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 Un peu de poison dans votre thé?

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MessageSujet: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyLun 10 Juin - 10:43


" Un peu de poison


dans votre thé? "



Je me trouvais au café véranda. Il était aux alentours de huit heures du matin...

C'était le lendemain de ma rencontre avec Scarlett. J'avais choisi cet endroit car il était souvent vide à cette heure matinale qu'il était. Je n'avais pratiquement pas dormi de la nuit. Pourtant, après ma discussion, j'étais retournée dans ma chambre, je n'avais même pas rencontré Jules en chemin. A vrai dire, les couloirs étaient déserts. Toutefois, presque arrivée à mes appartements, j'eus la sensation d'être suivie, épiée. Pourtant, lorsque je me retournais, les couloirs étaient vides de tout occupant. Peu rassurée, j'étais entrée dans ma cabine, fermant la porte à double tour. Une fois dans mon lit, la couette enroulée autour de mon corps comme une protection, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Les paroles de Scarlett résonnaient encore dans ma tête de ces sombres desseins dont elle m'avait fait part. Ce qui me choquait le plus n'était pas ses plans machiavéliques mais plutôt qu'un jour, je penserais comme elle vis à vis de Jules. Je ne me sentais pas capable de vivre calfeutrée, fuyant mon mari et ce, pour le restant de mes jours. Si l'éternité s'offrait à moi de cette manière, autant qu'elle soit douce et agréable. Devant cette envie que tout se passe bien pour la suite, je réalisais combien mon cher mari pouvait vite venir un obstacle. Toutefois, je ne me sentais pas capable de lui faire du mal et cela, malgré le fait qu'il m'en avait déjà fait en peu de temps.
J'espérais également que la parole serait un meilleur moyen de le lui faire comprendre. Mais Jules était un homme borné et il m'aimait d'un amour inconditionnel. Alors, ou était la solution dans cette folie insensée?

Soupirant, je pris alors le sucrier et entrepris de me verser un peu de sucre dans mon café. D'habitude, je prenais toujours du thé mais aujourd'hui, j'étais encore trop endormie face à cette nuit blanche. La caféine m'extirpait petit à petit du brouillard dans lequel je me trouvais. Je bus une gorgée du breuvage sentant les bienfaits envahirent mon corps. Reposant ma tasse, je remarquais alors que je n'étais plus seule. Un homme se trouvait dans ma table me regardant. Depuis quand était-il là? Je ne l'avais même pas senti arriver. Gênée face à mon absence de réaction, je lui adressais un sourire timide tout en lui disant:

" Bonjour. Pardonnez moi, je n'ai pas remarqué tout de suite votre présence. Que puis-je pour vous? "

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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyDim 16 Juin - 18:22


Un peu de poison dans votre thé ?


Depuis la veille, je m'étais mis à épier, à suivre, l'une des passagères du paquebot qui était revenue à son bord il y a peu. Je l'avais croisé quelques fois avec son époux avant le naufrage, il s'agissait donc pour moi seulement d'une vague connaissance et pourtant je l'observais, cherchant à découvrir une chose des plus importantes pour mon futur. Certains pourraient penser que si j'agissais ainsi c'était parce qu'elle se trouvait être une revenante, car oui, c'est revenants avaient le don d'intriguer bon nombre de passagers qui ne cessaient de se demander pourquoi ils étaient revenus, qui ils étaient en réalités et comment était la vie après le naufrage. D'autres pourraient s'imaginer que je désirais me rapprocher d'elle, car il s'agit s'en équivoque d'une jeune femme des plus ravissantes. Mais aucune de ces deux idées ne me convient. En effet, le fait qu'elle soit une revenante et une belle femme m'importe peu. Ce qui m'intéresse chez elle, c'est les informations concernant ma femme qu'elle devait avoir. En effet, hier elle avait fait la connaissance de ma charmante épouse, Scarlett, bien que je ne pouvais être certain qu'il s'agissait là de leur première entrevue. Quoi qu'il en soit elles s'étaient parlé longuement, ce qui signifiait que des secrets avaient bien du s'être échangés. Et si s'était, comme je le pensais, le cas, je comptais bien les découvrir pour avoir un coup d'avance sur ma chère et tendre épouse. La soirée durant, je m'étais demandé comment j'allais l'aborder, comment j'allais parvenir à l'amadouer pour qu'elle laisse s'échapper le secret de Scarlett, et puis, m'étais venu une idée. Loin d'être brillante, certes, mais une idée qui pouvait marcher. En tout cas, je l'espérais grandement.

De mon nouvel appartement je sortis, avec de ma main à mon avant bras droit une ravissante entaille qui avait été provoqué par un poignard et qui allait cicatriser dans quelques jours. Poignard qui n'était autre que celui de mon épouse, car oui, j'avais, avant que l'on ne soit séparé, mis la main sur la cachette où elle le rangeait. Quant à la main qui m'avait porté le coup elle n'était en rien celle de Scarlett, ni la mienne d'ailleurs, mais celle d'un steward que j'avais payé prétextant faire une expérience pour mieux comprendre notre situation. Car oui, si je l'avais fait moi-même, cela n'aurait guère fait authentique. Mais là ça marchait parfaitement. Nombreuses seraient les personnes à me trouver fou que de faire une telle chose, mais que m'importait. Pour moi, tout ce qui comptait c'était faire croire à cette revenante, Nayah Gallagher, que je n'étais qu'un homme qui avait mal choisie sa femme et qui n'était autre que le gentil dans le couple, aussi doux qu'un agneau. Car oui, je savais tout aussi bien que Scarlett jouer un rôle. Mais après...A voir si cela marcherait.

