Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael
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Sujet: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael Sam 3 Mar - 2:25
La soirée tirait à sa fin, et Yolanda sentait, au fur et à mesure qu’avançait l’heure, un profond malaise la gagner. Elle s’était installée dans un fauteuil de sa cabine, face à la fenêtre, et fixait l’horizon. La mer s’étendait là, vaste plaine aux mouvements inconstants et indécis. Tentatrice, presque moqueuse, dans ses grands mouvements dégagés, elle faisait miroiter tous les désirs de liberté du monde. La mer, c’était leur prison.
Ici, elle songeait. Lasse sans être fatiguée, elle s’était autorisée à fermer les yeux un moment, et tentait d’éloigner les mauvaises pensées qui filaient au-dessus de son crâne, malfaisantes, et terribles. Et ce fut alors qu’elle les entendit. Le râle des mourants.
Yolanda n’avait jamais été seule, durant son existence. Ces gens à qui elle avait fauché la vie, ces gens qui étaient morts sous ses yeux, ils ne l’avaient jamais tout à fait quittée, en réalité. Partout, ils la suivaient. Dans le bonheur ou le malheur, dans la vie comme dans la mort, ils étaient là. Elle avait réduit leurs avenirs à néant, volé délibérément leurs existences, sans le moindre remord... Et leurs cris lui broyaient les tympans. Le râle des mourants.
Il y avait son père, dont elle n’avait pas pu empêcher la mort, ce père, qu’elle ne connaissait pas, cette figure distante et froide qui lui avait un jour sourit. Il y avait cet époux qu’on lui avait imposé, l’homme simple et facilement maniable qu’elle s’était plu à tourmenter, à sa guise. Il y avait cette jeune femme blonde, débordante de vie et d’énergie, une rivale ridicule qu’elle avait assassinée de sang-froid – une femme que Jonathan avait aimée, peut-être. Lorsqu’ils avaient agonisé, ils avaient jeté dans leurs derniers hurlements toute leur douleur, toute leur rage – leur haine, peut-être. C’était leur dernière plainte, leur requiem, l’achèvement de toute leur vie. Yolanda s’était réjouie, pourtant, en voyant son mari quitter ce monde. Elle avait ri, aussi, lorsque la rivale, la maudite s’était écroulée sur le sol. Ses crimes, elle les avait accompli froidement, très calme, dans son propre intérêt et parce qu’elle n’avait pas pu faire autrement. Quant à son père… cela remontait à si longtemps…
Pourtant, aujourd’hui, ils revenaient. Maintenant qu’elle était morte, et qu’elle savait qu’elle ne les rejoindrait plus, pourquoi ces anxiétés nocturnes, ces sombres idées qui ressemblaient à du remords ? Non, Yolanda ne regrettait rien ! Bien sûr qu’elle ne regrettait rien ! Qui sait ce qui se serait passé si elle avait laissé son mari en vie ? Qu’aurait-il pu se produire si elle avait laissé John épouser cette femme ? Mieux valait ne pas l’imaginer. Yolanda avait été seule maîtresse de son destin, du chemin qu’avait pris sa vie. Si quelqu’un l’importunait, il s’agissait seulement de le supprimer. Un jeu d’enfant.
Mais voilà qu’ils revenaient ! Encore plus forts qu’avant, plus durs, plus angoissants, aussi. Si la fiancée de Jonathan avait finit par se taire, Yolanda entendait la voix de son père se démarquer des autres. Ses pensées ne pouvaient plus se tourner vers Jonathan, ou Ariane. Non. Son être entier était secoué de tremblements, elle pâlissait à vue d’œil et sentait les forces l’abandonner. Vivement, presque sans s’en rendre compte, elle se leva.
Que lui arrivait-il donc ? C’était que la mort ne lui réussissait pas ! Elle qui, autrefois, s’était tant délectée de la souffrance d’autrui, elle se retrouvait réduite à… regretter ? Pas exactement… pas regretter… Seulement… elle se souvenait… Et les souvenirs étaient si douloureux…
Elle ne pouvait plus voir cette cabine, ces murs, ce luxe… Ni respirer cet air renfermé, d’ailleurs. Il fallait qu’elle sorte, qu’elle marche. Le paquebot était grand. Elle pourrait se permettre, se passer ce petit caprice.
Peu de monde devait se promener là, si tard. Il n’y avait pas eu de fête, ce soir, aucune réjouissance. Le bateau était calme, pratiquement désert – tant mieux. Yolanda ne supportait ni le bruit, ni l’agitation, ni le monde. A elle, il lui fallait de la tranquillité, il lui fallait le silence. Et ce soir-là était le soir idéal, pour sortir. De là, la vue était magnifique. Peu variée, pas vraiment inhabituelle, mais magnifique quand même. Une brise glacée lui mordait le visage, et se permettait de jouer un peu avec ses cheveux.
