit. Ne pouvant dormir, vous quittez votre cabine et vous vous promenez à bord du Titanic et vous rencontrez vos partenaires. Vous pouvez parler, faire ce que vous voulez, pour le moment, ce n'est que de simples rencontres. Attention, la machine s'enclenche maintenant, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Il n'y a pas d'ordre de passage!
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Sujet: Re: NAYAH, ESTHER & LISBETH ♣ "Les Revenants" Dim 16 Juin - 16:21
the girl who died he tries to save. she’ll die again inside his grave. La nuit, tous les chats sont gris. Une nuit noire. Une nuit sombre. Une nuit qui fait froid dans le dos. Une nuit, comme je les déteste. Les ombres des vagues passent par le hublot et font d’étranges formes sur les murs de ma cabine. Je regarde la couche d’Héloïse, elle dort à point fermer. Quelle chance, elle a. Je vois les heures défilaient, une aiguille qui tourne, tourne, tourne. Toujours plus vite. Minuit sonne. Minuit, l’heure du crime. Je n’arrive pas à dormir, mais ce n’est pas inhabituel. Dormir ? Cette perte de temps. De nature assez insomniaque, je préfère lire, apprendre et me cultiver que dormir. C’est d’un ennui que de dormir. Je descends doucement de mon lit, en faisant bien attention à ne pas réveillée ma camarade de chambrée. Je mets la première petite robe qui me passe sous la main, une robe couleur bleue marine avec une petite veste sombre – si par hasard, je décidais d’aller faire un tour sur le pont, la nuit il devait y faire frisquet. Je ne peux pas fouiner dans mes affaires, de peur de réveiller Héloïse. Je prends un chandelier, et je sors de ma cabine en prenant soin de ne pas faire de bruit. Par chance, j’ai été aussi discrète qu’une petite souris qui va chercher son fromage proche d’un piège, ou à côté d’un chat. Aucun bruit. Généralement, c’est lorsque nous voulons faire le moindre bruit qu’on en fait le plus. La vie est mal faite.
J’allume les bougies à l’aide de celle, présentes dans le couloir. Je suis seule, pied nue à errer dans les couloirs de troisième classe. Je marche. A petit pas. Sur la pointe des pieds. Je sautille. Attirée, envoutée par ce Titanic. Je suis toute chose ce soir. Je n’ai peur de rien, je suis invincible. Mon œil se pose sur le nid de pie. Un lieu à découvrir, un endroit inconnu, que je n’ai jamais foulé. Le nid de pie, allait le visiter à minuit. N’est-ce pas amusant ? Je me hâte de monter tout en haut, imaginant déjà le point de vue qu’il doit y avoir. Me rappelant que si peut-être les membres d’équipages avaient vu l’iceberg, je serais pas là aujourd’hui. Refaire le monde avec des si … si j’étais vivante, j’aurais pu être une grande historienne dont les travaux auraient été reconnus. Je n’ai pas peur du noir, je n’ai pas le vertige, je suis la fille impossible celle qui a pour mission de sauver tout le monde ce bourbier sans fond dans lequel on s’enfonce. Là, je grimpe. Je monte. Je m’élève.
J’admire la vue sur l’océan infinie, le mouvement des vagues. J’entends des pas. Derrière moi. Est-ce le fantôme du Titanic qui vient m’effrayer en cette nuit sombre, et cette heure avancée ?
« Esther, c’est toi ? Nayah !»
Pour un lieu réputé désert, il y avait du monde ce soir. Comment avions-nous eut toutes les trois la même idée de monter en haut du nid de pie. La présence d’Esther me rends toute contente, celle de Nayah beaucoup moins. Je ne suis pas la seule insomniaque à bord de ce paquebot, visiblement. Une nuit noire sans lune. Une nuit noire sans soleil. Une nuit effrayante. La nuit tous les chats sont gris, et moi je suis la petite souris ...
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Sujet: Re: NAYAH, ESTHER & LISBETH ♣ "Les Revenants" Dim 16 Juin - 17:26
L'insomnie était le mal du siècle. J'étais dans mon lit et j'avais beau me tourner et me retourner, mes yeux restaient ouverts comme des billes. Je contemplais le plafond et le lustre accroché. J'entrepris de compter les lobes de cristal du luminaire. Il y en avait cinquante six. Je réalisais que cela faisait beaucoup et rendait l'objet lourd. En cas de heurt, il pouvait tomber avec facilité. Je frissonnais en m'imaginant alors en dessous. J'étais réveillée et je me faisais des films bien sanglants et horribles. Mes mains étaient moites et mon corps couvert de sueur et pourtant, je frissonnais et claquait des dents comme si je couvais une quelconque fièvre. Que m'arrivait-il? Je me levais de mon lit, enlevant les draps collés à mon corps. Je pris une carafe d'eau et m'en versait dans un verre. Je le bus avec avidité, la fraîcheur du liquide me fit du bien. Je collais alors le verre vide contre ma joue appréciant le contact glacé sur ma peau. Puis, je revenais dans mon lit et me glissa dans les draps. Et je fermais les yeux mais rien à faire, je n'arrivais pas à dormir. L'horloge dans mon chambre se mît à carillonner. Douze fois. Il était minuit. Mes yeux étaient toujours aussi ouverts. Je pris alors la décision de sortir, de prendre l'air, ce soir, je pouvais faire une croix sur un repos par un sommeil. Je me préparais alors en commençant une toilette histoire de m'enlever cette sueur. Puis, j'enfilais une robe légère que je recouvris d'un gilet léger. Puis, je sortis. Je me promenais appréciant la fraîcheur de la nuit. J'arrivais alors au pont des embarcations près du nid de pie. J'aperçus la silhouette d'Esther. Je me dirigeais alors vers un elle. J'appréciais beaucoup cette jeune femme et nous avions eu une discussion intéressante sur les revenants. Je lui fis un sourire tout en la saluant:
" Bien le bonsoir Esther! Comment allez vous? " Disais je d'un ton aimable.
