JACK & HELOISE ♣ " L'art de la table. "

L'art de la table.

Mise en situation ♣ Adieu la nourriture de la troisième classe et bonjour le raffinement du restaurant. Vous n'avez jamais connu le luxe et pour une fois sur un terrain neutre, loin de Lydia, vous avez choisi de découvrir cela, pour tenter de vous réconcilier. Par contre, vous ne vous attendiez pas à trouver tant de choses sur la table. Pourquoi as-t-on besoin de cinq fourchettes en première classe? Chose étrange pour vous, vous êtes complètement perdus et cela vous fait même sourire. Une réconciliation se profilerait-elle?

Jack ♣ Tu as choisi d'inviter Héloïse pour lui parler de votre situation, tu es timide, hésitant, mais pour cette occasion tu as choisi de porter un vieux costume pour plaire à ta belle.
Héloïse ♣ Tu as accepté l'invitation de Jack et pour cette occasion tu portes une robe neuve. Tu es par contre très impression par l'ambiance en première classe, ce qui ne te met pas à l'aise dans cet endroit.

Il n'y a pas d'ordre de passage pour ce tour et la Comtesse n'a toujours pas fait son apparition.

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Deux jours.
Deux jours s'étaient écoulés depuis cette tempête qui s'était abattu sur le Titanic. Jack se souvenait parfaitement de cette soirée ou l'ensemble des passagers avaient été réunis dans le restaurant des Premières Classes. Il revoyait encore cette scène ou il avait tenté de parler avec Heloise. Croyant leurs dernières heures venues à tous, le jeune homme avait souhaité parler avec sa compagne, histoire de remettre les choses à plat, de tenter une dernière chance de se réconcilier et de partir sur de bonnes bases. Toutefois, le meurtre par un mystérieux inconnu n'avait permis d'engager une discussion sérieuse, aussi, le jeune homme, par la suite, avait regagner ses appartements, en se promettant que, coûte que coûte, il arriverait a obtenir une discussion avec elle.
Désormais, pendant ces deux jours ou le calme et le soleil était revenu, Jack avait réfléchi à différentes tentatives d'organiser une rencontre. C'était sans compter un de ses amis, membre de l'équipage, qui lui avait conseillé d'organiser un dîner en tête en tête, l'ambiance intime pourrait éventuellement amener à une réconciliation. Trouvant l'idée géniale, le blondinet s'était laissé aider par cet ami qui lui avait, par de bonnes relations de travail, organisé un dîner au restaurant des Premières Classes. Le lieu avait d'abord fait grimacer le jeune homme car leur dernière entrevue dans ce lieu n'avait pas été concluanet. Aussi, il espérait, que cette fois ci, la chance lui sourirait.

Il avait donc pris une feuille kraft et avait écrit une lettre à Heloise dans lequel il la conviait à ce repas. La lettre faisait apparaître l'écrit suivant :

A mon Petit Ange aux yeux d'azur,
Tu es conviée à un repas ce soir. Sois à 19 heures dans le restaurant des Premières Classes, aucune tenue correcte est exigée, viens comme la Heloise que j'ai toujours aimé.
La seule exigence que j'ai, si je peux me le permettre, c'est que tu sois présente et que nous puissions discuter.
En espérant te voir...

Jack

Il avait donc fait passer cette lettre le matin avant ce fameux soir. Espérant qu'elle soit disponible, le jeune homme avait donc passé la journée dans sa chambre, envisageant tous les scénarios possibles de fin de soirée. Dans tous les cas, il pensait à la possibilité que tout soit fini ou que tout soit comme avant, Tél était la logique masculine ou les finalités étaient parfois moins biscornues que celles des femmes.
Jack avait alors fouillé son armoire et avait sorti un costume noir, l'usure du temps avait fait son travail mais le jeune homme y tenait comme à la prunelle de ces yeux. C'est Heloise qui le lui avait offert un soir ou c'était l'anniversaire de jack et plus précisément ses vingt ans. Il se fréquentait depuis un moment déjà et Sa bien aimée avait déjà emménagé avec eux depuis quelques mois déjà. C'était le seul vêtement assez haut de gamme que le jeune homme avait eu. Aujourd'hui, il n'était que le vestige de ce qu'il était autrefois mais le message qu'il véhiculait était clair.
Avec un soin particulier, le jeune homme se rasa, prit le temps de se faire propre. Vêtu de son costume, il était vraiment élégant et laissait paraître une condition sociale supérieure a celle qu'il était. Lorsqu'il consulta l'heure et qu'il apparut qu'il était 18h30, le jeune homme se rendit au restaurant ou il s'assit au milieu de ces riches personnes qui se rendaient également pour dîner. Son costume jurait horriblement avec ceux de ses voisins mais la beauté du jeune homme suffisait a faire disparaître ce détail. Aussi, surpris, le jeune homme se vit être salué par quelques Premières Classes

Le cœur battant la chamade, il attendait patiemment. Des milliards de questions envahissaient son esprit. Et si sa belle ne venait pas? Et si tout était définitivement terminé entre eux? Le carillon de l'horloge le ramena a la réalité, il était 19h...
Les yeux fixes vers l'entrée, le jeune homme bouillait d'impatience. Ô combien, il avait hâte de la voir!

Héloïse était assise sur sa couchette, tenant être ses doigts tremblant cette lettre providentielle. Ses yeux se fermaient, se rouvraient, n'osant y croire, comme tentant de se réveiller d'un songe. Son regard ne cessait de parcourir chacune des lignes qui composaient la lettre à plusieurs reprises, cherchant à savoir si elle ne se méprenait pas sur le motif de ce message. Ses doigts fins caressèrent doucement le prénom qui se trouvait à la fin du mot "Jack".
Comment était-ce possible ? Serait-ce une mauvaise farce de Lydia ou d'une autre personne malveillante ? Quelques jours plus tôt, le jeune homme l'ignorait encore, puis il y avait eu cette terrible nuit de la tempête où ils avaient pu se reparler mais pas de manière bien concluante. Non ça ne pouvait pas vraiment être possible. Il y avait presque quelque chose de déraisonnable dans cette requête. C'était bien trop tôt, bien trop précipité. Elle avait peur.

Jack voulait bien la voir, mais que lui dirait-il ? Il voulait des explications ? Mais si elles ne lui convenaient pas ? S'il rejetait Héloïse malgré les raisons évidentes qui l'avaient poussée au crime ? Ann-Elizabeth avait été tolérante vis-à-vis d'elle. Elle ne l'avait pas jugée, pas plus que Peter qui s'était montré être un réel chevalier depuis l'assassinat du comte, amis elle savait aussi que d'autres la désapprouvée. Et il ne fallait pas seulement qu'elle s'explique pour leur prouver qu'elle n'était pas un monstre. Pour quelques raisons que ce soit, le crime n'était pas chose acceptable. Il ne fallait pas se faire justice soi-même, même si Dieu avait fermé les yeux sur ceux d'Henri de Neuveille. Elle pouvait trouver ce genre d'exemple auprès de Victoria, la jeune sœur d'Ann. Elles étaient amies d'enfance et même après le naufrage elles s'entendaient toujours bien, cependant Héloïse sentait très bien que la jeune femme tentait de mettre le plus de distance entre elle alors qu'elle connaissait très bien les dessous de l'affaire. Alors qui pouvait dire que Jack n'aurait pas la même réaction.

Héloïse eut une longue respiration où elle chercha à évacuer toute l'angoisse et la tension qui envahissait ses muscles. Posant la lettre sur ses draps, elle lissa les pans de sa robe, pour que ses mains moites ne souillent pas le papier. Puis elle se leva, faisant tournant nerveusement dans sa petite cabine, en proie à un grand doute. Elle revenait parfois à la lettre, puis s'en éloignait aussitôt comme le mouvement des vagues sur la plage. L'indécision étreignait tout son être. Puis finalement elle se morigéna intérieurement et se força à se rendre à ce dîner. Elle allait préparer à toutes les éventualités possibles et se rendre bravement au repas. Si les choses venaient à mal tourner, elle savait qu'elle avait des gens vers qui aller. Ann ou encore Peter seraient là pour la soutenir.

Puis soudain, Héloïse se souvint qu'elle devait dîner avec lui ce soir-là. Peu importe, elle décommanderait. Ils ne manquaient pas d'occasion de manger ensemble avec une éternité sur ce paquebot. Elle lui fit donc passer un mot dans la journée pour le prévenir. Puis, regardant l'heure, elle se rendit compte qu'il était bientôt l'heure. Combien de temps était-elle restée à regarder la lettre sans bouger, puis à tourner dans sa cabine comme un animal en cage à attendre de prendre enfin une décision ? Certainement trop longtemps.
Pour l'occasion, la blonde choisit de mettre une nouvelle robe, de manière à ne pas trop déteindre avec les autres convives qui faisaient partis des premières classes. Pourquoi Jack avait-il choisi le restaurant chez cette classe au-dessus ? Craignait-il un éclat entre eux deux ? Voulait-il montrer à Peter qu'elle était à lui si jamais il venait à se trouver là ce soir-là ? Était-ce par pure jalousie ?

Trop de questions étreignaient Héloïse pendant qu'elle longeait les couloirs pour atteindre le restaurant. Finalement elle se retrouva devant et deux membres d'équipage lui ouvrirent la porte. La blonde s'y engagea. En voyant l'horloge, elle remarqua qu'elle était en retard, aussi pressa-t-elle le pas jusqu'à la table où Jack se trouvait. Il était aujourd'hui revêtu d'un vêtement qui le rendait si beau et qu'elle ne connaissait que trop, puisque c'était un cadeau qu'elle lui avait fait pour un de ses anniversaires. La jeune femme resta focalisée quelques instants sur son habit, les souvenirs de tous ces moments heureux lui revenant douloureusement en mémoire.
Elle n'aimait pas vraiment se retrouver ici. Elle aurait préféré plus d'intimité et elle n'appréciait pas les regards de tous ces premières classes. Elle se sentait comme une petite souris au milieu d'une nuée de chats. Puis il y avait bien trop de gens qui pourraient peut-être la reconnaître. Autrefois, elle avait fait parti de l'aristocratie et son visage était aussi connue que sa renommée. Dieu, qu'elle aurait aimé être ailleurs ce soir-là !

Elle s'avança vers la table de Jack, prenant une grande inspiration pour maîtriser sa peur. Elle aurait tant voulu partir en courant et ne plus se retourner mais trop tard, le jeune homme l'avait déjà vue. Son ventre se tordit en croisant le regard du jeune homme. Elle s'arrêta un instant, tordant ses doigts puis elle s'avança vers lui.

