Andy dormait mal depuis quelques temps. Le capitaine leur avait jouer un mauvais tour et l'homme avait du mal à supporter cette mauvaise blague. Il avait vraiment espérer voir la terre. Il aurait été enfin libre. Il avait fallut que ce ne soit qu'une illusion, non ils étaient toujours bien mort. C'était sans doute ça qu'avait voulu leur faire comprendre leur maître de bord. Anderson se promit de ne plus jamais se laisser avoir. Il n'aimait pas tellement ce sentiment d'avoir perdu. Il serait sans doute entrain de promouvoir son beau moulin rouge s'ils n'avaient pas coulés. Cela ne servait à rien de ressasser le passé. Il était bloqué ici et ignorait encore pour combien de temps. Il fallait faire avec.

Anderson se préparait dans sa cabine, il était peut-être mort, mais il aimait toujours être présentable. Il avait plusieurs costume dans sa garde-robe et en changeait souvent. Il voulait plaire à ces gentes dames. Il ne restait jamais sur un échec. Le soir du bal il avait parler avec une certaine Sacha, qu'il avait trouvé resplendissante, mais qui n'avait pas voulu danser avec lui. Il sentait comme un air de défi qui plainait au dessus de lui. Il avait envie de la revoir, mais ne voulait pas non plus se montrer trop imposant. Ce n'était sûrement pas ça qu'une femme désirait. Il devait être fin et avant tout galant. Il se disait qu'il pouvait bien profiter un peu de ses charmes. Andy pensait aussi à Bridget, se demandant quand est-ce qu'il la reverrait. Il pouvait aussi aller vers elle et provoquer la rencontre. C'est ce qu'il décida de faire.

Il sortit de sa cabine, près a jouer le bourreau des cœurs. Il se dirigeait vers la promenade des troisièmes classes, il la connaissait bien, il était souvent venu s'y promener. Il était même mort parmi les troisièmes classe, les grilles s'étaient toutes fermées, les empêchant de passer. C'était un anniversaire qu'il risquait de ne jamais oublier. Il avait eu trente ans ce soir là. Il était dans ses pensées et ne faisait pas attention aux gens qu'il croisait. Il leva la tête après un temps de réflexion et fut surpris de reconnaître Sacha. C'était la première fois qu'il la voyait ici. Elle était aussi belle que le soir du bal. Il décida de s’avancer vers elle et après l'avoir saluer lui dit:

« Bonjour, vous êtes en beauté aujourd'hui. Je m'excuse pour l'autre soir. Je suis parfois un peu … imposant. »

Il espérait quand jouant sur cette touche là il marquerait des points et qu'elle aurait peut-être envie d’entamer une conversation amicale.

Je restais là, dans ce passage ouvert, en attendant de me rendre plus loin sur ce pont D. Il m'arrivait parfois de me promener pour passer le temps même si je passais le plus clair de mon temps dans ma cabine encore. J'essayais de sortir de plus en plus comme si je commençais à pendre de l'assurance, mais croyez moi ce n'était pas le cas, j'étais toujours aussi hésitante quand il s'agissait de faire de nouvelles rencontres sur ce navire. J'avais quelques amis mais je croisais la plupart lors de réception organisée ou des évènements de ce genre. J'avais bien fait le premier pas en direction d'Ambre Roux la dernière fois, la française qui n'était pas aveugle de naissance comme je le croyais, mais elle faisait partie des exceptions avec Alfred, Peter et Rose notamment, mais ils étaient peu nombreux à pouvoir y prétendre. Je préférais être seule à me lamenter sur mon sort plutôt que de gâcher le temps d'autres personnes qui ne me comprenaient pas vraiment. Mais je faisais de plus en plus de rencontres, ce n'était pas si mal que cela. Alors que j'allais changer de place, je vis un visage plus ou moins connus parmi ceux qui passait par cet espace ouvert, celui d'Anderson que j'avais croisé lors d'un des dernier évènements sur le navire où le Capitaine nous avait fait voir New York, comme si nous étions prêts à accoster. Bien qu'un peu lourd envers moi, il s'était enfuit sans demander son reste ce soir là. Mais je n'étais pas dans les même dispositions de coeur, peut être que je serais plus ouverte à la discussion aujourd'hui. C'était même une certitude car lorsqu'il m'aborda, j'osais un petit sourire. Il s'excusait d'avoir été un peu trop imposant la dernière fois.

" Bonjour. Ne vous en faites pas, je n'ai pas été non plus très agréable ce soir là ... Vous êtes partis si vite cela dit ... "

J'étais un peu gênée, je ne savais pas quoi dire exactement, mais bon, je devais bien lui répondre et être polie. Je n'avais pas trop réagit au fait qu'il m'avait dit que j'étais tout en beauté aujourd'hui, il faut dire que je m'habille souvent ainsi, alors ça ne me change pas trop. Lui aussi semblait avoir mis un beau costume en tout cas.