Puis, j'entendis soudain une voix nous hélait : « Esther, c’est toi ? Nayah !» Je me retournais afin de faire face à la personne qui venait de nous appeler: c'était Lisbeth. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine. J'avais senti que cette femme ne m'aimait pas. Elle était une amie de Jules car il me l'avait présenté à mon retour sur le paquebot. Toutefois, le courant n'était pas aussi facilement passé tant je n'étais pas bien en présence de Jules. J'avais du paraître froide et hautaine aux yeux de la Troisième Classe. Elle arriva alors à notre hauteur et je lui disais alors :
" Bonsoir Lisbeth. " dis je avec un sourire dénué de chaleur.
« Qu’est-ce que tu fais là ? Mère ne cesse de t’appeler. » Disait une jolie blonde, à la beauté froide comme l’hiver. « Je regarde les poissons, ils sont jolis, regardes Cassandre ! » Répondait une autre blondinette, tout en admirant le bassin, rempli de poissons exotiques. « Petite idiote. Viens ! » Disait Cassandre tout en lui attrapant violemment le bras.
La petite Esther se laissa tirer ainsi jusqu’au manoir familial, cette sombre et triste demeure, qu’elle détestait tant. Elle avait peur de ce lieu, tout comme de ses habitants. Mère et père étaient des gens méchants, Cassandre aussi, elle n’avait jamais un sourire pour elle. Ce qu’elle aimait c’était le jardin, les poissons dans le bassin, les écureuils dans les arbres, les petits oiseaux dans leurs nids. Elle aimait la vie, non la tristesse et c’était ça qu’on lui reprochait. Esther avait toujours été malheureuse dans la stricte famille de Rosemonde, elle ne vivait pas dans le même monde qu’eux. Ce que sa famille voyait c’était la nuit, elle, elle préférait nettement le jour, les couleurs, la gaieté. Elle était si différente, que ces gens, la rejetaient, ils la maltraitaient et peu à peu, Esther se perdait. Ce fut ainsi que cette petite fille aux boucles blondes, devint ce qu’elle était aujourd’hui, une personne perdue, qui retrouvait peu à peu la mémoire.
La nuit était déjà bien avancée quand Esther se réveilla dans le douillet lit de sa cabine de seconde classe. Son front était ruisselant de sueur et la cabine plongée dans la pénombre. Rapidement, elle ouvrit la lumière et rendit compte qu’elle ne pourrait plus dormir. Depuis sa séance de spiritisme avec Evelyn, elle ne cessait de revoir des images de son passé, un mirage traumatisant, qui n’était que la stricte vérité. Victime de la vie, Esther comprenait que sa famille ne l’avait jamais aimé, que personne ne l’avait réellement aimé dans cette vie. A part peut-être ce psychiatre, dont elle ne reconnaissait plus le visage. Chaque soir, elle avait peur des nouvelles révélations qui revenaient à chaque fois en songe, ces images étaient toujours tristes et pleine de douleur. Vêtue d’une chemise de nuit blanche en coton, la jeune femme se leva et se passa un peu d’eau sur le visage. Rapidement, elle revêtit une robe d’un bleu profond, puis prit son manteau, les nuits étaient fraiches en pleine mer. Elle quitta sa cabine et commença à parcourir les différents couloirs du paquebot, avant de s’engouffrer sur le pont des embarcations. L’océan lui faisait encore peur, elle resta donc loin de lui et ne se rapprocha pas de la rambarde. La jeune femme s’approcha alors du nid de pie. Elle ne s’y était jamais engouffrée, même pas pour observer l’horizon. De ses mains pâles, la jolie poupée de cire commença à grimper sur l’échelle. Le chemin était long, mais elle arriva en peu de temps en haut. Serrant ses mains sur la rambarde, elle admira l’horizon et cet océan à perte de vu. D’ici, il était loin pour elle, elle n’avait pas peur et pouvait admirer le reflet de la lune sur ces eaux éternelles. Esther ne resta pas longtemps seule, puisque bientôt deux autres jeunes femmes vinrent la rejoindre en haut du nid de pie. Il y eut Lisbeth Findley, puis Nayah Gallagher. La seconde classe n’aurait jamais pensé se retrouver ce soir avec deux compagnes. Elle se sentait même un peu gênée de cela.
« Nayah, je me porte bien et vous ? » Disait-elle avec un doux sourire sur les lèvres. Puis elle salua Lisbeth. « Bonsoir Lisbeth ! Je n’aurais jamais cru voir autant de monde ce soir ici. » Continua-t-elle tout en postant à nouveau son regard sur l’horizon.
