It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha]
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Sujet: It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha] Lun 30 Déc - 19:43
Mary & Natascha
It burns into your heart, the darkness that you fears.
A l'intérieur, les murs se paraient de givre blanc. L'atmosphère était glacée ; et alors que Natascha circulait de couloir en couloir, passait dans les pièces vides et devant des surfaces grises et nues, une fine brume pâle se distinguait au rythme du souffle de la jeune femme. Dehors, il faisait noir, il n'y avait ni lune ni étoiles, et en regardant par la fenêtre sans rideaux, on ne distinguait même pas la toundra tant le noir était intense. Sans électricité, la seule source de lumière était la bougie que tenait Natascha, qui répandait une faible lueur jaunâtre et éclairait tant bien que mal la longue succession de couloirs. La brunette pressait le pas, le coeur battant. Elle n'entendait aucun bruit, ni chiens ni fusils, ni ordres aboyés, mais ils étaient là. Elle le savait, elle les sentait qui venaient, qui allaient la tuer. Ils approchaient. Ils allaient les massacrer, elle, son père et sa mère, Dimitri, Mikhaïl, Tatiana et la petite Olga, Sergueï et Nikolaï, Sofia, Raïssa. Ils allaient les descendre, ils venaient exprès pour ça. Elle devait se dépêcher, prévenir les siens, se cacher avec eux et prier, prier pour que personne ne les trouve. Prier pour que Dieu leur vienne en aide, pour que Dieu sauve la Russie. Courir, se cacher, prier. Et ne surtout pas mourir. Alors Natascha se hâtait, le plus silencieusement possible, pour leur échapper.
" - Vous prierez pour moi, tante Natascha ? Pour que j'aille au Paradis ? - Parle moins fort, Olga, ils vont nous entendre."
Sa nièce n'était pas là, mais sa voix lui parvenait, résonnant contre les parois froides du couloir. Sans se retourner, sans diminuer la cadence de sa marche, Natascha tendait l'oreille.
" - Pourquoi ne voulez-vous pas prier pour moi, ma tante ? - Je vais prier pour toi, Olga, mais attends que je sois rentrée, d'accord ? Non ferons un jeu, nous allons jouer à cache-cache. Tu te souviens, quand nous y avons joué à Saint-Pétersbourg, toutes les deux ? Au Palais d'Hiver, tu te souviens, Olga chérie ? - C'était un rêve, tante Natascha. Nous ne sommes jamais allées au Palais d'Hiver. Tu n'as jamais joué avec moi. Mais je ne veux pas que tu joues, je veux juste que tu pries. - Non, Olga, ce n'était pas un rêve. Tu ne t'en souviens peu-être pas, mais tu portais une très belle robe verte, comme l'herbe d'Angleterre. - Je ne sais pas ce que c'est, le vert? Je ne sais plus."
Natascha se figea. Ce n'était plus la voix fluette de sa nièce, mais celle, douce et fatiguée, de sa mère. La jeune fille se retourna, éclaira le couloir de sa bougie mourante. Personne.
" - Où êtes-vous, Mère ? Où est Olga ? - Elle prie, Natascha, et moi aussi, je prie. Que Dieu nous sauve et nous aide, que Dieu... - Sauve et aide la Russie. Il faut que vous vous cachiez, Mère, vous et Olga et Père, et tout le monde. Cachez vous dans les caves, cachez vous quelque part. Et ne sortez pas. Ils arrivent, Mère, ils vont nous... - Nous tuer ? Mais Natascha, nous sommes déjà morts, nous sommes déjà tous morts. - Non ! Ne dites pas cela, par pitié, nous allons survivre. Nous avons une chance de survivre, Mère. Le Tsar nous sauvera, il est l'élu de Dieu, Dieu nous aidera comme Il aidera la Russie. Nous n'allons pas mourir, Mère, nous n'allons pas... - Pauvre idiote."
Natascha tressaillit : jamais sa mère ne lui avait parlé ainsi. Elle tournait autour d'elle, mais ne distinguant rien d'autre que les murs, elle reprit sa course, tenant toujours sa pauvre bougie.
