Si la vie ne lui avait laissé aucun répit, la mort se faisait plus douce, bien qu'elle soit investie par les fantômes de son passé. Ce n'était pas ceux qui se trouvaient à bord du Titanic qui étaient les plus douloureux, mais bien ceux qui n'étaient plus. Seuls les souvenirs effroyables de sa vie la faisaient frémir et les heureux provoquaient une dolente nostalgie.
Mais plus que tout cela, elle affrontait tous ces sentiments, toute cette douleur totalement seule et pour l'éternité. On disait qu'on ne pouvait trouver le repos éternel que lorsque l'on accédait au Paradis, à la vie éternelle après la Mort. Mais leur situation présente ne semblait aussi différente que celle que devait endurer les fantômes qui avaient pu atteindre le Paradis. Si celui-ci avait réellement existé. Le seul élément qui paraissait faire la différence était qu'ils se trouvaient sur ce funeste paquebot, loin des gens qu'ils pouvaient aimer et près d'autres qu'ils auraient préféré éviter.
Et en effet, elle se retrouvait loin des gens qu'elle aimait, comme les filles de la Maison close de Paris qui l'avaient élevée avec amour durant quatre, ou bien Dimitri qu'elle n'avait jamais cessé d'aimer à partir du jour où ils s'étaient rencontrés. Il l'avait envoûté, et cela, pour toujours. Il était son âme-soeur et il n'était pas parvenu à la suivre dans la mort.
C'est pourquoi, comme chaque matin, Ambre restait longtemps dans ses draps avant de se convaincre de se lever. Pas par fainéantise mais bien parce que cela la lassait parfois de se préparer tous les matins pour jouer la comédie. Jouer au vivant et ce, sans Dimitri. Elle aurait pu supporter beaucoup de choses s'il avait été à ses côtés mais ce n'était malheureusement pas le cas. Pendant plus de dix ans, elle n'avait cessé de jouer un rôle formidablement bien tissé par Swan et Edward Darcy. Il n'y avait plus eu de place pour la petite Ambre Roux française qui venait de la rue, elle avait été contrainte d'endosser le nom de la "Grande Amy", chanteuse et célébrité adulée de tous en Angleterre et au-delà. Son talent avait même été remarqué jusqu'en Amérique où elle aurait dû effectuer une tournée si la mort de les avait pas cruellement happés. Elle pouvait encore sentir la glaciale morsure de l'eau sur sa peau. Seul le sang encore chaud de Dimitri avait su la réchauffer à cet instant-là.
Chaque matin, elle pensait ainsi à tout cela, avant de finalement de s'extirper de sa couche et de se préparer avec lassitude à affronter une nouvelle journée de sa mort. Et cette fois-là, il sembla à la jeune aveugle qu'elle aurait plus de mal à le faire. Tout en s'habillant, elle chantonnait une comptine qu'elle et Dimitri chantaient parfois dans leur enfance. Ils avaient toujours réussi à se redonner du courage. Sa mélancolie se faisait un peu plus ressentir et elle savait qu'il lui faudrait trouver une solution pour qu'elle ne se laisse pas aller à broyer du noir toute la journée dans sa cabine. Elle avait encore le faible mais invincible espoir de retrouver l'homme qui détenait son coeur et sa raison.
Elle se vêtit d'une simple toilette toutefois fort élégante et coiffa ses cheveux en un chignon quelque peu négligé. Prenant ensuite sa canne au creux de sa main, elle s'engagea hors des couloirs des premières classes. Elle cherchait l'apaisement de la nature et pour cela elle comptait bien se rendre aux jardins exotiques du Titanic. Ce lieu était vraiment une bénédiction pour les passagers morts qui ne pourraient jamais revoir la terre et n'étaient plus entourés que de l'océan, bleu et sans fin. Il lui plaisait tant de pouvoir toucher à nouveau l'écorce des arbres, sentir la délicate odeur des fleurs et d'éprouver le même calme que cette végétation répandait. C'était un des rares lieux qui parvenaient encore à apaiser Ambre dans ses périodes les plus dures. Et à cet instant, elle ressentait le besoin impérieux de s'y rendre.
A peine eut-elle franchi les portes du jardin exotique, que son malaise semblait déjà se dissiper quelque peu sans pour autant disparaître totalement, comme d'ordinaire. Elle déambula plus paisiblement dans les passages du jardin, ayant ralenti son pas. Elle s'abandonnait totalement à cette nouvelle tranquillité, sentant la nature faire son office sur elle. Elle se sentait mieux et ferma les yeux pour mieux soupirer de contentement, quand tout à coup elle sentit une présence tout près d'elle.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Ven 14 Déc - 20:02
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 Un peu de poudre sur les joues, un léger rouge sur les lèvres. Beauté froide. Mary-Ann était une femme magnifique, son visage tous le connaissaient à travers la toile blanche d’un cinéma. Elle avait toujours été belle comme l’une de ces froides poupées de porcelaine. On l’avait toujours coiffé, habillé, dorloté, comme une poupée et elle l’avait été, pendant tant d’années. Aujourd’hui, elle était l’unique maîtresse de son destin, elle n’avait plus personne pour la diriger, ou encore pour la maquiller et l’habiller. Elle n’était plus un personnage, elle était Mary-Ann. Mais pourtant, la belle anglaise, après le naufrage avait dû supporter le dur retour à la réalité. Elle avait dû longuement se redécouvrir, mais désormais, après presque une année dans ce monde de mort, elle avait enfin eu les réponses à ses questions. Ce matin, comme à son habitude, l’actrice s’était levée très tôt, elle détestait les longues matinées au lit, de toute manière, elle dormait peu et cela depuis qu’elle était enfant. La nuit l’avait toujours terrorisé et étrangement, cela s’était intensifié depuis le naufrage, surtout depuis qu’elle revoyait inlassablement la mort de ses enfants. Son cœur meurtri lui disait toujours qu’elle aurait pu les sauver et leur donner une vie bien meilleure. Plus elle y pensait, plus elle avait le sentiment d’avoir été trop faible durant ses naufrages. Elle n’aurait jamais dû succomber à la panique, ainsi, elle aurait été toujours en vie. Pourtant, cette nuit-là, les larmes de sa fille avait été un déclencheur qui avait provoqué sa fuite du pont des embarcations. Elle n’avait jamais supporté de voir ses enfants souffrir et encore moins pleurer. Peut-être était-ce le fait qu’elle les avait élevé seule pendant neuf longues années, en tout cas, elle les aimait profondément et les protéger de toute ses forces et son courage de mère.
Dans sa chambre, la mère de famille se préparait avec beaucoup d’élégance, une robe couleur bleu marine soulignait sa silhouette élégante. Ses cheveux coiffés en chignon, lui donnait des airs de grande dame. Elle était belle, distinguée et entrée parfaitement dans le moule que la haute société de première classe avait créé. En sortant de sa chambre, elle se rendit directement dans celle de ses enfants, qui dormait toujours. Cette joie de pouvoir dormir, elle leur laissait volontiers, après tout dormir d’un sommeil léger était un véritable plaisir. Mary-Ann embrassa sur le front ses jumeaux et quitta la pièce, les laissant dormir du sommeil des anges. Quand elle entra dans le salon, la bonne était déjà là servant le petit déjeuner de l’actrice. Le Titanic était encore calme à cette heure matinale, l’actrice était bien heureuse de jouir d’un peu de tranquillité. C’est tranquillement, qu’elle prit son petit déjeuner, tout en conversant avec la servante, qui lui racontait joyeusement les derniers potins du bateau. Dernièrement, ce qui faisait beaucoup de vague était la relation naissante, entre le riche lord Earnshaw et une pauvresse de troisième classe. La brune se moquait bien de cette relation, même si elle semblait faire partie de toutes les conversations des dames de premières classes. Certaines avaient déjà prévu de ne pas accueillir dans leur cercle, la future lady. Tout en souriant, Mary-Ann repensait qu’elle n’avait eu à ce privilège, grâce son nom, sinon, il y aurait bien longtemps, qu’elle aurait été mise sur le banc de la société. A croire que dans ce monde un nom faisait tout. Ridicule ! Son père avait été nom, mais il était bien l’homme le plus inintéressant et le plus scandaleux qu’elle ait pu connaître.
A la fin de son petit déjeuner, elle se leva pour réveiller ses deux anges. A l’aide d’un léger baiser, les jumeaux se réveillèrent et accueillirent avec joie leur mère. Mary-Ann les aida alors à se vêtir et les accompagna jusqu’à leur petit déjeuner. Une fois toutes les tâches de la matinée accomplient. La mère, les enfants et leur gouvernante quittèrent la cabine pour une promenade matinale. Une fois celle-ci terminée, la troupe rejoignit le jardin exotique. Les enfants découvrirent bien vite la présence de leur compagne de jeu Apolline et ils laissèrent leur mère pour se laisser aller aux plaisirs de l’enfance. Mary-Ann s’installa sur un confortable fauteuil et admira ses enfants jouer. Quelle les aimer tant ! Après quelques temps, une jeune personne qu’elle connaissait bien fit son entrée dans la grande pièce. Mary-Ann se leva tout de suite de son fauteuil et vint à sa rencontre, alors que celle-ci déambuler dans le jardin.
