Sujet: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 11:09
Lavinia Sybil Hertford
VOTRE PERSONNAGE
"There'll be no rest for the wicked, there's no songs for the choir, if you let them win without a fight."
AGE DE MORT 26 ans DATE DE NAISSANCE 6 janvier 1892 ORIGINE Anglaise SITUATION FAMILIALE Fille du comte et de la comtesse de Hertford, elle a un grand frère, deux grandes soeurs, des neveux et nièces, et est célibataire. GROUPES Revenants (ex-première classe).
DERRIÈRE LA SCÈNE
PSEUDO Thémis AGE 16 ans OU AS-TU CONNU LE FORUM? Ancienne membre ! Quoique j'étais tellement active que j'aurais sans doute pas marqué les esprits ! XD. Si on remonte un peu, c'est sur TTB que j'ai connu GOTA ! TON AVATAR Jessica Brown-Findlay VOULEZ-VOUS ÊTRE PARRAINÉ? Je ne pense pas que ce soit la peine, au pire je vous MPotte en cas de question ^^ AUTRE CHOSE A DIRE? Ce forum me manquait trop, alors me v'la de retour ! XD CRÉDITS Tumblr & Century Sex
Questions pour un Fantôme
Elle peint son visage pour cacher son visage, ses yeux sont une eau profonde, elle est l’artiste d’un monde flottant, elle danse, elle chante, elle vous divertit, tout ce que vous voulez, le reste ce sont des ombres, le reste c’est un secret.
Que pensez-vous de cette île mystérieuse?Drôle de nouveauté, que cette île mystérieuse surgie d'on-ne-sait-ou. Pour ma part, je ne sais guère qu'en penser. Bénédiction ? Malédiction ? En ce moment, j'opterais plutôt pour la première solution, quoi qu'il ne faille jurer de rien. Qui sait si ce second univers ne se retournera pas contre nous ? Prudence, prudence : le Titanic était supposé être insubmersible et il a coulé, il était supposé être au fond des abysses et il est ici, droit et fier comme dans mon souvenir, et moi, moi, j'étais supposé avoir survécu, or je suis à son bord. Alors ne nous fions pas aux apparences : île ou pas, le cauchemar n'est pas terminé et bientôt, nous l'apprendront... A nos dépens, comme toujours.
Comment avez-vous réagis en voyant que vous étiez de retour sur le Titanic, alors que celui-ci est au fond de l'océan?Je ne sais que dire... J'étais heureuse, sur le coup, si tant est que je puisse être heureuse un jour : qu'on le veuille ou non, le Titanic est peut-être le seul endroit ou j'ai été vraiment heureuse. Alors revenir à son bord, vous pensez bien que ça m'a plu. J'ai cru, au début, être au Paradis : le paquebot des rêves tel que je l'avais laissé, plus de maladies à répétition, plus de parents, et enfin, la fin de cette fièvre monstrueuse qui me consumait, lentement mais sûrement, pour finalement m'emporter... Ou me ramener ici. Mais derrière chaque beauté se cache un monstre, j'ai bien fini par le comprendre. Le Titanic ne fait pas exception.
Que pensez-vous du Capitaine? Est-il une menace pour vous ou une personne fascinante? Cela aussi, je l'ignore. Il est ici parmi nous, est-il une victime du naufrage ? A t-il souffert comme tant d'autres, la nuit du 14 au 15 avril 1912 ? Un fantôme, un esprit, un démon ? Pas une victime, en tout cas, c'est certain. Est-il vraiment si mauvais ? Je suis toute disposée à le croire, car j'ai du mal à croire à la profonde bonté des hommes. Mais j'aimerais tant qu'il en soit autrement. Qui dit que ce n'est pas lui qui nous tient tous prisonniers ? Et si, par sa faute, nous n'avions pas accès au Paradis ? J'ignore si le Capitaine est une réelle menace, mais une chose est certaine : il me fait peur. Vraiment.
