PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
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Sujet: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mer 10 Juil - 22:47
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
Cher Journal. Il y a peu, j’ai fait la rencontre d’une personne qui a complètement changé ma vie. Tu me verrais, dès que je pense à lui, mon cœur bat à la chamade, je souris, je ris pour rien en pensant à nos conversations. Je ne sais pas ce que Charles Wellington a pu me faire, mais il n’est pas un homme comme les autres. Au début, je pensais qu’il me voulait pour son film, mais en fait non, selon lui, je suis trop douée pour être dans sa production. Tu ne peux pas savoir à quel point entendre cela m’a rendu folle de joie. Mère avait tort, les hommes ne sont pas tous comme mon pères et Charles est loin d’être fourbe. Il me parait honnête, même si j’ai toujours cette appréhension, je crois que ma mère m’a rendu trop méfiante. Encore aujourd’hui, elle arrive à me pourrir la vie ! Heureusement, plusieurs milliers de kilomètres nous sépare, elle ne peut plus diriger ma vie comme elle a pu le faire avant. La journée a encore été riche en évènement, on a fait les dernières scènes du film qui selon John sera un véritable succès. J’espère pouvoir connaître une brillante carrière après cela. Ce soir, je dîne avec Charles, étrangement je n’appréhende pas ce moment, je me sens tellement à l’aise avec lui, comme-ci je le connaissais depuis toujours. J’espère que cette histoire ira plus loin, je le pense qu’elle peut aller plus loin, peut-être même que je l’aime déjà, je ne sais pas, je suis si confuse…
Les mots glissaient sur les pages d’un vieux journal oublié, journal qui se trouvait au fond d’une armoire, abandonné comme le reste de son ancienne vie. La Mary-Ann d’autrefois était morte il y a plus de dix ans, quand un jour on toqua à sa porte pour lui annoncer la mort de son bien aimé amant. Elle avait été si heureuse avec lui pendant un temps, mais du jour au lendemain, son sourire s’effaça tout comme sa joie de vivre. Cependant, aujourd’hui, les choses avaient changées, la belle actrice avait découvert les mensonges de Charles Wellington et elle ne pouvait plus vivre dans le passé, elle devait aller de l’avant et même si elle ne pardonnait pas à cet homme, elle voulait revivre à nouveau. Pour la première fois depuis de trop nombreuses années, elle avait ressorti son vieux journal, celui qu’elle avait commencé au début de sa nouvelle vie. Pour la première fois depuis trop longtemps, elle avait redécouvert la Mary-Ann d’antan, celle qu’elle avait fait disparaître. Après avoir lu quelques fragments de sa vie, elle avait remis le journal à sa place, se promettant de le ressortir pour se retrouver. Dans sa cabine de première classe, elle était seule, les enfants étaient partis joués à la piscine avec d’autres, surveillés par une mère qui se chargeait de la petite troupe. L’ancienne actrice avait bien l’intention de profiter de ce moment, loin des enfants, loin de sa vie de mère, loin de ses problèmes pour se retrouver en tant que femme. Elle quitta sa cabine et descendit les différents ponts pour se rendre aux bains turcs. Il y avait bien longtemps qu’elle n’avait pas profité du bien-être de prendre soin de soi. Dès qu’elle y entra, elle ressentit la chaleur orientale, la même qu’elle avait pu ressentir en se rendant en Egypte, il y a déjà quelques années de cela. Les bains turcs étaient un véritable plaisir pour la femme et un bonheur pour la détente. Dans l’un des vestiaires, la mère de famille se déshabilla et revêtit un peignoir. Elle se rendit alors dans le petit salon de massage où une hôtesse se présenta pour s’occuper d’elle. Mary-Ann profita longuement de ce massage, puis une fois le massage terminé, la première classe se rendit dans une autre pièce où elle alla profiter d’un bain de vapeur. Rapidement, elle se rendit compte que redevenir comme avant n’était pas si compliqué que cela, surtout si l’on pouvait profiter de tels bien-être. Mais advienne ce qui viendra, le monde ne s’était pas fait en un jour et on ne pouvait pas supprimer dix ans de sa vie, pour tout recommencer à zéro.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Ven 12 Juil - 23:29
Moi, Violet Anna Grantham, je n'avais jamais été une fille sure de moi. J'avais toujours pris sur moi, pour me faire une place dans le monde. Cela n'avait pas toujours été facile, de mettre de côté tous ses sentiments pour faire son petit bonhomme de chemin, aussi mauvais avait-il été. D'ailleurs, plus je me penchais sur la question, plus je me rendais compte que ma vie avait été... gâchée. Je n'étais pas une fille dépressive, ni rien de cela, non. J'essayais de porter un regard objectif sur ce qu'avait été ma petite existence ridicule dans la terre de la campagne anglaise puis dans la poussière de Londres. Je n'étais pas un modèle de réussite. Je ne me plaignais pas. Cela était inutile, maintenant. J'étais morte. Enfin, presque.
Ma présence dans le purgatoire, dans l'anti-chambre de l'enfer (ou du paradis, d'ailleurs, je n'en savais rien), je la devais à un homme. Charles Wellington. Celui qui m'avait attirée vers la lumière, moi, petit papillon perdu dans l'obscurité des méandres des rues mal-famées. C'était sa main que j'avais saisie et que j'avais tenue lorsque j'avais escaladé avec maladresse les marches menant jusqu'au pont du magnifique paquebot. Mon ticket pour une nouvelle vie. Je ne croyais pas si bien dire. Si seulement j'avais su que ma scène se réduirait au Titanic et que les spectateurs seraient ses passagers. Morts. Vivants. Je n'en avais aucune idée. Je n'avais pas besoin de savoir. Je ne voulais pas savoir. Ces choses me dépassaient. En voulais-je à Charles ? Je n'en savais encore rien. Je ne pouvais m'empêcher que tout était de sa faute. Pourtant, au fond de moi, je sentais qu'il n'avait pas besoin de mon pardon. Le temps finirait par effacer la rancœur que je refoulais. C'est ce que j'avais toujours fait, après tout. Tout occulté pour vivre. Survivre. Réussir. Enfin, en ce qui concernait la réussite, on pouvait repasser.
Mais, ces derniers temps, quelque chose avait changé. Ce n'était pas la situation de ce satané bateau. Ce n'était pas moi. C'était Charles. Après notre... Enfin, après le naufrage et ma noyade, il s'était évaporé lorsque nous nous étions tous réveillés, plus morts que vifs. Je m'étais inquiétée de sa disparation et m'étais dit que lui, était peut-être bel et bien parti. Pour de bon. Mais comme je m'étais trompée ! Il y avait peu, un groupe entier d'anciens passagers était revenu à bord... Les revenants. Ils avaient survécu et étaient revenus ici, après leur mort réelle. Charles faisait parti du lot. Mais ma joie avait bientôt fait place à l'incompréhension. Il était devenu distant, encore plus mystérieux qu'il ne l'était déjà. Je n'arrivais même plus à me souvenir de quand datait notre dernier moment de complicité. Je ne connaissais personne, sur le paquebot. Cet homme était mon seul point de repère. Le seul visage familier qui me rassurait parmi cette foule d'inconnu sans nom. Il y avait quelques jours, peut-être un peu plus d'une semaine, il avait fait une allusion évasive sur sa vie d'avant et sur la vie qu'il avait mené alors que moi, je croupissais au fond des flots. Sur sa vie en Amérique. Il m'avait parlé d'une femme. Une qui n'était pas comme les autres. Pas comme une de ses petites aventures sans intérêt. Pas comme moi. Je n'éprouvais aucune jalousie. Je n'avais jamais aimé Charles. Il aurait été facile de se laisser entraîner mais j'étais rodée. Des hommes, j'en avais connu. Je maîtrisais à la perfection l'art de ne pas m'attacher. Cependant, je n'avais pas pu ignorer le petit pincement qui serra mon cœur lorsqu'il avait laissé échapper, à mi-voix, ces quelques phrases. Je n'avais jamais été la seule pour quelqu'un. Je n'avais jamais été l'unique. Je n'avais jamais été appréciée pour ce que j'étais. Pour certain, j'étais transparente. Pour d'autre, et c'était pire, j'étais un objet. Mais, pour Charles, j'avais eu le sentiment d'être une personne. De compter, au moins pour quelqu'un. Heureusement, le réalisateur m'avait bien vite réveillé de la douce illusion qui commençait à me bercer. Quelle chance.
Je m'ébrouais et sortis des couvertures, bien décidée à arrêter de ruminer. J'étais morte, c'était vrai. J'étais une nouvelle fois toute seule, c'était vrai. Mais ce n'étaient pas des raisons suffisantes pour me laisser abattre. La journée était belle et puisque je n'avais rien à faire, autant en profiter pour faire autre chose que de me morfondre comme une vieille fille. Je mis ma toilette préférée, une jolie robe de toile blanche, rayée de fines bandes d'un bleu pastel et des bottines claires. Armée de ma serviette de bain, je me décidais à passer aux bains turcs. Je n'y avais jamais mis les pieds mais j'avais entendu des femmes en discuter, sur le pont. Autant aller y jeter un coup d'œil, histoire de voir ce que cela donnait. De toute façon, ils ne risquaient pas de me faire de mal.
Après avoir retrouvé mon chemin, je poussais la porte, un peu timidement ma foi, de la salle dont l'humidité ambiante collait déjà mes cheveux sombres contre mon front moite. Je me déshabillais dans les vestiaire à vitesse grand V et enroulais tout aussi rapidement ma serviette autour de mon corps tiède. La faïence décorée et la douce ambiance vaporeuse me détendaient déjà. Enfin, qu'étais-je censée faire, maintenant ? Au fond de la pièce, une porte de bois semblait m'appeler. Je m'y rendis avec maladresse, manquant de me casser la figure contre le sol glisser et ouvrit la porte à la volée, sans délicatesse aucune. Une brume brulante percuta mon visage et je laissais échapper un « ouf » de surprise. Dans la lourde vapeur parfumée, j'aperçus une silhouette féminine, masquée par la grisaille.
_Oh, pardonnez moi, m'excusais-je, je ne savais pas qu'il y avait déjà quelqu'un. Hum, je ne suis pas vraiment habituée à ce genre de chose, avouais-je d'une petite voix, dois-je vous laisser ?
Dernière édition par Violet A. Grantham le Mar 23 Juil - 7:57, édité 1 fois
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
La douceur de ses mains, sera jamais imprégnée sur ma peau et j’espère qu’elle se restera même si le malheur venait à tomber sur nos vies. Nous n’aurions pas dû aller si loin, les conventions l’interdisaient, mais qui se fit des conventions quand l’amour nous tombe un jour dessus. Je suis une actrice, pour certains je ne valais pas plus qu’une prostituée, alors au Diable les bonnes mœurs, je m’en moque désormais. Je me souviens encore de son sourire à mon réveil, j’étais nue sous la couverture et sans pudeur. Il y avait bien longtemps que je n’en avais plus eu, après tout selon ma mère pour une femme montrer ses jambes s’étaient indignes, or parfois dans certaines séquences de films, je les découvrais et les montrais aux yeux du monde. Après tout, mes jambes étaient belles, autant en faire profiter le plus de monde. Tout cela me faisait rire, je brisais les traditions et ça me plaisait de vivre dans l’interdit. Bien sûr, je crois qu’un jour je subirais les foudres de milliers de femmes étriquées, mais par chance, leurs hommes seront toujours de mon côté. Le réveil fut le plus doux et le plus délicieux de ceux que j’ai connus tout au long de ma vie. Je n’avais pas envie de le voir partir, mais malheureusement le devoir nous appelait tous les deux. Je l’aime déjà et ça je l’ai su dès que je l’ai vu et pourtant j’espérais au fond de moi qu’il ne me briserait pas le cœur, que dans tous les cas il reviendrait. A son départ, j’ai refermé la porte de l’appartement sur lui, le sourire aux lèvres, me souvenant des milles plaisirs qu’il m’avait fait découvert. Aujourd’hui, pour beaucoup j’étais une femme maudite, mais avant tout j’étais une femme comblée.
