Florence, Italie, 1894.
"Mama !! Papa !!"Il n'y avait que ces mots qui pouvaient sortir de ma bouche. Je n'avais que 5 ans quand ça s'est passé. La maison était en feu, et un pompier me retenait de rejoindre mes parents. Je voyais des flammes partout, j'avais peur et je m'étais accroché au pompier.
"Ma chérie..." Ma mère me regardait, je voulais les rejoindre mais le pompier me retenait. Je ne faisais que pleurer, tout en ne prononçant aucun mot.
« Ne t’inquiètes pas, on sera toujours là » Mon père avait le don de toujours me rassurer, mais je ne croyais pas ce qu’il venait de ce passer. C’était fini, ils étaient déjà partis. Le village a été entièrement brulé. J'avais perdu tout ce qui m'était précieux. J'éprouvais une tristesse immense. Je n'avais que 5 ans, et je me sentais d'un coup très seul. Je n'arrivais pas à réaliser. Il m'emmena dehors et me sauva alors et me répéta qu'il ne pouvait rien faire pour eux. Je venais de perdre ma seule famille qui me restait. Malgré tout, j'ai continué à vivre. J'étais comme une sorte de survivante. Je n'avais plus personne, alors on m'envoya dans un orphelinat de la ville. Moi, petite brune, au teint clair et aux yeux verts foncés, j'étais seule. J'avais mal, je restais en retrait et ne parlait pas aux autres. Évidemment, j'imaginais que les autres aussi peut être, étaient comme moi, mais je ne cherchais pas à le savoir. L'année suivante, j’appris petit à petit à accepter les choses telles qu'elles étaient. Les femmes qui s'occupaient de nous à l'orphelinat étaient vraiment gentilles et nous aidaient à traverser tout ça. Je me suis même fait des amies, avec qui j’ai malheureusement perdu tout contact à cause de mon jeune âge mais aussi de mon départ pour l’Angleterre.
Londres, Angleterre, 1895.
Alors que j'avais 6 ans, une nouvelle vie s’offrait à moi. Londres était ma prochaine destination. Je ne savais ni pourquoi ni comment, un riche couple d’anglais était venu me chercher à l’orphelinat de Florence. Je quittais donc le pays et découvrit l’Angleterre dont on parlait tant en Italie, un nouvel endroit dans lequel j’allais vivre pendant de longues années, je le savais.
Dès mon arrivée, il était indispensable d’apprendre l’anglais. Ce n’était pas très difficile pour moi, seulement au début car quand j’allais à l’école, certains se moquaient de mon accent italien. Heureusement, mes parents adoptifs, que j'aime comme mes propres parents, m’aidaient. Au bout de quelques années, je maîtrisais la langue. Puis, quand j'eue 10 ans, j'ai pris goût à la musique et plus particulièrement au violon. Cette activité m’aidait à m’exprimer, à m’échapper un peu de la réalité. J’aimais beaucoup en jouer, et beaucoup disaient que j’étais douée. Parfois je me demandais ce que je faisais là, la maison était très grande, j’étais heureuse. Ma vie ici était très différente de celle que j’avais en Italie, où je vivais dans un petit village. Pendant plusieurs jours dès mon arrivée, je pleurais, pensant à mes parents. Mes parents adoptifs ont su me comprendre et me chérir comme mes propres parents, je leur en suis très reconnaissante. Pourtant, au fil des années, quand je suis devenue adolescente, je me rendais compte que je vivais dans un monde superficiel. Même si c’était difficile au début, à cause de mon éducation assez stricte, je compris que c’était pour mon bien. C’est normal puisque je ne connaissais rien. Ma mère me répétait sans cesse
"Une lady doit être une fille pleine de grâce et de sincérité en présence d'un homme. Elle doit savoir s'entourer" Notre famille était considérés comme des « nouveaux » riches. En effet, mon père adoptif venait de faire fortune en créant une entreprise de jouet, mais étant fille unique, il fallait à tout prix me marier pour que mon futurari puisse prendre le relai. Mes parents avaient entendu parlé d'un anglais qui s'était installé en Amérique.