Si tu avez la possibilité de quitter le Titanic ou l'île pour réellement mourir, le feriez-vous? Pourquoi?Là encore, je suis indécise. Réellement mourir... Je suis bel et bien morte ! Pas à bord, certes, mais sur mon lit, en Angleterre, six ans après le naufrage. La fièvre, la souffrance, tout cela était bien réel. J'ai vu des morts, dans ma vie, bien trop de morts à mon goût, et voilà que la plupart d'entre eux, je les retrouve ici ! Partir, pourquoi pas, mais pour aller ou ? Et si le Titanic était notre seule et unique éternité ? Tous ses passagers étaient maudits, une part de nous restait à bord, sinon pourquoi ses esprits, pourquoi ces "revenants", comme on nous appelle ? Je doute que nous ayons la possibilité de partir un jour, mais si tel est le cas, je déciderais à ce moment là.
Et finalement... Cette question... Le mystère...
Qui raconte l’histoire de qui... Qui lève le rideau... Qui choisit les pas que nous allons danser... Qui nous rend fou... Nous cingle de coups de fouet et nous acclame dans la victoire quand nous survivons à l’impossible... Qui fait tout cela... Qui fait en sorte que notre existence honore les autres... Qui envoie des monstres pour nous tuer... Et en même temps nous chante que nous ne mourrons jamais... Qui nous apprend ce qui est vérité, ce qui est mensonge... Qui décide pourquoi l’on vit et quel combat mérite que l’on risque la mort... Qui nous enchaîne, et qui détient la clé qui peut nous libérer...
Les pieds enfoncés dans le sable, Lavinia observait l'immensité bleue s'étaler inlassablement devant elle. Le regard fixe, elle regardait l'horizon sans vraiment le voir, entièrement accaparée par ses pensées. Un vent léger, très léger, soufflait, agitant ses boucles noires que la jeune fille avait détachées, et qui venaient lui chatouiller le cou pour lui tomber jusqu'au milieu du dos. Elle avait perdu l'habitude de les avoir aussi longs : quand elle s'était éteinte, elle avait une coupe au carré, alors en vogue. Ses prunelles claires ne bougeaient pas, pourtant, si elle les portait vers la droite, elle verrait le Titanic, monstre flottant tout de fer et d'opulence, majestueusement accosté à l'île, que Lavinia verrait si elle se retournait. Mais, ses escarpins à la main, alors que les vagues de l'océan face à elle venaient se heurter à ses chevilles et caresser l'ourlet de sa robe, qu'elle tenait de l'autre main, Lavinia n'avait aucune envie de se retourner.
Comment en était-elle arrivée là ?
Mystère. Le saurait-elle jamais ? Probablement pas. Et, au fond, voulait-elle le savoir ? Certaines vérités devaient restées cachées. La jeune Hertford n'était pas sûre de vouloir comprendre les raisons de sa présence - réapparition, peut-être, serait le mot plus juste - à bord du Titanic, qu'elle avait pourtant laissé derrière elle, à demi brisé, six ans plus tôt. Pourquoi ? Comment ? Autant de question auxquelles nul ne savait que dire, auxquelles rares étaient ceux qui voulaient entendre. La nuit du naufrage, elle s'en souvenait comme de la veille. Cette nuit là, elle l'avaient vue, la mort, la vraie mort, pas celle que l'on lit dans les livres, pas celle que l'on voit sur une scène de théâtre ou sur un écran de cinéma. La mort, cette nuit là, était omniprésente, presque palpable, elle avait emporté tant de personnes, détruit dans de vies, de rêves, de familles. Jamais Lavinia ne l'avait oubliée, jamais ces images d'horreur ne s'étaient effacées de son esprit.
Elle se souvenait de tout. Et aurait préféré que ce ne soit pas le cas. Mais peut-on lutter contre sa propre mémoire ?
"Lady Lavinia ? Vous ne venez pas ?"
Un sourire a peine perceptible aux lèvres, la lady se retourna.
" - Si, plus tard. Je vous retrouve après, Susan. - Bien, mademoiselle."
