PROFIL♌ Signaux de Détresse : 689 ♌ Points : 881 ♌ Jour d'embarquement : 12/07/2011 ♌ Age du Personnage : Inconnu
RPG Journal d'un fantôme ♌ Numéro de Cabine : ♌ Situation Amoureuse : ♌ Présentation:
Sujet: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 7 Juil - 11:37
Esprit es-tu là?
« Ouvrez votre esprit au spiritisme. »
Il y avait des bruits de couloirs sur le navire, comme quoi, quelque chose de monstrueux, d'horrible allait se produire. Enfin, cela dépendait des points de vues. Certains allaient aimer ce qui allait se passer, d'autres beaucoup moins. Nous étions tous morts alors peut être que notre esprit pourrait nous révéler des choses étranges. Une jeune femme que certains connaissent, Lisbeth, avait donc lancer des bruits de couloirs sur une séance de spiritisme. Rien que ce mot là faisait froid dans le dos pour bon nombre de passagers. Il n'y avait pas de doutes, tout le monde ne participerait pas, il n'y aurait que quelques courageux et courageuses peut être qui oseraient se frotter à Atropos. Qui était-il ? Personne ou presque ne le connaissait. Était-ce un autre nom que le Capitaine se donnait ? Peut être que la Comtesse voulait vous jouer un tour ? Personne ne savait vraiment ce qui allait se produire durant cette soirée. Le titre de celle-ci était d'ailleurs, assez énigmatique : « Soirée du surprenant Atropos ». Il y avait peu d'information, tout ceux qui le désirait avaient rendez-vous dans les jardins exotiques, un lieu calme, surtout la nuit, propice à ce genre de dérive.
Il était donc plus de minuit sur le Titanic, la soirée autour d'Atropos était sur le point de débuter. Il n'y avait pas énormément de monde comme prévu, mais suffisamment pour que le spectacle soit au rendez-vous. Il y avait un homme tout au fond du jardin qui se cachait derrière un masque, c'était lui le grand manitou pour ce soir. Les invités arrivaient au compte goutte et prenaient place sur des petits rondins de bois disposés en cercle pour l'occasion. Il y avait aussi de nombreuses bougies autour de ces rondins, donnant ainsi l'impression que des esprits étaient là. Des choses vont être révélées ce soir, attention à vous !
Indications ♣ Vous pouvez indiquer dans votre post comment vous avez été mis au courant de la soirée, peut être que vous avez hésité à venir, puis que vous vous êtes décidés finalement. Vous pouvez décrire l'ambiance que votre personnage perçoit dans ce décor hors norme et n'oubliez pas de parler du mystérieux Atropos Bon jeu à vous !
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 7 Juil - 19:04
Retrouver Evelyn Hawkes sur le Titanic avait réellement été une surprise pour l'Allemand, une surprise ni bonne ni mauvaise... Ou plutôt à la fois bonne et mauvaise, ce qui la rendait diablement inclassable. L'assommer en pleine visite nocturne du poste radiotélégraphique n'avait pas franchement été le moyen de bien redouter leur amitié, lien semblant tout droit sortir d'une vie antérieure, tant l'entrée de Franz dans l'armée puis son implication dans les services secrets de son pays l'avait transformé, refaçonné en être de raisonnements et d'actes, mais plus de sentiments. Il ne se comptait pas tant d'amis que cela, et au final, l'idée d'avoir à en éliminer un afin de préserver sa couverture ne lui plaisait guère... Les règles du jeu ne changeaient pourtant pas ! Lukas comme lui savaient qu'au moindre risque que ferait courir sur eux le télégraphiste, il leur faudrait passer à l'acte, et assassiner une personne qu'ils avaient connue, qu'ils avaient estimée. Etait-il facile de tuer un ami d'enfance ? Franz l'ignorait, et se croyait capable de le faire, son amour pour l'Allemagne dépassant de loin toute autre forme d'attachement imaginable. Oui, en examinant sa conscience, en se figurant le pire scénario possible, l'espion se jugeait assez fort mentalement pour faire disparaître l'homme derrière le patriote, et abattre Evelyn. Quoi qu'il faille bien avouer que ne pas avoir à commettre ce crime l'arrangerait plutôt, autant pour éviter tout soupçon que pour s'éviter un éventuel poids sur la conscience...
L'immense inconnue restait donc Evelyn en lui-même, et plus précisément l'attitude qu'il adopterait face aux deux Allemands. Franz ne savait pas jusqu'à quel point Hawkes s'était rendu compte qu'il avait bel et bien retrouvé ses proches -juste une impression de déjà vu, ou une certitude bien établie ?- ; peut-être même l'Anglais avait-il à l'heure actuelle déjà commencé à parler autour de lui de ces deux troisièmes classes rencontrées des années auparavant à Berlin, fils d'ouvriers dont les noms n'avaient rien à voir avec ceux indiqués sur leurs passeports actuels, ainsi qu'avec ceux sous lesquels les autres passagers les connaissaient... Peut-être était-il trop tard. Ce doute devait être dissipé : Dreinberg avait donc décidé d'approcher Evelyn et d'en avoir le coeur net, et pour cela, il avait choisi une séance de spiritisme. Circonstances pour le moins étranges, pour un homme terre-à-terre n'accordant nullement foi à l'idée que lui et tous les autres soient morts, coincés entre vie et au-delà ! Mais Franz savait que son ami avait été autrefois presque magnétiquement attiré par le paranormal, suite au décès de sa jumelle. Par ses lettres, l'Allemand avait tâché de l'en dissuader... Et avait globalement réussi. Cependant, une tentation reste une tentation... Et même si le temps s'était écoulé, l'agent connaissait assez les tours et détours de l'âme humaine pour deviner que Hawkes ne résisterait pas, et serait présent, "juste pour voir" comme aurait dit un alcoolique à l'ouverture d'un tout nouveau bar.
Voilà donc pourquoi un être des plus raisonnables se retrouvait à attendre après une séance de magie noire, ou peu s'en fallait, mis au courant par les bien utiles bruits de couloirs perçus en se fondant dans la masse, ou plus simplement en écoutant ses diverses sources inconscientes d'être des informatrices à part entière. À sa cheville, un couteau volé aux cuisines, bien plus silencieux que son Luger ; Franz n'avait pas spécialement prévu de tuer le Britannique cette nuit-là, mais étrangement, paraître à une pareille réception nocturne sans aucune arme ne lui avait rien dit qui vaille. ça allait être le défilé des farfelus, des dépressifs et autres grands-mères désireuses de communiquer avec leur défunt mari... Franz ne les comprenait ni ne les approuvait, ces personnes le laissant de marbre, avec l'impression de frôler d'un peu trop près un univers secret de bizarrerie absolue, voire un peu inquiétante. Lui, peur ? Ne le faîtes pas rire : les fantômes, ça n'existait pas. Tenez, d'ailleurs, ce fameux Atropos, quelle plaisanterie ! Non mais voyez un peu ce pseudonyme ! "Satan" faisait sans doute un peu trop chrétien, donc archi-classique et rebattu, alors pourquoi ne pas piocher dans la mythologie grecque le nom d'une des trois Moires ? N'importe quoi. Et puis ce masque, c'était d'un ridicule... Même s'il fallait avouer qu'en posant les yeux sur lui, stature immobile que l'on ne remarquait pas de suite en entrant dans le jardin exotique, Dreinberg avait failli ne pas être très rassuré. Il lui avait brièvement rappelé la Mort Rouge de la nouvelle d'Edgar Allan Poe, cette silhouette malfaisante semant mort et désolation sur son passage... Juste une histoire pour effrayer les enfants avant d'aller au lit. Très peu pour lui. Tout ceci ne serait que tours de passe-passe et cinéma pour âmes sensibles. Sans le problème Hawkes, l'étranger n'aurait jamais mis les pieds ici, et aurait perdu son temps d'une manière bien moins idiote, si tant était qu'il se soit permis de perdre ce justement précieux temps.
Sceptique jusqu'au bout des ongles, et pleinement focalisé sur ce qu'il allait dire à Evelyn dès qu'il le verrait, Franz s'assit donc, bras croisés et expression neutre, la lueur tremblotante des bougies animant les feuilles des plantes alentour d'une macabre danse d'ombres.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Mer 10 Juil - 19:56
Une sourde rumeur courait dans les couloirs du Titanic depuis quelques temps, celle d’une soirée étrange où les courageux qui s’y risquaient pourraient rentrer en contact avec les morts. Héloïse n’avait tout d’abord pris ça que pour une futilité. Qu’est-ce que ses gens espéraient en faisant une soirée comme celle-ci ? Le surnaturel était une chose qui excitait les vivants, mais aujourd’hui ils étaient tous morts. A quoi tout cela rimait ? Ils se trouvaient déjà dans un univers totalement détaché de la réalité, perdu au fin fond des enfers. Pourquoi chercher plus loin ? Pourquoi s’enfoncer ainsi autant dans cette macabre cérémonie et tenter de rentrer en contact avec les esprits ? Il y avait décidément quelques choses qui ne tournaient pas rond chez les passagers.
La blonde était donc plus que décidée à faire une croix sur cette soirée. Elle n’en voyait l’utilité et ses problèmes lui embrouillaient suffisamment l’esprit pour ne pas s’encombrer avec des histoires d’esprits. Cependant, elle dut revoir sa décision lorsqu'elle apprit que Lisbeth y participait et que même, elle faisait parti des organisatrices avec un étrange Atropos. Héloïse apprit même qu’elle était à l’origine de la rumeur concernant cette soirée. La troisième classe avait beaucoup d’amitié et de tendresse pour cette jeune femme qui avait accepté de partager sa cabine avec elle une année auparavant. Héloïse s’était retrouvée seule, totalement anéantie et rejetée par Jack et Lydia, mais Lisbeth avait été là pour lui proposer l’hospitalité. Elle l’avait aidée à surmonter cette épreuve et une amitié était née entre elles. La petite brune était un personnage des plus atypiques, mais pleins de charmes et de fantaisie. Elle avait toujours réussi à apaiser la jeune fille par son naturel. C’était une personne à qui elle tenait beaucoup et si elle pouvait lui faire plaisir, elle voulait bien se plier pour un soir à cette étrange cérémonie.
Manifestement, tout ce manège devait se dérouler dans les jardins exotiques à la nuit tombée. Héloïse avait souri en l'apprenant. Quel meilleur lieu pour une soirée de spiritisme. Ce jardin faisait parti des endroits les plus étonnants sur le paquebot de rêve, quel meilleur lieu pour une pareille soirée ? Comme tout ne commençait qu'à partir de minuit, la blonde devait attendre jusqu'à ce moment-là. Elle prit donc tout son temps pour manger, puis partit se promener sur les ponts, avec pour idée de passer le temps. Elle ne voulait pas de compagnie. Elle préférait rester seule depuis le fiasco qu'avait été le dîner avec Jack. Quelle erreur de s'y être rendue ! Elle n'osait même pas s'imaginer le moment où elle devrait le recroiser. Pourquoi fallait-il qu'ils soient tous coincés sur ce bateau ? Puis elle se ressaisit soudain. Elle ne devait pas y penser. Pas ce soir. Elle n'avait pas le cœur à ça. Elle savait qu'elle allait pleurer si elle songeait encore un instant de plus et voilà trop de fois que les larmes coulaient pour lui. Elle le chassa donc de son esprit et se mit à contempler les étoiles pensive. Ses pensées la menèrent soudain à sa mère. La regardait-elle quelque part ? Savait-elle quel avait été le destin de sa fille ? La douleur et les épreuves qu'elle avait traversé depuis qu'elle avait été assassinée cette terrible nuit au Moulin Rouge. Le naufrage avait été éprouvant, mais le pire instant de sa vie, resterait le jour où elle avait vu sa mère mourir sous ses yeux. Elle avait vu l'étincelle de vie s'éteindre dans son regard horrifié. Jamais elle ne l'avait oublié et maintenant que sa vengeance était accomplie, elle ne l'oublierait pas plus. Le visage du poète se superposa à celui de sa mère. Elle avait pleuré la mort de sa mère durant des années et celui du poète, mais peut-être pleurait-elle aussi celle de son père. Le comte, le poète ? Comment savoir qui était son véritable père ? Cela avait toujours été la grande énigme de sa vie, mais elle ne savait pas si elle voulait vraiment le savoir. Le comte était un homme monstrueux, un personnage diabolique et Héloïse ne pouvait accepter un seul instant qu'il fusse son père. Elle en refusait totalement l'éventualité, malheureusement, certains éléments prêtaient à confusion. Combien de fois, n'avait-elle pas entendu ces détestables bourgeois lui dire à quel point elle ressemblait au comte de Neuveille ? Mais comment pouvaient-ils penser une chose pareille et la comparer à cet être qui n'avait eu de cesse de répéter que la mère de la pauvre enfant l'avait abandonnée pour s'enfuir avec un autre homme. Henri de Neuveille se faisait donc passer pour un victime de cette femme perfide qui l'avait trompée mais avant tout comme un héros qui avait élevé seul Héloïse. Ce scénario l’écœurait. Comment pouvait-il changer ainsi le cours de l'histoire ? La blonde en bouillait de rage en y pensant car même si elle avait vengé sa mère, elle n'avait pu révéler la vérité à tous. Son honneur restait toujours entaché, cerné de mensonges.