Pendant de longues minutes, je parcourrais le pont A, étant à la recherche de celle qui pourrait mettre en quelque sorte un terme à mes soucis avec Scarlett. Après tout, quoi de mieux que de connaître les intentions de l'autre pour le stopper net ? C'est devant les portes du Café Véranda que je m'arrêta, je venais de la repérer, installée confortablement à l'une des tables que comportait la pièce. Il fallait vraiment qu'elle aille, le jour où je comptais l'aborder, dans un lieu qui était fréquenté que par les femmes, c'était bien ma veine. Passant outre ces règles, je m'avança un peu plus et les stewards m'ouvrirent les portes, non sans me lancer un regard des plus étonner. Ce que je pouvais tout à fait comprendre, après tout, c'était comme si une femme entrait dans le repère des hommes de premières classes, soit le fumoir, mais qu'importe, j'étais lancé. Je m'approcha de la table de la revenante, qui me semblait ma fois perdue dans ses pensées. Avant de m'installer face à elle, je parcourus rapidement la pièce du regard. Cette dernière était complète, ce qui d'une certaine façon était une chance, car je pouvais prétexter ne pas avoir trouvé de table libre, mais qui d'un autre côté était quelque peu gênant, car j'étais désormais fichés à vie. J'entendais déjà les commères, dire à qui veut bien entendre qu'un homme s'était rendu dans le repère des femmes. Homme qui n'était autre que moi, l'un des plus énigmatiques de sa classe sociale. Mais bon, maintenant que j'y étais, je n'allais guère reculer et puis, au diable les commérages, au diable les critiques, je faisais ce que je voulais. Après une inspiration, je m'installa face à elle. Lorsque l'une des serveuses vint vers moi, je fus à nouveau gratifié d'une mine étonnée, puis elle reprit le sérieux lié à sa profession et s'en alla chercher un café.

Mon regard était posé sur la jeune femme, qui depuis mon arrivée n'avait pas bronché, comme si elle était totalement absorbée par ses pensées. Ce que là aussi je comprenais. Il faut dire qu'une entrevue avec ma femme, était une chose qui accaparait bien souvent l'esprit. Et plus encore si elles en étaient venues aux confidences. Comment avais-je su qu'elles s'étaient rencontrées ? Car je les avais épiés, de loin, bien évidemment, mais je les avais vus en très grande discussion. La serveuse revint soudain, mon café entre ses mains. Lorsque sur la table il fut déposé et que la serveuse se fut éloignée, la jeune femme leva son regard de sa tasse pour poser son regard dans le mien. Dans un sourire timide et gênée, elle me demanda ce qu'elle pouvait pour moi. « Bonjour. Excusez-moi d'avoir ainsi troublé vos pensées, mais... » Je fis un signe de main vers la salle dont les tables étaient toutes occupées. « ... il n'y avait de table de libre alors il m'a bien fallu choisir une table où m'asseoir et c'est donc la vôtre que j'ai choisi, mais si cela vous dérange, je peux très bien aller ailleurs. Même si je pense que vous devez être de bien meilleure compagnie que toutes ces commères. » Je lui adressais alors un sourire des plus sympathiques et polis. J'espérais fortement qu'elle accepterait, car si ce n'était le cas, j'aurais l'air bien malin...
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyMar 18 Juin - 13:33


" Un peu de poison


dans votre thé? "


Spoiler:

Cet homme m'avait réellement surpris, je ne l'avais même pas entendu prendre place, commander son café. Seulement, lorsque sa commande fut servie que je réalisais que je n'étais plus toute seule, le bruit de la porcelaine m'ayant ramené à la réalité. Sa présence me surprit d'autant plus qu'il m'avait semblé comprendre qu'il s'agissait d'un endroit fréquenté par les femmes. Mais je n'en étais pas sûr, toutefois, au vu de la gente féminine qui composait la clientèle, je ne pouvais penser que le contraire. Que faisait-il ici? C'est pourquoi je m'étais permise de lui demander si je pouvais faire quelque chose pour lui. Certes, la question était mal posée mais elle avait l'avantage de ne pas paraître impolie.
C'est de là qu'il me répondit que toutes les tables étaient prises en dehors de la chaise ou il se trouvait. Tandis que d'un geste de la main, il montrait la salle, j'en profitais de jeter un coup d’œil afin de voir, qu'effectivement, le café était bondé de femmes qui nous fixaient tous les deux. Puis, tandis que je détournais la tête, cet homme en profita pour me demander si sa présence me dérangeait.

Il est vrai que j'avais choisi cet endroit afin d'y être seule et de pouvoir réfléchir. De même, Jules était bien trop fier pour se rendre dans un endroit composé de femmes uniquement. Et il ne restait qu'une table de libre et un café m'aurait fait du bien après une nuit blanche, je ne m'étais donc pas posé plus de questions et m'était installée en sachant que je ne serais point incommodée par mon mari. La présence de cet homme me confortait dans l'idée que Jules n'apparaîtrait pas. Non, sa première colère lui avait fait attirer pas mal d'ennuis au vu du soutien que je recevais des gens, en dehors de Lisbeth peut être. Et puis, il m'était, d'apparence, bien sympathique. Aussi, lui fis-je un sourire tout en lui répondant:

" Mais bien sûr, restez ici. Votre présence ne me dérange absolument pas.  "
Puis, je me permis d'ajouter: " D'ailleurs, vous semblez avoir réveillé les commères. Elles ne cessent de vous fixer comme si vous étiez un insecte! " Je levais alors les yeux au ciel en maudissant ces femmes tous justes bonnes à entretenir des rumeurs. J'étais certaine que si l'on me voyait rire ou parler avec cet homme, cela irait certainement aux oreilles de mon mari. Je n'osais imaginer les conséquences si la scène du casino venait à se renouveler sur ce Première Classe pourtant charmant. De même, si ce scénario venait à se reproduire, il était certain que le Plan B dont m'avait fait part Scarlett serait alors mis en place. Il m'était absolument hors de question de vivre en étant privé de ma liberté. Je n'étais mariée que par l'alliance et je n'avais pas vécu de longues années après le naufrage pour me retrouver dans une cage dorée à ma mort. Sentant que je repartais à nouveau vers des questions sans fin, je regardais alors mon compagnon de table, puis je tentais alors d'engager la conversation afin d'être aimable, compatissant qu'il puisse être le seul homme dans l'antre des vipères:

" Puisque nous partagerons cette tablée, autant nous présenter! Je m'appelle Nayah Gallagher et vous? "
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyJeu 20 Juin - 11:26


Un peu de poison dans votre thé ?


Je sentais le poids des regards des femmes présentes dans la pièce. J'avais la désagréable sensation de n'être qu'un intrus qui n'aurait pas dû venir ici. Je me doutais bien que si j'avais été seul à la table et que je ne cherchais pas à faire croire à la jeune femme que j'étais une personne des plus sympathiques et gentils, elles auraient toutes eut droit à une remarque acerbe, mauvaise. Car oui, j'avais horreur d'être la cible des regards de ces satanées commères, même si toutes les femmes présentes ne faisaient peut-être pas partie de cette classe que je haïssais profondément. Quoi qu'il en soit, étant quelqu'un de fier, je laissais passer les regards et murmures, comme s'ils étaient des plus insignifiants et qu'ils ne faisaient que me traverser sans parvenir à me toucher. En même temps, la seule personne qui parvenait à me toucher désormais c'était ma charmante épouse qui elle, savait trouver les mots et les gestes pour m'atteindre. Donc à côté d'elle, toutes les femmes présentes, les commères, n'étaient que d'un niveau peu élevé et complètement insignifiant. Après tout, comment parvenir à rivaliser avec le sombre coeur de Scarlett ? Tout du moins, si nous pouvions croire qu'elle en avait un.

Un autre regard se joignit soudainement au poids. La revenante venait de sortir de ses pensées et avait donc remarqué ma présence. Je devais avouer avoir été quelque peu surpris qu'elle ne m'ait pas vu plus tôt, car ce n'était pas comme si j'avais voulu me la jouer discret. Et même si je l'avais voulu, comme être discret lorsque l'on est la cible de tous les regards et propos ? Difficile, en effet. Après lui avoir demandé si je pouvais rester à sa table, elle accéda à ma demande. Autant dire qu'au fond de moi j'étais ravi, je commençais progressivement à briser la glace. J'espérais juste ne pas avoir à donner mon nom trop tôt, car elle ferait de suite le rapprochement entre Scarlett et son mari envahissant et risquerait de se fermer comme une huître. Ce que je ne désirais surtout pas. Au contraire ! Je voulais que la conversation soit agréable pour elle, pour qu'elle change d'idée à mon sujet, car je le savais, Scarlett devait lui avoir dépeint un portrait loin d'être glorieux à mon égard. « Merci d'accepter que je reste, car comme je l'ai dit, aller à l'une de leurs tables ne serait en rien plaisant. » Lorsque j'avais prononcé le mot table j'avais fait un petit signe de tête pour montrer ces dernières.

Je me levais ensuite, pour retirer ma veste, car la pièce avait une chaleur qui me dérangeait quelque peu. Chaleur qui devait être dû aux cerveaux qui chauffaient chez les commères à mon sujet. Et puis, ainsi je pouvais être en chemise, ce qui pourrait sans doute plus facilement me faire entrer dans le sujet que je suis un homme dont la femme ne cesse de le torturer. J'espérais vraiment que cela allait marcher, après tout, je n'avais pas demandé que l'on m'entaille la veille pour ne pas avoir de résultat. Après avoir posé ma veste sur le dossier de ma chaise, je me réinstallais en souriant doucement, j'étais désormais en chemise. Elle me dit alors que j'avais réveillé les commères en entrant dans la pièce. Propos qui me fit quelque peu rire, car elle avait tout à fait raison. « Je pense qu'elles finiront par se remettre mentalement du fait d'avoir vu un homme dans le Café-Véranda. Même si, je vais encore longtemps en entendre parler de cela. » J'osais alors les épaules en gardant sur les lèvres un sourire. Sourire qui irritait à chaque fois Scarlett lorsque je le faisais, mais bon, elle n'était pas Scarlett. « Il faut dire que si j'écoutais leurs remarques, j'aurais dû rester dans ma cabine, seul homme que je suis à boire du café. Mais même si cela les dérange, je trouve cela plus intéressant de venir ici. Après tout, on peut faire de belles rencontres, tout du moins, si on exclut les commères. »

Je portais à ces mots, mon café à mes lèvres, avalant un peu de ce chaud breuvage. Lorsque je le reposais, je lui demandais. « En parlant de rencontre, je ne vous avez jamais rencontré avant ce jour. Faites-vous partit des revenants ? » Certes, j'avais dit quelque temps avant, que le fait qu'elle soit revenante ne m'importait que peu, mais là, c'était l'occasion de parler, et de peu à peu lui faire croire qu'elle pouvait avoir confiance en moi. Après tout, quoi de mieux que de faire parler notre interlocuteur et boire ses paroles pour lui faire gagner confiance ? En tout cas, moi je ne trouvais pas mieux. « Je me doute bien que cela doit être une question que l'on vous pose souvent, mais comment était la vie après le naufrage ? A quel point le monde a-t-il évolué ? » Même si ce n'était qu'une façon pour moi d'allonger la conversation, cela m'intéressait, car je pouvais ainsi m'imaginer mon avenir si je n'étais pas mort sur ce paquebot.