Ses pas, qui s’étaient maintenant ralentis, la menèrent jusqu’au petit jardin d’hiver aménagé sur le bateau. Elle regarda la porte, hésita une seconde, puis entra. L’endroit était beau, il fallait l’avouer, avec toute cette végétation.
Le feu qui brûlait en elle s’était fait moins intense, moins ardent ; Yolanda s’en sentait presque plus reposée. Ce fut alors qu’elle crut entendre un bruissement léger derrière elle, le son d’un pas ; elle était suivie.
Lentement, elle se retourna, et se retrouva face à Nathanaël Louis Olivier.
Nathanaël avait été son amant. Yolanda avait très vite senti en lui une force dangereuse et maléfique, aussi malsaine que la flamme qui brûlait en elle-même. Elle le savait capable d’étirer autant qu’elle les limites du mal, mais il l’avait attiré immédiatement, et elle n’avait rien pu faire contre cela. Il fallait avouer, malgré tout, qu’il s’agissait d’un homme terriblement séduisant. Elle avait ri, et joué avec son désir, cherché à éprouver une patience à toute épreuve, attendu longtemps avant de lui céder enfin.
Presque sans qu’elle ne le veuille, un sourire narquois étira un peu ses lèvres ; elle murmura : « Tu ne devrais pas t’absenter trop longtemps… Ta chère épouse risque de s’inquiéter, et ni toi ni moi ne le souhaitons, n’est-ce pas… ? »
Dernière édition par Yolanda Yeabow le Lun 19 Mar - 0:13, édité 2 fois
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Sujet: Re: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael Dim 18 Mar - 23:45
Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre. Les femmes, c'est comme les champignons, plus c'est beau, plus c'est vénéneux !
Le bruit des vagues qui venaient se fracasser sur le bateau fantôme remontaient aux oreilles de Nathanaël depuis de longues minutes. C’était une mélodie qui venait se glisser dans ses tympans, et l’emmenait très loin. En Amérique.
Alors Oliver rêvait de vie. Il imaginait la statue de la liberté, et Elsa bien vivante appuyée au pont qui l’admirait. Il était enfin libre. Il n’avait ni Kovalev, ni ses parents sur le dos, mais ses deux meilleurs amis avec lui, et sa fille, et la vie, et l’argent. Vivre dans le luxe, en admirant un nouveau continent ; baigner dans ses rêves et ses espoirs, loin de l’Angleterre froide et insipide qui l’avait bercé. Et oublier ! Oui, oublier ce qu’était le Titanic. Oublier cette prison éternelle, oublier la noyade, oublier l’absence total d’horizon face à lui, l’impossibilité de faire des projets, l’obligation de rester encore passif, de subir comme il avait toujours fait, alors qu’il était monté sur le paquebot de rêve. Faire comme si cette bile noire dégueulasse ne coulait pas dans sa bouche, ne lui polluait pas l’esprit, ne le rendait pas dingue. Se sentir des envies de meurtres, maudire l’humanité toute entière, et pleurer de ne pas avoir crevé comme cela aurait dû arriver ! Crever merde ! Ce n’était pourtant pas compliqué. Alors Oliver rêvait de mort.
Mais cela ne servait à rien. Il se savait trop lâche pour accepter pleinement de disparaître, il savait que si on lui avait proposé de vivre à nouveau, même ainsi, il aurait accepté. Et il aurait fait une merveilleuse connerie d’ailleurs. Mais il ne pouvait plus rien changer. Il était coincé ici, et maugréer contre son sort ne servirait à rien.
Nathanaël rejeta la tête en arrière, et sembla seulement prendre conscience de l’obscurité, de la nuit qui avait lentement avalé le Titanic et ses passagers. Il devait être tard. Aurore lui en voudrait... STOP ! Depuis combien de temps se souciait-il de ce que pouvait penser sa femme ? Bon… Il pouvait donc même se trouver autre chose à faire. Il réfléchit rapidement. Et la réponse passa devant ses yeux sans même le voir. Yolanda Yeabow. Elle marchait et n’avait pas vu le jeune homme appuyé à la rambarde, elle n’avait prêté aucune attention à cette ombre dans la nuit noire. Il la regarda passer en souriant, fixant avec délice ses hanches qui se balançaient à chacun de ses pas.
Avec elle, il en était encore au moment de la relation où l’on profite, où l’on s’endort ensemble et où l’on se sourit quand on se croise. Il ne savait plus comment il l’avait eu, mais il savait qu’il avait voulu qu’elle soit sienne dès l’instant où il avait plongé ses yeux vert dans les siens. De cette femme se dégageait une aura impressionnante, c’était quelque chose de glacé qui l’enrobait et qui avait tout de suite attiré l’anglais. Et comme chaque chose sur lequel il avait jeté son dévolu, il avait fini par l’avoir. Ça n’avait pas été facile, certes, mais c’était délicieux. Il ne s’était pas encore lassé de ses caresses et de ses lèvres, et il apprenait régulièrement chaque courbe de son corps et chaque parcelle de sa peau en élève appliqué.