"Priez, ma tante, priez pour mon âme ! Priez pour que j'aille au Paradis, priez !"
La voix d'Olga envahissait l'espace, se répercutant dans le crâne de la jeune femme. Elle accéléra, puis ouvrit la première porte qu'elle voyait, ne sachant pas vraiment pourquoi, ni ou elle allait. C'était sa demeure, la demeure ou elle était née et ou elle avait grandi, mais elle avait l'impression de ne pas la connaître. D'un coup de pied, elle referma le panneau derrière elle.
A l'intérieur, il neigeait. Pourtant, le toit était bien là, les vitres fermées, et le froid n'était pas plus froid que dans le couloir. Mais la neige tombait drue, blanche, éclatante. Les flocons se posaient sur ses épaules, son visage, son cou, dans ses cheveux. Une brise soudaine souffla la bougie, qu'elle laissa tomber par terre sans le vouloir. En se penchant pour la ramasser - ils n'avaient presque plus de bougies, mieux valait les économiser - Natascha aperçut une petite silhouette dans la neige et s'en approcha.
"Vous voyez, ma tante ? Vous voyez, à présent, que je suis morte ?"
Natascha poussa un long cri et s'écroula sur le sol, alors que les flocons blancs virevoltaient autour d'elle en une danse effrénée. C'était Olga, ou plutôt c'était le corps d'Olga, aux traits paisibles, les yeux clos, la peau gelée, les lèvres bleues. Comme une poupée prise dans la glace, son sang répandu autour d'elle et à présent figé autour d'elle.
" - Olga... Ma princesse... Non... Ce n'est pas toi... Non... Tu ne peux pas être là, tu es malade... Tu es dans ton lit, Olga... Tu es dans ton lit, tu n'as pas pu sortir... - Pourquoi n'avez-vous pas prié pour moi, tante Natascha ? - Maman ne t'aurai jamais laissée sortir du lit... Tatiana n'aurait pas... - Elle est morte, Maman. Et Grand-Mère aussi. Pourquoi ne voyez-vous pas, ma tante ?"
Ses larmes gelaient sur ses joues, et elle leva les yeux vers le plafond. Ce n'était plus de la neige, qui tombait, mais de la cendre. Les cendres de sa famille. Natascha baissa les yeux et regarda autour d'elle : Olga avait raison, elle les voyait à présent, les corps des siens. Là, sa mère, ici, son père. Ses belles soeurs, un peu plus loin. Ses deux neveux, juste à côté d'Olga. Derrière Sofia, elle distingua la chevelure rousse de sa suivante, Raïssa.
"Ils l'ont tuée aussi ?!" S'étrangla t'elle.
Et soudain, elle les entendit. Les bolcheviks, leurs chiens, leurs ordres hurlés. Leurs cris de révolte, leur soif de sang. Ils étaient là.
"Ils reviennent pour vous", susurra la voix d'Olga.
Gauchement, Natascha se redressa et se mit à courir, cherchant la porte par laquelle elle était entrée... Sans succès. La porte avait disparu, comme les murs, comme le toit. Elle était dehors, à présent. Et les silhouettes des révolutionnaires qui s'approchaient à une vitesse phénoménale. La jeune fille souleva ses jupes et s’efforça de courir, difficilement, à cause de la neige. Deux corps manquaient à l'appel : ceux de ses frères.
Elle tomba en avant, se trainant sur le sol avant de réussir péniblement à se relever pour reprendre sa course. Ses frères, elle devait trouver ses frères, ils allaient la protéger. Ensemble, ils seraient plus forts. Et quitte à mourir, elle préférait mourir dans les bras de ses frères.
"Dimitri ! Mikhaïl !"