Minuit arriva finalement et Héloïse sortit de ses noires pensées pour se rendre à la soirée. Le jardin était plongé dans la pénombre et la blonde peinait à percer l'obscurité de son regard. Finalement, se détachant des ténèbres, elle crut voir la faible lueur de bougies qui avaient été disposées pour l'occasion. Héloïse s'approcha un peu plus et se retrouva bientôt devant de multiples rondins de bois qui avaient été placés en cercle. Elle chercha Lisbeth du regard, mais il n'y avait âme qui vive ici hormis un homme qui été assis sur l'un des rondins et qui attendait patiemment. Ses bras étaient croisés et son expression neutre. Était-il vraiment ici pour une séance de spiritisme ? Certainement était-il aussi sceptique sur cette soirée que la blonde.
"Bonsoir."
Elle s'avança et se plaça sur un rondin ni trop près, ni trop loin de l'homme. Lui accordant un petit sourire gêné, elle finit par dire :
"Étrange soirée n'est-ce pas ?"
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Ven 12 Juil - 1:35
Ambre restait totalement immobile devant son assiette, ses mains tordant nerveusement la serviette qui se trouvait sur ses jambes. Les odeurs du plat remontait jusqu'à ses narines, et si n'importe quel passager en aurait eu l'eau à la bouche, l'aveugle ne ressentait que dégoût et nausée. La seule idée de manger lui était devenue insupportable, et se retrouver dans ce restaurant la mettait au supplice. Elle finit par avancer une main tremblante vers sa fourchette. Ses doigts caressèrent le métal froid, puis tout à coup, elle se ravisa. Elle ne pouvait s"y résoudre. Elle avait arrêté de se nourrir depuis un temps qu'elle n'aurait su définir, mais elle savait que son corps s'était finalement habitué à ce régime drastique. Elle pensait ainsi se purger et retrouver la paix. Le jeun lui permettait d'être dans un état d'esprit plus serein, plus paisible. Son corps paraissait être libéré de toutes ses chaînes qui l'entravaient à la souffrance et à la culpabilité. Pourquoi changer ainsi les choses ?
"Mange, ordonna Edward. Ce sera bientôt froid."
Mais voilà où se trouver le problème. Tant que son manager était absent, elle n'avait de compte à rendre à personne, mais maintenant qu'elle n'était plus seule, il lui serait bien compliqué de continuer sa quête vers la rédemption et la plénitude. Elle savait pertinemment que le lord n'accepterait jamais qu'elle continue de ne pas se nourrir. Il tenait trop à l'image qu'il renvoyait de lui à travers sa petite perle. Pourtant, même si Edward était l'être qui l'effrayait le plus au monde, elle ne parviendrait pas à raisonner son esprit. Elle préférait plutôt essuyer sa colère que mettre une seule bouchée de son repas dans sa bouche. Qu'importait les sévices, qu'importait la sentence, elle n'obéirait pas.
"Je n'ai pas faim. J'ai beaucoup mangé pour le petit-déjeuner, murmura-t-elle faiblement." "Ne te moque pas de moi Amy. Je sais très bien que tu n'as pas mangé alors maintenant finis cette assiette. Nous sommes tous vivants ici et tu es la seule à ressembler à un fantôme. Que cela ne m'en déplaise, toutefois, je ne tiens pas à ce que des rumeurs tournent autour de toi."
Ambre baissa docilement la tête en signe d'avilissement. Elle entendit bientôt le crissement de la chaise d'Edward.
"Je dois aller chercher quelque chose dans ma cabine. D'ici que tu sois revenue, j'ose espérer pour toi que tu auras fini ton repas, dit-il d'une voix basse tout en se levant. Puis il se pencha à l'oreille d'Ambre et comprima douloureusement l'épaule de l'aveugle dans sa main. Les temps ont changé Amy. Je vais reprendre les choses en mains désormais." "Oui Edward, répondit la chanteuse en grimaçant."
Sur ces derniers mots, l'homme s'éclipsa et laissa la jeune fille seule à sa table. Elle se frictionna son épaule quelques instants, et lorsqu'elle fut sûre qu'Edward avait définitivement quitté la pièce, elle prit son assiette dans sa main et en déversa subrepticement tout le contenu dans un vase de fleurs qu'elle savait posé sur la table. Elle poussa un soupire de soulagement en songeant désormais qu'elle n'aurait pas à subir le supplice de se nourrir. Le départ de son manager avait été une heureuse occasion. Toutefois, elle savait pertinemment qu'elle ne pourrait pas s'en tirer aussi bien à chaque fois et elle devrait user de nombreux subterfuges pour arriver à ses fins. Mais pour l'heure, elle appréciait la chance qu'elle avait eu. Elle se reposa sur le dossier de sa chaise, son assiette vide sagement posée devant elle. Quand tout à coup, elle saisit les bribes d'une conversation à la table voisine qui attirèrent son attention malgré elle. Si elle en croyait les dires de ses deux femmes, il s'agissait d'une rumeur, d'un bruit de couloir qui se répandait sur le paquebot depuis quelques jours. Une séance de spiritisme où ils pourraient rentrer en contact avec les esprits était organisée pour cette nuit dans les jardins exotiques. Une image s'imprima aussitôt dans son esprit : celle de Dimitri. Non ! Elle ne devait plus y penser. C'était mal, cela lui faisait du mal. Elle devait le bannir de son cœur et de son âme. A quoi bon se faire encore plus de mal à vouloir encore tenter vainement de retrouver le garçon de son enfance ? Il avait définitivement disparu. Elle devait se faire une raison. Et puis maintenant il y avait Edward. C'était une mauvaise décision. Et pourtant l'idée lui traversait l'esprit et ne voulait pas s'en détacher. Elle n'aurait de repos qu'en étant sûre qu'elle avait tout tenté pour le retrouver. Peut-être serait-ce sa dernière tentative mais elle devait en avoir le cœur net. Puis soudain, son ventre se tordit sous l'effet de l'angoisse. Que ferait-elle d'Edward ? Il la suivait comme son ombre depuis la soirée dans le salon de musique. Elle ne pourrait s'en débarrasser aussi facilement. L'espoir s'éteignit aussi subitement qu'il s'était allumé dans son cœur et elle sentit son entreprise perdue à jamais. Mais des paroles résonnèrent à son esprit, comme si Jack lui soufflait encore à son oreille : "Il faut vous battre Ambre, même si c'est dur." Oui. C'était donc cela, elle devait se battre. Une dernière bataille pour sonner la fin de la longue lutte contre les ténèbres. Un ultime sacrifice dont seul l'issue déciderait de son sort. Rien ne pourrait plus l'arrêter. Plus qu'une solution s'imposait : abaisser les vigilances d'Edward.
"Bien, tu as enfin fini par entendre raison. Avec un peu de chance, d'ici quelques jours, tu ne ressembleras plus à cette pâle ombre qui se promène sur le paquebot, déclara Edward en se rasseyant à côté d'Ambre." "Je vous écoute toujours Edward."
Durant le restant de la journée, Ambre se fit une compagne docile et obéissante. Elle accéda au moindre de ses désirs et accepta même une répétition de chant, chose qu'elle n'avait plus fait depuis un an. Sa vie reprenait son cours d'autrefois, dans l'ombre inquisitrice d'Edward. Et ce dernier ce montra plus que conciliant envers son esclave. Elle avait gagné sa confiance pour la journée. Elle se força même à manger le soir afin d'achever complètement d'apaiser sa surveillance.
"Je suis lasse, fit Ambre en se levant de son siège. Je voudrais aller me coucher Edward."
Totalement enchanté par l'attitude de la chanteuse durant la journée, l'homme accepta de reporter son verre de brandy pour raccompagner l'aveugle jusqu'à sa cabine. La porte refermée, elle colla son oreille contre le bois pour entendre les pas d'Edward s'éloigner au loin dans le couloir. Lorsqu'elle fut assurée qu'elle ne risquait plus rien, elle s'échappa discrètement de ses appartements aussi silencieuse qu'un fantôme dans le nuit. A pas de loup, elle gagna le jardin exotique, le cœur battant et le ventre noué. Elle évoluait dans les fourrées, ne parvenant à trouver l'endroit où cette séance allait se dérouler. Puis tout à coup, des voix lui revinrent et elle se guida grâce à elle. Elle sut qu'elle était arrivée au lieu-dit lorsqu'elle buta sur un obstacle. Elle faillit chuter mais elle retrouva l'équilibre et en tâtant l'objet, elle reconnut la forme d'un rondin. Manifestement, ils avaient été disposés là pour s'asseoir, aussi y prit-elle place. Elle ne savait qui était là, mais au vue de l'agitation, ils ne devaient encore être bien nombreux. Il ne devait pas être tout à fait l'heure. Elle jugea bon de se faire toute petite, de manière à ce que personne ne remarque sa présence et ne la rapporte à Edward. Elle était censée dormir bien sagement dans sa cabine et elle n'osait même pas imaginer la colère de l'homme s'il apprenait qu'elle s'était jouée de lui. Toutefois, les paroles de Jack avaient résonné à ses oreilles toute la journée et lui avait donné le courage nécessaire. Elle attendait tellement de cette soirée et elle voulait plus que tout au monde que son sacrifice paye.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Sam 13 Juil - 13:38
Evelyn avait eu bien du mal à accepter de se prêter à une séance de spiritisme. Lui qui ne refusait pourtant jamais, quelques années auparavant. Néanmoins ses moments de transe, à l’aube de ses trente ans le fatiguaient comme s’il en avait possédé le double. Cela lui demandait un si grand effort. Si Lisbeth Findlay n’avait pas autant cru en lui et en son don, il aurait refusé catégoriquement. Il faut dire que trop de choses étaient en jeu, après sa propre santé donc, sa réputation sur le Titanic en tout premier lieu. Si on le reconnaissait ce soir, ça en était fini de son métier de secrétaire sur le paquebot. Ils étaient tous contraints de vivre ici en attendant que leurs âmes empruntent un autre chemin, et il était donc condamné à garder cette apparence d’employé modèle coûte que coûte. De plus, les vives critiques soulevées de toute part par cette peste nommée Hortense Rayneval avaient fait son œuvre dans l’esprit du médium qui doutait à présent de ses propres compétences. N’avait-il pas quitté le sol britannique pour ne plus entendre sur sa route, toute sorte d’insultes dont la plus fréquente était : ignoble charlatan?! On l’avait d’ailleurs presque lapidé tandis qu’un soir, il rentrait chez lui. Il était le démon, le manipulateur escroc des esprits faibles, comment aurait-il pu appréhender cette soirée avec le sourire ?
