Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous.
Auteur
Message
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Dim 15 Sep - 14:45
Le destin a parfois d’ étranges
desseins pour nous.
Quelques jours s’étaient écoulés depuis qu’Héloïse avait pris la décision d’aller parler à Jack. Elle l’avait suivi jusqu’au hangar des automobiles et là, tout ce qui s’était déroulé après qu’elle ait eu refermé la porte derrière elle la plongeait dans le trouble total. Elle ne parvenait même pas à savoir s’ils étaient parvenus à se réconcilier ou non. Tout était bien trop flou pour elle, mais ce qu’elle savait, c’était qu’elle ne se sentait pas mieux qu’avant. Durant un an, elle avait espéré pouvoir rentrer en contact à Jack afin de lui expliquer les raisons qui l’avaient poussée à tuer le Comte. Elle voulait se délester de tous ses mensonges et repartir sur de bonnes bases. Elle voulait qu’il lui pardonne, mais une année de silence avait créé de profondes cicatrices qui paraissaient presque impossibles à refermer. Héloïse avait la sensation d’être dans une impasse. Car même si elle était enfin parvenue à parler au jeune homme, elle ne s’en sentait pas soulagée pour autant comme elle aurait dû l’être. Bien au contraire, un flot indistincts de sentiments contraires nouaient ses entrailles et la mettait fort mal à l’aise. Elle se sentait si mal, tellement perdue, désorientée, sans rien ni personne à qui se raccrocher. Heureusement, elle possédait tout de même de fidèles amies de l’époque où elle était Comtesse, comme Mary Abbot, ou les deux sœurs Lockwood à qui elle pouvait exposer ses déboires. Malheureusement, elles n’avaient pas beaucoup de solution à lui offrir, hormis celle de s’éloigner de cet homme qui la faisait tant souffrir. Cependant, elles lui apportaient un réconfort indéniable. Mais aujourd’hui, elle n’avait eu envie de voir personne. Elle était restée enfermée dans sa cabine, s’enfonçant dans la pénombre en songeant à son existence. Elle s’était toujours battue pour survivre et voilà où elle en était à présent. Il semblait que le destin se jouait d’elle de la manière la plus cruelle qui soit et avec une ironie qui n’avait rien pour lui plaire. Avec sa délicatesse habituelle, sa camarade de chambre Lisbeth, avait visiblement cherché à respecter son besoin de solitude en ne revenant pas dans leur cabine avant le soir tardivement. Mais elle avait retrouvé la blonde dans le même état que ce matin, assise sur le lit et recroquevillée sur elle-même, le corps parfois agité de sanglots. Elle avait alors senti sa douce main se poser de manière réconfortante sur son épaule et la blonde avait sorti son visage de ses bras et elle avait regardé les prunelles inquiètes de Lisbeth, les yeux rougis de larmes.
« Je vais aller prendre un peu l’air. » lui sourit-elle pour essayer de la rassurer. « Ne t’en fais pas pour moi. Ce n’est que passager. »
Sur ces mots, elle se releva et sa main se referma sur celle de son amie pour affirmer ses derniers propos. Puis elle se dirigea vers la sortie. Le soir était tombé et elle doutait qu’elle puisse croiser qui que ce soit. Dans les couloirs, elle veilla néanmoins à ne pas rencontrer Jack ou bien Lydia. De tout le bateau, ils étaient certainement les deux personnes qu’elle n’avait aucunement le désir de voir. Elle n’avait pas la force d’affronter Lydia ce soir, et encore moins de soutenir le regard du jeune homme, ou une quelconque conversation. Elle se rendit sur le pont des troisièmes classes. Un air froid et vivifiant l’y attendait, l’éveillant un peu de l’état désespéré dans lequel elle se trouvait. Elle se dirigea vers l’arrière du navire, là où elle songeait qu’il n’y aurait personne. Mais contre toutes attentes, elle vit un homme accoudé au bastingage en train de fumer. Il ne lui fallut pas plus de temps pour reconnaître Peter. Que faisait-il ici ?
« Peter ? »
Elle s’arrêta un instant, incertaine. Peut-être cherchait-il seulement la solitude. Mais c’était trop tard, il l’avait entendu. Instinctivement, elle essuya d’un revers de main ses joues humides de larmes et s’approcha de lui.
« Je suis désolée. Je ne voulais pas vous déranger, peut-être vouliez-vous rester seul ? »
Dernière édition par Héloïse V. De Neuveille le Lun 16 Sep - 17:41, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 16 Sep - 0:24
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
Je ne comprends plus rien. C’est l’heure du repas, et au lieu de manger je fixe un point dans le vide. Je n’arrive pas à me concentrer. Une seule chose me vient toujours en mémoire. Héloïse embrassant Jack. Je n’ai rien vu mais le fait est que cela c’est produit. Je n’y ai pas cru au début. Après tout ce qui lui a fait… Comment pouvait-elle encore lui adressé la parole. Mais il semblerait qu’entre les deux il y ait quelque chose que je ne contrôle pas… L’amour ? J’en sais rien mais elle tient à lui d’une façon qui me dépasse. Moi, à chaque fois que je pense à lui, je le revois la regarder tomber dans les eaux gelées de l’Atlantique. Je me souviens encore de son corps inanimé… Elle était si pâle, si froide. Même si au final, elle aurait sûrement terminé ainsi, ce qui me dégoûte c’est qu’il n’a rien fait pour la sauver. Moi j’aurais pu vivre, j’aurais pu partir avec mon père et la laisser mais non ! Je suis revenu pour elle… Enfin ça, elle ne le sait pas. Je ne lui ai jamais dit que j’aurais pu partir, quitter le Titanic. Je ne cherche pas je ne sais quel gloire personnel, si je ne l’avais pas fait, je serais en train de mourir de toute façon parce que celle que je veux le plus est morte… Et je n’aurais rien fait pour la sauver… Non, je n’aurais jamais pu me regarder dans une glace si j’avais quitté le navire. Je ne comprends pas, je comprends plus. Pourquoi elle lui pardonne… Pourquoi elle semble si proche de lui alors que j’ai l’impression qu’avec moi cela reste toujours la même chose… Je veux tellement plus, je veux moi aussi sentir son souffle contre ma peau, son sourire rien que pour moi et sentir ses lèvres contre les miennes… Mais cela est-il réservé simplement à Jack, ou arriverais-je un jour à lui prouver que je suis le meilleur pour elle ? Je ne parle pas de ma situation familiale, d’argent ou je ne sais quoi, cela n’a plus d’importance, mais mon affection pour elle n’a jamais changé. Et je n’ai jamais ressentit cela pour personne d’autre. Dans mon cœur, dans mon âme c’est elle et personne d’autre… Mais si elle devait choisir lui… Je ne veux pas y penser non. Parce que je sais comment cela se passerait, je la laisserais partir si c’est vraiment ce qu’elle désir parce qu’au fond je tiens trop à elle pour la faire souffrir en la tenant prisonnière… Alors ma seule option est de la séduire, de lui montrer que je suis celui fait pour elle.
Mais savoir qu’ils se sont embrassés me rend totalement dingue… Jaloux… Oui c’est ça, je suis totalement jaloux. Je le hais tellement… Jack ! Bon sang je crois que si je tombe sur lui, je cesserais d’être gentleman et je lui montrerais ma façon de penser… - Peter… Peter ! Je pose mon regard sur Victoria qui semble inquiète. - Tu n’as rien dit de tout le repas, tout vas bien ? - Oui… Je réponds bien trop rapidement et cela ne lui échappe pas. Je vais bien… J’ai juste besoin de prendre l’air… Je me lève de table, salut doucement l’assistance et quitte la salle. Je me retrouve rapidement dans l’endroit qui me rend serein, le pont, ce pont tout simplement. Il signifie bien plus pour moi depuis que j’y aie retrouvé Héloïse… Je sors une cigarette comme à mon habitude lorsque je suis frustré et je regarde le ciel. Je me sens bien là, je ne saurais dire pourquoi. - Peter ? Je reconnaîtrais cette voix n’importe où. Je souffle la fumée avant de me tourner finalement vers Héloïse. Qu’est-ce qu’elle fait là ? - Je suis désolée. - Ne le soyez pas… - Je ne voulais pas vous déranger, peut-être vouliez-vous rester seul ? Je reste un peu silencieux alors que je ne la lâche pas du regard. Comment lui faire comprendre que sa présence ne me dérange jamais. - Vous ne me dérangez pas, je ne faisais rien de spécial. Je détourne finalement le regard, prenant une nouvelle taff de ma cigarette avant de souffler : - Je n’ai pas totalement répondu à votre question… La réponse est non… Je ne veux pas être seule… Mais vous êtes la seule maîtresse de mon avenir… Je n’ose pas la regarder de nouveau, ce que je dis là est la vérité. Au fond, c’est elle qui a toute les clés, celle de mon avenir, de mon amour, de mon bonheur et de ma solitude… Qui aurait cru qu’un homme aussi puissant financièrement puisse être aussi faible face à une femme. Mais ce n’est pas n’importe quelle femme, c’est LA femme… Et je compte bien l’avoir pour moi tout seul…
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:56, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 16 Sep - 18:48
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
Héloïse observait Peter incertaine. Il semblait si grave, si pensif. Peut-être aurait-elle dû le laisser le seul. Pourtant elle avait cette sensation qui l’envahissait et la clouait sur place. Elle avait l’impression de se retrouver une année auparavant, lorsqu’elle avait retrouvé le jeune lord sur le Titanic. Il avait la même intensité dans le regard tandis qu’il contemplait l’horizon et cette même façon de souffler sa fumée comme dans un soupire. Néanmoins, même si la scène lui était familière, elle n’avait pas l’envie de fuir, bien au contraire. Elle s’en rendait de plus en plus compte, mais la présence de Peter la rassurait et l’apaisait. Il faisait parti de ces gens en qui elle pouvait placer sa confiance, après tout, il avait su prouver qu’il était un homme d’honneur à plusieurs reprises. Jamais il ne l’avait dénoncée et n’avait soufflé mot sur ce qu’il avait vu le soir du meurtre. Quant à son attitude le soir du naufrage, elle lui en serait à jamais redevable. Il avait fait preuve d’un tel courage en prenant sa défense. Et bien qu’aucun des deux n’aient survécu cette nuit-là, il avait fait ce que Jack n’avait pas été capable d’accomplir. Elle aurait beau chercher, elle ne trouvait rien à reprocher au jeune lord et elle ne savait comment lui prouver toute sa reconnaître. Bien qu’elle possède toute l’éternité devant elle, elle avait peur de ne jamais pouvoir lui montrer l’étendue de toute sa gratitude et s’acquitter de sa dette. Il lui semblait parfois étrange de songer qu’ils étaient tous deux fiancés et si elle n’avait pas tué le Comte de Neuveille, elle serait aujourd’hui sa femme. Certainement seraient-ils en vie parce qu’ils auraient embarqué en première classe et qu’ils seraient revenus sous forme de revenants à la mort. La blonde se demandait d’ailleurs quelques fois pourquoi le lord ne s’était pas trouvé avec son père ce soir-là, d’autant que ce dernier semblait avoir survécu. Mais le naufrage avait créé un tel chaos qu’il n’était pas absurde de songer qu’ils aient pu se perdre dans la foule paniquée et l’agitation. Elle ne s’était cependant risquée à lui poser la question. Peut-être avait-elle peut de la réponse après tout… car elle savait qu’elle pourrait être tout autre et elle ne supporterait pas la simple idée d’avoir conduit Peter à sa perte. Toutefois, même si sa présence l’apaisait, elle se trouvait de plus en plus troublée, et son regard ancré dans le sien lui provoquait d’étranges sensations dans sa poitrine. Sa gêne ne prit fin que lorsque que lord détourna les yeux en lui indiquant qu’elle ne le dérangeait pas. Elle laissa échapper un léger soupire de soulagement, la tension dans son corps s’évaporant progressivement. Elle ne parvenait à s’expliquer une telle réaction mais ses prunelles possédaient une telle intensité dans l’air du soir. Héloïse s’approcha alors et vint s’accouder à côté de lui sur le bastingage. Son regard se perdit bientôt dans le ciel éclaboussé d’étoiles, songeant comme à chaque fois que l’une d’elles pourrait être sa mère qui l’observait de là-haut. Que pensait-elle d’elle de là où elle se trouvait ? Serait-elle fière de ce qu’elle était devenue et des choix qu’elle avait fait dans sa vie ? Après tout, si elle en était là aujourd’hui, c’était uniquement parce qu’elle avait cherché à venger sa mère. Elle avait bâti toute son existence sur cette seule idée et désormais, elle se trouvait bien perdue. Des fois, elle se remettait en question, allant même jusqu’à douter de son geste. Peut-être n’aurait-elle pas dû tuer le Comte… mais si elle ne l’avait pas fait, qui aurait fait justice ? Toujours l’éternel débat. Puis ce fut Peter qui la tira de ses pensées en s’exprimant de nouveau.