Et la jeune fille s'éloigna sous le regard attendri de sa maîtresse. Lavinia aimait beaucoup sa femme de chambre, embauchée à peine quelques jours avant le départ de Southampton pour l'Amérique, et elle avait été profondément chamboulée par sa mort, la nuit du naufrage. La retrouver était un plaisir. Tout, en la jeune Susan, rappelait à Lavinia sa première gouvernante, Edith.
Edith... Que de larmes n'avait-elle pas versées, lorsque ses parents l'avaient renvoyée ! Edith, la seule mère qu'elle eut jamais connu, la douce, la gentille Edith, toujours affectueuse envers elle, toujours à son écoute, toujours là pour elle, la triste fillette maladive et seule ! Il ne s'était pas passé une journée, depuis ce matin de septembre ou elle avait été contrainte de quitter le manoir des Hertford, sans que Lavinia n'ait une pensée pour elle. Longtemps, elle avait supplié ses parents de la ré-engager, sans succès. Au moins obtint-elle qu'elle eut de bons gages, et qu'elle puisse trouver du travail ailleurs. Alors quand, bien des années plus tard, la toute jeune Susan, la nièce d'Edith, s'était présentée à elle pour un poste de femme de chambre, Lavinia n'avait pas hésité un instant pour la prendre à son service. Et ses parents n'avaient pas été longs à convaincre.
Lord et Lady Hertford, les parents de Lavinia, cédaient à tous ses caprices. Par bonté d'âme ? Non, par souci de se débarrasser d'elle, l'accident, l'enfant non désirée, la petite chose pâle et malade dont on ne savait que faire. Toute sa vie, Lady Hertford s'était plainte de sa fille cadette : lorsqu'elle était née, sa mère était âgée de quarante-quatre ans. Un accouchement douloureux, atroce même, "et tout ça pour ça", se plaignait constamment la Comtesse en désignant Lavinia qui, assise dans son coin, comme toujours, ne bronchait pas. Ce fut e premier rejet, mais très vite, d'autres arrivèrent. Son père, déjà, toujours occupé par ses affaires, ne trouvait pas le temps de s'occuper de ses aînés. Alors de Lavinia, n'en parlons pas ! Et les aînés en question, ils avaient respectivement douze, onze et dix ans lorsque la jeune fille naquit : leur groupe était déjà formé.
Avec un soupir, Lavinia porta à nouveau son regard sur la mer, s'interrogeant : comment allaient-ils, ses parents ? Son frère Tobias ? Ses soeurs, Millicent et Jocelyn ? Leurs familles respectives ?
Ils n'avaient pas dû beaucoup la pleurer, les uns et les autres. Pour peu qu'ils se souviennent de son existence. Baissant les yeux, elle vit son image se refléter à la surface de l'eau : celle d'une jeune personne de vingt ans, mince et pâle, aux cheveux d'un noir d'encre, presque bleuté. Si différente, si éloignée de ses aînés, éclatants de santé, avec de belles joues roses et des cheveux blonds comme les blés, hérités de leur mère. Alors que Lavinia, non contente d'être née indésirée, était en plus d'une santé fragile, si fragile qu'on ne pouvait même pas se débarrasser d'elle en l'envoyant en pension, ou même chez d'autres membres de la famille, à Londres par exemple, ou vivaient les soeurs de son père. Elle devait rester dans le Hertfordshire, dans l'un des manoirs de ses parents, au grand dam de ceux-ci. Sans doute même priaient-ils pour que la maladie l'emporte une bonne fois pour toutes, pour ne plus l'avoir sur le dos. Leurs voeux finirent par être exaucés, en décembre 1918. Leur plus beau cadeau de Noël, sans doute.
Au fond, rares étaient ceux qui l'avaient pleurée. C'était peut-être mieux ainsi, se disait la jeune lady. Elle aurait été insignifiante jusqu'au bout. Peut-être les domestiques avaient-ils étés triste, mais cette pensée ne réjouissait nullement Lavinia ; qui les aimait trop pour les vouloir malheureux. Ils avaient été ses seuls vrais amis, sa seule vraie famille, puisque les siens l'avaient rejetée. Le départ d'Edith avait conforté le reste des employés dans l'idée que les parents Hertford s'étaient donnés pour mission de rendre leur fille malheureuse, et ils s'étaient montrés fort compatissants, dans le dos de leurs maîtres. Et la jeune fille les appréciait bien plus que la flopée de bien-nés que recevaient ses parents lors de dîners mondains, au cours desquels Lavinia se taisait, perdue dans ses pensées, sans que personne ne vînt l'y chercher. On ne s'occupait pas d'elle. Elle était un oiseau en cage, prisonnier, fait pour être joli, un objet de décoration. Rien de plus. On ne lui demandait pas de parler, alors elle se taisait. En fin de compte, elle y avait trouvé une certaine paix.