The Ghost
♣ Le Fantôme du Titanic
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PROFIL♌ Signaux de Détresse : 689 ♌ Points : 881 ♌ Jour d'embarquement : 12/07/2011 ♌ Age du Personnage : Inconnu
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« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »
Dans la nuit noire vous venez de vous retrouver. Etes-vous en sécurité ? Non, priez pour vos vies, cette nuit est celle de l’impossible. Vous ne pouvez plus faire marche arrière, ni retourner vers vos sécurisantes cabines. Plus rien ne vous attend là-bas, sauf ici, votre destinée. Vous vous êtes retrouvées, vous vous connaissez ou pas et pourtant en ce lieu, vos destins seront scellés à jamais, que vous soyez deux ou trois, vous ne pourrez pas échapper à ce qui va vous arriver. Vous vous saluez, vous parlez, vous ne dites rien, mais vous allez tous sentir cette douce brise chaude qui va vous frapper aux visages. Vous passagers normaux, vous la sentirez et rien de plus. Vous, les revenants, vous ressentirez tout autre chose. Soudainement en vous, votre cœur deviendra aussi froid que la glace, vous ne sentirez plus aucunes émotions, vous n’aimerez plus, vous n’aurez plus peur de rien. Votre regard devient brumeux, vous ne distinguerez plus les personnes qui se trouvent autour de vous. Quoi ? On vous menace ? Vous n’avez pas peur, vous êtes en colère, on dirait que quelqu’un veut vous tuer. Vous vous énervez face aux personnes qui vous accompagnes, ces personnes ne peuvent plus rien faire pour vous.
♦ Déroulement du jeu : Vous vous êtes retrouvez dans la nuit et soudain une brise chaude vous frappe au visage. Les passagers normaux, vous ne ressentez rien de plus que ce doux vent, mais pour les revenants celui-ci vous fait un lavement de cerveau. Votre vision se brouille, vous ne voyez plus vos compagnons, vous ne vous rappelez même plus de leur présence. En fait, ce que vous voyez face à vous c'est une menace et vous êtes prêts à l'affronter comme il se doit.
the girl who died he tries to save. she’ll die again inside his grave. La nuit tous les chats sont gris. Ce soir, je n’étais pas seule. Ce soir, j’étais Esther et Nayah. Esther, ma très chère amie. Nous étions si différentes et pourtant nous étions meilleures amies. Elle était mon point, j’étais son contrepoint. Elle était le noir, j’étais le blanc. On s’entendait à merveilles toutes les deux, j’aiguillais ses journées et j’étais fascinée par Esther et ses souvenirs. Elle avait besoin de moi, et nous nous étions trouvées des intérêts communs. J’étais contente de la voir ce soir, quoi que très étonnée. Jamais deux sans trois. Moi, Esther, et … Nayah. Là, en revanche c’était une autre paire de gant. Nayah. La femme que je ne comprenais pas. Je croyais au prince charmant, à l’amour unique et au coup de foudre. J’étais une petite fleur, une princesse retenue dans sa tour – quoi que j’aurais déjà trouvé un moyen pour me libérer – j’étais romantique. Nayah n’était rien de tout cela. Une seule question me brûlait les lèvres pourquoi ? Pourquoi elle ignorait Jules ? Son mari ? Pourquoi ? Pourquoi ? J’avais entendue des rumeurs qui me faisaient froids dans le dos, elle était avec un autre. Pendant une année, Jules s’était confié à moi, me parlant de sa femme. Nayah. J’étudiais avec grande attention le phénomène des revenants, mais l’amour ne meurt jamais ? L’amour véritable ? Le vrai amour ? Celui qui est là dans notre cœur, qui reste, qui s’accroche, qui subsiste. Si j’étais inquiète de voir Esther à une heure pareille sur le nid de pie, l’idée même qu’elle était là pour se suicider me traversa un instant l’esprit – je ne l’étais pas de voir Nayah. J’étais heureuse de voir Esther, j’allais m’empresser de la ramener dans sa cabine, là où à minuit elle aurait du être. Minuit, tous les chats sont gris. Je n’étais pas très enchantée de retrouver Nayah. Elle était étrange et faisait du mal à Jules, et cela je ne pouvais le concevoir. Curieuse, aventurière et détective en herbe. Je soupçonnais tout et tout le monde.
« Bonsoir.»
répondis-je à Nayah, d’un ton froid sans saveur.
« Que faites-vous là vous deux ? Vous vouliez admirer l’océan au clair de lune ? »
Machinalement, je me rapprochais d’Esther avec qui je serais plus en sécurité qu’au côté de Nayah que je n’appréciais guère. Tout d’un coup, alors que je pensais à la mission que je m’étais donnée, une douce brise chaude frappa mon visage. Je clignais des yeux, et fis un mouvement de recul. Puis, plus rien. Je secouais ma tête pour me remettre les idées en place. J’étais l’impossible girl, et ma mission – celle que je m’étais donnée – était de sauver tous les passagers. Ce soir, je devais protéger Esther. Nous étions toutes les trois tombées dans la gueule du loup. Le nid-de-pie. Allions-nous mourir ? De quoi devions-nous avoir peur ? Je n’avais pas peur. Je vis le regard de Nayah s’assombrir, mais cela ne m’alarma pas. Elle n’aimait guère, et c’était réciproque alors quoi de plus normal ? Quelle nuit étrange. Une nuit noire. Une brise chaude. Je me tournais vers mes deux camarades insomniaques.
« Vous avez senti ça ? La brise sur nos visages, tu n’as pas froid Esther ? »
Je voyais la vie trop en rose, en technicolore pour voir le danger face à moi. Le mal était imminent. J’ignorais face à quoi j’allais me trouver. Dans l’obscurité, il ne fallait pas oublier d’allumer la lumière. Chaque personne a une part de bien en soit. J’étais l’impossible girl, et ma mission – celle que je m’étais donnée – était de sauver tous les passagers. Ce soir, je devais protéger Esther. La protéger de quoi ? Je l’ignorais. La protéger du Capitaine, de ce paquebot, de ses fantômes qui hantent nos vies, de cette malédiction qui trône au dessus de nos têtes, de cette vie qui parait si réelle. La nuit tous les chats sont gris.