Depuis ce jour, depuis cette première nuit, les années avaient défilé et implacablement les secrets s’étaient mis entre ces deux êtres. Le pardon était une chose qui s’accordait qu’aux personnes qui le méritaient et pour Mary-Ann, Charles Wellington ne méritait pas son pardon tant qu’elle ne saurait pas toute la vérité et les nombreux mensonges qu’il lui cachait. Pour ses enfants, elle faisait l’effort de le voir, mais rien de plus, elle lui en voulait trop pour ces dix années de perdues. Elle se demandait même s’il n’aurait pas mieux valu qu’il soit réellement mort dans cet accident de voiture, au moins, elle aurait continué à honorer sa mémoire et cela sans arrières pensées. Cependant, les choses s’étaient déroulées autrement et Charles avait tout simplement détruit la confiance qu’elle avait en lui, même si au fond de son cœur, elle l’aimait encore, lui pardonner serait bien difficile. Pour le moment, la première classe voulait juste profiter et se retrouver. Elle avait fait des actions horribles auparavant et désormais, elle voulait se les faire pardonner, tout en devenant une autre personne pour ses enfants et son entourage. Même si elle avait enterré depuis longtemps la Mary-Ann enjouée, il ne serait pas si compliqué de la retrouver, après tout, ces choses-là ne devaient pas se perdre. Quand elle était actrice, elle avait eu droit à beaucoup de traitements de faveurs, comme les maquilleuses, les masseuses et autres personnes qui s’occupaient de rendre les femmes plus belles. La mère de famille qui n’avait pas eu une enfance heureuse avait toujours adoré qu’on prenne soin d’elle et maintenant, il était temps, qu’elle retrouve ce mode de vie qui lui avait tant manqué. L’actrice ne resta pas bien seule dans la vapeur, puisqu’une jeune femme assez hésitante entra dans la pièce. La jeune personne demandait même si elle devait rester.
« Vous pouvez, il y a bien assez de place pour nous deux. » Disait Mary-Ann dans un charmant sourire qui s’effaça dès qu’elle aperçut le visage de la personne. « En plus, il y avait bien longtemps que j’avais envie de converser avec vous Miss Grantham. » Continua-t-elle sur un ton qui masquait sa colère.
L'odeur douceâtre de menthe et d'huiles essentielles me faisaient un peu tourner la tête. A vrai dire, j'avais même un peu de mal à respirer. L'atmosphère était suffocante et la brume brulante crassait mes poumons de parfums trop lourds. Je manquais de m'étrangler en tentant, tant bien que mal, de retenir les quintes de toux qui menaçaient de franchir le seuil de mes lèvres. Je ne voulais vraiment pas avoir l'air d'une phtisique devant une inconnue. Cela serait impoli. Et, depuis que je savais que mon éternité allait se dérouler sur la scène du Titanic (enfin, le croyais-je), je m'étais mis en tête de respecter l'étiquette. Je ne l'avais jamais fait, de mon vivant. Autant essayer de le faire dans la mort. Je n'avais pas vraiment l'habitude et n'étais pas familière des bonnes mœurs et des arts de la finesse et de la politesse alors, je faisais de mon mieux, comme je le pouvais. Cracher ses bronches au visage d'une lady ne me paraissait pas tellement approprié. Je ravalais mes salive, les larmes aux yeux et le nez piquant.
Dans la douce quiétude des bains, j'entendais la voix chaleureuse de la femme qui m'invita à m'asseoir. J'en était réellement ravie. Je ne m'imaginais pas rester plantée comme un piquet au milieu du carrelage glissant alors que je sentais mon corps s'alourdir et mon esprit s'évaporer en même temps que l'eau brulante. La vapeur finit par se dissiper et je pus apercevoir le visage de mon interlocutrice se dessiner dans le brouillard blanc. Une femme brune, d'une trentaine d'années. Ses sourcils taillés à la perfection et ses traits fins dégageaient une certaine assurance. Même vêtue du plus simple appareil, elle dégageait une aura, une certaine présence que je n'avais encore jamais vu. Mieux encore, elle avait une présence. Elle m'accueillit avec un sourire chaleureux. Cependant, celui-ci disparut instantanément de ses lèvres. Un masque dur remplaça la gentillesse de son visage. Je me figeais, interdite. Qu'avais-je bien pu faire, nom d'une pipe ? Oh, c'était parce que je n'avais pas de peignoir ? Quelle idiote, j'aurais dû y penser ! Mais alors que je me flagellais mentalement, elle reprit la parole, froide et sévère :
_En plus, il y avait bien longtemps que j’avais envie de converser avec vous Miss Grantham.
Je restais hébétée, comme deux ronds de flanc. Comme diable cette femme pouvait-elle connaître mon nom ? Ce n'était pas une troisième classe, je l'aurais reconnue. Nous, le bas de l'échelle sociale, nous croisons tout le temps sur les ponts inférieurs. Si bien que même si je n'avais pas adressée la parole à grand monde, les visages m'étaient connus. Or, celui-ci, je ne le connaissais pas. Je m'en serais souvenue. En somme, cette femme m'était totalement inconnue. J'en étais sure et certaine. Comment elle, pouvait-elle avoir eu vent de mon existence ? Je décidais de rester debout et de la toiser, méfiante.
_Je vous prie de m'excuser, Madame, mais je crains ignorer votre nom. Il ne me semble pas que nous nous soyons déjà croisées. Ce qui m'amène à vous demander comment mon nom est-il parvenu à vos oreilles ?
Je resserrais ma serviette autour de ma nudité, plus que jamais exposée. C'était si déconcertant de se retrouver face à une personne qui semblait nous connaître alors que vous, vous la considériez comme une illustre inconnue ! Cette situation était terrible. Et j'étais horriblement mal à l'aise face à son regard inquisiteur. Si j'avais pu avoir une pelle et croiser un trou à travers les faïences, je l'aurais fait. Ensuite, je m'y serais terrée et aurait attendu que la femme s'en aille. Enfin, remontée comme elle semblait l'être, elle serait surement venue m'y chercher. Je frissonnais malgré la tiédeur qui manquait de me faire tourner de l'œil.
_Quelqu'un vous aurait-il parlé de moi ?
Je réfléchissais à toute allure pour trouver un nom à la personne qui aurait pu compter cette femme et moi-même dans son cercle de connaissances. Mais mon cerveau était ralenti par l'odeur étouffante et la chaleur écrasante. J'avais l'impression que mes neurones pédalaient dans la semoule. Je ne voyais absolument pas qui aurait pu. En plus, cette personne ne semblait pas me porter dans son cœur vu la façon dont l'inconnue me fusillait du regard... J'avais l'impression d'être en face d'une de ces femmes trompées par leur mari qui et venaient nous trouver, nous, les catins, dans l'établissement de Madame Hawk. L'une d'elle avait même carrément agressé une fille. Il m'était arrivée d'avoir des conversations désobligeantes avec certaines d'entre elles. Leur tristesse et leur malheur me touchait, bien sûr, je ne pouvais que me mettre à leur place. Cependant, il m'était impossible d'imaginer leur peine et leur douleur. Je n'avais jamais éprouvé quoi que ce soit pour un homme. De plus, je ne faisais que mon métier pour m'acheter de quoi manger. Ni plus, ni moins. J'étais payée. Qu'aurais-je pu faire de plus ?
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Jeu 18 Juil - 20:56
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
La trahison était quelque chose qui faisait mal, comme un poignard qu’on recevait dans le cœur, surtout si elle venait d’un être que l’on aimait. Quand elle avait revu Charles sur le Titanic, son sang n’avait fait qu’un tour, elle qui le croyait mort et enterré depuis plus de dix ans, il était face à elle, montrant que pendant toutes ces années, il n’avait jamais été réellement mort. Pendant tout ce temps elle avait pleuré et honoré la mémoire d’un menteur, tout en lui restant fidèle, c’était la chose qui lui brisait le plus le cœur. Dernièrement, elle avait appris que Charles ne s’était pas gêné pour amener avec lui sa maîtresse à bord du Titanic et cette femme se trouvait face à elle. Mary-Ann ne savait comment réagir, un instant elle aurait voulu faire payer cette jeune fille, mais à un autre, elle se doutait qu’elle ne devait pas être au courant de la situation de Charles Wellington, mais ce qui l’inquiétait, c’était que le père de ses enfants, la voit dans son dos, alors que Lily-Rose et Harrison voulaient revoir leurs parents ensemble. L’actrice n’avait jamais exclue cette possibilité, mais pour le moment c’était trop tôt, il y avait eu trop de mensonge entre eux pour qu’une relation s’installe, surtout que Charles ne s’était jamais réellement expliqué à propos de tout cela. Savoir qu’il avait eu d’autres femmes alors qu’il avait eu connaissance de sa propre vie grâce à la presse lui brisé le cœur. Mary-Ann ne s’attendait pas à ce que son ancien compagnon se comporta en moine, mais il aurait pu avoir plus de respects à son encontre et envers ses enfants. Même s’il était menacé de mort, il aurait pu la prévenir d’un moyen ou d’un autre et ils auraient pu vivre heureux ensemble, tous les quatre, oubliés de tous. Cela aurait pu être une belle alternative, mais il semblerait que Charles n’avait pas voulu d’elle dans sa nouvelle vie et aujourd’hui, elle lui en tenait vraiment rancune. Elle voulait des explications et tant qu’il ne lui en donnerait pas plus, elle ne pourrait pas entamer sa phase de pardon. Violet Grantham ne semblait pas la connaître, cela ne l’étonnait guère, Mary-Ann ne pensait vraiment pas que quelqu’un serait venu commérer à ses oreilles que la mère des enfants de son amant était à bord. Si Mary-Ann avait eu connaissance de cette affaire, c’était grâce à la vieille Comtesse qui se trouvait à bord, jamais elle ne remercierait assez cette femme pour lui avoir ouvert les yeux.
« Je me doute bien Miss Grantham, personne ne serait venu vous mentionner mon nom, sinon on s’est bien gardé de la faire. En fait, si j’ai connaissance de votre nom, c’est parce que vous êtes la maîtresse du père de mes enfants. Charles Wellington vous devez le connaître, vous voyagiez avec lui. » Disait-elle sans pouvoir masquer la froideur de sa voix.