« Je n’ai pas totalement répondu à votre question… La réponse est non… Je ne veux pas être seul… Mais vous êtes la seule maîtresse de mon avenir… »
Ces paroles provoquèrent le trouble chez la blonde. Pourquoi dire une chose pareille ? Elle observa un instant le jeune homme avec étonnement, cherchant une explication sur son visage, mais il se dérobait à son regard. Elle renonça à trouver ses prunelles et préféra contempler d’une intensité songeuse la fumée qui s’échappait de la bouche de Peter et s’envolait dans le vent frais du soir.
« Vous ne devriez pas dire de telles choses Peter. Il serait bien mal venu que je sois la maîtresse de votre avenir alors que je ne parviens même pas à être la maîtresse du mien. » répondit-elle finalement avec un fatalisme peiné. « Et puis de toute manière quel avenir avons-nous ici ? Je me demande bien pourquoi nous continuons à nous battre et à faire comme si de rien n’était, comme si nous étions vivants alors que cette existence n’a manifestement aucun but. »
A la lueur de la lune, de nouvelles larmes brillaient dans les yeux d’Héloïse. Sa gorge se noua. Elle n’était décidément pas dans un bon jour. Se rendant compte de sa faiblesse, elle essuya immédiatement ses joues et détourna le visage. Dieu qu'elle se sentait fragile ce soir.
« Pardonnez-moi Peter… Je m’égare… »
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Mar 17 Sep - 3:07
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
Qui aurait cru qu’elle me retrouverait. Enfin je doute qu’elle soit là pour moi. De toute façon je voulais prendre l’air, et même Victoria ne m’aurais pas dénoncé. Elle sait parfaitement que lorsque je dis ça, c’est que je veux vraiment être seul. Que j’ai besoin de cet instant à moi pour réfléchir… Mais à quoi ? Moi-même je ne le sais même pas. Enfin, au final ma pensée ne se concentre que sur une seule chose. Enfin une seule personne. Héloïse. J’ai appris il y a peu pour elle et Jack et me voilà terriblement jaloux. Il à cette proximité que je n’arrive pas à avoir avec elle. Pas que je ne le désire pas… Loin de là mais c’est comme si je ne savais pas m’y prendre avec elle. Je ne sais pas si c’est la tendresse qui ne l’intéresse pas au final. Si elle ne cherche que le frisson et une certaine passion. Je pourrais lui offrir ça aussi après tout. Je lui ai offert le soir du naufrage, du frisson, de la rage et de l’empressement… Je me sens si démuni, et elle semble avoir un pouvoir sur moi don je n’arrive pas à me défaire. Et je crois que je ne le veux pas. En fait, ce que je veux c’est elle tout simplement. Et comme si elle avait pu lire dans mes pensées, la voilà juste à côté de moi. Sa voix me parvient et me ramène un an auparavant, lorsque je l’ai retrouvé. Le hasard faisait plutôt bien les choses, mais pour ce soir, était-ce vraiment du hasard ? Mais lorsque je l’entends s’excuser je comprends rapidement que oui, ce n’est que le fruit du hasard. Et me voilà étrangement déçu… Sentiment contradictoire dû au fait que j’aurais voulu qu’elle me cherche. Après tout, pense-t-elle des fois à moi ? Moi tout ce qui me ronge en ce moment c’est ce baiser entre elle et Jack ?... Bon sang j’aimerais tellement ne pas être jaloux de cet homme que je méprise tant. J’aimerais me montrer si dédaigneux envers lui. Mais je n’aime pas ça. Cela me rappelle trop mon père face à la pauvreté. Un riche ne peut agir ainsi sans que cela ne devienne scandaleux. Et je refuse d’être le méchant de l’histoire. Je pose finalement mon regard sur elle et je peux sentir les papillons dans mon ventre. Elle est la seule à me faire cet effet à la fois agréable et destructeur. Elle s’approche finalement de moi, créant de plus grand frisson en moi. Oui, elle possède un grand pouvoir sur ma personne. Trop troublé je détourne le regard pour fixer de nouveau le ciel. Je me sens me calmer, même si la proximité de son corps se fait sentir. Et je ne peux m’empêcher de dire ce que j’ai sur le cœur. Pourquoi ? Parce que je ne peux pas lui mentir… Je n’y arrive pas. Je ne cherche même pas à la faire culpabilisé. Cela y ressemblerait presque pourtant… Mais je ne le fais pas exprès. Une sorte de haine s’échappe en disant qu’elle est maîtresse de mon destin. Pas difficile à déceler et encore moins à comprendre. En la voyant là, j’ai encore eu cette image d’elle et Jack, et je ne doute pas que ma nuit risque d’être troublé par ce genre d’image… Je sens bien son regard sur moi, il brûle, m’inonde de questions auxquels je ne veux pas répondre et que j’évite avec brio en ne la regardant pas. Fixant une étoile au loin elle est ma bouée de sauvetage dans ce début de conversation… Avant que tout ne dérape. - Vous ne devriez pas dire de telles choses Peter. Il serait bien mal venu que je sois la maîtresse de votre avenir alors que je ne parviens même pas à être la maîtresse du mien. Je soupire doucement. - Vous avez raison… Mais il est tellement plus facile de donner son destin à quelqu’un d’autre. On se sent moins coupable, on est passif et chaque décision ne peut être regretté vu qu’elle ne vient pas de nous… Mais cela n’est que pure utopie. L’étoile brille plus fort comme si elle voulait que je me concentre un peu plus sur elle… Elle a raison, je parle trop. - Et puis de toute manière quel avenir avons-nous ici ? Je me demande bien pourquoi nous continuons à nous battre et à faire comme si de rien n’était, comme si nous étions vivants alors que cette existence n’a manifestement aucun but. Je ne peux m’empêcher de la regarder cette fois. - Quelle sombre pensée… Je murmure. - Pardonnez-moi Peter… Je m’égare… Je soupire doucement en ne cessant de l’observer. Je m’approche un peu d’elle, glissant sur le bastingage. - Si nous ne battons pas, à quoi sert de vivre ? Nous n’avons pas le choix. Oui… Oui je veux me battre parce qu’en vivant cette vie je… On nous offre une seconde chance. Une chance de faire ce que l’on veut, une chance de vivre ce que l’on a pas eu le temps de vivre… Cela est dur, cela fait mal parfois mais… Il ne faut pas gâcher ce que la mort nous offre… Ma voix s’emportait de plus en plus… Comme si une colère m’envahissait. Je n’aime pas la voir penser ainsi. Je sais qu’elle est une battante, que rien ne peut l’avoir. Et pourtant avec de tel discours, c’est comme si elle baissait tout simplement les bras. Cela me surprend, et en un sens cela me déçoit. Mais cela m’offre aussi une occasion unique. L’occasion de lui montrer qu’il y a toujours de la vie, et que là où il y a de la vie, il y a de l’espoir.
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:56, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Mer 18 Sep - 17:22
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
La nuit était douce et calme. L’océan ne se faisait entendre que dans des murmures doux, presque suaves. Tandis que le ciel était si clair que les étoiles brillaient de mille feux, offrant un merveilleux spectacle. Le cadre était parfait et aurait pu être paisible si une certaine tension ne subsistait pas entre les deux jeunes gens qui se trouvaient sur le pont se soir-là. Héloïse ne se sentait pas très à l’aise. Si d’habitude la présence de Peter la rassurait et l’apaisait, elle ne pouvait pas en dire autant à cet instant. Une gêne qui était causée par une dispute qui avait éclaté entre eux voilà presque une semaine. Pourtant, elle ne voulait pas partir. Elle préférait rester à ses côtés et ne pouvait se résoudre à entretenir des liens froids et aussi distants avec lui. Elle avait déjà perdu Jack et elle ne désirait pas perdre cet homme qui comptait pour elle plus qu’elle ne se l’avouait. C’était en se disputant avec le premier classe qu’elle réalisait désormais qu’il lui était presque indispensable. Il lui avait énormément manqué et se retrouver avec lui était devenu un besoin, surtout après ce qu’il s’était passé durant le temps où ils ne s’étaient pas parlés. Elle avait donc cette gêne mêlée de soulagement de l’avoir trouvé ce soir. Malheureusement la réconciliation risquait d’être plutôt ardue. Le regard de Peter se dérobait à elle et elle se surprit à être peinée d’une telle réaction. Son cœur se serra dans sa poitrine et ses yeux se baissèrent alors. Héloïse resta muette, s’enfonçant dans la triste contemplation de la mer tandis que le jeune homme lui répondait. La situation sur le Titanic était compliquée pour tout le monde ici et même si elle n’avait jamais voulu causer la peine de Peter, elle ne pouvait accepter de porter le poids de son destin. Il était déjà bien difficile pour elle de se préoccuper d’elle-même avec tout ce qui lui tombait dessus depuis quelques temps. Et puis elle ne désirait pas ressentir de la culpabilité à prendre en main son destin. Elle avait déjà la sensation que Jack se reposait sur elle mais elle ne voulait gâcher aucune existence. Elle se refusait à être comme le Comte et à briser des vies, car il savait que trop bien qu’il n’y avait pas que la mort qui pouvait détruire un être comme elle l’avait été autrefois. Puis à ses sombres pensées, elle l’entendit soupirer. Du coin de l’œil, elle le vit, glisser un peu plus près d’elle sur le bastingage. Elle eut un imperceptible frémissement tandis qu’il s’était rapproché. Les paroles bien pessimistes de la blonde eurent pour effet de faire s’emporter Peter qui semblait vouloir redonner de l’ardeur à son cœur d’ordinaire de battante. Héloïse détourna subitement la tête vers lui, l’observant avec de grands yeux étonnés, mais buvant chacune de ses paroles comme si elles étaient une vérité universelle. A mesure qu’il parlait, elle se sentait comme une petite fille en train de recevoir une correction après avoir dit une bêtise. Elle s’était battue toute sa vie ! Pourquoi baisser soudainement les bras ? La honte prit possession d’elle et elle se maudit de s’être montrée aussi faible et d’avoir eu des propos aussi sombres. Peter avait raison, une nouvelle existence s’offrait à eux, pleines de nouvelles opportunités et promesses d’avenir. Elle ne voyait désormais plus leur situation présente comme un fléau mais presque comme une chance. Son expression de surprise se transforma bientôt en un sourire qui vint éclairer son visage rougis de larmes.
« Me voilà bien chanceuse de vous avoir trouvé ce soir. » fit-elle en reportant son regard vers les étoiles. « Vous connaissez les bons mots pour… » Sa phrase resta quelques secondes en suspend avant qu'elle ne laisse échapper un léger rire. « Tandis que je perds les miens. »
Son sourire devint alors gêné et elle se mordit la lèvre inférieure, mais dans l’obscurité dont le pont s’était paré, elle espérait sincèrement que le jeune homme ne vit rien de son embarras.
« Peter… » commença-t-elle avant de faire une pause et de s’humecter les lèvres. « Je n’aime pas vous savoir fâché contre moi et … je… je voulais m’excuser pour la dispute que nous avons eu. La vie sur le Titanic est difficile pour tout le monde et je souhaitais aucunement vous causer du tort par mes propos ou mes… »
Elle soupira, ne trouvant les mots pour achever sa phrase. Son cœur était serré et battait plus fort dans sa poitrine. Elle arracha finalement ses prunelles azurs au ciel et les ancra dans le regard de Peter, guettant sa réaction avec appréhension.