“C’est l’heure de vous réveiller Mademoiselle.” Elena était une femme de chambre de notre famille avec qui je m’entendais très bien. Je la considérait comme une soeur, et une confidente. Elle venait me réveiller tous les matins vers 7h parce que le professeur allait bientôt arriver. Tous les jours, depuis mon enfance, il se passait la même chose, je programme était le même et la routine commençait à m’ennuyer.
« il faudrait que vous soyez beaucoup plus rigoureuse que ça Mademoiselle Midford, si vous voulez être reconnue dans la société. » Les livres sur ma tête n’arrêtaient pas de tomber par terre. Ma démarche n’était pas assez parfaite pour mon professeur. C’est vrai que je n’appréciait pas tout particulièrement l’escrime. J’étais cependant douée en cours de violon.
“Nous allons commencer par nous exercer à jouer un morceau de Bach” Celui là était très dur mais je m’entrainais tous les jours.
“Oui, vous êtes douée. N’oubliez pas que le timbre doit exprimer une grande émotion. Continuez comme ça.” Je n'en pouvais plus, je voulais partir ailleurs. Jamais je n’aurais imaginé une telle vie.
Londres, Angleterre, 1910.
Il faisait beau aujourd’hui. En plein été, j’avais décider de me promener en ville avec Elena. Il faisait tard, et comme à mon habitude, je fréquentais souvent les soirées mondaines. C’est d’ailleurs là-bas que j’ai rencontré Ewan, un beau jeune homme. J’appris plus tard qu’il fut grand écrivain. Je l’admirais, et aimait beaucoup lire quelques de ces romans. Petite à petit, nous sommes devenus amant, mais je continuais à le voir en cachette. J’avais entendu parler que mes parents avaient trouvé un fiancé pour moi, un grand baron qui s’était installé un moment en Amérique. On vantait la belle couleur de ma chevelure. Ewan était quelqu’un d’honnête et simple. Je lui en avait parlé et il me disait qu’il était toujours là pour moi. Il était très attentionné j'étais heureuse. Seule Elena était au courant de ma liaison avec Ewan. Heureusement je pouvais lui faire confiance.
“Tu es ma muse Nina” “Mon cher Ewan, Toi seul me rends heureuse”. À côté de ces amusements, je travaillais dure pour essayer de m'insérer dans la société en tant que femme reconnue en me spécialisant dans la médecine. Je suis devenue chirurgienne, ayant obtenu mon diplôme l’année juste avant mon départ pour l’Amérique.
Southampton, Angleterre, 1912.
Notre famille était considérés comme des « nouveaux » riches. En effet, mon père adoptif venait de faire fortune en créant une entreprise de jouet, mais étant fille unique, il fallait à tout prix me marier pour que mon futur mari puisse prendre le relai. Mes parents avaient entendu parlé d'un anglais qui s'était installé en Amérique pendant quelques années mais qui comptaient revenir an Angleterre. J'étais à la fois excitée et triste. J'allais me marier avec un grand baron, mais j'étais amoureuse d'un écrivain.
« Voudriez-vous un tasse de thé ce matin mademoiselle ? » « Je veux bien, merci Elena ».
“Nina ! dépêche toi un peu ma fille. Tes bagages sont prêts ?” “Oui mère, tout est déjà dans la voiture.” Le jour d’embarquement arriva. Aujourd’hui était un grand jour, j’allais partir pour l’Amérique pendant un long moment, rencontrer mon fiancé. Mais pour être franche, je n’avais pas du tout envie d’y aller. et il a fallu faire mes adieux à Ewan. Il allait beaucoup me manquer. Je n’arrivais pas me faire à l’idée que j’allais continuer à vivre, très loin du pays et sans lui. Je savais que j’allais revenir en Angleterre pour reprendre la société de mon père, mais le temps paraissait trop long pour moi. Cependant, je ne pouvais rien faire. Nous partîmes pour Southampton, le voyage n’était pas très long de Londres. Tout le monde, et en particulier les jeunes filles rêvaient d’arriver jusqu’à New York, c’était le cas d’Elena. Tout le monde était impatient de découvrir la ville, mais pas moi. À croire que j’étais la seule.
