Que pensez-vous du Titanic? (répondez en 5 lignes minimum)
C'est une véritable merveille, toujours aussi belle et attirante que le jour de l'embarquement. Ce navire vaut bien le luxe de mon manoir, mais je dois reconnaitre que j'aimerais bien retrouver mon ancienne vie et pouvoir voir de nouveaux visages. Mais je dois me contenter de rester sur le Titanic, qui est quand même un petit bijoux de luxe, alors je ne vais pas trop me plaindre non plus.

Comment avez-vous réagis en voyant que vous étiez de retour sur le Titanic, alors que celui-ci est au fond de l'océan? (répondez en 5 lignes minimum) [UNIQUEMENT POUR LES REVENANTS]
Pour moi cela fut une véritable bénédiction. Après le naufrage, ma vie était devenue un calvers, plus rien n'avait de sens pour moi; Me retrouver ici signifie une nouvelle chance, un nouveau départ. Je veux reprendre gout à la vie, redevenir celle que j'étais avant. Même si cela va être dur, je vais m'éforcer d'effacer ces années de souffrance et recommencer ma vie là où je suis, entourée de mon mari et de ma fille que j'ai retrouvé.

Aimez-vous fréquenter les autres classes du bateau ou préférez-vous rester avec votre groupe? Pourquoi? (répondez en 5 lignes minimum)
Personellement, étant une grande bourgeoise, je n'aime pas trop m'éloigner de mes semblables. Il m'arrive de fréquenter les secondes classes, même si cela devient de plus en plus rare. J'aime par dessus tout mon confort, mon luxe, et je veux profiter le plus possible de mon époux, alors pourquoi me méler des autres ? Nous n'avons pas la même éducation, on va dire.

Si tu avez la possibilité de quitter cet endroit pour réellement mourir, le feriez-vous? Pourquoi? (répondre en 5 lignes minimum)
Je ne sais pas trop. Je dirais oui, quand même, parce que je me sens enfermée et ma vie me manque. Mais tant que je ne peux pas, autant profiter d'être à nouveau en famille dans un décor merveilleux, même si je vais vite finir par m'en lasser. Pour résumer la situation, je me sens dans une cage dorée. Somptueuse, mais elle reste une cage, une prison éternelle.


 

