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 Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]

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MessageSujet: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 14 Mar - 14:32

Les machines m'encerclaient.
Gigantesques, les pompes. Gargantuesques, les pompes qui faisaient tourner en boucles les hélices du bateau.
Ma main vint essuyer de son dos mon front gorgé de sueur, et en revint rougie par le sang. La sueur se mêlait à l'hémoglobine, la transpiration coulant à flots à cause de la chaleur démesurée de l'endroit. Çà et là, les chaudières vomissaient des litres de flammes et de magma, comme si elles donnaient sur le royaume des Enfers lui-même.
Le bruit constant des énormes pompes me rendaient sourd, se répercutait jusqu'à l'intérieur de ma tête, reproduisant leur incessant martèlement sous la forme d'une migraine frappant par à-coups. Ma main gauche, tenant une lampe à pétrole à bout de bras, balaya les alentours, tandis que le revolver enserré par mes autres doigts, lui, se braquait à sa suite, prêt à ouvrir le feu sur la première silhouette qui émergerait de cette vision infernale.
Et là, tout au fond du pont des ballasts, se trouvait l'autre. Un être grand et décharné, enveloppé dans une bure noire comme la nuit, qui plongeait sa lourde pelle dans le tas de gravats à ses côtés, avant d'en expédier le précieux contenu au fond d'une des chaudières. Déglutissant avec effroi, je fis un pas, presque à contrecœur, en direction de l'ignoble personnage. Je ne souhaitais en aucun cas voir ce qui se dissimulait sous cette imposante capuche, ni ne voulais connaître la raison pour laquelle il était le seul être au fond de cette cale, alimentant les moteurs du Titanic, alors qu'il coulait au fond des océans depuis des siècles. Que dis-je, des millénaires !
Non, je n'en avais aucune envie. Mais j'avançai.
Incapable de me retenir ou de me museler, mes pieds quittaient d'eux-même le sol d'acier, décrivaient un arc de cercle et se posaient un peu plus loin. Et inlassablement, le même schéma se répéta, jusqu'à ce que je ne fus plus séparé du squelettique matelot que par un mètre d'air surchauffé.
Mon arme pointée sur ce qui lui tenait lieu de crâne, je voulus lui ordonner de se retourner, mais aucun son ne franchit la barrière de mes lèvres. L'être ignoble, cependant, devina ma présence, et se retourna vers moi, m'offrant ainsi la vision de cauchemar qu'était son faciès.
Bouffi, gonflé par un séjour sous-marin bien trop long, envahi par les algues, les boursouflures violettes engendrées par les créatures maritimes ayant pris sa peau pour un nid douillet, il me fixa de ses yeux morts. D'un seul, en fait. L'autre pendait hors de son orbite vide, d'où s'extirpait un bébé crabe avec difficulté.
Puis il ouvrit la bouche et hurla. Un cri atroce, qui aurait pu passer pour un chant s'il avait montré un tant soit peu de mélodie. Et parmi ses nombreux chicots à demi déchaussés, jaunis, parfois verdâtres, reposait une langue grise, envahi de bulbes purulents, qui éjaculèrent un miasme noirâtre, dont l'odeur seule aurait fait s'évanouir le plus fort des hommes. Puis il leva ses mains noires, tordues, déformées par l'effort, pourvues d'ongles parfois à peine retenus aux extrémités par quelques tendons de chair, et se jeta sur moi.

Je me réveillai au milieu d'un cri.
La terreur éprouvée au cours de cette nuit eut non seulement le mérite de me réveiller en tremblant d'effroi, mais elle me fournit aussi un torse luisant de sueurs froides, une respiration saccadée et un sursaut qui me fit choir de mon lit, me réceptionnant sans aucune grâce sur le sol de ma cabine.
De longues minutes furent nécessaires avant que je ne parvienne à reprendre mes esprits, et une fois ceci fait, je m'offris le luxe d'un long soupir de soulagement. Pas de spectre des mers, pas d'éternité passée à bord d'un navire coincé au fond des abysses. J'étais mort. Mort sur un bateau qui voguerait éternellement, pour une raison que personne ne connaissait. Et étrangement, cette pensée me rassura.
Parce que je ne fus pas le seul à subir cette odieuse malédiction, contrairement à ce que me prédisait mon mauvais rêve.
Encore tremblant, je me redressai maladroitement pour observer les alentours. Personne.
Il devait être aux alentours de midi, et donc, mes quelques compagnons de chambrée durent m'abandonner dans le but de se remplir la panse. Une activité régulière, et qui s'accomplissait désormais sans que plus personne ne se pose la question à ce sujet. Mon estomac gargouilla, mais pas d'appétit. La nausée me guettait. Trébuchant à moitié, je me redressai en prenant appui sur mon lit, non sans jeter un œil à celui du dessus, toujours vide. Penny avait survécu. Elle ne reviendrait pas. Elle ne DEVAIT PAS revenir. Alors je devais en être heureux, et cesser de penser à elle.
Une fois sur mes jambes, je réprimai mes frissons assez longtemps pour enfiler un pantalon, ainsi qu'une chemise propre. Pris d'un nouveau haut-le-cœur, je renonçai à la boutonner, laissant mon torse nu à la vision de chacun, mais je n'en eus cure.
A deux doigts de rendre mon dîner de la veille, je fonçai à travers les couloirs gigantesques du paquebot, minimisant que possible les contacts avec les gens et dissimulant mon visage de ma main. Un garçon avec l'air malade, on s'en souvenait trop facilement, mieux valait que ce ne soit pas mon cas.
Je débouchai sur le pont supérieur du Titanic, accueilli par un coup de vent glacial qui me fit du bien. Ma nausée reflua quelque peu, et mes tremblements cessèrent, paradoxalement. Inspirant à grands coups, je m'avançai vers la rambarde du navire, m'accrochant aux morceaux d'acier pour propulser ma tête au-dessus de l'océan dévalant à toute allure sous mes yeux.
Je demeurai là un long moment, et décidai de ne pas bouger tant que je ne ressentirai pas le vent me gercer mon torse à l'air libre. Je me refusai à risquer de répandre le contenu de mes intestins à l'intérieur d'un bateau sur lequel je me trouvais.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyVen 15 Mar - 12:33

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




"Chérie, que souhaitez vous comme viande?"

La voix de Jules me ramena à la réalité. Je me trouvais dans le restaurant des Premières en compagnie de mon mari. Il était aux alentours de midi et nous étions attablé à notre table habituelle du côté Est, celle qui permettait d'avoir une belle vue sur l'océan nimbé de rayons de soleil. J'étais à nouveau perdue dans mes pensées, et je n'avais même pas entendu la voix du serveur qui souhaitait connaître notre choix de viande.
Un rictus se forma sur mon visage... La viande que je voulais manger? Comment pouvait-on reprendre une vie normale, de manière aussi désinvolte? Comment Jules pouvait-il se comporter comme s'il ne m'avait écouté la veille? Lasse et traumatisée, je lui avais expliqué ce que j'avais vécu après le naufrage. Plus de quatre vingts ans d'une vie que Jules ne comprendrait jamais. Je lui avais expliqué ma rencontre avec Camille, notre vie ensemble mais il n'avait rien voulu entendre, disant que ma crise n'était que passagère et que tout rentrerait dans l'ordre. Mais je ne désirais aucunement faire en sorte que tout "rentre dans l'ordre". Ma vie ne serait désormais plus la même.

J'avais tout de même accepté l'invitation de Jules à déjeuner avec l'espoir que nous discutions à nouveau de ce sujet si habilement dévié par mon cher mari. Mais je me rendais compte qu'il en serait de même à midi et que rien n'avancerait. Je n'étais pas encore au stade d'exploser et de hurler sur Jules devant ce "je m'en foutiste". Mais cela risquait d'arriver dans les jours à venir. C'est ainsi donc avec un sourire forcé que je lui répondis:

" Pour moi, ce sera une entrecôte saignante avec sa sauce aux échalotes. " Ajoutais-je en repliant la carte que j'avais pris au serveur, puis toisant Jules, je m'exclamais : " J'espère que cette fois ci, vous serez aussi tendre que la viande pour enfin daigner m'écouter. "

Jules poussa alors un soupir, se passant la main sur son visage. Puis, il me regarda avec une tendresse évidente et ajouta avec un sourire:

" Nayah, cessez donc de faire l'enfant, c'est agaçant à la fin! ", il se redressa et saisit ma main. Mais presque immédiatement, je la lui retirais, bouillant de colère. J'espère qu'il plaisantait à prendre avec autant de légèreté mes propos. Comment pouvais-je m'en sortir? Coincée sur ce foutu bateau en compagnie d'un homme qui se prenait toujours pour mon mari, qui se refusait d'admettre la triste vérité. Mes yeux lançant des éclairs, je m'exclamais alors:

" Faire l'enfant? C'est une plaisanterie, j'espère? Et si effectivement, c'est le cas, vous avez vraiment un humour, comme dirait ma petit fille, Helena, à "deux balles".
Que les choses soient bien claires, tant que vous ne comprendrez pas, tant que vous refuserez de m'écouter, d'essayer de comprendre que tout a changé dans ma vie, dans mes sentiments pour vous, je refuserais de passer une seconde de plus en votre compagnie, Jules. "


Je me levais d'un bond et refusant d'écouter les supplications de mon cher époux, je quittais la salle, non sans m'attirer quelques regards de la part des autres convives. Je marchais d'un pas alerte, bien trop énervée pour savoir ou je souhaitais aller. Le tout étant, que je souhaitais m'éloigner de cet homme si égoïste. Les larmes vint à me monter aux yeux envahie par une douleur familière. Aveuglée, je continuais à marcher, voir courir parfois pour arriver à ce qu'il semblait être, le promenoir des classes dont je ne faisais partie. L'endroit était pratiquement désert et vu l'heure, probablement que tous étaient en train de déjeuner. Cela m'arrangeait d'autant plus que je souhaitais me retrouver seule et, qui plus est, dans un espace ou Jules n'aurait même pas l'idée de venir me chercher. J'étais mal à l'aise. Devant les rares passants qui s'y trouvaient, la pauvreté ressortait encore plus face à ma robe longue de haute couture que je portais, ces boucles d'oreilles en diamant ainsi que la rivière en diamant que Jules m'avait offert avant d'embarquer.

Mal à l'aise, je m'asseyais alors sur une chaise longue et murmurait doucement avant d'étouffer un sanglot : " Tu me manques tant, Camille..." Disais-je avant de fondre en larmes et de couvrir mon visage de mes mains tremblantes.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyVen 15 Mar - 21:28

J'inspirai profondément à de multiples reprises, espérant chasser au loin le malaise qui refluait peu à peu. Le froid ne se fit pas encore sentir sur mon torse, aussi je choisis de ne pas refermer la chemise. Héléna me reprocha un peu trop souvent ma pâleur cadavérique, alors maintenant que je reposais six pied sous terre _ ou plutôt, sous la mer _ je pouvais bien me permettre de m'aérer un peu l'estomac. Pas au sens propre, évidemment. Même si je ne craignais plus la mort, la douleur demeurerait bien réelle, et l'idée de transporter le contenu de mon ventre à l'air libre, alors que celui-ci dégouttait des litres de sang ne m'apparut pas comme étant une idée lumineuse. Et ceux qui tomberaient sur un tel spectacle risqueraient alors d'encombrer le pont de quelques beaux vomis, qui n'amélioreraient nullement la décoration.
Je secouai la tête, histoire d'en exiler le pseudo débat qui faisait désormais rage, pour reporter mon attention sur l'infinité de l'océan. De l'eau de mer, à perte de vue. A quelques reprises, des mouettes voletaient auprès de nous, les dauphins et autres bestioles des mers s'égaraient à proximité de la coque, hésitant à se frotter contre, puis fuyant en comprenant, d'instinct, qu'il seraient déchiquetés au moindre contact.
Quand soudain, débarqua des profondeurs du navire une beauté envoûtante. Elle ne me remarqua même pas, et au vu de sa haute couture ainsi que les innombrables bijoux qui envahissaient son corps, j'en compris la raison. Seuls les passagers installés en première classe osaient se pavaner avec autant de luxe sur leur personne. L'étiquette "RICHE ET FIER DE L'ÊTRE" semblait émaner de tous leurs êtres. Une raison pour laquelle je répugnai à me mêler à leur caste. Deuxième et troisième classe, même si leurs salaires différaient, partageaient une certaine sensibilité envers l'existence, que ne savaient reconnaître les aristocrates. Et entre s'amuser dans une cave et palabrer des heures durant sur le choix de la garde-robe de la Reine d'Angleterre, mon choix se montrait vite pris.
Mais la damoiselle ne ressemblait pas à toutes ces pimbêches imbues de leur personne. Enfin, pas tant que ça, du moins. Fondant en larmes et se cachant le visage en tombant à moitié sur une chaise longue, je fronçai mes sourcils d'incertitude.
A moins que ce ne soit pour venir nous regarder d'un air hautain, pour se conforter sur sa propre supériorité, un riche ne disposait d'aucune raison de venir se mêler aux pauvres. Quant à se rendre sur le territoire des démunis pour y verser des larmes de crocodiles, je doutai qu'il pût s'agir d'une habitude.
Soupirant, je reportai son attention sur la mer, mais les sanglots étranglés de la damoiselle m'arrachèrent à ma contemplation. Je lui jetai un regard vide de toute compassion. Pourquoi m'intéresserai-je à cette femme, pourtant si riche et qui pleurait toutes les larmes de son corps ? La rivière de diamants autour de son cou ne valait-elle donc pas autant de carats qu'elle l'aurait souhaitée ?
J'eus soudainement une étrange révélation : De toute ma vie, jamais je ne vis un noble se laisser ainsi aller au désarroi en public. Même les plus jeunes savaient montrer une profonde retenue d'eux-même, jusqu'à l'instant où ils se retrouveraient seuls. Pourquoi celle-ci faisait-elle exception à la règle ?
Je me grattai l'oreille, indécis, avant de constater que mon malaise était désormais passé. Ma main erra au niveau de ma poche, y tâta une dureté, et extirpa au final de ma poche une solide flasque d'étain, remplie presque à ras bord de rhum. Il ne s'agissait pas d'une des meilleurs cuvées au monde, mais son goût fort et fruité possédait au moins le mérite de remonter le moral et de chasser les soucis. Pour un temps.
Après tout, qu'avais-je à perdre ? Je ne disposais d'aucun emploi du temps pour cette journée _ pas plus que pour toutes les autres, passées et à venir, d'ailleurs _ et les questions qui entouraient cette mystérieuse geignarde, je le savais d'avance, ne me lâcheraient pas tant qu'elles n'auraient pas été satisfaites. Je me connaissais trop pour ignorer que mon esprit persisterait à décortiquer l'énigme qu'elle représentait de bout en bout, jusqu'à parvenir à une solution cohérente.