Il était plus que jamais nerveux au contraire, allait-il décevoir sa si grande admiratrice ? Miss Findlay avait mis tout en œuvre pour que cette soirée soit un véritable succès, mettant l’accent sur la décoration des jardins exotiques et sur la logistique. Elle avait diffusé quelques tracts sur les ponts, semblait-il. Le nombre de personnes qui se presseraient pour assister à cette séance serait-il important ? Sa peur allait-elle le paralyser ? Voilà plus d’un an et demi qu’il n’avait pas été habité par un esprit, excepté celui de sa sœur au cours de sa séance d’hypnose avec la jeune Esther. Jamais au cours de son existence et fort heureusement il était mort, il n’avait jamais connu pareil doute sur ses propres compétences.
Il inspirait et expirait de façon saccadée dans cette petite pièce attenante aux jardins exotiques. L’heure approchait. Il ne pouvait, il ne devait pas faillir. Il était le neveu de la grande Florence Cook, son nom parlait pour lui ! Il se mit alors à remuer frénétiquement ses bras et ses épaules plusieurs fois tout en secouant sa tête de droite à gauche pour relaxer tous ses nerfs si tendus. Puis, il s’avança vers la table où se tenait son masque et le saisit fermement avant de le placer sur son visage. Ainsi vêtu de noir et ce de toute part, le mystérieux Atropos devrait faire une entrée remarquée.
Et il pénétra avec une lenteur qui n’était dûe qu’à son appréhension dans les jardins. Son cœur manqua un battement, lorsqu’il reconnut Franz Dreinberg, son ami d'enfance venu des contrées germaniques. Lui ne serait pas dupe, rusé et connaissant le secret d’Evelyn, il saurait qui il aurait face à lui. Les yeux si expressifs du médium fixèrent ainsi plusieurs secondes celui qu’il ne savait pas être un espion. Puis son regard dévia sur une demoiselle blonde et sur une autre jeune fille qui semblait frappée de cécité. D’autres personnes se trouvaient dans ce coin bucolique, Lisbeth bien entendu, Peter Somerset un autre de ses amis mais à qui il n’avait jamais fait la confidence de ses dons, Joseph Earnshaw, un lord si réputé en première classe et bien d’autres qu’il ne pouvait encore distinguer tant la pénombre régnait.
Tout aussi lentement qu’il était arrivé, il s’assit sur un fauteuil venu très certainement des ponts très huppés, et balaya à nouveau l’assemblée composée d'une vingtaine de personnes. Toutes ses paires d’yeux semblaient si impatientes … Et toutes ses personnes semblaient dissimuler un lourd passé, c’était si palpable autour de lui. Telle un ombre les suivant, leurs fantômes, leurs cadavres peut-être, semblaient flotter si près d’eux. Pourquoi avait-il douté de lui-même ? Sans même être en transe, sans avoir ressenti l’appel d’un quelconque esprit venu se manifester, l’atmosphère était si lourde et instinctivement son regard se planta dans celui de Franz. Avait-il lui aussi quelque chose à se reprocher ? Avait-il commis un délit ? Avait-il souffert d’une perte cruelle depuis qu'ils ne s'étaient vus ?
Si le silence était pesant, si Evelyn se refusait à parler ici, si ce n’est avec la voix des morts, cela ne dura que quelques minutes. Les esprits ne furent pas bien patients eux-mêmes, trop heureux d’avoir trouvé leur messager ou cette sorte de calaniseur humain qu’était Evelyn. Aussitôt en proie à la première visite de l’un d’entre eux, le corps d’Evelyn fut secoué de spasmes de longs instants, puis sans qu’il soit maître de ses mouvements, son bras se tendit face à lui et sa voix ne fut bientôt qu’un cri à glacer le sang.
- J’ai été ta première fois, mais pas dans le bon sens du terme, tu te souviens c’était le jour de Noël ? Pourquoi tu as tiré sur moi si froidement ? Je ne savais rien, rien qui aurait pu servir l’Allemagne. Tu es donc si content d’avoir du sang sur les mains et souvent pour rien ? Moi ma main, elle se tendait que pour tu la serres mais tu m’as fait sauter la cervelle plutôt que de la prendre. Sois maudit et puisses tu brûler en enfer, toi et ton misérable frère ! Jamais je ne vous laisserai en paix !
C’était de l’allemand pur qui était sorti de la bouche d’Evelyn. Sans doute personne hormis le principal intéressé ne devait avoir compris un seul mot de ce premier assaut. Puis soudain, tout aussi rapidement qu’il s’était manifesté Evelyn fut libéré de ce premier esprit hurlant sa rage, mais il sentait que d’autres fantômes viendraient à leur tour hanter de nouveau Franz, trop de violence régnait autour du principal coupable pour qu'ils en restent là. Dire, qu'une fois libéré de l'esprit, Evelyn ne se souvenait de rien, mais qui sauf lui pouvait savoir cela ? Le silence retomba, puis un autre esprit se manifesta à son tour. Le visage d’Evelyn contracté quelques instants plus tôt, se fendit d’un si tendre sourire, un sourire oui mais également si triste, son regard se fixa alors sur la ravissante blonde.
- Ma fille, ma chère petite. Pardonne-moi. Que tu es belle ma chérie, est-ce que je te l’ai déjà dit ? Tu es le portrait de ta mère, je l’ai tellement aimée sais-tu ? Et puis tu es née, tu es ma fille, celle que j’aime le plus au monde. Je ne te l’ai pas souvent dit et peut-être même jamais. Pardonne-moi, veux-tu ? Oui pardonne moi, ma chérie.
A présent, c'était dans la langue de Molière qu'Evelyn ou plutôt l'esprit s'exprimait. Avec ces deux entrées en matière, Evelyn n’était pas encore en mesure de soupçonner, qu’il pouvait avoir provoqué d’ors et déjà bien des interrogations, bien des frissons peut-être, d’horreur, de stupéfaction, d’excitation, d'émotion, de peur même ? Non, il ne pouvait le savoir.
Spoiler:
J'espère que ça vous conviendra Franz et Hélo, je pense faire comme ça à chacune de mes réponses, pour donner à chaque fois, de quoi répondre à 2 - 3 membres, je ferai un roulement bien sûr avec d'autres et reviendrai vers vous, comme ça vous n'aurez pas à attendre dans votre coin votre tour trop longtemps non plus, et je donne matière aux réponses. Du coup, je n'ai pas oublié Ambre ne t'en fais pas.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 14 Juil - 15:38
Une soirée de spiritisme? Lorsque Peter Somerset, le jeune ami acteur de Charles, lui avait parlé de cet évènement hors du commun, Charles avait hésité entre éclater de rire ou pleurer. De toute sa vie, il n’avait jamais cru aux esprits et aux fantômes, mais cela ne l’avait pas empêché de vouloir y croire fermement suite au naufrage du Titanic et à la mort de Mary-Ann et des enfants. Combien de soir avait-il passé à écouter des charlatans faire croire à des gens en peine qu’ils étaient capables de les faire entrer en contact avec leurs êtres chers disparus? Lui-même s’était fait dire par un homme, une fois, que Mary-Ann souhaitait lui adresser la parole. Ce charlatan lui avait dit : « Mon bon monsieur, votre femme est présente! Oui, elle est ici à côté de moi. Elle veut que vous sachiez qu’elle vous aime et que les quelques années de mariages que vous avez partagées ont été les plus belles à vos côtés. De plus […] » Charles, alors plus âgé et plus démuni que jamais, avait éclaté en sanglot, faisant croire à l’homme qu’il avait réussi son numéro. La vérité était que le pauvre homme avait tellement voulu croire que l’esprit de Mary-Ann était en paix, quelque part, qu’elle lui pardonnait tout et qu’elle l’attendait, que la maladresse du charlatan avait détruit ces espoirs. En sanglotant, Charles avait avoué à l’homme qu’il n’avait jamais épousé Mary-Ann et avait quitté cette soirée de spiritisme sous les murmures des quelques personnes présentes. Quelques jours plus tard, le réalisateur déchu était retrouvé mort dans le fond d’une petite ruelle miteuse de New-York…
La curiosité l’emportant sur tout autre sentiment ou souvenirs douloureux, le revenant s’était donc dirigé vers les jardins exotiques afin d’assister à cette soirée de spiritisme avec le grand Atropos! Là encore, Charles ne savait pas s’il devait rire ou non de ce pseudo original. S’il était nécessaire de se cacher derrière un masque et un faux nom pour l’occasion, peut-être que c’était parce que l’homme derrière le masque savait qu’on pourrait lui en vouloir de mentir sans vergogne. Quoi qu’il en soit, le quadragénaire s’était assis dans l’ombre sur l’un des rondins de bois. Les bras croisés, Charles tentait de rester de marbre face à tout cela, mais l’ambiance était réellement différente que lors de ses soirées de spiritisme passées. Regardant autour de lui, l’homme espérait que sa présence ne se pas trop remarquée et qu’Atropos éviterait de s’adresser directement à lui. En réalité, Charles Wellington avait peur. Peur que pour une fois, le médium réussisse réellement à le faire entrer en contact avec des esprits. Il n’était plus question de Mary-Ann et des enfants, mais des parents du revenant, sa famille et tous les gens qu’il avait connus dans une autre vie. Ses pauvres parents…comme ils devaient être peinées de voir ce qu’était devenu leur petit Charlie…
Atropos, masqué, fit enfin son apparition. À la vue de cet homme, le revenant senti des frissons lui parcourir la colonne. Parcourant les jardins des yeux afin de voir qui se trouvait présent, Charles senti le regard de cet homme étrange sur lui. Instantanément, il avait baissé les yeux sur ses genoux, comme un enfant craignant de se faire disputer par son père. Avait-il peur que ce charlatan n’en soit pas un et qu’il révèle à l’assembler des choses que Charles aurait préféré gardé secrètes? Soudain, l’homme ouvrit la bouche, non pas pour saluer l’assembler, mais pour parler dans une langue germanique. Ne comprenant rien au charabia d’Atropos, le revenant leva les yeux, cherchant du regard à qui ses paroles pouvaient bien s’adresser, mais bien vite, l’homme masqué parla à nouveau, mais cette fois en français. Charles ne parlait pas français, mais il en comprenait quelques mots. La petite blonde, Héloïse, amour perdu de Jack sembla se raidir sur son rondin. Était-ce à elle qu’Atropos s’adressait? Quoi qu’il en soit, sa réaction laissait croire au revenant que rien n’avait été prévu à l’avance et que cet homme étrange semblait réellement entrer en contact avec des gens qui n’étaient pas présent dans les jardins. Charles senti ses yeux se remplir de larmes. Il était encore temps de partir, mais il ne le fit pas. Le revenant avait besoin de recevoir lui aussi de douces paroles de sa chère mère…Effaçant une larme qui coula sur sa joue, Charles porta une main à la pochette de son veston dans laquelle se trouvait son alliance porte-bonheur. Heureusement qu’il était seul et qu’il faisait sombre, quelle honte aurait ressenti le revenant si on s’apercevait que cette soirée de spiritisme le touchait à ce point!
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Mer 17 Juil - 19:08
Une présence se glissa à sa droite, pas suffisamment vite pour le faire sursauter. Allons, à quoi cela aurait-il servi de paniquer maintenant, alors que la séance de spiritisme n'avait même pas débuté ! En plus, le bruit caractéristique d'un jupon se froissant, ainsi qu'un très léger parfum caractéristique de la gente féminine, fragrance s'accrochant à la peau même sans qu'une eau de toilette ait été appliquée, lui affirmèrent instinctivement qu'il s'agissait d'une femme, et rien que d'une femme, pas d'un spectre ou autre monstre de légendes. Alors à moins qu'il ne s'agisse d'un cadavre ressuscité... Non non, ça n'était bien qu'une blondinette, visiblement pas issue des plus hautes sphères du vaisseau, et pas plus avancée que lui quant à l'importance à donner à toute cette mascarade.
Avec politesse, Franz lui rendit son salut d'un signe de tête aimable, avant de répondre à sa question, pleinement justifiée compte tenu de ce qu'on leur avait promis ce soir, ou plutôt ce à quoi on avait laissé entendre qu'ils assisteraient sous peu :
-Assurément, mademoiselle. Je ne sais aucunement ce qui peut motiver quiconque à réellement attendre quoi que ce soit de cette réunion... Cet Atropos n'a au final rien de bien effrayant, et son silence se voulant mystérieux quant à la suite du programme ne saurait qu'en prédire la vacuité.