Je m'appelle Cassandre, Cassandre De Valmont. Magnifique nom, n'est ce pas ? Je suis la deuxième enfant de la famille Rosemonde, qui est également un merveilleux nom, si vous voulez mon avis. Mes parents étaient des gens aisés, riches, qui m'ont transmis leur goût pour le luxe ainsi que la manie des bonnes manières. Pour tout vous dire, je ne les ai pas vraiment connus. Ils m'ont donné une excellente éducation, ce dont je suis fière et dont je les remercie de tout coeur, mais je doit reconnaitre, que, de temps en temps, j'aurais aimé partager plus de choses avec eux, comme je l'ai fait avec mon grand-frère. Nous étions très attachés, si bien que l'on ne voyait rarement l'un sans l'autre, les deux enfants parfaits de la famille Rosemonde.
Voilà comment se déroula ma jeunesse, fille modèle, bourgeoise et bien éduquée. Jusqu'au jour où... La petite Esther débarqua dans la famille. Sans elle, nous aurions tous étaient bien tranquilles. Mais non, il fallait qu'elle soit là. Je la détestais dès le premier coup d'oeil, je ne sais pas exactement pourquoi, un mauvais pressentiment. Elle me dégoutait. Dégout qui se transmit d'abord à mon frère, puis à nos parents. Elle était faible, fragile... Tout ce que je n'aimais pas. Pendant tant d'années, elle fut notre souffre-douleur, à mon frère et moi; Mes parents aussi, la martyrisaient, mais cela ne changea rien. Esther restait la même. Moi, bien que manifestant une grande assurance, je ne pouvais m' empêcher de me refermer sur moi même, devenant une jeune demoiselle froide et réservée, puis très vite orgueilleuse, peut être pour me donner de l'assurance, car même si je l'ai bien caché, les crises et les questionnements de l'adolescence ne m'ont pas épargné. Je croulais tellement sous les compliments, les sourires, les éloges sur mon intelligence et ma sociabilité, que je me suis vite pensée comme supérieure aux autres de mon âge. Et puis cette Esther me faisait souffrir. Elle gachait le nom de notre famille, notre réputation. Elle n'avait rien à faire là. Lors de mes seize ans, mon premier bal, pour lequel on m'avait spécialement acheté une merveilleuse robe dans les tons pastels dont je ne pouvais cesser de me vanter, je rencontrais Pierre De Valmont, jeune homme séduisant, aussi bien élevé que moi, mais surtout, riche, à qui je dis "oui" six mois plus tard. Ce mariage fut l'un des moments les plus merveilleux de ma vie; A mon époque, il était encore rare qu'un mariage soit en même temps arrangement entre les deux familles, et un mariage d'amour. J'aimais Pierre, de tout mon coeur. Il était un homme fabuleux, exactement celui qu'il me fallait. Mais ma soeur continuait à me hanter. Je n'avais pas une seconde de répit. Lorsque son état, qui n'avait pas cessé de s'aggraver, devint aussi critique qu'on l'enferma, je pus enfin respirer. C'était fini, je pouvais l'oublier, elle ne resurgirait jamais dans ma vie.  A partir de ce jour, nous vécûmes heureux, une vie pleine mondaine pleine de luxe, de bals et réceptions en tout genre que j'appréciais plus que tout. Seul point négatif : je ne revoyais plus mon frère. Il s'était marié un ou deux ans avant moi, et je m'étais très mal entendue avec son épouse. Nous étions toutes les deux aussi hautaines. J'avais donc coupé les ponts avec lui, et je dois reconnaitre que, quand ma pensée s'égarait sur son visage, il me manquait. Heureusement que j'avais un merveilleux mari à mes cotés. Nous eûmes trois enfants, deux jumeaux, Eliott et Thomas, ainsi qu'une fille, trois ans plus tard, Aliénor. Efficace femme au foyer, j'élevais moi même ma progéniture, en même temps que les comptes et les affaires de mon mari. C'était la belle époque... Tout était organisé, nous n'avions pas de scoucis et vivions heureux notre vie de famille. Tout commença à dégénérer quand nous embarquâmes sur le Titanic, somptueux navire, où cohabitaient du plus démuni au plus riche, sans jamais pour autant se rencontrer. Nous avions tellement hâte de monter à bord... On y allait plus pour le transport que pour la destination. Si seulement je savais.... Mon mari, mes enfants et moi-même embarquèrent à Cherbourg avec l'intention de nous rendre aux Etats-Unis en vue d'y faire de nouvelles acquisitions.
Grâce à notre situation de première classe, nous fûmes les premiers installés sur les canots lors naufrage. Nous dûmes batailler pour qu'on laisse Pierre passer avec nous. Quand même ! Sauver toute une famille sauf l'homme ? Cela me parait inadmissible. Pourtant, c'est ce qu'il se passa pour beaucoup. Notre famille arriva finalement aux Etats-Unis et nous y restâmes quelques moins, le temps d' investir dans de nouvelles affaires et prospérer. L'Amérique est un endroit formidable, mais pour moi, rien ne vaut ma maison et mon luxe. Rentrés chez nous, la vie reprit son cours pendant quelques temps, jusqu'à la grande guerre. Maudite guerre ! Mon époux y prit les armes et perdit la vie dans la meurtrière bataille de la somme. Je l'apprit rapidement, grâce à des contacts haut placés. Ce fut le choc, pour moi tout particulièrement. Je m'étais tellement attachée à lui... Toute mon existence était chamboulée. En plus de cette tragique nouvelle, j'eus à gérer le mariage de ma fille, qui se déroula finalement sans encombre. Mon mari mort, ma fille partie, il ne me restait que mes deux fils, mes prodigieux enfants, que j'aimais autant que Pierre. Malheureusement on me les enleva également, victimes de la grippe espagnole, à laquelle j'échappai moi-même de peu. Mais en moi rien n'allait plus. J'étais seule, perdue dans ce monde où désormais les lumières de ma vie ne brillaient plus. Il restait bien ma fille, oui, ma petite Aliénor. Elle et son mari revint, mais cela ne fit rien, mon existence était ruinée. Quant à elle, son sort fut réglé lors de la seconde guerre mondiale. Son mari et elle étaient résistants, j'avais peur pour elle, mais je ne pouvais m'empêcher d'être fière. Elle faisait quelque chose de sa vie, alors que la mienne était désormais pitoyable car j'étais tout le temps en dépression. Mes craintes se confirmèrent : les deux furent attrapés par la Gestapo, torturés à mort. J'avais très envie de mettre immédiatement fin à mes jours, oh oui, mais je ne pu pas. Je n'étais pas assez forte, pas assez courageuse. L'art de tenir des beaux discours et de belles réceptions ne va pas forcément avec le courage inoui de prendre un poignard et de passer à l'acte. N'ayant plus rien à faire, la vie devenue inutile à mes yeux, je me sentais volée, nue, je rêvais à mon passé glorieux, florissant, qui n'étais plus. Le fantôme d'Esther revint me hanter, dans mes cauchemars de plus en plus fréquents. On m'enferma dans un asile, où je perdis la vie, cette vie si prometteuse et finalement si désastreuse, à l'age de 80 ans. Durant la fin de mon existence, il hantait mes rêves, lui, le Titanic, ce navire flamboyant, extravagant. En y pensant bien, sa vie avait un peut ressemblé à la mienne : au départ si belle, si glorieuse, mais une fin déplorable, un naufrage égal au mien. Ce navire m'attirait, de la même manière qu'avant d'y monter. Je voulais y remonter, y vivre, retrouver son luxe. Il m'apparaissait comme le seul échappatoire à ce calvers qui était le mien.
Ma mort fut un soulagement, et mon retour à bord une bénédiction, comme si on me donnait une nouvelle chance. J'y retrouve mon Mari, ma famille, les êtres qui me sont chers, et je prends un nouveau départ. Du moins j'essaye. Pourrais-je un jour effacer plus de quarante années de souffrance, qui m'ont mené à ma perte ? Et puis j'ai revu ma petite soeur. Elle est là, avec nous sur ce bateau où elle est apparament morte lors du naufrage. Tant mieux pour elle ! Sur le coup, j'étais terrifiée. Puis je me suis rendue compte qu'elle ne se souvenait plus de rien... Une occasion de prendre ma revanche sur toute cette vie qu'elle m'a gâché. Oui, tout cela est à cause d'elle et je vais lui faire payer.  Elle doit souffrir autant que j'ai souffert.