Je n'aime pas trop parler de moi, je vous le dit tout de suite ! Donc, je ne vais pas en écrire des tonnes et des tonnes sur ma petite personne, je vais simple vous narrer ce qui fait ce que je suis aujourd'hui, un homme mort sur le Titanic qui vogue sans fin sur les flots. Ma vie a donc commencé à Londres le 2 septembre 1891. Je n'ai jamais connu mon véritable père, ma mère m'élevant seule depuis ma plus tendre enfance. Je ne le saurais que plus tard, mais si je n'ai pas eu de père, ce n'est pas parce qu'il est partie voir ailleurs ou qu'il est mort d'une maladie, non, non il a été condamné à mort pour avoir tué des personnes innocentes. J'ai cru comprendre qu'on l'avait accusé d'être Jack l'Éventreur pour tout vous dire. Heureusement que ma mère ne m'a pas dit cela trop tôt sinon, j'en aurais fait des cauchemars durant toute ma vie. Le pire, c'est que finalement, ça ne me fait ni chaud ni froid de savoir cela à présent. De toute façon, la présence d'un père ne m'a pas manqué tant que ça puisque j'ai pu avoir des hommes à mes côtés pour m'épauler dans ma jeunesse. Mes oncles étaient assez présents pour ma mère et pour moi par la même occasion. J'étais un peu comme leur fils même si je n'étais que leur neveu finalement. Ils me disaient de ne pas m'en faire à cause de ce qu'était mon père, que cela ne ferrait pas de moi quelqu'un de mauvais et je l'ai cru durant de longs moments. J'ai donc grandis dans le foyer de ma mère. Elle travaillait dure pour subvenir à nos besoins, et si parfois nous n'arrivions pas à joindre les deux bouts, mes oncles nous donnaient un coup de main financier. Ils étaient bien placés dans des banques, et il faut l'avouer, ils gagnaient bien leur vie, bien mieux que ma mère qui était payé une misère à vendre son corps pour les autres. Oui, ma mère était une prostituée, mais je ne l'ai su que bien plus tard là aussi. En fait, mon père a été pendant longtemps son seul client régulier, l'espace de quelques semaines, il a usé et abusé d'elle mais il n'y avait pas de doutes possibles sur la paternité de celui-ci. Et encore, elle a eu la chance de ne pas se faire tuer par ce fou. Rendez-vous compte, je n'aurais pas pu venir au monde si cela avait été le cas. Mais rassurez-vous, je suis bien là. J'ai donc grandis à Londres dans les quartiers pauvres de la ville, mais ça ne me dérangeait pas, j'avais une scolarité normale, ma mère se donnait corps et âmes pour que je puisse avoir un minimum d'éducation. Si j'ai du commencé à travailler à partir de mes 14 ans, je savais déjà écrire, compter d'une très bonne façon. Je suis alors devenu livreur de journaux. Oui, c'était un métier honnête pour un petit garçon comme moi, même si je n'étais pas beaucoup payé, mais au moins, ça apportait un revenu à la maison. C'est comme ça que j'ai découvert ma mère à vrai dire. Je ne savais pas qu'elle se prostituait pour gagner de l'argent, et là, je l'ai vu partir avec un homme que je ne le connaissais pas dans un hôtel miteux. Voyant comment ma mère était habillé, je n'ai pas cherché plus loin, j'ai compris ce qu'elle allait faire, et je crois que quelques choses en moi s'est brisé à ce moment là.