Il la désirait encore. Le fait était là. Et d’ailleurs, il la désirait vraiment, là, alors qu’elle ne l’avait pas vu. Il la voulait, et son envie n’aurait su être retardée. Le brun s’élança après elle, sans se douter qu’il suivant la lignée des fantômes de sa délicieuse maîtresse en l’accompagnant ainsi dans la nuit noire.
Elle était allée jusqu’au jardin exotique, et Nathanaël l’avait suivie de loin pour ne pas qu’elle l’entende. Il passa une main dans ses cheveux courts avant d’entrer à son tour. Son regard brûlant glissa de sa nuque le long de son dos, s’arrêtant un moment sur ses fesses. C’était exactement pour ce genre de plaisir qu’il supportait encore son enfermement et qu’il n’était pas devenu fou : pour le plaisir qu’il ressentait en détaillant pareille femme. Il fit un pas vers elle, elle se retourna.
C’était un tableau singulier que ces deux amants face à face. Ces deux âmes noires comme la nuit qui s’étaient trouvées et avaient - temporairement – décidé d’être l’une à l’autre. Ils étaient profondément mauvais, et ils avaient pleinement conscience de toute l’étendue de la monstruosité de l’être face à eux, c’était peut-être ça qu’il les attirait ? Ils aimaient avoir un être comme eux près d’eux pour partager cette illusion de vie, cet enfer éternel.
Elle parla en premier, et Nathanaël s’avança encore, pour qu’elle sente combien il était fébrile, pour qu’elle voit combien il la désirait, et certainement aussi pour qu’elle le repousse et le mette à bout, pour qu’elle l’entraine si loin qu’il n’arriverait plus à lutter contre elle. C’était ce genre de chose que l’on pouvait espérer de pareille femme, c’était un jeu auquel il était toujours perdant pour gagner mille fois plus qu’un vainqueur. Car quand il tombait à ses genoux, c’était en fait elle qui était enfin à lui. Un sourire mauvais se dessina sur ses lèvres. Yolanda avait mis Aurore entre eux comme une barrière qui les séparerait. Mais il suffisait à Oliver d’un geste pour balayer ce mur de verre, pour briser l’image de sa femme et sa personne également. Il la méprisait, il n’avait rien à perdre. « Parle pour toi. Je me moque pas mal de ce qu’elle ressent. » Il s’avança encore, si proche qu’ils pouvaient à présent sentir le souffle de l’autre. « Mais est-ce là votre façon de dire bonjour Yolanda Yeabow ? Et ne mériterais-je pas plutôt d’être embrassé ? En vérité, je crois que tes lèvres me manquent. » Joignant les gestes à la parole, le banquier se pencha sur la femme pour lui arracher un baiser, plus violent et passionné que doux et tendre. Il se laissa pourtant repousser avec un sourire ravi. « Qu’est-ce que tu fais seule à une heure pareille ? Tu fais languir tes pauvres amants. Je suis bien aise de ne pas être un de ces niais et d’avoir le cran de te poursuivre dans la nuit moi… »
Dernière édition par Nathanael L. Oliver le Mer 29 Aoû - 13:23, édité 2 fois
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Sujet: Re: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael Sam 24 Mar - 20:43
Yolanda sursauta légèrement en sentant qu’on la suivait. Les ombres qui la hantaient se seraient-elles faites réelles ? Serait-ce les fantômes de son passé qui viendraient la hanter ? Ou Jonathan, oui, Jonathan… Elle avait besoin de Jonathan. D’oublier le secret, le mensonge, et ces jeux stupides de grandes personnes. D’oublier qu’elle était mère, qu’elle était meurtrière, qu’elle était amoureuse, et cesser de sentir sur son dos le poids des milles fardeaux de son existence. Maintenant qu’elle était morte, elle s’était crue capable d’oublier, et d’être heureuse ; mais le sceau de la perfidie s’était imprimé trop profondément dans sa chair ; le mal qu’elle avait commis et les souvenirs qu’elle conservait ne s’effaceraient pas. Cela elle l’avait compris.
Alors, elle avait erré, en bon fantôme. Elle avait maudit le destin, son sort et sa mauvaise fortune, qui avaient conduit sa fille et son père à voyager sur le même bateau qu’elle – qui les avait conduits tous les trois aux portes de la mort. Elle avait saisi de basses occasions de s’amuser, s’était ri de Jonathan, avait contemplé passionnément son Ariane du coin de l’œil, et puis s’était accoutumée à cette triste fatalité. La vie lui paraissait plus morne et plus terne que jamais. Elle demeurait froide, bien sûr, comme à son habitude –distante, aussi, très distante de ce vil peuple qu’elle côtoyait tous les jours, et qu’elle méprisait – elle ne parlait à personne. Elle continuait à faire le mal, bien sûr, elle continuer à jouir discrètement des coups bas qu’elle imaginait, et souvent, pour se soulager, elle en imaginait de nouveau. Seulement, ici, on ne pouvait pas donner la mort à son gré. On ne pouvait pas faucher la vie comme il nous plaisait – comme elle en avait l’habitude. C’était sa punition, son enfer, sa damnation. Ne plus pouvoir décider du sort des autres… Elle s’était sentie si diminuée, si moins puissante qu’elle n’avait pu que se renfermer davantage dans l’étude et l’érudition, sans se préoccuper d’autre chose. Elle fermait les yeux, elle voulait que tout se termine, elle voulait en finir. Cette vie n’était pas réelle ; c’était un mirage.
