Ce type à coté de moi était vraiment étrange. Je ne sais pas trop pourquoi j'avais voulu parler avec lui, peut être parce qu'il me semblait étrange justement, un peu comme je pouvais l'être même si pour moi cela n'était pas vraiment aussi apparent. Mais en parlant avec lui, il ne semblait pas avoir de logique dans ces propos, du moins, pas la même que la mienne, pas la même que le commun des personnes ici présentes. Je disais qu'il était triste de perdre quelqu'un qu'on aime vraiment. Je n'avais jamais vraiment aimé, du moins ce n'était qu'apparence, car j'étais égoïste, je ne voulais que le plaisir pour moi, et pour personne d'autres. La vie était donc assez bizarre mais que voulez-vous qu'on y fasse. Nous étions ici, ce n'était déjà pas très normal en soit alors je ne me faisais pas trop d'illusions, le Capitaine sait tellement bien se jouer de nous. L'homme me répondit alors qu'il ne devait pas être triste, que les gens qui n'était pas là était donc en vie, et que nous étions mort. A ce niveau, il avait tout à fait raison, je me disais donc que cet homme n'était peut être pas si étrange que ça, juste qu'il était un peu timide, qu'il avait peur de parler ou alors quelques choses dans ce genre là.

" Oui, vous avez raison, si les personnes ne sont pas là, c'est qu'elles ont survécus contrairement à nous. "

Je lui donnais donc raison, mais pour combien de temps encore ? Car je lui posais une autre question. Du moins, je lui parlais des gens qu'on remontait à bord, grâce aux bouées et à des cordes. Je lui disais que les personnes étaient à présent saines et sauves, il regardait la scène puis il m'interpella d'une drôle de façon. Il me demanda donc comment j'avais su pour les naufragés qui était tombé à l'eau mais ça tombait sous le sens. Ils allaient être sauvés, c'était l'évidence même mais il m'accusait d'avoir agit ou d'avoir prédit cela. Il m'accusa ensuite de l'avoir tué une fois. Hein, mais qu'est ce qu'il racontait ? Je ne le comprenais plus du tout là, mes soupçons sur sa logique un peu à part se réalisait donc. Je ne savais que répondre à cela alors qu'il me demandait expressément de lui dire quelques choses.

" Euh, c'était une évidence que ces personnes seraient remontés sur le navire, il n'y a pas de quoi fouetté un chat. Sinon, je ne vous ai pas tué, nous sommes tous morts sur le navire, c'est comme ça, nous ne pouvons rien y faire. "

Ce navire m'étonnait de jour en jour, pourtant, je ne devrais pas l'être mais c'était bien plus fort que moi. Mon côté pessimiste devait largement contribuer à cela sans doute, je ne sais pas trop, mais pourquoi cette femme était là ? Son mari, semble-t-il, semblait être tellement surpris de la voir, enfin, ils devaient être proche pour qu'il soit aussi joyeux de la revoir. Je parlais donc dans le vent, du moins, je pensais à voix haute, ce qui m'arrivait rarement mais là, je l'avais fait, prononçant cette phrase pour que quelqu'un l'entende finalement. Et justement, c'est la jeune mère avec ces deux enfants de chaque côté qui me répondit. Elle semblait en savoir bien plus qu'elle ne voulait le dire, peut être qu'elle n'était que le fruit du Capitaine, elle aussi, plus rien de m'étonnerait tellement, il est capable de tout. Elle me dit que cela devait être une mauvaise manœuvre du navire ? C'était bien possible mais pourquoi tout cela se passait-il ainsi ? Elle me dit ensuite que nous n'étions pas au bout de nos surprises. Elle semblait donc en savoir quelques choses, mais je n'osais plus lui parler, du moins, pas lui poser de questions à propos de cela.

" Vous avez sans doute raison malheureusement. "

J'avais ajouté le malheureusement, sans doute parce que les surprises qui se donneraient à nous ne seraient pas bonnes comme à chaque fois que nous en avions eu. Il y avait toujours eu un retour de bâton et là, il serait sans doute encore présent. Que nous réservait le Capitaine ? Mais ce qui me troublait le plus, c'était bien entendu cet homme qui semblait retrouver sa femme comme par miracle, comme si elle avait été remonté des eaux. Qu'est ce que cela signifiait ? Je serais bien aller poser des questions à ce couple, à cette femme notamment que je n'avais jamais vu ici. Après tout, nous sommes tellement nombreux, je ne peux pas avoir vu tout le monde aussi, donc peut être que je me faisais des idées. A chaque fois que je m'en suis faites, j'avais vu juste, du moins, j'avais vu quelques choses qui n'était pas à sa place, qui clochait. Cette femme ne devait donc pas être à sa place, quelques choses comme ça. L'avenir nous le dira de toute façon.

Dés que je pu, je me précipitai pour jeter des gilets de sauvetage et des bouées à ceux qui étaient tombés à l'eau. Dés qu'Esther remonta, j'allais vers elle rapidement, elle était enveloppée dans sa couverture, toute mouillée. Je la pris dans mes bras un instant, m'assurant qu'elle allait bien. J'avais les larmes aux yeux, mais j'étais heureuse de la voir saine et sauve. Je ne restai pas longtemps avec elle, car elle voulait retourner à sa cabine. Je ne voulais pas l'importuner, la pauvre elle devait être suffisamment traumatisée comme cela. Je n'allais pas en rajouter, mais elle ne pouvait pas imaginer toute la culpabilité dont je faisais preuve !

« Je suis profondément désolée, mais je n'ai pas pu tenir Esther. J'espère que tu me pardonnes. »

Mes yeux brûlaient de chagrin, tellement je me sentais coupable de sa chute. Oui, elle était tombée car j’avais faillis. Faillis à ma tâche que je m’étais moi-même donnée – veiller sur Esther, cette petite fleur que j’avais pris sous mes ailes majestueuses. Je n’en étais pas capable, je me perdais dans ses esprits, dans ses abysses sans fin. C’était moi qui avais besoin d’être protégée pas elle. Avec James, c’était un jeu de chat et de souris permanent. Je ne voulais pas m’abaisser à lui, il était hors de question qu’il gagne.

Les jours à bord du Titanic se ressemblaient, des jours de morts, où chacun errer à sa manière sur les différents ponts. Mes yeux vagabondèrent, j’aperçus James, j’allais le rejoindre, le remercier de ce qu’il avait fais pour moi. Il était toujours là pour moi, je découvrais un nouveau Mr. Spencer – c’était étrange. Aussi bizarre que la scène qui se déroulait sous mes yeux, des retrouvailles… On aurait dis qu’ils ne s’étaient pas vu depuis des années. Des mois vers des siècles. Je me stoppais net un instant, regardant la scène…. Etait-elle à bord ? Observatrice, tu ne l’avais pas remarqué, en cet après-midi, à la piscine. Je me dirigeais vers James, je commençais à lui faire confiance après-tout il s’était sacrifié pour me sauver la vie. C’était la plus belle preuve de tout.

« Vous allez bien, très cher ? Dites, vous aviez déjà vu cette femme auparavant ? »

Je paraissais aussi surprise que l’homme en question. M’imaginant des scénarios romanesques et titanesques, non c’était impossible. Un nouvel espoir, de voir New York, des proches disparus ou tout autre.

Nous n’étions pas au bout de nos surprises à bord du Titanic. Nous avions encore de nombreux mystères à résoudre ! Notre mort ne serait pas de tout repos. Ici, nous ne nous reposions en paix bien au contraire notre non-vie était parfois plus palpitante que notre vie réelle.

J’avais peur de l’avenir. Et j’avais raison d’avoir peur.