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Ven 20 Sep - 0:52
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
J’avais l’impression que ça faisait une éternité que je ne l’avais pas vu. Il faut dire que sur ce paquebot, c’est comme si le temps était fossé. Et puis, on croise toujours les mêmes personnes, ses même visages et sourire plus ou moins espiègles. Mais pas d’Héloïse depuis près d’une semaine. C’est comme si on demandait à un peintre de lâcher son pinceau ou encore à un musicien d’abandonner son instrument. J’avais abandonné celle qui me faisait avancé parce que j’ai laissé ma jalousie me ronger… Je ne supportait plus de la voir triste à cause de Jack. Pourquoi venait-elle le pleurer dans mes bras alors que tout ce que je souhaite c’est qu’elle pense plus à moi. Je ne veux pas l’enlacer pour la consoler, mais parce qu’elle a tout simplement besoin d’être auprès de moi… Bien sûre que je souhaite aussi être là lorsque tout va mal. Dans le fond j’ai pu réfléchir cette semaine. Et je me retrouve flatté qu’elle me fasse assez confiance pour se confier ainsi à moi. Mais j’ai aussi une fierté d’homme qui fut sacrément touché par tout ce qu’elle a pu dire. Mais lorsque je l’entends parler ainsi, comme si elle avait perdu tout espoir… Je ne peux pas la laisser faire ! Je ne peux pas la laisser sombrer dans ce genre de réflexion qui la mènera sans nul doute à sa perte. Est-ce mon éloignement qui l’aurait poussé à penser aussi sombrement ? J’espère que non parce que sinon je crois que je m’en voudrais terriblement. Mais dans le fond je crois que je m’en veux déjà, même si cela n’a rien à voir avec moi… Quel idiot je peux faire. Alors mon devoir après tout, c’est de lui montrer que je lui pardonne au final… Je lui avais pardonné dès qu’elle avait claqué la porte de ma chambre. Car oui, si vivre sur le Titanic semble une perte de temps, ce n’est pas une perte de vie bien au contraire. On nous offre une chance de vivre des choses qu’on ne pouvait pas en tant qu’humain. C’est aussi simple que cela. Le Titanic nous offre une seconde chance, et cela je l’ai pensé dès que j’avais croisé de nouveau son regard. Il m’a reconduit à elle et m’a offert ainsi une chance de la reconquérir. Même loin de moi, elle n’a jamais quitté mon esprit. J’aurais très bien pu ne jamais la retrouver. J’aurais pu mourir très vieux avec le souvenir de cette jeune femme que j’aurais aimé… Que j’aime sûrement sans retour… Mais je compte bien inverser la tendance, j’ai trop besoin d’elle pour la laisser de nouveau me filer entre les doigts. Et alors que je tente de lui insuffler cet espoir que je porte pour nous deux… Que je tente de lui redonner l’envie de vivre comme jamais elle ne l’a fait, nos regards se croisent, s’accrochent pour ne plus se lâcher d’une seule seconde. Je me souviens de cette Héloïse fougueuse, assez pour se montrer terriblement froide avec moi… L’homme que toute famille voulait pour épouser leur fille, mais mon cœur avait déjà choisit. Oui, je veux retrouver cette jeune femme qui me donne envie de devenir tout et n’importe quoi. Je deviendrais même mendiant si elle me le demandait. Mais encore une fois c’est comme dire que mon destin est entre ses mains… Et je crois que même si cela ne lui plait pas, c’est pourtant terriblement le cas. Soudainement, je vois son sourire apparaître et mon cœur faire un léger bond de joie. Elle est tellement belle quand elle sourit, cela la rends plus douce et encore plus irrésistible. - Me voilà bien chanceuse de vous avoir trouvé ce soir. Je m’approche un peu plus d’elle sans vraiment m’en rendre compte. - Vous appelez cela de la chance… J’appelle ça le destin. Je continue de la regarder alors qu’elle détourne son regard. Cela semble trop beau de la retrouver. - Vous connaissez les bons mots pour… Pour… J’attends patiemment sa réponse qui ne semble pas venir. - Tandis que je perds les miens. Je souris réfléchissant un peu avant de répondre. - Je crois qu’une certaine passion m’anime et que… Ce paquebot signifie une seconde chance pour moi… Un silence s’installe. Je ne saurais dire s’il est gêné ou tout simplement respectueux mais, je crois que je préfère autant entendre sa voix. - Peter… Dieu merci… - Je n’aime pas vous savoir fâché contre moi et … je… je voulais m’excuser pour la dispute que nous avons eu. La vie sur le Titanic est difficile pour tout le monde et je souhaitais aucunement vous causer du tort par mes propos ou mes… Je la regarde surpris. - Ne… Ce n’est pas à vous de vous excusez je… Lorsque vous êtes mal je suis mal moi aussi… Je suis honoré que vous me fassiez assez confiance pour me confier vos états d’âme devrait me combler de joie… Mais je vous demande beaucoup trop et en cela c’est à moi de vous demander pardon. Je prends une grande inspiration me demandant si… Et puis zut… - Vous… Vous devez savoir que… Je ne supporte pas savoir qu’il vous fait tant de mal… Et quand il vous fait du mal, il m’en fait aussi je… Je sens ma respiration paniquer un peu, c’est à mon tour de perdre mes mots. Je finis par détourner mes yeux totalement perdus. - Je ne sais plus ce que je dis… Juste… Pourquoi toujours revenir vers lui… Alors qu’il… Qu’il… Je serre les poings fronçant le nez de colère. Alors qu’il vous a tué, je me demande intérieurement. C’est dingue, mais je suis terriblement jaloux… Encore et toujours se baiser, chose à laquelle je n’ai jamais goûté et auquel j’aspire tellement… Non, je ne le laisserais pas gagner, pas encore…
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:55, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Dim 22 Sep - 21:02
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
Héloïse n’aurait jamais pu se douter que Peter lui aurait tant manqué en une semaine. Une semaine sans le voir, sans lui parler, sans sa présence réconfortante. Il commençait à lui devenir indispensable et cela était arrivé sans crier garde ou qu’elle ne puisse le prévoir. Elle lui était attachée et jamais elle n’aurait pu songer que leur destin aurait pu être ainsi. Elle s’était montrée si froide, si abjecte le jour de leur première rencontre à sa fête d’anniversaire qu’avait fait donner le Comte en son honneur. Pour son dix-huitième anniversaire il avait prévu un cadeau bien spécial pour sa fille, mais voilà que les choses ne s’étaient pas déroulées comme prévues. Ce qu’il pensait être un merveilleux présent se révéla être pour la jeune Comtesse un cadeau empoisonné dont les attraits ne l’avaient aucunement touchée. Pourtant ce n’était le jeune Southston qu’elle rejetait, il s’était montré être un garçon charmant et certainement aurait-il pu connaître sa sympathie si les circonstances avaient été autres. Et elle n’avait pas manqué de le faire comprendre au Comte. Elle avait la sensation de n’être qu’une marchandise dans cette affaire entre les deux familles. Elle refusait d’être le moyen qui permettrait à Henri de Neuveille de se voir ouvrir les portes de la politique anglaise, et encore moins une alliance avec certainement l’une des plus puissantes familles d’Angleterre. Elle refusait d’être une monnaie d’échange surtout après ce qu’il avait fait subir à sa mère. Une violente dispute avait éclaté entre eux ce soir-là, qui avait connu comme dénouement une gifle magistrale dont Héloïse se souviendrait toute sa vie et qui avait signé l’arrêt de mort du Comte. Il souhaitait la contraindre comme il avait autrefois voulu contraindre sa mère à l’aimer et elle se refusait à se plier à sa loi. La courtisane était morte par amour, pour échapper au Comte, et s’il l’avait fallu, elle aurait fait de même. Toutefois, elle n’avait pas choisi cette voie-là. Elle n’avait pu s’y résoudre tant le feu ardent de la vengeance bouillait en elle. La justice devait être faite, et aujourd’hui elle avait été faite. Malheureusement, elle avait dû laisser de nombreuses choses derrière elle et elle s’en rendait d’autant plus compte aujourd’hui qu’elles les retrouvaient. Combien de fois dans les quatre ans où elle avait disparu, elle s’était demandée ce qu’était devenu Peter ? S’il l’avait dénoncée ? Et Ann-Elizabeth, Victoria et Marianne ? Que faisaient-elles ? Etaient-elles mariées ? Etaient-elles heureuses ? Et la douce petite Mary ? Avait-elle réussi à trouver l’amour ? Toutes ses questions, elle se les était posées sans avoir jamais pu trouver de réponses. Pourtant elle n’avait jamais cessé de penser à eux tandis qu’elle menait une tout autre vie à Southampton, oubliant son propre nom pour redevenir la simple Héloïse. Et aujourd’hui, il semblait que les choses redevenaient comme auparavant. Elle perdait son passé avec Jack et Lydia, son existence à Southampton pour retrouver, semblait-il, sa vie de Comtesse avec tous les gens qui la peuplaient. Elle en était à la fois heureuse et contrariée, se rendant compte qu’elle ne pouvait concilier les deux. Un jour il lui faudrait certainement choisir entre les deux identités qu’elle possédait et elle redoutait ce jour. Mais depuis quelques temps, son cœur semblait plus tendre vers son ancienne vie de Comtesse. Ses amitiés faisaient surtout parties de la première classe et ses manières d’autrefois la reprenaient. Elle se comportait comme tel que l’aurait fait une lady, laissant derrière elle la Héloïse des rues qu’elle avait pu être. Et les gens qui composaient sa nouvelle vie sur le paquebot lui étaient indispensables, c’est pourquoi, la blonde tenait tant à s’excuser auprès de Peter pour son comportement. Elle ne désirait pas le perdre. Une part d’elle-même se rebellait contre cette idée. L’angoisse et la honte la tenaillaient tandis qu’elle achevait sa phrase, mais elle n’eut pas à souffrir l’attente de la réponse de Peter qui se fit presque immédiate. Elle tourna le regard vers lui lorsqu’il lui assura qu’elle n’avait pas à s’excuser.
« Non Peter. C’est moi qui vous en demande bien trop. Je ne devrais pas vous parler de toutes ces choses, mais je ne me rendais pas compte et j’ai été égoïste de ne penser qu’à mes propres sentiments. Cependant, vous parlez me paraissait une chose si naturelle… »
Elle l’entendit soudain prendre une grande respiration et à la mine qu’il affichait désormais, elle comprit qu’il allait lui parler de quelque chose d’assez dérangeant. Et en effet, ce fut le cas.
« Vous… Vous devez savoir que… Je ne supporte pas savoir qu’il vous fait tant de mal… Et quand il vous fait du mal, il m’en fait aussi je… »
« Peter… »
Elle sentit sa respiration s’accélérer à ses mots et son cœur fit une embardée folle. Elle aurait été bien naïve de ne pas se rendre compte de l’intensité de ses sentiments, mais les voir dévoiler ce soir la chamboulait plus qu’autre chose. Elle détourna le regard, sentant que lui-même perdait ses moyens.
« Je ne sais plus ce que je dis… Juste… Pourquoi toujours revenir vers lui… Alors qu’il… Qu’il… »
« M’a laissée mourir… » acheva-t-elle pour lui dans un souffle.
Elle sentit de nouveau les larmes monter à ses yeux à ce terrible souvenir qui ressurgissait dans son esprit. Le regard de Jack ce soir-là, sa main qui jamais ne venait à sa rencontre, la haine dans ses prunelles… Une larme roula sur sa joue.