Et puis, il y avait eu Nathanael. Ils avaient échangé un regard, et Yolanda avait compris. Il était comme elle, et elle était comme lui. Ces deux âmes noires allaient se retrouver, étancher leur soif, être l’une à l’autre – un moment. Yolanda l’avait su dès la seconde où leurs regards s’étaient croisés. Il y avait quelque chose de puissant et de terrible qui enveloppait Olivier, une aura dangereuse contre laquelle on ne pouvait rien. Et puis… elle devait avouer qu’il s’agissait d’un homme terriblement séduisant, qui savait s’y prendre. Elle avait répondu à ses sourires et repoussé ses avances, tout en sachant intérieurement qu’elle finirait par céder. Elle s’amusait à chaque fois, à jouer avec son désir, à le repousser loin avant de se jeter dans ses bras. Charmant Nathanael. Terrible Nathanael. Dangereux Nathanael. Elle le savait dangereux, sans en avoir peur. Il n’y avait rien en ce monde, désormais, dont elle pouvait avoir peur, outre les terribles ombres de son passé. Sans s’être attachée le moins du monde au délicieux banquier, elle s’amusait beaucoup en sa compagnie. Jamais elle n’avait eu un amant pareil, jamais elle ne s’était autant sentie pareille à quelqu’un. C’était une impression étrange, d’avoir quelqu’un de semblable près d’elle…
Et il était là. Un sourire narquois se peignit sur la figure pâle et fatiguée de Yolanda ; il s’approcha. Yolanda plongea son regard dans le sien, avant de le détailler. Elle aimait ce regard terrible, brûlant, cette lueur sauvage qui animait son visage. Elle aimait le sentir fébrile et haletant face à elle. Le jeu allait être très amusant, ce soir.
Elle afficha une moue moqueuse. « Ah bon ? Je ne comprends pas pourquoi tu n’as jamais cherché à l’éliminer, alors. Tu aurais dû t’en débarrasser. », lança-t-elle sur un ton nonchalant, comme si c’était la chose la plus simple du monde. Faucher une vie était quelque chose qui lui paraissait naturel – une solution évidente. Si Nathanael n’aimait pas Aurore, s’il l’avait épousé pour des raisons quelconques qu’il regrettait maintenant, alors il aurait dû l’éliminer. Si certains compromettent nos plans, il faut s’en débarrasser, c’était tout. Sans remords. Surtout pas de remords. Où en serait-elle, aujourd’hui, si elle avait laissé le hasard guider sa vie, sans prendre d’initiatives ? Toujours vivante, sans doute. Avec cet abruti qui lui avait servi de mari. Jonathan aurait épousé la jolie blonde, de son côté. Et Ariane… elle aurait été obligée de faire passer Ariane pour la fille de cet homme… Mais elle l’aurait vue grandir. Elle aurait pu lui choisir un avenir, être la mère aimante à ses côtés qui lui avait toujours manqué. Sa fille n’aurait pas fait autant de bêtise, si elle avait eu Yolanda à ses côtés pour l’élever et lui apprendre à vivre. Alors… Alors mieux aurait-il valut continuer à vivre avec cet homme qu’elle n’aimait pas, laisser Jonathan partager son existence avec une autre, si c’était pour garder sa fille ? Son Ariane ? Elle n’y avait pas pensé…
Olivier parla, et Yolanda se souvint de son existence, lui aussi. Il ne faudrait pas lui montrer qu’elle était pensive. Il ne faudrait jamais qu’il sache à quoi elle pensait. Oui, il était dangereux – et c’était cela qui attirait Yolanda – mais elle en avait conscience, et il ne pourrait pas s’attaquer à elle, jamais. Personne ne lui faisait de mal. Lui, il était là pour l’amuser, pour la distraire, pour l’aider à oublier. Seulement, ses faiblesses lui demeureraient cachées.
Il s’avança ; Yolanda sourit. Elle pouvait désormais sentir son souffle contre elle. Délicieux. Il se pencha sur elle, et lui arracha un baiser violent. Ravie, elle se laissa faire, et, incapable de ne rester indifférente à une telle passion, elle répondit sur le même ton. Avant de s’éloigner de lui. Ce ne serait pas drôle, s’il avait tout, tout de suite. Il allait apprendre à être patient, à obéir à son bon plaisir à elle. « Oh non, bien sûr… Toi, tu es exceptionnel, mon cher Nathanael… ». Ce qu’elle faisait seule, ici ? Elle cherchait à ne plus les entendre. Ils étaient trop présents dans sa tête, et le murmure confus de leurs râles, leurs dernières paroles martelait mille fois son crâne sans qu’elle ne parvienne à le chasser. Son sourire s’effaça un instant ; elle parut désemparée.