Il s'était exprimé avec un léger air pédant, car montrer le peu de cas qu'il faisait du surnaturel n'avait rien d'extraordinaire, même un troisième classe avait la possibilité de n'accorder aucune foi aux histoires de fantômes. Pour un riche, ç'aurait été du snobisme, mais pour un type lambda, même avec un semblant d'éducation, cela relevait d'un bon sens empirique fondamentalement dubitatif envers des idées abstraites en général, et plus encore l'obscurantisme des siècles passés, enterrés sous le progrès de l'époque. La science obtuse et le perceptible, il n'y avait que cela de vrai ; Dreinberg aurait pu être un disciple de Saint Thomas. Ils se trouvaient à bord du Titanic, le vaisseau le plus moderne jamais bâti, enfin ! Et vous voulez faire croire à l'Allemand qu'il allait assister à un balai d'esprits frappeurs ? Bon courage... Il n'avait toujours pas accepté l'idée d'être bel et bien mort lors du naufrage, alors...
Son indifférence un point bravache se dissout pourtant lorsqu'une silhouette familière prit place devant eu, à présent petite assemblée de curieux. Son regard restait braqué sur Evelyn, à l'instar des autres passagers autour de lui, nullement pour les mêmes raisons cependant. Son ami l'avait également remarqué, et leurs regards s'accrochèrent durant de brefs instants, avant que le télégraphiste ne se consacre entière à son rôle. Alors c'était donc lui qui allait animer la soirée ? Instinctivement, Franz trouva l'idée mauvaise, une petite voix intérieure commençant à douter du caractère positif de l'idée l'ayant amené jusque là. Ladite voix devint même catégorique lorsque la première récrimination franchit les lèvres de Hawkes, dont le corps ne semblait plus lui appartenir. Figé sur son siège, l'espion ne pouvait détourner les yeux, ni même ne serait-ce que songer à prendre la tangente.
Il se souvenait. Il se souvenait parfaitement de ce vingt-cinq décembre-là. On l'avait chargé de réceptionner à la gare de l'Orient Express de Munich un scientifique natif de Cologne rentrant au pays après avoir travaillé quelques temps en Angleterre, trop selon le Gouvernement pour être encore fiable. Sans interrogatoire, sans sommation, il l'avait abattu froidement avant de disparaître dans la cohue provoquée par son tir, à la barbe de la police et des contrôleurs. Cet homme, il ne l'avait croisé qu'à quelques reprises, notamment lors de ses rares visites à sa fille restée en Allemagne ; l'homme ne lui avait jamais paru plus suspect que cela, et se relayant avec Lukas afin de prendre des nouvelles sous un couvert plus ou moins officiel, l'ainé des Dreinberg avait fini par tisser des liens plutôt amicaux. Jusqu'à ce qu'il reçoive l'ordre de le tuer, et s'exécute sans protester. Il s'agissait effectivement de son premier meurtre commandité, alors que l'état-major commençait déjà à chercher qui dans les rangs de l'armée pourrait constituer le premier corps d'espions du Reich. Cette mission de second ordre avait été, en fin de compte, le premier pas qu'il avait effectué vers sa future carrière, vers sa vie actuelle. Le premier tour de clé verrouillant son futur dans le sang d'un innocent inondant le quai d'une gare.
ça n'était pourtant pas ce souvenir qui glaçait l'agent, non. Il y avait eu un certain nombre d'autres missions de ce type dont il s'était acquitté sans frémir, se départant de son humanité comme on ôterait un manteau un peu trop encombrant, cela faisait pleinement partie de son existence. Le plus terrible ne résidait pas tout à fait dans cette annonce publique, aussi surprenant que cela paraisse : Evelyn n'avait aucune preuve, et aussi dérangés soient les passagers du Titanic, ils n'accorderaient sans doute pas grand crédit aux élucubrations d'un hurluberlu clairement délirant. Ce serait l'avis d'une poignée de farfelus contre sa réputation bien établie de professeur sans histoire, sans oublier les réticences des gens saints d'esprit -et surtout peu désireux de frayer avec pareils spécimens. Cela, encore, pourrait se gérer, plus ou moins aisément. Mais Evelyn... Par le Ciel, Evelyn. Les tremblements violents l'ayant secoué des pieds à la tête juste avant ses premiers mots avaient été stupéfiants, dans le mauvais sens du terme. Jamais Franz n'avait auparavant été le témoin des dons de son ami, n'ayant au fond jamais réellement cru ce que l'Anglais avait pu lui en dire, et se contentant de le raisonner tel un enfant craignant le monstre sous son lit. Ces histoires de fantômes, ça n'était pas réel... Pourtant, les tourments s'étant emparés du membre d'équipage avaient l'air tout sauf simulés. Donc soit Hawkes avait raté une carrière d'acteur, soit... Soit c'était fondamentalement trop étrange pour être appréhendé par un esprit aussi cartésien que celui de Dreinberg. Dans tous les cas, une part de lui-même, indécise, oscillait entre inquiétude pour cet être à la fois proche et loin, si loin du fait des années et de tout ce bataclan, et incrédulité : comment soupçonner cela de la part du si rangé Evelyn ?
-Cet homme a complètement perdu la raison,glissa-t-il dans un souffle médusé à sa voisine elle aussi visée par ces soi disant esprits rodeurs, l'Allemand commençant déjà à désamorcer dans l'oeuf d'éventuelles rumeurs ou soupçons à son sujet.
Et, sans ironie, et ce même si cela venait d'un espion expert en mensonge, c'était en partie profondément sincère.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 21 Juil - 19:18
Héloïse n’attendait vraiment rien de cette soirée. Elle l’associait plutôt à une mascarade de très mauvais goût. Beaucoup venaient certainement dans le but de rentrer en contact avec des êtres chers qu’ils avaient perdu. Ils étaient plein d’espoir et cet Atropos n’était là que pour se jouer d’eux. Sa présence ici ne tenait vraiment qu’à la ferveur de Lisbeth en cette séance de spiritisme. Toutefois, elle n’était pas la seule à objecter certains doutes sur cette soirée. L’homme qui se trouvait à côté de lui ne se gêna pas pour exprimer sa pensée et décrocher une remarque pleine de dédain. Elle trouva cet homme plein de bon sens, avant qu’une question ne s’impose à son esprit. Alors que faisait-il ici ? Quelqu’un l’y avait-il poussé ? Etait-il là pour dénoncer cette mascarade ? Il y avait de quoi s’interroger sur les raisons de sa présence. Elle ne préféra cependant pas répliquer à sa remarque. Elle ferait bien elle-même de quoi cet Atropos était capable. De toute manière, elle n’avait pas grand-chose à perdre.
Autour, la foule se faisait un peu plus nombreuse. Une jeune femme aveugle qu’Héloïse avait déjà croisée chez les premières classes venait d’arriver. Elle avait toujours un regard si triste, une attitude si abattue. Héloïse la plaignait quelques fois, quand tout à coup son regard fut accroché par la présence de Charles. Il était un ami de Jack et elle se demanda soudain s’il se trouverait à cette soirée, mais elle ne vit personne à l’horizon. Le jeune homme avait toujours été très rationnel, elle doutait fortement qu’il se trouve ici cette nuit. Lisbeth aussi était là. Elle lui accorda un sourire quand leurs regards se croisèrent et elle constata que cette dernière était contente de la voir ici. Héloïse se dit alors qu’après tout, elle n’avait pas perdu sa soirée en venant aux jardins exotiques. Elle avait préféré lui faire plaisir plutôt que de se morfondre encore en songeant à Jack et à leur dernière entrevue. La blonde ne fut pas plus étonnée de trouver Peter assis sur l’un des rondins. Quant aux autres, elle ne les reconnaissait pas.
Soudain, celui qui devait être le mystérieux Atropos surgit des jardins. Il dégageait quelque chose de mystique et de mystérieux, certainement accentué par la présence de son masque. Héloïse n’avait jamais apprécié ne pas voir les visages des gens et sa présence la mit mal à l’aise. Elle conserva tout de même son calme. Après tout, ce serait comme une pièce de théâtre. Pour avoir déjà vu quelques séances de spiritisme amateur chez le comte, elle savait que tout n’était que mise en scène et spectacle.
Le curieux inconnu s’assit sur un fauteuil. Il porta un regard circulaire sur l’assemblée avant de se focaliser sur l’homme qui se trouvait à côté d’elle. Son premier reflexe fut d’observer son voisin avec étonnement quand son attention fut rappelée auprès du maître de cérémonie. Comme pris de transe, son corps fut saisi de spasmes. Elle le regarda d’un air sceptique avant qu’il ne se mette tout à coup à lever le bras vers l’homme, tel un possédé. Il se mit soudain à crier dans une langue inconnue à Héloïse, mais qu’elle reconnut comme étant de l’allemand.
A ses côtés, l’homme visé restait d’un stoïcisme de marbre. Certainement devait-il comprendre tout ce charabia. Après tout, elle avait entendu très distinctement l’accent allemand dans l’anglais qu’il avait prononcé tout à l’heure. Atropos sortit aussi soudainement de sa transe qu’il y était rentré. Pour seul commentaire à cette possession, son voisin n’eut qu’à dénoncer la folie de l’homme masqué. Héloïse allait répondre à sa remarque lorsque tout à coup, Atropos fut pris d’une nouvelle transe. Son sang se glaça dans ses veines quand elle avisa que cette prochaine possession la concernait pleinement. Un tendre sourire voilé de tristesse fendit le visage d’Atropos. Ses lèvres se murent soudain et le cœur de la blonde rata un battement. La voix qui s’élevait était française, paternelle. A chaque mot, les yeux d’Héloïse s’écarquillaient un peu plus. Sa respiration s’accélérait et ses pensées s’emmêlaient. Qui parlait ainsi ? Le Comte ? Le poète ? Ou bien cet Atropos se jouait-il d’elle ? Comment avait-il su qu’elle était française ? Que savait-il sur elle ? Quelqu’un l’avait-il informé pour la duper de la sorte ? Héloïse n’osait croire à une pareille manifestation. Tout n’était que pure folie. Comme pouvait-il en savoir autant alors qu’elle n’avait jamais raconté son passé à personne ? Seule les Lockwood et Mary Abbot était au courant de son passé. Atropos était-il un charlatan ou ses dons étaient-ils réels ?
« Oui, il l’est, souffla Héloïse avec émotion. »
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 28 Juil - 1:09
mon petit poney emmène moi dans ton pays magique. Esprit, esprit es-tu là ? Entends ma voix et réponds-moi. Passionnée de mystères, de fantômes. Je suis l’impossible girl, et de faire j’ai pour mission de sauver tous les passagers du Titanic morts ou revenants.
☸☸☸
J’étais là pour comprendre, trouver des réponses, j’étais assise dans le jardin exotique ou pour moi le jardin zen il faisait tellement bon de s’y poser, de s’y relaxer, bon pour y réfléchir et trouver des réponses aux nombreuses questions qui se bousculaient dans ma tête. La rencontre avec Evelyn, ou ici Atropos était quelque chose d’extraordinaire, l’un de mes plus grands rêves, au-delà de voir pour de vrai les indiens d’Amérique ! Je fus en charge de reprendre la rumeur de cette séance de spiritisme, des bruits de couloirs, les gens me regardaient déjà comme si j’étais complètement folle alors maintenant… mais qu’importe, moi je finirais par trouver le pourquoi du comment. Je sauverais tout le monde, qu’importe la notoriété de le faire. J’avais pris soin de décorer le jardin exotique pour créer cette ambiance détendue.
Je gardais l’identité d’Atropos secrète. C’était la nuit à bord du Titanic, plus de minuit avait sonné, et la soirée allait bientôt débuter. J’étais la première arrivée, je pris place sur l’un des rondins de bois, j’admirais les bougies reniflant l’odeur de la cire et pensant déjà à la douce odeur que dégageraient celles-ci si l’on venait à en éteindre une. Evelyn était mon idole, il n’y avait nul doute là-dessus, je l’admirais énormément. Je croyais en Evelyn, et j’étais peut-être celle qui croyait le plus en lui et donc qui l’encourageait énormément dans son entreprise. Cette soirée, j’en étais en partie responsable et je priais au fond de moi pour que tout se passe bien et qu’Evelyn n’ai pas de problèmes, je m’en voudrais beaucoup dans le cas contraire.