Sacha était une belle femme, Anderson n'avait pas manqué de le remarquer. Il aimait toute sorte de femme et craquait trop souvent pour des minettes. Elle était différente, il ne savait pas vraiment pourquoi il le pensait. Le fait de lui avoir refusé une danse l'autre soir sans doute. On ne lui refusait rien d'habitude et il avait pris cela comme un défi. Il avait échoué. Ce n'est pas pour autant que l'homme s'avouerait vaincu. Il était tenace et leur nouvelle rencontre prouvait que quelque chose de nouveau pouvait commencer entre eux. Il ne se faisait pas trop d'espoir, bien sûr, elle semblait pourtant bien plus enclin à lui parler que l'autre soir. Ce terrible soir, il avait eu l'impression que quelque chose s'était encore brisé en lui. Le capitaine les faisaient tourner en bourrique c'était insupportable. Il était en effet parti rapidement, ne voulant pas être victime d'une autre blague. Il s'était senti piégé, humilié.

« Je ne supportais plus cette mauvaise blague. J'aurais été de mauvaise humeur si j'étais resté.»

C'était bien la première fois qu'il était franc avec quelqu'un. Il comprenait enfin que mentir n'était pas toujours une solution, ni nier. Il se demandait ce qu'ils auraient fait s'il était resté. Elle aurait peut-être accepté de danser. Ce qui était fait , était fait. Il était inutile de revenir la dessus et il valait mieux avancé et tourner la page. C'était dur de se dire que jamais ils ne quitteraient ce navire. Il avait encore trop de choses à faire. Il était mort à l'aube de ses trente ans, sans hériter, sans femmes, sans personne. C'était triste bien sûr, mais les choses n'auraient peut-être pas été si bonne à New York.

« Ai-je manqué quelque chose d'autre après mon départ?»

Le capitaine avait peut-être parlé, ce qui serait étonnant dans tous les cas. Il ne parlait pas beaucoup, du moins Anderson ne l'avait jamais vraiment entendu de vive voix. C'était si étrange de ne pas savoir qui il était. Cela donnait à toute cette histoire un côté mystérieux.

« Vous venez souvent ici?»

Il l'avait rarement croisé et se disait qu'il l'avait peut-être loupé. Lui aimait beaucoup cet endroit. Il le trouvait plus agréable que le pont des premières et secondes classes. Il y avait eu des soirées mémorable dans cette partie du navire, peu de seconde classe pouvaient se vanter d'y avoir participer. Andy restait un homme simple, un homme du peuple, il avait beau être parmi les secondes classes il savait ce que c'était que de vivre parmi les troisièmes et cette vie lui allait bien aussi.

Oui, ce soir là, j'étais venu à cet évènement pour une raison qui m'échappe encore. S'il avait été assez lourd ce soir là, j'avais été une très désagréable compagnie pour ma part. Il faut dire que je n'aime pas qu'un homme essaye de me séduire alors que je montre très clairement que je ne suis pas intéressé. J'aurais voulu que les choses se passent autrement ce soir là, qu'il n'insiste pas trop et peut être que j'aurais été plus ouverte à la discussion au moins. Mais aujourd'hui cela se présentait mieux, il faut dire que le comité était bien plus restreint, que les conditions pour parler sont meilleures pour ma part. M'offrirait-il une danse aujourd'hui alors qu'il n'y avait pas de musique ? Je ne le savais pas, mais je ne dirais peut être pas non. Après tout, Anderson était peut être un véritable gentleman, pas ce genre d'homme qui vous séduit et qui vous lâche ensuite une fois que vous êtes sur le point de succomber à ces bras audacieux. L'autre soir, il était partie si vite, sans doute avait-il trop porter d'espoir en cette vue de New York. Pour ma part, mon pessimisme ne m'y avait pas tellement fait croire, comme si je le sentais au fond de mon être que tout ceci n'était qu'une mascarade. Il me dit alors que ce soir là, il aurait été de mauvaise humeur s'il était resté. Il me demanda s'il avait manqué quelques choses après son départ.

" Non, vous n'avez rien raté, beaucoup de personnes ont eu la même réaction que vous, quittant la scène pour se rendre dans leurs cabines. Vous ne vous êtes donc toujours pas fait à ce navire, si je comprends bien ? Vous avez toujours l'espoir qu'un jour nous accosteront à New York ? "

J'avais depuis très longtemps perdu cet espoir pour ma part, mais sans doute étais-ce parce que je ne comptais arrivée à New York à la base. Ce voyage devait être mon dernier mais pas le dernier d'autant de personnes. Avais-je porté la poisse à tout ce monde ? Non, je n'y pensais même pas, ce fardeau serait bien trop lourd à porter. Puis il me demanda si je venais souvent ici.

" Non, je ne viens pas très souvent, en fait, je ne me balade pas tellement sur le navire, je préfère rester dans ma cabine, et vous ? "

S'il me posait cette question ce ne pouvait pas être anodin, il devait sans doute passer pas mal de temps ici en fin de compte. Enfin, je supposais.