A nouveau, elle s'écroula sur le sol, mais lorsqu'elle se redressa, le décor avait à nouveau changé. Ce n'était plus l'intérieur de sa demeure, ni les paysages de la toundra russe, mais les appartements qu'elle avait occupé à bord du Titanic, lors des quatre jours de traversée. Dans son souvenir, ils étaient plus meublés, mais elle ne prêta à ce détail qu'une attention passagère. Les bolcheviks étaient toujours là, derrière elle, prêts à la tuer. Et elle ignorait où étaient ses frères. Dans leurs propres appartements, bien sûr !
"Dimitri ! Mikhaïl !"
Elle traversa ses quartiers en courant, en ouvrit la porte à la volée, s'engagea dans le couloir sans interrompre sa course folle. Trouver ses frères, elle devait trouver ses frères.
" - Pourquoi n'avez-vous pas prié, ma tante ? Pourquoi n'avez-vous pas prié pour moi, comme vous l'avez promis ? Pourquoi n'avez vous pas prié ? - Olga, sors de ma tête ! Sors ! - Vous auriez dû prier, tante Natascha, vous auriez dû prier pour moi. - SORS ! MAINTENANT, SORS ! - Pourquoi n'avez-vous pas prié pour moi, ma tante ? Vous aviez promis de le faire, vous aviez promis de prier pour que j'aille au Paradis ! Pourquoi n'avez-vous pas prié pour moi, tante Natascha ? - Olga, arrête ! Arrête, tu vas me rendre folle ! Dimitri, au secours ! Mikhaïl ! Au secours ! Ils vont me tuer, ils vont me tuer !"
Quelque chose heurta son front, et sous le choc, elle tomba à la renverse pour la troisième fois, distinguant vaguement le couloir des premières classes, à bord du Titanic. James pouvait peut-être l'aider ? Mais non, James était au Ciel, James était mort à bord, il ne pouvait pas être là. Ses frères, eux, avaient survécu au naufrage, pourquoi n'étaient ils pas avec elle ? Lorsqu'elle ouvrit la bouche pour les appeler, sa voix n'était plus qu'un murmure.
"Mikhaïl... Dimitri... Ils vont me tuer... Ils vont tous nous tuer... Ils sont là, derrière moi... Ils sont là... Ils sont là... Les bolcheviks..."
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Sujet: Re: It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha] Dim 5 Jan - 19:08
It burns into your heart, the darkness that you fears
Mary & Natasha
Mary avait passé la soirée au salon de musique avec ses amis après le diner. Elle rigolait à une blague des uns et des autres, jouait aux jeux de sociétés dont les échecs et le jeu de Dames. Il y avait aussi des jeux de carte. N'étant pas très douée pour le poker, elle en profita pour apprendre. L'avantage quand on a toute l'éternité - ou presque - devant soi sans vieillir d'une ride (malgré toute l'horreur que ça inspire une fois qu'on s'est mis en tête que l'immortalité était tout sauf fabuleux) c'est qu'on peut, enfin, apprendre toutes les choses qu'on n'aurait pas eu ni le temps ni la patience d'apprendre. Dont, ici, le poker!
C'était Thomas, son futur mari bien aimé, qui était au piano. Elle rougi quand leurs regards se croisèrent avant de se concentrer sur ses cartes. Soudain, quelque chose tiqua en elle. Il manquait quelqu'un! Elle chercha quelque chose du regard et tomba sur la personne désirée.
"James! Où est Natasha?"
Son ami Lord dirigea son attention sur elle et dit: Elle était fatiguée et elle est restée à sa cabine ma chère
Elle soupira avant de diriger son attention vers une des horloges murales et lu l'heure. Trois heures du matin! Houlà! C'est bien la première fois qu'elle veille aussi tard. Elle n'avait jamais été une couche tard et quand elle a adopté Isabella après le naufrage, elle avait taché à l'emmener dormir assez tôt pour lui lire une histoire. Mais, ce soir, Alice était particulièrement fatiguée et elle en a profité pour proposer à sa maîtresse d'aller coucher la petite Bella et Mary, "libérée" de cette charge, avait accepté la proposition de rester plus tard.