Autour de moi se trouvait des gens un peu bizarre. J’aurais aimé savoir ce que pensaient les gens à cet instant précis. Un homme était là, aux allures de première classe pourtant j’aurais juré l’avoir vu en troisième, un homme avec beaucoup de classe. Franz. Je trouvais ça tellement mystérieux de se cacher derrière un masque, Evelyn avait raison de prendre des précautions. Je remarquais qu’Héloïse avait finit par venir. J’allais vers elle immédiatement, ma voisine de cabine. J’avais vu sa réticence à venir à une telle soirée, Héloïse avait été l’une des premières à qui j’avais fais passer le message de cette soirée. Etait-elle là pour me faire plaisir ? Ou pour découvrir quelque chose de précis. Je fis un sourire à Héloïse, j’étais heureuse qu’elle soit là. J’avais distribué des tracts, et j’en avais laissé trainer dans notre cabine. J’en avais parlé à quelques personnes influentes, et bavardes. Atropos s’assit sur un fauteuil, je le regardais avec des yeux ébahis. Je ne pensais pas que j’avais quelque chose à dissimuler, pas de lourd passé, ni de lourd secret… j’étais limpide pour ceux qui voulaient bien apprendre à me connaitre, ma famille était normale enfin un peu loufoque malgré tout … c’était cela qui nous rendait différent. J’étais là pour en apprendre plus, je savais que cette soirée pourrait être très enrichissante.
Le silence se fit pesant, et je fus choquée par la première transe d’Evelyn. Il se mit à avoir des spasmes d’un coup, et je ne compris rien à la suite, les mots que prononcèrent Atropos par la suite fut un véritable charabia pour moi. Je restais figer sur mon rondin de bois, impressionnée mais je trouvais cela tellement attrayant. Je remarquais un homme dans le fond qui paraissait très atteins lui aussi par le spectacle qui se déclinait sous nos yeux. Charles. Je le regardais fixement, lui lançant un léger sourire en signe de réconfort. La peur ne devait pas nous envahir. Je donnais un coup de coude à Héloïse, lorsqu’elle acquiesça les dires de l’homme à côté d’elle.
« Mais non voyons.»
Ce soir, on reveillerait les esprits. Ce soir, on ferait trembler le Titanic. Ce soir, les morts reviendraient nous hanter. Ce soir, les secrets seraient revelés. Ce soir, nous assistions à une soirée de spiritisme.
'J'avais entendu, il y a peu, qu'une séance de spiritisme allait voir le jour. Du moins, c'est ce qu'en disait les rumeurs. Cela avait retenu toute mon attention car j'étais croyante sur ces visions de l'au delà. De mon vivant, j'avais souvent vu des médiums, des voyantes et diverses autres personnes exerçant dans ce domaine. J'avais toujours été passionné par ces personnes capables d'une telle vision sur des choses que l'on ne pouvait voir à l’œil nu. Quoi qu'il en soit, je pensais également que ce serait une soirée ou peu de gens irait. A l'époque du Titanic, la voyance était encore un sujet soumis à contreverse. En Indonésie, pourtant, les personnes douées de capacité étaient traitées comme des devins. Mais en Outre Atlantique, qu'en était il? Après tout, que permettrait-il de voir? Nous, qui étions morts? Un passé, un futur? Une solution? Je n'en savais rien. Mais j'étais curieuse. Et cela me faisait une bonne raison de sortir, de voir des personnes. J'étais souvent restée dans ma cabine et désirait profiter d'une séance un peu intimiste. De même, j'avais espoir que le médium dénommé Apostros soit capable de voir mon avenir avec Jules. Irais je franchir le pas de l'assassinat ou bien notre relation se finira dans un désir commun? Je m'étais donc rendue à cette séance qui se déroulait dans le jardin exotique. Il y avait déjà des personnes présentes, étant arrivée un peu en retard. Il y en avait que je ne connaissais point tandis que d'autre m'était familier. Et il y avait cet homme, le médium sans doute: Apostros et son visage masqué. Il m'était impossible de savoir qui, il était réellement. Mais peu importe, il semblait déjà en pleine séance car il s'adressait à un homme dont j'ignorais l'identité. Il parlait dans une langue que je ne connaissais point. Le laissant dans son parloir étranger, je reconnus Héloise qui, à mon plus grand désarroi, se trouvait avec Lisbeth que je n'aimas guère. Notre dernière entrevue n'avait rien changé à cette animosité réciproque. Je fis à la jeune blonde un petit signe de la main pour la saluer. Mais avant qu'elle ne puisse me rendre la pareille ou venir me saluer, Apostros s'était adressé à elle dans une langue que je ne connaissais. Quoi que... Était ce du français? Il avait dit "chérie". Ça, je connaissais. Je détournais la tête pour voir aux alentours et repérait un homme seul, presque en retrait du groupe. Cet homme là, je ne connaissais, certes, pas son identité, mais il m'avait aidé lors de la fameuse soirée du casino. Il jouait au poker et était venu à mon secours lorsque Jules me malmenait. Je réalisais que je ne l'avais même pas remercier pour son aide. Décidée, je me déplaçais vers lui et une fois, à sa hauteur, je lui disais d'une voix douce:
" Monsieur, Pardonnez moi de vous déranger, mais la dernière fois, vous m'avez bien aidé lorsque mon mari me malmenait et je tenais à vous en remercier, n'ayant eu d'autres occasions de le faire. Disais je en lui faisant un sourire empli de douceur. Nos visages étaient plongés dans une pénombre ne faisant ressortir que l'essentiel de nos personnes. Je voyais des larmes sur les joues de cet homme que je n'avais pu voir lorsque je l'avais reconnu au loin. Pourquoi donc pleurait-il? Peut être aurais je du le laisser tranquille...
Dès qu’il y fut entré, il disparut au travers les plantes et petits arbrisseaux voir quelques arbres. Fut-il au courant de ce lieu avant ? Lorsque sa mémoire ne se fut pas envolée le laissant là, abandonné de tous, sans avoir la brillante idée pour lui apporter une aide. Le lieu était petit, mais Dimitri put monter pour s’accrocher à une branche solide. De sa position, il voyait et le ciel étoilé au-delà de la verrière, au-delà du navire et le sol … Les bonnes gens arrivaient de plus en plus maintenant. À califourchon sur sa branche, il avait là le meilleur point de vue possible sur l’assemblée même si cet Atropos se trouvait déjà dans les parages lors de sa propre arrivée … Tout comme une autre gente dame.
Presque couché sur la branche, Dimitri s’y sentait à l’aise. Il n’avait aucun mal ni peur comme si « grimper » était une deuxième nature pour lui. S’étant débarrassé de sa veste noire laissée au pied du petit tronc – parce que n’y voyez pas là un arbre gigantesque tout au plus un bouleau ou on ne savait quoi – il préférait cela à se sentir coincé. On pouvait le voir, un peu, mais apparemment personne ne sembla faire attention à lui. Son regard dardait sur l’énigmatique homme au masque soit probablement Atropos … C’était pour cette personne spécifiquement qu’il fut venu ici. Il cherchait des réponses. Il voulait recouvrer ses pensées, ses songes. Rien ne pouvait éloigner ses yeux de cet homme sauf peut-être …
Il la vit parfois soit 1 ou 2 fois sur le pont des premières classes. Il ne connaissait pas son prénom ni son nom, mais elle le subjuguait. Son cœur battait dur … Donc, était-il réellement mort ? Peu importe, il ne connaissait rien d’elle ni même sa condition. Seule une espèce de déjà-vu se cherchait un chemin dans l’esprit du jeune homme. Il la connaissait, mais c’était complètement flou … C’était un rêve, un simple rêve peut-être prémonitoire. Il ne pouvait pas s’en rappeler, mais la vision de cette jeune femme le rendait totalement fou … Fou amoureux. Elle était si belle, mais si triste. Elle avait besoin de protection et il souhaitait la lui donner. Comme s’il l’avait déjà fait. Peut-être en rêve.
Seules des paroles incompréhensibles purent le distancer de sa vision poétique. Dimitri ne s’était pas aperçu que l’homme au masque se fut avancé depuis peu. Il fronça les sourcils intrigué par le ton de voix abordé. Un peu autoritaire, mais certainement fâché ou en colère … Gardant néanmoins un semblant de calme. C’était fort étrange et la curiosité du jeune homme lui fit porter le regard vers celui à qui se destinait ces mots … Plutôt ceux lorsqu’il comprit des paroles destinées à une jeune femme. Une belle jeune femme blonde. Étrangement, elle ne lui faisait aucun effet. Pas comme l’autre jeune femme qu’il tâchait de ne pas trop porter le regard … Évitant de devenir fou. L’était-il déjà ? Depuis 1 an même ?
On semblait ne guère aimer ce qu’avait à dire l’homme au masque. Était-il vraiment spécial soit la raison pour laquelle on était là ici cette nuit ? S’il ne pouvait lui donner aucune réponse que de se disputer avec un autre, il n’avait plus aucun besoin de rester. L’aurait-il connu en tant que membre d’équipage, Dimitri ne s’en rappelait évidemment plus.
Dans un geste, il descendit lestement de son perchoir et reprendre sa veste. Certes, il ne l’a remis point sur ses épaules. Un air agacé au visage, Dimitri engagea sans crainte et surtout sur un ton frustré sans aucun tact cet homme au masque, celui qui venait de parler allemand.
- C’est une séance de spiritisme comme vous le dites ou une dispute ?