Elle était en colère de devoir faire face à une telle situation et dire que c’était à cause du père de ses jumeaux. Pourtant, même si cela lui déplaisait, elle voulait s’expliquer avec cette jeune femme et non pas la mettre mal à l’aise, après tout, c’était la faute de Charles, qui semblait avoir un don pour le mensonge et autres réjouissances de ce genre. Elle aurait pu tempêter, ce mettre en colère ou encore menacer, comme n’importe quelle femme bafouée l’aurait fait, mais Mary-Ann avait plus de dignité et elle considérait Violet Grantham comme une victime des mensonges du revenant.
« Ne vous inquiétez pas Miss Grantham, je ne vous ferais pas de scène, après tout, j’ai l’impression que vous n’aviez pas connaissance de cela. N’est-ce pas ? » Demanda-t-elle avec une pointe de soupçon.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Sam 20 Juil - 18:53
Debout, au milieu d'une pièce humide, pleine de vapeurs et d'odeurs trop lourdes, à moitiée nue, face à une femme qui devait me maudire intérieurement, je me sentais idiote. Comment devais-je réagir à une telle révélation ? Charles m'avait avoué à demi-mots l'existence d'une telle femme il y avait à peine quelques jours et voilà que je me retrouvais face à elle ! C'était le comble. Comme une mauvaise blague. Le destin devait bien s'amuser, à me regarder comme un bête curieuse, en se demandant comment j'allais réagir. Au moins, je pouvais masquer l'expression de pure surprise qui menaçait de transparaître sur mon visage. Bien que cela me soit difficile, je ravalais mon étonnement et déglutit discrètement. Je ne savais si je devais remercier ou haïr mon amant pour sa révélation quant à la femme qui avait partagé sa vie assez longtemps pour qu'elle donne naisse à deux enfants. J'étais loin de me douter que cette personne pas banale avait pas et était encore si spéciale. J'avais toujours vu l'homme comme un coureur de jupons invétéré et un grand séducteur. J'avais moi-même dû prendre garde pour ne pas me faire berner, expérience oblige. Quelquefois, j'en venais à me demander si la nature ne m'avait pas doté d'un cœur en fonte, imprenable et imperméable à tous sentiments amoureux. Et je ne m'en plaignais absolument pas.
Les yeux de la femme lançait des éclairs et sa voix était dure comme un morceau de glace. Froide comme l'iceberg que le Titanic avait percuté et qui avait causé ma mort. J'espérais maintenant que la compagne de Charles ne signerait pas mon second arrêt de mort. J'avais l'impression d'être remontée dans le temps. Le temps où je partageais ma chambre avec des hommes venant profiter de quelques minutes de bonheur charnel. Je me souvenais des femmes trahies et trop curieuses qui venaient sous nos fenêtres hurler que nous étions des traînées (ce qui était vrai) et des marie-couche-toi-là (ce qui était également le cas). Qu'attendaient-elles de nous ? Que nous nous excusions ? Le seul soucis était que, moi, je n'étais pas désolée. Je n'avais pas besoin de pardon. Tout ce que je faisais, je ne faisais en mon âme et conscience. Pour vivre. Était-ce ce qu'attendait cette femme, des excuses ? Je ne pouvais pas. C'était idiot mais je ne pouvais pas. J'avais été une prostituée. C'était mon métier. Ce qui me faisait gagner quelques pièces pour m'acheter vêtements, bonnets, gants et nourriture. Je ne pouvais le renier. Je ne m'aplatirais pas sur le carrelage humide des bains turcs et la suppliant d'être clémente.
J'osais m'approcher d'elle et m'asseoir à une distance convenable. Je ne m'étais pas rendue compte que mes jambes se faisaient faibles et flageolantes. Je la toisais, sans oser sourire poliment et me mordis les lèvres, pas vraiment à l'aise face à ce genre de situation que je connaissais pourtant si bien.
_Hé bien, hé bien... commençais-je d'une petite voix. En voilà une drôle de surprise. Charles m'avait un peu parlé de vous. Il a stipulé votre relation mais jamais je n'aurais imaginé qu'elle soit si... comment dire ? Forte ? Il ne m'a jamais dit qu'il avait des enfants.
Je soufflais un bon coup. J'étais un peu à court de mots. C'était si désagréable ! _Cependant, je ne puis m'excuser. Je peux m'expliquer, par contre. Je ne sais pas si vous en avez déjà eu vent, puisqu'il semble que vous sachiez beaucoup de chose sur mon insignifiante personne, mais je ne suis pas une amante qu'il a pris pour ses beaux yeux, madame. Je suis une prostituée londonienne.
Je n'avais aucune honte à lui avouer cela. Je savais que c'était des choses à ne pas dire devant une femme de la haute société mais il me semblait que nous n'étions plus à ça près. Nous avions partagé le lit du même homme, après tout.
_Ce que j'ai fait, je l'ai fait pour gagner de l'argent. Pour survivre. Vous devez bien voir à ma condition que je ne suis pas une cocotte qu'on entretient et à qui on offre du parfum onéreux pour faire plaisir. Je demande juste de quoi vivre, voyez-vous.
Je pensais que je me devais de me justifier, à défaut de pouvoir lui demander son pardon. Je lui devais au moins ça. Les femmes bafouées sont les pires à raisonner.
_Je puis donc vous assurez que vous n'avez rien à craindre de moi. Il me semble même que Charles n'a cessé de penser à vous. Je le connais un peu. Pour lui, je n'étais qu'une passade. Un simple jouet. Ce n'est pas la première fois.
Un rire amère se dessina sur mes lèvres d'où perlaient des gouttes de sueurs.
_Je ne suis ici que pour une raison. Il m'a payé mon billet pour le Titanic et m'a promis un carrière d'actrice en Amérique.
Je marquais une courte pause, ne sachant quoi dire de plus. Je m'étais probablement montrée un peu brusque. Mais j'étais lasse. Si lasse de mon passé et de ce que j'y avais fait. J'en avais assez de trainer ce boulet trop pesant derrière moi.
_En tant que femme, je ne peux que m'imaginer vos sentiments. Ceci doit être terrible et vous avez toute ma compassion. En outre, je trouve qu'avoir ce comportement en sachant ses enfants et leur mère à bord est inadmissible et d'une impolitesse... sans-gêne.
Je grimaçais à la simple idée d'imaginer l'incompréhension de ses enfants lorsqu'ils nous voyaient nous pavaner sur les ponts, juste sous leur nez. Par contre, ceci méritait bien que je m'excuse. Et à plat ventre.
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
C’était avec beaucoup d’attention que Mary-Ann écouta l’histoire de la jeune femme et sa version des faits qui était probablement vrai. Après tout qui croire dans cette histoire, Charles le menteur invétéré ou bien Violet Grantham, qui semblait être une personne digne de confiance ? Cette jeune femme d’après ce qu’elle comprenait était une jeune prostituée de Londres. Ainsi donc Charles fréquentait ce genre de milieu ! Une prostituée qui bien sûre faisait son métier, Mary-Ann n’allait pas lui en vouloir pour ça, l’ancien réalisateur n’avait sûrement pas dû parler de la petite famille qu’il avait abandonné pendant ses entrevus, cela aurait été fort étonnant. Si elle suivait bien le monologue de Violet Grantham, si elle était avec Charles à bord du Titanic, c’était parce qu’il lui avait promis de faire d’elle une actrice. C’était bien le rêve de toutes les jeunes filles à bord, mais avait-elle réellement vu un film de sa vie, si elle ne l’avait pas reconnu ? Charles lui avait-il évoqué le fait qu’il ne pourrait pas faire monter une jeune comédienne, sans qu’il ne soit démasqué par tous ? Parce qu’il était clair, s’il serait revenu sur le devant de la scène, Mary-Ann en aurait eu tout de suite eu connaissance, tout comme John, l’ami de son ancien compagnon. L’actrice était choquée par le fait que la père de ses enfants ait manipulé cette jeune femme, lui faisant de fausse promesse ou tout ça à des fins bien malhonnêtes. Peu à peu, elle découvrait le vrai visage de cet homme, le menteur, le manipulateur et pour rien au monde, elle ne voudrait fréquenter un homme pareil. Elle en avait presque les larmes aux yeux, de peine et de colère d’apprendre tout ça de la bouche de cette jeune femme. Que dirait-elle à ses enfants ? Devait-elle les laisser dans l’ignorance pour leur bonheur ? Probablement, Mary-Ann souffrirait en silence, mais laisserait ses enfants heureux d’avoir retrouvé leur père.
« Ne soyez pas gênée Miss Grantham, en écoutant votre version des faits, je vois que vous avez été manipulé par cet homme, autant que moi je l’ai été. Voyez-vous, il y a encore deux mois, je croyais que le père de mes enfants étaient mort depuis dix ans dans un accident de voiture. Je l’ai pleuré, j’ai mis au monde ses enfants, tout cela en honorant sa mémoire. Mais la triste vérité c’est qu’il n’a jamais été mort et que nous avons disparu bien avant lui, alors qu’il a survécu à ce naufrage. » Disait la mère de famille amère.
Mary-Ann ne savait plus vraiment par où continuer. Elle voulait savoir tellement de chose, si Charles entretenait encore des relations avec la jeune femme, si encore une fois il lui mentait. Si c’était le cas, elle ne pourrait le supporter. Si il allait voir ailleurs en sa présence, elle ne l’admettrait plus près d’elle et encore moins auprès de ses enfants. Ce menteur de la méritait pas, il ne les méritait pas. Ses petits anges auraient été mieux préservés si leur père était réellement mort dans cet accident de voiture.
« Violet, vous permettez que je vous appelle ainsi ? » Commença Mary-Ann. « Je crois que Charles vous a menti, à vous comme à moi, jamais il n’aurait pu vous faire une carrière en Amérique, puisqu’il a lui-même tué la sienne en se faisant passer pour mort. Je ne sais pas pourquoi il vous a emmené avec lui, mais ce n’était certainement pas pour ça. » Puis elle termina. « Je tiens par contre à préciser un point, il ne devait pas connaître ma présence à bord du Titanic, quand il vous y a emmené, mais maintenant qu’il le sait et que vous connaissez la vérité, j’aimerai que ce qui vous réunissez cesse, pour le bien de mes enfants. Je ne veux pas qu’ils découvrent le vrai visage de leur père, alors qu’ils viennent de le retrouver. »
La première classe ne savait plus quoi faire ni comment, elle voudrait pleurer, montrer sa faiblesse et son cœur qui saigné une fois de plus à cause de cet homme. Mais surtout, elle voulait lui faire payer pour ce qu’il lui faisait subir.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mar 23 Juil - 21:24
Je restais muette comme une tombe, à fixer mes pieds, ne sachant où poser mon regard. Qu'étais-je censée faire ? Comment devais-je réagir ? Je ne savais pas. Je ne savais plus. Peut-être même n'avais-je jamais su. Ce que cette femme me disait... était-ce vrai ? Devrais-je la croire ? Pourquoi elle, que je venais à peine de rencontrer, plutôt que Charles qui m'avait sorti la tête de l'eau maintes et maintes fois ? Les femmes trompées sont jalouses, c'est bien connu. Elles viennent harceler l'amante avant de s'en prendre au mari adultère. Je ne savais combien de fois cette scène s'était déroulée, dans l'établissement de Madame Hawk. Des femmes jeunes et vieilles, belles et laides, pauvres ou riches venaient nous cracher au visage avant de rentrer chez elles pour torturer leur cochon d'époux. Ce sentiment de jalousie était fugace mais fort. Il s'estompait bien vite pour laisser place à quelque chose de bien pire et de beaucoup plus tenace. La vengeance. Celle qui vous colle à la peau et qui vous réveille la nuit. Celle qui transforme votre cœur en même temps que votre visage dont le rictus mauvais vient orner des lèvres autrefois souriantes... Cette femme, cette femme qui était assise devant moi, de quel côté était-elle ? Me voulait-elle du mal ? En voulait-elle à Charles ? Le contraire m'aurait étonné. Cependant, je restais là, à l'écouter, ses phrases me poignardant comme des couteaux trop aiguisés. Se faire passer mort pour fuir en Europe ? C'était grotesque. Tellement grotesque que ça ne pouvait pas être inventé. L'esprit humain est bien tortueux pour avoir recours à de tels moyens... Mais enfin, pourquoi avait-il fait cela ? Que cherchait-il à fuir ? Sa carrière était florissante, il était riche et adulé, il avait une compagne et des enfants... Je m'embrouillais. Je ne savais plus quoi penser. Me sentant prise dans mon tourbillon de questions, je plantais mes ongles dans mes cuisses pour me ramener à la réalité. Ma peau collante et transpirante me répugnait. J'avais envie de sortir d'ici. L'air était trop étouffant. Je n'arrivais plus à respirer. Pourquoi diable restais-je assise là à l'écouter ? Je ne savais même pas si elle mentait ! Mais après tout... pourquoi le ferait-elle ? Si la jalousie avait disparu (et je pense qu'elle était partie il y avait belle lurette), il restait la vengeance. Or, si elle avait voulu me pourrir d'ignobles mots, elle l'aurait déjà fait. Voulait-elle me faire tourner en bourrique ? Ou cherchait-elle un moyen de se venger de celui qui avait été mon amant ?