De toutes les demeures de ses parents, Hatfield House était sa favorite. Sa mère la trouvait trop petite, trop campagnarde pour y recevoir du monde, mais Lavinia l'aimait beaucoup, sans doute à cause de toutes les histories qu'Edith lui avait lues à son sujet. Lorsque la brunette circulait dans les couloirs, rasant les murs comme à son habitude, elle imaginait comment ils avaient été au temps de la Renaissance, lorsque la princesse Elizabeth Tudor, la future Elizabeth Ière, y vivait. C'est Edith qui lui avait lu ses premiers livres, et lorsqu'elle était partie, Lavinia avait persévéré. Son père possédait une immense bibliothèque, et elle avait le droit d'y puiser à loisir, ses parents ne s'intéressant nullement à ses lectures. Son père aurait pu, si il avait été moins occupé et si elle avait été moins insignifiante, mais sa mère n'avait jamais été portée sur les études, pas plus que ses aînés. Donc Lavinia vécut sa passion seule.
Mais y avait-il une chose qu'elle n'avait pas vécu seule ?
Elle jeta un regard en arrière. Un peu plus loin, dans les terres de l'île, se distinguait un groupe d'enfants qui jouaient en riant. Des enfants pleins de vivacité et de gaieté, des enfants joyeux, des enfants comme Tobias, Millicent ou Jocelyn. Des enfants contraires à l'enfant qu'elle avait été. Oh, que n'aurait-elle pas donné pour être comme eux ? Pour être comme ses soeurs, énergique et blonde, espiègle et rieuse, attrapant tous les regards, tous les compliments ? Pour que l'on parle d'elle en bien, pour que des étincelles animent le regard de sa mère lorsque serait évoqué son nom ? Au lieu de quoi, elle avait été celle que personne ne remarquait. Le boulet familial. Celle dont on parlait peu, celle qu'on ne calculait pas. Celle que l'on s'efforçait de rendre sans consistance.
Son regard tomba ensuite sur un groupe d'adultes, parmi lesquels elle reconnut une de ses rares amies, une de ses anciennes confidentes : Constance. Morte à bord, comme Susan. Comme des centaines d'autres personnes. Longtemps, Lavinia l'avaient imaginée heureuse, au Paradis, comme l'ange qu'elle était. Sans savoir qu'elle errait sur un océan sans fin. De Constance à l'amitié qui les avait unies, et de l'amitié à la mort, ses pensées tombèrent sur Lisbeth, et sa gorge se noua. Pourquoi était-elle morte ? Pourquoi, grands Dieux, pourquoi ? Lisbeth, la seule personne qui lui avait rendu le sourire ! Lavinia ne pouvait qu'espérer qu'elle ait rejoint un monde meilleur, mais regrettait chaque jour un peu plus son absence. La brunette de troisième classe lui manquait cruellement. En revanche, un qui ne lui manquerait certainement pas si il venait à disparaître, c'était ce maudit italien qui lui faisait des avances ! Alors lui, elle l'avait cerné : trop timorée certainement, trop douce peut-être, mais naïve, sûrement pas. L'homme ne lui inspirait aucune confiance. Car il lui mentait, n'est-ce pas ?