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Ven 9 Aoû - 1:50
Ambre ne savait pas encore très bien ce qu’elle attendait de cette soirée. Elle était certaine que Dimitri était définitivement mort et qu’il ne reviendrait jamais. Edward était le diable, et il l’avait banni à tout jamais, les séparant même dans la mort. Penser le contraire l’aurait faite trop souffrir. Pourtant elle était venue. Elle savait à quoi elle s’attendait si jamais Edward venait à se rendre compte de son imposture et de toute la comédie qu’elle lui avait jouée pour endormir sa vigilance. Mais elle avait pris le risque pour ne serait-ce qu’une parole, qu’un murmure, qu’un frôlement, qu’une infime brise caressant sa nuque venant de Dimitri. Si cette séance de spiritisme pouvait lui permettre de rentrer en contact avec le jeune homme, elle accepterait de subir le courroux de son manager, sous n’importe quelle forme que ce soit. Elle voulait une preuve qu’elle ne devait pas espérer en vain. Elle voulait parler une dernière fois à son ami d’enfance pour lui dire à quel point elle l’aimait. Elle voulait s’excuser de n’avoir pu le sauver durant le naufrage. Elle voulait être sûre qu’il avait atteint les grâces du Paradis. S’il ne pouvait être avec elle, au moins, elle désirait qu’il se trouvât dans un monde beau et merveilleux, loin de cette existence aux apparences de purgatoire. Mais elle avait peur. Terriblement peur. Elle tentait de se faire la plus petite et discrète possible. Son regard était perdu dans le vide. Elle sentait tout juste la chaleur des bougies sur sa peau. Aide-moi Amy. Rends-moi forte. Ambre ferma les yeux et elle laissa Amy prendre possession d’elle. Amy avait toujours été plus forte. Elle avait toujours su supporter ce qu’elle n’était jamais parvenue à encaisser. Ambre était une chose faible et vulnérable qui n’avait su se débrouiller seule. Pour ce faire, elle avait toujours eu besoin d’Amy, une nouvelle identité que les frères Darcy lui avaient fabriquée de toute pièce et qu’elle avait incarnée à la perfection de nombreuses années. La présence d’Amy la rassura, tout autant que le contact du bois sous ses doigts fins. Puis tout à coup, des paroles jetées de manière abrupte la firent ouvrir les yeux. C’était un réflexe stupide car elle ne pouvait voir, mais la chose se faisait toujours instinctivement. La chanteuse ne reconnut pas ce dialecte, mais elle comprit cependant que la séance de spiritisme venait de débuter. Certainement ces mots étaient-ils destinés à une personne qui se trouvait dans les jardins. Puis le silence s’installa, pesant. Plus personne n’osa rien dire jusqu’à ce que le mystérieux homme ne soit possédé à nouveau. La voix s’éleva, plus douce et l’aveugle reconnut immédiatement la langue de son enfance. Un bref instant, elle crut qu’Atropos s’adressait à elle, mais il était clair qu’il n’était pas dirigé vers elle. De toute manière, les paroles qui s’échappaient de sa bouche étaient celles d’un père aimant qui parlait à sa fille. Il n’aurait aucunement pu s’agir de son père Arthur qui avait passé des années à la battre et lui voler l’argent durement amassé. Pour qui serait la prochaine intervention ? Ambre en avait les entrailles nouées d’angoisse. Une nouvelle fois, elle dut faire appel à l’aide d’Amy. Ne me quitte pas, Amy. Reste avec moi. J’ai si peur sans toi… Ambre se fit encore plus petite, encore plus lointaine. Cette fois-ci, elle ne rejetait pas Amy. Elle l’invitait comme une vieille amie pour ne faire plus qu’un. Bientôt, toutes les émotions qui s’étaient figées sur le visage de l’aveugle s’effacèrent comme ses souvenirs pour ne plus laisser transparaître qu’une tristesse absente. Une expression mystique qui avait sa légende durant des années. La légende de la « Grande Amy ». Quand tout à coup, elle sentit un parfum frôler son odorat. Il lui était familier, mais Ambre était profondément retranchée au fond d’elle. Amy n’aurait su dire à qui appartenait cette odeur que la chanteuse connaissait d’ordinaire si bien. Mais ce ne fut que lorsqu’une voix s’éleva soudain que son esprit se réveilla, comme sorti brusquement d’un mauvais songe. Son cœur sembla rater un battement. Cette voix ! Ce mauvais accent anglais ! Elle pouvait le reconnaître entre tous ! C’était Dimitri ! Elle voulut aller vers lui mais… Non Ambre, reste avec moi. Tu vas encore avoir mal. Amy la rappelait à elle. Elle la voulait loin de tout. Elle voulait la protéger et la garder enfermer mais Ambre se démena contre elle. Si bien qu’elle reprit immédiatement le dessus sur elle. Elle redeviendrait maîtresse d’elle-même ! Etait-ce une apparition ? Cet Atropos était-il parvenu à entrer en communication avec Dimitri ? Son fantôme venu du Paradis lui parlait-il ? Elle devait en avoir le cœur net. Elle se redressa vivement de son rondin, le souffle court.
« Dimitri ? Est-ce que c’est toi ? » demanda-t-elle d'une voix tremblante dans sa langue natale.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Ven 9 Aoû - 15:35
"Fou! "
Tout juste libéré du second esprit qui venait de l'habiter, ce fut le mot qui résonna cruellement aux oreilles d'Evelyn. Un mot qui sortant de la bouche d'un ami aussi particulier et aussi ancien que Franz, le frappa en plein cœur. Et cette jeune blonde qui acquiesçait également à ça ... Ce jugement lui parut si pathétique. Après avoir crié à travers ces revenants, Evelyn se plongea dans un silence glacial et baissa la tête tout en reprenant son souffle qui lui avait été coupé. L'effort physique et psychologique surtout, avaient déjà été très violents. Un effort psychologique qui le faisait d'ors et déjà passer pour un dément donc. Ces braves gens si prompts à juger savaient-ils au moins, que ça lui avait coûté sa santé du temps de son vivant ? Il porta alors instantanément la main à son masque et bénit d'autant plus l'idée qu'il avait eu de le porter. A le reconnaître, cela aurait vraiment ruiné sa réputation au sein du paquebot.
Quelques instants plus tard, son regard balaya l'assemblée pour aller à la rencontre de celui de Lisbeth. Son œil pétillait d'admiration, sans doute était-ce bien la seule à rester béate devant lui. Les autres assistants paraissaient effrayés mais avant tout très suspicieux de son talent. Il chercha dans ses yeux noisette le courage nécessaire pour ne pas s'enfuir, il se ridiculiserait à tout jamais, à présent il était ici et devait y rester jusqu'à la fin. Tout au moins pour elle qui avait organisé avec tant d'ardeur cette petite manifestation.
" C’est une séance de spiritisme comme vous le dites ou une dispute ? "
Cette interpellation faite sur le ton du défi et peut-être légèrement agressive aussi, fit redresser Evelyn sur son fauteuil. Au loin dans cette salle aménagée pour l'occasion, il vit un homme resté debout. Sans doute faisait-il référence aux cris déchirants qu'il avait poussés, du contenu il ne se souvenait plus mais son mal de gorge ne lui laissait aucun doute là dessus. Mais puisque l'inconnu adoptait un ton frustré, il allait tenter de le satisfaire au mieux. Il voulait prouver qu'il n'était pas fou à lier. Cette insulte l'avait piqué au vif et bien plus qu'il ne l'aurait cru.
- Approchez jeune homme.
Il avait joint le geste à la parole, l'invitant à prendre place en face de lui.
- Miss Findlay, pouvez-vous m'apporter mon ouija et aider cette personne à venir nous rejoindre.
Il venait de désigner Ambre Roux, dont il savait qu'elle était aveugle pour l'avoir croisée plusieurs fois sur le paquebot, à cause de son métier. Cette dernière venait de citer un nom : Dimitri. Il n'y avait pas de doutes, il s'agissait du jeune homme, tous deux semblaient se connaître et au vu de la réaction de la jeune fille ... ils semblaient aussi s'être perdus de vue. S'il le pouvait, il ferait renaître un peu leur histoire. Ayant posé sa main sur le ouija, la goutte de bois étant au centre, il attendit qu'ils le rejoignent.
- Merci miss Findlay. S'il vous plait jeunes gens, ne vous dites plus rien, puisque l'on doute de moi je ne veux rien savoir de ce qui pourrait me faire deviner votre lien aux yeux de tous. Ce sont les esprits qui parleront. Asseyez-vous.
Et ils s'assirent. Evelyn les invita à placer à leur tour le bout de leurs doigts à l'autre extrêmité de la goutte de bois.
- Videz votre esprit de toute pensée, respirez profondément, laissez-vous aller... Surtout ne retirez pas votre main quoi qu'il arrive ... Esprit, qui est cet homme ?
Quelques instants plus tard, sans aucun geste de sa part, la goutte bougea seule comme guidée par une force invisible et alla se figer peu à peu et à un rythme pas toujours régulier sur les différentes lettres du ouija.
- A.V.E.N.T.U.R.I.E.R. Est-ce tout ? ... O.R.P.H.E.L.I.N ... Merci esprit, pourquoi cette jeune fille est-elle ici ?
Et après que la goutte ait fait plusieurs tours en ronds sur la tablette de spiritisme, à la recherche d'une réponse, elle retrouva le chemin des lettres.
- Q.U.E.T.E
Chaque réponse soulevait des questions et à haute voix toujours, Evelyn les posait et épelait lettre après lettre. Il sentait qu'il fallait aider ses deux pauvres êtres que le destin semblait avoir séparé ou le désir d'aventure de l'homme peut-être ... ça il ne le savait pas.
- Esprit, encore une fois merci, qu'est ce qui lie ces deux jeunes gens ?
Le même manège des lettres se poursuivit.
- V.I.O.L.O.N ... C.H.A.N.T ... qu'est ce qui les empêchait de se retrouver ? ... M.E.M.O.I.R.E.
Et ce fut tout, les esprits sont capricieux et apprennent ce qu'ils veulent bien dire. Peut-être reviendraient-ils à la charge par la suite qui sait ... Après avoir fait un énième moulinet, la goutte revient se placer au centre de la plaque de bois et ne bougea plus.
- Je vous laisse regagner vos places s'il vous plait.
Evelyn ne cherchait pas à savoir s'il avait dit vrai, il le saurait bien assez tôt et ce n'est pas cela qui l'intéressait. Jamais il n'avait soupçonné un esprit de lui avoir dit faux, il n'avait pas à se convaincre lui-même. Les autres se persuaderaient eux même ou non, ça ne serait pas la première fois qu'il rencontrerait des personnes terriblement terre à terre, et s'il portait une quelconque importance à leur jugement c'était concernant cette accusation de folie qu'il ne supportait pas ...
Le médium se leva de son siège pour chasser les fourmis qui parcouraient sa jambe et marcha dans les rangs de l'assemblée, les mains derrière le dos. C'est alors que son regard rencontra ceux d'un homme brun, grand, légèrement barbu. Ses yeux si cristallins se plantèrent dans les siens et n'ayant pas senti une fois de plus qu'un esprit prenait possession de lui, il s'adressa à Charles Wellington d'un ton très agressif :
- Et tes jumeaux et ta femme ? Qu'en as tu fait ? Lily était une petite fille adorable. Comment as tu osé partir et apprendre ça par les journaux ? J'espère que tu te sens bien coupable à présent qu'ils sont morts, de ne pas avoir été là pour eux. L'alcool et ton cinéma, il n'y avait que ça qui comptait pour toi ! Tu n'as jamais été qu'un lâche Charles, je le sais bien moi qui ai été avec toi pendant toutes ces années, tu te souviens l'homme invisible derrière la caméra que tu as cogné parfois tes soirs de beuverie !
Et l'esprit le quitta aussi soudainement qu'il était venu jusqu'à lui. Conscient à la mine effarée de son interlocuteur, que ce qui était sorti de sa bouche n'était pas aimable, il tapota son épaule d'un air atrocement désolé.
- Excusez-moi ... Je reviens dans quelques instants ... Le temps de me rafraîchir, il fait atrocement chaud ici.
Se dirigeant vers la petite pièce attenante aux jardins dans laquelle il était tout à l'heure, il fit signe à son admiratrice de le suivre. Une fois tous les deux loin des regards, il s'écroula sur une chaise prenant sa tête dans sa main.
- Je n'en peux plus miss Findlay, je fais du mal à tous ces gens. Pourquoi continuer ?
Il doutait du bien fondé de cet événement. Lisbeth allait-elle une nouvelle fois le pousser à se dépasser, elle qui était bien la seule pour l'heure à croire en lui.