"Je pensais être le seul à rater le repas de midi, fis-je."

Je dévissai le bouchon de ma gourde plate, et m'envoyai une gorgée de son contenu au fond de ma bouche, tout en évitant de la garder trop longtemps dans mon palais. Pas la peine de me brûler la langue au passage.
Rebouchant le récipient, je le tendis vers la damoiselle.

"Si je peux me permettre, miss... Vous feriez mieux de dissimuler votre collier, si vous y tenez. On penserait que les morts n'ont aucun besoin de fortune, et pourtant, certains apprécient de s'emparer de choses qui ne leur appartiennent pas..."
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyDim 17 Mar - 18:58

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




En cet instant même, j'étais anéantie, les larmes coulant à flot sur ces mes joues. J'étais bien trop malheureuse pour faire attention à ce qui se passait autour de moi. Centrée sur ma petite personne, je pensais à toutes ces personnes qui avaient composé ma vie bien après le naufrage: Camille, mes enfants ainsi que leur descendance dont j'ai eu la joie de me connaître. J'étais à des années lumières de la vie de Jules, figé dans sa vingtaine d'année, toujours amoureux de moi comme au premier jour. A cette allusion, j'eus alors énormément de peine pour lui: dieu que le monde était déroutant.
C'est alors qu'une voix me fit sortir de mon chagrin. Enlevant alors mon visage de mes mains mouillées, je levais les yeux afin de voir qui était mon interlocuteur, masculin à en juger le timbre. Il s'agissait d'un homme que je ne connaissais pas. A en juger de la qualité de ses vêtements, il ne devait pas être des premières classes et j'eus honte de mes vêtements et bijoux exposant ma condition de "riche". Mes mains remontèrent près de ma gorge afin de voiler la rivière, bien que je me doutais qu'il l'ait déjà vu. Or, je n'avais aucun souci à me faire, il cherchait certainement à me faire arrêter de pleure. Puis, il me tendit sa flasque qu'il venait de voir.

Je pensais alors qu'à mes réels dix huit ans, ce geste m'aurait offusqué. Mais, j'avais vécu plus de cent ans de ma vie et désormais, bien que j'étais à nouveau dans mon corps de jeune fille, cela ne me choquait plus de boire dans la bouteille d'un inconnu.
Je pris donc, naturellement, la flasque tout en balbutiant:

" Je vous remercie... Vous avez deviné, je ne mange pas, car je n'ai pas trop faim... Après, je vous rassure, qu'on me vole mes bijoux ne causera aucune douleur. Je tiens plus aux sentiments qu'aux choses matérielles... " Ajoutais-je avec un pauvre sourire, la voix parsemée de sanglot. Puis je bus dans le goulot une grande gorgée du contenu de la bouteille.
L'alcool me brûla immédiatement la gorge et je recrachais presque le contenu aux pieds de ce garçon pourtant charmant. Je venais d'oublier un détail. La Nayah que j'étais en 1912 ne buvait jamais d'alcool et ma gorge était encore pure. C'est quelques années après que Camille me fit connaître le gout de l'alcool dur, celui qui vous enivre, vous brûle tout en vous faisant garder le contrôle de soi. Je me confondis alors en excuses, terriblement gênée:

" Oh, pardonnez moi... Je pensais que je l'avalerais sans souci.. Je suis tout simplement confuse d'avoir souillé vos chaussures, je vous en ferais parvenir des neuves. Mais je vois que d'être revenue sur le bateau, m'a rendu novice en rhum. " Puis, presque immédiatement, je regrettais d'avoir prononcé ces mots. En effet, en disant cela, il allait deviner que j'étais une revenante. Quelle serait alors sa réaction? Prendrait-il peur? Se mettrait-il en colère? J'étais devenue craintive attendant alors ses réactions.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyLun 18 Mar - 14:10

Percevant le son de ma voix, la damoiselle se défit de la cachette sommaire que lui procuraient ses mains, levant vers moi un visage trempé de larmes. Sur le coup, je me figeai en la détaillant : ses traits trahissaient le métissage de ses origines, que j'aurais à coup sûr localisé dans les indes, ou encore l'Asie profonde, se mêlant avec harmonie avec les caractéristiques physiques des Blancs de la vieille Europe et... Dieu qu'elle en devenait sublime.
Durant un instant, je fus incapable de parler, jusqu'à ce qu'un éclair subit traverse mon cerveau, me poussant à achever mon geste : La flasque atterrit entre ses doigts, et elle me remercia tout en justifiant son absence au repas de midi. Elle affirma également n'avoir aucune crainte vis-à-vis de ses bijoux, qu'elle conférait davantage d'importance aux sentiments. Cette remarque me fit soulever un sourcil d'étonnement, et je notai dans un coin de mon esprit cette remarque : Sans doute éprouvait-elle une affection particulière pour une personne d'un rang inférieur ?
A voir la manière dont elle balança sa tête en arrière pour avaler une gorgée de rhum, je crus avoir là à faire à une buveuse professionnelle. Le genre de femme apte à siffler une bouteille de whisky avec autant d'aisance que s'il s'était agi d'un verre d'eau, comme le fut la célèbre Calamity Jane en son temps. Pour une des rares fois de mon existence, la suite me prouva mon erreur : Elle recracha sa lampée dans une quinte de toux, renvoyant une partie du contenu de la flasque sur mes godasses.
Pour ce que je pus en voir, elle ne semblait pourtant pas écoeurée de partager un goulot de bouteille avec un inconnu, ce qui contrastait avec les habitudes des premières classes. Ce qui signifiait que la jeune femme ne supportait vraiment pas l'alcool.
Ce qu'elle confirma par ses innombrables excuses, que je balayai d'un revers de main tout en récupérant ma flasque dans les siennes. La seule remarque qu'elle fit – à savoir, me promettre de me faire parvenir de nouvelles chaussures – m'irrita.


"Pas besoin, fis-je sur un ton qui laissait suinter l'agacement. Ces chaussures ont voyagé dans la boue, la merde et la flotte, ce n'est pas un peu de rhum qui va les achever."

Mais une partie de sa phrase échoua à m'échapper. Et la soudaine pâleur qui envahit ses traits me confirma qu'elle n'aurait pas aimé me révéler ce qui lui échappa.

"Revenue, c'est ça ?"

De l'angle du pied, j'attrapai la chaise longue la plus proche, et la fit glisser vers celle où reposait la métisse, m'installant dessus sans attendre d'invitation. Après tout, il s'agissait d'un endroit réservé aux pauvres et aux classes moyennes. C'était la petite aristo, qui n'était pas à sa place.

"Mon seul regret, c'est que vous ayez gâché une partie de mon rhum. J'en bois pas souvent, mais son goût me plaît. Et malheureusement, ma flasque ne se remplit pas toute seule comme les réserves du Titanic."

J'en repris une gorgée, puis tendis à nouveau la bouteille plate.

"Pas plus d'une goutte. Faut savoir nager avant de faire le grand plongeon."

Sitôt qu'elle eut repris l'objet, je n'attendis pas qu'elle le portât à ses lèvres pour reprendre :

"Donc, dis-je avec douceur. Vous avez survécu au naufrage ?"

A son expression, je compris que oui, et ma poitrine se serra d'elle-même. Penny, ma petite soeur de la confrérie, me revint aussitôt en tête. Entre ses hurlements lorsque je tentai de la faire embarquer de force dans un canot de sauvetage, et la molesse de son corps, ses cheveux poissés par le sang, après que je l'eus assommée pour la propulser dans les bras de Susan, à l'abri, tous les souvenirs réapparurent, torturant mon corps et mon cerveau de multiples aiguilles portées au rouge.
Je poussais un soupir.
Que Penny ne revienne jamais à bord du Titanic. Je ne demandais rien de plus. Qu'elle vive et meure ailleurs, et que jamais son esprit ne finisse, comme le nôtre, emprisonné pour l'éternité dans les limbes, sur un vaisseau condamné à une errance éternelle.
Mais d'apprendre que des survivants réapparaissaient me fit douter, me fit craindre son hypothétique retour. Ces "revenants", comme certains se plaisaient déjà à les surnommer, prétendaient revenir d'époques à venir, voire presque de la fin du siècle, pour certains.
Je n'en avais encore jamais croisé, et à présent que ce fut le cas, je dus réprimer un entêtant frisson qui me prit les mains en les serrant. Soit elle disait la vérité, et alors je devais savoir ce qui lui valait son retour sur le navire coulé. Soit elle mentait, et je lui ferais alors payer l'affront de ses balivernes.
Peu m'importait si je devais la tabasser et la balancer par-dessus bord, où la projeter dans les hélices du bateau pour la voir déchiquetée en un quart de seconde, pour au final admirer le sanglant sillage qui en résulterait.
Aucune de mes envies ne transparut sur mon visage. En revanche, je pris conscience de la nudité de mon torse, et refermai la chemise d'un geste rapide, histoire de ne pas davantage choquer la prude damoiselle. Même si je doutai qu'elle fût réellement prostrée face à un corps d'homme.


"Combien d'années, dans ce cas ? Et qu'avez-vous bien pu faire pour vous voir condamnée à revenir à bord ?"

Bien entendu, j'imaginai que perdre des années, peut-être même une décennie entière de son existence, pouvait se révéler traumatisant. J'y consentais. Mais tant qu'elle ne m'aurait pas convaincu de son innocence, l'envie de prendre des gants ne m'effleura même pas.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMar 19 Mar - 23:44

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




J'étais tout simplement confuse. Je venais de faire une double gaffe: tout d'abord, après avoir accepté de boire la flasque que m'avait gentiment présenté cet inconnu, je lui avais recraché ma gorgée sur ces chaussures. Puis, j'en avais profité également pour révéler que j'étais ce qu'ils appelaient les "revenants". Cela n'avait d'ailleurs pas échappé à mon interlocuteur. Il me sembla, un court instant, voir ses yeux briller d'intérêts. Lorsqu'il ouvrit la bouche pour me demander ce que j'entendais par revenant, je pensais en mon for intérieur, qu'il avait parfaitement compris ce que je venais de révéler. J'eus alors une crainte, comment allait-il réagir? J'avais si peur de la réaction des autres, d'une jalousie d'avoir vécu une vie qui, pour eux, s'étaient figés. Mais il n'en fut rien. Au lieu de cela, l'homme prit une chaise longue qu'il ramena bruyamment près de moi. Ce geste manquait totalement de courtoisie et de tact mais il me fit sourire intérieurement. Voilà quelqu'un qui ne me traiterait pas comme un verre en cristal fragile. Il me rappelait cette simplicité que Camille avait et donc Jules n'avait pas. Les rapports entre humain pouvait être si doux parfois, sans forcément qu'il y ait de la distance ou des prises de têtes.