« Ambre quelle joie de vous revoir ici. Cela fait un moment que je ne vous ais point aperçu à bord. Dit-elle d’une voix amicale et chaleureuse. Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre ? Demanda-t-elle par la suite. »
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mar 18 Déc - 20:41
Ambre déambulait tranquillement à travers le jardin exotique, s'imprégnant doucement de l'apaisement qu'il lui inspirait. Sa respiration prenait peu à peu un rythme plus paisible. Le calme redevait progressivement le maître de sa raison et de ses actions. Les affreux cauchemars de ses nuits s'estompaient. Souvent, elle rêvait avec torpeur de lointains souvenirs. Se rejouait alors la première mort de Dimitri lorsqu'elle avait cru qu'elle ne le reverrait plus jamais. Son petit corps était étalé sur le sol comme une simple poupée de chiffon, une marée de sang s'élargissant au fur et à mesure autour de la tête du gamin. Puis se succédait à cela la vraie mort de Dimitri, lorsque le jeune homme avait reçu une balle de revolver en plein dans la poitrine. Elle pouvait sentir comme si cela avait été hier, le sang chaud qui coulait de sa plaie et la vie qui quittait peu à peu son corps que la morsure de l'eau venait glacer. Et toujours, dans une effroyable détonation et un cri déchirant, sans doute le sien, elle se réveillait. Mais parfois le songe se muait. Et dans ceux-là, elle parvenait à s'interposer, à prendre le coup de feu à la place de Dimitri. Elle sentait alors le plomb perforer sa délicate peau de porcelaine et déchirer douloureusement sa chair. Mais cette souffrance ne lui paraissait être rien en comparaison de la douleur qu'elle avait éprouvé en le sentant quitter ce monde alors qu'ils venaient tout juste de se retrouver. Elle aurait tellement voulu changer le court des choses. Se dresser entre Dimitri et la balle. Elle aurait même été prête à se salir les mains et tuer Edward si elle avait su comment se serait déroulé les choses. Le naufrage n'avait vraiment pas été dans prévu dans leur plan. Comment auraient-ils pu ? Qui aurait pu le prévoir ? En attendant, leur projet avait échoué. Jamais ils ne pourraient plus s'enfuir en accostant et ils ne pourraient pas vivre ensembles et heureux en Amérique. Peu importe ce qu'ils auraient pu vivre ou subir en arrivant sur la terre nouvelle, aucune épreuve n'aurait pu éprouver le bonheur qu'ils auraient eu de se retrouver ainsi ensemble après plus de dix de dure séparation où la mort semblait être la seule chose qui les séparait.
Ambre n'avait jamais été violente, et c'était une chose qu'elle fuyait. Elle s'était fait battre par son père, et quelques fois par Swan ou bien Edward avant qu'elle ne devienne totalement asservie et d'une nature presque absente. Elle avait aussi témoin de trop de morts à son goût. Deux fois la mort de Dimitri et puis la mort de Swan, assassiné par son propre frère à quelques pas de la chanteuse. Elle supportait désormais plus de voir quelqu'un mourir. Pourtant, elle était certaine d'une chose, c'est que si Edward s'était trouvé avec elle à bord du Titanic, elle n'aurait pas hésité à le tuer. A provoquer une mort lente et douloureuse avec toute la froideur et l'indifférence qu'un tel acte requiert. Elle se serait délectée du moindre de ses hurlements, elle aurait savouré chacun de ses gémissements jusqu'à son ultime souffle. Il était un monstre et c'était tout ce qu'il méritait. Aucun châtiment ne serait suffisant pour le punir pleinement de toutes les horreurs qu'il avait pu commettre au cours de sa vie. Il provoquait destruction, souffrance, douleur, et c'est ainsi qu'il devait mourir. Ambre se souvint alors d'une expression française ancienne à sa mémoire qui disait "Nous récoltons toujours ce que nous semons". Mais si elle ne pouvait lui faire subir toute la souffrance qu'il avait semé, elle espérait bien qu'il la récolterait en Amérique et qu'il lui arriverait les pires horreurs. Un tel homme ne pouvait rester impuni.
Ambre frissonna brusquement. Cet endroit était pourtant un lieu serein et paisible, et voilà qu'elle en venait à cet instant à éprouver les pires sentiments et s'imaginer les plus monstrueuses actions. Elle secoua la tête et s'apprêta à prendre le chemin de la sortie, elle désirait trouver un autre lieu qui pourrait la calmer, quand tout à coup, une personne vint à sa rencontre.
La jeune femme exprima immédiatement sa joie de la revoir ici et Ambre reconnut Mary-Ann. Ambre avait connu cette femme bien avant sa mort. Lors d'une des représentations de l'aveugle, les deux passagères du Titanic s'étaient rencontrées, puis une seconde fois à bord du paquebot de rêve. Malheureusement, Mary-Ann fut moins victime de la duperie d'Edward et elle finit par comprendre que la chanteuse était exploitée et mal-traitée. Immédiatement, elle voulut lui venir en aide mais Ambre s'était empressée de l'en dissuader. Elle s'exposait à de gros problèmes, d'autant que suite au meurtre de son frère, Edward était devenu des plus instables. Par chance, la première classe n'avait pas plus insisté et ainsi elle n'avait pas eu à subir le même sort que Dimitri.
Ambre était heureuse de la retrouver ici. Elle aimait beaucoup cette jeune femme mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que cela était un destin bien triste pour cette mère et ses deux enfants qui l'avaient suivis dans la mort.
Mary-Ann lui demanda alors comment Ambre se portait. Une question qu'elle redoutait quelque peu. Que répondre à cela à part un mensonge quand tout va mal ? Elle se trouvait fatiguée de jouer la comédie. Toute sa vie elle avait tenu un rôle, et maintenant elle devait jouer au vivant et montrer un visage qui n'effraie pas les autres. Personne ne voulait de quelqu'un qui leur rappelait à chaque instant leur propre mort. Il fallait donc se construire un nouveau visage. Ambre sourit mais son sourire n'était pas totalement feint. Elle appréciait beaucoup Mary-Ann.
"La vie suit son cours, que dire de plus ma chère ? répondit l'aveugle sans plus d'artifice. Mais vous comment allez-vous ? Et vos enfants ? Sont-ils heureux ici ? préféra-t-elle demander. "
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Ven 28 Déc - 15:23
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 Ambre était une douce jeune femme que Mary-Ann connaissait depuis quelques temps. Elle avait croisé la chanteuse sur scène, alors qu’elle était au restaurant avec un producteur. C’était un moment magique et la voix de la jolie aveugle l’avait tout de suite transportée. Cependant, l’actrice qui était très observatrice avait vite remarqué que la jeune fille n’était pas aussi libre que sa voix, elle semblait être emprisonnée, surveillée par ses managers. Après cette première rencontre, Mary-Ann ne la revit plus, mais elle n’oublia pas cette voix qui venait tout droit des anges. Ce ne fut qu’à bord du Titanic qu’elle la revit, en première classe, toujours en compagnie de ses bourreaux. La mère de famille aurait bien aimé faire quelque chose pour cette jeune artiste, mais le Titanic s’était chargé de son destin, la libérant de ses chaînes et lui faisant découvrir un autre monde. Si la première classe avait pu avoir une petite sœur, elle aurait été probablement comme Ambre. La mère de Mary-Ann avait elle aussi une magnifique voix auparavant, mais son aigreur lui avait enlevé toute douceur, la rendant amère et agaçante. Oui Ambre aurait pu dans une autre vie devenir une sœur, en tout cas, si le cœur de l’actrice avait pu abriter une place pour une autre personne, cela se serait probablement passé. Dans le jardin exotique, Mary-Ann avait rejoint la chanteuse qui marchait seule dans les allées, entre les arbres de différents continents. La beauté du lieu était apaisante, un spectacle qui était triste de ne pas voir et pourtant, c’était la réalité, Ambre ne pouvait voir. La mère de famille s’était toujours demandé à quoi la vie pouvait ressembler quand il nous manquait un sens, comment pouvait-on vivre sans la vue ou encore l’ouïe. Etait-ce une vie de ne pas pouvoir admirer les beautés de ce monde ou encore de ne point pouvoir écouter les sons d’un magnifique opéra. Une vie sans ces sens devait être bien triste, mais Ambre s’en sortait plutôt bien, cela était une grande preuve de courage. Suite à la question de Mary-Ann, Ambre lui avoua qu’elle se portait bien et lui retourna la question.
« Et bien ma chère, la vie continue, même si je dois avouer que New-York me manque, j’ai l’impression d’avoir tout perdu avec ce naufrage, ma liberté, ma vie. Pour les enfants ils se portent bien, même si je m’inquiète quant à leur avenir, comme toutes les mères de ce navire. Je me demande ce qu’une éternité ici va pouvoir leur apporter. »
En effet, c’était la question qui empoisonnait la vie de Mary-Ann que vont devenir ses enfants ? Cela sera sûrement terrible quand ils se rendront compte qu’ils ne pourront jamais grandir. Le pire sera sûrement leur esprit, celui si va évoluer, ils finiront par avoir un esprit d’adulte dans un petit corps d’enfant, ce qui risque d’avoir un effet dévastateur pour eux. Si l’actrice avait su quel avenir aurait ses enfants, elle se serait sûrement battu pour les mettre dans un canot, mais non, au dernier moment, alors que la situation était la plus critique, elle avait faibli. Ces regrets-là, Mary-Ann les trainerait toute sa vie et son seul but à bord était d’offrir la meilleure vie à ses enfants et si elle pouvait leur obtenir une paix éternelle, elle serait prête à vendre son âme au diable.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mar 1 Jan - 20:59
Les sentiments d'Ambre en ce jour étaient si compliqués. Elle se trouvait souvent abattue, triste, dénuée d'entrain et de vigueur hormis quand elle devait se remettre à la recherche de Dimitri sur le paquebot. La vie l'avait brisée et la mort poursuivait cette terrible office, sans pitié. Ambre était fatiguée de tout cela. Il avait des jours où elle se sentait plus courageuse, prête à affronter cette mort, cette page qui se tournait car pour une fois elle se trouvait loin d'Edward Darcy, de son bourreau. D'une certaine manière elle était libre, mais quelle liberté ? Mais aujourd'hui elle n'était pas prête à prendre son courage à deux mains et à se battre. La seule fois où elle s'était battue, elle l'avait payée de sa vie.