Lavinia chassa Di Pazzi de ses pensées et lentement, tourna le dos à la mer pour se rapprocher de la plage, toujours pieds nus. Avant d'embarquer à Southampton, elle n'avait jamais vu la mer. Comme elle semblait paisible, en cet instant, calme comme de l'huile ! Mais que disait le proverbe ? "Méfiez-vous de l'eau qui dort". De cette même étendue limpide avait jailli un iceberg, causant la mort de, combien, mille cinq-cent morts ? Avec un frisson qui n'avait rien à voir avec le froid, Lavinia s'engagea sur l'île, prenant soin de ne pas se retourner. Une fois ses pieds secs, elle remit ses escarpins et regagna vite le pont du navire, évitant les lieux les plus fréquentés, pour finalement rejoindre sa cabine de première classe, réinvestie lors de son retour à bord, voilà un an. Un vrai sourire, rare chez elle, mais non moins sincère, naquit sur ses lèvres lorsqu'elle en poussa la porte et vit la petite Susan, occupée à recoudre une de ses robes.
" - Et bien, Susan, vous ne vouliez pas retrouver vos amis sur l'île ? - J'avais de la couture à terminer, my lady, et... Je ne voulais pas vous laisser seule." Lavinia s'assit à côté d'elle et arrangea quelques mèches folles du chignon de sa suivante.
" - Vous savez, Susan, je crois qu'à présent, vous devriez vous contenter de m’appeler Lavinia. - Mais je ne peux pas faire ça ! Vous êtes une lady ! - Plus maintenant. Et je préfèrerais, en fait, que vous m'appeliez ainsi. Quand votre tante et moi étions seules, elle m'appelait aussi par mon prénom. Quel âge avez-vous, Susan ? - Quinze ans. Pourquoi ?"
Le sourire de Lavinia s'évanouit. Si jeune... Et déjà morte. Noyée, en bas, en troisième classe, au milieu de centaines d'autres. La lady cala son dos contre celui du canapé luxueux sur lequel elle était assise. Comprenant qu'elle n'obtiendrait aucune réponse immédiate, la petite Susan reprit ses travaux d'aiguille, alors que Lavinia sombrait à nouveau dans la mélancolie de ses souvenirs.
Mille cinq-cent morts. C'était le nombre qu'indiquaient les journaux, tout en précisant que le chiffre était approximatif. C'est à New-York, chez sa soeur Jocelyn, qu'elle avait lu ça, discrètement pour que son père ne la voie pas lire des journaux. Alors que ses parents se lamentaient à qui voulait les entendre de toutes les affaires qu'ils avaient perdu, Lavinia pensait à ces mille cinq-cent personnes mortes noyées, au milieu de nulle part, mortes dans les pires souffrances. Comme d'habitude, elle se taisait, mais n'en pensait pas moins. Tous, les amis, les connaissances, plaignaient les pauvres Hertford de la perte de leurs effets, sans un seul mot pour les victimes. Comment pouvaient-ils être aussi égoïstes ? Au fond, Lavinia se révoltait. Et ni ses livres, ni le premier-né de sa soeur, prénommé Matthew, ne parvenaient à la distraire. Plus que jamais, elle avait l'impression d'être un oiseau, un joli petit oiseau, enfermé dans une cage, mais au lieu de se contenter de chanter lorsqu'on le lui demandait, comme de coutume, il se jetait contre les barreaux de sa cage, désespérément, tentant de se frayer un chemin vers l'extérieur, vers la liberté. Mais lmes barreaux étaient forgés dans l'acier, et plus l'oiseau cherchait à les briser, plus ils se renforçaient.
Plus que jamais, Lavinia avait l'impression que son existence lui échappait. Dès lors, les dîners mondains, les soirées habillées, les bals et autres événements dont elle n'avait jamais été vraiment friande, devinrent une véritable torture. Partout ou elle allait, le souvenir des morts du Titanic la hantait, jusque dans ses rêves. Même le sommeil n'était plus réparateur.