_Madame, chuchotais-je, incertaine des mots qu'il me fallait employer, je ne sais pas si je peux vous croire. Veuillez-vous mettre à ma place... Tout ceci me dépasse. Je suis... Enfin, j'étais habituée à des intrigues beaucoup plus simples : l'homme trompe sa femme, celle-ci vient m'humilier et repart auprès de son époux pour lui hurler dessus à son tour. Toute cette histoire, je n'arrivais pas à la comprendre. Si Charles est censé être mort... Mais alors...
Je m'arrêtais net dans mon monologue. La gorge sèche, je craignais de saisir. Si cette femme disait vrai... Si elle disait vrai alors... j'étais montée sur ce bateau pour rien ? Charles m'aurait menti sur sa carrière, il ne serait rien en Amérique et moi, et moi je serais montée avec lui à bord pour rien ? Pour un mensonge ? Rien ne m'attendait sur le nouveau continent ? J'aurais été une de ses immigrantes perdue et affamée sur le bord d'un trottoir ? J'étais morte pour une illusion ? C'était ça, ce qu'elle essayait de me dire ? _Impossible, impossible... marmottais-je. Vous êtes en train de me dire que je suis montée à bord, il y a de cela un an pour rien ? Que Charles m'aurait bercé d'illusion et que je serais morte alors qu'il n'y avait rien pour moi, à Hollywood ? Et que lui serait sorti vivant de ce fichu bateau alors que nous, nous moisissons ici en attendant une décision divine ? Oh, Seigneur tout puissant...
Je plongeais ma tête dans mes mains. Je ne voulais pas croire un mot de ce qu'elle me disait. Je ne pouvais pas. Pourtant, plus j'y réfléchissais, plus ses paroles faisaient sens. Les mystères de Charles sur son passé, nos billets en troisième classe, sa mélancolie constante, ses angoisses à l'idée de rentrer chez lui... Et moi, je m'étais laissée piéger comme une débutante. Je m'étais trompée, lourdement et mon erreur m'avait coutée la vie. Mes rêves, mon futur, ma famille, mes amis... Tout ça avait disparu. Disparu à cause de cet homme.
_Me dîtes-vous réellement la vérité, madame ? Murmurais-je, la tête toujours enfouie dans mes paumes, je vous en prie, dîtes moi que vous me mentez...
Je ravalais mes larmes et m'adossais contre le carrelage ruisselant des bains turcs.
_Soyez sûre que nos réunions cesseront. Pour être honnête, nous ne nous sommes qu'entrevus depuis son... retour, si je peux appeler ça comme ça. Je ne ferrais jamais une telle chose sous ne nez de vos enfants et sous votre barbe. Je n'ai plus rien à y gagner, de toute façon.
Je m'esclaffais, amère. Ce n'était pas nouveau, la trahison. J'avais travaillé avec elle tous les jours, par le passé. Je m'y étais faite. Mais ce n'était jamais moi, la fille trahie. J'étais celle qui trahissais. C'était moi qui volais les hommes. Je ne m'étais pas faite prendre Charles. Il ne m'avait jamais appartenu. Je le savais. Mais l'espace d'un instant, j'avais voulu y croire. Juste un tout petit moment. Une fraction de seconde. Mon cœur que je croyais indestructible avait franchi la limite invisible que je m'étais tracée. Et j'étais de nouveau seule.
_Vous pouvez m'appeler Violet. Personne ne m'appelle Miss Grantham.
D'un effort surhumain, j'osais un sourire contrit mais sincère. Cette femme qui, si elle disait la vérité, venait de me réduire en miettes. C'était bien la première fois de toute mon existence que je parlais autant avec la femme d'un de mes amants. Pour l'instant, l'expérience ne me réussissait pas. _Comment dois-je vous appeler ?
Je n'avais plus qu'une envie : écumer le bateau, hurler sur Charles comme une de ces femmes mariées trahies et tenter de me jeter par dessus bord pour voir si j'étais vraiment morte. C'était le comble.
Dernière édition par Violet A. Grantham le Sam 27 Juil - 22:20, édité 1 fois
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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PROFIL♌ Double Compte : Georgiana, Esther & Scarlett ♌ Prénom ou Pseudo : Mari-Jane ♌ Signaux de Détresse : 1196 ♌ Points : 9 ♌ Jour d'embarquement : 17/11/2012 ♌ Age du Personnage : 35 ans ♌ Profession : Actrice ♌ Crédits : Love ♌ Photo :
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Ven 26 Juil - 19:09
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
C’était le genre de situation que n’importe quelle femme préférerait fuir, cependant dans ce cas-là, Mary-Ann Fleming, actrice de renom, préférée avoir une confrontation directe pour enfin connaître le vrai visage du père de ses enfants. Homme perfide qui n’hésites pas à mentir aux femmes, il devait probablement en faire de même avec ses petits anges, mais devait-elle pour autant les priver de cette présence masculine. Lily-Rose et Harrison aimaient déjà leur père, tentant de rattraper avec lui les années perdues, tout en faisant table rase du passé. Elle n’oublierait pas, mais pour ses enfants, elle affronterait tout. Si Charles parvenait à être enfin honnête avec elle et ne plus jouer le rôle du père et du compagnon parfait, peut-être qu’elle changerait d’avis, peut-être qu’elle arriverait enfin à lui faire confiance. Mais là, non c’était impossible, il lui avait tellement menti et il continuait à le faire. Qui sait s’il n’avait pas d’autres maîtresses à bord du navire et peut-être même qu’il voyait des femmes sous son nez. De toute façon, à chaque fois que la première classe voyait son ancien amant, c’était entouré de femme, à croire que tout cela était fait exprès, pour la faire douter un peu plus et l’éloigner à jamais de Charles. C’était sans doute la solution, ne plus le revoir et l’oublier, passer à autre chose, élever ses enfants et un jour qui sait retrouver un autre homme. Cela serait compliqué, mais pas impossible, son cœur battait depuis plus de dix ans pour Charles Wellington, elle l’avait t’en pleuré et admiré cette photo froissée qu’elle cachait sous son oreiller. La vie aurait été plus simple s’il avait été réellement mort, mais maintenant, elle se rendait compte qu’avec son retour, elle était de plus en plus vivante. Mary-Ann, tout comme Charles avait son lot de péché, de très grosses fautes, comme la mort de ses enfants, peut-être que rien pour cela elle pourrait lui pardonner ? Violet Grantham ne semblait pas la croire et Mary-Ann ne pouvait pas l’en blâmer, puisqu’en un rien de temps, elle venait de bouleverser sa vie et de ruiner ce en quoi elle croyait le plus. La vérité était la plus difficile des choses à croire et elle avait dû faire face aux mêmes épreuves que la jeune prostituée, sauf qu’elle n’avait pas eu le loisir de sa cacher de la personne qui l’avait trompé.
« Je peux comprendre que vous ne me croyez pas Miss Grantham, mais tout cela est la stricte vérité, je n’ai aucune raison de vous mentir, puisqu’il m’a menti aussi. Nous avons subis la même chose de la part de cet homme. » Disait la mère de famille un ton un peu plus compatissant.
La détresse de la jeune prostituée se voyait dans son regard, elle qui voulait devenir actrice était montée à bord du Titanic en compagnie de Charles, mais il lui avait menti. Le réalisateur ne pouvait pas lui promettre une carrière alors qu’aux yeux du milieu du cinéma, il était mort pour tous depuis dix ans. Tout le monde aurait cru à une mauvaise blague, s’il était venu à Hollywood et il aurait été vite mis devant les yeux de Mary-Ann et de sa petite famille. S’il était revenu, il aurait dû faire face à ses erreurs et affronter tout le monde. Cependant, comme n’importe quel grand lâche, il ne l’aurait jamais fait.
« Charles est une illusion à lui tout seul, il se montre comme un être charmant, pleins de qualités, mais en fait, ce n’est que la beauté du fruit, à l’intérieur son âme est noire et pourrie. » Commença la mère de famille. « Il m’a moi-même abandonné, puis après ses enfants quand ils sont venus au monde après sa mort. Il était au courant de tout, mais n’est jamais revenu. » Puis elle s’approcha dans la jeune femme, posant sa main sur son épaule pour la réconforter. « J’aimerai tellement que ça soit un mensonge aussi. » Déclara-t-elle.
Les autres paroles de la jeune femme la rassurèrent, elle n’avait plus vraiment revu Charles depuis son retour et elle ne comptait pas retourner avec lui pour ne pas faire souffrir les deux jumeaux. Rassurée, Mary-Ann se disait que c’était déjà une première victoire. Puis alors que le silence régnait, la troisième classe lui demanda de l’appeler Violet, tout en demandant son identité.