« Si vous l’aviez vu ce soir-là, le soir du naufrage, ce regard qu’il a eu lorsqu’il a découvert qui j’étais réellement… Je refusais qu’il me voie comme une simple meurtrière. » lui apprit-elle en sentant progressivement les sanglots étrangler sa gorge. « Je devais le voir, je devais lui parler pour lui expliquer qui j’étais réellement… Il le fallait Peter… »
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 23 Sep - 0:35
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
D’un côté, je n’arrivais pas à ne pas être gêné en sa présence. Cela est dû non seulement à notre dispute mais aussi à ce petit coup de cœur que j’ai pour elle. Certaines personnes pensent que parce que l’on fait partie de la première classe on a une certaine aisance, surtout avec les femmes. C’est tellement faux. Je n’ai jamais cherché l’affection des gens, à vrai dire lorsque j’allais aux soirées mondaines c’était plus pour mon nom que par envie. Je dois avouer que parler avec des gens que je ne connais pas n’a jamais été la chose qui m’enchantait le plus. Encore moins lorsque ceux-ci me parlait comme s’il me connaissait depuis toujours. Non faire partie d’une famille venant de la haute société n’est pas forcement une bonne chose. Certes l’on vit sans se soucier de la famine ou encore de l’hiver ambiant dehors. On vit dans une maison très grande mais on a aussi son lot de malheur. Certes on peut se demander ce qu’un pauvre aristocrate peut avoir comme malheur mise à part un cheveu dans la soupe… J’ai perdu ma mère très jeune, j’ai grandit dans l’ombre d’un père qui m’a façonné à son image. On cherche à me faire devenir quelqu’un que je ne suis pas. J’ai été fiancé de force, même si le hasard a bien fait les choses pour le coup. Ma fiancée est en fuite parce qu’elle a tué son père et moi, j’erre pour la retrouver voulant savoir pourquoi, et surtout voulant conquérir son cœur. Lorsque je repense à nos fiançailles… Au départ je ne voulais clairement pas, mais je devais garder cela pour moi. Impossible de contredire mon père. Je me souviens du ton froid d’Héloïse qui semblait aussi charmé que moi de savoir qu’on était fiancé… De façon ironique bien sûr. Son regard dur, son ton froid, tout aurait du me pousser en arrière, mais cela a eu tout simplement l’effet contraire. Je l’ai voulu encore plus, et je fus jaloux. Pourquoi ? Parce qu’elle arrivait elle a dire non, ne serait-ce qu’en un regard. Elle arrivait à rejeter ce qu’on voulait d’elle et je l’ai toujours admirer pour cela. Pour son caractère sauvage et son envie de liberté. Et alors qu’elle a fuit, pour sa liberté une nouvelle fois je n’ai eu de cesse de penser à elle. A-t-elle seulement pensé à moi ? Je n’en sais rien, je ne suis même pas sûr de vouloir le savoir. Une chose est certaine c’est que maintenant on s’est retrouvé et cela me fait tellement de bien. C’est comme si au final j’avais été coupé en deux, et en la retrouvant je me suis retrouvé complet… Certes cela peut paraître un peu excessif, mais depuis le temps que je me bas pour n’avoir qu’elle, depuis le temps que je ne cesse de repousser toute les demandes de mon père, que je lui dis non certainement pour la première fois de ma vie, en la retrouvant cela m’a donné encore plus de force. Dorénavent, nous arrivons à nous parler. Elle avec plus de tendresse et j’apprends à l’aimer de plus en plus chaque jour. Je devine de plus en plus qui est la vraie Héloïse et elle me fascine toujours plus. - Non Peter. C’est moi qui vous en demande bien trop. Je ne devrais pas vous parler de toutes ces choses, mais je ne me rendais pas compte et j’ai été égoïste de ne penser qu’à mes propres sentiments. Cependant, vous parlez me paraissait une chose si naturelle… Je souris doucement, appréciant ce qu’elle est en train de me dire. - Ne parlez pas ainsi… Après tout, vous ne me devez rien. Mais il est vrai que… Vous entendre parler de lui me mets parfois hors de moi. Et voilà que j’ouvre mon cœur, avouant de façon plus ou moins clair que Jack n’est pas pour elle, lui avouant aussi de façon caché l’ardeur que je porte pour elle… Oui lorsqu’il lui fait du mal il m’en fait à moi aussi, c’est aussi simple que cela. Je l’entends dire mon prénom mais je n’arrive pas à me calmer. Je devrais peut être arrêter de dire n’importe quoi… Oui, oui je le hais cette homme… - Pourquoi toujours revenir vers lui… Alors qu’il… Qu’il… Je n’arrive pas à finir ma phrase mais on peut en sentir toute ma haine. - M’a laissée mourir… Je tourne rapidement le regard vers elle. C’est comme si elle pouvait lire en moi et cela fait aussi plaisir que peur. Je peux rapidement voir les larmes lui monter aux yeux et mon cœur se serre lorsque l’une d’elle roule sur sa joue. - Si vous l’aviez vu ce soir-là, le soir du naufrage, ce regard qu’il a eu lorsqu’il a découvert qui j’étais réellement… Je refusais qu’il me voie comme une simple meurtrière. Encore un serrement au cœur. - Vous… Vous lui cherchez des excuses… S’il ne peut pas voir de lui-même que tu n’es pas une meurtrière… Non je ne comprends pas pourquoi retourner vers lui… - Je devais le voir, je devais lui parler pour lui expliquer qui j’étais réellement… Il le fallait Peter… Je la regarde toujours voulant capter son regard même si elle semble m’éviter. - Héloïse… Je n’ai jamais rien dit sur ce que j’ai vu ce soir là… Pourquoi ?... Pourquoi avoir tué le comte ?... Je sens qu’elle va encore me dire que non, je ne saurais jamais, mais après tout, peut être qu’elle a enfin confiance en moi et qu’elle pourra m’avouer ce qui a conduit à son geste.
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:55, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 23 Sep - 23:53
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
Héloïse n'avait pas assez fait cas des sentiments de Peter et elle se sentait cruellement égoïste. Certes elle n'avait jamais vraiment voulu s'avouer les inclinations que le lord anglais avait pour elle, mais aujourd'hui, elle ne pouvait plus le nier. Elle n’avait jamais voulu lui faire de la peine et au grand jamais elle n’aurait pu souhaiter qu’il la désapprouve. Cela l’étonnait presque, mais l’opinion qu’il pouvait porter sur elle lui importait grandement. Pourtant, ça n’aurait pas dû le surprendre outre mesure. Ce n’était pas la première fois que le jugement du lord anglais l’angoissait. Le soir où elle avait assassiné le Comte et que Peter l’avait surprise, couverte de sang, il était évident qu’il avait compris qu’elle était la meurtrière d’Henri de Neuveille. Elle se souviendrait toujours de ce regard indescriptible qu’il avait eu et de son expression figée. Durant les quatre ans où elle avait vécu à Southampton après sa fuite, elle s’était souvent demandée ce qu’avait bien pu penser Peter à ce moment-là et surtout, ce qu’il pensait d’elle en ce moment. L’avait-il dénoncée ? La haïssait-il ? La voyait-il comme un monstre auquel il avait échappé de peu ? Néanmoins, elle avait été bien loin du compte et elle avait ressenti ce soulagement coupable d’être suffisamment aimée du jeune homme pour qu’il ne dévoile rien de ce qu’il avait vu ce soir-là. La première fois qu’il lui avait avoué être resté muet, c’était il y a un an à ce même endroit lorsqu’ils s’étaient retrouvés. Et ce soir, il utilisait exactement les mêmes mots, les mêmes termes, lui donnant encore plus la sensation de vivre une scène du passé. A la différence que cette fois-ci, elle ne tentait plus de fuir car elle n’avait plus rien à craindre. Elle avait appris à reconnaître les personnes de confiance et certainement Peter faisait-il parti des gens à qui elle aurait confié sa vie sans hésitation. Mais la situation devenait de plus en plus compliquée et elle chamboulait tout le monde, autant Héloïse que Peter. Pour la première fois, elle avait connu l’un de ses emportements. Un emportement qu’il rejeta contre Jack. Héloïse allait répliquer mais elle ne dit rien. Elle savait qu’elle n’aurait jamais le pouvoir de calmer la colère qui l’animait lorsqu’il était question de Jack. Et inversement. Elle avait même pris peur devant Jack lorsqu’elle avait fait allusion à Peter dans le hangar des automobiles. Il en était presque devenu violent. Toutefois, elle savait qu’il n’aurait jamais pu porter la main sur elle. Jack n’était pas de ces hommes et c’était pour ça qu’elle l’avait tant aimé lors de leur première rencontre. Il était différent. Malheureusement, tant de choses s’étaient passées. Puis vint le moment fatidique où Peter évoqua le soir de la mort d’Héloïse. Ce terrible jour où Jack l’avait laissée mourir. Elle sentit son cœur se serrer et des larmes montèrent à ses joues. Elle se mit alors à lui expliquer pourquoi elle avait cherché durant un an à lui parler. Mais il ne comprenait pas plus ce besoin de revenir vers lui. D’après lui, il ne devait même pas mériter d’explications. Pourtant ses motifs étaient louables ? Il était justifiable de vouloir rétablir la vérité.
« Héloïse… Je n’ai jamais rien dit sur ce que j’ai vu ce soir-là… Pourquoi ?... Pourquoi avoir tué le comte ?... »
Un frisson glacé lui parcourut l’échine et son cœur rata un battement à cette question. Le souffle lui manqua et elle ferma les yeux, soumise à des terribles flashs de cette nuit… de cette horrible nuit de l’année 1895 où elle avait vu périr sous ses yeux tout ce qui lui était de plus chère. Pourquoi savoir maintenant ? Pourquoi ici ? Des nouvelles larmes, brûlantes et désespérées roulèrent sur ses joues déjà humides. Dans l’état dans lequel elle était, l’aveu lui était tout bonnement insoutenable mais elle se rendait soudain compte qu’elle lui devait cette explication. Elle ne pouvait pas se défiler. Elle prit soudain une grande inspiration et souffla lentement pour calmer son esprit. Elle rouvrit les yeux, ne les détachant cependant pas de l’océan alors que ceux de Peter cherchaient les siens. Elle ne pourrait soutenir son regard, d’autant qu’elle ne savait pas ce qu’il allait penser de sa révélation. A quoi s’attendait-il au juste ? Quelles hypothèses avaient-ils bien pu émettre toutes ses années où il était resté prostré dans le silence. Avant toute chose, elle avait besoin de savoir. Aussi, elle se hasarda d’une voix faible et hésitante.
« Peter… qu’êtes-vous prêt à entendre ? Quelle explication croyez-vous que je pourrai vous donner ? » balbutia-t-elle en tournant ses yeux brillants vers lui. « Que pensez-vous que je pourrai vous révéler ce soir ? Qu’espérez-vous que je puisse vous offrir pour soulager votre âme qui a dû se trouver aussi longtemps torturée par une question pareille ? »
Le ton d’Héloïse perdait de sa vigueur, seulement étreint par la peur. Une peur viscérale à la simple idée que Peter n’accepte pas ce qu’elle allait lui révéler, ce secret qui était désormais resté caché depuis bien trop longtemps.
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Mer 25 Sep - 0:54
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
Aujourd’hui, si on me demandait si je suis heureux d’être un fantôme, je répondrais sans hésitation oui ! Beaucoup se plaigne, beaucoup aimerait revenir à la vie, voir le monde évoluer encore et encore. Il faut dire que ce siècle fut propice à tellement de nouveauté magnifique. Rien que le Titanic témoigne de la puissance de l’Homme. Et l’Homme à venir sera plus puissant encore ! Les bateaux ne couleront plus d’ici là ! Mais à quoi bon voir le monde évoluer si nous n’avons pas le cœur à ça. Mon cœur aurait été meurtrie de savoir Héloïse partie… Et même si je ne l’avais pas retrouvé sur ce bateau, je n’aurais eu de cesse de la retrouver. Et ceux, durant toute la vie qui m’aurait été donné. Mais voilà, le destin à vu les choses autrement. Ce paquebot est vraiment le paquebot de rêve. Même si certain nie se fait, si certain veulent se sentir supérieur en se disant qu’il ne l’est pas tant que cela (surtout depuis qu’il a coulé) il a réalisé le rêve de tellement de personnes… Aujourd’hui, si on me demandait si je suis heureux d’être mort, je répondrais oui… Je crois que même dans la vie, je n’aurais jamais eu la chance de pouvoir ainsi approcher Héloïse. Durant cette année que certains nomme errance, j’ai appris à vivre comme jamais je ne l’ai fait. Même si je tente de garder mes bonnes manière, plus besoin de me forcer à me fiancer. Plus besoin de faire je ne sais quelle courbette aux personnes que je n’aimais vraiment pas. Ma famille me manque bien sûre, mais la chose qui me console est de savoir qu’ils ont encore beaucoup de chose à vivre. Et comme je sais qu’ils vont revenir, même si eux ne sont pas au courant, j’aurais tout le loisir de leurs parlers, et eux de me raconter l’évolution de l’Homme. Je ne saurais expliquer notre rapprochement. Certainement mon besoin de la sauver ce soir là. Je ne voulais pas qu’elle me voit comme un lord accomplissant son devoir. Je reste, malgré tout, un homme… Je reste, avant tout, un homme. Je ne lui ai pas mentis ce soir là, le soir de notre rencontre… Je ne sais pas qui je suis, je cherche seulement à trouver ma place dans ce monde. Elle est devenue au fil de cette année bien plus importante que je ne l’aurais cru possible. Oui, je pensais que déjà mes sentiments étaient très poussés, mais c’était sans compter sur la découverte de la jeune femme. A l’instar de son ton froid, elle sait parfaitement rire. Ses yeux brillent lorsqu’on lui raconte telle ou telle histoire. Je sais qu’elle adore lorsque je lui parler de Noël ou encore de ma découverte de la neige. Moi j’adore l’entendre parler de musique et écouter sa voix tout simplement. Cet éloignement fut pénible… Mais la jalousie grandit généralement avec les sentiments, et celle que je porte pour Jack est, et restera toujours, un véritable poison… Et rien que de penser à lui, voilà que je m’emporte, disant avec colère, bégayant presque à quel point je ne comprends pas pourquoi elle revient vers lui… Pourquoi lui semble avoir bien plus d’égard que moi… La jalousie… Mais pas seulement, le fait qu’il l’est tué, ça non plus je ne pourrais jamais l’oublier. Sans vraiment que je m’en rende compte, la discussion dévie sur le comte. J’en oublie pas Jack et je crois qu’à un moment où un autre, je lâcherais cette histoire de baiser qui me pèse sur le cœur. Mais voilà, cette question me trotte depuis tellement longtemps en tête… Pourquoi avoir tué le comte. Je me souviens parfaitement de cette nuit. Je me souviens de nos regards se croisant. Je crois que sur le coup, même si j’ai compris que c’est elle qui l’avait tué, je n’ai pas tout de suite saisie la gravité de la chose. Enfin je ne l’ai jamais dénoncé. Je ne le voulais pas. Tout l’accusait, tout le monde la savait coupable mais je continuais de dire qu’elle ne pouvait faire une chose pareille… Je sais qu’elle l’a fait, tout comme je sais que si elle l’a fait, c’est qu’elle devait avoir une très bonne raison… Je le savais déjà avant, mais maintenant que je la connais, je ne doute pas de ça… Elle ne tuerait jamais quelqu’un, sauf en cas de dernier recours. Alors que je la regarde, je vois de nouvelles larmes couler et mon cœur se serre. J’aimerais lui dire que je suis désolé, qu’elle n’a pas à répondre, mais je veux savoir depuis tellement longtemps que ma curiosité l’emporte sur tout. - Peter… qu’êtes-vous prêt à entendre ? Quelle explication croyez-vous que je pourrai vous donner ? Je la regarde surpris par cette question. - La vérité… C’est tout ce que je demande en vrai. - Que pensez-vous que je pourrai vous révéler ce soir ? Qu’espérez-vous que je puisse vous offrir pour soulager votre âme qui a dû se trouver aussi longtemps torturée par une question pareille ? Je me sens soudain mal à l’aise… Pour la première fois depuis bien longtemps c’est comme si elle oubliait qui j’étais pour me remettre cette habits de lord qu’elle déteste tant… - Je… Je ne cherche nullement à soulager mon âme… C’est la votre que je veux soulager… Je sais parfaitement ce que j’ai fais… J’ai choisit de me taire, et je suis fier de ce choix… Mais vous… N’êtes vous pas fatiguée de mentir… Ne me mentez plus Héloïse et laisser parler votre cœur… Vous avez confiance en moi ? Je demande en murmurant à peine… Car si elle n’a pas confiance en moi, cette discussion ne sert clairement à rien… Oui je veux la soulager de ce poids qu’elle à tenu toute ses années. Je veux qu’elle partage cela car à deux, on est toujours plus fort.