Elle s’installa sur un des fauteuils de la pièce, comme pour commencer une longue discussion, et l’invita à faire de même. « Mes pauvres amants… Ils attendront, n’est-ce pas ? Il faudra qu’ils apprennent à être patient. Et qu’ils soient à la hauteur. » Pauvres amants. Ne pas penser à Jonathan. Nathanael était là pour que Yolanda puisse l'oublier. Elle lui adressa un sourire provoquant, puis reprit. « Je m’ennuyais. Ce n’est pas très amusant, d’être mort, tu sais » Ne pas lui donner de détails. Il n’avait pas à savoir, à la savoir hantée par ses souvenirs ; il n’avait pas à connaître toutes les horreurs de sa vie passée. Ça ne le regardait pas, tout simplement. « Et toi ? Qu’est-ce que tu fais, dehors, à pourchasser d’innocentes femmes pendant leur promenade ? Je t’aurais cru… en meilleur père de famille, en train de veiller sur tes enfants, ou t’occuper de ta chère Aurore » Le timbre de sa voix était rieur. La soirée promettait.
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Sujet: Re: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael Mer 29 Aoû - 14:34
Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre. Les femmes, c'est comme les champignons, plus c'est beau, plus c'est vénéneux !
Aurore était une barrière détruite. Il se moquait d’elle, cela s’arrêtait là. Nathanael réprima difficilement un rire à la remarque de Yolanda. Supprimer Aurore ? Pourquoi faire ? Certes, elle portait son nom, mais elle n’était pas un boulet à sa jambe. Elle avait contribué à le rendre encore plus riche que sa naissance ne l’avait fait, elle lui avait donné Elsa, et elle était d’une douceur et d’une naïveté admirable. Certes, il la détestait, mais elle donnait plus qu’elle ne prenait, et jamais elle ne l’avait forcé à rien. Il pouvait ne jamais être là, il pouvait la tromper, la trahir, lui mentir, elle était trop niaise pour se soulever contre lui. Tuer, c’était quand on avait un véritable ennemi, Aurore n’était qu’une petite épine dans son pied, qui ne lui causait aucune douleur.
Il ne chercha pas à avoir plus, et se laissa sagement repousser. Il savait que c’était se séparer maintenant pour mieux se retrouver plus tard. C’était renoncer à ses lèvres pour goûter à sa peau plus tard. Oui, il était exceptionnel, il le pensait. Mais sa partie brillante n’était que la partie visible de l’iceberg, et il savait combien affreuse était sa part d’ombre. Il sourit pour lui-même à la comparaison qu’il venait de se faire à lui-même. Se comparer à un iceberg, alors que c’était ce qui avait causé leur trépas… Oui, c’était exactement cela. Le mot était juste. Son sourire devint un peu plus terrible. Il posa à nouveau son attention vers sa maîtresse. Cela valait mieux. « Patients ? Tes amants ?! Misère ! Je ne demande pas à mes maîtresses d’être patientes. Ce doit être quelque chose de féminin, car elles le font presque toutes pourtant. Vous n’avez pas idée de combien vous pouvez être cruelles avec nous autres, vous, les femmes. » Il s’installa face à elle, dans un fauteuil très confortable. « Oh oui, c’est ennuyeux d’être mort. Je te comprends… » L’ennui aurait un jour raison de lui.
Elle recommençait. Elle reposait Aurore et ses enfants entre eux. Nathanael laissa échapper un soupir las. C’était ennuyeux de revenir toujours sur les mêmes choses. Faisait-elle un blocage quelconque sur la famille ? Pour ne pouvoir se passer du sujet ? A moins que ce soit quelque chose qui l’intéressa pour une raison importante. L’œil un instant plus tôt terne de Nathanael Oliver se mit à briller, à l’idée qu’il ait peut-être trouvé une faiblesse à sa fantastique maîtresse. « Diable, ma famille, n’y a-t’ il que cela qui vous intéresse ? Vous ne pouvez pas comprendre pourtant, vous n’avez pas fondé de famille, vous… » Il était impassible, mais ne la quittait pas des yeux. L’entrainement lui avait appris à décoder le moindre geste des femmes. Il apprenait à voir ce que les autres ignoraient, et finissait par s’en servir contre ses charmantes amies quand il s’ennuyait d’elles. Finalement, il chassa ce qui venait de venir s’installer dans l’air entre eux, quelque chose de pesant, et lui adressa un sourire des plus hypocrites, certain d’avoir touché une corde sensible et le notant dans son esprit, pour reprendre sur un autre sujet. « J’étais à la recherche de nouvelles têtes. Il y a des jeunes femmes tout à fait charmantes sur le Titanic, et je me fais une jouer de trouver ses perles. Ces derniers jours, j’ai rencontré, voyons… » Il chercha dans sa tête les nouveaux noms ou visages. « Rosabelle, Scarlett, Ariane et Margareth. » Quelque chose passa sur le visage de sa maîtresse, quelque chose qui le surprit et qu’il se promit de garder en mémoire.