« Violet. Je suis désolée de notre malheureuse première rencontre, je m’appelle Mary-Ann Fleming, mais vous pouvez m’appeler Mary-Ann. » Disait-elle avec un petit sourire.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Sam 27 Juil - 23:30
Comment avais-je pu me laisser berner à ce point ? Moi, Violet Anna Grantham ? Moi qui me croyait indestructible ? Moi qui pensait mon cœur si sûr de lui, entouré de sa forteresse d'acier ? J'avais la désagréable impression de m'être fait prendre au piège par un beau parleur doublé d'un menteur sans peurs et sans reproches. A cause de mon inattention, j'étais passée du côté des femmes qui bafouaient à celui des femmes bafouées. Et ce n'était pas plaisant. Pas plaisant du tout. Je m'étais rarement sentie aussi mal. J'avais l'impression que je m'étouffais seule, à respirer l'odeur de parfum trop lourd des bains trucs. Ma langue dans ma bouche pesait aussi lourd que du plomb et mes lèvres sèches m'empêchaient de parler. D'ailleurs, qu'aurais-je pu bien dire ? Je me sentais tellement stupide. Emberlificotée par les belles paroles de Charles, l'étau s'était resserré autour de moi et je ne me rendais compte que maintenant, grâce à la compagne de celui qui avait été mon amant, que cette tenaille était celle qui m'avait étranglée. C'était elle qui m'avait fait monter à bord de ce paquebot maudit et qui m'avait tuée. J'avais envie de me lever et de partir en courant pour me réfugier dans ma cabine et pleurer toutes les larmes de mon corps. Tout le long de ma vie, j'avais toujours fait face à l'adversité, ne m'étais jamais laissée abattre et c'était ce dont j'étais le plus fière. Mais aujourd'hui, c'était le coup de poignard de trop. Comment pourrais-je surmonter ce dernier affront ? Charles m'avait manipulée comme un simple petit pantin de bois. Une insignifiante marionnette. L'avait-il fait pour regagner sa popularité aux États-Unis ? Et moi qui croyait qu'il était mon passeport pour une nouvelle vie... Le rapport s'inversait, maintenant que je possédais toutes les informations. Ma tristesse se mua soudainement en colère. Je voulais lui faire payer. Je voulais le confronter à ses erreurs, à ses mensonges. Je voulais me venger.
La femme remua le couteau dans la plaie en m'affirmant que ce qu'elle disait était bel et bien la stricte vérité. Le seul point positif à tout cela était que nous étions toutes les deux dans le même bateau (c'était le cas de le dire, malheureusement) et que la compagne de Charles semblait compatissante. Si elle avait été une hystérique, comme la majorité des autres, les choses auraient rapidement pu dégénérer. Au moins, la discussion se faisait dans le calme et la courtoisie. C'était déjà ça. Lorsqu'elle me décrivit succinctement l'homme qui avait causé nos souffrances, je crus le reconnaître. Charmant. Attentionné. Lâche. Je grimaçais. Sa compagne avait dû et devait toujours traverser les mêmes épreuves que celles que je commençais à peine à connaître. Sauf qu'elle, elle les endurait depuis déjà dix longues années. Je ne pouvais que la plaindre dans une muette compassion. Maintenant que j'embarquais avec elle, nous pourrions peut-être partager notre fardeau. Une prostituée et une femme trahie unies contre le même homme. Cela en faisait, un sacré titre de film. Une intrigue pleine de rebondissements, de haine et de trahisons. Mon interlocutrice posa sa main sur mon épaule et je ne pus lui en être que reconnaissante.
_Cet homme, chuchotais-je d'une petite voix, c'est vraiment le pire de tous. Et des hommes, j'en ai rencontré. C'est pour vous dire.
Je relevais la tête vers elle lorsqu'elle m'annonça son nom. Je l'avais déjà entendu, vu quelque part. J'en étais certaine. Après quelques secondes de creusage de méninges intensif, l'évidence me frappa comme la foudre sur un arbre.
_Oh, mon Dieu. Ne me dîtes pas que vous êtes la Mary-Ann Fleming ?
Comment n'avais-je pas pu la reconnaître ? Ses films étaient connus dans tout le monde anglo-saxon. Cette femme avait fait la tête d'affiche des meilleures pellicules de ces dix dernières années. Malheureusement, je n'avais jamais pu aller au cinéma. Bien sûr, je furetais comme une voleuse des les couloirs, entre deux séances, en attendant dans la pénombre pour apercevoir ne serait-ce qu'une image ou deux. Des films avec Mary-Ann Fleming, j'en avais vu les trois premières minutes avant de me faire mettre dehors à coup de pied dans le postérieur. J'avais vu des photos d'elle, dans les journaux et admirait cette femme qui réussissait dans la profession de mes rêves.
Me rendre compte que j'avais porté préjudice à une si grande dame des salles obscures me fit me sentir encore plus mal. Le Seigneur tenait vraiment à me faire payer mes pêchers.
_J'ai énormément entendu parler de vous. J'ai toujours suivi vos films, bien que je n'ai jamais eu la chance d'en voir un... Je me sens horriblement gênée d'être face à vous dans de telles circonstances...
J'avais toujours rêvé de faire la connaissance de la grande actrice qu'elle était, une fois arrivée à Hollywood. Comment aurais-je pu deviner que Charles Wellington était son compagnon ? C'était un enfer. Pire disgrâce n'existait pas. Peut-être que je dramatisais les choses moi, qui d'ordinaire tâchait de ne pas me laisser avoir par ce genre de sentiments négatifs. Pour moi, le nom de cette femme eu l'effet d'une bombe en territoire déjà dévasté.
Mary-Ann J. Fleming
ETRE MERE ❧ le plus beau rôle qu'il y a au monde.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mer 31 Juil - 22:42
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
Le pire d’entre tous, peut-être pas, mais Charles était un homme unique en son genre qui se jouait des femmes et qui avait brisé le coeur de plus d’une. Violet et elle-même avaient souffert ou souffraient à cause de cet homme, mais combien d’autre avait pâti de son comportement ? Si Charles avait été assassiné, c’était qu’il avait de nombreux ennemis, mais pourquoi ? Durant leur idylle le réalisateur s’était toujours montré normal, rien n’aurait pu la faire douter ou encore lui mettre la puce à l’oreille. Tous les deux se faisaient plaisir, il y avait les soirées, les casinos, le prochain achat de leur chalet. Ils avaient été heureux ensemble et auraient très bien pu le rester s’il n’avait pas été trop lâche, pour affronter son regard et sa personne. Peut-être qu’aujourd’hui elle payait ces moments de bonheur et que plus jamais elle ne pourrait être heureuse avec un homme. De toute façon, au fond de son cœur, il n’y avait pas de place pour un autre homme que Charles, c’était impossible pour elle. Son cœur avait toujours battu pour lui et même auparavant, aucuns autres hommes ne l’avaient intéressé. Mais est-ce que Charles faisait partie de ces beaux parleurs, probablement vu le témoignage de Violet et ça faisait beaucoup de mal à l’actrice de penser à cela. Elle avait cru en ces mots, en son amour, or, il avait dit les mêmes à Violet, il n’y avait donc aucune honnêteté en l’homme. Un jour peut-être aurait-il le courage d’avouer tout le mal qu’il avait pu causer, mais aussi d’enfin lui dire la vérité à propos de toute cette histoire. Par sa faute, elle avait perdu dix années de sa vie, elle méritait de tout savoir. Violet était très choqué d’apprendre toute la vérité à propos de Charles, enfin celle que Mary-Ann connaissait, selon elle, l’homme était le pire qu’elle avait pu rencontrer et vu qu’elle était une prostituée, elle avait dû rencontrer des hommes en tout genre.
« C’est surtout un beau menteur et un sacré manipulateur. » Ajouta-t-elle tout en chuchotant quand la jeune Violet.
Les deux jeunes femmes se présentèrent ensuite dans les règles de la bonne société et tout de suite le nom de Mary-Ann sembla faire écho auprès de la jeune Violet, elle la connaissait pour son art et pour son métier d’actrice. Mais entre les réjouissances de la rencontre et la gêne face à cette situation, il n’y avait qu’un pas. L’actrice elle-même ne savait pas comment réagir, après tout, elle avait face à elle une femme que Charles avait emmené avec lui à bord du Titanic, comme si elle était une compagne de toujours, voir même une femme. Elle se sentait jalouse et en colère à propos de cela. De plus, au vu du métier de Violet, Charles et elle avaient dû avoir plus qu’une simple conversation. Même si elle n’aurait jamais forcé Charles a resté chaste, elle n’aurait jamais pu croire qu’il ait eu un tel manque de respect envers sa personne. Mary-Ann avait eu elle aussi des amants, sans aller plus loin, mais contrairement à son ancien compagnon, elle le croyait mort et enterré.
« Ne soyez pas gênée Violet, toute cette histoire n’est pas votre faute, c’est Charles qu’il faut blâmer pas vous. Il vous avait manipulé et si l’envie vous prend de la jeter par-dessus bord, contactez moi, je pourrai vous aider. » Rassura l’actrice en tentant de jouer la carte de l’humour auprès de la jeune femme.
Mary-Ann ne savait pas vraiment comment elle ressortirait de cette conversation, après tout elle avait ajouté sur le jeu, une nouvelle carte contre Charles, tous les éléments étaient contre lui et la première classe se demandait bien si un jour un avenir pourrait se faire entre elle et l’homme. Même s’il avait changé et tentait de faire des efforts auprès d’elle, le passé resterait toujours, tout comme les mensonges.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Jeu 1 Aoû - 21:08
J'inspirais profondément et expirais lentement, tâchant de me calmer. Mais les parfums d'huiles essentielles me prenait la tête et les narines. J'avais l'impression que ma cervelle allait exploser. Drôle de couleur pour retapisser les faïences. Je n'étais pas certaine que Mary-Ann Fleming apprécie. Je n'arrivais toujours pas à croire que Charles ait été son compagnon. Qu'ils aient pu former une vraie petite famille, se promenant mais dans la main dans les rues n'était presque pas envisageable pour moi. Je n'arrivais pas à imaginer mon ancien amant en mari exemplaire. Oh, j'étais certaine qu'il pouvait l'être. Dans une dimension parallèle. Pour ma part, à la différence de Mary-Ann, je ne lui en voulais pour ses infidélités. Je savais que je n'étais pas la seule. Je n'avais jamais été la seule. J'étais au courant pour ses nombreuses aventures et les autres femmes qu'il avait fréquentées. Mais je n'arrivais à digérer ses mensonges. Il avait fait miroiter mon rêve, à quelques centimètres de mes yeux. J'aurais presque pu le saisir et l'attirer à moi. Maintenant, tout s'effaçait. Mes doigts se refermait sur de la poussière. Même si j'étais morte, je n'avais jamais rejeté la faute sur Charles. J'étais montée à bord de mon plein gré mais cela avait été pour le meilleur. Pour mon avenir. Or, je m'étais lourdement trompée. Ou plutôt, ce menteur m'avait lourdement trompée.
L'actrice affirma ses propos de nouveau et enfoncer le clou un peu plus loin dans le cou de son compagnon. Elle ne semblait pas comprendre ce qu'il m'avait pris.
_En plus d'être un menteur, en plus d'être un manipulateur, c'est un voleur. Il a volé ma vie en m'attirant sur ce bateau. Je ne lui pardonnerais jamais. Jamais, crachais-je comme une vipère, pleine de son venin.
Mon amant d'autrefois m'avait fui comme la peste depuis sa réapparition miraculeuse à bord du navire. Je n'avais jamais compris pourquoi. Même si je voulais savoir pourquoi, je n'avais jamais osé mettre les pieds dans le plat. Il était passé à autre chose. Soit. Cependant, des questions dans ma tête restaient sans réponse. Je n'aimais terminée sur une imperfection. Des interrogations. Je voulais savoir ce qu'il lui était arrivé. Pourquoi ma compagnie l'importunait autant, maintenant. Il n'avait jamais eu l'air de s'en plaindre, avant sa disparition. Tout devenait clair, maintenant. Peut-être que la culpabilité le rongeait ? Enfin ça, c'était s'il avait un cœur... Ce dont je doutais fortement.