Elle se leva et dit qu'elle était fatiguée. Elle allait se coucher. Elle quitta le salon et se dirigea, en réprimant un bâillement disgracieux, vers les ascenseurs où elle dit son étage à celui qui se chargeait de ces machines. Une fois arrivée à son étage, elle remercia le jeune homme et se dirigea vers ses appartements tout en élevant sa pince qui retenait son chignon dans sa chevelure rousse. Une fois dans ses appartements, elle balança ses chaussures à travers son salon et sa robe à dentelles rougeâtres qu'elle mit dans un sac à linges destinés à la blanchisserie du paquebot.
Une fois dévêtue, elle alla se laver avant d'aller mettre sa robe de nuit blanche en dentelles.
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Elle essaya de s'endormir mais aucuns moyens. Elle soupira avant de se relever, de prendre son peignoir en lin bleu avec des arabesques dorées et ses pantoufles blanches. Elle sorti de ses appartements dans l'optique d'aller prendre l'air sur le pont promenade espérant que son mal de tête naissant passerait mais, alors qu'elle allait sortir dehors, Mary entendu un cri à glacer le sang. Elle se tourna et cru entendre un bruit de course. Se demandant ce qu'il se passait et craignant que quelqu'un se fasse agresser, elle prit le couloir d'où elle entendu les sons.
Un bruit de chute se fit entendre. Elle se hâta et tourna dans le couloir où elle vit une forme par terre. En reprenant son souffle, elle repéra qu'il s'agissait de Natascha Ianoukovitch qui était dans une demie conscience. Elle se précipita vers elle et, une fois à sa hauteur, se mit à genoux. La jeune russe s'était blessée au front. Mary releva la tête et chercha des yeux ce qui avait bien pu faire cette plaie. Elle repéra un panneau de signalisation suspendu au plafond assez bas. Elle retourna à Natascha - qui murmurait des paroles dans lesquelles en repéra deux noms masculins et le mot "bolcheviks", qu'est ce que ça pouvait être?, - et la secoua légèrement.
lle était tombée à terre, et avait beau concentrer toutes ses forces, ses jambes refusaient de lui répondre et elle ne parvenait pas à se redresser. Pourtant, il le fallait, car ils étaient là, ils la talonnaient, ils allaient tous les tuer, et elle devait trouver ses frères avant eux. Sous ses doigts, Natascha sentait le froid mordant, presque humide, de la neige. Son crissement caractéristique. Maudite neige ! La voilà qui contaminait même les couloirs du Titanic ! Autour d'elle, le monde était flou, la faute à sa chute sans doute. Mais elle devait se lever, et courir, courir et courir encore, le plus vite possible, pour trouver Mikhaïl et Dimitri. Les sauver. Avant que l'Armée Rouge ne se charge de tous les exterminer, comme ils avaient exterminé tous les autres.
"Natascha ? Vous m'entendez ? C'est moi, Mary !"
Mary ? Quelle Mary ? Natascha ne connaissait pas de Mary, en tout cas, aucun visage ne lui revenait, mais instinctivement, elle tourna ses prunelles chocolat vers la provenance de la voix... Et dans sa vision floutée du monde, elle ne distingua qu'une silhouette féminine et des cheveux roux.
"Raïssa ! C'est toi ! J'ai cru qu'ils t'avaient tuée, toi aussi !"
Vainement, elle tenta de se relever, mais était trop engourdie pour y arriver. Sur son front, elle sentait un liquide chaud lui dégouliner le long de la tempe, sur la joue, jusque dans son cou. Lorsqu'elle ouvrit la bouche, elle s'exprima dans sa langue maternelle, ce russe qu'elle avait l'habitude d'utiliser lorsqu'elle était avec sa suivante.
"Raïssa, il faut que tu m'aides... Que tu m'aides à trouver Mikhaïl et Dimitri, ils vont nous tuer, ils ont déjà tué Olga, Raïssa, tu dois me croire sur parole... Raïssa, pourquoi tu ne fais rien ? Pourquoi tu ne bouges pas ?"