Dernière édition par Evelyn Stephen Hawkes le Sam 10 Aoû - 0:12, édité 3 fois
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Ven 9 Aoû - 19:04
Le revenant se sentait si idiot de pleurer ainsi, seul dans la pénombre, mais cette soirée de spiritisme venait le chercher d’une manière que personne ne pourrait réellement comprendre. Ce n’était pas un signe de faiblesse bien que Charles Wellington avait toujours été un homme faible et lâche. Sentant qu’on l’observait, l’homme avait levé les yeux directement vers la jeune femme qui lui souriait de manière réconfortante. Si Charles avait croisé cette jeune femme à plusieurs reprises, il n’avait pas eu la chance de la connaitre réellement, mais la bonté qu’elle dégageait par ce sourire fut un baume sur la tristesse du revenant. Il lui avait alors souris en retour avant de détourner le regard. Joignant les mains, Charles avait incliné son corps vers l’avant et avait déposé ses coudes sur ses genoux, prenant de grandes inspirations. Il tentait de se convaincre que tout se passerait bien. Si ses parents voulaient entrer en contact avec lui, il savait que ce ne serait pas pour lui faire des reproches, ils avaient été trop bons pour cela. Étrangement, il ne pensait pas que d’autres gens pourraient s’adresser à lui que sa famille. Des pas s’approchèrent de Charles et l’homme releva la tête pour voir une jolie dame s’approcher de lui. Son visage lui disait vaguement quelque chose, mais il n’était pas certain de savoir où exactement il l’avait rencontré. Prenant place à côté de lui, la belle lui adressa la parole : « Monsieur, Pardonnez-moi de vous déranger, mais la dernière fois, vous m'avez bien aidé lorsque mon mari me malmenait et je tenais à vous en remercier, n'ayant eu d'autres occasions de le faire. ». Lors de la soirée casino, Charles avait bu beaucoup d’alcool et son esprit avait été trouble, mais il se souvenait maintenant de la scène où il avait aidé, à sa manière, cette jeune femme. « Il était tout à fait normal, madame, de réagir et si ce n’avait pas été moi, quelqu’un d’autre vous serait venu en aide. » En vérité, Charles ne se sentait pas d’humeur à recevoir des fleurs pour un geste héroïque qu’il n’avait fait que parce qu’il était en boisson. Néanmoins, il était content que la jeune femme se soit souvenue de lui. Les yeux de l’homme étaient toujours brillants de larmes et on pouvait voir les vestiges de larmes passées sur ses joues. La jeune femme sembla le remarquer et Charles senti un malaise naitre entre eux. « Je suis désolé, mais je ne crois pas connaitre votre prénom. Pour ma part, je suis Charles Wellington. »
Atropos continuait son numéro devant le public et Charles rapporta son attention vers le médium. Celui-ci était maintenant en train de faire une démonstration de ouija et bien que le revenant ne connaissait pas les deux jeunes gens à qui le médium s’adressait, il était attentif aux réponses que la goutte effectuait en se déplaçant sur la planche de bois. Lorsque cette démonstration fut terminée, le médium invita les deux jeunes gens à reprendre leur place et ses yeux se mirent à se déplacer dans l’assemblée. Soudain, le regard du médium et du revenant se croisèrent et ce dernier senti son cœur cessé de battre. C’était à son tour, il le sentait. Que ne fut pas sa stupeur lorsque le médium s’adressa à lui de manière agressive : « Et tes jumeaux et ta femme ? Qu'en as-tu fait ? Lily était une petite fille adorable. Comment as-tu osé partir et apprendre ça par les journaux ? J'espère que tu te sens bien coupable à présent qu'ils sont morts, de ne pas avoir été là pour eux. L'alcool et ton cinéma, il n'y avait que ça qui comptait pour toi ! Tu n'as jamais été qu'un lâche Charles, je le sais bien moi qui ai été avec toi pendant toutes ces années, tu te souviens l'homme invisible derrière la caméra que tu as cogné parfois tes soirs de beuverie ! ». Le revenant était resté surpris de l’intervention de cet esprit et il ne pouvait plus ne pas regarder Atropos. Ses yeux se remplir à nouveau de larmes brulantes et c’est sans retenue que le revenant se laissa aller à ce déluge de tristesse. Le médium s’était approché de lui et avait déposé une main sur son épaule, lui demandant presque pardon par ce geste et il disparut, prononça des paroles que Charles n’entendit pas. Si le pauvre homme avait espéré recevoir des mots encourageant de la part de sa famille, il venait de réaliser que jamais sa vie ne serait heureuse. Charles Wellington n’avait pas droit au pardon et pour l’éternité, il était maintenant en enfer.
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 11 Aoû - 5:20
Un peu brusquement, il fallait l’avouer, Dimitri Lefebvre se détourna momentanément d’Atropos pour diriger son regard en direction de … De la jeune femme. Celle qu’il avait peine à oublier, ce visage, cette tristesse … Ce rêve peut-être aussi. Maintenant, elle venait de prononcer son prénom. Était-il stupide ? Oui. Il ne devrait pas être le seul Dimitri sur cette Terre quand même. Quoiqu’un tour d’horizon lui fit croire être le seul dans ce doux jardin aux plantes indigènes … Personne ne rétorqua aux paroles de la jeune femme. Comment pourrait-elle le connaître ? C’est … C’est impossible non ? Il ne l’a connaissait pas !
- Quoi !
La frustration et l’agacement d’être toujours le dernier des idiots, celui ne se rappelant aucunement de sa vie passée de surcroît, lui fit jeter ce mot à la figure de la pauvre aveugle. Il était en colère. Il sentait que ce truc de spiritisme ne servirait à rien ! Puis, il en avait assez ! Assez de ne jamais pouvoir comprendre rien à rien ! Quoique Atropos le ramena bien vite à la réalité … Quelle réalité. Le menton haut, le jeune homme toisait l’autre le mettant vraisemblablement au défi. Il se mordit les lèvres, acceptant évidemment alors que la jeune femme fut apportée – étrangement avec de l’aide - aussi.
- Pourquoi ! … Je ne la connais même pas !
Explosa-t-il à la suite des conditions émises par Atropos. Il soupira fortement n’osant, néanmoins, pas un regard en direction de la dite jeune femme. Elle le rendait mal à l’aise … Très mal à l’aise. Ce sentiment qui l’intriguait comme le fascinait. Il la désirait, mais il se répugnait. Bien malgré qu’il voudrait définitivement être ailleurs – on se demande pourquoi il fut venu au premier abord – Dimitri apposa sa main sur la planche de jeu. Le Ouija … Un jeu très dangereux selon les rumeurs, mais il n’y croyait absolument pas. Son regard restait posté sur Atropos qui posait maintenant des questions … Sur lui pour commencer. Bien vite, Dimitri vit une pièce bouger toute seule et réprima une surprise. Les mots ne lui disaient absolument rien même s’ils semblaient parler de lui … Puis, cela continue, mais concernant la jeune fille à ses côtés maintenant. Ce fut alors que Dimitri tourna son regard vers elle oubliant la pièce bougeant toute seule … Elle semblait avoir un regard vide, étrange. Atropos continua posant la question fatidique … Violon ? Il retourna ses yeux marron en le masque de l’homme le fascinant dorénavant tout comme l’effrayant. Il fut un peu surpris, mais surtout ce fut le dernier terme qui le laissa bouche bée.
- Mémoire …
Répéta-t-il comme pour avaler plus aisément la nouvelle. Il n’avait pas voulu entendre les derniers dires d’Atropos ni de l’écouter. Sa main n’avait toujours pas bougée et lentement il retourna vers la jeune femme. Il ne comprenait pas … C’était totalement incompréhensible tout cela. Il sursauta et frissonna face au ton agressif pris par Atropos envers un autre homme … Dimitri voyait l’air ahuri de ce dernier et il savait maintenant que cette séance de spiritisme était réelle. On venait de chambouler toutes ses croyances comme s’il en avait réellement … Il avait tout oublié et on venait de lui en donner la preuve. Prit de cours par tout cela, Dimitri se prit la tête entre les mains et sortit un gémissement … Qu’il était frustré et qu’il ne comprenait rien à rien ! Agacé, il se leva en un bon oubliant même la pauvre jeune femme. Il s’éloigna, tout comme Atropos l’avait fait aussi, mais ne sortit pas du jardin. Il avait envie de hurler tel il s’haïssait pour ne rien savoir du tout. Il marchait quelques pas puis, se retourna … Marchant comme cela, il commençait à se calmer.
C'était pleine d'espoir qu'Ambre s'était redressée du rondin sur lequel elle était assise. Un espoir de fou. L'espoir des gens, qui au fond, sont déjà morts. Pourtant, elle avait reconnu cette voix, discernable entre toutes. Soit son esprit lu jouait un bien cruel tour, soit c'était lui. Elle devait en avoir le cœur net. Mais pour toute réponse, Ambre n'eut droit qu'à l’agressivité du jeune homme. Elle eut un mouvement de recul face à la violence de son ton. Pourquoi semblait-il si en colère ? Dimitri ne lui aurait jamais parlé ainsi. Pas lui qui avait toujours eu des mots tendres pour elle. Ce ne pouvait être lui. L'aveugle porta sa main à sa poitrine, son cœur la faisant soudainement horriblement souffrir. La douleur la déchirait de l'intérieur. Encore une fois, elle s'était trompée. Tu aurais dû m'écouter. Je t'avais dit que tu aurais encore mal.
« Tais-toi... » murmura Ambre, ses paroles n'étant audibles que pour elle-même.
Elle sentit des larmes brûlantes assaillirent ses yeux. Elle voulait partir, disparaître à tout jamais et s'enfermer dans sa cabine. Elle ne voulait plus en sortir et à jamais rester dans l'ombre d'Amy. La chanteuse allait définitivement se retirer, ne pouvant en supporter davantage, quand tout à coup, une jeune femme lui prit la bras et la guida avec douceur au centre du cercle pour la faire asseoir, sous les directives du mystérieux Atropos. Juste à côté d'elle, elle sentait la respiration nerveuse de cet inconnu qu'elle avait d'abord pris pour Dimitri. Même sa manière de respirer était la même. Visiblement, il était irrité de se retrouver avec elle. Elle sentait que sa présence était un poids. Son cœur se fit plus lourd et elle détourna le visage, les yeux brillants de larmes. Elle écoutait à peine les paroles d'Atropos, suivant docilement les directives comme elle était habituée à le faire. Obéir. Laisse-moi prendre la place Ambre. Je peux te sauver. Le regard d'Ambre se vida soudain de tout éclat, de toute essence de vie. Il était vide, seulement dirigé par l'esprit d'Amy. Puis le bout de bois se mit soudain à bouger, comme animé par des forces invisibles. L'aveugle attendit, écoutant les lettres que le maître de séance énonçait au fur et à mesure. Aventurier, orphelin... Ses mots rebondissaient sur elle, mais n'atteignait pas la muraille qu'Amy avait érigée devant l'âme de l'aveugle. Puis les mots continuèrent. Quête. Oui une quête. Une quête qui durait depuis une année. Une quête vaine et douloureuse. C'était fini, aujourd'hui elle abandonnait tout. Elle était détruite, réduite en miette. Continuer causerait sa perte et Amy ne pourrait l'accepter. Amy tenait à la vie. elle voulait continuer d'exister et pour cela, elle devait écraser Ambre qui ne cherchait qu'à disparaître. Puis soudain, les mots nouveaux qui furent prononcés éveillèrent Ambre, allant la chercher jusqu'aux confins de son âme. Violon... Chant... Ces paroles la ramenèrent immédiatement à son idée première : c'était Dimitri. Ça ne pouvait être que lui. Ils étaient liés, même Atropos le disait. Mais alors pourquoi ? Pourquoi disait-il ne pas la connaître ? Quand tout à coup, une idée, plus affreuse encore germa dans son esprit. Et si c'était bien lui ? Et si il l'avait parfaitement reconnue mais qu'il feignait d'être un inconnu à ses yeux. Toute cette colère, toute cette agressivité... étaient-elles dirigées contre elle parce qu'elle n'avait pas pu le sauver le soir du naufrage ? Lui en voulait-il alors qu'elle ait refusé de monter dans un canot de sauvetage sans lui, ce qui avait par la suite causé leur perte ? Tout était donc de sa faute. Ambre tressaillit, prise de torpeur. Sa faute. Tout était de sa faute. Voilà où était son crime. Elle était la cause de tout leur malheur. Elle retira soudainement sa main du Ouija, comme s'il l'avait soudain brûlé. Elle n'écouta même pas le dernier mot qui fut prononcé par Atropos, puis reprit par le jeune homme. Elle était pétris de douleur, pétris de honte. Comment avait-elle pu ? L'aveugle plaqua ses mains devant sa bouche pour retenir un gémissement d'horreur. Les larmes gagnèrent ses joues dans un torrent ininterrompu. Le gémissement de l'inconnu à ses côtés la tira quelques instants de sa terreur et elle l'entendit s'éloigner. Sans prendre le temps de réfléchir, elle se releva à son tour et s'élança à sa suite, manquant s’empêtrer les pieds dans les jupons de sa robe. Elle courut, trébucha sur un rondin, se releva et repartit dans la direction des pas. Bientôt, elle se fut éloignée du cercle, combattant les végétations qui se trouvaient sur son chemin.
« Je t'en prie, attends ! » supplia-t-elle dans un sanglot. « Je suis désolée pour ce qu'il s'est passé ce soir-là. Tout est uniquement de ma faute ! Je t'en supplie. Ne me haïs pas... Je n'ai jamais voulu que tu meurs pour... »
Le jeune homme s'étant immobilisé, Ambre allait bientôt l'atteindre, quand soudain, une main jaillit et lui agrippa le bras.