Ainsi, sans me demander mon avis ou si je désirais entretenir la conversation, le jeune homme me parla. Il me fit culpabiliser d'avoir gâcher son rhum qui était introuvable chez les troisièmes classes. Je me rendis compte que leur vie ne pouvait être la même que pour nous. De notre côté, la nourriture, la boisson, le luxe coulait à flots. Désolée d'avoir gaspillé sa précieuse réserve, je l'écoutais encore parler tandis qu'il me tendait à nouveau la bouteille. Sa dernière phrase me fit sourire. Puis tandis, que je prenais la flasque, il me posa la question que je redoutais que l'on me pose tant: ma vie après le Titanic. Pourquoi, m'infliger une telle souffrance, me poser des questions sur l'après, sur ce qu'était devenu des personnes après avoir survécu. Ce type de discussion était une souffrance car elle montrait deux catégories de personnes capables d'écouter leur avenir méconnu: soit, elles me croyaient et étaient effondrées puis par la suite, me jalousaient. Sinon, vous aviez celles qui ne vous croyaient pas mais vous rejetez comme même car vous reveniez bien après le naufrage. Pour l'instant, je n'avais pas trouvé de troisième catégorie. Toujours avec un sourire aux lèvres, je répondis à mon hôte :

" Pour me faire pardonner, j'irais piquer un excellent rhum que mon mari a en réserve... C'est un rhum qui vient tout droit des Caraïbes et qui a un gout bien plus exquis que cette chose que vous appelez rhum.." Disais je en me mettant à rire doucement. Je ne savais plus boire de l'alcool, certes mais je savais ou se trouvait les meilleurs alcools. Je bus lentement une gorgée au goulot de la flasque. Ma gorge me brula à nouveau mais cette fois, je ne recrachai pas le liquide fort de ma bouche.
Puis, devenant à nouveau sérieuse, je lui répondis à ces dernières questions tout en lui rendant la flasque:

" Oui... Vous avez raison... " Je m'interrompis et poussa un soupir en enchainant: " J'ai survécu à ce terrible naufrage. Et j'ai eu la chance de pouvoir vivre jusqu'à l'âge de cent cinq ans. J'ai vu notre monde évoluer d'une manière tout à fait ahurissante... " je marquais alors une pause, au sujet de sa dernière requête concernant le fait d'avoir été condamnée à revenir sur le bateau. Une condamnation? Oui, mais de quoi? C'est donc interrogative que je lui répondis: " Je ne pense pas avoir été condamné à revenir... Du moins, je ne le pensais pas de cette manière... Mon seul crime dans ma vie était d'avoir aimé un homme toute ma vie mais qui ne fut pas mon mari... "

Je me levais alors de ma chaise afin de m'appuyer contre la rambarde du bateau et je le regardais. Je pris à nouveau la parole, posant les questions à mon tour:
" Mais, dites moi, Monsieur, pourquoi toutes ces questions? Les gens, d'habitude, ne me posent pas ce genre de question... D'habitude, ils ont presque peur... "
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMer 20 Mar - 20:16

" Pour me faire pardonner, j'irais piquer un excellent rhum que mon mari a en réserve... C'est un rhum qui vient tout droit des Caraïbes et qui a un gout bien plus exquis que cette chose que vous appelez rhum.."

Je grimaçai sans aucune discrétion. Je lui faisais comprendre que je n'avais nulle besoin de son argent, de ses influences et du reste, mais elle persistait à penser que son argent pouvait tout arranger. Très jolie tête, mais bien vide. Quant à ses remarques sur la qualité de mes boissons, je me serais tout simplement vexé, si j'avais été un fervent défenseur de cette marque. A s'attaquer ainsi aux préférences des autres, elle risquait de se faire bien des ennemis.
Elle accepta ma flasque à nouveau, et s'efforça d'en contenir la minuscule lampée entre ses lèvres, souffrant sous la brûlure de l'alcool, me laissant le temps de l'observer, tout en persistant dans mes déductions. Je me surpris à craindre que sa beauté ne soit là son unique qualité, dissimulant derrière un sublime emballage un simple mouchoir usagé pour tout cadeau.
L'espace d'un instant, l'envie de la planter là fit rage dans mon esprit. Sans ses affirmations de retour parmi les naufragés, après avoir – semblait-il – survécu au terrible naufrage, nul doute que j'aurais agi ainsi.
Quand la bouteille d'étain revint dans ma direction, je la récupérai et y remis le bouchon en place. Vu qu'elle ne semblait pas en apprécier la qualité, inutile d'en gâcher quelques gouttes de plus. Je la fis disparaître au fond de ma poche, pour ensuite croiser les doigts, posant mes coudes sur mes genoux, pour plonger ensuite mon regard dans le sien. A aucun moment mes pupilles ne lâchèrent ses yeux, de tout le temps où elle débita ses paroles, confirmant mes hypothèses, et prétendant avoir vécu plus d'un siècle en totalité. Cette affirmation m'intrigua : J'avais déjà vu un centenaire, une fois. Mais condamné, épuisé en permanence, incapable de se nourrir ou de se laver tout seul, je n'aurais nullement souhaité une telle existence de parasite. Et sans doute que sans sa fortune, l'homme en question n'aurait jamais pu vivre si longtemps.
Quitte à mourir précocement, je trouvais cela comme plus agréable que de vivre jusqu'à ne plus pouvoir se déplacer seul jusqu'aux toilettes.
Quand elle prétendit ne pas avoir de péchés à se faire pardonner, si ce ne fut celui d'avoir eu un autre homme dans sa vie que son époux, j'en soupirai de désespoir. Pas assez fort pour qu'elle le remarque, du moins, l'espérai-je. Si tous les naufragés finissaient par revenir sur le paquebot, une fois leur dernière heure arrivée, alors Penny et Susan reviendraient elles aussi. Et bien que l'idée de les revoir, de les serrer à nouveau contre mon cœur, me fit du bien, je ne voulais pas les voir contraintes à une errance éternelle sur les sept océans, voguant sans but et sans âme jusqu'à la fin des temps.
Son discours achevé, elle se leva, puis fit quelques pas jusqu'au bastingage, où elle s'agrippa négligemment. Dans cette position, j'eus droit à la vision du vent marin qui flattait ses cheveux et malmenait sa robe, soulevant de quelques centimètres la délicate toile de tissus.


" Mais, dites moi, Monsieur, pourquoi toutes ces questions? Les gens, d'habitude, ne me posent pas ce genre de question... D'habitude, ils ont presque peur... "

"Parce que les gens sont idiots, répliquai-je. Moi pas."

Je me redressai à mon tour, et rejoignis la belle métisse à son point d'ancrage, tout en conservant une distance d'un mètre pour nous séparer. Par galanterie, ou par sécurité ? Je devais bien avouer que je l'ignorais.
Raconter ma propre histoire, et celle de Penny... Je n'en eus pas envie. L'idée de répondre à cette petite écervelée ne me tentait pas, aussi je préférai conserver la vérité au fond de ma poche, et invoquai une autre raison, elle aussi vraie, mais qui me tenait bien moins à cœur.


"Je tiens à savoir ce qui se passe. Sommes-nous vraiment morts ? Si oui, sommes-nous coincés en Enfer ou au Paradis ? Si ce n'est ni l'un ni l'autre, qu'est-ce qui doit nous attendre par la suite ? Pourquoi voyageons-nous sans voir de terres depuis plus d'un an ? Sommes-nous vivants sans le savoir ? Le naufrage a-t-il vraiment eu lieu... Toutes ces questions tournent dans ma tête. En permanence. Pourquoi ? Comment ? Où ? Quand ?"

Je pivotai vers l'océan, appréciant à mon tour la brise qui vint me titiller ma barbe naissante.

"Je ne suis pas comme la plupart des autres. S'ils veulent fermer les yeux et ne pas savoir, c'est leur problème. Moi, je veux tout connaître. Je veux des réponses à toutes mes questions."

Ma tête revint pour observer la métisse droit dans les yeux.

"Alors, dites-moi tout. Le monde a changé ? De quelle manière ? A-t-on découvert s'il y a une vie après la mort ? Avez-vous prouvé l'existence de Dieu ? Ou bien le monde a-t-il régressé de telles sortes que nos descendants sont incapables de craquer une allumette sans y voir une quelconque sorcellerie ?"

Je devais avouer que le ton sarcastique qui apparut dans mes dernières questions ne fut pas aussi bien masqué que je l'aurais souhaité. Bah, de toute manière, que cela changerait-il ?
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptySam 23 Mar - 20:59

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




Tandis que je répondais à cet homme qui me questionnait, je me surpris à regarder son visage. Il semblait être quelqu'un d'assez fier qui avait, sans doute, du se débrouiller souvent seul dans sa vie. Lorsque j'eus abîmé ses chaussures, instantanément, je lui proposais de le dédommager mais il me rabroua d'une manière que je jugeais un peu tout à fait inapproprié à une femme: la galanterie ne devait pas faire parti de son vocabulaire. Toutefois, j'avais vécu suffisamment longtemps pour devenir une personne plus calme et moins impulsive. De ce fait, je ne fis attention à ses propos. Je remarquais de même son expression qui s'afficha sur son visage lorsque je lui proposais un des rhums de mon mari. Décidément, il ne souhaitait vraiment pas que je l'aide ou que je le dédommage d'avoir sali ses chaussures. Peut être parce que j'étais une première classe et de surcroit une femme? Je ne saurais le dire... Mais je me gardais bien de lui proposer autre chose. Son comportement presque agressif me replia derrière une méfiance certaine, cet homme cachait quelque chose, un sentiment plus précisément, enfoui au plus profond de lui. Cela m'intrigua, aussi, je ne bougeais de là ou je me trouvais terminant mon récit.

Lorsque j'eus fini, il me répondit qu'il y avait beaucoup d'idiots dans ce monde mais que lui n'en était pas un. J'étais d'accord avec lui sur ce point là. Les revenants n'avaient pas été accueillis de manière très courtoise. La peur, la crainte et la jalousie, une attention malveillante du Capitaine: voilà tant de choses que j'avais vu en si peu de jour. Cet homme là dont j'ignorais le nom semblait être différent des autres... Cela redora un peu son image à mes yeux. Je murmurais alors doucement: " Enfin, quelqu'un de censé alors... " Puis, j'écoutais alors attentivement cet inconnu parler. Il semblait vraiment chercher à comprendre pourquoi il se trouvait là, quel était cet endroit? Je ne pouvais qu'être d'accord avec lui. Bien trop de gens sur le paquebot semblait ne pas savoir pourquoi il se trouvait là. De même, je dirais qu'il continuait à vivre leur vie comme bon leur semblait, ne se souciant pas du fait que cet endroit était comme figé. Rien n'évoluait, aucune destination n'apparaissait, aucun but même.

Je baissais alors les yeux en constatant combien j'avais pu avoir de la chance de survivre à ce terrible naufrage. Je m'en rendais d'autant plus compte que j'écoutais les paroles que disaient cet homme. A sa place, je serais devenue folle à ne pas avoir de réponses à tant de questions. Je me devais donc de le rassurer bien que je me demandais s'il me croirait... Il ne semblait pas me porter dans son cœur bien que je pensais pas avoir été désagréable, bien au contraire, je me sentais si seule en ce moment... Sa compagnie m'était donc agréable. Quand il eut fini de me dire tout ce qui le tracassait, je lui répondis, pensive:

" Vous avez énormément de questions en vous... Et pourtant, je ne peux vous répondre à toutes. Toutefois, je peux vous dire une chose: le naufrage a bien eu lieu. Tous ceux qui n'ont pu monter à bord du canot sont morts... C'est irrémédiable. Je pense qu'ici, nous sommes dans l'antichambre de la mort... une sorte de Purgatoire... Il nous faut attendre... Attendre que les portes du Paradis ou de l'Enfer s'ouvrent à nous. " Disais-je en soupirant.. Puis, je me tournais vers lui qui me regardait fixement. Jamais, on ne m'avait fixé de la sorte. Des yeux indéchiffrables qui me sondaient aux rayons x afin de chercher une trace de vérité dans mes propos. Je ne mentais jamais, je n'avais pas été élevé ainsi aussi, étais-je incapable de mentir. Cet homme, lui, semblait avoir connu la trahison, le mensonge. Cette méfiance était irraisonnable et bien trop grande pour un simple passager curieux. Intérieurement, je pensais qu'il ne me disait pas tout. Peut être derrière ces questions, se trouvait une personne disparue. Peut être.... Je pris à nouveau la parole:

" A moi aussi de vous poser des questions, Monsieur. Il est vrai qu'il est important de se poser des questions mais vous savez, pertinemment, que je ne possède pas les réponses concernant cette "vie" après la mort... Pardonnez moi, mais j'ai l'impression que vous cherchez à comprendre pourquoi nous revenons, comme si... vous espérez ou avez crainte de revoir quelqu'un qui aurait survécu au naufrage? Cela expliquerait pourquoi certains naufragés me questionnent tandis que d'autre me fuient. " J'ajoutais également: " Concernant votre demande sur la vie après la mort, sachez que le monde n'a pas évolué. Les gens persistent à penser qu'il s'agit d'un sujet tabou. Nous ne savons si Dieu existe, qu'est ce que la vie, la mort. La seule que je peux vous dire est ce que nous voyons sous nos yeux. Cet endroit n'est ni le Paradis, ni l'Enfer que l’Église a cherché à nous faire gober.. La seule chose que nous savons, c'est que ce bateau représente, aujourd'hui, le néant ou rien ne change, rien n'évolue. Des gens continuent à vivre, à s'aimer, à se détester. Moi, tout ce que je cherche, c'est mourir. Cette "vie" sans but ne m'intéresse pas. Qu'en est il de vous? "
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyLun 25 Mar - 13:50

" Vous avez énormément de questions en vous... Et pourtant, je ne peux vous répondre à toutes. Toutefois, je peux vous dire une chose: le naufrage a bien eu lieu. Tous ceux qui n'ont pu monter à bord du canot sont morts... C'est irrémédiable. Je pense qu'ici, nous sommes dans l'antichambre de la mort... une sorte de Purgatoire... Il nous faut attendre... Attendre que les portes du Paradis ou de l'Enfer s'ouvrent à nous. "

"Sans vouloir déconsidérer votre réponse, j'aurais préféré qu'elle soit un peu plus remplie, grognai-je."