Mais Raïssa restait sur place, sans bouger, à ses côtés, comme si elle ne comprenait pas un traître mot de ce que sa maîtresse lui racontait.
Lentement, la jeune slave inspira et expira, en profondeur, jusqu'à remplir ses poumons pour mieux les vider. Elle ferma les yeux, battit des paupières, les referma pour mieux les ouvrir. A sa douleur au front s'était ajoutée un bourdonnement sourd dans ses oreilles, des fourmis dans tout le corps, et la lumière lui brûlait les iris. Elle ferma les yeux et tout devint noir, reprit ses respirations profondes. Et d'un coup, alors que le monde entier n'était plus qu'un amas informe qu'elle ne pouvait plus voir, aux sonorités sans queue ni tête, alors que les deux seuls images qui l'obsédaient étaient les visages de ses frères, tout cessa brutalement, et la russe ouvrit les yeux d'un coup.
Le flou avait disparu. Le rêve, aussi. Le délire, bien plus encore. La lucidité lui tomba dessus avec la force d'une gifle, et c'est dans un même temps qu'elle se souvint de tout. Du naufrage, de la Russie, de la Révolution. Des coups de feu, et de son retour à bord. Seule, car hormis sa suivante, ni ses parents, ni ses frères et leurs familles respectives n'étaient à bord, alors que tous avaient été du voyage, alors que tous étaient morts en même temps. Tournant la tête, elle vit cette jeune femme aux cheveux de feu la regarder d'un air soucieux.
Mary... Oui, c'était cela, Mary. La jeune femme qu'elle avait pris pour Raïssa. Mary Abbot, l'aristocrate anglaise, l'amie d'enfance de James. James... Le visage de son ancien fiancé lui revenait aussi en tête. Elle l'avait vu il y a si peu de temps... Avant d'aller se coucher, en fait... C'était une de ses dernières nuits sur le paquebot, ensuite, elle quitterait définitivement les lieux pour l'île. Il était venu la voir pour... Pour quoi, déjà ? Ah oui, une histoire de soirée au salon de musique. Il disait que ce serait pour elle l'occasion rêvée de sortie et de voir du monde. Peut-être pourrait-elle jouer du piano ! Il lui avait assuré que Mary était de la partie, et elle avait refusé. Parce-qu'elle voulait se reposer, parce-qu'elle préférait éviter d'avoir à se confronter à ces deux personnes qui cherchaient un peu trop à la percer à jour.
Et là, Natascha réalisa qu'elle se trouvait dans un couloir, le front explosé, après avoir déliré comme jamais, après avoir sans doute hurlé à s'en briser les cordes vocales, et que nulle autre que Mary Abbot l'y avait trouvé. Et maintenant, elle allait devoir expliquer ça.
Oups.
"Ahem... Navrée, Mary, j'ai fait un cauchemar."
Elle rougit jusqu'aux oreilles et s'aida de ses coudes pour se mettre en position assise, avant de regarder son interlocutrice et de lui adresser un sourire qu'elle espérait convaincant.
"Vous voyez, j'ai passé la journée à déménager les meubles pour l'île et... La fatigue, l'effort... Ça gâte le sommeil, n'est-ce-pas ?"
Les excuses les plus pathétiques qu'elle avait jamais inventé. Natascha était ordinairement bonne menteuse, mais là, elle n'était absolument pas préparée. Et être trouvée dans une position telle que la sienne n'arrangeait en aucun cas la donne !
"Bref. Ne vous souciez de rien, surtout, ce n'est vraiment pas grave. Pas du tout, même...", fit elle en se remettant sur ses jambes, pour mieux retomber quelques secondes plus tard.
"Aïe. Décidément," sourit la jeune noble, espérant à nouveau être convaincante.
Il lui fallait se terrer dans sa cabine une bonne fois pour toutes. Là, dans l'ombre, elle réfléchirait à la meilleure manière de noyer le poisson pour calmer les soupçons de Mary. L'ennui était qu'elle n'avait pas la force de se redresser, et qu'elle craignait qu'en demandant de l'aide à la jeune Lady face à elle, celle-ci se mette à lui poser les questions auxquelles Natascha n'avait aucune envie de répondre.