C'était lors de la terrible nuit du naufrage, Dimitri était venu pour la sauver, et la mener à un canot de sauvetage. Son manager ne la laisserait pas lui échapper une seconde fois. Elle était tout pour lui, et il la sauverait par n'importe quel moyen. Cependant, Edward était arrivé trop tôt et il les avait surpris. La mort du jeune garçon s'était montré encore plus atroce pour l'aveugle que la première fois où elle l'avait cru mort. Il était alors un petit garçon étendu sur le sol du théâtre, auréolé d'une mare de sang qui se cessait de croître de seconde en seconde, et tandis que la vie semblait quitter son petit corps aux yeux d'Ambre, cette dernière se faisait enlever par les frères Darcy. Et ce, pour plus de dix ans. Mais cette terrible nuit à bord du paquebot avait été la pire. C'était détonation n'avait laissé présager aucun espoir. Elle avait traversé la poitrine de Dimitri et l'avait condamné pour toujours à l'obscurité. Cette obscurité qui n'avait plus quitté Ambre depuis que les Darcy l'avaient rendue aveugle pour l'éternité.
Mais pour l'heure, Ambre devait laisser ses affreux souvenirs de côtés. Elle se trouvait en présence de Mary-Ann dans les jardins exotiques qui était venue se promener avec ses charmants enfants. La chanteuse aimait beaucoup cette femme. Elle l'admirait car elle était forte. Lorsque la première classe avait découvert le secret des frères Darcy et d'Ambre, elle avait tout de suite voulu lui venir en aide. Evidemment l'aveugle l'avait aussitôt mise en garde et elle avait alors abandonné ses entreprises car cela serait trop dangereux. Toutefois pas dangereux pour elle, mais pour ses enfants. Elle savait se sacrifier et agir au mieux pour ses enfants, quitte à en délaisser les autres. Et Ambre ne lui en voulait pas de ce choix, elle le trouvait même admirable. Mary-Ann était une mère formidable pour ses enfants. Et quand elle exprima son inquiétude vis-à-vis du devenir de ses enfants face à leur situation à tous, Ambre s'empressa de la rassurer :
" Il est vrai que cette situation est des plus délicates pour vos enfants, mais il faut que vous sachiez que je trouve que vous êtes une mère formidable. Ils ont au moins la chance de vous avoir à leurs côtés malgré ce qu'il se passe. Je ne doute pas que vous saurez gérer la situation car vous êtes avant tout une mère aimante. Cela se voit. "
Ambre avait accompagné ses propos d'un timide sourire qui se voulait encourageant. Aujourd'hui, elle avait seulement envie de pleurer et d'enfouir son visage dans un coussin pour ne plus jamais en ressortir. Pourtant, elle s'était tout de même forcée à sortir de sa cabine s'apaiser ailleurs. Le besoin d'air frais et naturel avait pris le dessus. Les paroles qu'elle avait tenues à l'égard de la jeune mère étaient des plus sincères et Ambre avait tenu à les lui communiquer.
Au plus profond d'elle, Ambre aurait souhaité connaitre sa mère Adeline, savoir comment elle était, si elle l'aurait aimée autant que Mary-Ann aimait ses propres enfants. Et son père, Arthur, pourquoi ne l'avait-il jamais aimée ? Pourquoi l'avait-il ainsi rejetée toute sa vie ? Pourtant c'était lui qui était venu la chercher à la Maison close cet après-midi-là. Et si elle n'avait su chanter, qu'aurait-il fait d'elle ? Non son père ne l'avait jamais aimée alors qu'Adeline l'aurait certainement chérie de tout son coeur. Pourtant c'était elle qui était morte et Arthur qui était resté en vie. Comme quoi, seuls les plus mauvais restent en vie car ils ne connaissent pas l'amour et le sacrifice.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Jeu 3 Jan - 23:33
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 « Une petite fille au boucle brune se promenait dans un grand château sombre. Avec sa robe bleue et son ruban dans les cheveux, on aurait pu penser, à une petite princesse. Même si elle ne l’était pas vraiment, pour sa mère, l’enfant en avait la fragilité. La mère la couvait, l’aimait beaucoup trop, si bien que la petite n’attendait qu’une chose, fuir cette prison dorée. Elle n’était pas une princesse, elle ne voulait plus vivre dans cette trop grande maison. Pourquoi pas dans une cabane dans la forêt ou dans une magnifique prairie avec de nombreux animaux. Oh, la petite fille avait tenté de nombreuses fois de fuir. Elle arrivait toujours par passer par la petite porte de service et avec ses petites jambes, elle courrait aussi fort qu’elle le pouvait, loin de cette maison. Parfois, elle arrivait sur un chemin de terre, avec tout autour des fleurs des champs, mais à d’autres moments, elle ne passait pas les grilles du château. La petite brune était pourtant très intelligente, elle prenait toujours attention, à ce qu’on ne la regarde pas et pourtant, cela ne marchait jamais, elle n’arrivait pas à fuir bien longtemps, puisqu’à chaque fois un domestique la rattrapait. Petite princesse était malheureuse, trop triste de ne point trouver la liberté, mais un jour, elle le savait, elle serait assez grande pour quitter cet endroit et ne plus jamais y revenir. »
Pour une personne qui a toujours vécu seule en compagnie d’une femme aigrie par la vie et la souffrance, Mary-Ann s’en était bien sortie. Même si elle souffrait, elle restait toujours forte et aimante pour les êtres qui étaient les plus chers à ses yeux : ses enfants. Pour eux, elle ferait tout, elle décrocherait la lune, prendrait les armes pour vaincre un ennemi, elle n’hésiterait pas à tuer, si c’était pour les sauver. Cette situation la confortait plus dans son amour pour ces petits êtres, ils avaient besoin d’elle, maintenant plus que jamais. Pour le moment, ils ne comprenaient pas vraiment, mais un jour, cela arrivera et ça serait à cet instant, qu’elle devrait rester forte, ne pas fléchir comme durant le naufrage. Au loin les enfants jouaient, ils courraient, riaient, l’insouciance était si belle à voir que cela faisait à chaque instant sourire Mary-Ann, surtout quand Lily-Rose s’exclamait devant l’une des nombreuses fleurs du jardin. Heureusement que cet endroit était toujours-là pour apporter un coin de verdure aux passagers, sans cela, l’avenir serait bien monotone. Après tout, on ne prenait jamais plaisir en regardant de la taule, mais bien plus à contempler une fleur. Grâce à ce jardin, la mère arrivait aussi à donner quelques leçons de botanique à ses jumeaux, malgré leur mort, elle veillait toujours à ce qu’ils soient éduqués, en plus cela apportait une certaines distractions dans cet univers si monotone. Apaisée, elle continua à avancer dans les allées, en compagnie de la jolie Ambre, cette chanteuse de talent. Cette dernière venait alors de la complimenter pour son rôle de mère. Mary-Ann eut à cet instant un faible sourire. Si seulement Ambre savait ce qu’elle avait fait, si seulement elle savait que cette même femme qu’elle complimentait, avait appuyé un oreiller sur la tête de ses propres enfants pour leur donner la mort, peut-être qu’elle ne penserait plus cela. Nous avions tous nos secrets, un mystère que nous cachions, mais Mary-Ann pensait avoir commis la pire des abominations, celle qui valait l’Enfer et son âme tourmentait ne s’en remettait pas, même après un an à bord du Titanic. Depuis le naufrage, elle ne s’était plus jamais confessé auprès d’un prêtre, elle avait honte, elle avait peur de connaître le châtiment de Dieu à propos d’un double infanticide.
« Si vous saviez Ambre, le rôle de mère est parfois bien compliqué, on est toujours amené à faire des choix parfois lourds de conséquences. » Disait-elle en marquant une légère pause, avant de reprendre. « Mais cessons de parler de cela, cela risquerait de gâcher notre rencontre. Dites-moi Ambre, je me posais la question l’autre jour, comptez-vous chanter à nouveau, je veux dire pour un public, je suis sûr que tous les passagers seraient ravis de vous écouter chanter, moi la première. »
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Ven 4 Jan - 1:15
Les deux femmes continuaient toujours de se promener à travers les allées du jardin exotique, un lieu si plaisant. Ambre ne pouvait voir l'actrice et elle n'avait jamais eu l'occasion de regarder l'un de ses films lorsqu'elle voyait encore. Elle se surprenait donc à vouloir savoir à quoi elle pouvait bien ressembler. Les frères Darcy avaient quelques fois parlé d'elle et ils l'avaient décrite comme une femme d'une très grande beauté. Les goûts en matière de femmes d'Edward et de Swan étaient suffisamment exigeants pour penser justement que Mary-Ann devait en effet être très belle.
Cependant, Ambre pensait que si elle devait avoir la vue à cet instant, elle serait plus saisie par la beauté du caractère qu'elle dégageait que par sa beauté en elle-même dont elle ne doutait toutefois pas. Elle l'imaginait avec des yeux pétillant et fort, un menton volontaire et déterminé, presque un port de reine. Tout montrerait en elle une réelle femme de caractère, mais qui porterait en elle, les doux traits d'une mère aimante. Mais tout cela n'était bien entendu que dans son imagination et elle ne pouvait se servir que des quelques bribes de souvenirs qu'elle conservait du monde pour se faire une quelconque idée. A certain moment, le fait d'être aveugle la frustrait réellement et cette fois-ci faisait parti de ces instants. Cela l'indisposait d'autant plus qu'elle avait autrefois connu le plaisir de contempler la vie, les paysages et les personnes. Mais c'était surtout au regard qu'elle avait toujours accordé le plus d'importance. Pour Ambre, c'était les yeux qui contaient le plus de choses, beaucoup de sentiments passaient par eux.