Lisbeth et Esther me saluèrent toutes deux. Quoi que le ton de la voix de l'amie de Jules fut autant froid que le mien. Au contraire, la jeune deuxième classe brisait la glace par cette douceur qui la caractérisait. Je me demandais bien ce qu'elle pouvait faire ici à cette heure de la nuit. N'arrivaient-elles pas à dormir tout comme moi? Cela devait être le cas et nous étions toutes autant surprises l'une que l'autre de nous voir. La joie de voir Esther était certes gâchée par la présence de cette Troisième Classe. Mais ce soir, je ne voulais pas être seule, aussi m'en accommodais-je. Mue par une lueur inopinée, je décidais alors, par la suite, d'essayer d'avoir une discussion avec Lisbeth. Je sentais bien qu'elle ne m'aimait pas, notre rencontre avait été froide et face à cet accueil glacial lors des présentations, je le lui avais bien rendu en terme de regards aussi chauds qu'un iceberg. Peu après, je m'étais demandée qu'elle pouvait être la raison d'un tel comportement. Elle était l'amie de Jules mais après? Avait-elle remarqué mon attitude envers mon mari ou pire, était elle au courant de mon "entrevue" avec Elliott? Je l'ignorais et je comptais bien, par la suite, y remédier à cela. Qu'elle soit l'amie de mon mari était une chose mais qu'elle soit froide ainsi, ça en était une autre. Et cela, je ne pouvais l'accepter. Je n'étais pas morte pour que l'on me juge sur mes actes. Ainsi, j'attendais le bon moment pour pouvoir mettre les choses à plat une bonne fois pour toutes.
Sauf que le destin en décida autrement. Alors que je m'apprêtais à répondre à la question de Lisbeth, une brume envahit alors le bateau et tout devint pratiquement brouillé, je ne distinguais plus rien... Ni ...
Mais... Avec qui j'étais? Il me semblait pourtant que j'étais avec des gens mais impossible de me rappeler, ni de voir d'ailleurs. Mes yeux étaient comme aveugles ou alors je venais de subir une fulgurante myopie... Je reculais de quelques pas tandis que j'essayais de me frotter les yeux en espérant voir. Mais j'avais beau m'appuyer les yeux avec mes doigts, ma vue était toujours aussi peu nette. Je poussais alors gémissement teinté de rage tout en ajoutant:
" Mais c'est pas vrai... Je n'y vois rien du tout!!! Ma vue est toute brouillée! " disais-je tout en me mettant à crier. J'essayais de marcher mais vers le nid de pie ou nous étions, il y avait tant d'objets et d'éléments du bateau que je me tapais dedans, me faisant mal. De plus, cela augmentait ma colère qui grondait au fond de moi depuis la perte de ma vue. Je me mis également à claquer des dents. J'avais tellement froid, je ne sentais plus le battement de mon cœur tant la température venait de chuter.
Soudain j'entendis une voix, glaciale et moqueuse feindre l'obscurité et hurlait d'un ton sournois, tandis qu'une deuxième voix résonnait, puis une troisième et ainsi de suite. Elles disaient:
" Petite Nayah qui trompe son mari. "
" tu mérites l'Enfer et non le Paradis..."
" Mais voyons, elle est déjà en Enfer."
Ces paroles empreintes de sarcasme et gloussant de rire, me firent encore plus bouillir de rage. À l'endroit ou je m'étais arrêtée près du poteau du nid de pie se trouvait un objet long et léger. Il s'agissait d'un balai que je pris d'une main ferme. Les voix continuaient ainsi :
" Nayah n'est qu'une trainée. "
" Elle déshonore les siens. "
" allez, énerve toi, Nayah. "
" ÇA SUFFIT! " disais je tout en donnant un coup de balai qui rencontra du vide, tandis que je criais à nouveau : " ARRÊTEZ VOS INSANITÉS SUR MOI! " Terminais je en donnant à nouveau un coup de balai d'un mouvement brusque.
En haut de cette étrange tour, la mer se trouvait à perte de vue, le sol paraissait loin quand on se penchait plus bas, ce qui pourrait provoquer la mort en cas de chute. Petite, Esther se souvenait qu’elle voulait être un oiseau, un petit oisillon que sa mère apprendrait à voler pour l’emmener vers de lointaines contrées, les plus belles de ce monde. Si elle avait eu des ailes, elle serait partie loin, comme les personnages qui se trouvaient dans les histoires qu’elle lisait, elle aurait été si heureuse en parcourant le monde. Aujourd’hui, si elle avait des ailes, elle tenterait de quitter ce Titanic, pour trouver une terre où elle pourrait se poser. Esther en était sûre, l’océan ne pouvait être sans fin, il devait toujours y avoir un bout de terre, une île quelque part qui pourrait les attendre. Elle serait si heureuse sur une île, elle pourrait poser à nouveau les pieds sur terre, sentir le sable sous ses pieds et l’herbe. La terre était son élément et non la mer, ce qui la perturbait beaucoup sur ce paquebot. Lisbeth fut la première à parler, elle était si douce, si gentille avec Esther que cette dernière l’appréciait beaucoup, la troisième classe leur demanda à toutes les deux ce qu’elles faisaient ici, si c’était pour admirer le clair de lune. Oh oui, le clair de lune était magnifique, la seconde classe n’y avait pas vraiment prêté attention, mais quand elle levait les yeux vers le ciel, elle pouvait voir cette magnifique sphère ronde et brillante. La lune avait toujours été magnifique et elle l’avait accompagnée, comme une grande déesse dans ses journées les plus tristes.