« Mais tu sais, ce n’est pas très bien qu’une femme comme toi s’ennuie seule, alors je crois que je vais te préférer à elles ce soir. C’est un service que je te rends, tu sais, ma chère. » Il se leva donc, vint s’installer devant elle, et posa sa tête sur ses genoux. Il se souvint des premières caresses qu’il eut connu, celles de sa mère, là, juste derrière les oreilles, comme on caresserait un chat. Il revenait généralement de ses jeux avec ses amis, il avait pris une collation à la cuisine, et il venait quémander un lot de tendresse qui lui revenait de droit. Il releva les yeux vers Yeabow. Il avait perdu du temps à la séduire, ce qu’il attendait d’elle lui semblait presque du.
L’irlandais prit l’une des mains de Yolanda et l’embrassa. « Tu vaux mieux qu’elles de toute façon, ma colombe. Toutes les quatre, ensemble, elles ne te valent pas. »
Sous les compliments pourtant, le loup guettait. Dans ses quatre noms, il y en avait un qui pouvait atteindre la femme de fer qu’était Yolanda Yeabow. Et le plaisir que Nathanel prendrait en le trouvant surplomberait celui que la brune pourrait lui donner malgré toutes les caresses du monde. Il le savait. Et il voulait la réponse à cette énigme avec plus de force qu’il ne la voulait elle.
Sujet: Re: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael Sam 15 Sep - 22:44
Fonder une famille. Yolanda se demanda à quoi ça devait ressembler, une famille. Une vraie. Des êtres qui s’aimaient sans raison, de la même chair et du même sang. Elle n’avait pas eu de famille, enfant. Seulement sa mère. Cela ne comptait pas. Oh, elle aurait pu… Elle aurait pu donner des enfants à son mari, elle aurait pu passer sa vie à ne rien faire, et sacrifier sa liberté ; elle aurait pu finir comme Aurore Olivier. Seulement non, elle avait préféré assassiner. Et elle avait bien fait. C’était un de ces choix qu’elle n’avait jamais regretté.
Fonder une famille. Une famille. Les images de Jonathan et d’Ariane s’imposèrent à elle avec violence. Terrible Nathanael.
Elle rit. « Cruelles, c’est toi qui parle de cruauté ? » Elle reprit. « Je n’ai pas de famille, et j’en suis fort aise. Je ne suis enchaînée à personne, moi. Je n’ai fait aucun serment, je n’ai pas à m’occuper de gamins braillards que je n’aime pas. » Elle parvint vite à dissimuler sa fébrilité, et son ton, légèrement tremblant aux premiers mots, était vite devenu léger et moqueur, comme à son habitude. « Je ne comprends pas comment on peut vouloir des enfants, mon cher Nathanael, et encore moins les aimer. » Elle glissa malicieusement, presque ironique. « J’aurais pu. J’ai été mariée. Mais le cher homme est… décédé prématurément… dans des circonstances tragiques. J’ai beaucoup pleuré »
Son amant ne la quittait pas du regard ; ses yeux brillaient. Et Yolanda connaissait cette étincelle : c’était la flamme du prédateur.
Oh, avait-il remarqué quelque chose ? S’était-elle, par un imperceptible tremblement, un imperceptible regard, s’était-elle trahie ? Elle frissonna. Si jamais il savait qu’elle était mère, et amoureuse… Si jamais il apprenait qui étaient Ariane et Jonathan… Il la perdrait, il la détruirait. Yolanda avait senti que Nathanael était dangereux du premier coup d’œil, qu’ils ne pourraient pas rester éternellement en bonne entente. C’était pour cela qu’elle avait eu du mal à lui céder, à lui succomber. Pour l’instant, ils avaient décidé d’être l’un à l’autre – c’était temporaire. On ne pouvait pas se donner éternellement à cet homme.
Il voulut changer de sujet. Enfin. Heureusement. Lui parler de ses nouvelles découvertes, de ses nouvelles proies. Oh, il était amusant. Et ils se ressemblaient terriblement, dans leur habitude de prendre les gens pour des marionnettes, tous les deux. Qu’il étale devant elle sa collection de maîtresses ne la gênait pas. Personnellement, elle avait une collection d’amants plus ou moins fournie et satisfaisante. Elle se contenta de sourire, amusée. Rosabelle. Scarlett. Margareth. Et Ariane. Et Ariane. Bien sûr.