Lorsque Mary-Ann tenta une petite percée humoristique, je me déridais instantanément. J'osais même m'esclaffer. Nous ferions une sacrée paire, tiens. Une actrice de renom et une prostituée de bas-étage assassinant un réalisateur censé être déjà mort. Nous transporterions son corps dans une bâche avant de le jeter à l'eau. La situation serait cocasse. Étrangement ridicule, même. Mais cela éveilla une nouvelle vague de doutes en moi.
_Nous aurions l'air bien discret, madame, souris-je. Vous nous imaginez ? Drôle de scène...
Je déglutis en tordant mes mains transpirantes, n'osant pas vraiment aborder le sujet. Oh, nous n'étions plus à ça près ! Après quelques secondes d'un silence pesant, j'osais demander d'une voix indécise :
_Savez-vous... Savez-vous pourquoi Charles a disparu ? Je veux dire, pourquoi il a orchestré sa mort aux yeux de tous ?
C'était bien la question centrale qui trottait dans ma tête depuis le début de cette conversation. Peut-être l'actrice était-elle au courant ?
_Il ne m'en parlait pas beaucoup, de l'Amérique, lui avouais-je, mais j'ai toujours décelé une certaine appréhension à son retour sur le continent... Avait-il des problèmes ? Ou était-ce de la simple lâcheté face à vous et ses enfants ?
Je ne voulais pas vraiment ressasser les mauvais souvenirs de Mary-Ann mais je voulais savoir. Je devais savoir. D'ailleurs, elle n'en savait peut-être rien... Au moins, elle pourrait lui apporter quelques éclaircissements sur le sujet. De toute façon, je ne savais déjà rien alors la compagne de Charles ne pouvait pas en savoir moins. Elle avait vécu avec lui, elle avait vraiment partagé sa vie. Des choses, elle devait en savoir. Et moi, je n'en pouvais plus de rester dans l'ignorance. Quelles choses ignorais-je encore à son sujet ? Je ne demandais l'intégralité de sa vie en dix volumes. Je voulais juste comprendre et apprendre les mensonges qui avaient pu me porter préjudice et me conduire jusqu'à la mort.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Jeu 8 Aoû - 15:35
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
Un voleur de vie, voilà ce qu’était Charles et Mary-Ann ne pouvait pas contredire la jolie Violet dans ses paroles, puisque l’homme lui avait aussi volé la sienne. A cause de lui, la prostituée était morte et en ce qui concernait l’actrice, il lui avait pris dix longues années de sa vie, tout comme il la fait aux jumeaux en les privant d’un père. Les faces cachées de l’homme étaient maintenant sous ses yeux, mais que pouvait-elle faire avec tout cela ? Elle aussi, elle avait fait des choses horribles, elle avait tué ses jumeaux le soir du naufrage, ce qui était peut-être bien pire que ce que Charles avait pu faire durant sa vie. Cependant, le pardon aura beaucoup de mal à arriver et les temps seraient durs entre eux, mais peut-être qu’un jour la paix reviendra. Quand Mary-Ann voyait Violet, elle découvrait une jeune femme brisée, qui avait eu des rêves, un passé horrible et à qui on lui avait enlevé le bonheur d’avoir un bel avenir, la pauvre avait tout quitté pour Charles, pensant devenir une actrice, mais elle était morte, avant d’avoir pu changer de vie. La première classe avait de la chance de ce côté-là, puisqu’elle n’avait pas eu besoin de Charles pour se construire et elle en était bien heureuse de ne pas lui être redevable de quelque chose, c’était grâce à John, le réalisateur de son premier films, qu’elle avait pu faire décoller sa carrière. Après avoir incarné Cassandre de Troie, sa carrière avait décollé et elle avait eu de nombreux rôles, du plus tragique au plus comique, Mary-Ann avait touché tous les gens et tous les publics. La colère de Violet était plus de redevable et l’actrice espérait bien voir Charles passer un sale quart d’heure quand il serait à nouveau confronté à son ancienne maîtresse, de même, qu’elle, elle n’hésiterait pas à lui jeter à la figure toutes les fautes qu’il a commis. La première classe posa sa main sur l’épaule de la jeune femme pour la réconforter et usa de l’humour en évoquant un potentiel meurtre de Charles. De toute façon, l’homme ne mourrait pas, mais il verrait à quel point il a mis les deux femmes en colère et surtout celle qu’il prétend aimer. Mary-Ann le savait, elle ne pourra pas contrôler la vie de Charles, mais elle ne voulait certainement pas, qu’il contrôle à nouveau la sienne. C’était fini elle vivrait maintenant pour elle et non pour lui.
« Avec quelques complices, cela pourrait se faire, je suis sûre que Charles ne s’est pas mis à dos que nous malheureusement, il doit y avoir d’autres personnes dans notre cas. » Evoqua la mère de famille.
Violet aussi se posait la question à propos de la disparition de Charles il y a dix ans et de ses mensonges, pour le moment ce fait resté encore un mystère, même si Mary-Ann avait quelques pistes. A l’époque entre eux, l’argent coulé à flot, peut-être avait-il des dettes, mais l’actrice n’avait eu d’échos de rien au moment de sa soit disant mort. Avant d’embarquer avec l’homme, la jeune femme avait remarqué ses craintes à propos de leur voyage en Amérique, ainsi donc, il avait dû faire des choses pas nettes là-bas et vu qu’il avait été assassiné, il devait avoir des ennemis. Qu’avait-il pu bien faire pour en arriver à ce point et pour l’abandonner elle et plus tard les jumeaux. C’était étrange.
« Ce sont les questions que je me pose depuis que je l’ai retrouvé. Je n’ai pas de réponse, Charles m’a avoué qu’il a été assassiné, qu’il avait des problèmes. A ce niveau-là, ça devait être à cause de l’argent, on tue toujours pour de l’argent. Peut-être avait-il des dettes… » Disait la jeune femme tout en réfléchissant.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mer 28 Aoû - 22:29
Pour être une première, s'en était une. Et une grande, par dessus le marché. On avait jamais vu l'épouse d'un homme discuter paisiblement et sans aucune haine ni rancune avec la prostituée qui avait occupé son mari à ses heures perdues. Mary-Ann Fleming était encore loin d'en rire, mais elle osait quelques touches d'humour par ci, par là, suffisantes pour me faire sourire malgré mon désarroi. Rajouter à cela que ladite femme était une des plus grandes comédiennes de son époque et vous obtiendrez mon état d'esprit. Je ne savais pas vraiment sur quel pied danser. Devais-je rire aux tentatives de mon interlocutrice pour détendre l'atmosphère ? Cela était-il déplacé ? En réalité, toute notre conversation était déplacée. Anormale. Comment deux femmes pouvaient-elles discuter de l'homme qui avait partagé leur couche tout en ayant l'air presque sereine ? Il ne manquait plus qu'une tasse de thé et quelques petits sandwichs comme accompagnement et je me serais presque sentie à une anodine discussion de salon. Non pas que j'ai un jour mis les pieds dans un fumoir ou quoi que se soit dans le genre. J'étais habituée aux choses beaucoup plus... simples. Toute cette situation était beaucoup trop étrange. Ma terrible haine et colère d'il y avait quelques instants s'étaient envolées comme elles étaient venues, disparaissant en même temps que les vapeurs du bain turcs. Elle furent cependant remplacées par curiosité et doutes. Et ces deux sensations s'en trouvèrent exacerbées lorsque Mary-Ann s'engagea sur la piste de possibles animosités entre Charles et d'illustres inconnus.
_Avait-il des... ennemis ? Demandais-je d'une petite voix.
Cette simple pensée me fit frémir. Bien que j'avais envie de lui tordre le cou, je me savais incapable de faire du mal à une mouche. Du moins, pas intentionnellement. Même si Charles était un sacré diable, un menteur des plus doué et un lâche de première classe, il n'en restait pas moins un homme et être humain. Le fait qu'il ait pu avoir et puisse avoir des connaissances douteuses ne m'étonnait pas vraiment. Il était toujours si mystérieux... Eh puis, une homme qui venait chercher l'amour dans les bras d'une prostitué avait toujours des choses à cacher. Mais enfin, de là à en venir au meurtre, il y avait un monde. Existait-il quelqu'un sur cette terre qui puisse haïr une personne si fort qu'il en vienne à la mesure la plus extrême, l'assassinat ? Qu'avait donc fait Charles pour mériter pareil destin ? Mary-Ann m'apprit par la suite l'état de ses finances. Comment un réalisateur aussi doué que lui avait pu laisser sa vie aller comme cela ? Le motif de la mort de mon ancien amant serait donc le gain ? Une vengeance concernant quelques maudits dollars ? Quelle tristesse. Je me pris presque à éprouver de la pitié pour Charles. Quel terreur cela devait être ! Mais enfin, en savoir plus sur son compte en banque éclairait également beaucoup de points de notre relation qui restaient obscurs.
_Oh, je comprends mieux... soufflais-je, pensive. Cela explique sa préférence de billet pour la troisième classe. Et nombres d'autres petites choses. Savez-vous ce qu'il m'a dit, lorsqu'il a ramené nos tickets pour le Titanic ? Vous ne devinerez jamais. « Troisième classe, pour passer inaperçu. Je ne voudrais pas que l'on me dérange et que l'on m'accoste à chaque pas hors de ma cabine ! », dis-je en imitant grossièrement la voix de Charles. Cocasse, maintenant que je sais qu'il jouait au mort et que le fond de ses poches était percé.
Je lâchais un soupir résigné alors que j'essuyais quelques perles du sueur qui tombaient sur mon front. Moi qui aurait du être et qui avait été, l'espace de quelques minutes, ivre de colère, ma gorge brûlante du mot « vengeance », voilà que j'éprouvais une sorte de soulagement. Comme un doux apaisement, murmurant au creux de mon oreille que tout finissait toujours par s'arranger. Au moins, je savais la vérité. Le fin mot de l'histoire. On dit souvent qu'un beau mensonge vaut bien mieux que l'horrible vérité. Je n'étais pas tellement d'accord. Quoi de pire que de se voiler la face ?
_Je vous remercie, Mary-Ann, lui souris-je, de m'avoir tout dit. Cela n'a pas dû être aisé de vivre tout cela...
J'osais enfin la fixer dans les yeux, débarrassée de tout ce sentiment de gêne qui ne me ressemblait absolument pas. Au fond, je remerciais le ciel de ne pas avoir été à la place de la comédienne. Qu'avait-elle pu ressentir, toutes ses années, croyant son compagnon mort et enterré ? Seule face à la vie et avec la charge de deux enfants ? Moi, je n'étais liée à personne. Je m'étais toujours félicitée pour cela. La vie de prostituée avait ses bons côtés. Pas de tracas de couple, pas de dispute pour des broutilles... Enfin, c'était tout de même loin d'être la belle vie.
_Je ne puis imaginer ce que vous avez pu ressentir, compatissais-je. Vous avez tout mon soutien, si vous l'acceptez.
Je déglutis discrètement en pensant au point suivant que je voulais aborder avec elle.
_Quant aux questions que nous nous posons toutes deux... Que diriez-vous de les élucider ensemble ? Je ne parle pas d'espionnage, non ! Juste d'une... petite enquête, voyez-vous ?