“Voici donc le fameux Titanic ! C’est merveilleux !” Arrivée au port de départ, je vis une foule de passagers qui montaient sur le bateau. Il était gigantesque, incroyable. J’entendis des personnes le complimenter. À croire que je devais être chanceuse de monter sur ce prestigieux bateau.
“Les voyageurs de première classe, c’est par ici”. Le moment venu d’embarquer arriva. Je fis mes adieux à mes parents, qui allaient beaucoup me manquer aussi, mais heureusement que j’étais accompagnée d’Elena. J’aimais sa compagnie.
“Nous allons bientôt lever l’ancre, que les derniers passagers se dépêchent d’embarquer !” “Bon voyage ma fille !” ma mère pleurait, ayant l’air fière de moi. Je souriais. J’entendais des cris partout, mais arrivée à l’intérieur, c’était plus calme. Je fus tout de même très impressionnée par la grandeur et la luxure du bateau.
Le lendemain, tout ce passa bien, l’ambiance chaleureuse était au rendez-vous. J’aimais passer mon temps entre le pont de promenade et la salle de musique. Mais ce jour-là, je fis une rencontre inespérée.
“Ewan ? Que fais-tu là ?” Je ne savais pas quoi dire d’autre. Je fus surprise, et heureuse, mais en même temps déboussolée. Je devais rencontrer mon fiancé à l’arrivée, je ne savais pas ce qui allait se passer s’il devait m’accompagner.
“Surprise ! Je ne pouvais pas te laisser partir comme ça, alors je me suis acheté un billet de deuxième classe”.
Je n’en croyais pas mes oreilles.
À ce moment, nous ressentîmes une secousse. Je tombais dans les bras d’Ewan.
“Qu’est-ce que c’était ?” “Je ne sais pas mais reste avec moi” Quelque chose d’étrange se passait. Personne n’aurait cru à ce qu’il allait se passer un instant. Des bruits retentirent dans tout le bateau. Les lumières commencèrent à s’éteindre petit à petit. J’avais peur. Je ne savais pas où était Elena, et plus jamais je n’allais la revoir. J’entendis des grincements partout. J’ai cru que j’allais mourir. Je n’avais pas tord. Alors que la montée de l’eau persista, c’est dans les bras d’Ewan que je mourus, on n’a pas pu survivre. Nous étions trop loin du point où se trouvaient les canaux de sauvetages. Je pensais à Elena. A-t-elle pu s’en sortir ? Quelques heures plus tard, nous nous rendîmes compte que nous étions pas tout à fait mort. Nous étions condamnés à vivre éternellement au fond de l’océan Atlantique, j’allais rester pour l’éternité auprès d’Ewan et j’étais heureuse. Une année s’est écoulée depuis, et des évènements étranges se déroulent. J’ai peur, mais Ewan est là pour me rassurer. Une île est apparue d’un coup, c’était une opportunité pour Ewan et moi de s’installer dans une belle maison. Il arrivaient des malheurs à chaque heure. Nous étions en enfer. Je remarquais que des passagers avaient disparu, comme Elena, que je retrouvais après je ne sais comment. J’étais heureuse de la revoir. Elle avait beaucoup changée, surtout vieillie. Elle me raconta toutes ses aventures, surtout comment elle a pu se marier avec l’homme qui était mon fiancé. Elle s’était faite passée pour moi, et je ne lui en voulais pas du tout. Je voulais après tout son bonheur. Nous étions donc réunis, c’est ce que je voulais. Je peux désormais vivre avec mon homme, grâce à ce naufrage.