Oh, Ariane ! Ariane, Ariane, Ariane ! Une ombre passa sur son visage, et elle se sentait sombrer. Il pouvait y avoir tellement d’Ariane sur ce bateau… Elle était une mère inquiète, bien sûr. Trop inquiète. Il n’y avait pas de quoi. Evidemment. Ariane était… Ariane… Il ne s’agissait pas d’elle… Et puis elle était mariée, sa fille. Une épouse loyale, sans doute, et fidèle, et… Ressemblant en tout point à sa mère.
Yolanda ne laisserait pas Nathanael la prendre. Oh, elle, elle savait bien jouer avec lui, elle l’avait percé à jour, elle le connaissait. Mais Ariane… Ariane était jeune… Ariane ne devait pas… Elle ne devait pas quoi ? Se laisser avoir, bêtement, par un homme aussi dangereux, un homme qui serait capable de la briser ? Non, elle ne devait pas. Mais n’était-ce pas ce que Yolanda avait fait elle-même ? C’est étrange, les parents ; cela sait faire beaucoup de bêtises, et interdire les même bêtises aux enfants. Comme s’ils n’avaient pas le droit de subir le même plaisir, le même mal, les mêmes gifles de la vie.
Mais Olivier ne devait pas savoir. Olivier ne devait pas remarquer. Elle devait poursuivre sa comédie, se fondre dans le rôle d’une femme inflexible, et continuer à jouer avec lui.
« Oh, comme je suis chanceuse ! », s’exclama-t-elle, faussement enjouée. Yolanda savait qu’il fallait qu’elle s’éloigne de cet homme. Que bientôt elle allait s’en lasser. Mais ce n’était pas drôle, d’être prudent ! Et puis sa compagnie avait quelque chose de tellement grisant ! C’était son égal…
Il ramena sa tête sur les genoux de Yolanda, et elle sourit. On aurait dit un petit garçon trop gourmand. Il la regarda, comme impatient ; ces yeux lui déplurent. Cependant elle préféra se taire. Il fallait profiter de ces derniers instants en compagnie de Nathanael, ne rien gâcher. Et surtout, ne rien dévoiler. Elle laissa sa main se perdre dans les cheveux de son amant, puis descendre caresser son visage, comme un enfant. Ses doigts redessinaient les beaux contours de son visage, un visage d’ange. Il emprisonna sa main, y déposa un baiser, il lui affirma qu’elle ne valait pas ses quatre futures conquêtes réunies. Yolanda rit. Evidemment.
Elle reprit, tentant de paraître sûre d’elle et adoptant un ton léger, un ton banal. Le ton de la conversation. « Tu es incorrigible, mon cher Nathanel... Je présume que tu as dû passer un temps fou à la recherche de la perle rare, avant de tomber sur ces merveilleuses jeunes femmes. » Ariane. Qu’il reste loin d’Ariane. « Tu comptes les séduire ? A moins qu’elles n’aient déjà succombé à ton charme ? » Il fallait qu’il reste loin d’Ariane. Elle allait le convaincre, elle allait l’influencer. Qu’il touche à qui il voulait, mais elle ne souffrirait pas qu’il approche sa fille.
En réponse à sa question, son amant releva doucement la tête ; ses yeux brillaient. « Peut-être bien. Pourquoi, tu es jalouse ? » Jalouse. Non. Non, elle ne tenait pas à Nathanael tant que cela. Elle l’estimait beaucoup, parce qu’il était extraordinaire, comme elle. Mais elle ne s’était pas véritablement attachée à lui, le sachant dangereux. Sachant qu’il pouvait la laisser du jour au lendemain, et elle de même. Ce n’était pas Jonathan. Il fallait faire attention. « Oh… Terriblement… » Elle avait emprunté un ton ironique. « Tu as déjà décidé qui sera ta prochaine victime ? Je suis curieuse. » Là, Yolanda en avait trop fait. Si elle montrait une faille quelconque, elle savait que son diabolique amant
Il fait comme s'il n'avait rien vu. « Et bien voyons. Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu me conseillerais ? Agée, jeune ? Brune, blonde ? » « Moi ? C’est toi le connaisseur, Nathanel. » Elle hésite un moment. « Néanmoins, après l’affreuse Yolanda Yeabow, tu aimerais sans doute tenter quelque chose de totalement différent. Prends-en une qui ne me ressemble pas. Une blonde, par exemple. » S’il avait remarqué sa fébrilité, s’il avait remarqué son désarroi, alors il avait posé cette question dans le but de la piéger. Si elle lui suggérait une brune, il saurait que c’est une blonde qui l’intéresse. Or, il ne fallait absolument pas que Nathanael apprenne quoi que ce soit au sujet de…
« Que dirais-tu d'Ariane ? Elle pourrait être ta fille avec ça. » Non. Impossible. Il s'arrêta un instant, songeur. « Et quel délice, comme fille… », rajouta-t-il, plus pour lui-même que pour elle.
Comment avait-il pu… ?