« Oui la Lune est si belle, tout comme le ciel et toutes ces étoiles. Je trouve ça vraiment joli la nuit. » Disait la jeune femme un peu évasive.
Sans comprendre pourquoi, Esther remarqua tout de suite qu’il y avait une certaine animosité entre Lisbeth et Nayah, pourquoi donc, elle ne savait pas, toutes les deux étaient très sympathiques, c’était étrange de voir des personnes si gentilles se détester. Son regard passa des deux jeunes femmes à l’océan. En fait d’ici il ne paraissait pas si dangereux et comme Mr Parker lui a montré quand on était dans l’eau, si on battait des pieds on ne coulait pas, ça ne devait pas être si compliqué en fait. Un jour elle devrait essayée, et faire son grand baptême de l’eau. Après tout si les canards et les cygnes allaient sur l’eau, c’était parce que ce n’était pas dangereux. Face à ses propres déductions, elle sentie à peine la légère brise chaude qui venait de lui caresser le visage comme une plume. Elle ne la remarqua que quand Lisbeth leurs posa la question. Esther se tourna alors vers elle pour la regarder de ses grands yeux bleus et elle lui fit un hochement de tête. Cependant, en ce qui concernait Nayah, rien ne semblait aller. La vue de la revenant semblait se brouiller, puis tout dérapa. La jeune femme paraissait perdue, comme si elle ne savait plus où elle se trouvait et elle se mit à hurler à l’encontre de ses compagnes. Elle devait avoir peur, puisqu’elle s’empara d’un balai et tenta de les frapper. Esther fit de son mieux pour esquiver les coups, mais ils pleuvaient de partout, qu’elle s’en prit un sur l’épaule.
« Les hommes étaient là, ils tentaient de la maintenir alors qu’elle se débattait. Nue, ils voulaient la mettre dans un bain d’eau glacée, elle ne voulait pas, elle hurlait aussi fort qu’elle le pouvait, briffait au sang les bras des hommes autour d’elle. A trois, ils arrivèrent à la plonger dans le bain et on lui administra un calmant, en attendant qu’il fasse effet, les coups pleuvaient sur elle. »
Les coups, elle les avait assez subi, elle n’en voulait plus, tandis qu’elle en reçut un sur la nuque, elle chuta sur le sol. Elle caressa la bosse qu’elle avait sur la tête et une lueur furieuse s’alluma dans son regard. Esther se jeta alors sur Nayah et tenta de lui attraper le balai. La lutte était sévère entre les deux femmes frappaient par la folie, l’une passagère, l’autre, celle d’Esther permanente depuis de nombreuses années. Puis enfin, Esther arriva à attraper l’arme et la jeta par-dessus le nid de pie. Nayah était désarmée. La poupée blonde s’arrêta tout de suite, choquée parce qu’elle venait de faire, ses yeux bleus grand ouvert fixé sur Lisbeth.
« Qu’est-ce qu’il nous arrive ? » Demanda-t-elle à la troisième classe, tandis que Nayah restait toujours une menace.
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♣ Le Fantôme du Titanic
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« Sombre mystère qu'est la vie, encore plus étrange est la mort. »
Le souffle du vent, le souffle de la vie, le souffle de la mort. Ce vent a insufflé la peur aux revenants, ils ressentent une menace et veulent à tout prix s’en protéger. Vous, les passagers, vous ne pouvez plus rien faire. Vous voulez les aider ? C’est impossible, les revenants ne font pas cela de leur propre volonté, ils ne sont plus eux-mêmes, ils sont sous le contrôle d’une tierce personne, qui les observe au loin. Oui, mes passagers, vous voulez les aider, mais vous ne pouvez pas, vous ne pouvez même plus fuir, puisque si vous le faites, vous êtes traqués par les revenants. Tels des animaux enragés, ils veulent maintenant votre mort. Ils vous tueront de n’importe quelle manière et même s’ils sont en difficultés, ils le feront. Vous pouvez fuir, la mort arrivera plus lentement sur vous, si vous ne le pouvez pas, elle sera instantanée. Que vous soyez au sol, dans n’importe quel lieu du Titanic, ou dans les airs comme le nid de pie, vous vous ferez tués. Laissez la mort vous étreindre, vous ne pourrez rien faire face aux revenants. Cependant, ne vous inquiétez pas, le lendemain, vous vous réveillerez, mais en tête, vous aurez toujours les souvenirs de la menace des revenants. Vous le saurez maintenant, ils sont une menace à bord du Titanic. Quant à vous revenants, quel sera votre état d’esprit quand vous verrez vos crimes ? La vérité est triste, n’est-ce pas ? Vous êtes dangereux pour votre entourage.
♦ Déroulement du jeu : La brise est passée et vous les revenants vous êtes complètement fous. Vous voulez tuer ceux qui se trouvent avec vous et vous y parvenez. Le réveil sera d'autant plus dur pour vous. En ce qui concerne les passagers, vous vous ferez tuer, mais bien sûr, vous vous réveillez le lendemain matin et vous vous souvenez de tout, que se passera-t-il par la suite, maintenant que vous savez que les revenants sont une menace.
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Nous n’étions pas des oiseaux, et même si nous nous trouvions dans le nid de pie, se pencher était trop dangereux, tomber … je n’osais imaginer les conséquences de cet acte qui pourrait être fatal. Ici, nos ailes étaient coupées, pire déchirées ! Nous étions des oiseaux meurtris, blessés par la vie et par tout ce qu’ils se déroulaient ici. Je voulais sauver le monde, et le Titanic, ses passagers et ses fantômes.