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:55, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Ven 27 Sep - 0:30
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
Comment lui parler ? Comment lui dire les choses ? Et de quelle manière risquait-il de réagir ? Voilà les questions qui torturaient l’esprit de la blonde et qui lui opprimaient la poitrine, si bien qu’elle semblait respirer avec difficulté. Elle s’étonnait presque de ressentir la même frayeur que lorsqu’elle avait dû faire l’aveu à Jack. Ce dernier avait accepté le lourd secret qu’elle lui avait révélé mais en serait-il de même du lord anglais ? Pourtant n’aurait-elle dû ressentir moins d’appréhension après tout ce qu’il avait fait pour elle ? Jamais il n’avait manqué à son honneur et il avait été d’une droiture exemplaire sans forcément chercher à comprendre ce qu’il s’était réellement passé. Mais voilà, ce soir, l’ignorance ne suffisait plus. Il voulait savoir et cette demande était plus que légitime. Mais elle avait peur. A quoi s’attendait-il au juste ? Espérait-il qu’elle lui révèle en réalité qu’elle n’était pas fautive dans ce qui était arrivé ? Ou bien s’attendait-il quelques choses de plus grave encore ? Pourtant, la mort de ses parents était sûrement une chose suffisamment atroce. Toutefois, elle ne pouvait s’empêcher de douter. Incapable de poursuivre son récit sans connaître les attentes de Peter, elle lui avait fait part de ses doutes. La vérité. Ce fut le mot qu’il prononça. C’était désormais tout ce qu’il désirait après autant d’années de silence… Comme c’était dur ! Elle n’était pas certaine d’y arriver. Elle n’avait même pas la sensation que c’était le lieu propice à une telle révélation mais elle ne pouvait faire attendre le jeune homme plus longtemps. Voilà trop longtemps qu’il agissait sans savoir quelle cause il défendait, ni quel genre de femme elle était. Dans le fond, il ne connaissait presque rien d’elle. Puis il ajouta des paroles qui la troublèrent. Elle tourna ses yeux brillants de larmes vers lui, buvant ses paroles avec émotions.
« Je… Je ne cherche nullement à soulager mon âme… C’est la vôtre que je veux soulager… Je sais parfaitement ce que j’ai fait… J’ai choisi de me taire, et je suis fier de ce choix… Mais vous… N’êtes-vous pas fatiguée de mentir… Ne me mentez plus Héloïse et laisser parler votre cœur… »
« Je n’ai jamais souhaité vous mentir et j’aurai tant souhaité que nous ne nous voyons pas ce soir-là… peut-être cela aurait été mieux que vous me croyiez morte ou enlevée comme certains se plaisaient à le penser… » dit-elle songeuse.
Cela aurait été tellement plus simple. Il aurait pu tourner la page au lieu de courir après un fantôme durant quatre ans. Tant de choses auraient pu être évitées. Mais ce soir ce ne pouvait être le cas.
« Vous avez confiance en moi ? »
Héloïse releva ses prunelles et les plongea dans celles de Peter qui luisaient d’intensité. Elle n’aurait su dire ce qu’elle ressentait mais un étrange sentiment irradia dans sa poitrine.
« Oui... » murmura-t-elle. « Vous le savez déjà, seulement les choses sont si… »
Héloïse ravala un sanglot, songeant déjà à la masse de souvenirs qui allaient bientôt l’assaillir lorsqu’elle entamerait son récit. L’histoire de sa vie, une histoire bien sombre. Elle resta silencieuse un long moment, ne sachant par où commencer, de quelle manière exposer les choses. Finalement elle prit une grande inspiration et son regard se perdit dans les étoiles, à la recherche d’un signe de sa mère. Elle débuta d’une voix peu assurée, presque tremblante.
« Je suppose que vous n’êtes pas sans connaître l’histoire que se plaisait à raconter le Comte à chaque fois qu’il était question de ma mère. Il n’a jamais manqué de se targuer sans cesse qu’il m’avait élevée seule, que ma mène n’était qu’une sorcière qui s’était enfuie après le premier venu, abandonnant enfant et mari… » Héloïse marqua une pause. Ses doigts serraient maintenant la barre du bastingage avec force, faisant blanchir ses jointures. Sa gorge se serra. « Seulement les choses ne sont jamais passées ainsi et ma mère n’était pas le monstre qu’il dépeignait, bien au contraire… »
Une larme roula sur la joue d’Héloïse en songeant à sa mère, à son sourire, à son rire presque enfantin, à sa beauté et … à son regard… ce dernier regard qu’elle avait offert à sa fille avant sa mort. Devant cette vision d’horreur qui s’imprimait à son esprit elle plaqua sa main contre sa bouche pour retenir un sanglot. Comme elle était faible lorsqu’il s’agissait de sa mère !
« Le Comte et moi sommes arrivés en Angleterre lorsque j’avais cinq ans mais avant je vivais en France avec ma mère… » commença à dire la blonde mais les sanglots se pressaient dans sa gorge, l’empêchant de poursuivre. Des larmes brûlantes assaillaient ses joues. « Peter je suis désolée… c’est si dur ! J’ai peur de ne jamais y parvenir… » hoqueta-t-elle, réellement déçue par son attitude après s’être retournée pour faire dos au bastingage et s’être laissée glissée au sol. Recroquevillée sur elle-même, elle avait l’air d’être une petite fille. Peu importait la bienséance. De toute manière, il était certainement bien trop tard pour que quiconque passe sur le pont. Elle revenait à son enfance. Cette enfance qui lui avait été jadis enlevée.
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Sam 28 Sep - 17:21
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
Je crois que ce qu’elle me dit me fait un peu mal. Mon cœur ce serre doucement lorsqu’elle parle de soulager mon âme… Alors c’est ce qu’elle croit de moi ? Qu’a-t-elle dû penser de mon silence alors ? Une sorte de stratégie pour pouvoir mieux l’approcher par la suite ? Un complot pour finalement la trouver, la dénoncer et empocher encore plus d’argent que je n’en ai déjà ? Que sais-je encore… Cela fait mal… Pas un seul instant elle ne s’est dit que j’avais pu faire ça par grande affection et profonde amitié ? Je sens tout de même que cela est difficile… Terriblement difficile et qu’elle ne doit pas se confier à tout le monde sur cette nuit. Mais n’ai-je pas mérité de savoir ceux pour quoi j’ai sacrifié la parole… Car non seulement je voulais la protéger mais j’ai aussi subit des impacts sur mon silence. Des moqueries, des regards de haine aussi. Personne ne comprenait pourquoi j’étais aussi buté… Pourquoi eux était aussi certain que c’était elle alors qu’ils ne l’avaient pas vu… Et pourquoi j’étais aussi sûre de son innocence alors que j’ai tout vu… Je ne dis pas qu’elle ne l’a pas tué, ça oui, c’est certain qu’elle l’a fait… Mais si je parle d’innocence, c’est que je sais qu’elle ne l’a pas fait de sang froid… Il y a une raison… Oui il doit y avoir une raison ! Rapidement je lui exprime ma bonne foi, aucun besoin de soulager mon âme… Aucun besoin de donner une raison aux railleries que j’aurais pu subir, ma fortune me protégeait beaucoup il n’y a nul doute là-dessus, et je crois que c’est l’une des seules fois que je remercie le seigneur d’être un Southston. Je lui dis alors que je ne veux pas soulager mon âme mais la sienne… Je veux qu’elle arrête ainsi de mentir, qu’elle se livre entièrement et qu’elle me montre en quelque sorte qu’elle me fait totalement confiance. - Je n’ai jamais souhaité vous mentir et j’aurai tant souhaité que nous ne nous voyons pas ce soir-là… peut-être cela aurait été mieux que vous me croyiez morte ou enlevée comme certains se plaisaient à le penser… Là… Je tombe tout simplement de haut… - Ai-je si peu d’importance pour vous ? Cette question m’échappe mais c’est comme cela que je le ressens… Elle aurait mieux souhaité que je sorte de sa vie, purement et simplement… - Est-ce à cause de lui que vous me dites ça… Me signifiant que je devrais sortir de votre vie… Les larmes me montent aux yeux sans que je puisse m’en rendre compte… - Cela semble logique au final… Je baisse le regard, soufflant doucement. - Vous… Je suis au courant… Je redresse la tête pour regarder son incompréhension. - Je suis au courant pour le baiser… Cela semble si clair maintenant, c’est comme si je n’avais plus aucune chance, elle vient de m’évincer et cela me fait terriblement mal au cœur… Je soupire finalement lui demandant si elle a confiance en moi. - Oui... Vous le savez déjà, seulement les choses sont si… Je sens mon estime tellement blessé, je me sens mal et j’ai l’impression de chuter petit à petit. C’est sans fin. - Je ne vous importunerais plus après… Cela semble un bon compromis non ? Si cela semble si difficile de m’avoir auprès d’elle… Le silence se fait et je me demande si elle ne va pas se taire, juste pour me garder auprès d’elle… Mais non, son récit commence et mon cœur se brise un peu plus. - Je suppose que vous n’êtes pas sans connaître l’histoire que se plaisait à raconter le Comte à chaque fois qu’il était question de ma mère. Il n’a jamais manqué de se targuer sans cesse qu’il m’avait élevée seule, que ma mène n’était qu’une sorcière qui s’était enfuie après le premier venu, abandonnant enfant et mari… Seulement les choses ne sont jamais passées ainsi et ma mère n’était pas le monstre qu’il dépeignait, bien au contraire… Je vois une larme couler sur sa joue et même si je me retrouve terriblement blessé cela me fait mal… Je ne veux pas qu’elle pleure. Je veux m’avancer pour la consoler mais elle reprend son récit et j’arrête mon geste. - Le Comte et moi sommes arrivés en Angleterre lorsque j’avais cinq ans mais avant je vivais en France avec ma mère… Elle se mets à pleurer de plus belle… Je ne l’ai jamais vu dans un tel état. - Peter je suis désolée… c’est si dur ! J’ai peur de ne jamais y parvenir… Elle se laisse glisser au sol et sans une once d’hésitation je m’accroupis à son niveau. Je glisse une main sous son menton afin qu’elle me regarde, mon autre se glissant sur sa joue pour essuyer ses larmes d’une caresse. Sans vraiment m’en rendre compte, je m’avance et embrasse son front. Je finis par me reculer alors qu’une larme coule sur ma joue. - Je ne veux pas vous forcer… Je vais vous laisser… Soyez heureuse avec lui… Un dernier sourire, une nouvelle larme et je commence à me relever… Je pensais être mort, mais c’est en cet instant que quelque chose meurt en moi… Je ne suis pas mort ce soir là de naufrage sur le Titanic, je suis mort maintenant, parce que je viens de la perdre.
Dernière édition par Peter R. Southston le Lun 30 Sep - 10:55, édité 1 fois
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 30 Sep - 1:03
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
« Ai-je si peu d’importance pour vous ? Est-ce à cause de lui que vous me dites ça… Me signifiant que je devrais sortir de votre vie… Cela semble logique au final…»
Le cœur d’Héloïse cessa de battre et elle observa Peter, horrifiée par ce qu’elle venait de dire et par la réaction qu’elle venait d’engendrer chez le lord. A la faible lueur de la lune, elle voyait des larmes luire dans ses yeux. Ce qu’il avait compris n’avait rien à voir à ce qu’elle avait voulu dire.