Yolanda se sentit se glacer. Cet homme était son reflet, et… cet homme était répugnant. Affreux. Détestable. Affreusement charmeur. Cet homme était le diable.
Sa fille… Sa fille… Son Ariane, sa belle Ariane, avec ses cheveux d’or et ses beaux yeux, qu’elle avait tenu dans ses bras toute enfant, mais qu’elle n’avait pas eu le droit de voir grandir… Oh, son Ariane !
Mais il ne fallait pas qu’elle lui montre l’étendue de son désarroi ! Elle poursuivit, tentant de demeurer indifférente et détachée : « A quoi ressemble-t-elle ? »
« Quoi, tu ne le sais pas ? » Elle ne comprit pas très bien sa réponse, d’autant plus qu’il avait été sec et froid. « Je ne peux pas me vanter de connaître toutes les belles jeunes filles du bateau, moi. Surtout quand elles ne sont pas de première classe. », répliqua-t-elle, hautaine. Lui, il sourit, et elle crut déceler quelque chose de mauvais dans son sourire. « Pourtant, tu sais qu'elle n'est pas en première classe… »
C’était finit. Fini. Nathanel l’avait eue, il avait deviné. Il allait l’atteindre, il allait lui prendre son Ariane, il allait la détruire et la réduire à néant. Et elle… oh, elle, elle ne pourrait plus rien faire. Même pas s’échapper, même pas se donner la mort. Il fallait rester là, regarder, et subir. Une partie d’elle-même brûlait de se lever, de repousser ce démon et de se réfugier dans sa cabine pour n’en jamais sortir, pour ne plus jamais parler ni à lui ni à personne. Une autre lui ordonnait de jouer le jeu, de brouiller sagement les pistes pour que Nathanel n’arrive jamais à sa fille. Enfin, une troisième voix lui commandait de rester là, parce que c’était tellement facile, et qu’il était tellement beau, tellement désirable. Pourquoi retourner s’enfermer quand elle avait la possibilité de se retrouver seule avec cet amant extraordinaire, et de ne l’avoir que pour elle ? C’était tellement grisant de le sentir près d’elle, et de savoir bientôt ils seraient l’un à l’autre, son corps tout offert à ses caresses.
Elle se raidit une fraction de seconde. « Si... s'il y avait une Ariane en première classe... je l'aurais su… » Elle lui rendit son sourire, tentant de paraître détendue. « Qu'est-ce que tu essayes d'insinuer, mon cher Nathanael ? Si j'avais eu une fille, je le saurais. »
Affreuse, elle était affreuse et répugnante, tout comme lui. Et elle ne gagnerait rien à changer, à devenir vertueuse et altruiste, bien sûr. C’était trop dur. On se fatiguait, on se privait de tout, et cela au final pour pas grand-chose. Elle vivait dans un monde de luxe, de faste et de dorures où seuls les mensonges permettaient de s’en sortir. Yolanda ne pouvait pas se permettre de changer maintenant, c’était trop dangereux, et cela ne lui rapporterait rien.
« Une fille ? Qui te parle d'avoir une fille ? » Il eut l'air surpris mais se reprit aussitôt. « Je n'insinue rien. Je suis un peu fatigué, je m'ennuie aussi. Je voudrais avoir un autre horizon que l'océan. Je me moque de toi. C'est tout.[/b] » Il se redressa un peu pour l'embrasser ; elle le laissa faire.
Oh, ce qu’elle était faible ! Voilà qu’elle lui cédait, et qu’elle se surprenait à vouloir croire ses paroles ! C’était évident qu’il avait deviné, mais elle faisait mine de ne pas le comprendre, pour pouvoir se blottir dans ses bras sans trop de remords ensuite.
Il s'arrêta soudain et sourit. « [b]Tu es jalouse ? » Yolanda rit. Paraît nerveuse un moment. « Non, bien sûr. Tu doutes de ma capacité à combler tes absences ? », susurre-t-elle, plus sûre d’elle. Il la regarda avec un sourire dominateur qui l’agaça. « Je n'en doute pas, je crois que c'est ça, le problème. » Elle haussa les sourcils. « Le problème ? » Mais de quoi diable parlait-il ? « Tu le sais bien ma colombe. » Son regard était terrible, un regard à faire frissonner. « Non, je ne sais pas. » Elle évitait son regard.
Qu’il l’embrasse ! Qu’il l’embrasse et qu’ils en finissent avec toutes ces discutions ! C’était tout ce qu’elle voulait de lui, maintenant… S’abandonner, oublier sa raison, oublier tout…
Comme s’il avait lui dans ses pensées, son amant se leva, se pencha vers elle et l’embrassa à pleine bouche, en la serrant à en faire presque mal. Elle se laissa guider par son désir et lui répondit fougueusement, sans plus penser à rien. Ses fantômes ne l’avaient pas quitté.
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Sujet: Re: Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael
Séduire, c'est ne pas mourir. C'est vivre dans le regard de l'autre || PV Nathanael