La présence de Nayah me dérangeait, mais cette drôle de sensation cette brise fine qui glaçait mon visage, aussi. Esther me confirma d’un hochement de la tête, qu’elle aussi avait ressenti la même chose. Etrange. Puis, Nayah eut un comportement très étrange, elle se recula. Je cru, l’espace d’un instant, qu’elle avait peur de moi. Elle se frottait les yeux, devenait-elle folle ? Avait-elle quelque chose dans l’œil ? Nayah se mit à sursauter, je fis les gros yeux. Je me rapprochais d’Esther, j’étais prête à la protéger en cas de pépin. Nayah saisit un balais, elle criait, ses paroles n’avaient pas de sens. Des insanités ? Quelles insanités ? Je regardais Esther d’un air effrayé ? Comment avait-elle pu changer du tout au tout ? Aussi rapidement ? Sans explications particulières. Comment ? J’esquivais ses coups en même temps qu’Esther qui se prit un coup à l’épaule, et moi dans le dos – ce qui me rabattu au sol. Peu après, Esther tomba à mes côtés suite à un coup qu’elle reçut sur sa nuque. Je n’eus pas le temps d’arrêter la seconde classe, cette dernière devint une véritable furie se jeta sur Nayah pour lui attraper son balais. Impuissante, je regardais ce spectacle qui me faisait peur.
« ESTHER arrête enfin, tu vas te faire mal !! »
Je criais, je hurlais après Esther que j’essayais de retenir par les épaules. Je connaissais son histoire, et je ne pouvais qu’imaginer ce qu’elle pouvait ressentir. Esther arriva tant bien que mal à attraper l’arme de Nayah, et la jeta par-dessus le nid de pie.
« Le Titanic nous fait tourner la tête, je crois. »
Je pris Esther dans mes bras, et je la serra très fort pendant un très court instant. En effet, Nayah était là et plus folle que jamais. J’avais peur pour Esther, peur pour nous qu’elle s’en prenne à nous, avec autre chose cette fois. Pourquoi avait-elle perdu la vue ainsi ? Pourquoi d’un coup était-elle devenue une menace ? J’étais démunie, désarmée face à cette situation. Nous avions peu de ressources à notre portée sur le nid de pie. Je faisais reculer Esther tout doucement dans un coin du nid de pie, j’avais un très mauvais pressentiment quant à la suite des événements. Nayah nous regardait avec un regard sombre, rouge de haine ou rouge de sang.
« Esther… tu aurais du garder le balais… COURS !»
Je poussais Esther violemment pour qu’elle descende le plus rapidement possible par là où nous étions montées peu avant. Nayah était une menace pour nous, cela se voyait dans son regard, cela se ressentait dans l’atmosphère. En cet instant précis, avoir des ailes aurait été d’une grande aide, s’envoler, échapper au démon qui possédait Nayah. Que se passait-il ? Pourquoi cette réaction ? Je ne comprenais pas, la situation m’échappait. Je devrais mener mon enquête, en parler à Matthew mais là je n’avais pas le temps. Nous risquons de mourir, oui c’était la fin des haricots pour moi et Esther. Je l’entrainais, et la poussais doucement pour qu’elle se dépêche mais nous n’aurions pas le temps d’arriver en bas. Je ne me retournais pas de peur de sentir le regard de Nayah se posait sur moi.
Je ne voyais plus rien en dehors de ces silhouettes noires qui se trouvaient autour de moi. Elles étaient une menace pour ma personne et ne cessait de continuer à dire des horribles phrases à mon encontre :
"Tu es folle Nayah!"
"Tu dois mourir"
"Une femme telle que toi ne méritait pas l'amour de Camille"
Toutes ces attaques m'allaient droit au cœur et me faisait mal, si mal. Aussi, j'accentuais mes coups de balais afin d'éloigner ces horribles choses. Je touchais une de mes cibles avec mon instrument devenue une arme bien redoutable. Mais la silhouette sembla le prendre mal, très mal. Car elle se retourna contre moi, furieuse et tenta de me faire lâcher prise. Une lutte furieuse s'engagea entre nous deux et je perdis car elle me prit mon balai et le balança par dessus bord. Puis, les silhouettes commencèrent à partir du nid de pie et à descendre. Poussant alors un glapissement de rage, je me mis à hurler :
" Vous allez me le payer!!!! " et je descendis à mon tour sans tenir compte du mal que je me causais à moi même comme si j'étais mue par une force étrangère ayant pris possession de mon corps. Je m'écorchais les mains qui devinrent bien vite sanguinolentes. Puis, je vis du coin de l'œil, les silhouettes s'en allaient sur le pont. D'un bond agile, je sautais, tombais et me relevait rapidement. Ne tenant pas compte de mes genoux douloureux, je me mis à courir en direction des deux ombres. J'étais envahie par une force et une vitesse extraordinaire. Rapidement, je les avais rattrapée et me jetait sur une des silhouettes. Elle n'était toujours pas identifiable et mais mue par une folie meurtrière, mes mains allèrent directement à son cou. Et je l'entendais qui riait d'un air dément. Cela me rendit encore plus furieuse et je serrais.
Je serrais. Fort. Tellement fort. Je sentais des coups pleuvoir sur moi, probablement la deuxième ombre démoniaque, je la sentais quelle essayait de me séparer. Mais j'étais bien trop forte ce soir là, déterminée à éliminer cette voix moqueuse. Je ne sentais pas de douleur, mon sang bourdonnait à mes oreilles, j'entendais ce rire démoniaque qui m'engageait encore plus.
Et je serrais encore la silhouette qui se débattait de plus en plus faiblement.