A cet instant précis, je me sentais l'âme d'une détective en puissance. Un Sherlock Holmes au féminin. Les eaux troubles entourant Charles attendaient que l'on vienne les remuer. Ma curiosité était piquée. Et quoi de mieux que de découvrir les mystères d'un homme en compagnie de sa femme ? Même si elle refusait, je pouvais toujours commencer seule. Peu importe ce que je découvrirais. Je voulais connaître avec précision les raisons de la mort de mon ancien amant. Et les raisons de la mienne.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mar 3 Sep - 19:41
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
Personne n’aurait jamais pu croire qu’une femme lésée puisse parler aimablement avec la maîtresse de son ancien compagnon et du père de ses enfants. Pourtant, Mary-Ann n’était pas une femme banale. De toute façon sa vie n’avait jamais rien eu d’ordinaire. Entre un père qui avait épousé sa mère sur un simple coup de cœur et qui l’avait délaissé, après qu’il l’eut utilisé comme il le voulait, une mère qui était devenue aigrie par la vie et qui avait retranché tout son amour et sa possessivité sur sa fille. Mary-Ann n’avait jamais été en reste. Subir une mère à moitié folle n’était pas une chose facile, surtout quand elle vous enfermait dans une cage dorée, pour que vous ne puissiez voler de vos propres ailes. Et pourtant, la jolie brune avait fait voler en éclat les portes de cette cage, pour vivre de sa passion l’art de la comédie, don qu’elle tenait de sa mère. Alors, elle avait vécu humblement, d’abord à Londres, puis à New-York, le temple du spectacle et elle était tombée dans le cinéma. Par ce chemin, elle avait croisé celui de Charles Wellington et peu à peu, elle était devenue une étoile montante dans son art. Avec l’homme, elle avait alors profité de la vie, mais leurs chemins se sont éloignés, laissant au passage deux beaux enfants. De femme moderne et d’actrice, elle était passée à mère de famille et actrice. Son amour elle ne l’avait accordé qu’à ses enfants et tout cela avait continué jusqu’à leur mort à tous. C’était une histoire et un destin tragique, digne de l’un des textes de Racine. Cette fois-ci, il n’y avait pas eu de « ils vécurent heureux ». Juste les larmes et une tombe vide sur laquelle on avait gravé trois noms, dans le cimetière de New-York. Son destin, Mary-Ann le poursuivit dans la mort à bord du Titanic, passant plusieurs étapes, celle de la femme froide à celle qui voulait se reconstruire. Aujourd’hui, grâce à Violet Grantham, elle apprenait la vérité, découvrant les mensonges de son Charles. Avait-il des ennemis lui demanda la belle prostituée, l’actrice ne le savait pas. Avec l’homme, elle avait connu un univers joyeux, remplit de fêtes et de paillettes, elle ne lui connaissait pas d’ennemi, surtout pas dans le milieu du cinéma où il n’était qu’un petit réalisateur.
« Pas que je connaisse malheureusement. J’ai beau fouiller ma mémoire, je n’ai rien vu de troublant. Charles savait cacher les choses. » Disait-elle sur un ton amer.
Heureusement que Charles Wellington n’était pas dans cette pièce, sinon les deux femmes videraient leur colère sur lui et il n’aurait eu plus qu’à courir se cacher pour échapper à leurs foudres. Menteur, voleur, manipulateur, Charles avait décidément des facettes bien néfastes pour un père de famille et Mary-Ann espérait bien pouvoir préserver ses enfants des mensonges de l’homme, sinon les petits ne s’en remettraient jamais s’ils apprenaient la vérité. En tout cas s’il était mort ailleurs, la mère de famille espérait bien que cette vie-là se trouverait loin de lui, elle ne voulait pas qu’il fasse souffrir sa famille à cause de ses frasques, il était grand temps pour l’homme d’assumer le rôle qu’il avait abandonné il y a dix ans : celui de père. Violet lui rapporta jusqu’où la fourberie de Charles avait bien pu aller pour la tromper. L’homme qui avait été passager en troisième classe lui avait avoué vouloir se cacher des autres pour ne pas être reconnu. Mais avait-il dit de qui ? Certainement pas, en jouant la carte du réalisateur célèbre, il avait manipulé cette pauvre jeune femme en lui disant qu’il se cachait de ses fans.
« Oh oui Charles est très malin, quand il s’agit de cacher la vérité. Rendez-vous compte, qu’il y a dix ans, je l’ai enterré, j’ai payé pour ses funérailles, j’ai tout organisé en sa mémoire alors que les journaux diffusés à foison les photos de l’accident. Jamais je n’aurais pu croire que j’avais enterré un cercueil vide. Même s’il n’a jamais été un bon réalisateur, il savait tout mettre en scène. Tout était calculé à l’avance chez lui. »
Elle qui avait vu au début de cette conversation en la jeune femme une menace, maintenant Mary-Ann était persuadée de la bonté de Violet, elle était quelqu’un de bien que Charles avait manipulé à outrance. Elle n’avait pas mérité de mourir à bord du Titanic. L’ancien réalisateur avait sa vie entre les mains maintenant.
« Le plus dur a été de le voir ici sur ce navire alors que pour moi il était dans une tombe depuis dix ans. » Disait-elle en soupirant. « Votre soutien ne sera que bénéfique et vous avez le mien si vous avez le moindre problème Violet. » Ajouta la mère de famille.
Violet lui fit alors une proposition étonnante qui était de s’allier pour percer les secrets de Charles, cela n’allait pas être Mary-Ann qui allait la rejeter, depuis le retour de son ancien compagnon, elle n’attendait qu’une chose, savoir la vérité. Avoir de l’aide permettrait d’avancer plus rapidement dans cette quête.
« Votre proposition est alléchante, et ensemble on pourrait découvrir la vérité plus aisément. » Disait-elle avec un sourire aux lèvres.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Sam 14 Sep - 18:26
A malin, malin et demi. C’était bien cela l’adage, n’est ce pas ? Ou encore tel et prit qui croyait prendre. Ces deux petites expression s’appliquaient et s’appliqueraient à la perfection au sujet de Charles Wellington. Oh, il se croyait très intelligent et incroyablement rusé. Il avait de quoi, après tout. Il avait passé sa vie à manipuler et à mentir sans le moindre remords. Je devais bien avouer qu’il était très habile à ce jeu là. Après tout, j’avais été la première à croire à ses belles paroles et à mettre les pieds dans le plat. Etais-je si stupide ? N’avais-je pas pu voir le vice dans ses prunelles qui se prétendaient aimantes ? J’avais été aveuglée. Ou simplement trop dinde pour oser déceler la pourriture derrière la façade si attrayante du réalisateur. Il avait tout pour plaire. Riche, célèbre, doué, ambitieux et d’une gentillesse sans limite. J’aurais dû pouvoir y déceler le piège. J’avais côtoyé des dizaines d’hommes prétendant être ce qu’ils n’étaient pas. Ils se disaient nobles, bourgeois, révolutionnaires en fuite, riches en mal d’amour... Leurs dires résonnaient terriblement faux à mes oreilles. Mais j’étais payée pour les croire. Alors, je faisait mine d’être impressionnée, sous la charme, surprise ou encore effrayée de leurs paroles. C’était facile de jouer la comédie. Et je me croyais rodée dans l’art de découvrir ceux qui incarnait un rôle. Quelle imbécile j’avais été.
Mais il était maintenant temps de montrer à Charles que nous n’étions pas que des pipelettes écervelées. Il pensait s’être bien joué de nous et il pensait juste. Mary-Ann disait que tout était prévu, dans les plans diaboliques du réalisateur. Mais j’espérais vraiment qu’il ne s’attendait pas à voir le retour de bâton lui arriver dans le coin de la figure. Ce ne serait que justice, après tout. Il méritait également de souffrir comme il nous avait fait souffert. Pour cela, nous devions en apprendre plus. Sur sa vraie vie. Sur ses craintes. Sur sa fuite. Sur son meurtre.
Je ne pouvais imaginer l’étonnement et la terreur de Mary-Ann lorsqu’elle avait vu Charles parader sur le paquebot. Pire, je ne pouvais imaginer son incompréhension lorsqu’elle m’avait vue au bras de son ancien compagnon, tout aussi stupide que j’étais. Peut-être était-ce ce sentiment de trahison, brulant que vous déchirait le coeur.
Lorsque l’actrice accepta ma proposition, j’en fus agréablement surprise. Petit à petit, nous nous organisions pour la vendetta. Jamais, au début de cette conversation, je n’aurais pu imaginer que les choses tournent ainsi. D’ailleurs, jamais je n’aurais pensé croiser l’actrice Mary-Ann Fleming, compagne de Charles Wellington, alors que je me rendais pour la première fois aux Bains Turcs. Jamais je n’aurais pu imaginer ne serait-ce que le centième des révélations qu’elle venait de me faire. Comment l’aurais-je pu ? J’avais l’impression d’être une autre Violet. Sans que je sache expliquer comment, je me sentais différente. Plus vieille, peut-être. Je n’en étais pas le moins du monde abattue. J’avais vite rangé ce sentiment néfaste de côté pour me concentrer sur quelque chose d’autrement plus important.
_Vraiment ? m’exclamais-je. C’est fantastique !
D’une réprimande mentalement, je m’ordonnais de calmer mon entrain. Je me raclais la gorge, tachant de prendre un ton plus professionnel. Nous étions en pleine investigation, après tout.
_Ensemble, je suis sûre que nous arriverons à faire éclater la vérité. Charles mérite bien qu’on fouille un peu sa vie, qu’on mette le nez dans ses sales affaires. Après tout, nous avons le droit de savoir pourquoi nos vies ont terminé comme ça, noyées à bord du RMS Titanic.
Je me rappelais dans un frisson de la nuit du 13 ou 14 avril 1912. Surement pas le souvenir le plus gai de ma petite vie. Et j’avais dû vivre cette horreur, éprouver toute cette terreur à cause d’une seule personne, d’un seul homme : Charles Wellington. Alors, si je pouvais, ne serait-ce qu’au moins comprendre ses raisons, cela m’aiderait à passer à autre chose. Sinon, je m’en savais incapable. Je ne ferais que ressasser encore et encore les faits et mon malheur en tachant d’oublier. Or, l’oubli n’était pas la meilleure des solutions. Mieux valait franchir les obstacles plutôt que de les effacer ou de les contourner comme s’ils n’existaient pas. Si par chance, l’occasion d’une petite vengeance sans grave conséquence m’était donnée, je saisirais sans doute l’opportunité. Je ne voulais pas faire souffrir Charles. Du moins, je ne le désirais plus. Je souhaitais simplement lui faire savoir que je savais tout et que je lui avais rendu la monnaie de sa pièce.
_Devrions-nous commencer par le commencement ? Faire une liste de toutes les choses que nous savons sur le sujet ?
J’avais l’impression d’être l’héroïne d’un roman d’espionnage et d’enquête policière. C’était amusant. Cela me changeait un peu les idées. Et puis, partager cela avec Mary-Ann avait quelque chose d’étrange et d’excitant. Comme si nous étions toutes les deux en mission secrète contre un abominable ennemi machiavélique.