D'une certaine manière, j'espérais que les hommes du futur trouveraient une preuve de l'existence du royaume des morts, ou même qu'avec le temps, ils parviendraient à concevoir un moyen de s'y rendre, de communiquer avec l'au-delà, pour revoir des êtres chers ou même négocier la survie d'un proche.
Abattu, ma tête retomba sans force, braquant mon regard sur les flots qui s'écartaient du navire comme un fromage sur le passage du couteau le tranchant en deux. La nausée suivant mon cauchemar passée, mon estomac laissa échapper un léger gargouillement, que je priai d'être inaudible pour la métisse. Vu sa propension à vouloir régler tous les problèmes avec sa fortune, nul doute qu'elle m'aurait traîné jusqu'en cuisine pour m'offrir un repas gargantuesque. Non pas que je m'en serais plaint, la faim commençant désormais à me tenailler l'estomac. Qu'une femme vienne me secourir ne m'aurait pas davantage gêné. En revanche, qu'on me traite avec... Pitié. Compassion. Mes problèmes d'existence faisaient s'alourdir le cœur des gens plus favorisés que moi par le destin, les poussant à m'ouvrir leur âme et leur porte-monnaie.
Si pour un voleur, un tel talent se révèlerait profitable, en tant qu'homme, il ne parvenait qu'à me donner envie de vomir.


" A moi aussi de vous poser des questions, Monsieur. Il est vrai qu'il est important de se poser des questions mais vous savez, pertinemment, que je ne possède pas les réponses concernant cette "vie" après la mort... Pardonnez moi, mais j'ai l'impression que vous cherchez à comprendre pourquoi nous revenons, comme si... vous espérez ou avez crainte de revoir quelqu'un qui aurait survécu au naufrage? Cela expliquerait pourquoi certains naufragés me questionnent tandis que d'autre me fuient. "

Je tournai mon chef dans sa direction, accueillant ses doux yeux noirs avec mon regard acéré, empli de ressentiment. De quoi se mêlait-elle ? Je me fichai éperdument qu'on fouille dans mon passé ou mon histoire, mais savoir que d'autres se mêlaient de ma vie privée rendaient ma main leste, et j'eus la soudaine envie d'écraser celle-ci sur le visage de la métisse, juste pour le plaisir de la voir fondre en larmes avant de basculer par-dessus le bastingage pour au final disparaître dans les flots.
Mais je me retins.
D'une part parce qu'en tant qu'êtres désormais incapables de mourir – vu que nous l'étions déjà – personne ne pouvait condamner un quelconque criminel à une exécution sommaire : Il serait revenu avant que l'on puisse dire "ouf !". Ensuite, je détestai lever la main sur une femme, même si j'y fus parfois contraint. Et enfin... Tout découlait de la première raison : Si je tentai de tuer une femme de première classe, celle-ci me vendrait aussitôt sa résurrection effectuée, me plaquant tout le paquebot sur le dos. Et en général, ceux qui commettaient des délits se voyaient enfermés quelque part dans les entrailles du navire. J'ignorai où. Mais je ne désirais pas tant que ça le découvrir.
Aussi, ma réponse fut brève et sans appel :


"Je ne veux pas voir des êtres chers condamnés à la même errance que moi. A présent, ayez la gentillesse de ne plus aborder ce sujet."

Je supposai ma menace à peine voilée bien comprise, puisqu'elle finit par reprendre :

" Concernant votre demande sur la vie après la mort, sachez que le monde n'a pas évolué. Les gens persistent à penser qu'il s'agit d'un sujet tabou. Nous ne savons si Dieu existe, qu'est ce que la vie, la mort. La seule que je peux vous dire est ce que nous voyons sous nos yeux. Cet endroit n'est ni le Paradis, ni l'Enfer que l’Église a cherché à nous faire gober.. La seule chose que nous savons, c'est que ce bateau représente, aujourd'hui, le néant ou rien ne change, rien n'évolue. Des gens continuent à vivre, à s'aimer, à se détester. Moi, tout ce que je cherche, c'est mourir. Cette "vie" sans but ne m'intéresse pas. Qu'en est il de vous? "

"Moi qui pensais que la religion perdrait de son pouvoir au fil des années..."

Je me retournai, appuyant mon dos contre le garde-fou, plongeant mes mains au fond de mes poches. Je tirai quelques miettes vieilles de quelques mois, et les jetai à la mère sans prêter la moindre attention à ma faim.

"Je veux savoir ce qui se trame derrière tout ça. Quitte à avoir l'éternité devant moi, je n'ai pas l'intention de la passer à répéter les mêmes gestes jusqu'à la fin des temps. C'est peut-être la vie rêvée pour un aristocrate de votre trempe, mais moi, j'aime voir les choses évoluer. Ce qui stagne m'horripile."

Croisant les bras, je réalisai une chose. Mon faciès s'éclaira d'une expression que n'importe qui aurait jugé comme "révélatrice", et pivotai avec brusquerie vers la métisse :

"Cent cinq ans ? C'était bien votre âge avant votre retour ?"

Oui, évidemment. J'avais une excellente mémoire en toutes circonstances. Mais là, le temps qu'il fallut à mon cerveau pour faire le lien entre les deux m'agaça au plus haut point.

"Bordel de merde ! Pourquoi n'y ai-je pas songé plus tôt ?!"

Avançant vers la jeune femme, je lui saisis les épaules, la contraignant à me fixer droit dans les yeux :

"Vous avez quoi, dix-sept, dix-huit ans ? Ce qui signifie qu'à votre mort, vous deviez être en l'an 2000 ? Au début d'un nouveau siècle ?"

Son expression me le confirma bien plus vite que ses mots. Et je la lâchai pour m'agripper les cheveux, par irritation.

"Des questions, toujours plus de questions, bon sang !"

Je lui jetai un nouveau regard. Elle semblait perdue.

"Vous ne saisissez pas ce que ça veut dire ? Nous, les fantômes, les spectres, nous vivons depuis une année entière depuis que le naufrage a eu lieu. Vous, vous arrivez après plus d'un siècle d'existence, alors à quelle époque nous trouvons-nous ? Avez-vous remonté le temps pour nous rejoindre ? Où le temps s'écoule-t-il si lentement pour nous que nous existons en ce moment même à votre époque, mais sans même pouvoir nous en rendre compte ?"
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 28 Mar - 14:42

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




La solitude, voilà ce sentiment qui me rongeait plus que jamais depuis mon retour sur le navire. Même, en présence de cet homme qui était venu me parler. Je ne le comprenais d'ailleurs pas du tout. Lorsque j'étais arrivée sur la promenade des troisièmes classes dans le but de pouvoir laisser court à ma peine, il était venu, s'inquiétant sans doute du flot discontinu de mes larmes. Toutefois, au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient en sa compagnie, je me sentais de plus en plus mal à l'aise face à cet homme étrange.
Le plus peinant dans cela était sans nulle doute son agressivité. Etant une femme et de surcroit avec une capacité d'empathie assez conséquente, je ressentais derrière ce visage de marbre, une grande peine et également beaucoup de questions. Cependant, son agressivité finissait par effacer les quelques traces de compassion dont j'avais pu avoir en tête il y a peu. Toute ma vie, je m'étais donnée à m'occuper de mes enfants, de mon entreprise, de mon compagnon. En Indonésie, la pauvreté était importante d'ou mon implication dans des oeuvres de charité. Aussi, ma nature généreuse faisait que je donnais et aidais sans même que l'on me demande. Voilà bien quelque chose qu'il fallait que je cesse de faire. Après cent cinq ans de vie et de mort, je me devais de changer mon caractère trop bienveillant parfois.
Tandis que je terminais ma phrase, j'entendis l'estomac de mon interlocuteur grognait bruyamment. Il était midi passé et sans doute, n'avait-il pas mangé? Toutefois, la gentillesse lui faisant défaut, je n'ajoutais rien continuant sur ma lancée. Lorsque j'eus fini, sa réaction ne se fit pas sans attendre. Il me jeta un regard presque mauvais. Devant cela, je reculais de trois pas, ayant désormais une peur en moi, immense. Cet homme dégageait une mélancolie profonde, regrettant sans doute un amour perdu dans le naufrage, ou de la famille qu'il avait du abandonner... Mais il en ressortait également une extrême dangerosité. Il représentait ce genre d'hommes qui ne craignait pas la mort. A cette pensée, je me disais qu'il fallait sans doute que cet homme soit un ami plutôt qu'un ennemi...
Par conséquent, lorsqu'il me demanda de ne pas aborder ce sujet, je renchéris sur la réponse à sa dernière question. Lorsqu'il me répondit, je compatis à cette torture mentale qu'il s'infligeait, cet homme ayant certainement imaginé une évolution du monde meilleure. Je me rendais, avec tristesse, que je semblais démolir tout ce dont il s'était interrogé. Puis, brusquement, sans crier gare, il me saisit les épaules tout en s'exclamant:

" Vous avez quoi, dix-sept, dix-huit ans ? Ce qui signifie qu'à votre mort, vous deviez être en l'an 2000 ? Au début d'un nouveau siècle ? "

Je lâchais alors un gémissement apeuré et cependant, avant que je puisse lui mettre une bonne droite dans son visage, il me lâcha avant de se prendre ses cheveux en proie à une vive folie. Je reculais encore un peu plus, terrifiée. Cet homme était tout simplement fou. Je n'avais pas de chance, j'étais tombé sur un fou furieux qui semblait mal vivre son emprisonnement. Je me sentais comme bloquée ne sachant que faire à savoir tourner les talons, prévenir le capitaine d'armes et le faire enfermer. Ou bien, lui faire une de ses prises de karaté que l'on m'avait enseigné lorsque j'avais séjourné au Japon durant quelques jours de repos et qui visait à endormir un homme en lui touchant l'arrière du cou. La deuxième option, certes, me permettait de m'enfuir mais ce n'était pas dit que j'arrive à le plonger dans un sommeil profond. Aussi, je pris la troisième option que j'appelais l'improvisation:

" Monsieur... S'il vous plait... Arrêtez d'avoir cette agressivité avec moi, je ne vous ai rien fait. Je suis prête à répondre à toutes vos questions. Mais s'il vous plait... Ne soyez pas comme ça avec moi.. Vous me faites peur... " Disais-je en le regardant complètement perdue. Je ne savais qu'elle serait sa réaction, tellement il était imprévisible et déroutant. Aussi, j'attendais, ma main agrippée à la rambarde, prête à m'enfuir à tout moment si je le jugeais trop dangereux et violent pour rester une seconde de plus en sa compagnie.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 4 Avr - 18:19

A la suite de mes pressantes demandes, la métisse arbora un faciès que l'on aurait très difficilement pu confondre avec celui représentant la joie de vivre. Suintant la peur par tous ses orifices, elle me sembla même prête à fondre en larmes sous le contrecoup de mes questions. Peut-être que l'avoir ainsi saisi par les épaules lui rappela-t-il un passage traumatisant de son enfance, ou encore, peut-être lui broyai-je les biceps en les serrant entre mes doigts ? N'importe quoi.
S'il existait bien une qualité chez moi dont je ne pouvais me vantait, il s'agissait bien de la force. Engendrer une souffrance en frappant, certes. Mais broyer un muscle entre mes paluches ne ferait assurément pas partie de mes exploits de la journée. Ni même de l'année. Au pire dut-elle ressentir une légère pression sur sa peau, mais sans souffrir davantage.
Par ailleurs, faire du mal ne faisait pas partie de mes habitudes. Je me contentai seulement de frapper en cas de légitime défense, et même là, je préférai recourir à une arme contondante et l'utiliser par-derrière.
Agrippant mes cheveux, je soupirai bruyamment, espérant évacuer la folie qui guettait mon esprit un peu plus à chaque instant. Et la jolie damoiselle aux reflets asiatiques en profita pour me supplier de ne pas lui faire de mal. Elle me jura de répondre à toutes mes questions, mais à condition que je fasse refluer mon agressivité dans un sombre recoin de mon être, dans un lieu où il ne pourrait plus menacer sa petite personne de première classe.
Ma main frappa mon front, puis glissa sur mon visage jusqu'au menton, pour au final retomber le long de mon corps.


"Rassurez-moi, vous n'êtes pas la plus maligne de la première classe, n'est-ce pas ?"

Un silence passa. Et alors qu'elle ouvrit la bouche, sans doute pour me balancer une insulte en réplique, je repris :

"Nous sommes morts. Condamnés à errer pour l'éternité sur un paquebot. Chacune de nos morts se voit suivie d'une résurrection. Même si j'avais l'intention de vous tuer, vous reviendriez à la vie, et vous n'auriez alors plus qu'à pleurnicher auprès des marins pour qu'il viennent m'enfermer dans une cale, ou ailleurs."

Je jetai un regard par-dessus bord.

"Et de toute manière, si j'avais envie de vous faire du mal, ce serait déjà fait. Donc, si vous avez peur que je vous tabasse, que je vous viole, ou que je vous tue, vous pouvez être rassurée sur au moins deux de ces points. Pour le troisième, sachez que même si vous êtes mon type, je ne couche qu'avec des femmes consentantes. Et gratuites."

Les rides dessinées par le sillage du navire filaient le long de notre passage, jusqu'à se changer en écume au loin, pour au final disparaître dans l'horizon clair de cette journée bien entamée.