Jusqu'à ce que tous ses membres s'immobilisaient et devinrent raides. C'est alors que je me levais lentement et me retournais alors vers la deuxième ombre qui n'avait plus dit mot. Je murmurais d'une voix rauque :
" As tu d'autres insanités à dire que moi avant de mourir? "
Spoiler:
La première qui meure c'est Lisbeth et la deuxième qui essaye de me séparer est Esther! "
Tout cela lui paraissait fou, Nayah qui tentait de les tuer elle et Lisbeth, les attaquants avec un balai, son regard était presque démoniaque, comme si elle n’était plus elle et qu’elle était possédée comme ces personnages dans les romans qui faisaient peurs. Esther ne savait plus vraiment où se positionner, elle avait peur, mais à la fois, elle appréciait Nayah qui était son amie, elle ne voulait pas lui faire du mal contrairement à elle. Cette situation n’était pas normale, comme une hallucination et la jeune gouvernante ne savait pas quoi faire, fallait-il fuir au risque de tomber du nid de pie ou tenter d’anéantir Nayah Gallagher. Ce fut Lisbeth qui prit les choses en main, la poussant vers l’échelle, pour que toutes les deux puissent fuir Nayah. Esther fit de son mieux pour descendre le plus vite possible de l’échelle, qui était tout de même assez haute. Lisbeth la protégeait, toujours au-dessus d’elles tandis que la Nayah démoniaque commençait à descendre elle aussi. Avant qu’elle n’ait pu poser le pied à terre, le démon venait de sauter de l’échelle, tombant dans sa chute. Esther attrapa tout de suite la main de Lisbeth l’entraînant sur le pont des embarcations.
« Lisbeth il faut qu’on se cache sinon on va mourir. » Hurla la jeune femme en détresse.
La peur l’étreignait de tout son corps, Nayah voulait les tuer et au vu de ses capacités physique, elle finirait par y arriver. Les deux jeunes femmes coururent le plus vite possible, mais face au Diable en personne, elle ne pouvait rien faire. La revenante les rattrapa bien vite et se jeta sur Lisbeth, tétanisé, Esther regarda comme hypnotisé l’horreur de la scène, Lisbeth qui perdait la vie sous ses yeux.
« Lisbeth… » Sanglota la jeune femme, regardant son amie sans vie.
Nayah se tourna alors vers elle, comme une furie, lui demandant si elle avait d’autres horreur à dire avant de mourir. La revenante était-elle donc devenue folle au point d’entendre des voix dans sa tête ? Aussitôt Esther se mit à courir vers l’autre bout du navire, avec Nayah toujours à sa poursuite, elle finit par atteindre le point de non-retour. Une fois qu’elle eut atteint la rambarde, elle se retourna, regardant droit dans les yeux Nayah la démoniaque.
« Si je dois mourir ce soir Nayah, ça ne sera pas seule, tu ne mérites pas de vivre non plus puisque tu as tué Lisbeth. Je te pensais gentille, je ne comprends pas pourquoi tu nous fais ça. » Disait la jeune femme tout en tentant de paraître brave, même si sa voix tremblait et que ses yeux étaient baignés par les larmes.
Nayah la fixait toujours comme un animal en chasse. Esther était prête, elle attendait et elle utiliserait ses dernières forces pour entrainer le démon dans la mort pour qu’il ne puisse plus faire de mal à personne. La seconde classe espérait bien en conduisant la revenant jusqu’ici que toutes les deux chuteraient dans les eaux infernales de cet océan sans fin. Mais y parviendrait-elle ? Nayah avait tué Lisbeth sans difficulté et elle qu’était-elle ? Qu’une faible gouvernante, folle et avec une mémoire défaillante.
Je voyais cette silhouette toute nimbée d'ombre que je n'arrivais à identifier. Je venais de vaincre la première mais il me restait la seconde encore qui riait et hurlait. Elle criait si fort que je ne comprenais pourquoi personne d'autre ne venait me secourir et m'aider. Étant une menace, il fallait les éradiquer, les supprimer définitivement. Et pour cela, j'étais seule et animée d'une force que je n'avais jamais connu. La première avait été maîtrisée sans aucune difficulté, je ne me faisais donc pas de souci quand à la deuxième. Et alors que je venais de lui demander si elle avait d'autres horreurs à me dire à mon sujet, elle se mît à me répondre :
" Oh oui, j'ai tant de choses à dire sur toi. Depuis ta naissance, tu es un fardeau pour tout le monde. Tu mérites de mourir dans d'atroces souffrances. J'espère t'entrainer avec moi dans ma mort et j'espère que tu souffriras comme tu as fait souffrir ces gens qui ont eu la malchance de te connaître.... "
" Ça suffit!!!! " l'interrompais je en me ruant sur elle. J'avais remarqué sa position et me doutait qu'elle souhaitait me faire basculer avec elle dans les eaux froides de l'océan. Mais ce n'était sans compter ma déduction exacte et cet art de la défense soudain acquis ce soir... Comme par enchantement. Serrant mon poing aussi fort que je pouvais, je frappais en plein dans ce qui semblait être le visage de la forme non identifiable. La sentant faiblir sous la violence du choc, j'en profitais alors pour la faire basculer dans le vide. Mais ce n'était chose aisée. La silhouette se défendait tandis que je la poussais pour qu'elle bascule dans le vide. Je la sentais me griffer, me serrer le cou avec force. Je devais certainement avoir des marques bien visibles mais peu importait, elle devait mourir. Ses menaces devaient disparaître du bateau. A force de pousser, je la sentis lâcher prise et c'est dans un rugissement triomphant que je la regardais tomber lentement au ralenti. Et alors, que je contemplais ma victoire, la silhouette prit forme.