Notamment avec Dimitri. Les deux enfants avaient un sorte de code entre eux. Ils avaient tous les deux vécu des choses difficiles, ils étaient des enfants de la rue et lorsque l'un venait à perdre espoir, ils se réconfortaient toujours de la même manière. Front contre front, ils se regardaient alors dans les yeux sans jamais se quitter. Et par ce regard, l'un offrait toutes les forces qui défaillaient à l'autre, comme s'ils tissaient entre eux un lien très fort avec leurs esprits.
C'était ainsi qu'avait agi Dimitri lorsqu'Ambre avait eu peur lors de leur première représentation dans un cabaret, mais il avait su lui redonner du courage. Malheureusement, c'était plus que du courage que le garçon aurait dû lui offrir ce jour-là. Ce terrible jour qui se rejouait parfois dans ses pires cauchemars. Celui de l'apparente mort de Dimitri et de son enlèvement. Après cela, toutes les épreuves qui s'étaient imposées à elle, elle avait dû les subir seule, sans le regard du jeune violoniste. Pour surmonter cela, elle s'était alors effacée, et elle était devenue une grande absente afin de s'éloigner de cet affreux songe. Elle n'avait parlé que très rarement, et les rares contacts que lui avaient permis les frères Darcy n'avaient jamais pu combler le terrible vide que Dimitri avait laissé derrière lui.
Pourtant à bord du bateau, tout cela était différent. Les personnes qu'elle avait rencontré lui avaient donné envie de reprendre espoir, ou bien était-ce parce qu'elle avait retrouvé Dimitri et qu'il lui avait donné de sa force lors des quelques jours précédents le naufrage. Toujours était-il qu'elle s'ouvrait un peu plus aux autres, loin du joug d'Edward Darcy et Mary-Ann était de celle qui lui communiquait du courage par sa manière d'être et d'exister malgré la mort.
Aux compliments d'Ambre, l'actrice répondit que le rôle de mère était parfois bien compliqué et la chanteuse n'en doutait pas. Elle parla aussi de choix lourds de conséquences, ce qui eut pour effet d'attiser quelque peu la curiosité d'Ambre mais cette première coupa court à cette conversation en changeant radicalement de sujet. Comme celui-ci semblait l'indisposait, l'aveugle se ravisa quant aux questions qui lui brûlaient les lèvres.
Mary-Ann lui posa alors une question qui la surprit quelque peu. Celle-ci demandait si Ambre rechanterait à nouveau, et ce, pour un public. Elle ajouta aussi qu'elle et les passagers en seraient certainement ravis. Ambre n'avait jamais réellement réfléchi à la question. Depuis le naufrage, elle n'avait jamais plus rechanté pour un vrai public, ni pour personne d'ailleurs, hormis à miss Masters qui était directement venue dans sa cabine pour lui demander cette faveur il y avait peu de temps.
"Vraiment ?"
Cette question la laissa ensuite silencieuse et elle s'arrêta même quelques instants de marcher. Enfant, son rêve avait toujours été de chanter devant un grand public et elle avait partagé ce rêve avec Dimitri. Ils s'imaginaient en représentant devant des salles combles, enchantant les spectateurs lui avec son violon et elle avec sa voix. Cependant, l'accomplissement de son rêve ne s'était pas réellement déroulé comme elle avait pu se le figurer dans son esprit. Durant les années où elle était ensuite devenue une grande célébrité, elle avait chanté pour enrichir les frères Darcy et parce qu'ils l'y forçaient. Elle se soumettait à eux lorsqu'elle chantait, bien que chacune de ses chansons, elle les dédiaient à Dimitri, à son fantôme tant chéri.
Mais aujourd'hui, si elle devait à nouveau se reproduire sur scène, se serait alors de son plein grès et non parce que quelqu'un l'y aurait obligé. Cette perspective fit naître un petit sourire sur les lèvres de l'aveugle. Elle recommença alors à marcher aux côtés de l'actrice.
"J'avoue ne pas y avoir pensé au vue des circonstances mais je pense que ça n'est pas impossible que cela se produise un jour. Ce sera avec un grand plaisir que je chanterai à bord du Titanic, fit-elle, puis après avoir marqué un instant de silence, elle demanda. Dites-moi, votre vie d'actrice ne vous manque pas trop ? Étiez-vous partie en Amérique pour une nouvelle représentation ou tourner un film ? Sachez que si j'avais pu voir, je serai venue assister à l'un d'eux."
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Sam 12 Jan - 0:33
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 Il y avait des choses qui n’étaient pas bonnes à révéler, tout comme des secrets et des souvenirs qu’il fallait mieux laissé enfoui loin de nous. Femme mystérieuse et avec de nombreux secrets, Mary-Ann était peut-être une femme que tous pensaient connaître, mais qui en fait parait très secrète aux yeux de tous. Elle pouvait être flamboyante à New-York et resplendir durant une avant-première, mais elle pouvait aussi bien vivre secrètement dans son petit manoir. L’actrice savait doser les choses, ses émotions, mais aussi les éléments qu’elle souhaitait révéler ou non. C’était comme son passé, personne ne savait que cette mère de famille en apparence heureuse avait pratiquement vécue recluse en compagnie d’une femme que la vie avait rendue aigrie, voir folle par moment. De cette enfance, elle en gardait toujours de mauvais souvenir, c’était pour cela qu’elle ne s’était pas trop attardée en Angleterre pour l’enterrement de sa mère. Au fil du temps, elle avait tellement appris à détester sa génitrice, qu’elle ne voyait en elle qu’une inconnue qui méritait son triste sort. Cependant, Mary-Ann s’était tout de même renseigné sur les dernières années de vie de sa mère, elle avait su que cette femme ne vivait que dans le souvenir de sa fille, elle avait vu tous ses films à Londres et collectionnait les photos, attendant qu’une chose, le retour de son enfant. La brune avait été dégouté en découvrant l’antre de sa défunte mère, des nombreuses photos encadrées tapissaient les meubles, tout comme les affiches de ses films. Mary-Ann avant son départ avait demandé aux serviteurs de tout brûler. Sur sa terre natale, elle avait pu paraître froide, enterrant sa mère sans larme, vendant le manoir familial sans aucun remord, on avait dû la peindre dans les journaux sous un jour différent, mais si elle avait vécu, elle n’aurait pas dérogé à ses règles, elle se serait tue. Trop en révéler donné du pouvoir aux autres, se taire et laisser une part de mystère conduisait à une certaine crainte. Elle avait beau être l’un des visages que tous regardaient que cela soit sur une affiche ou au cinéma, elle n’était qu’une inconnue parmi tant d’autre et cela Mary-Ann l’assumait. Jamais elle n’aurait voulu qu’on décrypte ses émotions et ses pensées, un seul être avait pu le faire, mais il était mort depuis trop longtemps et aujourd’hui, la mère ne gardait cet être que dans son cœur meurtrie et sur une photo, qu’elle conservait avec beaucoup de précaution dans son coffre à bijoux. Ainsi, on comprend mieux pourquoi l’actrice a vite coupé court à la conversation à propos de ses enfants pour en venir aux talents de chanteuse de la jolie Ambre Roux.
« Je le pense, vous avez un talent qu’il ne faut pas gâcher. Surtout qu’ici, vous pouvez exprimer votre art, moi je peux difficilement jouer les actrices à bord de notre huit clos. En plus cela permettrait aux nombreux passagers qui n’ont jamais eu le plaisir d’entendre votre voix, de vous écouter. » Répondit Mary-Ann à la jeune chanteuse.
A la suite de cela, la mère de famille fut troublée par une question de la jeune femme, mais celle-ci à cause de sa cécité ne put sans rendre compte, elle lui demanda si sa vie d’actrice lui manquait et les raisons de son voyage pour l’Amérique. Pour Mary-Ann le métier d’actrice était sa vie, elle ne se voyait pas vivre en dehors du milieu du cinéma, même si elle savait que ce métier avait des limites. Et pourtant, elle avait encore tant de choses qui l’attendaient aux Etats-Unis, trop de choses et de souhaits qu’elle n’avait pu réaliser pour elle et ses enfants.
« Le métier d’actrice s’était ma vie, en ce moment, c’est comme si on m’avait coupé les ailes en plein vol, par chance, j’ai eu une belle carrière, je ne peux que m’en féliciter. Commença-t-elle. Non en fait, je revenais juste chez moi, j’étais en voyage en Europe avec les enfants et le Titanic devait nous ramener chez nous, malheureusement nous connaissons tous la suite. Et vous, qu’allait-on vous faire réaliser en Amérique ? Demanda Mary-Ann sachant très bien que la situation de la jeune fille avait été très compliquée avant le naufrage. »
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mar 15 Jan - 20:04
La question de Mary-Ann Fleming avait laissé le trouble en elle durant quelques instants. Rechanterait-elle ? Ambre avait répondu que cela était une possibilité envisageable, mais que depuis le naufrage elle n'y avait réellement pensé. Toutefois, la question se trouvait désormais soulevée. Dans ses débuts, Ambre chantait parce que cela lui plaisait que cela semblait aussi fortement plaire aux filles de joie de la Maison close. Elle se souvenait encore dans ses lointains souvenirs de toutes les comptines qu'elles avaient pu lui apprendre. Les jeunes femmes avaient très vite décelé un talent inestimable chez la petite fille. Il leur était évident qu'elle était faite pour la chanson. Elles s'enchantaient déjà de l'imaginer célèbre, adulée par tous, loin de la vie de la prostitution, car elles savaient que si Ambre n'avait pas eu ce don, c'est ainsi qu'elle aurait fini. Pas d'autre avenir n'aurait pu s'offrir à elle dans une situation pareille. Sa mère ne lui avait rien laissé et son père était absent. Elle avait donc chanté pour le plaisir et pour faire plaisir.
