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> PROFIL RPG | Sujet: Angel of music || Victor Mer 29 Aoû - 5:28 | |
| Now as I sing, I can sense him And I know he's here
Here in this room He calls me softly Somewhere inside hiding
Somehow I know He's always with me He - the unseen genius Le soleil est couché depuis longtemps et, pourtant, Eleonor ne trouve pas le sommeil. Il ne s’agit pas là quelque chose d’exceptionnel pour cette femme qui a complètement perdu tous les repères de sa vie. Elle n’arrive plus à prendre ses repas à des heures stables, n’arrive plus à fermer l’œil de la nuit, n’arrive plus à garder le fil du nombre de jours qui passent… Eleonor est complètement perdue. Il s’agit là d’un état dans lequel elle s’est plongée dès la constatation de sa situation et, depuis, il n’y a nulle trace d’amélioration. Il faut dire qu’elle ne s’aide pas tellement : plutôt que de tenter de s’efforcer de retrouver un rythme de vie normal, elle s’applique au contraire à maintenir cet état de perdition dans lequel elle se trouve. Peut-être parce que, selon elle, cela reste plus facile que d’affronter sa triste réalité… La profonde dépression dans laquelle sa situation la plonge lui semble insurmontable, et elle ne voit franchement pas d’intérêt à la surmonter, ce qui explique son manque d’application. Enfin bref. La voila qui erre sur le navire, croisant quelques rares passants mais ne leur accordant pas la moindre attention. Elle est comme véritablement prise entre deux mondes, comme si elle ne voyait plus les gens qui l’entourent, comme si elle était à la recherche d’un seul et unique visage…
Lorsqu’elle est plongée dans ce genre de transe, Eleonor perd complètement ses moyens, oublie où elle se trouve, où elle s’en va… Il s’agit là d’un état bénéfique pour elle, car justement elle s’éloigne tellement mentalement de sa propre personne… Mais le réveil n’en est toujours que plus brutal, plus désagréable. Plus déstabilisant, surtout. Ouvrant les paupières, Eleonor observe les lieux qui l’entourent, reconnaît le jardin exotique. C’est un endroit qu’elle a toujours su apprécier, dont elle a toujours cherché la présence. Elle se souvient même, dans un passé qui lui semble à présent si lointain, avoir vaguement regretté de ne pas pouvoir amener ce jardin avec elle à New York. Elle croyait à l’époque que celui-ci lui manquerait, une fois descendue du Titanic… Quelle naïveté.
« Angel of music, guide and guardian, grant to me your glory... » Il s’agit là une autre habitude qu’Eleonor a entrepris depuis sa « nouvelle vie ». Auparavant, elle chérissait le rêve de chanter, il s’agissait là d’une réelle passion qu’elle entretenait à l’insu de ses parents. Son plan était d’exploiter son talent une fois arrivée à New York, avec le soutien de son mari… Les choses ne s’étant visiblement pas déroulées comme prévu, elle ne peut néanmoins se refuser à la musique. Depuis le naufrage, Eleonor a perdu goût à tout. La nourriture lui semble être de la terre, le plus délicieux des vins n’arrive pas à satisfaire sa bouche aride. La solitude que lui offre sa cabine lui semble être une prison, la présence des gens ailleurs sur le bateau la plonge dans un profond état de malaise. Le soleil sur sa peau semble la brûler, la fraîcheur de la nuit la glace. Le moindre petit aspect de sa nouvelle vie devient une réelle torture pour elle… à l’exception de la musique. C’est la toute première fois de sa vie qu’elle ne ressent pas le besoin de se camoufler pour laisser aller sa voix, et nuit après nuit, elle en profite alors qu’elle se croit seule… Mais est-elle jamais seule? Ne ressent-elle pas au fond toujours cette étrange présence, cet homme dont elle a cru entendre le talent musical, cette personne qu’elle ne saurait reconnaître mais qui l’intrigue d’une force inimaginable? « Angel of music, hide no longer, secret and strange angel… » Une invitation, peut-être..? |
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Invité Invité
> PROFIL RPG | Sujet: Re: Angel of music || Victor Mar 4 Sep - 10:57 | |