C'était Esther.
Le choc, les souvenirs se remirent m en place. Et cette brume, cette brise, tout disparut. Je revis le ciel étoilé, je sentais la brise d'été effleurer ma peau meurtrie. Mais je voyais surtout Esther qui hurlait et tombait dans l'océan. J'espérait qu'elle ferait surface, qu'on la remonterait ensuite à bord. Mais elle ne remontait pas. Sa chute était mortelle, quiconque s'y aventurait, mourait de suite. Hébétée, je ne comprenais ce qui venait de se passer. Il y a quelques seconds encore, je me battais contre une menace et voilà que soudain, l'ombre prenait le visage d'Esther... Mes yeux se remplissaient de larmes... Pas Esther, je l'appréciais tant. Pourquoi ne l'avais je pas reconnu, pourquoi avait elle dit ces horreurs? Et puis...
Ou était Lisbeth?
J'avais déjà cet horrible pressentiment et je me retournais sur moi même, lentement comme si je voulais retarder l'échéance de ce que je verrais. Et mes craintes furent avérées. A l'endroit même ou j'avais étranglée la première silhouette, il y avait un corps étendu, des cheveux bruns, un visage innocent et paisible, mort. Lisbeth
" Oh mon dieu... Mais qu'est ce que j'ai fais? " disais je, sentant mes larmes rouler sur mes joues. Je venais de tuer deux personnes, deux innocentes. Et je ne m'en étais pas rendue compte, j'avais perdu mes moyens. Maintenant, que pouvais je faire? Est ce que je devais alerter les membres de l'équipage. J'étais bien trop effondrée pour faire quoi ce soit. Et je ne cessais de murmurer des "désolée" à la ronde. Ô comme je regrettais tout de que je venais de faire en cet instant même. J'entendis du bruit venant de droite. Effrayée à l'idée de devoir faire face à mes actes, je me levais d'un bond et choisissais de prendre la fuite. Je me mis à courir comme si ma vie en dépendait, comme si j'avais des monstres aux trousses. Je désirais me retrouver toute seule dans ma cabine. Je ne voulais plus affronter le regard des autres ce soir. C'est pourquoi, une fois arrivée à mes appartements, je m'écroulais sur le lit et éclatait en sanglot tant je regrettais mes actes effectués contre ces deux innocentes.
Au bord du précipice, face à l’océan, Esther jouait à nouveau sa vie et avec ses peurs, elle ne voulait pas toucher cette eau si noire, mais avait-elle le choix si elle voulait précipiter Nayah avec elle ? Lisbeth était morte sauvagement et la seconde classe ne voulait pas subir ce sort, elle avait peur du démon qu’était devenu la revenante. Nayah n’était plus humaine, mais une bête, un animal en chasse et s’était Esther sa proie. Maintenant, la revenante était à la hauteur de la seconde classe. Esther la regardait apeurée, pas sûr de son acte et de ce qu’elle allait faire, son hésitation la perdrait. Nayah était redoutable et n’avait plus aucun sentiment, saurait-elle que derrière la proie se cachait la douce petite Esther ? La gouvernante n’en était pas si sûre. Face à elle, la bête était prête à bondir et à frapper, la frêle blonde ne faisait pas le poids face à cette force surhumaine. Nayah venait d’attraper la jolie poupée qui tentait de se défendre du mieux qu’elle le pouvait. Ses douces mains blanches qui n’étaient pas faites pour tuer serrèrent le cou de la bête, elle serrait, griffait à sang, criait, mais rien ne fit réagir Nayah Gallagher. Esther savait que son heure était terminée. La petite poupée se sentit pousser par-dessus bord, elle tenta de se tenir, mais au bout d’un moment, elle lâcha prise. La chute fut lente, horrible. Esther avait peur de tomber à l’eau, elle ne voulait pas toucher l’immensité de cet océan. Elle ne voulait pas mourir. La jeune femme ferma les yeux, puis son corps toucha l’eau, tandis que le Titanic partait au loin, continua son voyage éternel. L’eau était autour d’elle et Esther n’arrivait pas à remonter à la surface. Au bout d’un moment et d’une vaine lutte, l’eau entra dans ses poumons et la jeune femme vivait à nouveau son pire cauchemar. Elle venait de mourir noyer encore une fois. La seconde classe espérait que cette fois-ci serait la bonne, qu’elle finirait par mourir et rejoindre le Ciel, comme elle l’avait souvent rapporté à la petite Emilie. Elle ne voulait pu souffrir et retrouver le Paradis. Lentement, Esther mourait, lentement, elle s’endormait.
A son réveil, la jeune femme eut envie de hurler, une fois de plus, elle se retrouvait dans sa cabine à bord du Titanic. Elle pleurait, elle ne voulait plus de cette vie, elle voulait mourir. Le monde était horrible, les Hommes des bêtes, comme Nayah qui l’avait tué. Elle ne voulait plus voir ce monstre, même pas la croiser dans un couloir, elle l’avait tué, elle lui avait fait vivre son pire cauchemar et maintenant, elle voulait qu’elle souffre autant qu’elle avait souffert dans cet océan. Elle pleurait la petite Esther, de peur, de tristesse, le monde était méchant, elle voulait le quitter. Un petit brin de folie se trouvait dans son regard, elle se sentait si seule, si abandonnée et elle ne pouvait pas faire confiance en ses amis. Lisbeth, pauvre Lisbeth qui était morte aussi, elle ne l’avait pas mérité, tout comme elle-même ne l’avait pas mérité. Nayah devra payer pour son crime.