♦ Que pensez-vous de cette île mystérieuse? Que dire ? Je trouve que c'est fabuleux que l'on puisse se détacher de ce paquebot qui nous emprisonne. Pour ne rien vous cacher, j'ai prénommé l'ile "L'échappatoire" parce que c'est bien ce qu'elle est pour nous, une moyen de s'évader un peu puisque c'est le seul point de Terre que l'on peut atteindre. Et puis, j'ai l'impression, et je ne suis pas la seule, que quelque chose se trame sur cette ile, elle n'est peut-être pas aussi paradisiaque qu'on ne le pense, et j'adore cette sensation d'une aventure possible, je suis peut-être trop insouciante et immature, mais au moins, je prend notre malheur du bon côté.

   ♦ Que pensez vous des Revenants? Sont-ils des êtres comme vous où sont-ils malfaisants? Je pense que les revenants sont un peu comme nous, ils ont vécu un drame, la même situation que nous, mis à part qu'ils s'en sont sorti, et là est la seule vraie différence, car la douleur qu'ils ont pu ressentir en nous voyant périr ne devais pas être mince. Personnellement, je suis heureuse de compter certaines de ces personnes parmi nous, il y en avait qui m'étaient particulièrement sympathiques. Cependant, je ne comprend pas la raison de leur retour. Ils n'ont pas péri sur le Titanic et ont vécu en apprenant à supporter notre drame, ils n'auraient pas du se retrouver à nouveau ici. Ceci reste un mystère que je chercherais à éclaircir.

   ♦ Que pensez-vous du Capitaine? Est-il une menace pour vous ou une personne fascinante? Il est incontestablement une personne fascinante, mais pas toujours dans le bon sens du terme. Il fait peur, provoque une crainte plus ou moins puissante au fond de nous, et aussi rebelle je suis, je me plie à ses attentes. Il ne m'a encore jamais parlé ni demandé quoi que ce soit, mais je ne manquerais pas de ne pas lui désobéir pour ne pas m'attirer ses foudres.

   ♦ Si tu avez la possibilité de quitter le Titanic ou l'île pour réellement mourir, le feriez-vous? Pourquoi? Jamais je ne voudrais mourir. Nous sommes tous enfermés dans ce que l'on pourrait appeler un "paradis infernal", et malgré toutes les fois où j'ai dis par colère que l'on aurait tous du mourir pour de bon, je tiens à rester en vie, ou plutôt à moitié en vie puisque nous ne sommes pas tout à fait vivant. La seule chose que je voudrais serait de pouvoir revenir sur le continent, finir ce voyage sans fin pour retrouver ma vie d'avant.

     

  La richesse est ce qui pourrait caractériser la famille Burton dont est issue celle qui était devenue depuis des années, Madame Woody, tandis que la famille dans laquelle elle était entrée était beaucoup plus modeste. Chez cette petite famille de Londres arriva une nouvelle petite tête blonde le 16 juillet 1887. Elle était déjà attendue par une autre fillette, sa sœur Arthemis, plus âgée qu'elle de trois ans, John, un papa épicier tout excité par ce nouveau changement et par cette belle petite frimousse, et Philomène, une maman douce et déjà aussi aimante qu'il le faut. Olympe fut-elle nommée, pour un soucis d'amour de la Grèce, une passion que vouaient les deux parents pour ce pays qui les avait reçu en voyage de noces.
Déjà petite, Olympe était une vraie tempête, elle ne connaissait pas le calme et était une enfant infatigable. A peine sa mère lui tournait-elle le dos que la petite fille filait tranquillement dans d'autres pièces de la cuisine. Les nurses en voyaient de toute les couleurs avec cette enfant isolée. Pour leur protection, Philomène avait décidé que ses filles n'iraient pas dans un établissement scolaire, mais feraient leurs cours à la maison, là où elle pouvait toujours tenir un œil sur elles, et tout ceci fonctionnait à merveille, tant qu'elle n'étaient pas encore adolescentes.

Cependant, un événement vint troubler la petite vie des Woody. Une terrible pneumonie venait d'atteindre le père de famille, trop peu d'argent pour qu'ils puissent payer les soins, tout du moins par eux même, c'est pourquoi Philomène demanda une certaine somme d'argent à sa famille, seulement, il était trop tard pour agir, et la maladie l'emporta. Elles étaient toute trois accablées de chagrin, et elles furent vite reconnues comme étant la veuve triste et ses petites rejetonnes. Il était impossible pour la mère et ses deux filles de rester plus longtemps seules à Londres, surtout financièrement, c'est pourquoi elles partirent retrouver les grands parents Burton dans la richesse des finances plus que dans celle de l'amour.
En effet, les Burton sont des gens aux moyens aisés, mais dans leur cœur, il sont froids et beaucoup trop conventionnels. Jamais ils n'avaient éprouvé cette union qui ne tiendrait pas selon eux, et sûrement qu'ils trouvaient une certaine satisfaction dans le décès du père de famille. Philomene se retrouva sous l'aile de ses parents qui cherchèrent très vite à la remarier avec un autre homme de bonne condition cette fois-ci, chose qu'elle refusa, tout du moins, un certain temps.En attendant, Olympe et Artemis grandissaient pour devenir de vraies jeunes femmes respectables. Rien de ce qu'elles faisaient ne trouvait grâce aux yeux de leurs grands parents, et la petite Olympe fut obligée de se calmer un peu pour devenir une demoiselle parfaite aux yeux de sa grand mère, et elle fut obligée d'enfouir ses grands rêves d'aventure comme le voyage, l'exploration et tant de belle choses qui donnent du piquant à la vie. Olympe débordait de bonnes manières, elle était la jeune femme la plus agréable qui soit, sous les yeux de sa grand-mère, mais en dehors de ces contraintes, elle était une demoiselle agitée et débordante d'énergie. Attirée par tout ce qui est artistique, Olympe s'adonna au chant et à la musique, sans savoir que ce petit détail aurait toute son importance dans son avenir.