"Bonsoir Jack." fit-elle d'une voix tremblante, baissant les yeux de gêne. J'espère ne pas t'avoir fait trop attendre."

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

19h01. Jack scrutait l'horloge avec une impatience manifeste. Heloise était en retard et cela n'était pas dans ses habitudes: elle était, d'habitude, ponctuelle. Sans doute, et maintenant Jack le comprenait, grâce à l'éducation digne de noble qu'elle avait certainement reçue. Quoi qu'il en soit, elle n'était toujours pas arrivée et le jeune homme commença a songer que ce dîner aurait pu se faire bien plus tard... Cela ne faisait que quelques jours, plus précisément deux, que les deux tourtereaux s'étaient parlés à nouveau. Toutefois, cela n'avait été en rien concluant si ce n'est que le jeune homme espérait que sa belle ait réussi à comprendre que le changement arrivait petit à petit. Trop de temps s'était écoulé inutilement mais le jeune homme ne l'avait réalisé que depuis peu, cela grâce a cette jeune femme: Ambre...

19h03. Ambre. À penser soudainement à son amie, le cœur de Jack se serra. Il ne réalisait toujours pas la fin de soirée dans ce restaurant, la veille déjà. Après l'avoir sauvé d'un intrus bien trop insistant, elle ne l'avait même pas remercier, le congédiant brutalement et le sommant de ne plus jamais lui parler. Et bien qu'il n'avait toujours pas les réponses à ses questions, le blondinet s'était juré qu'après cette soirée, il irait lui parler coûte que coûte. Cette jeune aveugle était la seule personne qui lui avait ouvert les yeux, lui avait fait comprendre que tourner le dos à l'amour pour faire face à la culpabilité n'était pas la meilleure des solutions. Ambre lui avait montrer que la personne auquel Jack tenait le plus c'était Heloise...

19h05. Heloise qui n'était toujours pas arrivée d'ailleurs. Plus que jamais, Jack regardait cette horloge comme si sa vie en dépendait. Ce n'était pourtant que quelques minutes mais elle semblait être des heures pour Jack. Il se tenait debout a côté de la table déjà dressée.le jeune homme avait demandé à ce que les fleurs préférées d'Heloise soit mise sur la table. Ce soir là, elles étaient particulièrement magnifiques et leur présence lui arracha un sourire, le renvoyant vers des instants heureux d'une vie passée. Il se souvenait... Quand il rentrait d'une journée de "travail", dans leur ancienne maison, à l'époque, un petit trois pièces, elle était généralement en train de cuisiner, de lire ou de coudre...Et Jack adorait arriver discrètement pour lui masquer les yeux en lui disant le fameux "Qui c'est?". Au moment ou elle se retournait, il brandissait alors ce bouquet de fleur composait de ses fleurs qu'elle aimait tant... Et aujourd'hui,par ce geste, Jack voulait lui montrer que leur passé n'était pas mort, il vivait toujours et avait un avenir...

19h07. Avenir qui s'annonçait sombre, elle n'était toujours pas arrivée. Jack était tiraillé par l'envie d'attendre et celle de se précipiter dans la cabine de la blonde et de lui hurler dessus. Mais aujourd'hui, l'impulsivité devait être mise de côté et Jack se devait d'être patient. Sa mère le lui disait toujours d'ailleurs: "Jack, tout vient à point à qui sait attendre". Effectivement, il avait le temps, même l'éternité mais le jeune homme souhaitait ardemment que tout s'arrange... Poussant donc un soupir, il regarda donc à nouveau l'horloge, puis la porte ou les convives entraient... Puis l'horloge, et ainsi de suite.

19h11. Avec tristesse, Jack se demanda s' il ne valait mieux pas rentrer dans sa cabine. Peut être que Lydia avait raison, maintenant que les masques étaient tombés, peut être qu'Heloise ne voulait plus appartenir à leur monde. Sa dernière pensée disparut automatiquement lorsque les portes s'ouvrirent et qu'il s'agissait de la belle blonde qui venait d'arriver. Elle était vraiment belle ce soir, vêtu d'une robe qui épousait parfaitement ses formes. Le cœur du blond s'accéléra et le stress l'envahit. Maintenant c'était a lui de jouer. Elle avança dans sa direction. Elle semblait autant gênée que lui, toutefois, elle le salua avant de s'excuser pour son retard. Jack eut un sourire avant d'ajouter :

" Bonsoir Heloise " il s'approcha de la table et lui tira alors la chaise tout en ajoutant : " Ne t'excuse pas pour le retard... Ce n'est pas grave... L'essentiel est que tu sois venu et j'en suis heureux.
Si tu veux bien prendre place ..." lui demanda t-il tout en lui faisant un petit signe de la tête.

L'art de la table.

La Comtesse débarque ♣ Il était l'heure du diné et une fois prête la Comtesse se rendit dans le restaurant des Premières classes, comme elle le faisait à chaque fois. A sa grande horreur, quand elle y entra, c'était tellement bondé, qu'elle dut rejoindre une table où se trouvait une jeune couple. Elle s'avança et un steward lui tira la chaise et elle s'installa entre le couple qui s'était mis face à face. La vieille dame remarqua bien vite que les deux jeunes gens n'appartenaient pas à un milieu riche. Elle les examina puis leur lança un "Bonsoir." Elle était assez agacée de se trouver entourée de deux pauvres, mais au fond d'elle, elle était tout de même contente, elle allait pouvoir les examiner et voir s'ils savaient bien se comporter.

Le diné commença et on servit les coupes de champagne, le caviar et d'être mets raffinés pour débuter dans un luxe parfait ce repas.

Jack & Héloïse ♣ Comment allez-vous réagir à l'arrivée de la Comtesse entre vous? Une fois le repas servi, comment allez-vous vous débrouiller face à ce grand nombre de couverts?

Pour ce tour, vous pouvez faire autant de réponse que vous voudrez, la Comtesse reviendra bientôt à vous.

La tension était à son comble. Elle pouvait sentir le stress du jeune homme aux muscles de sa nuque qui se tendaient. Elle savait que ce dîner allait être loin d'être apaisé et qu'il ne ressemblerait en rien aux nombreux repas entre amoureux qu'ils avaient pu faire autrefois. Elle se sentait elle-même très mal, angoissée. Elle redoutait cette soirée et maintenant qu'elle s'y trouvait elle aurait bien voulu prendre la fuite. S'enfuir loin et ne plus jamais revoir le jeune homme. De la colère, de la honte, de l'appréhension et de la peur se disputaient dans son cœur. Elle étouffait de tant de sentiments contenus bravement dans sa poitrine.
pourtant dieu sait qu'elle aurait voulu partir. Elle pourrait trouver du réconfort ailleurs. Cette situation était bien trop inconfortable. Cependant, elle se résigna à rester en entendant la voix de Jack résonner à ses oreilles comme un écho lointain de leur vie d'avant.

Le jeune homme ne prenait pas ombrage de son retard. il semblait de toute manière bien trop soulagé qu'elle soit venue ce soir pour rechigner sur le temps qu'elle avait mis à mettre.
Jack lui tira une chaise pour qu'elle puisse s'asseoir autour de la table. Avec une pointe de tristesse, Héloïse retrouva chez lui les qualités qui lui avait plu chez lui au début. Cette galanterie qui faisait de lui un être si charmant et attentionné. Il n'avait pas perdu ces si beaux réflexes.
Elle prit alors place sur sa chaise. Elle ne pouvait s'empêcher de se tenir les bras refermés contre sa poitrine comme une sorte de barrière à l'angoisse. Elle se frictionna les bras, ne sachant que faire pour évacuer la tension qui tendait chaque parcelle de son corps. Son cœur manquait même quelques battements par instant. La gorge sèche, elle observa Jack s'asseoir à son tour face à elle.
La gorge sèche, elle voulut entamer une conversation, dire quelque chose pour couper court à ce silence pesant qui la torturait. Elle avait tellement de questions à lui poser mais aucune ne parvenait à franchir le seuil de ses lèvres. Peut-être n'était-ce pas non plus le bon moment mais Jack ne l'avait-il pas inviter pour qu'ils discutent ?

Finalement, Héloïse ouvrit la bouche pour parler mais aucun son n'eut le temps de sortir de sa gorge. Au même moment, celle qu'elle reconnut comme la Comtesse s'assit autour de la table avec le jeune couple. La blonde resta totalement ébahie, ne sachant que dire ou même comment réagir. Cette femme allait-elle vraiment rester parmi eux ? Décidément, elle allait finir par croire qu'il y avait une force surnaturelle qui faisait qu'on les empêchait de pouvoir parler librement. Il y avait tant de table dans cette salle. Pourquoi avait-il fallu qu'elle choisisse précisément celle où Jack et Héloïse se trouvaient ?

Finalement, la Comtesse leur adressa un bref "Bonsoir" manifestement aussi mécontente de se trouver ici que le couple. D'une voix hésitante, Héloïse lui répondit :

"Bonsoir Comtesse."

La blonde ne put s'empêcher de lancer un regard médusé à Jack. Cette apparition était plus qu'étonnante et Héloïse se demandait bien comment aller réagir le jeune homme. Ce dernier n'avait jamais aimé qu'on lui mette des bâtons dans les roues et cette vieille femme projetait tous ses projets à l'eau.
On apporta soudain le début du dîner. Du champagne, du caviar et nombres d'autres mets furent disposés sur la table. Héloïse retrouvait comme un ancien souvenir des tables qui étaient dressées chez le Comte de Neuveille. En outre, elle ne se trouvait pas très dépaysée, même si cela remontait loin dans sa mémoire. Elle se réhabituait peu à peu aux adages d'un repas de première classe. Elle retrouvait aisément les couverts dont lesquels il fallait se servir, toutefois sa gorge était tellement nouée qu'elle n'avait pas le cœur à avaler quoi que ce soit. Elle attendait surtout la réaction du jeune homme pour savoir la marche à suivre.