_Je pense que vous savez plus de choses sur lui que moi... Je ne connais qu’un pan de sa vie, les quelques années qu’il a passé en Angleterre. Il s’est échoué là où... là où je travaillais il y a quelques années. Il est revenu plusieurs fois sans jamais dire un mot. Je crois que je ne savais que son prénom. Il semblait très malheureux. Puis, il a disparu avant de réapparaitre quelques temps après. Je travaillais alors dans une petite troupe de théâtre. Je ne sais pas comment il m’a retrouvée, si cela était dû au hasard ou non. C’est là qu’il m’a révéler son identité et qu’il m’a proposé de m’emmener aux Etats-Unis à bord du Titanic. Je crois que c’est tout ce que je sais... Pas grand chose, en somme.
Je lâchais un petit soupir. Je n’étais pas d’une grande aide. Charles ne m’avait jamais parlé de sa vie. De ses amis, de sa famille, de ses problèmes. Je devrais surement creuser un peu plus profondément dans mes souvenirs pour les détails. Mary-Ann pouvait surement en dire plus.
Mary-Ann J. Fleming
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Ven 20 Sep - 17:50
Avant d'être une mère, il faut être une femme.
Aux bains turcs. Année 1913
Vérité, mensonge, les non-dits, les paroles cachées, Mary-Ann Fleming voulait par-dessus tout savoir ce que Charles cachait. Le bonheur de ses enfants étaient comptés et la mère de famille voulait par-dessus tout, savoir si l’homme était fiable ou non. Charles Wellington était un homme charmant, un parfait illusionniste qui pouvait montrer le beau alors que tout était pourri. C’était comme si on donnait de beaux habits à un homme sans manière, d’un côté il pouvait être physiquement parfait, mais à l’intérieur il était toujours la même personne. Tout n’était qu’illusion. Charles avait le charme, l’argent, mais au fond qui était-il ? Derrière ses mensonges Mary-Ann ne savait plus qui il était et encore moins comment il avait fait pour en arriver là. Violet aussi avait connu le même homme, un charmeur qui lui avait promis des merveilles pour l’amener avec lui pour Dieu sait quoi. La jolie prostituée avait sûrement toujours rêvée de pouvoir voler de ses propres ailes, de pouvoir vivre une vie plus saine et son rêve avait été d’être actrice. Charles avait fini par lui promettre de pouvoir lui donner ce rêve, ainsi, elle l’avait suivi sur le Titanic, pensant pouvoir tout avoir, mais le naufrage avait changé la donne, durant celui-ci Charles avait tout perdu, Violet, mais aussi sa famille qu’il avait abandonné dix ans auparavant. Mary-Ann s’était toujours demandée quelle réaction l’homme avait pu avoir en découvrant dans les journaux que sa célèbre actrice était morte en compagnie de ses jumeaux, surtout à bord d’un navire dans lequel il voyageait aussi. Découvrir la nouvelle avait dû être compliqué pour l’homme, il n’avait jamais pu connaître ses enfants et du jour au lendemain il les perdait. Mary-Ann ne cherchait pas à l’excuser, l’homme lui faisait juste pitié à cause de sa lâcheté. IL avait tout pour être heureux, mais à cause des mauvais choix qu’il avait fait, il avait tout perdu. L’actrice aurait pu l’aimer et faire en sorte que tout aille bien pour eux, mais Charles était parti, la repoussant et rejetant leur histoire, qui était pourtant si belle. Violet semblait heureuse d’avoir trouvée une alliée dans sa quête de vérité et Mary-Ann elle-même était soulagée d’avoir quelqu’un à ses côtés, être deux pour cette affaire, ça ne serait jamais trop, surtout avec un cas comme Charles qui avait passé toute sa vie à mentir à tout le monde. La mère de famille ne savait pas encore comment elle s’y prendrait, mais elle finirait par trouver, Charles ne pourrait pas fuir trop longtemps, c’était impossible, surtout quand la vérité ne tenait qu’à lui. Assumer ses actes était ce qu’il y avait de plus important, surtout quand on avait deux enfants.
« Je pense aussi que ça ne lui fera pas de mal, il est temps qu’il assume ses actes et je dois enfin savoir à qui mes enfants ont affaire, je ne voudrais pas qu’il les fasse souffrir à cause de sa lâcheté. » Disait l’actrice très rancunière à propos de l’homme.
Violet était morte à cause de Charles, pour Mary-Ann, elle passait prioritairement, la jeune femme avait besoin de savoir pourquoi elle était morte et surtout pourquoi le faux réalisateur avait pu lui faire cela. De son côté, l’actrice avait passé dix années en croyant l’homme mort, elle n’était plus à quelques jours voir semaines prêts, elle pouvait très bien attendre, puisque si elle s’était retrouvée à bord du Titanic, ce n’était pas pour Charles. Par contre, elle le juge pour le fait de ne pas avoir été là pendant toutes ces années, de l’avoir laissé seule avec les enfants, alors qu’ils méritaient d’avoir un père. A bord de ce navire, c’était avec eux qu’il aurait dû se trouver, non pas en troisième classe en jouant les gentlemen avec des femmes qui n’étaient pas la sienne. Avant le pardon, c’était sûr, Charles aurait beaucoup de choses à se faire pardonner. La jeune prostituée proposa alors à Mary-Ann de commencer par le commencement et de voir ce qu’elles pouvaient rassembler sur la vie du menteur.
« Je ne suis pas sûre que savoir ce qui est faux ou vrai, mais je suis certaine que Charles a été réalisateur, peut-être pas si doué que cela, mais il l’a été. Je l’ai rencontré sur l’un de mes tournages, il était ami avec l’homme qui dirigé le film sur lequel je travaillais. C’était un homme riche, mais après je ne sais pas d’où l’argent pouvait sortir, mais il coulait à flot. Nous avions même pour projet de nous faire construire un chalet. Sinon, je n’ai jamais rencontré sa famille et le jour de sa soit disant mort, je me suis occupée moi-même des funérailles. Donc je suppose qu’après s’être fait passé pour mort, il a dû partir en Angleterre, là-bas personne n’aurait pu le retrouver. » Soupira la mère de famille.
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Sujet: Re: "Etre une femme." ♣ VIOLET Mer 23 Oct - 22:52
Fouiller dans une illusion avait quelque chose d’à la fois étrange et troublant. C’était comme si je levais lentement le voile opaque d’un mirage, recouvrant une vérité trop éclatante pour mes yeux habitués à l’obscurité et à la noirceur d’encre de l’âme de Charles. Mais la réalité était-elle si lumineuse ? Si éclatante ? La vraie vie du réalisateur... Qu’en était-il de sa vraie vie ? Pourquoi tous ces mensonges ? Précautionneusement, il avait tissé ce qui serait son existence, inventée de toutes pièces. Il s’était construit un personnage charmant, tout droit sorti de son imagination tordue. Comme un petit papillon perdu, je m’étais laissée prendre de ces fils, joyeusement et naïvement emmêlée dans sa toile. Que je le veuille ou non, ma vie était maintenant liée à la sienne. Tout comme ma mort. Je craignais réellement de ce que nous pourrions découvrir, Mary-Ann et moi. Maintenant que nous étions tous coincés dans ce huit-clos oppressant, l’actrice n’aurait d’autres choix que de croiser son ancien compagnon. Devra-t-elle s’expliquer avec lui ? Son foyer était brisé depuis plus de dix ans. Mais peut-être que la vérité réparerait tout ? Peut-être comprendrait-elle tout, au final ? Les raisons du départ de Charles, ses mensonges, ses infidélités... ? Ou peut-être l’issue serait-elle bien différente. La famille Fleming risquait d’être à jamais déchirée. Un mensonge édulcoré valait-il mieux que l’atroce et horrible vérité ? La question ne se posait pas vraiment ici. En effet, le mensonge était loin d’être édulcoré. Les enfants du couples, eux, par contre risquaient probablement d’être ravis, si leur mère se rapprochait de leur père.
_Je comprends votre amertume, Mary-Ann, chuchotais-je, compatissante. Vos enfants sont-ils au courant des... histoires de leur père ? Je me doute que non. Ils sont jeunes...
Ils ne devaient pas l’avoir connu. Quelle tristesse. Pour ma part, je ne pouvais imaginer ma vie sans ma famille. Comment aurais-je pu devenir celle que j’étais sans eux ? Mes parents m’avaient tout appris. Les moments de douleur, de tristesse et de désespoir, je les franchissais en pensant à eux. Je ne sais pas s’ils auraient été fier de ce que j’étais devenue. Ici, le mensonge coloré valait mieux. Au moins, dans leur mémoire, j’étais cette jeune fille volontaire et travailleuse, rêvant de paillettes, de scène et de public euphorique. Je n’étais pas la prostituée arpentant les rues, le ventre vide et les jambes dénudées. Quelle horreur, s’ils l’avaient appris.
Je ne mettais pas en question l’éducation de Mary-Ann. Elle avait du très bien les élever. C’était une femme respectable et aimante, je l’avais su au premier coup d’oeil. Mais tout enfant avait besoin d’un père. Ou d’une figure paternelle. Enfin, je n’étais pas vraiment objective. J’avais grandi dans un foyer chaleureux. Et combien de filles avais-je vues chez Madame Hawk dont la famille était incomplète ? Il était clair qu’un drôle de complexe les poussaient à fréquenter des hommes plus âgés, à la recherche d’un modèle masculin. Je ne les jugeais pas. C’était ainsi.
Une autre chose m’étonna. L’actrice ne semblait pas posséder beaucoup d’informations sur son compagnon. Elle n’avait jamais rencontré sa famille, ni poser de questions quant à l’argent... Moi même, je n’étais pas d’un naturel suspicieux, mais c’était l’homme qui partageait sa vie. Charles avait dû jouer ses cartes d’une main de maître pour manipuler cette femme de la sorte. Après, avec les dizaines de mensonges dont il s’était enturbanné, difficile de distinguer le vrai du faux.
_Faire la lumière sur tout ça risque d’être un peu ardu, soupirais-je dans un sourire. Charles est un sacré loubard. Il va falloir mettre les bouchées doubles. Qui sait, peut-être que nous nous découvrirons un talent caché pour l’enquête ! On nous aurait embauché à Scotland Yard, dans une autre vie.
Je doutais un peu de cela, mais il aurait été amusant de nous voir en tant que détectives officielles. Nous avions été si naïves... Faciles à berner comme des gamines de six ans. Ma propre crédulité m’étonnait.
Je me rendis soudain compte de la fatigue qui commençait à m’étreindre. Entendre toutes ses vérités et ma rencontre avec Mary-Ann m’avaient complètement vidée. J’étais épuisée et déjà, mes paupières papillonnaient pour me tenir éveillée. Après tout cela, j’avais besoin d’une bonne nuit de sommeil pour réussir à avaler tout ce qui avait été dit. Je me redressais en prenant soin de bien serrer la serviette autour de moi. J'avais l'impression de porter le poids du monde sur mes épaules.
_Je vais prendre congé de votre compagnie, souris-je. Je suis éreintée. C’est un choc qu’il va me falloir assimiler. Je vous remercie pour votre franchise et votre bon coeur, vous m’avez ouvert les yeux et je vous en suis redevable.
Au moment où j’allais sortir des bains turcs, je me retournais une dernière fois, oubliant une chose d’une importance capitale.
_Oh et j’allais oublier, j’essayerais de nous dégoter des calepins, vous savez, comme les enquêteurs. Pour que nous notions tous les indices !