Puis son père était venu la chercher. Qui aurait pu le croire ? Mais cela n'était que par intérêt et là encore, sa voix l'avait sauvée. Si elle n'avait pas eu ce don, Arthur Roseveille aurait fini par comprendre qu'elle ne lui serait d'aucune utilité et qu'elle serait même un poids pour lui. Il l'aurait donc abandonnée une nouvelle fois ou il l'aurait laissée mourir dans la famine et le froid de l'hiver. Elle avait chanté pour gagner de l'argent, pour leur permettre de vivre tandis que son père distillait sa paye dans de l'alcool. Là encore, le chant lui plaisait. Elle chantait dans la rue et cela plaisait aux passants. Puis il y avait eu Dimitri et chanter était devenu un réel besoin. Sa voix alliée à la complainte du violon du jeune homme était aussi émouvant pour eux que pour ceux qui les écoutaient. Plus que liés par leurs arts, ils étaient liés par leurs âmes lors de ces instants-là... magiques.
Mais comme dans tous les contes, un don attire assurément la convoitise et c'est ainsi que le revers de la lame se montre aux yeux de son détenteur. La cabaret, les Darcy, la fuite, la mort, l'enlèvement... Tout c'était joué à une rapidité effrayante. Elle avait dû chanter pour les Darcy, pour les enrichir et cette fois-ci, ce don, mis entre de mauvaises mains, fut un réel fléau. Elle ne chantait plus pour le plaisir pur, mais bien pour le vile plaisir de Swan et Edward qui ne cherchaient que la célébrité et l'argent. Toutefois, la chant l'avait aussi sauvée. Quand elle chantait, elle s'imaginait qu'elle était toujours auprès de Dimitri, ce qui rendait sa voix plus majestueuse et poignante. Chacune de ses interprétations lui étaient dédiées car c'était leur rêve à tous les deux. Malheureusement, il ne se réalisait pas comme ils l'auraient souhaité.
Durant plusieurs années, elle avait chanté, tout le temps. Dès qu'elle se sentait mal et même aujourd'hui, un an après le naufrage. La musique était son refuge. Depuis toujours, les chansons étaient son berceau, la seule chose qui la rassurait vraiment, car c'était sa voix qui l'avait sauvée tout au long de sa vie. Sinon, elle aurait fini prostituée, ou bien elle serait morte de faim et de froid face à un père absent. Elle n'oubliait pas que la chanson avait toujours été la pour elle, sa plus fidèle alliée. Alors oui, elle rechanterait, c'était certain.
Libérée de ses chaînes, le bois de la scène sous ses pieds aurait certainement une autre signification, le micro vibrant entre ses doigts aurait une autre saveur, la clameur de la foule lui reviendrait avec plus d'émotions, et les compliments ne la laisseraient plus indifférentes comme autrefois, où elle était devenue l'ombre d'elle-même, un vrai fantôme. D'ailleurs, les compliments que lui adressait la première classe la firent rougir pour la première fois.
"Vous me mettez dans l'embarras par vos compliments, fit timidement Ambre. Je penserai alors peut-être à en parler au personnel d'équipage pour savoir si cela est possible."
A la question de la jeune aveugle, la belle actrice répondit que son métier avait été toute sa vie, mais que cependant, elle n'était pas partie en Amérique dans un cadre professionnel. Elle devait seulement rentrer chez elle, après un long voyage en Europe, ce qui attrista la jeune fille quant à leur sort. Puis Mary-Ann lui demanda en retour quelles étaient les raisons de son voyage.
"Une tournée en Amérique avait été prévue, répondit l'aveugle. Nous devions nous y rendre cependant, il y a eu le naufrage et seul Edward a survécu."
Cela était la version officielle des faits, mais la tournée n'était pas la seule raison de ce départ. Ils fuyaient aussi le meurtre de Swan Darcy, tué par son propre frère, et Edward comptait bien rester en Amérique pour étouffer l'affaire, cependant, Ambre ne pouvait évidemment pas le révéler. Il y avait des choses qui n'étaient pas bonnes à dire.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Jeu 24 Jan - 19:47
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 « Vous le devriez, vous avez un don que vous pouvez toujours exploiter, ne le perdez pas, ce genre de choses, c’est ce qui nous fait vivre. » Ajouta l’ancienne actrice.
Un don, tout le monde n’en avait pas, mais certaines personnes avaient des prédispositions qu’il ne fallait pas gâcher, comme Ambre et comme elle-même. Malheureusement pour Mary-Ann, le naufrage du Titanic avait été sa dernière scène. Elle était morte et son don pour le cinéma avait coulé avec elle au fond de l’Altlantique nord. Par moment, elle imaginait la une des journées et les nombreux articles à propos de la mort de la célèbre actrice et de ses enfants. Oh, cela avait dû faire beaucoup de bruits, après tout, elle était connue dans le monde entier, sa mort n’avait pas dû passer inaperçu, cela était impossible. Surtout, quand cela concerné aussi deux très jeunes enfants. Ce qui rassurait la mère de famille, c’était que sa disparition avait laissé une trace d’elle. Ses films resteraient dans le monde des vivants et rien ni personne ne pourra changer cela. Comme les écrivains tel que Hugo, Zola ou encore Austen, elle avait laissé une partie d’elle-même dans le monde des vivants et à tout jamais, elle y resterait ancrée. Il ne restait maintenant à Mary-Ann plus qu’une vie dans l’ombre, loin des projecteurs et de la lumière. Sans cela, l’actrice ne pouvait plus vivre et même si elle avait la maigre consolation de son succès passé, elle ne voulait pas de cette vie, la lumière était faite pour elle et non l’ombre. Vivre une éternité comme cela était une véritable punition pour cette première classe. Mais peut-être que cela était une punition de Dieu, un juste châtiment pour avoir tué ses enfants ? Mary-Ann ne croyait pas en Dieu, mais si cette puissance pouvait exister, oui elle l’aurait puni pour cet acte monstrueux. Elle eut un léger pincement au cœur en pensant à cela, ses pauvres enfants allaient être damnés pour toujours par sa faute. Déjà que son fils Harison devenait distant, allait-elle devoir supporter cela pour toujours. Allait-elle devoir regarder à jamais la haine que ses enfants ont pour elle, quand ils sauront tout ? Elle ne pourrait jamais supporter cela, ils étaient tout pour elle et elle les aimait tant. Lily-Rose et Harison étaient la chair de sa chair, sa plus grande réussite, une création d’un véritable amour. Personne ne devait les lui enlever, sinon cela lui causerait une peine éternelle. La jeune Ambre avoua qu’elle se rendait aux Etats-Unis pour une tournée, ainsi ses deux bourreaux avaient dans l’idée de la produire là-bas. Ces hommes étaient des monstres et par chance, plus personne n’avait besoin de les revoir ici et cela, c’était bien mieux pour tout le monde, surtout pour la jeune chanteuse qui connaissait enfin la liberté. Cela était peut-être étrange, mais dans ce monde sur lequel tous voguaient, les choses étaient étranges, ils étaient tous entre la vie et la mort, dans des sortes de limbes à errer et rien ne pouvait leur enlever, leur liberté de mouvement.
« Le Titanic nous a enlevé bien des choses. Regrettez-vous votre ancienne vie Ambre, même si elle n’était pas heureuse, regrettez-vous la vraie vie ? De pouvoir entendre un oiseau siffler, de sentir l’herbe sous vos pieds ou même d’écouter les toutes dernières chansons qui sont sorties ? » Demanda la mère bien curieuse de connaître la réponse.
De l’herbe, des oiseaux, de la musique, voilà des choses bien futiles, mais qui permettent de nous sentir vivant. Ici à bord de ce Titanic, le monde pouvait être beau, mais il était figé sur lui-même, confinant les passagers dans une sphère qui ne pouvait se moderniser et évoluer. Voilà ce qu’était le manque de liberté pour Mary-Ann. Si seulement elle n’était pas morte, elle aurait pu connaître les joies de voir ses enfants grandir, mais aussi de pouvoir être un peu plus sous les lumières de la célébrité.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Sam 2 Fév - 20:34
Mary-Ann ajouta que la voix d’Ambre était un don qui serait toujours exploitable, une chose qui la ferait toujours vivre. Il ne fallait pas qu’elle le perde et elle avait raison. Mais sa voix... Jusqu'ici c'était tout ce qu'il restait à la chanteuse, c'était son don, celle qui lui avait permis de survivre mais qui lui avait aussi causé bien des tourments. Et pourtant, elle l'aurait donnée sans aucune hésitation pour retrouver son âme-sœur. Son don contre Dimitri. Voilà le pacte qu'elle aurait préféré passer avec la Mort plutôt que celui de la liberté contre sa vie. Une telle alternative lui était plus préférable que tous autres vœux de gloire ou de réussite. Même sa vue lui importait peu si elle se retrouvait dans les bras de l'être aimé. Elle aurait pu sacrifier tant de choses pour Dimitri. Il était sa raison d’être, sa motivation pour subsister et la seule personne qui lui permettait encore de ne pas sombrer totalement dans les affres de la folie. Vivre à demi dans les limbes d’un océan infini, ne pas savoir s’ils étaient morts ou bien vivants. Songe ou réalité. Cette situation était plus que déroutante et elle s’étonnait que personne n’ait réellement été happé par la folie. Avaient-ils aussi un espoir auquel ils se raccrochaient ? Ou bien jouaient-ils tous une mascarade ? Après tout, depuis le naufrage, peu de choses avaient changé. Ils agissaient toujours de la même manière et se prenaient encore pour des vivants. Rien dans leurs attitudes ne laissait transparaître qu’ils étaient des fantômes sur ce paquebot de malheur et si Ambre venait à chanter pour les passagers, elle se retrouverait à jouer aussi son rôle dans cette mise en scène. Mais au moins, elle était rassurante et tous s’y plaisaient. C’était la dernière chose qu’ils leur restaient et tous le monde y tenaient. C’était bien pour cela que les passagers étaient effrayés par le Capitaine. Il chamboulait la seule quiétude qu’ils étaient parvenus à conserver dans cette univers malsain.