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Jack sentit son coeur faire un bond périlleux lorsqu'Héloise prit place sur le fauteuil qu'il lui tendait. A quelques centimètres de lui, Jack sentait son parfum, l'odeur de sa peau que son nez avait tant humé jadis. Rappellant tant de souvenirs, de moments intimes lui redonna du baume et lui rappella ce pourquoi il était là. Puis, une fois que sa belle fut assise, lentement mais sûrement, il alla prendre place en face d'elle. Les bougies parfumées donnaient une ambiance discrète et à la fois chaleureuse mais la gêne que ressentait les deux amoureux achevaient de rendre la scène glaciale. Toutefois, la lueur des bougies se réflétaient sur le visage de la jeune femme l'auréolant d'un halo tamisé et la rendant plus belle que jamais. Quel homme pouvait ne pas en tomber amoureux.
Face à ce spectacle si beau, Jack ne savait plus quoi dire et n'osait même pas regarder Heloise. Tout simplement, par peur de voir dans ces yeux bleus qu'il n'était capable plus grand chose: incapable de la sauver, incapable de dire "non" à sa soeur, incapable d'engager la conversation. Cela dit, une boule s'était formée dans sa gorge et l'empêchait de parler, lui permettant tout juste de respirer. Le stress était à son comble, la gêne à son paroxysme. Dans sa tête, le jeune homme entendait lui hurler : Mais bon sang, Jack. Qu'est ce que tu attends? Parle lui au lieu de rester sans rien dire. On dirait un poulpe mort! Les dernières paroles de sa petite voix achevèrent de le "réveiller". Il releva alors la tête afin de lui parler. Il ouvrit alors la bouche pour dire:

" Je... "" BONSOIR. ". Jack fut grossièrement coupé par une vieille greluche tout droit sorti des enfers qui avait choisi, ce soir, de venir s'installer à SA table. D'un regard suspicieux, elle les observa tout en prenant place entre Jack et Heloise qui était en face l'un de l'autre. Jack ne la connaissait pas spécialement sauf pour l'avoir récemment vu le soir de la tempête. Il l'avait entendu proférer des insanités, sur les passagers, à qui voulait l'entendre. Jack ne supportait pas ce genre de personnes. De richissimes têtes vides tout bonnement capables de juste une chose: embêter les gens qui avait tant d'années à vivre quand les leurs se résumaient à de simples décomptes de fin de vie. Il entendit Héloise lui parler : " Bonsoir Comtesse.. ".
Ainsi donc, elle était une Comtesse? Froncant les sourcils, Jack se demanda si son statut lui donnait le droit d'interrompre ce repas. Il croisa le regard d'Héloise, sans dire mot, cherchant une réponse de son côté. Mais elle semblait autant perdu que lui. Quoi qu'il en soit, sa présence gâchait fortement ce repas qui était parti commencer. La Comtesse avait sans doute des exigences bien précises car deux secondes après que son postérieur eut pris place, des serveurs arrivèrent en grande pompe pour y amener du caviar, des mets dont le jeune homme ne connaissait pas. Ils arrivèrent également et rajoutèrent des fourchettes et des couteaux bien que Jack avait demandé un couteau et une fourchette. Son repas préparé en secret commencait à tourner au cauchemar. Les mains sous la table, il serra alors les poings afin de contenir sa colère qui le rongeait. Jetant un bref coup d'oeil, il aperçut Heloise qui ne semblait pas avoir été gêné par cette avalanche de couvert et qui commencait à déguster les mets. Voilà quelque chose qu'il ignorait: ce soir, elle se comportait comme une parfaite aristocrate, chose qu'elle lui avait si longtemps cachée... Et d'une voix à demi étranglée par l'énervement, il s'adressa alors à la Comtesse qui commencait son repas.

Bonsoir... Comtesse... Pardonnez moi de parler ainsi... Mais vous nous dérangez dans un moment très important. Alors pourriez vous s'il vous plait aller importuner une autre table? " Dit-il tout en contenant sa rage.
Puis, il s'adressa alors aux serveux restés là telle des gargouilles: " S'il vous plait, Messieurs, merci de débarrasser la table de vos cent cinquantes couverts et plats et merci d'amener le menu que j'avais exigé!

Même si la soirée s'annonçait plutôt tendue entre les deux jeunes gens, Héloïse avait senti un petit espoir quand Jack avait voulu prendre la parole après un long silence qui s'étirait, insupportable. La blonde était totalement suspendue à ses lèvres, bien curieuse de savoir ce qu'il allait dire et à la fois rassurée qu'il amorce une conversation quand tout à coup une première classe plus que guindée s'était installée à leur table. Il ne fallut pas plus d'un simple coup d’œil d'Héloïse pour comprendre qu'il s'agissait bien évidemment de la Comtesse.
La blondinette s'étonnait tout de même que celle-ci ce soit installée à leur table plutôt qu'à une autre mais un rapide regard sur la salle de restaurant lui appris bien vite qu'aucune table n'était libre ce soir et qu'elle ne pouvait s'installer nul part ailleurs qu'à la leur. Ce constat ne plaisait guère à Héloïse mais elle se doutait bien que si la vieille dame avait pu faire autrement elle l'aurait fait. Il n'y avait qu'à voir l'horrible expression ennuyée qui se peignait sur son visage. Elle n'était pas plus contente d'être ici que eux qu'elle soit présente. Malheureusement ils allaient bien devoir faire avec.

Toutefois, c'était la réaction de Jack qu'Héloïse attendait et redoutait à la fois. Il était évident que la chose lui déplaisait grandement, presque même plus qu'à la Comtesse, ce qui était peu dire. Il n'avait jamais apprécié qu'on dévie ses plans, surtout qu'il semblait avoir tout soigneusement organisé pour que ce soit une soirée spéciale, une soirée où ils pourraient enfin parler calmement de leur situation.
Quand la Comtesse s'assit à leur table, Héloïse vit chez Jack les prémices d'une colère contenue lorsqu'il fronça les sourcils. Ce dernier n'appréciait pas les premières classes et toute la bourgeoisie. Quel choc cela avait du être lorsqu'il avait découvert que la femme qu'il aimait était elle-même une richissime comtesse d'Angleterre. Toutefois, devant la Comtesse il devrait contenir son impulsivité.

Malheureusement, l'arrivée soudaine de mets et d'une multitude de couverts sur la table semblèrent troubler le jeune homme. Son regard se perdait entre toutes qui étaient en train d'être étalées sur la table. Visiblement, ce n'était pas le menu de son choix. Si tout cela ne dépaysait nullement Héloïse qui avait fait longtemps partie de la bourgeoisie, le blond ne pouvait pas en dire autant et tout cela fut de trop pour lui.
Pour avoir souvent assisté aux colères du jeune homme, la jeune femme se pinça les lèvres en voyant le visage de Jack se décomposer et contrôler une rage qui animait tout son être.
Sans doute se voulut-il poli, mais les parole qu'il proféra n'avaient aucunement leur place en de pareilles circonstances. Héloïse se mordit la lèvre inférieur en avisant que le jeune homme s'énervait à mesure qu'il avançait dans son discours. Elle s'empressa aussitôt d'intercéder avant que la Comtesse ne vienne à répliquer. Elle savait qu'elle était femme à créer des scandales si cela lui chantait et le fait qu'ils soient des troisièmes classes n'allaient en rien arranger les choses. Héloïse posa sa main sur celle de Jack dans le but de le calmer. Baissant la voix, elle ancra son regard dans le sien pour capter toute son attention.

"Jack je t'en prie, tu vois bien qu'il n'y a pas d'autres tables pour la Comtesse. Je sais que tu avais prévu cette soirée minutieusement mais je te promets que nous trouverons un autre moment pour discuter de tout cela. J'ai attendu un an, tu peux bien nous faire grâce d'un soir de plus."

Sa dernière phrase sonnait peut-être de manière un peu glaciale mais au moins elle était sûre que cela calmerait une bonne fois pour toute le jeune homme. Face à ses erreurs, elle savait qu'il ferait profil bas, comme il l'avait toujours fait. Cependant, cela ne l'empêchait pas de penser chaque mot de ce qu'elle disait. Elle en voulait encore à Jack pour toute la peine qui lui avait fait enduré. D'autant qu'elle avait été obligée parfois d'être le témoin d'entrevue entre le blond et cette saleté de Pernelle. Décidément, avec Lydia, elles faisaient un bon duo de peste, comme les mauvaises belles-sœurs dans les contes pour enfants.
Puis d'un léger mouvement de main, elle signifia aux serveurs que ce n'était pas la peine d'intervenir. Enfin, elle s'adressa à la Comtesse de manière respectueuse même si elle n'appréciait pas plus sa présence.

"Comtesse je vous prie d'excuser mon ami pour son indélicatesse. Celle-ci n'est dû qu'à son impulsivité. Votre présence à notre table est la bienvenue."

Héloïse ne connaissait que trop ce genre d'aristocrate pour y avoir souvent eu affaire. Elles étaient hargneuses, surtout quand elles gagnaient de l'âge, de vraies langues de vipère qui tenaient aux usages et aux traditions plus qu'à leurs enfants. Ces femmes-là, il fallait les brosser dans le sens du poil sinon on ne pouvait rien en obtenir puis elle se devait de contenir du mieux qu'elle pouvait l'outrage qu'avait dû susciter les paroles de Jack chez elle.

Spoiler:

L'art de la table.

La Comtesse débarque ♣ La Comtesse le savait sa présence ne plaisait pas du tout à ces deux jeunes gens qui voulaient sûrement un peu d'intimité. Mais elle s'en moquait bien, il n'y avait pas de place, ils n'allaient tout de même pas mettre dehors une si vieille dame. Si la jeune fille semblait garder son calme, en ce qui concernait l'homme ce n'était pas du tout le cas, il s'énerva après elle et après les serveurs. Le sang de la Comtesse ne fit qu'un tour, elle posa sa serviette sur la table alors qu'un serveur à ses côtés lui servait son entrée.

"Mademoiselle, je vous remercie de votre délicatesse, ce qui n'est pas le cas de votre ami. Jeune homme, comme votre compagne vous l'a rappelé, il n'y a plus de place. Et de mon côté, je vais vous donner une petite leçon, ici nous sommes en première classe, de plus dans un restaurant de luxe, vous devez vous plier aux règles, manger ce que l'on vous offre et utiliser les couverts comme il se doit. Manger est tout un art, les cuisiniers ont passé des heures à préparer ce repas, à l'imaginer, donc faites leurs honneur!" Railla-t-elle.

La vieille dame se tourna alors vers le serveur et le remercia de l'avoir servi, puis celui-ci quitta la table pour se diriger vers une autre. Elle prit les premiers couverts qui se trouvaient aux extrémités de son assiette et commença à manger. Oui la table, c'était tout un art.

Jack & Héloïse ♣ Les entrées sont désormais servis. Comment allez-vous réagir face à la petite leçon de la Comtesse, surtout toi Jack, puisque c'est à toi qu'elle s'attaque. Héloïse vas-tu défendre ton chevalier servant ou bien confirmer les propos de la Comtesse?