"Sincèrement, mademoiselle... J'ignore votre nom, et je suppose que vous n'avez pas envie de me le révéler, comme vous voudrez. Vous m'avouez avoir vécu plus longtemps que quiconque ici, il est normal que je vous assaille de questions. Or, vos réponses sont loin d'être satisfaisantes. Le problème, car il y a un problème. C'est que je ne suis pas comme la majeure partie des gens que vous côtoyez. Je réfléchis sans arrêt. J'échafaude des théories, des hypothèses, des suggestions, des réflexions, des conclusions, des interrogations, des remises en cause. J'aime la logique. J'aime comprendre les choses. Même si nous sommes morts, même si nous sommes entré dans un domaine que l'on pourrait considérer comme... Divin, ou diabolique, je suis sûr qu'il existe une logique à tout ça. Et croyez-moi, mademoiselle : Un esprit comme le mien qui ne parvient pas à comprendre une logique, c'est comme si l'on s'enfonçait une aiguille à tricoter dans le crâne pour tenter d'en extirper une idée."

Je me retournai vers elle.

"Alors... "Pardonnez-moi" de vous effrayer. Mais dans un univers comme celui-ci, préserver le bien-être d'autres personnes ne fait plus partie de mes priorités."
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyLun 8 Avr - 20:55

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher



En cet instant, je ne saurais dire si je préférais être en train de prendre un repas avec mon mari ou bien être en compagnie de cet homme si étrange. Nous discutions ou du moins essayons d'avoir une conversation logique mais le sujet même nous amenait vers un horizon inconnu, que beaucoup ne s'était posé: notre but, les raisons de notre présence sur ce bateau. A vrai dire, il avait été difficile pour moi de me les poser, cela ne faisait que quelque jours que j'étais revenu. Pourtant, je m'étais alors demander si la mort nous laissait pas la ou la vie nous avait quitté. Or, que faisais je donc la? Pourquoi être revenu sur un bateau ou j'avais survécu à un terrible naufrage. Tant de questions qui restaient sans réponse. Toutefois, a l'inverse de cet inconnu, je n'étais pas ici depuis un an, je n'avais pas donc pas eu autant de temps à me consacrer à des questions existentielles.

La voix tranchante de ce troisième classe achevèrent de libérer le peu de retenue que j'avais a son égard. Lorsqu'il osa dire que j'étais, en résumé, pas "maligne", je sortis de les gonds, oubliant ma peur d'il y a quelque secondes, parlant au dessus de sa voix tandis qu'il m'expliquait qu'il ne souhaitait pas me faire de mal. Mais c'était trop tard et c'est de cette manière que je m'exprimais:

" Sombre crétin! Mais vous êtes qui pour me juger alors que vous ne me connaissais pas? " Hurlai je, avant de rétorquer: " Je suis peut être une Putain de bourgeoise riche et grasse de dollar, je suis peut être une femme ayant la chance de vivre longtemps, j'ai peut être eu la chance de voir évoluer des gens que j'ai aime, contrairement a vous!! Ma vie ne vous convient pas et vous ne vous gênez pas pour me le faire savoir par ces remarques acides et très dénigrantes!! Mais je vous rappelle une chose importante: je suis avant tout un être humain comme vous!

Dans un élan de colère, je pris mon collier, mes boucles d'oreilles ainsi que la bague et je jetais tout dans l'océan. Geste impulsif et O combien ridicule. Je ne savais si cela réapparaitrait le lendemain comme les corps humais. Mais je m'en fichais éperdument. Je tenais plus aux sentiments qu'à l'or et les diamants. Je voulais que cet homme comprenne que son agressivité n'était pas de mon fait, sa torture mentale ne devait pas être subi par les autres passagers. Après tout, je n'étais pas venue vers lui mais c'était le contraire, aussi je ne comprenais cette tentative de réconfort qui se finissait en remarques dans le seul but de relaisser. Je m'exclamais alors a nouveau tandis que je voyais mes bijoux faire un "plouf" dans l'eau :

" Pardonnez moi d'être ignorante aux sujets de vos interrogations mais je vous rappelle que je ne suis la que depuis peu. Je suis prête, comme je vous le disais, a vous raconter l'évolution de notre monde en espérant que cela éclaircira vos points obscurs. Mais je vous demande un minimum de respect. Je m'appelle Nayah et je suis comme vous... Perdue et a deux doigts de perdre la tête disais je en esquissant un sourire timide . Mais que m'arrivait il donc? Ce n'était pas dans mes habitudes de rester et d'insister. D'habitude, j'aurais déjà tourner les talons mais il y avait quelque chose dans cet homme qui me disait de rester sur place. Toutefois, je ne tenais pas à me faire rabaisser inutilement, aussi j'ajoutais a nouveau :

" Si cela est trop dur pour vous de me respecter un minimum, je vous demanderais alors de passer votre chemin et de me laisser tranquille. "
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMar 9 Avr - 12:50

" Sombre crétin! Mais vous êtes qui pour me juger alors que vous ne me connaissez pas? "

Intérieurement, je ne pus me retenir de ricaner. Si le monde ne pouvait se plier à ma volonté, je jubilais lorsque je pouvais manipuler les autres jusqu'à les faire exploser. Pourquoi me montrer si désagréable avec une femme, que je vins voir de moi-même, attiré par ses larmes et ses sanglots ?
Eh bien, notre dialogue ne commença qu'à cause de ses pleurs, dont je souhaitais connaître la raison. A dire vrai, voir une femme pleurer, si je ne la connaissais pas plus que cela, ne me faisait ni chaud ni froid.
Mais il était bien trop rare de voir une femme de la haute société craquer ainsi en public. Alors si je pouvais trouver les raisons de son explosion émotionnelle, pour pouvoir la reproduire sur d'autres à des moments ultérieurs, je ne cracherai pas là-dessus. Et à présent qu'elle m'insultait, je sentis l'irrépressible besoin d'obtenir des réponses à mes questions se rasséréner, comme une brûlure que l'on plonge sous l'eau froide.


" Je suis peut être une Putain de bourgeoise riche et grasse de dollar, je suis peut être une femme ayant la chance de vivre longtemps, j'ai peut être eu la chance de voir évoluer des gens que j'ai aime, contrairement a vous!! Ma vie ne vous convient pas et vous ne vous gênez pas pour me le faire savoir par ces remarques acides et très dénigrantes!! Mais je vous rappelle une chose importante: je suis avant tout un être humain comme vous!

Et en achevant ses belles paroles, elle s'arracha colliers, boucles d'oreilles et bague pour les propulser à la mer, leur jetant un ultime regard écoeuré lorsqu'ils crevèrent la surface des flots pour au final sombrer dans l'obscurité infinie de l'océan.
Ce geste aida à la calmer, selon toute vraisemblance, car toute se fureur, toute la haine, toute la colère qu'elle éprouva à mon égard s'évacua comme l'eau des chiottes, pour ensuite m'adresser un timide et joli sourire en reprenant la parole.
Si la voir moins encline à la violence me déçut quelque peu, voir une aristocrate se débarrasser de ses bijoux de son propre chef m'amusa grandement, et je ne pus dissimuler le sourire qui vint tordre malicieusement mes traits, un peu comme une réponse au sien.


" Si cela est trop dur pour vous de me respecter un minimum, je vous demanderais alors de passer votre chemin et de me laisser tranquille. "

"Rassurez-vous, "Nayah". Je ne respecte que ceux qui ont gagné mon respect. Et ils sont peu nombreux à arpenter ce navire. Quel que soit leur rang sur l'échelle sociale. Intéressez-moi, et peut-être vous considèrerai-je comme méritant mon respect. Ceci dit, vous avez gagné davantage de mon estime en quelques secondes que depuis le début de notre conversation."

J'inspirai à fond, puis repris :

"Je souligne une erreur de votre part, cependant : Si nous sommes bel et bien morts, alors nous n'appartenons plus, par définition, au genre humain. Nous ne sommes plus que des esprits, des consciences... Notre corps ayant mis les voiles, nous ne pouvons donc plus être catalogués comme tels."

Ressortant ma flasque, je la débouchai, la portai à mes lèvres et en avalai une nouvelle lampée. Ensuite, pour la première fois depuis un moment, je tendis à nouveau la bouteille d'étain vers la métisse.

"Jeune fille, vous pouvez au moins vous vanter d'avoir attiré mon attention sur vous. Alors je vais vous donner un conseil, si vous ne voulez pas perdre la tête à force de réfléchir sur tout et n'importe quoi : Trouvez-vous une lubie. Un hobby, une passion, tout ce qui peut vous occuper la tête. Moi, je m'intéresse aux vies, aux histoires. J'en fais presque collection, pourrait-on dire. Et à dire vrai... Voir une aristo se délester de tout se qui fait d'elle une "putain de bourgeoise riche et grasse de dollars", ça m'intrigue. Alors racontez-moi. Qu'est-ce qui peut pousser une jolie gamine comme vous à agir ainsi ? Continuez à exciter mon intérêt."
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 11 Avr - 22:04

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliot Smith & Nayah L. Gallagher




Le ton avait été donné, les dés jetés sur la table. Et j'attendais la réaction de mon partenaire. Je m'étais faite à l'idée qu'il tournerait sûrement les talons me laissant en plan. Le ton sarcastique qu'il avait employé avec moi, et ses remarques concernant mon statut de Première classe ne me laissait aucun doute sur le fait qu'il s'en irait, me laissant en plan, moi et mon ton déplacé.
Or, ce ne fut le cas et au contraire, il indiqua que j'avais, en quelque secondes, gagné son estime. Surprise, les yeux écarquillés, je le laissais parler encore bien trop stupéfaite de m'être trompée a son sujet. Mon geste, lui avait arraché un sourire, un peu teinté d'une lueur de triomphe, me sembla t-il. Voir un riche craquer de cette manière devait sans doute être un spectacle bien plaisant. Toutefois, je ne pouvais que le comprendre, aussi, je ne pus m'empêcher de le lui rendre. De même, je me sentais soulagée d'un poids après avoir jeter toutes mes joailleries dans l'océan. Peut être que sans ces attributs, je me sentais être moi même : la vraie Nayah, celle que j'étais réellement devenue après le naufrage et donc j'enfouissais à nouveau par peur de représailles vis à vis de mon mari.
Regardant mon hôte droit dans les yeux. Sa vision de notre condition actuelle était étrange: pour lui, nous n'étions plus des humains. Je ne pouvais m'empêcher le contraire, nous étions morts, certes mais nous étions la représentation parfaite d'un humain, à une condition prêt est que nous ne pouvons enfanter, tout comme, lorsque nous venons à mourir, nous nous réveillons le lendemain dans notre cabine.

Aussi, c'est d'une voix douce que je lui répondis:
" Nous ne sommes plus qu'une pâle copie d'un être humain désormais. Nous sommes identiques à la différence que nous ne pouvons plus mourir, ni donner la vie, nous sommes figés dans ce que nous étions avant notre mort. Par exemple, j'ai l'impression que les enfants de de bateau ne grandiront jamais. De même, j'ai l'impression qu'inlassablement, la journée se répète, a défaut que nous, nous avons notre conscience et notre esprit qui n'est pas figé et qui évolue dans notre manière d'aimer, de ressentir...
J'en suis sûre que demain, je me lèverais et je saurais qui vous êtes et pourquoi je vous connais mais je serais tout de même figée dans mon corps de jeune fille alors que j'ai plus de cent ans d'existence. Je pourrais également haïr des personnes comme les aimer .. "
disais je avant de me mettre à pouffer. Cette situation était tellement irréaliste quand on y réfléchissait. Puis, je m'arrêtais interdite en regardant mon hôte dont j'ignorais toujours l'identité. Ce n'était pas très sympathique de rire de cela quand lui en devenait obsédé jusqu'à en perdre la raison. Aussi, avant d'entendre une quelconque remarque, je m'empressais d'ajouter:

" Excusez moi, je ne devrais pas prendre cela a la légère ..." disais je en rougissant.

Puis, la fameuse flasque fit irruption, celle par qui tout avait commencé, il en but une gorgée et me la tendit. Décidément, ses décisions me surprenait toujours. Mais je ne refusais et pris donc une gorgée, cette fois ci, ma gorge ne se brûla sous l'effet de l'alcool et je retrouvais le plaisir de boire une gorgée d'alcool fort. Puis j'écoutais mon hôte parlait à nouveau, il me conseillait d'abord de me trouver un but qui me permettrait de trouver une raison de vivre sur le bateau, de ne pas sombrer dans la bêtise humaine d'ignorer et de faire semblant de vivre une vie qui n'évoluerait jamais.
Un peu triste et l'alcool m'enivrant, je ne penser à mon Camille, celui qui avait été ma raison de vivre depuis tant d'années. Lui aussi s'était toujours fixé un adage, un hobby. De ce fait, notre vie a deux avait toujours été intrigante, intéressante. Comme il me manquait désormais ...