Je n'ai pas parlé de cette découverte à ma mère mais à quelques parts, elle avait éveillé mon esprit envers le sexe opposé, sans que je ne m'en rende compte. Jusqu'à présent je passais toujours pour le copain de tout le monde, personne ne voyait en moi quelques choses de plus. J'ai alors voulu en avoir plus rien que pour moi. Je me suis entrainé d'abord sur les poules de la ferme où je livrais le journal. Le fermier m'aimait bien je crois, un jour, il venait d'accrocher une dizaine de poulet à un fil la tête en bas. Il m'a demandé, si ça me tentait de trancher la gorge d'un des poulets. Je ne savais pas trop, j'avais peur de faire ça mais j'ai accepté et j'ai aimé, grandement même. Ce jour là, je suis devenu comme mon géniteur, un prédateur dont les pulsions allaient l'amener très loin. J'aurais pu essayé de révulser ces pulsions, mais de plus en plus je sentais en mon for intérieur qu'il fallait que j'assouvisse celles-ci. Au départ, j'ai tué de petits animaux, les poulets principalement, puis j'ai tué un chien, et plus je vieillissais, plus je voyais en grand. J'avais à présent 18 ans, et c'est là que j'ai commis mon premier meurtre. J'étais à une soirée, j'ai rencontré cette jeune femme, elle me semblait être gentille, nous avons parlé, parlé très longtemps, si longtemps que j'aurais cru la connaître depuis toujours alors que ce n'était pas le cas. Je l'ai amené chez moi, nous avons couché ensemble, puis dans l'élan je l'ai tué en lui brisant la nuque. Je ne l'ai pas fait exprès, du moins pas vraiment consciemment, mais j'ai ressenti un bien être terrible, meilleur que le meilleur des orgasmes que nous avions pu avoir dans la soirée. Je devais me débarrasser du corps pour que les soupçons ne viennent pas sur moi. Je l'ai alors enveloppé dans un linge noir, que j'ai noué avec des cordes de bout en bout. J'ai lesté le corps ensuite avec des poids pour qu'il tombe au fond de l'eau et je l'ai jeté dans la Tamise. J'ai réalisé cela en tout 5 fois avant de commencer à me poser des questions. Scotland Yard commençait petit à petit à se rapprocher de moi, je ne pouvais plus rester à Londres, je devais changer de ville. Je me suis alors diriger à Southampton. Là-bas, j'ai appris qu'un navire se construisait et qu'il était sur le point de traverser l'Atlantique. Je me suis dit que c'était ma chance de commencer une nouvelle vie, là-bas. J'ai donc travaillé au maximum pour m'acheter un billet, j'ai pu en obtenir un en 3ème classe seulement mais c'était mieux que ce que j'espérais. Puis vous connaissez l'histoire, le Titanic a sombré dans l'océan et moi avec, je n'ai pas survécu.

Je me suis alors retrouvé ici, sur le navire, coincé dans la mort avec les autres. Mes pulsions semblaient avoir disparues, je n'avais plus envie de commettre de meurtres ce qui, dans un sens me soulageait. Je pourrais faire le fanfaron de service, faire des blagues pourries pour tout le monde, détendre l'atmosphère qui était pesante bien souvent. Il faut dire qu'il y avait de nombreux dépressifs sur ce navire, à croire que ceux qui étaient optimiste avaient pu s'en sortir vivant, à moins qu'ils aient changé depuis leur retour par ici. Cela fait plusieurs mois maintenant que je suis ici, et je me fait discret, juste ce qu'il faut pour être devenu l'ami de quelques personnes, celui qui fait des blagues qu'on ne comprends pas forcément mais qui détends l'atmosphère. Je ne me suis rapproché d'aucune jeune femme sexuellement parlant même s'il y en a de très belles par mi celles qui n'ont pas survécus. J'ai déjà couché une ou deux fois par ci par là, mais cela reste du domaine de l'exception même si cela se fait plus souvent que je n'y pense réellement. Petit à petit la routine s'installe, je sens que mes pulsions sont sur le point de revenir après ce que le passager fou à pu faire sur le navire, comme si le Titanic réveillait en nous nos vieux démons. Vais-je réussir à résister ? Si je tue quelqu'un, celui-ci va-t-il vraiment mourir ? Puisque nous sommes déjà mort, cela a-t-il de l'importance ? Je me posais la question, il faudrait que je teste ça, tôt ou tard pour en avoir le cœur net, même si je dois me griller pour cela.