« Je ne compte pas le perdre Mary-Ann, il est très important pour moi. Il m’a accompagné et soutenu toute ma vie, dit doucement Ambre avait un sourire. Je suppose que vous le savez déjà un peu. »
Ambre faisait évidemment référence dans cette dernière phrase au fait que Mary-Ann était l’une des rares à connaître son secret. Cela lui enlevait un poids d’une certaine manière. Sa vie était difficile et douloureuse à expliquer, il valait mieux que l’actrice ait deviné elle-même l’horrible réalité. Ainsi elles étaient rapidement devenues bonnes amies après le naufrage même si la chanteuse s’était désolée de la savoir morte avec ses deux adorables jumeaux. Mais peut-être valait-il mieux qu’ils ne soient pas séparés de leur mère. Mary-Ann le demanda alors si Ambre ne regrettait pas la vraie vie et tous les petits plaisirs et les simples sensations qu’elle procurait. La chanteuse n’y avait jusqu’ici pas vraiment beaucoup réfléchie. Son esprit était occupé par bien d’autres pensées, mais il était vrai que certaines sensations lui manquaient. Se promener dans la forêt avait toujours été un moment privilégié pour elle, même si sa vie ne lui en avait laissé que rarement l’occasion autrefois. Elle aimait sentir le feu caresser ses cheveux, fouler l’herbe fraîche, sentir les feuillages sous ses doigts et l’odeur des fleurs, mais inéluctablement, son cœur revenait toujours à la mer. La première fois qu’elle avait pris le bateau, quand elle était encore enfant, elle en était tombée éperdument amoureuse. Elle était d’ailleurs heureuse d’avoir pu voir au moins une fois dans sa vie cet océan bleuté qui s’étendait à perte de vue, avant que ses yeux ne soient voilés à jamais par l’obscurité.
« Je dois bien avouer que certaines sensations me manquent et cela est tout naturel il me semble, mais j’aime trop la mer pour avoir de terribles regrets. Jusqu’ici, elle a été un cadre tout à fait apaisant pour moi. Je ne dis pas que je la supporterai pour l’éternité mais pour l’instant, j’en suis heureuse. Et qu’en est-il de vous et de vos enfants ? Vous faîtes-vous à l’océan ? Les jumeaux apprécient-ils la vie sur un bateau ? »
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mar 5 Fév - 12:53
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 Une vie éternelle dans un huit clos est susceptible à impliquer l’ennui. Mary-Ann qui avait passé son existence dans un palpitant tourbillon de choses et d’autres ne supportaient pas tout cela. Une journée pour elle si elle n’avait pas son lot de surprise n’en était pas une. Le matin quand elle se réveillait dans sa demeure new-yorkaise, elle ouvrait toujours les fenêtres pour écouter les bruits de la vie extérieure, puis juste après, elle allait voir ses chers petits. Elle prenait toujours plaisir à les lever, les couvrant de baiser et leur prodiguant de doux câlins maternelles, avant que les jumeaux ne lui sautent dessus pour lui rendre la pareille. Dans la famille Fleming, tout n’était que bonheur. Après que le précepteur des jumeaux soit arrivé, si Mary-Ann tournait un film, soit elle se rendait aux studios, sinon elle allait rendre quelques visites à ses producteurs et les publicitaires. Parfois, elle se rendait en ville avec ses enfants, comme au parc, au zoo, ou encore à la fête foraine. La mère de famille ne se lassait pas de leur offrir ce qu’elle n’avait pas eu pendant son enfance : du bonheur. Une bonne journée continuait avec un goûter, une glace si la famille était dehors et Mary-Ann ne se lassait pas de voir sa chère Lily-Rose se mettre de la crème glacée partout sur le visage, elle était si adorable ainsi. Harrison de son côté, prenait toujours garde à ne pas se salir, jouant la carte de la perfection comme sa mère. Ensuite, il y avait quelques heures de jeux pour les enfants et de travail pour la mère. Tous finissaient par manger, si l’actrice devait se rendre à son travail, elle prenait soin à mettre coucher ses enfants en leur lisant une histoire, avant de partir et les laisser sous la surveillance d’une gouvernante. Tout ce bonheur avait fini par être chamboulé par le naufrage du Titanic. Ici plus de fêtes foraines, plus de parcs, il ne restait qu’un profond néant d’ennui. Tout était désormais différent, pour rendre heureux ses jumeaux, Mary-Ann se devait de faire semblant d’être elle-même heureuse. Chaque jour, elle avait l’impression d’être l’un de ses rôles au cinéma, une femme sombre, bien trop différente, par rapport à ce qu’elle était dans son autre vie. Une femme pleine de remord, qui regrettait d’avoir étouffée ses enfants avec leurs oreillers, le soir du naufrage.
« Un don c’est ce qui nous rend plus forte, sans lui nous ne serions rien, qu’une banale personne sans importance. » Ajouta l’actrice.
Le théâtre et plus tard le cinéma a changé sa vie, elle savait qu’elle tenait ce don de sa mère, ancienne actrice, qui du jour au lendemain, avait tout arrêté pour l’amour d’un homme. Son don pour la comédie lui avait permis de s’émanciper de sa génitrice, mais aussi de découvrir un autre monde. Pendant un temps, celui qu’il lui avait fallu avant de se faire connaître, elle avait connu un milieu plus modeste, un monde bien différent par rapport à celui qu’elle avait connu. Jamais, elle n’avait été aussi heureuse qu’à ce moment de sa jeunesse. Elle avait découvert les cabarets, le petit théâtre de rue, les pubs, les soirées, les hommes… Tout cela l’avait transformé en une jeune femme plus joyeuse, après que sa mère avait tenté de la faire à son image, une personne aigrie par la vie. Ambre lui retourna alors la question qu’elle lui avait posé, mais en demandant si ses enfants vivaient bien à bord. Mary-Ann ne put s’empêcher de sourire.
« Le Titanic est un merveilleux terrain de jeu pour eux et il y a d’autres enfants comme eux, ils se sentent moins seuls. Dernièrement Lily-Rose et Harrison ont pour idée de prendre l’un des chiens qui se trouvent dans le chenil et ils se montrent très persuasifs pour l’avoir. » Disait-elle tout en riant.
La mère de famille savait qu’un petit animal égayerait un peu plus la vie de ses enfants, cela pouvait être amusant d’en avoir un, cela les responsabiliserait et ils seraient si heureux.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Jeu 14 Fév - 0:30
« Un don c’est ce qui nous rend plus forte, sans lui nous ne serions rien, qu’une banale personne sans importance. » Les paroles qu'avaient ajoutées l'actrice avaient plongé dans une longue réflexion muette. Il lui semblait que ces mots ne pouvaient posséder autant de sens qu'à cet instant. Un don est bien entendu ce qu'il nous rend plus fort. Sans rien nous ne serions en effet rien et la chanteuse en était consciente. Mary-Ann soutenait que son un don nous n'étions que des personnes sans importance, cependant Ambre savait que si elle n'avait pas eu sa voix, c'était bien pire que la banalité qui aurait marqué sa vie. Elle serait morte depuis bien longtemps et elle n'aurait jamais à connaître cet emprisonnement entre la vie et la mort. En effet, si elle n'avait pas eu ce don extraordinaire, elle aurait été inutile à son père et il l'aurait très certainement laissée mourir de faim ou de froid durant la dure saison de l'hiver. Elle n'aurait pu connaître Dimitri qui avait été son seul bonheur dans cette existence qui ne semblait pas avoir de sens. Le jeune homme n'aurait eu que faire d'elle si elle ne l'avait pas envoûté par sa voix comme lui l'avait envoûtée par la complainte de son violon. La musique les liait, leurs dons faisaient des êtres exceptionnels, des âmes soeurs qui avaient eu la chance d'être réunis et attirés l'un vers l'autre. Son succès, sa célébrité, sa richesse, bien qu'elle aurait tout donné pour retrouver Dimitri, elle le devait aussi à sa voix. Tout comme le fait de ne pas sombrer complètement dans la folie. Lorsqu'elle avait cru le petit garçon mort, elle s'était enfermée dans un monde de musique où seule sa voix pouvait encore la relier à Dimitri. C'était une chose précieuse qu'elle n'avait jamais aimé gaspiller. Chacune de ses chansons, chacune de ses paroles, chacune de ses mélodies lui étaient intimement dédiées et c'était bien pour cela que le public était impressionné par l'émotion qu'elle pouvait transmettre à chacune de ses interprétation. C'était parce que sa musique lui venait du fond du coeur et que son don, elle l'offrait à l'homme qu'elle aimait. Et puis il y avait eu le démence d'Edward, la mort de Dimitri alors qu'il venait tout juste de réapparaître, le naufrage du Titanic, sa propre mort, la disparition du jeune homme et leur état de fantôme. Il y avait de quoi devenir totalement fou. Ambre était une âme fragile. Elle savait qu'elle n'était pas forte mais elle parvenait à puiser le courage nécessaire dans son don. Il était son principal allié face à l'adversité. Il était bien le seul à ne jamais l'avoir quitté au cours de sa vie alors que tout semblait n'avoir été qu'ombre et disparition.
" Vous avez raison Mary-Ann. Je crois même que nous devons la vie à notre don. Il est le seul qui nous permet de franchir les épreuves sans faillir." fit Ambre avec une intensité mystérieuse qu'elle n'avait pas désiré.