Pour ce deuxième tour, vous pouvez faire autant de réponse que vous voudrez, la Comtesse reviendra bientôt à vous.

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Le jeune homme bouillonnait de colère devant cette vieille pimbêche venue perturbé sa soirée prévue en la compagnie d'Heloise. Décidément, le sort s'acharnait sur lui car il s'agissait de la deuxième tentative de parler à sa belle et c'était également la deuxième fois qu'un élément perturbateur arrivait. Il avait pourtant beaucoup misé sur ce soir prévoyant un menu spécialement conçu pour tous les deux avec des mets simples qu'ils appréciaient et puis une décoration de table à la hauteur de sa belle. Toutefois, la mise en place des couverts étaient rudimentaires : un couteau, une fourchette et une cuillère. C'est de cette manière là que se nourrissait les Troisièmes Classes. Il n'avait pas besoin de multiples fourchettes pour apprécier un repas.
Une fois qu'il acheva sa remarque cinglante contre la vieille dame, Jack la toisa froidement. Ce ne fut sans compter l'intervention d'Heloise qui posa alors sa main sur la sienne. Le contact avec sa peau acheva de le calmer instantanément. La belle avait ce don capable d'apaiser ou de rassurer une personne par un contact manuel ou bien par le regard. Ce ne fut sans compter ses paroles qui se voulurent rassurantes puis cinglantes à la fin. Mais il y avait une part de vérité dans ses propos: combien de jours, la blondinette avait elle espéré avoir un tête an tête avec l'homme de sa vie. Combien de fois avait elle pris un repas, seule, en rêvant de le prendre avec lui? Jack ne pouvait que se mettre à sa place. Aussi, le blondinet ne souleva pas et l'écouta s'adresser à la Comtesse d'une voix aimable tout en lui confirmant que sa présence était bienvenue. En guise de remerciement, la vieille dame lança son venin:

" Mademoiselle, je vous remercie de votre délicatesse, ce qui n'est pas le cas de votre ami. Jeune homme, comme votre compagne vous l'a rappelé, il n'y a plus de place. Et de mon côté, je vais vous donner une petite leçon, ici nous sommes en première classe, de plus dans un restaurant de luxe, vous devez vous plier aux règles, manger ce que l'on vous offre et utiliser les couverts comme il se doit. Manger est tout un art, les cuisiniers ont passé des heures à préparer ce repas, à l'imaginer, donc faites leurs honneur!"

Le jeune homme s'apprêta a lui lancer une remarque bien cinglante lorsqu'il croisa le regard d'Heloise. Elle semblait presqu'implorante le sommant de ne pas aggraver la situation. Il est vrai que s'attaquer à la Comtesse était courir le risque de s'attirer de très gros ennuis. De plus, le contact physique avait Heloise avait réveillé un sentiment d'apaisement chez le jeune homme. Par conséquent, il se calma instantanément s'imaginant des possibilités de réconciliation. : à ce moment là, la vieille mégère ne serait plus qu'un mauvais souvenir à oublier. Jack répondit à la vieille dame par un sourire moqueur :

" Et bien, je tacherais de me comporter comme un adorable cocker bien obéissant, Comtesse! "

Puis, détournant les yeux, il choisit d'ignorer sa mine sans doute courroucée préférant sa concentrer sur le repas. Les serveurs lui avaient apporté une assiette avec ce qui semblait être des petites billes noires gluantes. Tout comme, sur ce qui semblait être des figues, un pâté s'y trouvait dedans mélangé dans un dessin fantastique mais n'étant pas appétissant. La quantité inscrite dans le plat convenait à un anorexique et non pour un homme de sa corpulence et de surcroît, gros mangeur.
Autre problème: les couverts. Lesquels étaient les bons? Et pourquoi, y avait il une fourchette à trois dents? Le jeune homme fronça les sourcils, énervé de voir que sa soirée ne se passait pas comme prévu. Au lieu de se mettre en avant et de montrer ses changements à sa place, il se retrouvait complètement ridicule et incapable de faire honneur au restaurant des Premières Classes. Jack n'eut alors d'autre choix que de se pencher vers Heloise et de lui chuchoter discrètement :

" Peux tu m'expliquer le fonctionnement des couverts? Et c'est quoi ce machin gluant dans mon assiette? " dit il les yeux remplis d'espoir. La réponse de la belle le convaincrait alors, par la même occasion, de rester ou de partir. L'orgueil de Jack en ayant pris un coup, il était peut être temps de sauver le peu de dignité qu'il lui restait.

Spoiler:

Les premiers mots de la Comtesse confirmèrent à Héloïse qu'elle s'y était bien prise. Malgré les longues années qu'elle avait passées en-dehors de la haute bourgeoisie, elle n'avait pas perdu la main avec ce genre de personnage. Elle ne les supportait pas plus mais au moins elle savait comment s'y prendre pour se les mettre dans la poche. Elle se trouvait à présent assez fière d'elle. Elle était parvenue à calmer Jack qui n'avait pas bronché à sa remarque cinglante. De toute manière, il n'aurait pas fallu qu'il rétorque sinon ce n'aurait pas seulement été le courroux de la Comtesse qu'il aurait dû affronter ce soir.
Le visage d'Héloïse se durcit et elle se mordit la lèvre inférieure en entendant que la Comtesse n'en resterait pas là avec Jack. Elle l'assommait de réprimandes et pendant un instant, elle crut que le jeune homme n'allait faire qu'une bouchée de la vieille femme tant il semblait bouillonner intérieurement. Comme la blonde fut alors heureuse qu'il croise son regard implorant. Elle ne voulait pas créer de scandale, ce qui ne serait pas profitable à deux troisièmes classes dans un restaurant qui ne leur était même pas réservé.
Immédiatement, cela sembla calmer Jack qui ne répliqua pas, cependant il ne put s'empêcher de lâcher un commentaire sarcastique sur un ton plutôt moqueur. Voulait-il leur attirer des ennuis ? Héloïse lui fit les gros yeux pour le mettre en garde contre une nouvelle réprimande de la Comtesse. Il ne fallait pas jouer à ce jeu-là avec ces personnes car on était toujours sûrs de perdre contre eux. Heureusement, il n'ajouta pas plus. La blonde crut alors bon de nuancer les propos du blondinet.

"Je suis persuadée qu'il fera honneur au repas Comtesse."

Jack considérait peut-être qu'elle en faisait trop ou il n'apprécierait pas qu'elle ne prenne pas sa défense mais peu lui importait. La situation venait tout juste de se rétablir, elle n'allait pas prendre le risque de la gâcher. Elle savait comment se comporter avec ces gens, lui non et la scène qui s'était déroulée venait de le prouver même si cela déplaisait grandement au jeune homme. Il apprendrait à mettre son amour propre de côté pour une fois.
Alors qu'elle commençait à manger à l'exemple de la Comtesse, elle releva les yeux vers Jack. Il semblait bien embêté avec tous ces couverts qui se trouvaient autour de son assiette et il ne paraissait pas très bien comprendre ce qui se passait à l'intérieur de cette dernière non plus.
Héloïse allait lui proposer son aide mais elle n'eut même pas à le faire. D'un air implorant, il se pencha vers elle tout en chuchotement. La blond dut se retenir de pouffer lorsqu'il évoqua le caviar comme un "machin gluant". Il était vrai que pour quelqu'un qui n'avait jamais connu les restaurants guindés, tout cela devait être très déroutant. Et comme l'avait si bien souligné la Comtesse : La table, c'est tout un art.

"Ça paraît compliqué au premier abord mais en réalité c'est très simple. Tu démarres avec les couverts qui sont aux extrémités de son assiette et tu retournes vers l'intérieur, expliqua-t-elle faisant naviguer ses doigts au-dessus des couverts pour être certaine qu'il comprenne. Quant à au "machin gluant" que tu as dans ton assiette comme tu le dis si bien, c'est du caviar."

Héloïse ponctua sa phrase par un petit rire amusé. Elle trouvait l'expression de Jack plutôt drôle. Son regard était semblable à celui d'un petit garçon perdu. C'était une chose plutôt attendrissante à voir. Elle appréciait reparler à Jack et puis cette situation n'était pas aussi déplaisante que ça. Cela paraissait même faire resurgir leur complicité d'antan. Pour la première fois depuis le naufrage, il était parvenu à la faire rire, ce qui n'était pas une mince affaire. Mais même si les plans de Jack avait été déviés et qu'Héloïse s'en accommodait, elle attendait tout de même avec impatience de pouvoir s'expliquer avec le jeune homme sur tous les événements qui étaient survenus depuis le naufrage. Il lui fallait des réponses à ses questions et bien entendu, elle comptait dire toute la vérité à Jack. Depuis un an maintenant, elle tenait d'expliquer au jeune homme pourquoi elle avait tué le Comte et pourquoi elle ne lui avait jamais dit qu'elle était la comtesse Héloïse de Neuveille.

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Jack était tout simplement perdu, plus que jamais. Son histoire d'amour avec Héloise avait tourné à la catastrophe depuis un an. Ce soir, alors que tout semblait bien parti, ses espoirs avaient été gâchés en contrepartie avec l'arrivée de la Comtesse: son arrivée méprisante avait jeté un froid sur la soirée qui, à la base, devait s'annoncer chaleureuse et romantique. Le jeune homme était envahi par la colère et à la fois, la tristesse. Leur histoire d'amour avait été si bel, Jack se souvenait de ces merveilleux débuts, de ces quatre années sans nuage. Il se souvenait comment tout avait basculé sur ce foutu paquebot: sa vie avait été gâché et celle d’Héloïse également. Étant donné qu'il venait d'en prendre récemment conscience lors de sa conversation avec Ambre, le Troisième classe était, désormais, déterminé à réparer ses erreurs commises. Il était également prêt à comprendre qui était réellement la femme de sa vie. Qui se cachait derrière ce nom de "Héloïse de Neuville"? Il en était perplexe mais pour le moment, et devant la Comtesse, il lui était difficile d'évoquer le sujet. De plus, les couverts devant lui accaparait son esprit.