« Ah Amy je te trouve enfin ! » s'exclama Edward sur un ton qu'elle savait faussement soulagé. Puis il s'adressa ensuite à celui qu'elle croyait être Dimitri. « J'espère qu'elle ne vous a pas causé trop de désagrément jeune homme. La pauvre enfant a perdu l'esprit. D'ordinaire, je suis là pour elle, mais j'ai tourné la tête quelques instants et elle avait disparu. Heureusement, je la retrouve. »
L'horreur prit place sur les traits de la jeune fille. Son pire cauchemar venait de se réaliser. Edward avait compris sa duperie et il lui ferait chèrement payer. Mais le plus douloureux était l'effroyable vérité qui s'imposait à elle. L'homme n'était pas Dimitri, loin de là. Sinon Edward l'aurait reconnu. C'était évident. Ambre sentit ses jambes prêtent à se dérober sous le poids d'une telle fatalité. Tout cela n'avait servi à rien. Elle n'avait réussi qu'à aggraver la situation. Elle sentit la douloureuse pression de la main de son manager sur son bras. « On y va Amy. » Il l'entraîna alors à sa suite, la tirant sans ménagement par le bras. Elle savait qu'il tentait de contrôler sa colère car il ne voulait pas se risquer à montrer sa nature profonde en public. Amy ! Mais son appel à l'aide se perdit dans les ténèbres de son âme. Aucune réponse, Amy l'avait abandonnée. L'aveugle sentit alors tout son corps trembler quand Edward ouvrit la porte de sa cabine et l'y jeta furieusement. Elle l'entendit verrouiller la serrure tandis qu'elle se relevait après avoir perdu l'équilibre.
« Edward, je peux tout vous expliquer... »
Mais il ne lui laissa pas l'occasion d'ajouter plus. Il lui asséna une gifle monumentale qui lui fit tituber et elle s'écrasa contre sa coiffeuse. Elle s'y accrocha de toute ses forces, les oreilles sifflantes, quand un deuxième coup l'envoya directement sur le tapis de sa cabine.
« Je t'ai fait confiance Amy ! Je me suis montré bon avec toi et c'est ainsi que tu me remercies ?! » hurla-t-il tout en reversant dans sa rage un meuble qui s'écrasa tout près de l'aveugle. Elle entendit alors le fracas des vases de cristal qui se trouvaient dessus et autres bibelots. Ambre se recroquevilla pour se protéger des projections de verres. « Je t'ai offert un avenir de grandeur ! Est-ce ainsi que tu le piétines ?! Sans moi tu ne serais rien ! Rien ! Tu m'entends Amy ?! »
Ambre se mit à ramper sur le parquet de sa chambre pour échapper à la fureur de son manager. Étreinte par la terreur, elle ne sentit même pas qu'elle s'écorchait, se coupait et se blessait avec les débris de verre qui se trouvaient sur le sol. Edward la saisit alors par les cheveux et la tira vers l'arrière. La chanteuse gémit. S'accroupissant près d'elle, ses lèvres frôlaient son oreille bourdonnant encore sous l'effet du coup.
« Ne refais plus jamais ça. » menaça-t-il sur un ton dangereusement bas avant de la relâcher brusquement. Elle s'écrasa sur le cristal cassé tandis qu'elle entendait les pas furieux de son manager s'éloigner. Elle ne bougea plus un muscle, restant allongée sur le sol, le corps tremblant et sanglotant. « Tu ne m'as pas laissé le choix.» lâcha-t-il avant de quitter la cabine de l'aveugle.
Dernière édition par Ambre Roux le Mer 28 Aoû - 3:58, édité 1 fois
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Sam 17 Aoû - 11:01
L'homme que je venais de déranger accepta mes remerciements tout en restant humble. Puis, il se présenta, il s'appelait Charles Wellington. Je lui fis alors un sourire en me présentant à mon tour:
" Enchanté Monsieur Wellington. Je m'appelle Nayah, Nayah Gallagher. " disais je tout en lui faisant un sourire. Puis, je me recentrais sur la séance ravie de savoir le nom de mon sauveur lors du fameux soir au casino. Apostros venait de parler et s'adressa en particulier à deux personnes : une jeune femme aveugle et un jeune homme un peu agressif. Il leur fit une démonstration d'un objet qui désignait des lettres que le médium épela. Elle devait certainement avoir une signification pour les deux jeunes gens car pour moi, j'avais beau essayé de comprendre, je ne trouvais point de solution ou de lien entre ces mots. J'étais toutefois en admiration pour cet homme qui était un véritable médium et non pas ceux qui se faisaient passer pour, et qui était en réalité des charlatans. Mais la réaction ne fut pas emplie de bonheur. Au contraire, le jeune homme entra alors dans une colère noire envers la pauvre femme qui semblait vraiment souffrir. Et dans un remue ménage, ils finirent tous deux par partir de la séance. Cette soirée ne se passait pas comme prévu pour les passagers.
Ensuite, Apostros s'adressa alors à mon compagnon, Charles ou ses mots me firent froid dans le dos:
" - Et tes jumeaux et ta femme ? Qu'en as tu fait ? Lily était une petite fille adorable. Comment as tu osé partir et apprendre ça par les journaux ? J'espère que tu te sens bien coupable à présent qu'ils sont morts, de ne pas avoir été là pour eux. L'alcool et ton cinéma, il n'y avait que ça qui comptait pour toi ! Tu n'as jamais été qu'un lâche Charles, je le sais bien moi qui ai été avec toi pendant toutes ces années, tu te souviens l'homme invisible derrière la caméra que tu as cogné parfois tes soirs de beuverie ! "
Instinctivement, j'avais mis ma main sur ma bouche pour dissimuler ma stupéfaction. J'en ressentais même de la peine pour Charles à qui on venait d'exposer la vie privée aux oreilles de tous. Et quand je réalisais que tous avait eu le même discours ou des moments tragiques de leur vie étaient remis à plat, j'eus alors la crainte de ce que je risquais d'entendre. Mais mon tour ne vint immédiatement, le médium s'était approché de Charles en se désolant de ce qu'il venait de dire. Et il sortit de la pièce. Décidément, cette séance n'avait rien d'une partie de loisir et tout ceux qui espéraient voir un amusement, se retrouvaient dépités avec une douleur sourde dans le ventre. Je songeais sérieusement à partir, je ne désirais entendre un proche me reprocher quoi que ce soit. J'étais déjà suffisamment mal en ce moment pour que tout s'aggrave. Mais je ne voulais pas laisser Charles seul, il avait sûrement besoin de soutien, ces paroles dites étaient tout simplement terribles à entendre. Cet homme semblait fier toutefois et je ne savais comment l'aborder sans le brusquer. Il n'avait dit mot depuis et j'étais sur des charbons ardents tant je redoutais une réaction de sa part. N'en tenant plus, je mis alors ma main sur son bras et lui murmurais avec délicatesse :
" Tout va bien, Monsieur Wellington? Vous voulez peut être aller faire un tour? "
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Sujet: Re: MINI-EVENT ❈ Esprit es-tu là ? Dim 25 Aoû - 21:06
L’esprit d’Héloïse était totalement embrouillé. Elle n’était pas sûre de ce qui venait réellement de se passer. Se pouvait-il vraiment que ce mystérieux Atropos soit rentré en contact avec le monde de l’au-delà et que le poète ait pris possession de son corps durant quelques instants ? Etait-ce vrai que le poète était donc son père et qu’il l’aimait autant ? La blonde n’arrivait à en être convaincue. Pourtant, une partie d’elle-même lui criait qu’elle devait croire ce qu’elle avait entendu. Tout cela serait bien plus apaisant. Elle résoudrait enfin l’un des plus grands mystères de sa vie : sa propre origine. Qui était son géniteur ? Qui était mort le soir de représentation ? Et qui elle avait tué du père ou du monstre des années plus tard ? Ainsi elle avait vécu toutes ces années auprès d’un homme qui n’était même pas son vrai père. Elle avait haï un être qui se fourvoyait depuis le début. Le sang de ce meurtrier ne coulait pas dans ses veines et la blonde ne pouvait certainement espérer plus belle révélation. Son cœur devint soudain plus léger. Ce fut lorsque Lisbeth lui donna un coup de coude suite aux paroles qu’elle avait eu qu’elle prit pleinement conscience de ce qui venait de se passer. Atropos n’était pas un charlatan, pas plus qu’il ne feignait chacune de ses possessions. Non, il parvenait à entrer en contact avec les esprits et il venait de faire parler son père.
« Je suis désolée Lisbeth. » murmura Héloïse en se tournant vers son amie. « Je ne voulais pas dire ça. C’est juste que… »
Mais elle n’eut pas le loisir de terminer sa phrase, accablée sous le poids de la révélation. Elle comprenait maintenant qu’elle avait perdu ses deux parents en même temps ce soir-là. Elle avait vu mourir sous ses yeux les deux êtres qui lui avaient donné la vie. Et ce fut par un imposteur qu’elle avait été enlevée et élevée. Que se serait-il passé si jamais le Comte avait fini par l’apprendre ? L’aurait-il gardée auprès de lui ou bien l’aurait-il tuée à son tour ? Comme le destin était étrange… Une nouvelle arrivante sortit Héloïse de la brume de ses pensées et de ses souvenirs. C’était Nayah. En la voyant arriver, la blonde lui offrit un sourire et la salua de loin, mais elle ne vint vers elle. Elle se souvint soudain de l’inimitié qui subsistait entre sa colocataire et la revenante sans connaître pour autant les raisons de leur litige. La blonde préféra de rien ajouter. Quand, une intervention inattendue l’intrigua. Un jeune homme, qu’elle jugea d’ailleurs fort beau, s’avança jusqu’au centre de leur petit cercle et se mit à interpeller le mystérieux Atropos. Visiblement, son voisin n’était pas le seul à ne pas prendre bien au sérieux les déclarations du médium. Mais ces paroles eurent pour don de faire se redresser cette énigmatique aveugle. Héloïse l’avait seulement quelques fois sur le bateau, mais à vrai, elle connaissait plus sa grande célébrité que la personne qu’elle était. Toutefois, elle semblait bien correspondre au mythe qui tournait autour d’elle, discrète, triste, éteinte, absente, envoûtante et pourtant au fond d’elle se cachait une voix magnifique. Le ton du jeune homme choqua énormément la blonde qui voulut répliquer mais Atropos se chargeait déjà de faire interagir les deux jeunes gens. A l’aide d’un Ouija, il fit à nouveau appel aux esprits pour tenter de comprendre ce qui liait ces deux êtres qui semblaient aussi perdu l’un que l’autre. Cette pauvre aveugle l’aimait-elle ? Pourtant il se défendait de la connaître. La blonde fut très attentive à ce qui se passa sous ses yeux mais elle parvint à comprendre un traître mot de ce que disait Atropos. Tout cela était bien trop loin de ce qui la concernait. Elle avait beau se creuser la tête, c’était peine perdue. Elle voulut s’enquérir de savoir si son amie Lisbeth comprenait mieux qu’elle mais la situation se métamorphosait déjà. Le garçon, comme soumis à une terrible révélation, répéta plusieurs fois le même mort, avant de s’éloigner dans un cri étouffé et rageur. La chanteuse ne tarda pas à le rejoindre bientôt, trébuchant dans sa hâte. Etait-ce des larmes qu’elle avait vu couler sur ses joues ? Elle n’aurait pu en être certaine. C’est alors qu’Atropos ramena une fois de plus son attention sur la séance de spiritisme. Une nouvelle manifestation venant de l’au-delà se faisait entendre. Et la colère de l’esprit était toute dirigée vers Charles, l’ami de Jack. La blonde plaqua une main devant sa bouche lorsqu’elle entendit les dires agressifs du revenant. Se pouvait-il que tout ce qu’il ait dit soit vrai ? Héloïse n’osait y croire et pourtant… Toute à sa stupéfaction, elle observa le médium se retirer, semblant étreint par un malaise, heureusement, Lisbeth se porta immédiatement à son secours et elle disparut elle aussi. Décidément, personne ne semblait vouloir rester ici. Des choses bien pénibles étaient révélées cette nuit. Des secrets qui dérangeaient l’âme…
« Pénible soirée… » murmura Héloïse, presque pour elle-même.