Le retour en Angleterre fut le bienvenu. Elle ne regretterait ni New York, ni sa soeur ou son beau-frère, et ne s'était que peu occupée de son neveu. Le choc avait été trop lourd, la cicatrice trop profonde. Tout le temps que dura le voyage du retour, elle ne mit pas le nez hors de sa cabine. Radicale différence avec les premiers temps de la traversée à l'aller, à bord du Titanic. Ces instants, à bord du paquebot des rêves, Lavinia s'en souvenait avec nostalgie : pour la première fois, elle était sortie, elle avait rencontré du monde. Elle qui n'avait connu que le Hertfordshire et quelques - rares et brefs - séjours à Londres se sentait curieusement plus libre, au milieu d'une foule qu'elle ne connaissait pas. Craintive, Lavinia l'était, mais converser ainsi, avec des gens qui ne la jugeaient pas forcément, à l'abri du regard de ses parents, avait quelque chose de délicieux. Une fois n'est pas coutume, elle était heureuse. Mais le bonheur ne dure pas, c'est bien connu.
" - Mademoi... Lavinia ? - Oui, Susan ? - Est ce que... Est ce que vous voudriez venir manger avec nous, ce soir ? En troisième classe ? Vous... Enfin... Peut-être que ça vous ferait du bien, de descendre, non ? - Pourquoi pas ?"
Susan eut un sourire espiègle auquel répondit Lavinia, avec plus de tristesse que de joie cependant. Oui, pourquoi pas ? De son vivant,elle passait pas mal de temps avec les domestiques du manoir, dans leurs étages. Quelle différence avec les troisièmes classes ? Et au moins, elle ne tomberait pas sur Luigi di Pazzi et ce genre d'énergumènes !
"Oui, je viendrais."
Au moins, elle sortirait. Même si elle savait qu'elle ne croiserait pas Lisbeth, elle sortirait. Elle ne passerait pas sa soirée seule.
Si son monde à elle s'était écroulé avec le naufrage du Titanic, le peu qu'il lui restait s'écroula définitivement après le retour des Hertford en Angleterre, avec un événement que seuls les revenants du Titanic auront connu : la Première Guerre Mondiale. L'aîné des Hertford, Tobias, le fils prodigue, fut réquisitionné, tout comme son beau-frère Richard, le mari de Millicent. Ils furent envoyés en France et leurs épouses rejoignirent bientôt Hertford Hall, la demeure familiale, avec leurs enfants. Lavinia eut beaucoup de plaisir, alors, à s'occuper de ses neveux et nièces, sans jamais s'attirer la sympathie de sa soeur ou belle-soeur. Mais s'occuper des enfants lui permettait d'oublier que là-bas, sur le continent, les morts s'accumulaient.
Le premier mort de la famille, ce fut Tobias, lors de la bataille de la Somme. Le Comte et la Comtesse étaient éffondrés, Millicent en larmes, et Jocelyn fit le trajet depuis New York pour assister à son enterrement. Deux ans plus tard, quelques mois seulement après la fin de la guerre, et alors que la famille de Millicent n'était pas encore rentrée dans ses terres, ce fut la fragile Lavinia qui s’éteignit, victime non pas d'un obus allemand, mais de la grippe espagnole. Inutile de dire que sa mort fut bien mieux accueillie que celle de Tobias.
Lavinia promena son regard autour d'elle. Rien n'avait changé depuis 1912, comme si la cabine était restée intacte pour elle. Comme si la cabine l'attendait. Et elle, avait-elle vraiment changé ? Elle était toujours la même Lavinia, toujours discrète, toujours malheureuse, toujours dans son coin, au milieu de ses livres. Elle aimait danser, mais craignait le regard des autres. Elle aimait la mer, mais en avait peur, elle aimait voir du monde, mais les gens l'effrayaient. Elle n'était pas malheureuse, ici, mais se posait des questions, trop de questions qu'elle n'arrivait pas à taire, et qui aussi lui faisaient peur.
Le monde entier lui faisait peur.