Héloïse lui sourit alors à sa demande et se pencha vers lui afin de lui chuchoter:

" Ça paraît compliqué au premier abord mais en réalité c'est très simple. Tu démarres avec les couverts qui sont aux extrémités de son assiette et tu retournes vers l'intérieur. Quant au "machin gluant" que tu as dans ton assiette comme tu le dis si bien, c'est du caviar. " Son explication brève mais complète permit à Jack de se sentir moins bête. Il pensa également que si leur histoire se terminait ce soir, il aurait appris à manger comme les Premières Classes. Mais avant de penser négativement, la belle émis un rire devant l'expression perdu de Jack. Cela lui remit du baume au cœur, lui rappelant combien elle avait toujours été belle en souriant. Se sentant revigoré, Jack la remercia d'un sourire tendre avant de commencer à manger le caviar. Il imita sa chère et tendre et prit un petit toast grillé préalablement. Puis, il commença à étaler ces petites billes noires qui lui étaient inconnues, fautes de moyens. Ensuite, du coin de l’œil, il vit la blondinette mangeait une toute petit extrémité, presque une miette. Tandis qu'elle mâchonnait, leurs regards se croisèrent et Jack fronça les sourcils et leva la main dans une expression interrogative. Ou était passé cette femme qui se jetait sur les pâtes à la bolognaise que Jack savait si bien faire? Ou était cette belle blonde qui par le passé se mettait de la sauce tomate sur l'ensemble du visage faisant rire aux éclats son homme? Il avait l'impression d'avoir, parfois, en face de lui une étrangère.

Mais ce soir, il était dans un domaine qui lui était inconnu, aussi, il ignora sa faim dévorante et mordilla son petit toast dans une attitude distinguée mais dans laquelle il se sentait tout simplement con. Le gout lui vint immédiatement et il manqua de recracher, c'était immonde. Il prit alors son verre de champagne et en but une grande gorgée afin de faire passer le gout affreux. Il manqua s'étrangler mais sut garder un semblant de dignité. Il se pencha alors vers Héloïse afin de lui faire partager son expérience gustative. Chuchotant afin que cela n'arrive pas à l'oreille de la Comtesse, il lui dit d'un sourire amusé:

" Mais c'est totalement immonde ce truc... " Jack espérait ne pas avoir été entendu par la vieille chouette qui se courroucerait encore plus devant ce manque de classe. Mais le blondinet s'en foutait, ce soir, c'était Héloïse et rien d'autre. Toujours penché vers elle, il se décida à lui poser cette question tant redoutée:

" Dis moi, est ce que tu sens d'aborder ce soir ce pourquoi nous sommes là? Cela se fera dans les sous entendus car les murs ont des oreilles. " Dit-il d'un air plein de sous entendu. Jack espérait qu'elle serait d'accord pour parler en message codé afin que la Comtesse puisse ne pas comprendre ce qu'il disait. Cela permettrait de mettre les choses au point et surtout répondre aux attentes de la blonde qui n'avait cessé de vouloir lui parler.

Pour la première fois, Héloïse partageait son art de la table avec Jack. Si autrefois, elle n'avait eu besoin de faire aucun effort, ce soir elle retrouvait ce qu'elle avait appris lorsqu'elle était encore une comtesse. La manière dont il fallait se servir des couverts, la délicatesse des mets et l'honneur qu'il fallait faire à la cuisine raffinée n'avaient aucun secret pour elle. Pourtant, elle ne se sentait pas très à l'aise. Certes elle connaissait bien ce monde dans lequel elle avait contrainte de grandir à cause du Comte, mais elle préférait les repas moins conventionnels au sein des classes inférieurs. Tout était moins guindé, beaucoup plus chaleureux. Elle n'était jamais gênée lors d'un repars qu'elle passait autrefois avec Jack et même parfois, elle en perdait toutes ses manières.
Cependant, les anciens réflexes subsistaient et si le blondinet n'avait jamais rien remarqué de sa belle, les allures nobles de la comtesse n'avaient pas échappé à l’œil acéré de la perfide Lydia qui n'attendait qu'un faux pas d'Héloïse pour l'évincer. La blonde avait toujours senti de la méfiance de la part de la jeune femme, et ce, depuis leur première rencontre mais elle n'avait jamais vraiment voulu en parler à Jack pour ne pas l'embêter avec ses histoires. Elle savait que ça risquait de l'attrister de savoir que les deux femmes de sa vie ne s'aimaient. Mais pourtant la haine de Lydia était bien visible et Héloïse savait qu'il fallait s'attendre à tout avec elle. Tout d'abord, elle avait compris avec beaucoup d'inquiétude que la brune avait cerné ses attitudes bourgeoises que la blonde essayait pourtant tant bien que mal de bannir de ses manières de faire. Mais rien n'échappait à la sœur de Jack, qui n'apportait d'ailleurs pas plus de crédit à l'histoire que c'était inventée Héloïse.
Amoureux et confiant, Jack n'avait jamais douté de la parole d'Héloïse, ce qui avait bien arrangé la jeune femme. Mais il n'en était pas de même avec Lydia qui doutait d'elle et qu'elle savait être une menace. D'ailleurs, lorsqu'elle avait enfin percé le secret d'Héloïse à jour, elle n'avait hésité à saisir la première occasion pour éjecter la blonde hors de leur vie.
Mais voilà qu'elle y refaisait soudain surface suite à une invitation de Jack après une année de silence. La soirée devait abriter avec elle une longue conversation, des explications et une clarification de leur situation, seulement rien ne semblait se présenter comme prévu et la Comtesse avait fait son entrée à leurs côtés pour le plus grand bonheur de blondinet.
Toutefois, cette arrivée avait parmi aux deux jeunes gens de retrouver un semblant de complicité.
Jack était à nouveau arrivé à arracher un rire à la jeune femme, ce qui avait provoqué un sourire sur son visage plus détendu qu'auparavant. Il se résolut finalement à manger ce qu'il nommait très justement "le machin gluant". Héloïse dut se retenir de rire en voyant le visage du jeune homme se décomposer. Elle crut presque qu'il allait recracher tout ce qu'il avait avalé mais une gorgée de champagne lui permit de faire passer cette nourriture inconnue pour lui. Toutefois, la blonde ne put se retenir de rire complètement lorsqu'il lui fit finalement part de ses impressions. Il avait une manière tellement tranchée d'annoncer les choses. Jack apportait cette touche de chaleur qu'il manquait tant aux repas des premières classes. Il était naturel, authentique et la blonde retrouvait soudain les qualités qui lui avaient tant plus autrefois.

Des nouvelles paroles du jeune homme effacèrent le sourire qui fleurissait sur le visage de la blonde. En effet, la soirée se devait d'être sérieuse à l'initial. Après tout, ils étaient tout les deux embarqués dans une relation compliquée et douloureuse. Elle n'avait pas attendu un an pour reporter ainsi leurs explications, malheureusement elle devait avouer que le lieu ne se prêtait que peu à ce genre de discussion, même dissimulée derrière de longs sous-entendus. La blonde s'adressa finalement à Jack, un petit sourire flottant sur ses lèvres.

"Je dois avouer que c'est très tentant mais peut-être que nous devrions choisir un cadre plus approprié. Mais si tu penses que nous pouvons y arriver sans être compris, je m'engage à te suivre dans tes sous-entendus. Après tout, autrefois nous n'avions pas autant de mal à nous comprendre."

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Jack attendait la réponse d'Heloise suite à sa proposition. Lorsqu'il avait posé sa question, le jeune homme avait vu son sourire disparaître. Peut être s'apercevait elle que désormais l'entretien allait avoir lieu. Cette conversation tant attendue, pour lequel Jack n'avait cessé de reculer le délai, allait avoir lieu. Le blondinet avait tant de choses à lui expliquer, surtout il devait se justifier de son comportement inadmissible pendant un an. Tout comme la blondinette devait lui dire la vérité à son sujet : lui dire qui elle était réellement, pourquoi avoir tué son père? Et surtout, expliquer le fait qu'elle n'ait jamais envisagé de dire la véritable histoire de sa vie. A cette pensée, le cœur de Jack se serra: ce mensonge si grand restait une blessure non refermée. Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi elle ne lui avait jamais avoué. Était ce un manque de confiance? Le jeune homme n'en avait aucune idée, toutefois, la seule chose dont il ne doutait pas c'était de ses sentiments envers elle. Il lui avait donné tout l'amour dont une femme pouvait rêver et avoir et malgré tout, elle lui avait caché sa véritable identité. La voix d'Heloise rompit alors le silence douloureux dans lequel le jeune homme s'était plongé. Elle lui disait:

" Je dois avouer que c'est très tentant mais peut-être que nous devrions choisir un cadre plus approprié. Mais si tu penses que nous pouvons y arriver sans être compris, je m'engage à te suivre dans tes sous-entendus. Après tout, autrefois nous n'avions pas autant de mal à nous comprendre. "
Jack lui fit un sourire afin de répondre au sien qui venait de réapparaître sur son visage. Il lui répondit avec une pointe de tristesse et d'angoisse dans la voix: " soit, alors nous allons essayer de nous comprendre dans cette manière là! "

Avant qu'il ne puisse ajouter quoi que ce soir, le plat principal arriva tandis qu'une foule de serveur s'était chargé de débarrasser l'assiette rempli de caviar dont Jack n'avait nullement touché. On lui apporta une assiette joliment décoré comprenant un tartare de truite et de saumon, le tout accompagné de pommes de terre en robe de chambre et un petit risotto qui, par l'odeur se dégageant, semblait avoir été cuit dans le caviar. Jack, l'estomac noué de faim, s'attaqua alors à son risotto avec enthousiasme, retrouvant la cuisine italiens qu'il aimait tant. Les mets étaient tout simplement délicieux. Il tenta de goûter le tartare mais rien n'y fait, le poisson et le blondinet ne seraient jamais de grands amis. Tout en mangeant, il ne disait mot tout en réfléchissant à grande vitesse à ce qu'il pourrait dire. Jack sentit son estomac apprécier la nourriture qui le rassasiait petit à petit. Puis, il se pencha alors vers Heloise sachant la question qu'il lui poserait. D'un regard interrogateur, il lui posa alors la première question les emmenant vers une possibilité de réconciliation. Tout dépendait de la réponse de son amour qui, quoi qu'il arrivait, restera l'amour de sa vie. Il prit une inspiration avant d'ajouter :

" tout d'abord, je voudrais savoir une chose importante : Pourquoi? Pourquoi ne m'avoir jamais rien dit durant ces années? "

Jack lui rendit son sourire. Un sourire triste qui éprouva le cœur de la jeune femme. Elle n'avait aimé le savoir aussi malheureusement. Son opinion vis-à-vis de lui changeait peu à peu à mesure que le repas progressait. Durant l'année qui s'était écoulée, elle avait bien cru que Jack la haïssait. Elle s'était imaginée qu'elle n'avait plus aucune valeur à ses yeux et qu'il ne lui pardonnerait jamais ses années de mensonges. Mais le coup de grâce avait été donné hier lorsqu'elle avait compris que le jeune homme l'avait déjà remplacée avec une autre jeune femme : Pernelle. Son sang n'avait fait qu'un tour. Il n'accordait même pas une minute à la blonde et voilà qu'il fricotait avec la première petite dinde venue. L'alcool aidant, elle avait eu une attitude peu appropriée mais Héloïse savait que sa réaction aurait pu être pire si Nayah n'avait pas été présente. Au moins, Jack avait évité un œil au beurre noire et Pernelle de perdre sa soyeuse chevelure.
La soirée d'hier avait décidément été un grand fiasco et Héloïse avait été soulagée lorsqu'elles avaient regagné ensembles la cabine de la première classe. Elle ne voulait pas en voir plus. Mais aujourd'hui, elle comptait bien rester digne et montrer le meilleur d'elle-même. Pas besoin de se donner en spectacle. Pourtant, elle aurait préféré que cette discussion se déroule dans un cadre un peu plus intime ou ils auraient pu s'exprimer en toute liberté. Et la venue soudaine de la Comtesse n'arrangeait en rien les choses.