« Non Peter vous n’y êtes pas ! Cela n'a rien à voir avec Jack ! » bredouilla-t-elle. « Vous êtes une des personnes les plus importantes pour moi. Et quand je vous dis que j’aurai préféré ne pas vous voir ce soir-là, c’était pour que vous ne vous trouviez pas dans une situation aussi inconfortable. Je n’ose même pas imaginer l’enfer dans lequel j’ai dû vous plonger durant ces quatre ans… Tout comme Mary, Ann-Elizabeth ou encore Victoria… Je n’ai jamais voulu vous faire du mal ! »
Sa gorge se serra et son regard était implorant mais les yeux de Peter échappaient aux siens. Comme elle se haïssait d’avoir proféré de telles paroles. Elle ne voulait pas le faire souffrir. Pas cet être qui avait toujours été là pour elle et qui n’avait jamais failli. C’est alors qu’il lui dit qu’il savait. Héloïse ne comprit où il voulait en venir. Que savait-il au juste ? A quoi faisait-il référence ?
« Je suis au courant pour le baiser… »
La respiration de la blonde se coupa et ce fut à son tour d’échapper aux prunelles du lord qui se relevaient vers elle. Comment pouvait-il savoir ? Qui avait bien pu lui dire ? Et pourquoi se sentait-elle aussi honteuse ? Comme si elle venait tout à coup de le trahir. Elle aurait souhaité disparaître, ne plus faire partie de ce monde.
« Peter, ce n’est pas ce que vous croyez… Les choses ne se sont pas passées de la manière dont vous devez vous l’imaginer… »
Fuir. Elle aurait voulu s’enfuir loin. Mais pour une raison qu’elle ne s’expliquait pas, elle ne parvenait pas à céder à ce besoin presque primaire chez elle, comme soumise à un instinct de survie. Quel étrange pouvoir Peter possédait-il sur elle ? Néanmoins, lorsqu’elle a l’opportunité de lui prouver qu’il possède toute sa confiance, elle ne manque pas de lui signifier. Et elle était plus que sincère. Elle mettrait sa vie entre les mains de Peter s’il le fallait. Sa confiance en lui était sans borne. Les choses semblèrent alors s’apaiser un peu et puis elle devait répondre à sa question. Cette unique question qui avait dû le hanter durant des années. Elle débuta donc son récit et sans qu’elle ne puisse se contrôler, l’émotion la gagna. A chaque fois, elle ne pouvait empêcher les larmes de dévaler de ses joues, les flashs de lui tourner la tête et les souvenirs de lui briser le cœur. Chaque mot sortant de sa bouche la soumettait à une douleur atroce mais elle devait continuer. Elle devait continuer pour Peter. Malheureusement, elle était une chose bien faible et elle fut incapable de poursuivre son histoire. Où était passée l’invincible Héloïse ? Celle que rien n’ébranlait ? Cette jeune femme à la volonté de fer ? Elle lui paraissait presque une étrangère à cet instant. Elle se sentait pathétique et grotesque, se laissant tomber au sol. Qu’est-ce que Peter pourrait bien penser d’elle en la voyant ainsi lui qui l’avait connue si forte ? Elle sentit soudain la main du jeune homme qui relevait son menton afin que leurs regards se croisent mais la blonde ne l’apercevait qu’à travers la brume de ses larmes. Son autre main caressa sa joue pour essuyer les larmes qui avaient envahi son visage. Ce geste lui parut si doux, si chaud… Son cœur s’emballa soudain quand il déposa un baiser sur son front. Elle ferma les yeux, soumise à une étrange sensation qu’elle ne parvenait à déceler et à décrypter. Ses paupières se rouvrirent pour apercevoir un sourire, une larme du jeune homme. Héloïse allait s’excuser de lui communiquer ainsi sa tristesse quand Peter prit la parole. Les mots lui transpercèrent le cœur et le déchirèrent mille morceaux.
« Je ne veux pas vous forcer… Je vais vous laisser… Soyez heureuse avec lui… »
Elle l’observa partir, incapable de bouger le moindre muscle, complètement tétanisée. Ses yeux écarquillés voyaient sa silhouette s’effacer au loin sans qu’elle ne comprenne ce qu’il venait de se passer. Pourquoi partait-il ? Les choses se passèrent soudain très vite, sans qu’elle n’y réfléchisse. Elle cédait seulement à une pulsion que lui commandait son cœur. Retrouvant l’usage de ses jambes, elle se releva et s’élança la poursuite du jeune homme. Elle faillit bien trébucher à cause de ses jupons, mais peu lui importait.
« Peter ! » s’écria-t-elle.
Mais il n’eut pas le temps de se retourner qu’Héloïse encerclait déjà sa taille de ses bras pour l’empêcher d’aller plus loin. Elle se pressa contre lui et enfouit son visage dans son dos.
« Je vous en supplie, ne partez pas ! Ne me laissez pas seule ! » sanglota-t-elle en le serrant un peu plus. « Je ne veux pas vous perdre… Je ne parviendrai pas à survivre sans vous… »
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 30 Sep - 10:48
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
- Non Peter vous n’y êtes pas ! Cela n'a rien à voir avec Jack ! Quoi d’autre si ce n’est lui… C’est comme si au final tout tournais autour de lui et cela me rend malade… Pourquoi lui… Pourquoi c’est lui qu’elle pleure dans mes bras au lieu de profiter d’être ensemble. Pourquoi se plaindre d’être éloigner de lui alors qu’il l’a tué. Non je ne comprends pas… En fait, je crois que je ne veux même pas comprendre parce que cela fait tellement mal au cœur. - Vous êtes une des personnes les plus importantes pour moi. Et quand je vous dis que j’aurai préféré ne pas vous voir ce soir-là, c’était pour que vous ne vous trouviez pas dans une situation aussi inconfortable. Je n’ose même pas imaginer l’enfer dans lequel j’ai dû vous plonger durant ces quatre ans… Tout comme Mary, Ann-Elizabeth ou encore Victoria… Je n’ai jamais voulu vous faire du mal ! Je secoue la tête… Oui cela a parfois été difficile. Combien de fois on m’a traité de naïf. On se moquait de moi discrètement et pourtant j’arrivais à lire dans les regards. C’est mon nom qui m’a maintes et maintes fois sauvé et ça je ne l’ignore pas. Mais c’est un choix que j’ai fait… Et je suis fier d’avoir fait ce choix. Non, pour rien au monde je souhaiterais changer cette nuit. Pour rien au monde j’aurais voulu la croire morte. Me battre pour elle, pour lui donner un certain alibi, penser à elle et vouloir la retrouvé… Cela m’a donné une certaine force. Combien de fois c’est-on moqué de moi de ne toujours pas être marié et de m’accrocher à des chimères… Comment j’aurais été si je l’avais cru morte ? Comment aurais-je été… Une sombre épave, aussi sombre et fantomatique que le Titanic. Je n’aurais plus jamais été le même… Hors dans cette situation je n’ai cessé de suivre mon cœur, et je le suis encore… Ainsi que ma colère qui me fait lâcher avec une certaine haine, teinté de desespoir, que je sais qu’ils se sont embrassés… Lui et elle… Pas elle et moi non… Jamais… Je vois bien a son regard qu’elle est surprise. Une chose est sûre, c’est qu’elle ne nie pas et mon cœur se serre quelques secondes face à cette réalité… C’est comme si au fond je voulais croire que c’était faux. Mais ça ne l’est clairement pas. - Peter, ce n’est pas ce que vous croyez… Les choses ne se sont pas passées de la manière dont vous devez vous l’imaginer… Je ferme les yeux quelques secondes… - Comme je l’imagine… Ses lèvres contre les vôtres… C’est malheureusement si facile à imaginer, je souffle terriblement battu. Mais je ne suis pas sûr de vouloir m’attarder sur le sujet. J’y songe déjà assez le soir, je cauchemarde assez la nuit pour parfaitement voir la scène, même en cet instant… Oui cela me hante et ça me tue… Finalement, elle commence à vouloir répondre à ma question. Question banal, universelle mais qui pourtant m’a trotté dans la tête pendant toutes ces années. Elle me parle de ce que le comte dit. Oui je me souviens parfaitement sa fierté lorsqu’il parlait de la mère d’Héloïse. Je n’avais jamais décelé autant de haine de sa part. Cette histoire est donc fausse… Quelques choses de terrible c’est passé et je peux sans nul doute deviner que cela à un rapport avec sa mère… Mais je n’en saurais pas plus. Je la vois comme s’effondrer et cela me rends si triste. Je ne l’ai jamais vu aussi triste, aussi désemparé au point de se prostrer ainsi. Comme un besoin de se protéger. Je me baisse rapidement posant une main sous son menton afin qu’elle me regarde. Une caresse sur sa joue pour ne plus voir sa tristesse. Non… Je ne veux pas la forcer à me dire cela si c’est encore trop dur pour elle. Je refuse d’être cet homme qui lui ferait tant de mal en lui rappelant d’aussi mauvais souvenir. Seulement je lui ai dit… Je cesserais de l’importuner après tout ceci… C’est une sorte d’adieu qui me déchire le cœur. Dans un geste de désespoir comme d’adieu, je pose mes lèvres contre son front… Un signe protecteur habituellement, il sonne ici le glas de mon cœur. - Je ne veux pas vous forcer… Je vais vous laisser… Soyez heureuse avec lui… Un dernier regard et je me lève, tournant rapidement le dos alors que les larmes coulent doucement sur mes joues… Je ne veux pas me retourner, je serais incapable de continuer de marcher, hors, si je suis aussi éperdument attaché a elle comme j’aspire à le croire, je dois la laisser vivre heureuse, même si… Malheureusement, c’est avec un autre. - Peter ! Je l’entends et elle a l’air si proche de moi… Sans vraiment m’en rendre compte, je commence à me retourner. Mais je n’ai pas le temps de dire ouf que je la sens se plaquer contre mon dos. Un léger déséquilibre me prends mais j’arrive de justesse à me retenir afin de ne pas tomber avec elle. Ses bras encerclent ma taille et je peux sentir son visage dans mon dos. Pourquoi fait-elle cela ? - Je vous en supplie, ne partez pas ! Ne me laissez pas seule ! Je ne veux pas vous perdre… Je ne parviendrai pas à survivre sans vous… Je reste un instant les yeux dans le vide, regardant un point au loin… Combien de fois, depuis combien de temps j’ai rêvé qu’elle me dise cela. Mon cœur se gonfle alors que je sens ma peau frissonner par un pareil aveu. Finalement je baisse la tête, les larmes redoublant d’intensité face à ma tristesse et à ma joie. Deux sentiments contradictoires qui me coupent le souffle. Je vois ses bras m’enlacer fort, ne voulant clairement pas que je parte. Finalement, mes mains glissent doucement sur sa peau, je crois n’avoir jamais été aussi tactile avec elle et pourtant cela me semble si naturel. Je caresse doucement sa peau avant de l’enlacer comme je peux. De garder ses bras contre moi. Je finis par fermer les yeux un léger sourire naissant. - Je ne veux pas vous perdre non plus… Je… Ce que vous décrivez là… C’est ce que j’aspire pour vous… Je ne pensais pas que c’était… Réciproque. Gardant ses bras autour de ma taille, je me tourne pour pouvoir lui faire face. Ma main gauche glisse dans son dos alors que l’autre caresse doucement ses cheveux, la serrant fort contre mon torse. - Je ne partirais pas si telle est votre souhait… Je ne vous laisserais jamais seule… Je ne vous perdrais pas non plus car je refuse de vous faire du mal… Je regarde ses cheveux en souriant doucement. Cela fait tellement de bien de la sentir si proche de moi… Après de tels mots, avec cette étreinte. Je crois que je n’ai jamais été aussi amoureux qu’en cet instant.
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Mar 1 Oct - 18:48
Le destin a parfois d ’étranges
desseins pour nous.