En ce moment, elle sentait la frontière entre sa raison et la folie très mince, comme si un simple mur de papier les séparait. Elle était faible, vulnérable, découragée et sa voix était bien la seule chose qui retenait encore sa raison quelque peu ébranlée. Malheureusement, elle savait que cela ne pourrait durer et cette perspective l'effrayait d'autant plus. Mais elle tenait à cacher le déclin de son esprit et elle parvenait à entretenir un conversation tout à fait plaisante avec la charmante Mary-Ann, qui souriait aux questions d'Ambre concernant ses enfants. Le navire était bien entendu un vrai terrain de jeu pour les enfants et cela était bien normal. Un tel endroit était une sorte de grand palais pour les enfants où ils pouvaient jouer et rêver. Ambre fut aussi heureuse de savoir qu'ils n'étaient pas seuls à bord. Ils avaient quelques enfants qui étaient malheureusement morts dans le naufrage. L'aveugle pensait tout à coup à Apolline, cette charmante petite fille dont elle était la marraine de coeur depuis le naufrage et puis de la petite deuxième classe Solyana qui l'avait si gentiment ramenée jusqu'au pont des premières classes.
" Tout ces enfants doivent faire de bons compagnons de jeu. Je crois déjà connaître deux petites filles du nom d'Apolline et de Solyana."
Puis l'actrice lui parla de l'idée de ses enfants de prendre un chien du chenil avec eux. En ajoutant qu'ils se montraient d'ailleurs très persuasifs, Ambre ne put s'empêcher d'avoir un petit rire. La compagnie d'un enfant était si rafraîchissante, si pure, si ensoleillée. Ambre aurait tellement voulu ressentir cette apaisante présence auprès d'elle mais le destin en avait cruellement décidé autrement.
" Je vous envie tant d'avoir été mère avant de mourir sur ce bateau. Certes c'est une responsabilité, mais je suis persuadée que ce doit être le plus beau sentiment au monde. Un vrai cadeau." ne put s'empêcher de dire Ambre, la voix teintée de regret.
Ambre n'avait jamais eu la possibilité de devenir mère, mais elle savait que si elle avait dû l'être un jour, elle aurait pu être une bonne mère pour ses enfants et Dimitri aurait été un bon père. Jamais ils n'auraient reproduit les terribles erreurs de leurs propres parents. Ils connaissaient l'abandon, la souffrance, la mort et jamais ils n'auraient accepté que leurs enfants puissent ressentir une once de la douleur de leur propre vie. C'était une évidence.
Mary-Ann J. Fleming
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
Jardin Exotique ♦ avril 1913 « Oui je connais ces deux petites filles. Disait-elle en souriant. Parfois j’ai l’impression que mes appartements sont devenus une garderie tellement il y a d’enfant. Mais malgré le bruit ça fait beaucoup de bien de voir tant de vie autour de soi. » Termina la mère de famille.
Mary-Ann se retourna à ce moment-là pour voir où se trouvait ses enfants, elle n’eut pas à chercher trop longtemps autour des plantes pour voir qu’ils se trouvaient en compagnie d’autres enfants, en train de jouer à cache-cache. La mère trouva même sa petite Lily-Rose cachait derrière un palmier, alors que Harison feignait de ne pas la trouver. Ils étaient si drôle, ensemble, si attendrissant. Le lien qui les unissait était tellement fort, qu’il étonnait parfois l’actrice. Juste après les avoir mis au monde, elle s’était posée de nombreuses questions à propos du fait d’être jumeaux. Cela était assez rare, mais elle avait souvent entendu parler d’un lien qui unissait les deux êtres. Parfois, la première classe avait l’impression que ses enfants communiquaient sans même se parler, c’était étrange et intriguant à observer, cela paraissait presque magique. Une fois à New-York, elle avait même consulté un spécialiste de la question, qui lui avait conseillé de ne pas trop se poser de question et des laisser les jumeaux faire leur lien. Selon lui, la relation entre ses enfants était presque puissante, que jamais, il ne faudrait la laisser de dégrader. Leur lien, c’était leur don à eux et pour rien au monde, elle ne voulait briser leur force. Ambre se mit alors à envier la mère pour avoir eu des enfants avant de mourir. Cependant, Mary-Ann ne voyait pas cela comme une chance, en étant ici, elle condamnait ses enfants à ne pas être heureux, à ne pas grandir et surtout à ne pas avoir une vie normale. Elle aurait tellement voulu les voir grandir, se marier, avoir un travail, avoir eux-mêmes des enfants, cela aurait été si beau. Dire qu’elle s’était même vue dans un rêve, en tant que grand-mère à raconter ses exploits au cinéma sous leurs regards admiratifs. Non ce n’était pas une chance, Lily-Rose et Harison ne méritaient pas une telle vie, un tel Enfer dans la mort, alors qu’ils avaient de si beaux jours devant eux. Avec le confort matériel qu’elle possédait, ils auraient pu faire de grandes choses. Sa fille aurait pu prendre sa relève dans le cinéma, elle qui adorait tellement cela. Jamais, elle ne les aurait laissé tomber et ils auraient pu réaliser leurs plus beaux rêves. Désormais, tout cela était terminé et pour toujours.
« Oui, être mère, c’est le plus beau cadeau qu’une femme peut recevoir, mais pour moi c’est aujourd’hui une malédiction. Il y a tant de questions que les jumeaux vont me poser, quand ils verront qu’ils ne grandiront plus. Que devrais-je leur répondre ? Que je n’ai pas pu les sauver de ce naufrage, que je les ais condamné. Que diront-ils de tout cela ? Je ne pense pas pouvoir être assez courageuse pour vivre ce genre de situation et l’affronter. En tout cas, il est sûr, pour mes enfants, je ferais n’importe quoi. » Disait-elle d’un ton presque désespéré, tout en serrant ses points.
Mary-Ann n’était pas du genre à se laisser abattre et pourtant, il y a des choses qui étaient plus dur à affronter que n’importe quelle épreuve. Pour Lily-Rose et Harison, elle était prête à tuer, mentir ou encore tricher, mais que ferait-elle une fois qu’elle serait devant le fait accompli ? Pactiser avec le Diable ? Oh ça oui, elle en serait capable pour le bien-être de ses chers petits.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mer 27 Fév - 13:23
Le sourire d'Ambre se transforma en rire quand Mary-Ann assimila sa cabine à une garderie. Ces après-midi entourés d'enfants devaient être bien gais. Une présence enfantine était très apaisante et même salvatrice. L'aveugle aimait beaucoup se trouver en leur compagnie. Ils avaient un tel naturel, une telle innocence, une telle pureté ! Ambre les enviait tellement. Elle aurait donné beaucoup pour revenir à des temps plus paisibles comme quand elle était enfant elle-même. Ses quatre premières années auprès des femmes de joie de la Maison close de Paris avaient été très heureuses. Elles lui avaient permis de découvrir son talent. Et son rire cristallin n'avait cessé de résonner à travers les murs de cet établissement tant elle nageait dans le bonheur. Puis il y avait eu les quelques années qu'elle avait passé auprès de Dimitri. Elles étaient certainement les plus belles de toutes pour la jeune chanteuse. Ils étaient enfants, ils étaient pauvres, ils ne savaient s'ils pourraient manger à leur fin tous les jours, mais peu leur importait, ils étaient ensembles et c'était le plus beau des cadeaux. Ils savaient qu'à deux, ils pourraient tout affronter. Ambre se souvenait très bien qu'elle n'avait jamais désespéré en ce temps-là. Elle n'avait pas peur. Sa vision de la vie était encore placée sous le signe de l'apaisement et l'optimisme. Elle avait encore de beaux projets à cette époque avec le jeune garçon aux sombres cheveux. Ils rêvaient de s'élever, de devenir célèbres, de briller et de s'écarter à jamais du besoin. Ils rêvaient à jamais d'être ensembles et ils ne voyaient leur avenir devenir autrement. C'était écrit dans l'histoire. Ils se couchaient tous les soirs l'un contre l'autre avec cette belle et innocente certitude. Leurs poitrines étaient encore gonflées par l'espoir en ce temps-là, mais aujourd'hui, s'il devait faire le bilan de leur vie, que verraient-ils ? Que désolation et souffrance. Et plus que tout, ils verraient qu'ils n'étaient plus ensembles. Dimitri avait disparu et Ambre errait son but sur le Titanic tel un fantôme, car c'était bien ce qu'elle était. Comme tous les autres ici.
La jeune fille savait que si les deux enfants avaient eu la possibilité de connaître leur avenir avant que ce dernier ne vienne à se produire, ils auraient préféré mourir que de vivre une telle séparation. C'était bien trop douloureux et l'un ne pouvait vivre sans l'autre. Ils n'étaient parvenus à survivre toutes ses années que par un vieux pacte, un pacte d'enfants qui les forçaient à rester même si l'autre disparaissait. Ils devaient vivre pour accomplir leur rêve de célébrité et Ambre avait suivi le pacte mais elle n'en avait tiré aucune gloire. Elle se contentait juste de chanter, de chanter pour Dimitri dans l'espoir que où qu'il soit, il puisse la voir et entendre ce chant qui lui était destiné. Il n'y avait pas d'autres raisons pour elle de se produire sur scène. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. La pâle représentation de ce qu'elle avait été un jour. C'est pourquoi, Ambre comprenait quand Mary-Ann lui disait que c'était bénéfique pour elle d'avoir un peu de vie autour d'elle. En effet, il semblait qu'une fois devenu adulte, l'existence devenait morne, privée de toute magie et de tout enchantement. La vie apparaissait telle qu'elle, triste et sombre.
"Comme je vous comprends Mary-Ann. Pas plus tard que cette semaine, j'ai fait la connaissance de cette charmante petite Solyana et j'ai été enchantée de sa compagnie. Les enfants ont une présence si rafraîchissante et ils sont si drôles ! Ils s'amusent d'un rien et pourtant, ils font montre d'une telle intelligence et d'une malice tout à fait adorable."