Les entrées furent desservies et le plat principale ne tarda pas à faire son arrivée sur la table. Le menu était plus qu'alléchant mais Héloïse ne touchait que du bout de sa fourchette à ce qui était dans son assiette. Tout cela lui avait coupé l'appétit. Elle savait désormais qu'était arrivé le temps des révélations et son estomac était retourné à cette seule pensée. Cet instant était enfin arrivé. Comment réagirait Jack ? En apprenant la véritable histoire d’Héloïse de Neuveille, la terrible meurtrière de son père. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine.
Un pâle fleurit tout de même sur son visage en avisant Jack qui se délectait de son plat après avoir fait mine grise sur le caviar. Elle savait pourtant qu'il n'aimait pas le poisson mais il devait être si affamé qu'il n'en tenait pas compte. Puis le risotto devait lui rappeler la cuisine de sa mère. Les nombreuses fois où Jack lui avait fait montre de ses talents pour cuisine revinrent en mémoire à la jeune femme. Il était surtout spécialisé dans les plats italiens. A chaque fois, cela avait été un vrai délice et la blonde se délectait souvent à outrance de ses repas délicieux. Heloïse regrettait ses moments de bonheur qui avaient autrefois constitué leur quotidien. A cette époque, rien ne venait troubler leur paisible existence. Même Lydia n'était pas un problème insurmontable.
Mais le Titanic avait tout gâché.

Soudain, Jack se pencha à nouveau vers Héloïse. Son regard interrogateur s'ancra dans le sien. Son bleu profond la figea sur place et lui transperça comme des milliers de piques glaciales. La chaleur de leur complicité s'était évaporée en un instant. La jeune femme observa les lèvres de Jack se mouvoir avec angoisse.
Le mensonge. Pourquoi avait-elle menti durant toutes ses années ? Pourquoi ne jamais lui avoir avoué la vérité alors que leur couple s'était endurci et qu'ils se savaient liés pour leur reste de leur existence.
Comment allait-elle lui faire comprendre ce qui l'avait poussée à une pareille conduite ? Et comment ne pas se faire comprendre de la Comtesse ? C'était une chose plutôt ardue mais elle comptait agir avec finesse et métaphore. Tout à coup, une idée lui vint à l'esprit.

"Quand j'étais petite..." débuta-t-elle, mais tout à coup, elle fut interrompue par l'intervention de la vieille bourgeoise.

L'art de la table.

La Comtesse débarque ♣ Tout en mangeant son caviar, la Comtesse écoutait d'une oreille très attentive la conversation entre les deux jeunes gens, sans par ailleurs le montrer. Son regard se posait sur les différentes tables, mais son attention était tout autre. Le couple semblait traverser de nombreuses difficultés. Ce qui était normal au vu du comportement de rustre de ce jeune homme et de la délicatesse de la blondinette. A son époque, les choses ne se passaient pas comme ça et quand la jeune femme allait débuter son histoire, la Comtesse l'interrompit.

"Mon Dieu que vous êtes compliqués vous les jeunes! Vous vous aimez et ça tout le monde peut le voir et vous prenez des chemins de traverse compliqués avec des détours, pour ne pas vivre votre histoire. A mon époque ça se passait autrement vous savez, quand on avait un problème avec mon mari, on ne parlait pas, on réglait ça dans notre chambre." Riait-elle, puis elle se tourna vers Jack. "Quant à vous jeune homme, respectez les secrets de votre compagne, après tout que serait l'amour sans sa dose de mystère."

Jack & Héloïse ♣ Et non, la Comtesse ne va pas vous crier dessus et vous donne de bons conseils pour votre histoire, comment allez-vous réagir à ceci?

Pour ce tour, vous pouvez faire autant de réponse que vous voudrez, la Comtesse reviendra bientôt à vous.

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

Durant un an, Jack n'avait cessé de se demander pourquoi? Pourquoi, lui avait-elle caché une chose si horrible? Combien de fois, s'était-il demandé si chacun des phrases dites par sa belle avait été sincère? L'avait-elle vraiment aimé ou bien s'était elle servie de lui pour se faire une nouvelle identité et ainsi, cacher son passé de meurtrière. Combien de fois, les larmes du jeune homme avait-elle coulé... Héloise était et resterait l'unique amour de sa vie. Il avait connu Georgiana, certes, mais l'amour d'un enfant ne pouvait être comparable à celui d'un adulte, désireux de se poser avec une personne. Cette femme il l'aimait pour tout, son sourire, son rire, sa voix, sa personnalité, ses colères tout ce qui faisait qu'elle était vraie et entière. Aucune ne lui arrivait à la cheville. Pas même Pernelle, bien que Jack ait pu ressentir une certaine attirance. Mais cela s'arrêtait là, jamais Jack n'aurait pu aller plus loin, il était trop fidèle à la femme de sa vie. De même, l'idée de refaire sa vie avec une femme lui était impossible, surtout s'il était condamné à croiser la blondinette aux yeux bleus. Cette dernière avait marqué un silence certain suite à la question de Jack. Allait-elle parler? Lui dire enfin ce dont Jack désirait entendre? Une fois la vérité dévoilée, allait-il y avoir une possibilité de réconciliation?
Comme au ralenti, il vit sa bien aimée ouvrir la bouche tandis que son coeur s'accélérait. Elle commença par le commencement, à savoir, quand elle était petite.

Mais une voix rêche l'interrompit brutalement. C'était la Comtesse. Fronçant les sourcils, Jack se demanda quelles atrocités elle allait sortir cette fois ci. Mais il n'en fut rien. Non, au contraire, elle sembla s'adoucir devant cet amour unissant Jack et Héloise. D'une certaine manière, elle rappela au jeune homme les fondamentaux de l'amour. Quoi qu'il arrivait, si on aimait la personne, on devait l'accepter telle qu'elle était, avec ses qualités, ses défauts, son passé. C'est ce qui faisait le charme de ces sentiments, cette envie d'aimer. Elle leur rappela que la discussion n'était pas ce qui menait à la réconciliation mais plutôt une partie de jambes en l'air sous la couette.
A cette phrase, le jeune homme se mit à pouffer de rire non sans rougir. En 1913, la liberté d'expression sur la sexualité restait encore tabou. Il fut médusé que de telles phrases puissent sortir d'une bouche de cette femme si distinguée.

Finalement, elle n'était pas si mauvaise cette vieille dame. Aussi, eut-il un sourire sincère pour cette femme aux cheveux blancs, puis il dit d'une voix douce:

" Je crois bien que vous avez raison, Comtesse. On se focalise trop sur des détails qui ne devraient pas l'être. Après tout, on a tous fait des bêtises dans notre vie, mais elles font ce que nous sommes. " De cette manière, Jack espérait qu'Héloise comprenne qu'il ne lui en voulait pas de ses mensonges. Tout comme il avait espoir que la belle lui pardonne cette année de léthargie, de bouderie. Puis, il ajouta ce qu'il gardait depuis un an au fond de lui, ce qu'il avait toujours voulu lui dire. Détournant le regard de la Comtesse, il fixa la blondinette, non sans une once d'inquiétude, puis il lui dit: " Héloise, je ne sais ce qu'il en est pour toi... Mais sache, que mes sentiments pour toi, malgré tous ses évènements, n'ont jamais changé... Pas une fois, je n'ai cessé de t'aimer, je ne t'ai jamais oublié parce que, pour moi, tu es et tu resteras la seule personne que j'aime et que j'aimerais pour l'éternité. "

Jack désirait une discussion à cœur ouvert. Héloïse attendait ce moment depuis maintenant un an, mais la présence de la Comtesse n’allait pas faciliter les choses. La blonde aurait d’ailleurs préféré qu’ils se retrouvent dans un cadre plus privé pour aborder ce genre de discussion. Son histoire n’était la genre de sujet dont elle aimait parler à table, mais après tout le jeune homme ne pouvait pas vraiment le savoir. Il ne pouvait pas se douter de l’affaire effroyable qui se cachait derrière son nom, ni de ce qu’elle avait dû traverser durant de longues années avant d’arriver à Southampton. Pour lui, dix-huit années de la vie d’Héloïse était patries en fumée et il tentait tant bien que mal de reconstruire le puzzle de la vie de son ancienne compagne. Elle voulait pourtant faire l’effort de parler malgré la présence de la Comtesse. Il faudrait faire cependant preuve de finesse et elle comptait bien user de métaphore que seul Jack pourrait comprendre, du moins l’espérait-elle puisqu’il n’avait pas toutes les cartes en mains. Que savait-il au juste ? Seulement que la blonde était en réalité une comtesse et qu’elle avait tué son père. Mais la vérité était autrement plus compliquée. Une seule discussion imagée à table ne permettrait pas de tout lui raconter dans le détail. Encore une fois, leur entrevue semblait vaine, comme si quelqu’un voulait qu’ils ne se parlent pas. Peut-être était-ce un signe après tout.

Héloïse débuta finalement son récit, mais à peine les premiers mots sortirent de sa bouche qu’elle fut abruptement coupée par la Comtesse. Cette nouvelle intervention la laissa muette de stupéfaction, tant par les propos qu’elle tenu que par son changement subi d’attitude. Elle s’attendait à une nouvelle pique de la vieille femme, acerbe et cinglante, toutefois, ce furent des conseils qui franchirent la lisière de ses lèvres. La blonde dut même retenir un rire lorsqu’elle évoqua la manière dont elle réglait ses problèmes autrefois avec son époux. Cette femme puritaine ne manquait en fait pas d’intérêt. Elle était même plutôt amusante et c’était bien la première fois qu’elle parvenait à arracher un rire à Jack.