Après avoir quelque peu parlé, elle mit dans la conversation les noms. J'aurais préféré ne pas avoir à lui donner, passer cet après-midi sans qu'elle connaisse mon identité, mais je savais que c'était une chose impossible, car c'était dans l'habitude de tous que de donner son nom et de demander celui de l'autre. « Oh ! Comme je suis impoli, j'aurais dû commencer par cela avant de parler. En tout cas, je suis enchanté de faire votre connaissance Nayah Gallagher, je me nomme Thomas. Thomas Hamilton. » Je savais qu'elle allait reconnaître mon nom et qu'alors le lien serait fait, mais qu'importe, désormais il était donné et puis de toute façon, je n'aurais pas pu esquiver l'échange de noms sans paraitre louche. Quoi qu'il en soit, le jeu avait commencé. Les dès étaient lancés.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyVen 21 Juin - 13:15


" Un peu de poison


dans votre thé? "




Cet homme semblait vraiment sûr de lui et ne semblait craindre personne. Il était gentil et charmeur à la fois. Je l'écoutais parler non sans dissimuler un sourire face à ces propos teintées d'humour. C'était un bien étrange personnage avec qui je ne risquais pas de m'ennuyer. Il était d'autant plus intéressant qu'il représentait une barrière dans cette classe sociale dans lequel nous appartenions. Un homme rentrant dans un lieu fréquenté par les femmes n'était pas coutumier et je voyais là, une personne qui tentait de briser ces tabous ridicules dont j'avais vécu la disparition bien après le naufrage. Peut être avait-il remarqué ma nonchalance face à son arrivée tout en réalisant que mon visage ne datait pas d'il y an, car il me demanda si j'étais bien une revenante. Puis, avant que je ne puisse lui répondre, il me demanda, question tant demandée d'ailleurs, ce qu'avait été notre monde après 1912. Je souris en réalisant combien de fois cette question avait été posée. Les passagers coincés depuis un an étaient tellement désireux d'imaginer leur avenir à coup de "Et si le Titanic n'avait pas coulé..." Il y avait beaucoup de déceptions pour certains et de joie pour d'autre, d'avoir échappé à un avenir sombre.
Et face à cet homme, que ressentirait-il? De la joie? De la peine? Oh mais j'oubliais ... C'était quoi son nom?
J'en profitais donc de lui demander son identité afin de savoir à qui je m'adressais. Je m'étais d'abord présentée quand ce fut son tour. Tandis qu'il commençait sa phrase, je bus une gorgée de mon café.

Thomas Hamilton... Le nom de famille me fit avaler de travers mon café tiède. Je pris la serviette de lin se trouvant à ma gauche et entreprit de m'essuyer les lèvres tout en dissimulant une toux monstrueuse menaçant de troubler la paisible quiétude des lieux. Je m'excusais également auprès de Thomas, puisqu'il s'appelait ainsi, et lui disait à travers quelques petites toux:
" Pardonnez moi! Le café était encore chaud et la chaleur m'a surprise, j'ai avalé de travers... "
Je venais de mentir. Le café n'était pas chaud, il avait bien refroidi... Mais je voyais là, la seule excuse possible pour masquer cette surprise. La coïncidence était réellement trop grande.
Un Hamilton? Après l'épouse, avais je le mari en face de moi? J'aurais bien voulu me pincer le bras pour voir si ce n'était pas un rêve s'il n'avait pas été face à moi. Que devais je faire? Lui dire? Je me remémorais la conversation d'hier et songeait que la personne en face de moi n'avait rien d'un ange, ni Scarlett d'ailleurs.

Je me maudissais en l'instant même. Faire un pacte avec Scarlett mais dans quoi m'étais je lancée? Je regardais alors mon compagnon tout en posant la serviette. Je pris un air détaché et lui répondis donc:

" Pour répondre à votre question, Monsieur Hamilton, oui, vous avez raison, je suis une revenante comme vous nous appelez ainsi. J'ai vécu de bien longues années après le naufrage! Et je peux vous dire que la société a bien évolué. Déjà, vous ne trouverez plus de café pour les femmes uniquement. Nous buvons dans un espace commun aux commères et aux hommes en quête de bonne compagnie! " Disais je tout en me mettant à rire. Mon dieu, que mon rire sonnait faux, comme mon ventre se tordait en cet instant même? Je n'avais jamais fait de théâtre mais qu'est ce que je dissimulais bien mes véritables émotions! Car du peu que m'en avait dit Scarlett à son sujet, cet homme n'était pas réellement recommandable. De là, je m'apercevais de son habilité à se montrer aimable et charmeur en présence de la gente féminine. Cet homme là savait ce qu'il faisait, il n'avait peur de rien. Cela se voyait, se ressentait. J'avais, en l'espace de quelques jours, rencontraient deux dominateurs cherchant à se dominer mutuellement: Scarlett et Thomas, les époux Hamilton, unis jusqu'à la mort. Et maintenant, sur le bateau, pour l'éternité...