| Obscurité dérangeante ou clarté inexistante ? Dans la nuit noire s’avance désormais les lourdes décisions des spectres qui nous hantent. Voile du chagrin se conjuguant à la culpabilité morbide de nos actes, de l’Enfer soit nos existences sur ce bateau. Il n’en demeurait plus de saveur, plus de réalité et plus d’importance. Nous errons sur cet océan sans fin, incapable d’en connaître notre destination finale, ni même la raison nous imposant cette seconde vie. Avons-nous le devoir de nous en réjouir pour autant ? Avons-nous l’obligation de prendre cela tel un véritable présent ? Ou bien possédons-nous encore la liberté de lui cracher ouvertement au visage ? Après tout, il n’y aurait aucun intérêt à devoir vivre, encore et encore, tel que nous le faisons, sans garder la pleine décision et la pleine maîtrise de nos choix et de nos existences. Ainsi fais-je le choix de demeurer solitaire, errant et invisible en une certaine façon m’étant entièrement propre. L’absence d’importance au regard des autres ne se construit-elle pas de nous-mêmes ? La volonté de ne plus apparaître, le désir d’être un fantôme parmi les fantômes. Glisser sous les doux abysses obscurs de ce navire spectral. Si notre malédiction ne nous permet d’être perçu aux yeux des vivants, alors que mon enveloppe disparaisse tout autant pour ses « frères » de damnation. Que seul ma voix se répandent tel un souffle mystérieux et inconnu… Déstabilisant, menaçant et envoutant… Use de mon talent, toi le génie que je suis. Ne donne plus de consistance à ce monstre que je suis et à l’inhumain régnant en mon sein. Telle n’est pas ma prière, tel n’est pas mon désir… Mais ainsi peut s’apparenter mon épitaphe et mon ultime volonté avant de rejoindre à jamais les obscurantismes de l’Hadès !
Cette nouvelle nuit scintille et rayonne. La lune apparait… Blanche, laiteuse, translucide. Ma pupille observatrice s’en décore de son reflet alors que j’en lève une main à son encontre. « Astre nocturne, regarde et observe… La cour de notre chimère. Toi qui te tais sous ta grande verve… Nous pouvons être de pair. » Marmonnais-je lyriquement depuis le pont supérieur de ce navire. Là où s’arrête ma vie débute mon art. L’art inépuisable de la musique, l’art de créer et de l’inspiration infinie ne cessant de faire preuve de son existence nuit après nuit. Dans ma condamnation, j’en retrouve la liberté plané-entière de savourer sans critique toute l’ampleur de mes qualités artistiques. Fou est celui qui s’en permets de mauvaises considérations, ignorant est la personne incapable d’en apprécier la saveur à sa juste valeur.
Des pas résonnent non loin de moi, mon regard quitta sa contemplation lunaire. Dans l’obscurité, je me réfugie et en observe cette jeune errance solitaire. Je connais sa chevelure dorée. Je retrouve la fine mélancolie qui baigne ce visage d’ange. J’en retrouve la perfection de cette silhouette, n’ayant d’égalité que toute la saveur possédée en sa voix. Errance nocturne, errance égarée ? Dans un regard aussi sombre que glacial, je n’en disparais que d’avantage dans l’obscurité, tel le Malin s’apprêtant à infliger sa malice. Ce jardin sera l’antre de cette nuit, il sera la scène de mon nouvel opéra. J’en glisse à travers les décors, me faufile entre ces gigantesques ornements qui m’offrent une opacité inespérée. Où suis-je précisément face à mon indéniable victime ? Cela n’a nulle importance. Tout ce qui demeure, tout ce qui compte, c’est que je sois ici, à ses côtés, à nouveau prêt à me manifester sous l’engeance d’un esprit bienfaiteur et bienveillant. « Délicieuse voix, qui crie et m’appelle… Sache que je suis bien là… » Entamais-je sur un ton semblable au sien, bien que plus profond, plus sombre et beaucoup plus mystérieux. « Toi qui m’appelle, moi que j’ensorcèle… Cette nuit je viens, à toi… » Ma voix se réverbe, ma tonalité se multiplie et, silencieusement, mes pas se glisse discrètement derrière elle. « N’aies aucune crainte que je sois là… Retourne toi tu verras… Sous cette nuit pleine de pureté… Viens me rencontrer… ! »
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