A travers les paroles de la comtesse tout semblait si simple. Il lui paraissait même que leur querelle était peut-être futile, puis elle se rappela tout de même qu’il s’agissait plus que d’une simple dispute d’amoureux qu’il aurait mal tourné. Non, c’était bien plus grave que cela. Il avait derrière tout ça, des histoires de meurtres, de dettes, de mensonges et de trahisons. Ils ne pourraient se reconstruire aussi facilement après autant d’épreuves. Héloïse le désirait ardemment mais elle avait tellement peur que cela ne puisse être possible, une angoisse qui devenait peu à peu une certitude pour elle. Mais pourtant que ferrait-elle sans Jack ? Une année sans lui avait été un vrai calvaire.

Un sourire fleurit sur les lèvres d’Héloïse quand Jack s’adressa à la Comtesse sur un ton doux, contrastant avec l’agacement qu’elle lui provoquait au début de leur dîner. Puis les paroles du jeune homme la firent tiquer quelque peu mais elle ne dit rien et le laissa poursuivre.

« Je ne suis pas toujours sûre de bien te comprendre, Jack. On dirait que tu prends un malin plaisir à m’embrouiller par tes attitudes, tes paroles. Tu n’es jamais le même. Et puis, pourquoi parles-tu de détails ? Est-ce donc tout le crédit que tu accordes à ce qui nous est arrivé ? Des détails ? Tu sais très bien que ça va bien au-delà de ça. Ça l’a toujours été. Je sais que je t’ai fait souffrir mais ce n’est pas la bonne manière de te venger, pas plus qu’en me plantant des couteaux dans le dos à travers Pernelle. »

Les larmes commencèrent à assaillir ses yeux tandis que sa voix se faisait tremblante. Que lui voulait-il à la fin ? Pourquoi était-il aussi changeant ? Un coup, il était muet comme une tombe, un absent qui lui avait filé entre les doigts durant une année et maintenant qu’elle s’était résolue à abandonner, il réapparaissait tout à coup. Et il pensait qu’elle allait lui tomber dans les bras après tout ce temps ? Que faisait-il de toute leur souffrance et de toutes leurs erreurs. Jack avait peut-être ce don de tout effacer en un claquement de doigts, mais ce n’était pas le cas d’Héloïse. Ou bien n’en avait-il jamais eu l’intention. Il cherchait peut-être simplement à se jouer de ses sentiments et à la faire souffrir encore plus qu’elle ne l’avait blessé. Comme en se laissant séduire par Pernelle sous les yeux de la blonde. Finalement, il ne valait pas mieux que tous les autres.

« Ne me fais pas croire que tu m’aimes seulement par vengeance, c’est cruel et tu le sais. Tu m’avais fait une promesse autrefois et tu ne l’as pas tenue. »

" Jack & Heloise

L'art de la table. "

La situation n'était pas aussi simple qu'elle aurait du être. Jack connaissait trop bien Heloise: têtue comme une mule et avec son caractère, elle restait toujours difficile a convaincre . Dans le passé, Le jeune homme avait toujours su trouver les paroles justes, les mots qui pouvaient atteindre la carapace dont sa bien aimée s'était entourée. Mais Une année de silence et de souffrance l'avait encore plus endurcie que jamais. Et puis, Jack ignorait de ce qu'avait été sa vie durant un an: avait-elle rencontré des nouvelles personnes en dehors de ce maudit Peter qui la côtoyait souvent? Il s'agissait d'une page de sa vie dont il était ignorant et qu'il souhaitait combler. Le jeune homme tentait plus que jamais de lui quémander le pardon, il avait conscience qu'un an sans lui dire un mot ne pouvait s'ignorer du jour au lendemain, il y avait des blessures qui ne pouvaient être combler par de simples phrases.
Là était la différence entre l'homme et la femme: le sexe masculin choisissait la simplicité en tentant de remettre les compteurs à zéro, il en était le contraire pour le sexe féminin : pourquoi se simplifier la vie quand on pouvait prendre une route semée d'embûches et de détour? Ah ces femmes, elles feront toujours autant tourner la tête de ces braves hommes!

Heloise sembla outrée d'entendre le blondinet comparer leurs problèmes à de simples détails: elle ne semblait pas avoir compris la subtilité du message de Jack, la discussion s'annonçait d'ores et déjà compliquée. Mais elle sembla l'être encore plus quand la blondinette évoqua Pernelle. Les yeux bleus du Troisième Classe s'ecarquillerent à ces propos: Pernelle et lui? D'ou avait elle pu avoir de telles suppositions? La revenante n'était qu'une amie dont il avait vaguement parler quelques fois, elle était très attirante et très belle mais cela s'arrêtait à une simple amitié: il n'y avait jamais rien eu. Et de ce côté la, Heloise ne pouvait clairement reprocher à Jack de passer du temps en compagnie de femmes quand cette dernière fréquentait son pire ennemi.

La situation s'aggrava bien plus. Surtout lorsque la belle eut les larmes aux yeux en prétextant que l'amour du jeune homme n'était que par vengeance. Jack fronça alors les sourcils avant de lui répondre d'un ton assez dur, ignorant qu'il n'était pas seuls, désireux de résorber un abcès prêt à exploser:

" Tu crois vraiment que quand je dis que je t'aime c'est pour te blesser? Non, Heloise, si je te dis ça, c'est que mes sentiments n'ont pas changé. Alors oui, je ne suis qu'un imbécile à avoir mis un an à le réaliser, à essayer de sortir d'une dépression dans lequel ton mensonge, le fait de ne pas t'avoir sauver au moment de ta mort, m'a plongé. J'ai mis du temps à réaliser que j'étais en train de faire la pire connerie de ma vie mais maintenant je l'ai compris et je suis là devant toi à essayer de te l'expliquer. " Dit il en élevant légèrement la voix. Cette dernière était devenue tremblante à l'évocation de cette année noire ou il avait sombré dans une douce amertume de la vie. Puis, il ajouta alors en essayant d'adopter une voix maîtrisée mais cela commençait à devenir bien compliqué : " Je n'uses peut être pas des bons termes pour te dire ce que je pense: tous les mots se bousculent en moi. Je parle de détail, certes, mais la seule chose qui reste importante, c'est qu'avant tout cela, nous étions un couple soudé, heureux et amoureux et je souhaite que cela soit de nouveau comme avant car tout me manque, ta voix, tes gestes, ton amour. Tout ce que je veux c'est te retrouver avec tes qualités, tes défauts, ton passé.... conclua t-il laissant un silence qui ne fut ponctué que par le bruit des couverts s'entrechoquent et du brouhaha dans la salle.

Puis, Jack prit sa serviette, la posa sur la table et ajouta tout en se penchant vers Heloise et lui murmura : " Pour Pernelle, je ne comprends pas ce que tu insinues: il ne se passe absolument rien entre elle et moi, c'est juste une amie. Mais si tu veux que nous parlions d'amis, je peux dans ce cas là, te demandait pourquoi tu passes du temps avec Peter alors que je ne peux réellement pas le supporter... Jack poussa alors un soupire et se passa sa main dans la nuque, cette conversation, ce dîner, rien ne se passait comme il le souhaitait. L'époque du pardon ne semblait pas vouloir venir. Il était temps de savoir si ces tentatives étaient vaines ou si l'espoir demeurait encore. Il termina donc : " il y a des choses que nous n'effacerons pas, elles seront marquées dans notre chair à tout jamais. Mes tords, les tiens, nous pourrons en discuter jusqu'à au coucher du soleil. Mais mon amour pour toi est bien plus fort que ça, je l'ai compris que trop tard peut être. Maintenant, si tu ne veux plus de moi, que tu estimes mon silence ne mérite pas ton pardon, alors sois sincère et je partirais. Je ferais alors en sorte de ne jamais t'importuner.

Jack ajouta: Ma promesse je l'ai suspendue pendant un an, je le sais bien, mais maintenant je veux la tenir et je veux rester avec toi pour l'éternité. Tu es l'amour de ma vie. Maintenant si tu ne veux plus de moi, c'est maintenant qu'il faut le dire. Je t'écoute. "

Héloïse se rendit soudain compte qu'elle allait trop loin. Elle ne devrait certainement pas avoir ce genre de mots dans un lieu comme celui-ci, entouré de premières classes aux langues acérées et sous les yeux de la Comtesse. La vieille s'était peut-être précédent démarquée par ses propos peu conventionnels mais sa réputation n'était tout de même pas feinte. Elle ne voulait pas de scandale. Malheureusement, elle comprit que c'était déjà trop tard à l'expression choquée et outrée de Jack. Si elle avait toujours bien connu la lueur d'amour qui animait ses yeux lorsqu'il la regardait, elle connaissait aussi très bien la colère qui pouvait y briller. Et ce soir, c'était bien le cas. Ses sourcils se froncèrent de mécontentement et les paroles qui suivirent furent dites sur un ton dur qui avait toujours glacé le sang d'Héloïse. elle ne pouvait attendre que peu de compassion de sa part, lorsqu'il était dans cet état. Sa voix s'éleva, attirant quelques regards des tables alentours. Héloïse aurait tout à coup voulu disparaître, ne plus faire parti de ce monde. Ainsi donc, son mensonge l'avait plongé de la dépression ? Comment aurait-elle pu le savoir ? Comment aurait-elle pu penser que Jack souffrait alors que le dernier regard qui lui avait été adressé avant sa mort avait été celui d'un homme trompé, humilié, et en colère. Il lui en voulait, du plus profond de son être, du moins la blonde l'avait-elle cru pendant un an.
Une nouvelle vérité s'offrait à elle. Une vérité douloureuse devant laquelle elle peinait à faire face. Ses yeux s’embuèrent de larmes et sa gorge se noua soudain. Elle était au supplice et chacune de ses paroles étaient comme une lame plantée en plein cœur. Jamais elle n'aurait pu songer que ce dîner tournerait aussi mal. Cependant, lorsque les adieux se passent mal, on ne peut rien espérer de ses retrouvailles.