Mais un regard à son interlocutrice lui suffit pour comprendre que les soupçons de Mary étaient loin de s'être éloignés. Au contraire. Elle grinça des dents : tous ses talents de menteuse allaient être mis à contribution, car elle en avait plus besoin que jamais.
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Sujet: Re: It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha] Sam 25 Jan - 21:39
It burns into your heart, the darkness that you fears
Crois-moi, chaque coeur a ses chagrins secrets, que le monde ne connaît pas ; et souvent nous jugeons qu’un Homme est froid alors qu’il est seulement triste.
Natasha semblait complétement perdue. Mary l'appelait en espérant pouvoir franchir les barrières de la folie naissante de la belle russe. Elle la secouait par les épaules espérant pouvoir la faire émerger ce qui marcha plutôt bien mais Natasha était encore embrouillée:
"Raïssa ! C'est toi ! J'ai cru qu'ils t'avaient tuée, toi aussi !"
Raïssa? Mais qui était Raïssa? Mary du prendre quelques secondes avant que le visage d'une jeune fille aux yeux bleus pétillants avec une chevelure aussi rousse que la sienne apparaisse dans son esprit. C'était la domestique personnelle de Natasha! Elle et Mary n'avaient pas beaucoup conversé ceci dit et n'avaient jamais été spécialement proches. Tout à coup, Natasha se mit à lui parler en Russe - ou parler à Raïssa en russe - et, évidemment, Mary ne comprit rien. Elle avait appris un peu le russe de son vivant mais cette langue n'avait jamais été sa tasse de thé. Elle avait apprit le français grâce à sa mère, l'anglais était sa langue d'origine et elle avait apprit quelques expressions en grecque quand Alice est entrée à son service mais c'était tout.
Mary resta immobile. En tout cas, hormis le choc, elle devait réaliser qu'elle avait raison: Natasha a du vivre un traumatisme assez puissant pour la poursuivre ici. Celle ci émergea petit à petit de son cauchemars et posa sur ses yeux sur elle puis sembla revenir à la réalité. Un sentiment de gêne sembla prendre Natasha quand elle se rendu compte d'où elle se trouvait:
"Ahem... Navrée, Mary, j'ai fait un cauchemar."
J'ai cru comprendre… Natasha tenta de se redresser grâce à ses coudes. Mary l'aida à se mettre en position assise tout en douceur pour éviter une crise de vertiges à cause de la blessure.
"Vous voyez, j'ai passé la journée à déménager les meubles pour l'île et... La fatigue, l'effort... Ça gâte le sommeil, n'est-ce-pas ?"
Cela devait être l'excuse la plus trouvée de l'Histoire des mauvaises excuses. Pourtant Mary ne dit rien. "Bref. Ne vous souciez de rien, surtout, ce n'est vraiment pas grave. Pas du tout, même...", Ne se soucier de rien? Elle voyait une ses connaissances à moitié assommée, le front en sang, au milieu du couloir et elle lui demandait de ne pas s'en faire? Non mais ho! Elle était bonne mais pas cruche la Mary! Natasha voulu se remettre debout mais affaiblie, elle retomba sur les fesses en poussant un léger juron douloureux. Elle comprit que Natasha était trop fatiguée et affaiblie pour se redresser. Mary se redressa et se baissa légèrement en tendant les bras pour aider Natasha.
Je vous reconduis chez vous. Vous pouvez me dire votre numéro de cabine et où elle se trouve?
n retour à la réalité, c'est parfois pire qu'un cauchemar. Car les cauchemars pouvaient changer, tourner au rêve au fil du délire de celui qui y était sujet. Un cauchemar était potentiellement modifiable. Et s'il ne l'était pas, on pouvait toujours se consoler avec l'idée que rien de tel n'était arrivé, que ce n'était que le fruit de notre imagination. On pouvait toujours se rassurer en se disant que de toute façon, tout resterait coincé dans les recoins de notre esprit, ceux auxquels personne n'avait accès. Alors que ce genre de protections étaient absolument incompatibles avec la réalité du monde.