Mais elle avait été si heureuse, à bord, plus heureuse qu'elle ne l'avait jamais été ! Ne pouvait-elle pas goûter à nouveau à ce bonheur ? A présent, elle savait qu'aucune maladie ne viendrait la chercher. Elle n'avait plus toussé depuis son retour à bord. Elle ne s'était jamais sentie aussi bien, physiquement parlant. Ni aussi perdue. Ne connaîtrait-elle donc jamais la paix ? Elle avait tout pour être heureuse, ici, depuis la petite Susan à Matthew Pierce, l'homme étrange qui s’efforçait par tous les moyens de la faire rire. A moins qu'il ne soit, à l'instar de Di Pazzi, un affabulateur ? Mais que pouvait-il attendre d'elle ? Elle n'avait plus rien, à présent. Avant, elle avait sa dot, une fort belle dot, la plus avantageuse possible, pour que ses parents puissent se débarrasser d'elle dès que possible puisque de toute façon, elle n'hériterait pas de quoi que ce soit. Mais maintenant, elle n'avait plus rien, rien d'autre que son insignifiante petite personne. Car insignifiante, elle l'était, en dépit de son instruction : Lord et Lady Hertford avaient tout mis en oeuvre pour qu'elle le comprenne. Et hors du monde des livres, elle n'était nulle part à sa place. L'Angleterre lui manquait-elle ? Hatfield House, oui, et son libraire favori, à Londres, aussi. Les domestiques, plus encore. Mais le reste...
"Susan ? En fin de compte, je crois qu'il serait bon que nous descendions maintenant. J'ai envie de m'aérer l'esprit. Pourriez-vous remettre vos travaux de couture à demain ?"
Si elle ne voulait pas rester seule, sombrer à nouveau dans un océan d'abandon et de solitude, le mieux était de fréquenter du monde, non ? A présent, il ne tenait plus qu'à elle, Lavinia Sybil Hertford, de vaincre ses peurs. Mais y parviendrait-elle seulement ?
~
...C’est vous, vous avez toutes les armes en vous, alors battez-vous !
Dernière édition par Lavinia S. Hertford le Mar 29 Avr - 17:26, édité 27 fois
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 11:29
Bienvenue! Excellent choix d'avatar! Bonne chance pour ta fiche
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 11:54
Merci, Mary ! Une fille de comte, comme ma Lav' ! Il nous faudra un lien
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 12:03
Oh ! Notre ancienne Edwige ! Comme je suis contente de te revoir parmi nous !
En tout cas Re-Bienvenue et bon courage pour l'écriture de ta fiche. J'aime énormément le PV que tu as choisi !
(En passant : je suis Thomas & Isolde sur TTB )
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 12:08
Ooooo edwigounette! T'avais voulu prendre Pete Southsonr à un moment donné?
Bon courage , ton personnage à l air magnifique , il nous faudra un lien, en plus revenante comme Nayah et Livia
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 12:17
Mon Dieu, mais vous vous souvenez de moi ? Et oui, Jack, j'aime beaucoup le personnage de Peter, malheureusement j'étais pas mal occupée en début d'année et ça n'a pas été possible... En tout cas, je suis ravie d'être de retour ! Merci de vos compliments Et oui, Lav' est un perso magnifique, en plus avec Jessica... Avec plaisir pour les liens !
Et... Thomaaaaaaaaaaas !! Isoooooooooooooooooolde !! Dans mes braaaaaaaaaaaaaas !!
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 12:25
Comment ne pas se souvenir du mignon visage de ta petite Edwige ?
*cours dans ses bras * Maaaaaaaaaaaaaary !!
*va se calmer un peu plus loin *
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 12:44
Kyaaaaaaaaaaa va pas te calmer un peu plus loin, j'arrive te sauter dessus !!
L. Georgiana O'Hara
ADMIN SADIQUE ♌ The body of a woman, but the heart of a lion.
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PROFIL♌ Double Compte : Esther Delmas, Mary-Ann Fleming & Scarlett Hamilton ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 8567 ♌ Points : 20 ♌ Jour d'embarquement : 16/07/2011 ♌ Age du Personnage : 23 ans ♌ Profession : Couturière & Danseuse à ses heures perdues ♌ Crédits : Mari-Jane ♌ Photo :
RPG Journal d'un fantôme ♌ Numéro de Cabine : E10 ♌ Situation Amoureuse : Amoureuse de Joseph Earnshaw ♌ Présentation:
Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 13:12
Ohhhh je suis contente de te revoir ici et en plus sous Lavinia J'adore ce personnage Je te souhaite bon retour sur GOTA Et si tu as des questions surtout n'hésites pas à venir nous voir Bon courage pour la rédaction de ta fiche
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 13:16
Merci Georgiana ! Moi aussi je suis contente d'être de retour ! Et oui, Lavinia est un personnage absolument sublime Pas de souci, à la moindre question, j'arrive en force !