Tout comme moi et mon mari... Voilà pourquoi, j'avais conclu ce pacte avec l'épouse de cet homme. J'étais réellement pétrifiée à l'idée que Jules puisse vouloir me dominer jusqu'à la nuit des temps sans que je puisse pouvoir m'exprimer ou faire quoi que ce soit. En se figeant ainsi, le Titanic avait figé les barrières sociales et cela, personne ne semblait le comprendre en dehors des revenants ayant vécu assez longtemps. Scarlett était dans la même situation que moi, elle voulait prendre sa liberté vis à vis de son époux mais les conventions sociales lui en empêcher. En 1912, une femme se mariait et ne pouvait divorcer. Je la comprenais que trop bien.

Tandis que je m'arrêtais de rire pour laisser la parole à mon interlocuteur, je remarquais une tâche rouge sur sa chemise. Je devins blême devant la grosseur et m'exclamais alors:

Oh Seigneur.. Mr Hamilton, vous saignez? " J'en profitais pour le lui faire remarquer. Si effectivement, c'était le cas, je lui conseillerais d'aller à l'infirmerie se faire soigner. De cette manière, il disparaîtrait de mon champ de vision. Je serais alors restée polie sans indigner les commères présentes. Je priais le Ciel pour que tout se déroule comme je l'espérais. Je ne me sentais pas en sécurité en ce moment. Et bien plus tard, je comprendrais que j'étais alors en danger.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyDim 23 Juin - 19:46


Un peu de poison dans votre thé ?


Au moment même, où j'avais décliné mon identité à la revenante du nom de Nayah, cette dernière avait pris sa serviette pour la portée à ses lèvres, comme pour ne pas laisser quelque chose s'échapper de ses lèvres. Ce qui ma foi devait être une toux. Lorsqu'elle reprit en quelque sorte son calme et son sérieux, elle s'excusa et m'annonça que c'était à cause du café, car ce dernier était trop chaud, et qu'ainsi elle l'avait avalé de travers. Mais même si cette excuse semblait totalement plausible, je savais qu'il n'en était rien. En effet, elle avait fasse à elle, l'homme dont la femme avait du, la veille, en dépeindre un portrait des plus abominable. Autant dire que cela pouvait grandement surprendre, choquer. Car oui, elle pensait au début avoir face à elle un homme aimable, charmeur qui se fichait grandement des convenances, pour avoir ensuite l'un des êtres le plus diabolique du paquebot. Ce qui changeait grandement. Je fis comme si je n'étais pas du tout au courant de cette surprise dû à mon nom de famille et que je croyais en son mensonge. Chose que j'étais des plus habitués à faire.  « Ne vous inquiétez pas, ce qui compte c'est que vous ne vous soyez pas étouffée avec ce café. » Je plongeais alors mon regard dans le sien.  « Faites attention à la prochaine gorgée, il ne faudrait pas qu'ainsi vous vous brûliez. » Mon ton se trouvait être des plus amicales, accompagné d'un sourire compatissant, mais si on regardait bien le fond de ces propos, il n'en était rien. En effet, il s'agissait non pas d'une recommandation contre le café, mais une métaphore concernant ma femme et moi. Car oui, nous pouvions aussi bien étouffer que brûler et cela, elle devait être en train de s'en rendre bien compte : elle avait mis les pieds dans la fosse aux lions et elle ne parviendrait à en sortir que si l'un des deux lions parvenaient à mettre à terre l'autre.

Tandis qu'elle répondait à ma question sur ce qui s'était passé après le naufrage, je portais à nouveau ma tasse à mes lèvres, ne sachant pas qu'en bougeant ainsi mon bras droit, je permettais à la blessure causée par le poignard de s'ouvrir peu à peu, car oui, ce n'était pas comme si elle s'était cicatrisée du jour au lendemain. Elle avait juste cessé de saigner et commencer à se refermer, mais en bougeant, même aussi peu, cela bouleversait le processus.  « Il est bien dommage que je n'ai pu survivre au naufrage pour voir cela, mais je suis certain qu'un jour cela évoluera sur le Titanic. Après tout, toutes choses finissent par changer, même si cela peut prendre beaucoup de temps. » Je portais à ces mots mon regard sur les commères.  « Oui, cela finira bien par changer et puis, en venant ici, j'ai peut-être fait avancé le processus, car il faut toujours une première personne pour que les autres suivent. » Je tournais à ces mots ma tête, pour qu'elle fasse a nouveau face à Nayah et je lui fis un léger clin d'oeil suivi d'un sourire.

Soudainement, son teint devint blafarde et son expression frappée par la stupeur. Elle avait les yeux rivés sur mon bras. Elle me donna la raison de sa réaction en me demandant si je saignais. Fronçant les sourcils, je posais à mon tour mon regard sur ma chemise. En effet, une magnifique tâche rouge imbibait maintenant cette dernière. Je remontais alors la manche, comme s'il s'agissait d'une manche trois-quarts et je pu voir que la coupure c'était ouverte.  « Il faut croire que c'est le cas. » Répondis-je avec une mine quelque peu indifférente, comme si ce qui m'arrivait là était une chose des plus habituelles. Et c'était ce que je voulais qu'elle croit, car ainsi elle se poserait des questions, ce qui pourrait me faire gagner la partie contre ma tendre épouse. Je pris la serviette que la serveuse m'avait apportée avec le café, pour l'appuyer contre la blessure et ainsi stopper le sang qui coulait.  Le poids des yeux doubla, en effet, les femmes dans la salle semblaient des plus intriguées par la question que Nayah m'avait posée et par la blessure que j'avais mise à découvert. Il faut dire qu'au vu du silence de mort qu'y s'était trouvé dans le Café Véranda, lorsqu'elle avait parlé, c'était là une chose certaine qu'elles aient tous entendus. « J'espère que la vue du sang ne vous incommode pas trop. » Le sourire qui suivis cette phrase s'était fait légèrement gêné, comme si je ne voulais pas la déranger, mais au fond, il n'en était rien, car tout cela n'était qu'une vile mise en scène.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyLun 24 Juin - 12:59