Au fil de la conversation, l'actrice finit par s'ouvrir un peu plus, abordant un sujet qu'elle avait préféré éluder au début de leur entretient. Elle parlait de ses enfants, de leur avenir incertain, et de l'angoisse qu'elle ressentait quand ils se rendraient compte qu'ils ne grandissaient pas malgré le temps passant. Elle était forte mais à cet instant d'incertitudes, elle se trouvait plus affaiblie, plus vulnérable devant la peur que ses enfants la rejettent. Ambre pouvait entendre le ton changeant de sa voix.
"Cette situation est en effet très délicate. Je pense qu'au fil des années ils en seront très affectés toutefois, il ne faut pas oublier qu'ils ne sont pas seuls dans cette épreuve. Ils y a d'autres enfants dans le même cas qu'eux à qui ils pourront se confier et dans qui ils pourront se retrouver. Je pense que ce lien et cette solidarité qu'ils noueront entre eux les aidera beaucoup. Et puis je suis persuadée que vos enfants n'oublieront jamais tout ce que vous avez fait pour eux par amour. Ils ne pourront vous en vouloir de les aimer plus que toutes choses au monde."
Ambre s'était désormais tue, espérant avoir rassuré ou du moins réconforté la jeune mère dans son angoisse. La main de l'aveugle chercha celle de l'actrice pour la serrer avec affection et de manière tacite, lui démontrer qu'elle serait une amie pour elle si elle avait besoin d'aide ou de réconfort.
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Sam 2 Mar - 0:40
L'apaisement du jardin exotique.
« Poupée de porcelaine, poupée cassante. »
Jardin Exotique ♦ avril 1913 Une maison de poupée, des petits soldats de plombs, un train miniature, des peluches, toutes sortes de jouets qui donnés un peu de vie et de gaieté dans les appartements de Mary-Ann. Parfois, elle avait peut-être même tendance à trop gronder ses enfants quand il y en avait partout. Cependant, elle le savait, si tous ces objets n’étaient pas là, la vie ne serait pas la même. Que ferait-elle si elle ne voyait pas Mr Nounours dans le lit de la petite Lily-Rose. Si ses enfants n’étaient pas à bord, l’actrice était sûre qu’elle chérirait leurs jouets au plus profond de son cœur, comme de précieuses reliques. Mais heureusement, ses chers petits étaient avec elle, elle n’avait nullement besoin d’objets pour les remplacer et elle en était heureuse. Sans ses jumeaux, elle aurait été perdu, ils étaient sa raison d’être et de vivre, un monde sans eux n’aurait plus été un monde et mieux aurait valu la mort que de vivre dans une souffrance éternelle.
« Oh oui et ils sont toujours les premiers à nous faire tourner en bourrique, je plains leur gouvernante quand je ne suis pas avec eux. Avec moi, ils sont relativement calmes, mais il semblerait que ça ne soit pas le cas avec elle. » Confia-t-elle.
D’ailleurs, pour cela, Mary-Ann ne pouvait pas leur reprocher, elle agissait de la même manière en étant enfant. Avec sa mère tout devait être parfait, sans anicroche, que cela soit sa conduite ou bien ses tenues. Si ce n’était pas le cas, elle finissait par avoir d’horribles crises de colère qu’elle ne pouvait supporter. Son enfance, elle l’avait passé dans une prison dorée, à suivre les convenances de cette femme qu’elle appelait « mère », c’était trop étouffant pour une petite fille qui ne désirait qu’une chose s’envoler haut dans le ciel et courir vers la liberté. Elle était sombre, triste, mais quand sa mère s’absentait, Mary-Ann revivait, devenant une petite fille vive, qui courrait dans tous les sens, au plus grand bonheur des serviteurs qui adoraient la voir comme cela, même s’ils subissaient ce trop-plein d’énergie. Au plus loin de sa mémoire, la brune n’avait jamais connu un moment heureux avec sa mère. Quand son père était encore en vie et qu’il daignait à venir voir sa famille, elle finissait toujours par s’énerver et à faire fuir son mari. Quand il n’était pas là, c’était pire, elle ruminait après la vie qui lui avait offert un mari si peu aimant. Tous ses espoirs, elle les avait fondés sur sa fille, mais Mary-Ann désirait autre chose, si bien qu’elle avait fini par quitter sa demeure natale pour enfin connaître la liberté et découvrir une vie bien plus heureuse. Quand l’actrice fit part de ses inquiétudes à propos de ses enfants, Ambre la rassura, comme n’importe qui l’aurait fait, mais la mère de famille voyait les choses autrement. Un jour, ses enfants vont lui en vouloir, déjà qu’elle soupçonnait Harrison de connaître la vérité à propos de sa mort. Plus tard, quand il verra qu’il est condamné à tout jamais dans son corps d’enfant, il lui en voudra à tout jamais. Elle le savait, cela ne pourrait être autrement. Lily-Rose lui pardonnerait peut-être avec le temps, mais pas Harrison, il ressemblait bien trop à son père. Mary-Ann sentit alors la main d’Ambre se poser sur la sienne, mais la plus âgée la retira aussitôt.
« Non, vous ne pouvez comprendre. Ils me détesteront quand ils sauront ce que j’ai… » Elle n’arriva pas à terminer sa phrase, les mots s’étranglèrent dans sa gorge. « Excusez-moi je dois y aller, passez une bonne journée Ambre, j’espère vous revoir bientôt pour converser comme aujourd’hui, ce fut plaisant. »
Aussitôt elle s’éloigna de la jeune fille, presque heureuse de la savoir aveugle, puisqu’au moins, elle ne verrait pas son visage tendu. Mary-Ann se dirigea alors vers ses enfants et leur propose de manger un dessert au café parisien, cela la détendrait et les jumeaux seraient heureux. Ainsi, la petite famille quitta le jardin exotique, juste avant de passer la porte, l’actrice tourna son regard vers Ambre, qui marchait à nouveau seule, pensive.
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann Mer 13 Mar - 19:21
Il semblait à Ambre que la présence des enfants à son côté était une réelle bénédiction et que même si parfois ils étaient épuisants, ils restaient incontestablement une grande source de joie. Elle se souvenait du bonheur que l'arrivée au monde de la jeune aveugle avait suscité dans la maison de joie de Paris. Les enfants ont une franchise attendrissante et par leurs yeux le monde semble si enchanté. Un rien peut devenir un jeu, un simple évènement peut devenir toute une aventure. Il n'y a pas de limites à leur imagination. Ils semblent même parfois qu'ils ne connaissent pas le découragement. Ils ont toujours espoir.
Du moins, tel était le sentiment de l'aveugle. Du plus loin qu'elle se souvenait, même quand elle était avec son père, elle avait toujours de l'espoir. Elle faisait ce qu'il lui plaisait. Chanter. C'était une chose qu'elle aimait plus que tout et si son père lui laissait faire cela elle en était pleinement satisfaite. Elle ne demandait pas grand chose de plus. Puis elle avait connu Dimitri et ils s'étaient enfuis ensembles parce que rien ne leur semblait impossible. Ils étaient enfants et ils avaient des étoiles dans les yeux dès qu'ils parlaient de leur avenir, des projets qu'ils avaient pour avoir une vie meilleure. Leur existence, même pour deux pauvres mendiants qu'ils étaient à l'époque, ne leur semblait pas aussi difficile. C'était même presque simple. Un sentiment de liberté les enivrait de s'être enfuis et de vivre de leur passion. Dans tous les recoins de la capitale ils parvenaient à trouver un jeu, une nouvelle magie dans laquelle ils puisaient pour enrichir leur imagination.
Ce ne fut malheureusement que lorsqu'ils grandirent que les choses se gâtèrent et que tout se voila. Dimitri était mort et plus elle vieillissait, plus elle sentait qu'elle perdait cet espoir, cette innocence, cette magie qui avait autrefois illuminé ses yeux.
Les jours étaient bien sombres et tous les bénéfices de l'enfance étaient à jamais perdus mais elle parvenait à les retrouver en côtoyant d'autres enfants. Solyana, Apolline, elles étaient si attendrissantes, mais si étonnantes parfois. Les enfants sont d'une intuition rare et il arrive qu'ils perçoivent plus de choses que les adultes. La magie ne passait pas qu'à travers leurs yeux mais elle était en eux. Cependant, certains débordements arrivaient avec ces petits être au combien facétieux. Et c'est ce que semblait affirmer l'actrice qui confiait que ses enfants n'étaient pas aussi sages avec sa gouvernante qu'avec elle, les faisant tourner en bourrique. Ambre laissa échapper un rire amusé.
Puis Ambre avait tenté de réconforter la mère qui s'inquiétait du devenir de ses enfants. Elle pensait pouvoir la rassurer de ses mots et d'un geste mais Mary-Ann retira aussitôt sa main. L'aveugle en resta totalement confuse et son ventre se tordit. Avait-elle dit quelque chose de mal ? Peut-être bien. L'actrice fut sur le point de dire quelque chose mais les mots parurent s'étrangler dans sa gorge. Elle paraissait très affectée et Ambre pensa l'avoir froissée. Elle n'eut pas le temps de répliquer que la mère annonçait son départ.
"Mary-Ann, je suis vraiment confuse si mes paroles vous ont déplu en quoi que... mais elle n'acheva pas phrase et tandis qu'elle la sentait s'éloigner, elle ajouta. Bonne journée à vous aussi..."
Elle entendit son pas précipité s'éloigner, emmenant ses enfants avec elle. Ambre resta immobile un moment, se sentant peinée et fautive d'un tel départ. Désormais, le jardin ne serait plus une source d'apaisement. Elle flâna encore quelques temps à travers ce paysage exotique puis elle regagna sa cabine, ressentant le besoin de solitude.
The End
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Sujet: Re: L'apaisement du Jardin Exotique .feat Mary-Ann