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 17:05
Oooooh ma Maryyyyy d'amour !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! je pourrai toujours t'adopter Bon, inutile de préciser que je suis Anne Stafford sur TTB
En tout cas je suis tellement heureuse de trouver parmi nous et il nous faudra absolument un lien Bon courage pour ta fichounette
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 17:38
Hello, miss ! ^^
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 17:59
ANNEEEEEEEEEEEEEE !!! Ohhh oui adopte moi !!! Avec Emily, en plus... Dans Summer in February... Moi aussi, je suis toute contente de te retrouver ici Et merci, Elliott
Dernière édition par Lavinia S. Hertford le Sam 16 Nov - 19:28, édité 1 fois
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 19:23
Ton histoire est sublime !
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 19:27
Merci, Jack ! J'espère que nos admins d'amour en penseront autant
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 22:28
Haaaan ** Thémis Mais on ne pouvait pas rêver mieux que de t'avoir ici Bienvenue ici et bon courage pour ta fiche
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Sam 16 Nov - 22:36
Ohhhhh merci C'est adorable
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Dim 17 Nov - 13:13
Lavinia S. Hertford a écrit:
Merci, Mary ! Une fille de comte, comme ma Lav' ! Il nous faudra un lien
Mais avec joie! Je t'attendrais sur ma fiche de lien :3
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Dim 17 Nov - 15:37
Je déboule en force dès ma validation, alors !
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Mar 19 Nov - 19:06
Superbe fiche Tu développes tes liens, j'ai adoré l'allusion à Elizabeth Tudor et la citation de Mémoires d'une Geisha ** Bref, malgré quelques petites fautes par ci par là je te valide Bienvenue & bon jeu Lav' parmi nous, si tu as besoin de quoi que ce soit surtout n'hésitez pas à nous envoyer un MP nous sommes là
Félicitation!
Et voilà, tu es validée et pour toi une longue aventure commence, pour commencer à faire la fête parmi nous, il va falloir travailler un peu et faire votre fiche de lien (ICI), comme ça tu auras le grand bonheur de te faire harceler par les membres du forum Pour RP aussi, rien ne vaut une fiche de RP, cela sera beaucoup plus simple pour les membres de venir t'en réclamer (ICI). Par (LA), tu peux aussi faire une demande de rang et de cabine, bah oui être SDF, c'est pas toujours drôle Si tu veux, tu peux créer un ou des scénarii, pour faire une famille, des amis, un compagnon ou une compagne, ça se passe par (LA)!
Pour bien commencer à RP, notre (EVENT) est pour toi, ainsi que notre (MINI-EVENT) ^^
Après tout pour bien commencer sur le forum, tu peux tout aussi bien passer par le flood et les jeux, c'est la meilleure porte à prendre pour une meilleure intégration (ICI)
Et voilà, maintenant tu sais tout sur tout et ton aventure à bord peut parfaitement commencer
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Mar 19 Nov - 19:36
Waaaaaaaa merci ! Nom de Dieu, encore des fautes ? Je m'en vais leur faire la traque ! Enfin, merci beaucoup ! Je vais faire mes fiches dans l'immédiat !
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Mar 19 Nov - 19:41
Encore, vraiment désolée Lav' en plus, tu nous connais, tu vois bien qu'on essaie de répondre super vite aux demandes des membres mais là, on n'avait pas vu que tu avais posté Vraiment navrée.
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Mar 19 Nov - 19:44
Mais y'a pas de souci Vous avez deux forums à gérer, c'est normal, je comprends tout à fait ! No problemo J'aurais corrigé le max de fautes comme ça, et j'ai soigné ma présentation !
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Sujet: Re: Hear my heart burst, again ☸ Lavinia Mar 19 Nov - 22:48
Je ne me souviens pas, mais je te dis quand même RE Jolii avatar.