" Un peu de poison


dans votre thé? "



La vue du sang ne m'incommodait pas, toutefois, ce n'était pas non plus un spectacle que j'appréciais. Il m'était arrivé souvent de soigner les écorchures de mes enfants, aussi m'étais je habitué à cette désagréable vue. La seule chose que je ne supportais toujours pas était l'odeur. Ce mélange de chaleur, de métal, une odeur poisseuse qui me donnait de violentes nausées. Je pris alors ma serviette et la tint près de la bouche au cas ou ce gout olfactif ferait son apparition. Thomas répondit non sans une nonchalance certaine. Il semblait ne pas s'être rendu compte du saignement. Est ce qu'il s'était aperçu qu'il était blessé? Bonne question. Je le regardais, silencieuse, se détacher les boutons de manchette et replier la chemise. Une vilaine coupure apparut, béante, fine comme un rasoir et coupait avec précision: cela ne pouvait être que l'objet d'une blessure par un objet tranchant, un couteau par exemple. La plaie était en cours de cicatrisation mais ouverte et le sang coulait tachant sa belle chemise blanche et la nappe de la table également. L'odeur fit alors irruption dans mes narines. Sentant mon estomac se tordre, je pris alors la serviette et la colla à mon visage, mon nez et ma bouche. L'odeur métallique disparut pour laisser place à la douceur de la lavande qu'était la lessive du bateau.

Thomas sembla remarquer mon malaise et ma posture et me demanda d'un sourire sincère si le sang ne me gênait pas. Toujours la serviette devant mon visage, je lui répondis alors d'un sourire figé masqué par le tissu:

" Ce n'est pas la vue du sang qui me dérange mais l'odeur... Cela me donne des envies de vomir atroces. " Disais je tout en respirant encore plus profondément dans le lin blanc. Je regardais cette plaie me demandant qu'elle pouvait en être l'origine. La taille de la coupure me rendait perplexe ainsi que son endroit. A vrai dire, cela aurait été sur sa main, j'en aurais conclu qu'il s'était coupé alors qu'il mangeait. Sur le visage, c'est qu'il se serait rasé. Là, la blessure se trouvait sur son bras et elle était nette, profonde et propre: l'objet d'un couteau, j'en étais quasi certaine. Ça n'avait rien à voir avec une écorchure basique ou d'une maladresse. C'est pourquoi, les mots sortirent presque trop vite de ma bouche et je me maudissais déjà lorsque je m'entendis dire, les yeux fixés sur la plaie:

" Mais qui a pu vous causer une telle blessure? Cela devait être une lame assez ..." Disais je avant de laisser ma phrase en suspens, ne terminant pas ma "brillante" explication par le assez "grande" que je voulais dire. Je me tus bien que j'en avais déjà trop dit. Je venais de tendre ma joue pour me faire gifler. Seigneur, étais je bête à ce point? Je souhaitais que cet homme disparaisse de mon champ de vision et non, au lieu de cela, je lui posais des questions trop impersonnelles. Malgré tout, le Mari de mon amie avait éveillé ma curiosité. Si souriant, si sincère, si froid aussi et pleins de secrets. J'avais l'impression d'avoir en face de moi une Scarlett n°2 mais en homme. Dans quel pétrin m'étais je fourrée?

Avant qu'il n'ait pu répondre quoi que ce soit à ma phrase, je relevais alors les yeux pour plonger mon regard dans le sien tout en ajoutant:
" Monsieur Hamilton, vous devriez vous rendre à l'infirmerie. Votre blessure est profonde et elle devrait nécessiter, à mon avis, quelques points de suture. Allez y maintenant avant que cela ne saigne trop... Disais je en espérant qu'il me prendrait au mot. Tout mon être hurlait mentalement à cet homme de partir, de me laisser tranquille. Il y avait quelque chose de ne pas cohérent. Comment pouvait on venir dans un endroit pour femmes avec une blessure béante, non soignée, sans pansement?Et en même temps, prétendre la surprise face à une plaie aussi profonde et ce sang... Quelque chose me disait, mon intuition peut être, de me méfier. J'avais l'impression que le mari de Scarlett n'était pas du tout, mais alors pas du tout, là par hasard. Sa visite était préméditée. Pourquoi, je ne le savais point. Mais je me souvenais d'une chose: lorsque j'étais partie du pont ou nous étions devenues alliées avec Scarlett, j'avais eu l'impression d'être épiée, surveillée et je ne pus voir savoir par qui.
Désormais, la réponse s'affichait à moi mais nulle doute que j'espérais que ce ne soit pas le cas. Après tout, s'il avait entendu la conversation, je commençais à réaliser que j'avais face à moi un ennemi bien dangereux.

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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyDim 7 Juil - 9:47


Un peu de poison dans votre thé ?