Lorsque Jack parla de leur couple, du passé, de ce qu'ils étaient avant le naufrage, Héloïse ne put s'empêcher de lâcher un sanglot mais réprima du mieux qu'elle put ceux qui suivirent. Serrant convulsivement sa serviette entre ses doigts, son regard fuyait dans chaque recoin de la salle pour ne pas croiser celui de Jack. Ses yeux étaient glacés, aussi tranchants et meurtriers que l’iceberg qu'ils avaient heurté un an auparavant.
Il s'approcha un peu plus d'Héloïse, posant sa serviette sur la table. Puis dans un murmure, il déclara qu'il ne se passait rien entre les deux jeunes gens, pourtant les propos de la revenante avait été claires. Il y avait bien quelque chose entre eux. Pourquoi mentait-il ainsi ? Ou bien était-il trop naïve pour ne pas comprendre les intentions de Pernelle à son égard ?
Il parla soudain de Peter et le cœur d'Héloïse s'emballa sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Elle connaissait la haine farouche qui animait les deux hommes lorsqu'ils se rencontraient. Jack avait conduit à la perte d'Héloïse et Peter avait conduit à la perte de Jack. Ils s'étaient entretués la nuit du naufrage. Pourtant, depuis, Jack n'avait jamais su qui étai réellement Peter pour Héloïse. S'il venait à découvrir qu'il était son fiancé, elle ne savait pas comment il réagirait. Il serait toutefois très mal avisé de l'en informer en public. Pourtant, Héloïse en brûlait d'envie. Elle voulait défendre cet homme qui s'était battu pour elle durant des années, même après l'horreur qu'elle avait commise parce qu'il avait eu confiance en elle. Elle voulut d'ailleurs signifier à Jack que Peter l'avait aidé à se reconstruire après la douleur que le jeune homme lui avait infligé, mais il reprit la parole.

Encore une fois, les mêmes mots que le soir de la tempête. Des mots qui la jetaient dans une torpeur sans nom. Il voulait des mots sur les sentiments, une situation claire mais tout ne pouvait pas l'être. Qu'espérait-il au juste ? Qu'elle lui dise qu'elle l'aimait et qu'ils reprennent tout à zéro ? Mais c'était pourtant impossible. Tout ne pouvait être aussi facile. ils n'allaient pas régler leurs problèmes en un claquement de doigts.
Héloïse étaient partagée entre tant d'émotions contraires, ne sachant si ses larmes étaient dues à la colère ou à la douleur. Elle était en train de suffoquer. Cette soirée était une erreur. Elle n'aurait jamais dû venir. Comment avait-elle cru que tout pourrait s'arranger en un dîner ?

"Il est peut-être déjà trop tard pour nous," murmura-t-elle si faiblement qu'il serait certainement difficile à Jack de l'entendre.

Les mots avaient un goût amer dans sa bouche? La respiration lui manquait. La situation l'indisposait et la mettait au supplice.

"Je ne me sens pas bien, bégaya Héloïse en se levant, le corps entier pris de tremblement. Je suis désolée."

Elle accorda tout juste un signe de tête à la Comtesse et s'éclipsa vers la sortie du restaurant presque en courant. Elle ne voulait même pas croiser le regard du jeune homme. Elle savait qu'il serait en colère. il n'avait jamais aimé qu'elle se dérobe. Elle se doutait même qu'il allait peut-être la poursuivre pour avoir des réponses. Elle ne put cependant avancer plus, elle s'adossa contre le mur d'un couloir. Elle éclata en sanglot et se glissa dans une petite alcôve. Elle ne savait plus ce qu'elle ressentait. Elle ne savait plus ce qu'elle voulait. Elle était totalement perdue.

Jack avait ouvert son cœur jusqu'au plus profond de son être et ce, devant la Comtesse. Cela n'avait pourtant pas été une chose aisée lui qui était si orgueilleux. Le jeune homme avait du ravaler sa fierté et faire face à la réalité, réparer ses erreurs commises il y a un an. L'amour le rendait si faible en ce moment. Il était bien loin le temps ou sa rencontre avec Héloise l'avait enrichi, fait de lui un homme honorable et posé. Désormais, il était brisé, humilié et devait faire face à des accusations de tromperie avec Pernelle alors, qu'en réalité, il n'y avait eu qu'une bousculade et une discussion entre les deux. Le destin semblait s'acharner sur le couple réduisant toujours plus les possibilités de réconciliation.
Ainsi, devant la Comtesse, le jeune homme s'était excusé des erreurs commises, s'était expliqué sur cette année écoulée. A l'expression de surprise de la jeune femme, elle avait certainement du penser que Jack l'avait volontairement ignoré mais avait poursuivi une vie heureuse et sans histoire.

La réalité avait été autre. L'enfer. Voilà ce qu'avait été la vie de Jack après le naufrage. Il avait sombré dans une dépression sans nom. Et sans l'aide de Juliet et son soutien, il aurait péri de faim, de chagrin avant de se réveiller le lendemain dans son lit. Mais cela Héloise l'ignorait. Et malgré cette découverte, elle persistait encore et encore à vouloir compliquer les choses.
Et l'horreur prit alors sa place lors qu’après son monologue, elle lui répondit alors d'une voix tremblante mais sans appel:

" Il est peut-être déjà trop tard pour nous "

Le coeur de Jack fit alors une embardée et son estomac gronda si fort qu'il crut qu'il vomirait ce qu'il venait de manger. Il ne put que rester immobile voyant la jeune femme se lever, marmonner des paroles qu'il ne pouvait entendre, puis partir sans lui accorder le moindre regard. Tout autour de lui, le silence avait pris place bien que les mouvements de bouche des autres passagers laissaient entendre que la salle était envahi de brouhaha. Tout était devenu amer pour le jeune homme et il n'arrivait pas à réagir tant la souffrance le clouait sur place. Il aurait voulu aller la rejoindre, lui hurler dessus face à tant de dédain, à tant de négligence. L'amour était encore là, il en était sur, mais il fallait qu’Héloïse, en tant que femme, complique bien encore plus une situation déjà compliquée.

Il restait alors sur place ne disant plus un mot, regardant dans le vague, la colère bouillonnante. Quand soudain, une voix le ramena à la réalité et au boucan qu'il régnait dans la salle.

C'était la Comtesse qui lui parlait.

L'art de la table.

La Comtesse débarque ♣ La Comtesse terminée tranquillement son repas tout en écoutant les deux jeunes gens discuter ou plutôt se disputer. Cela désolé la vieille dame de voir un tel gâchis, surtout que ces deux personnes semblaient être faites l'une pour l'autre. Enfin elles ont dû l'être par le passé, parce que là, il devait être trop tard. D'ailleurs, après une longue tirade du jeune homme, la jolie blonde confirma qu'il était peut-être trop tard pour eux. Puis elle partit, laissant la Comtesse en compagnie de l'homme dépité. Alors que le silence régnait sur la table, la vieille dame n'en pouvant plus parla à l'homme.

" Je crois que vous vous êtes mis tous les deux dans une sacrée situation. Vous ne devriez pas abandonner en si mauvais chemin. A votre place, mon défunt mari, m'aurait déjà couru après." Disait-elle sur un ton presque familial.

Puis la Comtesse qui avait terminé son repas se leva, fit le tour de la table et posa sa main sur l'épaule du jeune homme.

"Gardez espoir." Murmura-t-elle d'une voix fatiguée. Puis elle quitta la pièce pour aller rejoindre sa cabine.

Jack & Héloïse ♣ Voilà c'est la conclusion, depuis le temps ^^

Encore sonné, Jack réalisait l'ampleur des paroles de la jeune femme. Elles venaient de lui briser le cœur comme jamais. Il était hébété et ne trouvait de mot pour répondre quoi que ce soit, tout comme il ne savait quoi faire. Il était là, assis sur sa chaise, dans ce vieux costume. Tel une tâche d'huile sur une nappe blanche, le jeune homme savait qu'il ne faisait partie du monde d'Heloise. Il savait qu'il y avait bien des choses qu'il ignorait à son sujet mais une chose était certaine: la nature de ses sentiments envers la jeune femme n'avait jamais changé. Et pour elle, il était prêt à tout... Et pourtant... Ce soir, Heloise avait tout fait volé en éclat. Ses illusions, ses rêves, tout ce qu'il croyait réconciliable ne l'était plus. Que pouvait il faire?

C'est alors que la comtesse avait parlé, avouant que la situation était très compliqué entre eux mais il fallait trouver une solution. Elle avoua que son mari aurait certainement déjà été lui courir après. Jack la regarda alors sans dire mot buvant ses paroles comme un enfant mourant de soif. Après tout, elle n'avait certainement pas tort. Il regarda la dame âgée se lever de sa chaise et quittait la salle, son repas fini. Avant de partir, elle posa une main sur l'épaule de Jack en lui conseillant de garder espoir. Le blondinet sentit ses entrailles se nouer et il ne pût que lui répondre :

" Merci Comtesse. " et elle partit laissant le jeune homme ainsi seul à cette table désormais déserte.

Puis à son tour, il se leva et sortit de table. Ignorant les regards sarcastiques des premières classes le dévisageant, il quitta le restaurant. Il marcha durant un moment ignorant ou il allait tant il était plongé dans ses pensées. La voix d'Heloise résonnait tel un écho dans sa tête répétant cette simple phrase ayant mis fin à leur dîner et certainement, leur histoire. Il finit par reconnaître le couloir ou il se trouvait: c'était celui ou la jeune femme vivait avec Lisbeth. N'arrêtant ses pas, il arriva devant la porte ou du bruit s'entendait à l'intérieur : était ce Héloise ou son amie? Levant la main, il s'apprêtait à toquer mais il hésitait. Après tout, pourquoi allait-il encore la voir? Elle venait de lui dire que leur histoire était finie. Il n'y avait plus d'espoir pour eux.

C'était fini.

Cette triste réalité fit monter les larmes aux yeux au jeune homme. La souffrance était telle qu'il ne sentait pas capable d'affronter le regard de la blonde, de l'entendre lui dire le plus dur. Sa main lentement s'abaissa et il rebroussa chemin préférant se rendre dans sa cabine. Il fit le chemin inverse et bifurqua vers le corridor ou il vivait avec sa sœur. Ouvrant la porte, il tomba sur cette dernière.

" Jack!!! qu'est ce que... " s'écria t-elle avant de se taire remarquant la mine défaite du jeune homme. Chez les Cooper, il ne suffisait que d'un regard et Lydia avait compris. Elle se leva de son lit ou elle se trouvait et alla vers son petit frère. Elle le prit dans ses bras sans un mot. Et jack pleura tout son soul tant sa souffrance était immense. Oui, il était trop tard, maintenant, il lui fallait remonter la pente et affrontait le monde sans Héloise.

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JACK & HELOISE ♣ " L'art de la table. "

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