Héloïse ne s’était jamais sentie aussi démunie. La tournure que prenait sa vie la bouleversait à tel point qu’aujourd’hui elle ne savait plus où aller. Autrefois, elle avait toujours eu un but. Lorsqu’elle était enfant, elle vivait pour sa mère et le bonheur d’être avec elle. Puis après que Fiona soit morte dans de tragiques circonstances, la blonde avait survécu et avait tenu bon durant de très longues et dures années par la seule volonté de venger sa mère. Elle ne respirait, ne mangeait, ne vivait plus que dans la simple attente de voir le Comte mourir une bonne fois pour toute. Et quand enfin son office avait été accompli, elle était partie à Southampton et son nouveau rêve était devenu Jack. Elle avait puisé sa force dans l’amour qu’elle lui portait, autant pour créer la nouvelle Héloïse, dépourvue de haine et exemptée de meurtre, que pour supporter Lydia. Sûrement cette dernière avait dû être sa plus grande épreuve à surmonter. D’ailleurs, elle n’y était jamais parvenue mais elle pouvait tout de même se targuer de lui avoir bravement tenu tête durant quatre ans. Mais depuis qu’elle s’était retrouvée sur le Titanic, tout s’était effondré. Elle avait retrouvé ses connaissances de Comtesse, tout en étant avec les personnes qui faisaient partis de sa vie à Southampton. Elle était tiraillée entre ses deux existences, ne sachant à laquelle se raccrocher. Elle perdait pied, étant à la fois attirée par ses anciennes connaissances de sa vie de Comtesse mais aussi par ses camarades de troisièmes classes et Jack. Il n’y avait que ce dernier qui la raccrochait à sa vie d’Héloïse la danseuse de Southampton. Sinon elle n’avait rien. Tout la ramenait à son existence de Comtesse, surtout depuis le naufrage. Ils ne s’étaient plus vus depuis un an et lorsqu’il était revenu vers elle, les choses avaient commencé à prendre une mauvaise tournure. Chacun de leurs échanges et de leurs rencontres avaient été houleux jusqu’à cette confrontation dans la cale du Titanic. Ils avaient pleuré, ils s’étaient disputés… Jack avait éclaté de jalousie, il était rentré dans une fureur noire et redoutable… Puis elle-même l’avait insulté, elle l’avait frappé et … il l’avait embrassée. Et depuis, c’était la dernière fois qu’elle l’avait vu. Elle s’était enfuie, incapable de réagir à ce baiser volé. Elle était presque effrayée par ce qu’il s’était passé et elle ne voulait plus rencontrer Jack. Elle n’avait jamais eu aussi peur de rencontrer quelqu’un. Même la compagnie de Lydia lui semblait plus enviable. Elle se sentait faible et perdue. Et elle se raccrochait donc aux seules choses qui lui restaient encore. C’est pourquoi, son cœur s’était déchiré lorsque Peter avait annoncé qu’il s’en allait et qu’il ne l’importunerait plus. Il lui offrait son absolution quant à sa relation avec le troisième classe, reprenant les mêmes mots dont Jack avait usé une semaine plus tôt. Qu’est-ce qui leur passaient par la tête à tous les deux pour dire une chose pareille ? D’autant que le lord tombait bien mal. S’il s’imaginait que le baiser entre Héloïse et Jack était un signe de leur réconciliation, il était bien mal tombé. Ils en étaient encore bien loin. Ainsi, elle n’avait pu s’empêcher de céder à sa pulsion de le retenir. Elle ne voulait pas le perdre, pas celui qui avait toujours été là pour elle. Elle le voyait comme un être infaillible, droit et inébranlable dans ses convictions. Elle n’avait rien à lui reprocher, hormis ce soir, de vouloir la laisser seule, livrée à elle-même dans son désespoir. Il ne pouvait pas la laisser seule ! Il ne le devait ! Elle ne le supporterait pas. Elle avait besoin de lui. Mais les secondes s’étiraient sans que rien ne se passe… sans qu’il ne prononce aucune parole… Elle sentit finalement les mains de Peter glisser sur sa peau et la caresser ce qui eut pour don d’apaiser quelque peu ses pleurs.
« Je ne veux pas vous perdre non plus… Je… Ce que vous décrivez là… C’est ce que j’aspire pour vous… Je ne pensais pas que c’était… Réciproque »
Le visage enfoui dans le dos de Peter, elle ne répondit rien à ce qu’il dit. Elle n’aurait su que lui répondre. Elle ne pouvait dire si ses sentiments étaient réellement réciproques, elle avait seulement laissé son cœur parler à sa place. Les mots étaient sortis d’eux-mêmes de sa bouche sans qu’elle ne puisse rien commander. Elle ne pouvait poser de nom sur ce qu’elle ressentait, mais ce qu’elle savait, c’est qu’elle nourrissait un profond attachement envers le lord. Il se tourna enfin et elle resta lovée dans ses bras, son visage bouffi et rougi de larmes caché dans sa chemise. Elle entendit les battements emballés du cœur de Peter, l’oreille tout contre sa poitrine. Elle sentit son bras la serrer encore plus fort, l’un caressant doucement ses cheveux blond pour la consoler.
« Je ne partirais pas si telle est votre souhait… Je ne vous laisserais jamais seule… Je ne vous perdrais pas non plus car je refuse de vous faire du mal… »
Cela n’eut pour effet que de faire redoubler les pleurs de la blonde. Ses propos la soulageaient alors qu’elle avait eu peur de le perdre à jamais. Ne décollant pas son visage de sa poitrine, elle prit tout de même la parole.
« Ce n’est pas par manque de confiance que je ne parviens pas à vous parler, ni parce que vous n’êtes pas suffisamment important… je sais que je vous dois une explication. Surtout après tout ce que vous avez enduré mais vous n’avez pas idée de la douleur que j’endure à chaque fois que je dois parler de…de mon enfance… » pleura-t-elle presque dans un murmure. « Les souvenirs sont parfois les plus dures choses à endurer et puis je crains que... »
Son visage émergea de la veste du lord et ses prunelles embuées se levèrent vers Peter. Ses entrailles se tordirent et sa gorge se serra, la faisant s’exprimer avec difficulté.
« Que se passera-t-il si jamais vous jugez, après ce que je vous ai raconté, que les raisons pour lesquelles j’ai tué le Comte ne sont pas légitimes ? Et si vous pensiez finalement que je n’étais qu’un monstre ? »
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Lun 7 Oct - 2:05
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
J[/color]e ne l'ai jamais sentit aussi démunie et cela est tellement étrange. Je l'ai connu froide, forte, dure, mais aussi fragile, triste et sincère... Je l’ai toujours vu comme une femme très forte, bien plus que les femmes de la noblesse… Elle était différente et je crois qu’elle le sera toujours… Oui j’ai vu bien des facette d’Héloïse… Mais une Héloïse aussi démunie à ce point là jamais. Je ne peux pas le nier, cela me fait un grand pincement au cœur et je me sens triste à mon tour, car c'est moi qui la mets dans cet état. Cela tournait habituellement autour de Jack, cet homme que je hais tant. Et je supportais moins le fait qu'elle puisse être si fragile à cause de lui... Mais ce soir tout est ma faute. C'est moi qui aie parlé du comte, départ de cette crise... Puis j'ai parlé du baiser, celui là ça m'a clairement échappé tant je l'ai encore en travers de la gorge. Et puis j'ai voulu partir. Je crois que je n'ai jamais été aussi lâche. Même si je me donne des faux airs de gentleman, cela n'en reste pas moins lâche. Mais je me dis que ce sera mieux ainsi non. Pas pour moi, loin de là, mais pour elle. Après tout elle n’a certainement pas besoin de moi… Elle l’a clairement fait comprendre dans une de ses phrases précédente… Elle aurait préféré que je la crois morte… Je ne sais toujours pas comment prendre ça. Une chose est sûre, c’est que je le prends mal… Très mal. C’est un rejet que je prends de plein fouet sans m’y attendre alors que je pensais qu’elle était heureuse de me retrouver. Alors que je pensais que j’étais quelqu’un d’important pour elle, j’ai l’impression de devenir soudainement un poids dont on souhaite se débarrasser. Lorsque je pars, je sens clairement que mon cœur se brise… J’ai envie qu’elle me retienne, tout comme j’ai envie qu’elle soit heureuse et ceux sans moi si elle le souhaite. Plus j’avance, plus je me sens terriblement triste. C’est comme si je perdais une partie de moi-même un peu plus à chaque pas. Lorsqu’elle revient vers moi, lorsqu’elle me retient, j’ai le souffle qui se coupe… Autant de surprise que d’un bonheur que je n’arrive même pas à concevoir. Alors que ses mains son autour de mon torse, je glisse instinctivement mes bras dessus, comme pour la serrer un peu plus contre moi. Non, je ne veux pas la perdre… Non je ne veux pas vivre sans elle, mais je tiens tellement à elle que je ferais n’importe quoi pour la rendre heureuse, même m’éclipser s’il le faut… Et cela me tuerais mais qu’importe, dans le fond je suis déjà mort. Je sens son visage un peu plus dans mon dos et je veux vraiment la voir maintenant… Dire que j’ai voulu abandonner cinq minutes plus tôt. Je me tourne finalement et la laisse pleurer contre mon torse. Je la serre contre moi un peu plus fort… Non je ne l’abandonnerais pas, non je ne la laisserais jamais tomber car je refuse qu’elle me haïsse ou encore qu’elle ne survive pas à ça tout simplement. Finalement je lui dis que je ne partirais pas. Mon ton est chaud, et ce que je dis est comme une promesse que je grave dans mon cœur. Je ne la laisserais plus jamais seule, je ne lui ferais plus de mal et je ferais surtout tout pour tenir cette promesse. Je sens Héloïse s’agiter un peu plus dans mes bras et moi, je m’inquiète soudainement. Je baisse mon regard pour l’observer. - Ce n’est pas par manque de confiance que je ne parviens pas à vous parler, ni parce que vous n’êtes pas suffisamment important… je sais que je vous dois une explication. Surtout après tout ce que vous avez enduré mais vous n’avez pas idée de la douleur que j’endure à chaque fois que je dois parler de…de mon enfance… Les souvenirs sont parfois les plus dures choses à endurer et puis je crains que... Je me sens soudainement tellement égoïste. Pourquoi vouloir tout reporter sur ma pauvre petite personne alors qu’elle souffre. - Pardonnez-moi Héloïse… Je ne voulais pas me montrer si égoïste envers vous. Ce que j’ai enduré n’a aucune importance. Je l’ai fait pour vous, j’ai choisis de ne rien dire j’assume, et j’assumerais toujours ce choix. Je souris alors qu’elle redresse la tête vers moi. - Que se passera-t-il si jamais vous jugez, après ce que je vous ai raconté, que les raisons pour lesquelles j’ai tué le Comte ne sont pas légitimes ? Et si vous pensiez finalement que je n’étais qu’un monstre ? Je continue de sourire alors que je pose une main sur sa joue, essuyant les larmes. - Je ne suis en aucun droit de vous juger… Et je crois que je tiens bien trop à vous pour vous perdre ainsi… Si j’avais dû vous juger un jour, si j’avais dû vous traiter de monstre dans mon cœur, ça aurait été cette fameuse nuit… Hors je ne l’ai jamais fait. Vous n’avez rien à craindre de mon jugement Héloïse, car dans le fond, j’ai pardonnez votre pêché cette nuit là, quand je vous ais laisser partir. Je continue de la couver des yeux tendrement. Voilà, j’ai eu trop peur de la perdre et maintenant je me montre terriblement tendre… Au final je me montre comme je le suis toujours. Lors de notre première rencontre elle me demandait qui j’étais, et au final, c’est à cet instant précis qu’elle peut voir le véritable Peter Southston.
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Mar 22 Oct - 16:50
Le destin a parfois d’ étranges
desseins pour nous.
Lovée tout contre la poitrine de Peter, Héloïse se sentait rassurée et en sécurité. La chaleur de ses bras autour d’elle, les battements de son cœur au travers sa poitrine, son souffle dans ses cheveux et tout contre sa nuque apaisent peu à peu ses sanglots. Toutefois, les larmes dévalent toujours ses yeux brûlants. Elle avait beau se battre contre cette faiblesse qui l’étreignait ce soir, elle ne pouvait s’empêcher de pleurer. Dieu qu’elle se sentait pathétique tout à coup ! Presque à devoir supplier pour qu’on ne l’abandonne pas. Mais elle avait ressenti une telle détresse, un tel vide au creux de sa poitrine quand Peter était parti qu’elle n’avait su se contrôler. Personne ne voulait donc d’elle ? Jack avait définitivement renoncé à elle, il lui avait fait clairement comprendre la dernière fois dans la cale. Elle venait de rompre avec sa vie de Southampton, cette nouvelle existence qui avait duré quatre longues années et elle redécouvrait son ancienne vie, celle où elle était autrefois Comtesse. Elle n’était plus à cheval entre ses deux mondes, désormais, elle n’avait plus de choix à faire. Le destin la renvoyait dans les bras de la bourgeoisie. Et pourtant, qu’est-ce qu’elle avait pu haïr ce monde et ceux qui la composaient, hormis quelques rares personnes. Des personnes qu’elle avait d’ailleurs retrouvées sur le Titanic, pour sa plus grande joie. Quant à Peter, elle ne s’attendait sincèrement pas à le recroiser ici. Le soir de la mort du Comte, elle était persuadée que son regard ébahi et interrogateur serait la dernière image qu’elle aurait de lui. Lorsqu’elle le revit il y a un an de cela, elle eut donc cette étrange sensation de voir un fantôme. Depuis, leur relation avait bien changée. La froideur et l’inimité de la jeune femme ne lui était plus adressé, bien au contraire, elle lui accordait toute son affection et toute sa confiance. Elle avait une dette envers lui après tout. Et justement, c’est ce qu’Héloïse lui expliquait, la gorge serrée de sanglots.