Son regard faisait la navette entre la plaie que quelques instants avant j'avais mise à découvert et mon visage. Sur ses traits, la perplexité était peinte, ce qui, était quelque peu normale, après tout, lorsque l'on voit une blessure sur le corps d'une personne notre esprit se met de suite à se demander ce qui avait provoqué cette blessure. Et je devais avouer que je recherchais justement ce sentiment en elle, car : qu'avait-il de mieux que de déconcerter une personne en lui m'étant milles et unes questions dans la tête ? En tout cas, moi, je n'en trouvais pas de mieux, car le fait de se questionner, permettait de semer le doute dans ses pensées et peut-être de la rendre plus encline à se confier sur les agissements et désires de ma femme. En même temps, c'était seulement pour cela que je me tenais là, exhibant ma blessure face à ses yeux et à dire vrais, aux yeux de presque toutes les femmes présentes. Car nous étions devenus en quelque sorte le centre de leur attention et ce, depuis que j'étais entré dans le Café Véranda, en même temps, un homme dans cette pièce, qu'elle étrange idée ! Mais maintenant, leurs regards et murmures avaient pris de l'ampleur, étant bien plus accentués que jusqu'alors. D'ailleurs, j'imaginais déjà les rumeurs qui aillaient suivre ce jour, cet après-midi. Rumeurs qui ma fois, allaient être emprunt de fantaisie, car les commères ne connaissant guère la raison de cette blessure allaient en inventer une avec l'imagination fertile dont elles disposaient. Cause qui allait sans le moindre doute diverger en fonction des femmes qui viendraient à l'imaginer. S'en suivrait alors une série de question sur le fait que laquelle des hypothèses étaient la plus proche de la vérité. Semer la discorde, la confusion... Voilà ce que nous autres, Hamilton, faisions de mieux et ma tendre épouse se trouvait bien évidemment dans le nous, car oui, elle restait Hamilton et ce, jusqu'à ce que l'un de nous meurt véritablement ou qu'elle trouve une tout autre solution à son problème d'être ainsi bloqué à mes côtés.

Après qu'elle eut porté à son visage sa serviette de table et que son corps se soit légèrement crispé, je lui demandais si la vue du sang l'incommodait, car elle pouvait faire partie de ce nombre important de personnes qui n'appréciaient guère cela. Je dois avouer que rares étaient les personnes à rester impassible lorsqu'ils avaient face à eux une hémorragie, car cela avait le don de faire tourner la tête, voir même de faire vomir. Les rares personnes étaient le plus souvent les médecins ou encore les infirmières, qui à force d'en voir finissaient par s'y habituer et à ne plus rien ressentir face à cela. Même si la vue de l'hémoglobine n'était pas une chose qui me mettait mal à l'aise, je n'en étais pas encore arrivé à l'impassibilité des personnes dans la branche médicale, ce qui pendant que je laissais le sang imprégner la serviette me fit quelques fois broncher et froncer les sourcils, mais rien de bien dramatique. Elle m'annonça alors que ce n'était en rien la vue du sang qui la dérangeait, mais plutôt son odeur. Pour cela, je la comprenais parfaitement, car cette dernière avait le don de prendre la gorge et de nous donner qu'une envie : cesser de respirer. Fort heureusement, j'en étais moins incommodé qu'elle et je pouvais donc mouiller la serviette avec le verre d'eau que la serveuse m'avait servi en même temps que mon café et de l'appliquer sur la plaie sans avoir à trop grimacer. Ce qui, là aussi, pouvait prêter à l'idée que j'en étais habitué. Je lui adressais alors un sourire et un regard compatissant, pour lui montrer ainsi qu'elle n'était pas la seule à en être dérangé, même si c'était à un niveau totalement différent.

Tandis que je tentais de stopper l'hémorragie, elle examinait la coupure sur mon avant bras, et je pouvais voir au fond de ses yeux, des questions se bousculer. J'avais réussi à éveiller sa curiosité, tous se passait à la perfection. Tout du moins jusqu'à cet instant, car elle allait après comprendre son erreur et sa naïveté. Sa curiosité fut montrée au grand jour lorsqu'elle me demanda qu'elle était la cause de cette blessure, pour ensuite émettre une hypothèse sur le fait que la lame devait être assez... Même si elle n'eut pas terminée sa phrase, le dernier mot se lisait sur ses lèvres ...grande. Je m'apprêtais à répondre lorsqu'elle ajouta des autres propos. Elle me dit alors que je devrais me rendre à l'infirmerie, car ma blessure était trop profonde, mais moi, je ne le désirais pas, car à l'infirmerie je me trouverais alors seul. Dans l'incapacité de semer encore plus le trouble dans son esprit concernant ma charmante épouse. Non ! Je devais rester ici, avec elle, avec ses interrogations. Et puis, je n'allais pas lui retirer le plaisir de ma compagnie au risque qu'elle soit après toute seule face aux regards de ces dames.  « Je ne pense pas aller à l'infirmerie, regardez par vous-même, le sang est sur le point de s'estomper. » En effet, il avait tant imprégné la serviette de table et ma chemise qu'il allait bientôt s'arrêter de couler. Je retirais alors la serviette de la plaie, pour lui montrer que seules quelques gouttes de sang s'échappaient de cette dernière et qu'il était donc inutile de s'inquiéter outre mesure. Je pris soudainement un visage plutôt posé, presque peiné et dis d'une voix plutôt douce pour que juste elle entende mes dires.  « Il est vrai que si j'étais allé à l'infirmerie plus tôt, je ne vous aurais pas ainsi importuné avec cette charmante odeur, mais je n'aime pas m'y rendre, car cela suscite des questions dont les réponses pourraient nuire à une personne auquel je tiens. Ce dont, vous devez vous en douter, je ne désire nullement. » En effet, j'avais joué la carte, de l'homme mystérieux, qui laisse sous-entendre qu'une personne proche de lui est la cause de cette blessure, qu'il ne lui veut vraiment aucun mal, que c'est parce qu'il la protège qu'il ne soigne pas la blessure, mais plus encore, que ce n'était pas la première fois. Je me demandais alors, quelle carte elle allait à son tour jouer. Car oui, la vie est un jeu et nous nous trouvions là dans une partie des plus ardues.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyJeu 11 Juil - 13:14