Natascha fut heureuse de l'aide que lui apporta Mary pour qu'elle puisse se redresser, mais déjà commençait à calculer : elle devait faire diversion, et vite, avant que la rencontre ne bascule sur un terrain glissant. Vu l'heure, qui semblait pour le moins tardive, elle n'avait pas à espérer une arrivée soudaine de Raïssa et devrait donc se débrouiller toute seule. S'il s'était agi d'une personne stupide face à elle, ou du moins qui n'avait pas l'esprit vif, cela aurait été bouclé en deux coups de cuillère à pot. Mais Natascha savait que Mary Abbot était d'un genre différent. C'était pour elle un défi, et non des moindres.
"J'ai cru comprendre..."
La russe déglutit. Vu le ton sceptique de la jeune femme, elle n'aurait pas fait taire ses soupçons de sitôt. Cette sorte de petit jeu, de bras de fer typiquement mental ne faisait que commencer.
Avant tout, se cacher. Et une cachette, ça commençait par un masque. Elle s'efforça de calmer l'écarlate de son teint, de retrouver l'expression la plus neutre et vertueuse possible. Elle savait y faire, c'était le moment ou jamais d'user et d'abuser de ses talents de comédienne. Ses traits ne devaient pas la trahir, pas plus que sa voix. Le problème venait surtout de ses yeux, mais avec un minimum de contrôle sur elle-même, elle devrait parvenir à calmer la tempête qui faisait rage dans ses prunelles chocolat. Quant au tremblement de ses doigts, aux frissons sans grand rapport avec le froid qui parcouraient tout son corps, ils se calmerait quand elle se serait maîtrisée. Elle y arrivait si bien, avant ! Elle rougissait sur commande, pouvait se mettre à pleurer en un battement de cils, afficher un sourire joyeux lorsqu'elle était morose ou un air de tristesse alors qu'elle ne l'était pas le moins du monde. Pourquoi ses talents l'avaient-ils désertée lorsqu'elle en avait le plus besoin ?
Elle parvint à se calmer, cependant, et plus vite qu'elle ne l'aurait cru. Lorsqu'elle arrangea ses cheveux épars pour se donner une contenance et un semblant de distinction, elle constata avec satisfaction que ses mains ne s'agitaient plus. Tout commençait à rentrer dans l'ordre. Elle reprenait peu à peu le contrôle de son corps... Jusqu'à ce qu'elle essaie de se lever, pour retomber peu de secondes ensuite.
A cet instant, elle aurait affublé le monde entier de tous les jurons possibles et imaginables. Lorsque Mary se pencha vers elle pour lui proposer son aide, Natascha l'accepta sans trop hésiter. Elle-même était trop faible pour progresser seule. Tant pis pour la prudence ; elle s'appuya d'un côté sur le mur et de l'autre sur le bras de la jeune rousse pour se remettre sur ses jambes. Debout, un léger vertige la fit à nouveau tituber, mais elle parvint à rester debout et, en fermant les yeux, à calmer le flou dans lequel basculait à nouveau le monde.
" - Je vous reconduis chez vous. Vous pouvez me dire votre numéro de cabine et où elle se trouve ? - Merci, Mary. C'est cette cabine là", fit la jeune russe en désignant la porte du menton, "en face. Ne vous étonnez pas de l'absence de meubles, les neuf dixièmes sont sur l'île."
Et, s'aidant du bras de Mary, mettant toutes les forces qui lui restaient à contribution, elle se laissa guider vers sa cabine. Fais ce que tu dois, et advienne que pourra, n'était-ce pas une des expressions favorites de sa mère, la duchesse Svetlana Ianoukovitch ? Laquelle expression était, en ce moment précis, la devise de la demoiselle. Advienne que pourra.
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Sujet: Re: It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha]
It burns into your heart, the darkness that you fears [Mary & Natascha]