« Pardonnez-moi Héloïse… Je ne voulais pas me montrer si égoïste envers vous. Ce que j’ai enduré n’a aucune importance. Je l’ai fait pour vous, j’ai choisis de ne rien dire j’assume, et j’assumerais toujours ce choix. »
La blonde se serra un peu plus contre Peter. Elle lui devait tellement après tout ce qu’il avait fait pour elle. Il était son plus fidèle allié, prêt à tout pour elle et parfois, elle ne comprenait pas cette dévotion, cette droiture et cette loyauté qu’il portait à son égard. Lui offrir une explication était la moindre des choses qu’elle pouvait faire. Mais elle avait si peur de son jugement, de perdre cette affection qu’elle lisait dans ses yeux à chaque fois qu’il la regardait.
« Je ne suis en aucun droit de vous juger… Et je crois que je tiens bien trop à vous pour vous perdre ainsi… Si j’avais dû vous juger un jour, si j’avais dû vous traiter de monstre dans mon cœur, ça aurait été cette fameuse nuit… Hors je ne l’ai jamais fait. Vous n’avez rien à craindre de mon jugement Héloïse, car dans le fond, j’ai pardonné votre pêché cette nuit-là, quand je vous ai laissé partir. »
Ses yeux brillants de larmes plongèrent dans ceux de Peter. Elle devait avoir une tête affreuse, mais elle n’y songeait même pas. Elle se raccrochait à son sourire, à ce sourire qui lui réchauffait le cœur et à ses prunelles emplies de tendresse. Son cœur s’emballa bien malgré elle lorsque la main du lord s’échoua sur son visage pour essuyer ses larmes.
« Et pourtant, de toutes les personnes qui composent ma vie, vous êtes certainement celui qui aurait le plus le droit de me juger. Vous êtes tellement bon avec moi et je vais fait vivre un tel enfer que j’en suis morte de honte… Je vous en prie, acceptez toutes mes excuses pour ce que je vous ai fait subir. » l’implora-t-elle, la gorge serrée.
Puis elle prit une grande inspiration. Elle tenta de rassembler son courage et toute sa volonté. Elle devait se montrer forte, et elle puisait sa détermination en Peter. Elle baissa les yeux, fermant les paupières. Puis elle finit par relever ses prunelles d’azur vers le jeune homme et les plongea dans les siennes.
« Je suis prête à vous parler, Peter. Je vous le dois. » dit-elle avec une détermination timide, avant de détourner le visage. « Toutefois, je ne désire pas vous dire ça ici. Je préférerai vous révéler tout cela dans un lieu plus…privé. »
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Dim 27 Oct - 2:30
Héloïse Ҩ Peter
« La vaste nuit allume ses étoiles...»
Je ne cesse de la regardé. Comment ai-je pu songer une seule seconde à partir… Et pourtant lorsque je l’ai fait, cela me semblait la meilleure chose à faire. Mais maintenant que je la vois ainsn, lovée dans mes bras, pleurant et me suppliant presque de rester auprès d’elle, je me rends compte de la stupidité de mon intervention. C’est vraiment n’importe quoi de vouloir se montrer aussi noble. Autant dire que je suis un abrutit finit cela serait plus rapide. Pourquoi par amour je devrais fuir au lieu de me battre… Et ce n’est que parce qu’elle est ainsi enchaîné a moi d’une certaine manière, que je me rends compte de ma lâcheté. Je ne dois pas partir, non. Bien au contraire. Je dois être là pour elle à n’importe qu’elle moment. Je dois me montrer présent et plus que tout, si je l’aime autant que je me plais à le croire, autant que je me plais à le dire, je dois me battre pour qu’à la fin elle finisse dans mes bras, pour toujours. Et là, quand j’y repense, c’est moi que je trouve pathétique. Bon sang ! Pourquoi je me bats pas pour elle. Dans le fond je ne cesse de me dire qu’elle ne veut pas de moi, mais rien que ce geste se soir me prouve le contraire. Je compte bien plus à ses yeux que je veux bien le croire. Ô bien sûre je me suis déjà bercé d’illusion. Combien de fois j’ai imaginé ses lèvres sur les miennes, son souffle contre ma peau, son corps contre le mien… Oui, il m’est arrivé de rêver de ce genre d’intimité que je ne m’amuserais jamais à avouer à voix haute. Mais cela n’est jamais arrivé. Dès le début je n’ai eu droit qu’au regard froid, à la voix glacial et au geste cru… Mais ça a bien changé. En si peu de temps tout est devenu plus réel. On s’est rapproché, et tout est devenu plus clair entre nous. J’en suis certain… Oui, maintenant que j’y songe, avoir voulu partir fut la décision la plus stupide qui ait pu me passer par la tête… Je crois que je ne remercierais jamais assez Dieu de me l’avoir renvoyé. Elle est revenue à moi pour mon plus grand plaisir et elle s’accroche à moi tout comme j’ai pu m’accrocher à elle durant ses années de haine, de honte parfois lorsque tout était contre moi. Non, elle ne doit quand même pas s’en vouloir de ce que j’ai vécu. Pendant tout ce temps j’ai toujours voulu croire en elle. Elle n’a pu tuer le comte pour de mauvaise raison. Et en apprenant à la connaitre, j’ai aussi appris à voir à quel point son cœur est pur. Oui j’assumerais toujours de n’avoir rien dit. Etrangement tout le monde savaient, sentaient que c’était elle et pourtant je n’ai eu de cesse de leur hurler au visage qu’elle n’aurait jamais fait une chose pareille… C’est étrange comme le monde était inversé, eux n’avaient rien vu et la croyait plus que tout coupable… Moi, j’avais tout vu, et pourtant c’est comme si je refusais de le croire… Pourtant je le croyais oui, mais je croyais surtout en elle. Et alors que je lui dis tout cela, je la sens se coller un peu plus à moi, comme une petite fille qui aurait besoin plus que tout qu’on lui dise qu’elle n’a rien fait de mal. Non, je ne suis en aucun droit de la juger pour cette nuit… Et plus que tout, oui je lui ai pardonné dès la seconde où je l’ai laissé partir. Sinon je l’aurais dénoncé sans aucun scrupule. C’est dingue ce que l’amour peut nous faire faire quand même. Ses yeux dans les miens, je sens que ce que je dis là la touche. Ce n’est pas spécialement ce que je veux, je dis tout simplement la vérité. Je n’ai jamais vu son visage aussi ravagé par la peur et surtout la tristesse. Je déteste la voir comme ça. Naturellement ma main se pose sur sa joue que je caresse doucement pour essuyer son visage. - Et pourtant, de toutes les personnes qui composent ma vie, vous êtes certainement celui qui aurait le plus le droit de me juger. Vous êtes tellement bon avec moi et je vais fait vivre un tel enfer que j’en suis morte de honte… Je vous en prie, acceptez toutes mes excuses pour ce que je vous ai fait subir. C’est mon cœur qui s’emballe à ses paroles alors que mon sourire se fait un peu plus chaleureux. - Je resterais moi-même et ne vous jugerais pas… Quand à vos excuses, vous savez parfaitement que je n’en ai nul besoin, mais je les accepte chaleureusement. Et puis, pourquoi avoir honte d’avoir apporté un peu de mordant dans la vie d’un jeune aristocrate… Regardez-moi, je m’en suis plutôt bien sorti… Et puis je vous ai retrouvé alors ne vous morfondez pas pour moi s’il vous plait… - Je suis prête à vous parler, Peter. Je vous le dois. Toutefois, je ne désire pas vous dire ça ici. Je préférerai vous révéler tout cela dans un lieu plus…privé. Sa voix semble si déterminé. - Je vous le dis encore, vous ne me devez rien… Mais je n’insiste pas là dessus. Je redresse le visage, réfléchissant un petit peu… Je la regarde de nouveau glissant ma main dans la sienne. - Permettez moi de vous invitez dans mes appartements, je pourrais vous offrir une boisson chaude et des couvertures afin que vous ne mourriez pas de froid… Et nous serions juste… Nous… Enfin si vous me le permettez. Je rougis un peu attendant sa réponse alors que je sens mon cœur aussi s’emballer a cette perspective… Je suis idiot…
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous. Dim 3 Nov - 21:59
Le destin a parfois d’ étranges
desseins pour nous.
Héloïse se sentait déjà mal avant même de devoir énoncer la vérité à Peter. Elle avait ce sentiment de honte qui l’écrasait. Et pourtant, elle ne regrettait pas son geste. Jamais elle ne remettrait en cause le meurtre du Comte. Il avait mérité son sort, et sur ce point-là, elle resterait à jamais intransigeante. La justice n’avait pas fait acte et il était de son devoir de la rétablir pour venger sa mère. Les meurtriers ne pouvaient rester impunis. Certes, il aurait aussi pu adapter cet adage pour elle-même car elle était devenue une assassine au moment même où elle avait planté le couteau dans le cœur du Comte. Néanmoins, il lui semblait évident que son acte était empreint d’une certaine pureté qui l’exempté d’une quelconque punition. Et voilà que les fondements même de cette pensée étaient mis à mal par tout ce qu’il lui était arrivé depuis ce jour. Le Titanic semblait être sa sentence suprême, le moyen de lui faire payer son crime. Le jour du naufrage lui avait fait tout perdre, et notamment la confiance et l’amour de Jack. Elle tentait de se reconstruire après cela mais quelque chose l’en empêchait, car au fond d’elle, elle savait qu’elle avait perdu quelque chose de bien plus précieux cette nuit-là… une chose dont elle ne parvenait pas à se souvenir, que son esprit avait délibérément occulté car c’était bien trop douloureux à supporter. Seulement, elle n’en avait pas conscience, et ce n’était que rarement qu’il s’imposait à elle qu’elle avait perdu la chose la plus importante au monde lors du naufrage. Mais comment s’en souvenir ? C’était donc bien la honte d’être punie pour un meurtre qu’elle jugeait légitime qui la soumettait à une culpabilité qui l’agaçait en même temps qu’elle l’affaiblissait. Pourquoi voulait-on lui faire croire qu’elle n’aurait pas dû tuer le Comte ? Il l’avait mérité ! Elle avait agi au nom de la justice ! Mais le Titanic se jouait d’eux encore une fois pour le malheur de tous les passagers et rendait vulnérable les âmes, même les plus fortes. Héloïse se considérait comme une âme forte. Dès que la vie s’était éteinte dans les claires prunelles de sa mère, la petite fille avait senti son cœur se briser, et se geler, formant une carapace presque impénétrable. Et les années avaient durci cette barrière qu’elle formait avec le monde extérieur. Heureusement, certaines personnes étaient parvenus à percer cette muraille : comme les enfants Lockwood, Mary, et même ce jeune garçon le jour de la garden party, ce jeune garçon dont elle ne parvenait à se souvenir le nom mais qu’elle n’oublierait jamais complètement. Elle se remémorait seulement la douceur de son visage, la bonté dans ses yeux. Cette même bonté qu’elle lisait dans le regard de Peter à cet instant, cette tendresse certaine alors qu’il essuyait les larmes de la blonde. Elle se raccrochait à son sourire, ce sourire qui parvenait à la remettre en confiance alors qu’elle perdait pied et qu’elle doutait d’elle-même. Son cœur se réchauffa lorsqu’il lui assura qu’il ne la jugerait pas. Il ne voulait même pas qu’elle s’excuse ou qu’elle regrette quoi que ce soit. Les paroles du jeune lord la firent sourire et lui redonnèrent un peu plus confiance en elle. Les larmes cessèrent de couler de ses yeux. Elle reprit un peu plus confiance en elle et cette fois-ci, elle se sentit prête à tout lui avouer. Ces années de silence ne pouvaient plus durer. Elle devait maintenant dévoiler la vérité au jeune homme, lui expliquer les raisons de son geste. Elle était déterminée, néanmoins, elle ne jugeait pas que l’endroit où ils se trouvaient était un lieu approprié pour une telle confidence. La main de Peter se glissa soudain dans celle d’Héloïse et un étrange frisson lui parcourut l’échine. Il lui proposa ensuite de se rendre dans sa cabine pour obtenir un peu plus d’intimité. Elle sentit son cœur s’emballer et ses joues rosirent en même temps que le jeune homme. Elle se sentait gênée par une telle proposition, mais ils n’avaient pas vraiment le choix. La cabine d’Héloïse était très certainement occupée par Lisbeth à cette heure et elle ne voyait nul autre lieu vraiment privé pour parler à bord du Titanic. Elle se contenta donc de hocher timidement la tête.
« Très bien. Je vous suis alors. » lui répondit-elle d’un petit sourire timide.
The End.
Contenu sponsorisé
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous.
Le destin a parfois d’étranges desseins pour nous.
Accueil 