Cet homme là, voulait que je lui raconte ma vie. Peut être trouverais t-il une réponse a travers cela, je ne le savais guère. Et je n'étais pas trop encline a lui dévoiler ma vie privée, après tout je ne le connaissais pas du tout. Il ne semblait pas connaître mon mari et sans doute s'il l'avait connu, ils n'auraient pu être amis. Toutefois, bien des surprises survenaient sur ce paquebot. D'un sourire malicieux, je m'exprimais alors a cet homme

" et bien, Monsieur... Je veux bien vous raconter mon histoire afin d'ajouter un nouvel épisode a votre "collection". Mais j'exige un deal: racontez moi d'abord votre histoire. Moi aussi, je m'intéresse aux gens que je rencontre, j'ai envie de connaître des gens, faire des expériences, vous aider même dans votre quête de la vérité de notre présence ici mais j'ai besoin de savoir si la personne en face de moi est digne de confiance et attire mon intérêt également.
Ainsi, je n'ai qu'une exigence: votre histoire en échange de la mienne, et surtout pas de mensonges. "
De cette manière et ça n'allait peut être pas lui plaire, j'inversais les rôles. A lui de faire ses "preuves" de montrer si je pouvais lui faire confiance, me livrer à lui. Toutefois, mon sourire sur mes lèvres n'affichaient aucun signe de défi, j'étais juste curieuse et intéressée à l'idée de savoir à qui j'avais affaire. De cette manière, j'ajoutais également :

" Alors... Que décidez vous? "
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMar 30 Avr - 10:13

" Nous ne sommes plus qu'une pâle copie d'un être humain désormais. Nous sommes identiques à la différence que nous ne pouvons plus mourir, ni donner la vie, nous sommes figés dans ce que nous étions avant notre mort. Par exemple, j'ai l'impression que les enfants de de bateau ne grandiront jamais. De même, j'ai l'impression qu'inlassablement, la journée se répète, a défaut que nous, nous avons notre conscience et notre esprit qui n'est pas figé et qui évolue dans notre manière d'aimer, de ressentir...
J'en suis sûre que demain, je me lèverais et je saurais qui vous êtes et pourquoi je vous connais mais je serais tout de même figée dans mon corps de jeune fille alors que j'ai plus de cent ans d'existence. Je pourrais également haïr des personnes comme les aimer .. "


Achevant sa phrase, elle se mit à pouffer. Un rire fin, nerveux, involontaire, presque. Mais qui lui fit du bien. Je le devinai à ses épaules moins tendues, à ses yeux se plissant doucement au moment où ses lèvres s'étirèrent. Le rire ne semblait plus la hanter depuis un certain temps. Avait-elle ne serait-ce qu'une fois souri, depuis sa résurrection à bord ?
Fouillant dans ma poche à la recherche de ma flasque, mon regard braqué sur elle sans une once d'amusement la fit stopper net dans ses gloussements de jeune fille, et elle s'excusa platement de son attitude, avant que la flasque ne revienne dans ses doigts.


"Excusez-vous si cela vous chante, mais je ne vous raillerai pas pour ça. Je déteste les idiots, les incapables et les aristos qui refusent de voir au-delà de leur nez. Mais je n'ai rien contre les optimistes. Si vous m'énervez vraiment, je pense que vous le devinerez avant de finir votre phrase."

A nouveau rassasiée par le contenu de ma flasque, elle me la rendit, avant de mettre une condition au récit de son histoire : Si je souhaitais connaître sa vie, elle devrait tout savoir de la mienne. Donnant donnant. Par ailleurs, elle fit preuve d'un soupçon de maturité, qui me surprit assez, venant d'elle, en m'interdisant tout mensonge à ce sujet.
Un léger rictus déforma mes lèvres dans un demi-sourire mesquin. Après tout, je n'avais rien à cacher, même si déballer mon histoire en public ne faisait pas partie de mes désirs les plus ardents. Aussi, je haussai les épaules et, lorsqu'elle me demanda ce que j'en pensais, j'opinai du chef, reprenant alors :


"Je m'appelle Elliott. Juste Elliott. Smith est un nom de famille que m'a attribué l'orphelinat où j'ai grandi, et je ne peux pas vraiment dire que je m'y sois attaché. A douze ans, je suis parvenu à m'échapper de cet endroit, et une troupe de gens pas forcément recommandables m'a pris sous son aile."

Je repris mon souffle, l'espace d'un instant.

"Embarquer sur le Titanic, c'était mon idée. Aller aux États-Unis, avoir droit à une nouvelle vie, c'était ça, mon plan. Je suis parvenu à obtenir deux billets pour le voyage, et j'ai embarqué. La suite, vous la connaissez. Iceberg, naufrage, mort, résurrection."

J'avalai une nouvelle lampée, puis la brandis à nouveau vers Nayah.

"Et vous, alors ? J'ai rempli ma part du contrat, n'est-ce pas ? Alors à vous de vider votre sac."

La tête commença à me tourner. Je me frottai doucement la tempe, dans le vain espoir de chasser le vertige, avant de laisser retomber ma main le long de ma jambe. Sitôt que la métisse me rendrait la flasque, je la rangerai, et je n'y toucherai plus.
L'alcool aidait à se faire des amis, mais mieux valait ne pas en abuser quand on y résistait pas plus que ça. Et ce n'était pas mon cas. Boire plus de deux verres de rhum ne pouvait que me poser de lourds problèmes.
Je n'avais jamais été ivre, mais si cela devait un jour arriver, mieux valait que ce ne soit pas le cas en présence d'une telle femme. Qui me semblait à chaque instant plus jolie et rayonnante que la seconde précédente... Ses petits seins fermes sous sa robe, ses courbes harmonieuses, son...
Oh, bon sang...
Faites qu'elle garde ses distances jusqu'à ce que je redevienne sobre...
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 2 Mai - 13:13

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliott Smith & Nayah L. Gallagher




Ainsi, il s'appelait Elliott Smith et avait vécu dans un orphelinat avant de s'y enfuir. Lorsqu'il me parla de ces gens qui l'avait accueilli, je tiltais. Curieuse, je me demandais bien ce qu'il entendait par "peu recommandables", néanmoins je réalisais que ces gens là avaient au fond un bon coeur pour avoir gardé avec eux cet enfant, sans doute sauvage comme je le voyais en cet instant. Ensuite, il embarqua sur le Titanic pour une nouvelle vie, comme tant de personnes, comme moi également... Son histoire était courte mais intéressante. Elliot était intéressant, et je mourais d'envie de savoir plus de détail mais en ayant passé à peine quelques minutes en sa présence, je me doutais que poser des questions aussi personnelles l’énerverait et le ferait partir. Je réalisai combien je me sentais seule ces temps ci d’où mon désir ardent de rester, malgré son comportement peu joyeux, en sa compagnie. Elle m'évitait également celle de Jules et j'y voyais là un échappatoire. Si j'étais désormais condamnée à demeurer la Nayah de mes dix huit ans, autant en profiter pour vivre pleinement sans craindre des représailles.
C'est alors qu’Elliott termina de parler de la manière suivante: " Et vous, alors ? J'ai rempli ma part du contrat, n'est-ce pas ? Alors à vous de vider votre sac. " Puis, il me tendit à nouveau cette flasque. Faisant un signe de remerciement de la tête, je la pris non sans effleurer par inadvertance sa main, chaude... Une main d'homme. Afin de masquer ma gêne, en cet instant, je bus alors une gorgée... Qui me plongea encore plus dans la brume éthylique dans lequel je m’enfonçais. Je me mis à rire, un peu bêtement d'ailleurs, puis je pris à mon tour la parole.

" Alors, Elliott... mon histoire... Je m'appelle Nayah Gallagher. Gallagher est le nom de mon mari que j'ai épousé avant d'embarquer sur le titanic. Mariage d'amour non réciproque de mon coté. Et pourtant, j'ai quitté mon Indonésie natale, ma famille aimante tout cela pour satisfaire mon père et me retrouver aujourd'hui avec un homme que je n'aime absolument pas. "
Je bus alors une nouvelle petite gorgée de rhum. Bien que je n'aimais pas ce gout, trop "industriel", la liqueur avait fini par embrumer ma bouche et la rendre insensible si ce n'est qu'à force d'en boire, j'allais finir ivre. Puis la rendant à Elliott, je disais: " Ensuite, nous sommes allés sur le Titanic car Jules avait une entreprise la bas. Puis, naufrage, survie... Et une nouvelle vie qui s'offre à moi. J'ai eu une petite fille de mon mari et puis après j'ai rencontré un homme avec qui j'ai passé le reste de mes jours, jusqu'à ce que je sois là, en train de boire avec vous, Elliott. Disais je avant d'éclater de rire. La situation n'avait rien de drôle, certes, mais elle était tellement surprenante que je ne pensais qu'à m'en étouffer de rire, l'alcool aidant cela va de soi.
Petit à petit, un sourire s'étala sur mon visage, un sourire joyeux.
Puis, je pensais alors à un infime détail. Si petit soit-il mais assez important pour le dire à Elliott. Fronçant alors les sourcils, je fixais alors cet homme en face de moi, sa flasque à la main:

" Tant que j'y pense, votre prénom: Elliott et votre nom: Smith ne m'est pas inconnu. Cela va vous paraitre stupide mais depuis que je suis revenue, je me souviens de chaque seconde passé sur le bateau en 1912 et y compris le naufrage et le voyage dans les canots. Et je me souviens d'une jeune fille qui ne cessait de... De hurler votre nom, de pleurer comme tant d'autres personnes. Elle semblait bien jeune... Et de troisième classe. Peut etre était ce cette personne pour qui vous avez également pris un billet, non? "
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyLun 6 Mai - 12:31

A son tour, Nayah me narra les folles aventures vécues par une aristocrate indonésienne. Victime d'un mariage arrangé avec un autre rupin, exilée de sa terre natale pour le plaisir de sa famille, le tout souligné, entravé par un seul et même appât : l'argent. Elle ne l'affirma pas haut et fort, mais seul un simplet aurait pu laisser passer une telle information, fut-elle implicite.
D'une certaine façon, certains riches pouvaient être plus à plaindre que les pauvres : Nous avions la liberté de faire ce qui nous plaisait. Eux, pas. Mais un autre détail m'empêcha d'ouvrir en grand les bras pour lui permettre de venir y pleurer : Un gavroche sans le sou est peut-être libre d'accomplir ce qui lui chante, mais il n'a que rarement les moyens de réaliser ses fantasmes, là où un riche n'a besoin que d'entrouvrir très légèrement son porte-feuille.
Parfois, aligner les billets demeurait superflu : La simple présentation d'un nom de la haute société suffisait largement à garantir l'entrée dans un lieu privé et "branché". Si jamais j'avais eu le malheur de ramener mes miches dans un tel lieu, on m'aurait pris pour un serveur avant que j'ai eu le temps de dire ouf.
Lorsque, les joues rosies par le rhum et le regard légèrement embué, elle aborda la partie la plus désagréable de mon existence, une ombre passa sur mon visage, faisant refluer les effets de l'alcool sur mon organisme et ravivant les plus atroces souvenirs de cette soirée.
Le choc, Susan penchée au-dessus de moi, qui me ranimait presque à coups de gifles, l'eau qui inondait le sol de nos cabines, les hurlements, la folie ambiante, la température qui chutait à chaque instant... Et les hurlements de Penny.
Jamais, jamais je ne pourrais oublier ses cris.
Trop maligne pour me croire en affirmant que je les rejoindrai toutes deux plus tard, elle s'égosilla à pleins poumons, impossible à calmer, attirant tous les regards jusqu'à ce que j'accepte de ne pas la lâcher avant d'obtenir moi-même un canot de sauvetage. Ce devait être à cet instant que Nayah entendit mon prénom, aboyé par l'adolescente, qui malgré son côté frêle, disposait d'une voix portant sacrément loin.
Sitôt qu'elle se détendit, soulagée, et me tourna le dos, ma fidèle matraque fendit l'air et s'abattit sur sa nuque, l'expédiant dans les bras de Morphée, et moi, dans ceux de Susan. A la jeune gouvernante aux cheveux blancs, je fis jurer de ramener la fille à Southampton, là où se trouvait notre seule vraie famille. Après cela, direction ma cabine, livre, pistolet sur la tempe, douleur dans la tête, l'obscurité et... Le Titanic. Intact, comme si de rien n'était.
Mais Penny et Susan n'étaient plus à bord.
Ce fut de cette façon que je compris que nous étions bel et bien morts, tous autant que nous étions...
Mes narines expulsèrent de l'air sous pression, évacuant la colère au passage. Du moins, une partie.
Parler de ça me rendait malade. Et d'autant plus en sachant, la présence de la métisse le prouvait, que Penny et Susan pouvaient revenir d'un jour à l'autre.
Et ça, je ne le souhaitais pas.
Je ne voulais pas les voir condamnées à errer pour l'éternité sur un paquebot fantôme, sans but et sans âme.
Mais après tout, à quoi bon repousser l'échéance ? Elle me faisait penser à elles malgré tout. Alors quitte à les avoir en tête, tournoyant en boucle dans mon esprit, autant satisfaire sa curiosité. Et puis, ça ne me ferait sans doute pas de mal d'en parler à quelqu'un. Même si ce quelqu'un était une aristocrate née avec une cuillère en argent dans la bouche.


"Penny. C'était ma soeur. Enfin, pas une soeur de sang, vous l'aurez compris. Mais elle venait du même orphelinat que moi. Je l'ai trouvée, je l'ai embarquée, et on a jamais été séparé avant le naufrage. Et pour ce que j'en sais, elle a survécu au naufrage. Mais si c'est pour finir comme nous tous, pas question de la voir revenir. J'espère que vous me comprenez."