Les années avaient passées, Philomene Woody était devenue Madame Bouvier. Elle avait épousé un français que lui aviaent présenté ses parents. Elle ne l'aimait pas, mais assurait à ses filles une situation. D'ailleurs, sa sœur était déjà mariée à un riche anglais tandis qu'Olympe se voyait présentée à de nombreux jeunes hommes tout à fait délicieux et aussi convenables qu'il était possible d'être. Elle ne s'intéressa à aucun d'eux, trop préoccupée par un tout autre loisir. Il lui arrivait d'aller chanter le soir dans une sorte de bar à musique de la ville. Si sa mère ou le reste de sa famille aurait su cela, ils l'auraient cloué dans sa chambre, et ses vingt et un ans ne l'auraient pas plus protégé. C'est là qu'elle fit la rencontre d'Edwin, un américain célèbre qui voyageait pour ses films. Il était un peu plus agé qu'elle , et bel homme de surcroît, il avait tout pour lui et en profitait. Ce fut sur la jeune Woody qu'il posa son dévolu. Tout commença par de simples compliments sur sa voix, sur son élégance, suivi de ballades au clair de lune, loin du regard des citadins. Jeune et guidée par son cœur, Olympe était amoureuse de l'américain.
Ce dernier proposa à la jeune femme de devenir sa muse, et sans conteste, elle accepta, sans l'avis de sa mère et de son beau père. L'annonce leur fut difficile à avaler, mais Philomene était une femme ouverte, plus que ses propres parents, et sa seule condition fut que sa sœur l'accompagne pour ce voyage en Amerique. L’aînée était heureuse de pouvoir partir avec elle puisque son époux n'était pas à la maison en raison de son travail qui l'obligeait à voyager.

Voila que le 10 avril 1912, les deux sœurs Woody embarquèrent à bord du Titanic, en seconde classe, les yeux emplis d'étoiles, saluant avec joie leur famille qui restait sur le quai. Elles ne se doutaient pas que c'était leur dernier adieu à leur Terre de naissance. En acceptant de l'accompagner, Artemis ne savait pas qu'entre sa sœur et l'Américain se passait quelque chose qui n'aurait pas du avoir lieu entre eux hors mariage, et elle ne le découvrit jamais.
Le petit couple était amoureux en troisième classe, et collègues en deuxième et première classe. Le jeu du mensonge n'était pas celui auquel elle aimait jouer, et pourtant, pour son américain, elle aurait pu faire n'importe quoi. Enfin, elle devait départager son temps entre Artemis et son homme. Le petit luxe de l'esprit ne dura pas bien longtemps, leur malheur non plus mais fut plus qu'intense.

Olympe était sur le pont avec sa sœur lorsque l'impact eu lieu. Très vite les choses se précipitèrent les cris, les pleurs, la panique s'était emparé de l'insubmersible. Les canaux de sauvetage se remplissaient à grande vitesse et les deux jeunes femmes furent dans les premières à y être abordées, seulement, Olympe s'en dégagea parce qu'elle avait oublié la montre à gousset de son père. Pièce dont elle ne se séparait jamais, elle courut pour la chercher, mais lorsqu'elle revint, il était trop tard pour trouver une place, sa sœur était parti dans l'un de ceux qui étaient sur les eaux. Elle retrouva son américain, et périt avec lui, avec une certitude jusqu'à la dernière minute, que quelque chose les sauverait, que cette chose ne pouvait leur arriver à eux.
Elle se réveilla dans les bras de son homme, tout deux couchés sur le pont, non seuls. Ce n'était qu'un rêve et il était l'heure de revenir à la réalité, seulement, elle comprit très vite que ceci était irréel, que ce qu'il s'était passé la veille n'était pas le fruit de son imagination. Elle chercha pourtant sa sœur dans tout le bateau, en vain, ses nouveaux amis, certains oui, d'autres, aucune traces. Ils voguaient sur un océan infini. Ces mois passés ensembles semblaient ordinaires, l'américain n'était plus le même, bien que toujours aussi aimant. Leur vie avait prit fin, et finalement, ce Titanic était bel et bien submersible. Reste à savoir ce que l'avenir leur réserve.