Je passais ma main dans mes cheveux, encore étourdi, à la fois par le manque de sommeil, mon cauchemar et l'alcool. Sans parler de la faim qui me tenaillait désormais l'estomac. Et comme si ça ne suffisait pas, la sueur s'en mêla. Etait-ce un autre effet du rhum, ou la voyais-je à présent quasiment nue, à travers la fine soie de sa robe ?
Je passais ma main sur un de mes yeux, mais l'illusion refusa de se dissiper. Oh, bon sang, Elliott, vire de bord, prends le premier prétexte venu et casses-toi avant de lui sauter dessus. Sinon, tu peux être certain qu'elle va hurler au viol.
Alcool, faim, fatigue, excitation. Une telle combinaison est dangereuse. Et pire encore, elle conduit le corps à ne plus écouter un traître mot de ce que le cerveau raconte.
Récupérant ma flasque, je m'immobilisai un instant, laissant nos doigts en contact un long moment. Pas moyen de les détacher. Et lorsque mes mains se mirent à caresser les siennes, je compris qu'il était trop tard.
J'étais mal.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMar 7 Mai - 13:42

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliott Smith & Nayah L. Gallagher



J'attendais la réponse d'Elliot consciente de peut être franchir des limites invisibles. Il y avait chez cet homme des sujets qu'il ne fallait pas aborder, des histoires, des noms, des visages qui demeureraient ancrés dans son esprit et fermés aux regards de tous. Je réalisais combien la vie de chacun pouvait être si différente. Mon existence avait été, on ne peut dire, plus confortable. Aisément riche, épouse et mère, j'avais mené une existence de noble tout en oubliant jamais ce que j'avais traversé en 1912. De ce fait, je gardais en mémoire tous ces gens sans moyens qui n'avaient pu avoir le "privilège" de pouvoir embarquer de suite comme j'avais pu le faire. A dater de ce jour, je m'étais alors juré de partager, de donner à ceux qui en avait le plus besoin. Bien entendu, il y avait également eu des moments durs, des instants emplis de doute mais je n'avais jamais oublié l'essentiel: vivre. Désormais, je me retrouvais prisonnière sur ce bateau mais ma soif de vivre finissait par me rattraper... Elle avait alors commencé lorsque j'avais revu Jules. Cette fois ci, je ne serais pas son épouse docile et soumise, non cette fois, je mettrais clairement une limite entre nous deux. Puis j'avais commencé à le fuir ne trouvant pas de terrain d'entente entre lui et moi même. La voix de Elliott m'arracha alors de mes pensées:

" Penny. C'était ma soeur. Enfin, pas une soeur de sang, vous l'aurez compris. Mais elle venait du même orphelinat que moi. Je l'ai trouvée, je l'ai embarquée, et on a jamais été séparé avant le naufrage. Et pour ce que j'en sais, elle a survécu au naufrage. Mais si c'est pour finir comme nous tous, pas question de la voir revenir. J'espère que vous me comprenez. "

Sa voix était mélancolique et triste. Je lui fis alors un sourire un peu triste empli de compassion. Je le comprenais que trop bien. Au delà de nos rangs sociaux, il y avait derrière cela un humain et des sentiments. Je lui murmurais d'une voix douce:

" Je vous comprends Elliott... A votre place et bien que je ne suis personne pour me le permettre de l'être, je réagirais de la même manière. Si mes enfants avaient embarqué avec moi sur ce bateau et que suite au naufrage, ils resteraient figés dans leur petit corps qui ne grandirait jamais, je crois bien que j'en serais triste... Il faut simplement vous dire que si jamais Penny revient, elle aura plein de choses à vous dire et aura vécu sa vie et son destin." Disais je tout en le fixant. N'attendant pas une réponse de sa part, je lui tendis alors sa flasque afin qu'il la reprenne. Je le fixais regardant dans le moindre détail, découvrant chaque parcelle de son visage. J'y voyais tant de fatigue, de tristesse... Combien de fois avait il pensé à sa soeur de coeur: Penny? Combien de fois s'était il imaginé son futur à elle tandis que le sien s'était arrêté et voguait sans but. Je le voyais me dévisager, me regardant de la tête aux pieds, puis se passaient brusquement la main devant ses yeux. Oui, peut être avait il besoin de repos? Sans doute, venais je également de le fatiguer bien plus qu'il ne l'était déjà. Il saisit alors la flasque toujours dans ma main et il se passa alors quelque chose auquel je ne m'y attendais pas.

Elliott prit sa flasque de rhum et nos doigts, une nouvelle fois, se touchèrent mais il ne retira pas sa main comme si notre contact l'avait gêné. Non au contraire, il se mit à me caresser ma main. Cette petite attention me surprit. Je n'y attendais pas vraiment, surtout au vu de l'animosité du début de notre conversation. D'ailleurs, cette caresse n'était pas si désagréable, bien au contraire, des petits fourmillements me traversaient le corps et j'appréciais ce petit geste de tendresse. De ce fait, je ne retirais pas ma main comme tout aristocrate aurait pu faire à coups de hurlement digne d'une bourgeoise. Non. Aujourd'hui, je n'étais plus que Nayah désireuse de vivre et d'être heureuse en faisant le bien autour d'elle. Ma main dans la sienne, l'esprit à moitié embué par l'alcool et cette sensation de plaisir, je me trouvais dans un état second. J'en vins même à désirer Elliott. Je fermais alors les yeux, un sourire aux lèvres appréciant cette caresse. Peut être cet homme m'avait touché par cette carapace d'acier, cette souffrance invisible... Peut être me sentais je seule depuis bien trop longtemps également. Le contact avec un homme était quelque chose que je n'avais plus eu depuis la mort de Camille. Le temps s'était alors figé en cet instant si diaboliquement sensuel. Un aimant s'était formé entre nous deux. Puis, je rouvris alors les yeux et dis alors:

" Elliott... Je crois que ça fait bien trop longtemps que vous êtes seuls. Je crois qu'il est temps pour vous de ne plus vous torturer l'esprit et de vivre ce que le destin vient de vous offrir. " Ajoutais je toujours souriante et joignant le geste à la parole, je refermais ma main sur la sienne.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMar 21 Mai - 10:26

" Je vous comprends Elliott... A votre place et bien que je ne suis personne pour me le permettre de l'être, je réagirais de la même manière. Si mes enfants avaient embarqué avec moi sur ce bateau et que suite au naufrage, ils resteraient figés dans leur petit corps qui ne grandirait jamais, je crois bien que j'en serais triste... Il faut simplement vous dire que si jamais Penny revient, elle aura plein de choses à vous dire et aura vécu sa vie et son destin."

"Ce ne serait pas de la savoir coincée à jamais dans son corps d'adolescente, qui me dérangerait. Moi-même, je ne cracherai pas sur la conservation de mes vingt-cinq ans pour toute l'éternité. Mais à choisir, j'aurais préféré errer ailleurs que sur un paquebot sans destination. Quitte à demeurer pour le reste de l'éternité quelque part, n'importe où aurait été préférable."

Sa main, doucement, se referma sur la mienne. L'alcool aidant, ma réflexion et ma méfiance naturelle ne devinrent plus que de microscopiques voix criardes, au discours rendu incompréhensible par l'étouffement ambiant. Son contact, doux et chaud, acheva de couper les vivres à mon cerveau, et bientôt, mes doigts échappèrent aux siens, glissant sur ses bras jusqu'à atteindre ses épaules, son cou, sa nuque.
Que faisais-je, en cet instant ? Oh, après tout, peu m'importait ! Si jamais ce qui se passait la déplaisait, elle me giflerait bien vite. Et pour me remettre les idées en place, je me cognerai le front à de multiples reprises sur la rambarde du pont, jusqu'à ce que les effets de l'alcool se dissipent. Ou jusqu'à ce que j'en tombe évanoui, le crâne fracassé et le cerveau suintant par tous les orifices ainsi créés.
Mais en cet instant, elle ne se débattait plus. Nos deux corps, qui depuis quelques minutes n'étaient plus séparés que par un souffle d'air, se rapprochèrent encore et se heurtèrent dans un même mouvement consenti. L'une de mes mains glissa dans le dos de Nayah, caressant sa colonne vertébrale, et continuant jusqu'à son bassin. Même ivre, déboussolé par le désir et rendu idiot par le manque de sommeil et de nourriture, mon instinct de survie me déconseilla d'aller plus bas sans une autorisation express.
J'avais beaucoup types bien finir mal à cause d'un geste mal placé. Et accessoirement, il y avait toujours une femme derrière tout ça.


"Et vous ? Repris-je, la voix à demi étreinte par le désir, ma respiration haletante et mon cœur battant. Ce serait quoi, le Paradis ?"

Nos lèvres flirtaient, l'une en face de l'autre. Nos haleines se mêlant déjà en un baiser que nos bouches souhaitaient ardemment, et ma main pressa un peu plus le bassin de la métisse, la serrant un peu plus fort contre moi. Le sang me battait aux oreilles ; le vent, pourtant de plus en plus froid, me sembla doux et frais à mesure que la distance me séparant de Nayah diminuait.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMer 22 Mai - 13:01

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliott Smith & Nayah L. Gallagher




Elliott me répondit sans jamais me lâcher la main. Nous étions comme soudés par nos doigts entrelacés. Il m'expliqua qu'il ne souhaitait pas revoir Penny ici car il ne voulait pas qu'elle devienne comme lui à se morfondre, à chercher un but sur ce vagabondage sur lequel nous étions tous forcés de subir. Je réalisais combien cette jeune fille était importante à ses yeux et combien, il ne voulait que son bonheur, quitte à ce qu'elle soit dans une meilleure situation que lui même. Cet homme avait du bon en lui et cela renforça cette tendresse que je ressentais. Nos corps s'étaient instinctivement rapprochés et je pouvais observer chaque parcelle de son visage, chaque petit détail. Il était maintenant trop prêt de moi, à quelques centimètres de mon visage, tout comme je pouvais compter chaque cil qui ombrait ses yeux de couleur noisette, chaleureux et contrasté avec son comportement de dur à cuire.

Nos corps étaient collés l'un à l'autre et mon cerveau était devenu bien vide. Je ne réfléchissais plus, ni n'imaginer les conséquences de ce rapprochement. De même, les signaux d'urgence criant Jules, tu penses à Jules!, je ne les entendais plus. Les mains d'Elliott me carressèrent le dos me déclenchant de délicieux frissons de plaisir. Je me sentais bien, détendue et mes deux mains s'agrippèrent aux avants bras du Troisième Classe. De là, je scellais notre étreinte ne désirant plus être seule en ce moment même.

C'est à ce moment là qu'Elliott d'une voix presque enrouée me demanda ce que serait le Paradis pour moi. Je pouvais ressentir son désir pour moi, tout comme ses yeux ne quittaient plus les miens. Je mis à rire tout en le fixant d'un air amusé et tendre. Je lui répondis alors doucement:

" Mais Elliott, c'est déjà le Paradis en ce moment même..." Disais je tout en collant mes lèvres contre les siennes, apaisant mon envie dévorante de l'embrasser, de connaître la saveur de ses lèvres, de retrouver ces sensations oubliées par un âge avancé. De par ce geste, je ne réalisais pas encore combien ce geste était déplacé au regard des conventions de la Société et ce, à l'époque du Titanic et non pas à la mienne. je ne m'étais même posée la question si mon entrain ne choquerait pas Elliott qui pourtant était resté en 1912. Seule moi était capable de ne pas être outrée, pour l'instant, de mon initiative. Mais j'étais pratiquement ivre et cet homme ne me laissait pas indifférente. Aussi, je ne bougeais pas continuant à savourer ce baiser tant désiré.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyLun 24 Juin - 11:28

Je serra Nayah contre moi. Plus fort, de plus en plus fort. A tel point que j'aurais pu craindre de lui fracasser tous les os du corps, si elle n'avait pas agi de la même manière avec moi. De toute manière, nous étions morts, nous étions désormais à l'abri des mutilations permanentes et de l'arrêt total de notre esprit, alors pourquoi ne pas en profiter ? Pourquoi ne pas transformer le Titanic en orgie flottante, afin de profiter, dans de gigantesques bacchanales de dépravations, où chacun aurait put profiter du luxe environnant, des orgasmes de la chair et de tous les excès, puisque plus personne n'avait rien à redouter les limites des corps ?
Parce qu'à présent, nous craignions les risques encourus pour notre âme.
Enfin, lorsque je disais "nous", j'y entendais surtout le reste de l'équipage. Tous ces rupins, ces charlots et ces tire-savates, pas un ne transgressait les règles établies durant son vivant. Quand à ceux qui en avaient le courage, on les transférait quelques temps dans des cabines spécialement dédiées à l'isolement de cas excessifs.
On aurait pu croire que le Titanic serait un paquebot de luxe dénué de toute forme de prison, mais malheureusement, il n'en était rien. Car même si ses architectes le savaient avant tout réservé aux aristocrates, ils n'ignoraient pas que de la sale engeance en ferait partie. Des pauvres, des chanceux, des escrocs, des voyous, des petites frappes. Il fallait à tout prix séparer le bon grain de l'ivraie.
Et même si la plupart des problèmes eux-même vinrent de riches un peu trop portés sur la bouteille, et qui voulurent profiter d'une soirée un peu trop arrosée pour se rapprocher d'une jolie damoiselle d'un rang assez élevé pour que les matelots interviennent.
Oui, le viol d'une soubrette par un rupin pouvait passer inaperçu, semblait-il.
Nayah répondit quelque chose à ma question, mais je ne l'entendis pas.
Le sang battait à mes oreilles comme un tambourin ayant perdu l'esprit. Mes lèvres se pressaient contre les siennes, et nos langues se joignaient l'une à l'autre dans une gigue improbable. Ma main glissait sur son dos, et l'autre s'égarait sur sa cuisse, la faisant remonter jusqu'à ma hanche.
Terminée, la réflexion, les méfiances. L'alcool et l'excitation venaient de mettre mes deux principales limites au placard, après avoir au préalable cadenassé ce dernier. Je voulais Nayah. J'aurais pu la prendre sur-le-champ, si un éclat de voix ne m'avait soudain interrompu.


"Eh ! Il vous ennuie, madame ?"

La réaction fut immédiate. Nous cessâmes de nous embrasser, et nos têtes se tournèrent comme une seule en direction du marin qui nous accosta.
Il ne s'agissait assurément pas du capitaine. Mais pas non plus d'un banal mousse. Le matelot portait sur son visage un air expérimenté de vieux loup de mer, et son impeccable costume costume blanc n'arrangeait nullement le portrait.
Et merde.
Une intervention comme celle-ci me coupa tous mes moyens, comme une douche froide au beau milieu d'un baiser torride, me ramenant à la réalité avec autant de certitudes sur les conséquences de mon geste que si je venais de plonger nu dans un lac gorgé d'alligators affamés.
Je jetai un regard à Nayah, et me mordis la lèvre inférieure. Oui, elle aussi venait de reprendre ses esprits.
Et dans quelques instants, elle comprendrait qu'assumer ouvertement son consentement dans notre embrassade ne ferait qu'entacher sa réputation.
Et elle me balancerait.
Peut-être qu'avec de la chance, le marin perdrait l'équilibre en recevant ma flasque en pleine figure, et que cela me laisserait le temps de filer à l'anglaise...
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMer 26 Juin - 22:47

" Réveil brutal

auprès d'un Ange "


Elliott Smith & Nayah L. Gallagher




Je désirais que ce moment ne s'arrête jamais. Nos lèvres étaient soudées l'unes à l'autre tandis que nos corps se frôlaient dans une étreinte sensuelle. Tandis que les mains expertes d'Elliott caressaient mes hanches, je laissais sa main descendre jusqu'à ma cuisse jusqu'à la remonter sur sa hanche. Face à cela, je ne pus que gémir  de plaisir tandis que mes mains découvraient le visage du troisième classe, puis, mes doigts allèrent dans son cou et remontèrent à ses cheveux. Mordillant ses lèvres, je lui tirait ses cheveux dévorantes d'envies et de désirs pour lui. Après tout, il y avait fort longtemps que je n'avais plus eu de rapport intime avec un homme. Je revenais désormais dans un corps de jeune femme de 18 ans dont la libido était à son apogée ultime. Je sentais dans mon bas ventre des fourmillements me procurant une sensation de plaisir sans nom. Le temps s'était figé, je ne savais plus ou j'en étais et mon cerveau embué d'alcool ne répondait plus à aucune logique.

Soudain,une voix s'adressant à ma personne nous interrompît. Je me dégageais en même temps qu'Elliott et je découvris un steward qui regardait dans notre direction en nous demandant si tout allait bien. La douche fut froide et je décuvais en peu de temps réalisant ce que nous venions de faire. Etant mariée, je venais d'être prise dans un flagrant délit d'adultère. Toutefois, j'étais morte et j'estimais ne pas être en faute. Après tout, je ne me considérais plus comme "mariée". Tout comme je trouvais la demande de cet homme déplacée. Non sans déranger un moment intime, il prenait Elliott pour un fauteur de trouble au vu de notre différence sociale qui se voyait visiblement par les habits. Bouillonnant de rage, je répondis alors au marin non sans une pointe de colère dans la voix:

" Sombre crétin! Est ce qu'il a l'air de m'ennuyer là? Allez vous en et mêlez vous de vos affaires! " disais je en haussant la voix. Sans détourner le regard, je fixais cet homme qui, vexé, haussa les épaules et s'en alla avec, certainement, des idées de meurtre à mon égard. Mais je m'en moquais, il venait de rompre un moment très agréable, le premier depuis mon arrivée. Puis, tandis que je voyais la silhouette du membre de l'équipage devenir de plus en plus petite au fur et à mesure qu'il s'en allait. Je remarquais également une autre silhouette à moitié caché qui disparut instantanément. Je ne pus que remarquer une robe dans le sillage. Ce fut tout.

Puis, Je regardais alors Elliott. Nous étions séparés de corps mais nous étions toujours prêts l'un de l'autre. Il semblait avoir repris ses esprits et avait une expression étrange sur le visage : semblait il regretter ce qui venait de se passer? Je tentais alors de le rassurer:

" Je suis désolée de vous avoir embrasser Elliott... Toutefois, cela ne veut pas dire que je regrette ce qu'il vient de se passer. " Disais je dans un murmure.
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyJeu 25 Juil - 14:35

Moi qui m'attendait à ce que la jeune femme me balance au matelot et lui demande de me mettre aux fers, avec des menottes aux poignets au passage, je manquai de perdre l'équilibre et ma santé mentale lorsqu'elle prit ma défense ouvertement. L'entendre envoyer promener le marin venu s'assurer que tout allait bien me stupéfia d'autant plus, mais je devais bien avouer que, l'espace d'une fraction de seconde, je remarquai une silhouette en robe, qui disparut de mon champ de vision sans me laisser assez de temps pour l'identifier pleinement.
Quelqu'un nous observait.
Et pas le genre capable de se fondre dans le décor avec autant d'aisance qu'un membre de la Troisième Classe, j'en aurais mis ma tête à couper. De toute manière, je me serais réveillé à l'infirmerie du Titanic quelques heures après, alors je doutais perdre beaucoup avec cette supposition.
Si Nayah remarqua elle aussi cette espionne, elle n'en souffla pas mot. Pas à mon égard, en tout cas. Peut-être me faisait-elle assez confiance pour la prendre sur le pont, mais pas suffisamment pour m'expliquer toute son histoire et tout ce qu'il fallait connaître sur les vautours qui la cernaient en permanence.
Je savais, par expérience, que quand vous avez de l'argent et du pouvoir, alors vous pouvez être certain que ceux en possédant moins que vous useront de toutes les ressources à leur disposition pour s'emparer des vôtres. Peut-être que, malgré son tout jeune âge, sa beauté et ses racines asiatiques, la jeune femme demeurait-elle encerclée en permanence par les escrocs, les voleurs et les assassins. Peut-être, sans doute même, que son retour sur le paquebot ne plaisait pas à tout le monde.
Pour ma part, je persistai à répugner le système. Plus encore qu'autrefois.
Quand on est vivant, oui, l'inégalité existe, parce qu'il n'y a pas assez de ressources pour tout le monde, que certains doivent parfois des travaux ingrats, voire dégradants, pour obtenir de quoi se nourrir ou permettre à leur famille de subsister.
Mais dans la mort ?
Même si nous persistions à ressentir faim, soif et sommeil, nos vivres revenaient en permanence. On pouvait très bien accomplir de gigantesques banquets pour permettre à chacun de se nourrir autant qu'il le souhaitait, autoriser les mélanges de classes sans arrière-pensée.
Mais non.
Personne ne voulait voir les choses changer.
Même si cela n'engendrerait pratiquement aucune conséquence sur notre survie.
Juste sur notre mode de vie.
Le confort, l'accès aux salles les plus luxueuses... Trop de personnes y ayant accès engendrerait un excès de population à tout bout de champ.
Ou alors, peut-être juste que les représentants du pouvoir n'aimait pas les moins fortunés.
Allez savoir.

Mais quand Nayah m'avoua s'excuser de son geste, sans pour autant le regretter, je fronçai les sourcils.


"Je pourrais foutre en l'air votre vie de princesse. Même si vous êtes prête à jeter votre fortune par-dessus bord, coucher avec un crève-la-faim de mon espèce peut vous rapporter un sacré paquet d'emmerdes, comprenez-le."

Son visage, si embué de sueur et ses yeux si tremblotants et larmoyants, me firent soupirer. Je lui pris son menton entre mes mains, le soulevai délicatement et l'embrassai une dernière fois.

"J'suis désolé. Mais vous comme moi devrons affronter les conséquences de ce que nous venons de faire. En allant plus loin, on risquera plus gros encore. Et je vais vous l'avouer, mon confort à moi prime sur le vôtre. Mais même si je ne risquai rien... Je ne pense pas que je voudrais vous voir tout foutre en l'air pour moi."

Je la lâchai et reculai de quelques pas.

"Je n'ai rien d'un prince charmant. Juste un loup affamé qui se dissimule chez les brebis et va parfois s'égarer chez les requins. Mais je n'appartiens à aucun de ces deux mondes."
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MessageSujet: Re: Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher]   Réveil brutal aux côtés d'un ange [PV Naya Gallagher] EmptyMer 31 Juil - 18:51

Tout venait d'être perturbé en si peu de temps. Il y a quelques secondes, j'étais dans les bras d'un homme qui m'entraînait dans une envoûtante et passionnée embrassade. Depuis bien des années que je n'avais connu une telle excitation, un tel désir provoqué par un homme. Cet homme savait y faire avec les femmes, je le ressentais par sa manière de saisir mon corps tout entier fermement mais avec passion. Pourquoi diable ce stupide marin avait-il interrompu ce moment? Pourquoi osait-il venir tout contrarier sous prétexte que j'étais une Première Classe tandis que lui était en réalité une classe inférieure à la mienne? Nom de dieu, il était temps de changer cela, d'évoluer comme je l'avais vu de mes propres yeux! J'avais ainsi réconforté Elliott en lui faisant comprendre qu'il ne se retrouverait jamais les chaînes aux pieds, que de toute manière j'assumais entièrement ce qu'il venait de se passer. De là, il me répondit que les choses ne pourraient plus se passer ainsi qu'il y avait cette barrière entre nous du fait que nous étions de classes différentes. De même, nous risquions de nous retrouver dans des situations embarrassantes, sur lequel il sous entendait mon mari. Je l'écoutais attentivement tandis qu'il s'excusait de ne pouvoir recommencer ce genre de choses afin de ne pas avoir d'ennui. Puis, il prit mon menton et m'embrassa d'une manière assez tendre. Je le laissais prendre à nouveau possession de ma bouche tandis que mon esprit fourmillait de milliards de question. Il était vrai que je trouvais dommage que tout s'arrête ainsi de cette manière mais une vie entière m'avait appris une chose importante: relativiser. Je comprenais Elliott. Après tout, sa vie s'était arrêtée en pleine jeunesse contrariée ou ces sentiments de culpabilité, de peur, de vengeance vous envahissait le cerveau. J'avais eu son âge et bien que je me retrouvais dans mon cœur de jeune fille, je conservais mon attitude de vieille dame sur certains points. Alors qu'il venait de terminer sa phrase, je déposais un baiser furtif sur ses lèvres avant de lui sourire et de lui dire:

" Vous n'avez pas à vous inquiéter et à être désolé. Je comprends parfaitement, bien que j'ai du mal à devoir revenir à toutes ces barrières que le système social nous impose. " avais je dit tout en conservant un doux sourire à mon attention. Je me mis alors à rire en ajoutant: " Je crois aussi que nous avions un peu trop bu et bizarrement, le marin m'a remis les idées en place! "

Puis, je repris mon sérieux avant d'ajouter :

" Et puis, rassurez vous, vous n'avez pas à vous inquiéter, je ne vais pas vous faire mettre au cachot. Au contraire, vous m'avez "réveillée". Grâce à cela, je réalise qu'il faut que je me défasse de l'emprise de mon mari, que je romps notre mariage et alors je pourrais vivre en femme libre. La route sera certainement longue et dure mais je sais ce qu'il me reste à faire."

Je pensais qu'il était temps pour nous de prendre congé l'un de l'autre. J'estimais qu'il ne valait peut-être pas continuer à converser ainsi. Surtout, si le marin décidait de livrer le récit de son altercation entre nous trois et puis, il y avait cette silhouette au loin...
Toutefois, je répugnais à l'idée de partir, de le laisser ici même. Et si nos chemins se croisaient... Ferait-il comme si nous nous connaissions pas? Il s'agissait de la première personne rencontrée sur le bateau depuis mon retour, la première qui m'avait traité comme un être humain normal, qui avait su dévoiler la vraie "Nayah" qui sommeillait en moi. J'avais presque les larmes aux yeux de devoir partir, c'était un déchirement de me dire qu'il fallait retourner à ma condition de vie de riche, aux questions incessantes de mon mari... Je regardais alors Elliott d'un regard déterminé avant d'ajouter:

" À bientôt...? "

Je ne savais encore que ces paroles risquaient d'avoir une signification peut être importante. Je ne savais que mon mari montrerait un côté violent envers moi. Tout ce que je savais, en ce moment même, c'est que jamais je n'oublierai cette rencontre presque brutale avec cet homme si dur et si tendre à la fois.
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