" Un peu de poison


dans votre thé? "



L'étau se refermait au fur et à mesure que les minutes passaient en sa présence. J'étais coincée sans savoir que faire face à cet homme qui soignait sa blessure. Le sang s'échappant de cette dernière, l'odeur commençait à me donner le tournis et de fortes nausées bien désagréables. J'avais conseillé à cet homme de se rendre à l'infirmerie avec l'espoir de le voir partir d'ici, de ne plus avoir à entendre ce ton mielleux et doucereux teinté de phrases lourdes de sens. Cela confirma d'autant plus mes craintes lorsqu'il refusa tout simplement de s'y rendre afin de ne pas causer de tracas à la personne responsable de sa blessure, il ne souhaitait ébruiter l'affaire par peur de  causer du tord.
Lorsque j'entendis sa dernière phrase, tout s'éclaira soudain  et je n'eus plus aucun doute. Il était en train de parler de Scarlett. Après, lui avait-elle fait cette blessure, j'étais incapable de dire oui ou non... Lors de notre rencontre la veille, j'avais découvert combien elle pouvait être machiavélique et sans pitié, je la voyais très bien blesser ainsi son mari, surtout lorsqu'elle m'avait dit que parfois la situation devenait trop insoutenable et explosait entre les deux époux. Ensuite,cela ne pouvait être que l'unique raison à sa présence et à ce qu'il me disait:

Thomas Hamilton n'était autre que celui qui nous avait espionné lors de notre rencontre avec son épouse. J'en étais quasiment certaine. Après tout, je n'avais jamais parlé aux époux Hamilton avant ma rencontre d'hier avec son épouse. De même, qu'un homme que je ne connaissais pas, entrait dans un café pour femmes, exhibait une blessure pas soignée, causait par un être cher qui ne pouvait être que sa femme. Tout cela me faisait réaliser que rien n'était le fruit du hasard, tout était calculé par les cerveaux des ces deux êtres diaboliques. J'étais tombée dans les filets mais malgré cela, j'avais besoin de Scarlett. Elle était la seule à pouvoir m'aider si jamais je souhaitais me débarrasser de mon mari. Elle cherchait la solution et j'étais prête à l'aider. De là, peut être même que nous pourrions trouver le moyen de sortir de ce huis clos. J'avais donc décidé de lui faire confiance en signant ainsi un pacte. Si je le rompais, je risquais ma peau mais cela m'était égal, vivre prisonnière ou mourir en étant libre, je préférais le second choix.

De plus, je n'aimais pas la manière de faire de cet homme. Nous surveiller, puis venir se lamenter sur son sort, montrer une blessure causée, peut être, par sa femme qu'il ne voulait pas libérer de son emprise.  La confusion ressentie au début de notre rencontre lorsque j'appris son identité laissa place à de la révulsion envers cet homme. Il ne me faisait pas peur. Désormais, nous étions deux femmes unies dans la même galère.Je sentis l'adrénaline montait dans mes veines tandis que l'odeur du sang s'était estompé avec mes nausées. Et,  c'est ainsi que je lui répondis froidement:

" Je crois bien que nous n'avons pas la même notion de "tenir à une personne", Monsieur Hamilton. Si effectivement, c'était le cas, vous ne seriez pas là à montrer votre blessure de la sorte. " Disais je sur un ton glacial, puis je me penchais afin que je sois certaine que lui seul puisse entendre ce que j'avais à dire:

" Quand à nous surveiller et à faire votre cinéma maintenant, sachez que je viens d'y voir clair dans votre jeu... Après, peut être bien que c'était ce que vous espériez, mais ça je l'ignore... Je terminais alors  ma phrase en le toisant comme un affront, puis je me redressais bien droite sur mon dossier. Je marquais un silence qui dura l'espace de quelques instants ou nous n'entendîmes que le brouhaha des vieilles vipères. Enfin, j'ouvris la bouche et lui disais alors:

" Soyons francs, qu'est ce que vous me voulez, Monsieur Hamilton? " Le temps du faux semblant, des sourires mielleux et des rires faussement enjouées étaient révolus. Les jeux étaient faits, les cartes abattues et j'allais enfin savoir les raisons de la présence de cet homme ainsi que de ses agissements douteux.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyLun 15 Juil - 14:07


Un peu de poison dans votre thé ?


Ayant passé tellement de temps aux côtés de ma machiavélique épouse je m'étais mis à sous-estimé les autres. En effet, ils me semblaient tous tellement insignifiants, banals et ridicules comparé à celle qui n'était autre que ma perte, Scarlett. Dans les autres, se trouvait cette revenante du nom de Nayah. Je m'étais imaginé que j'allais me retrouver face à une jeune femme naïve qui s'était fait emporté par les propos de Scarlett aussi rapidement qu'un chat face à une pelote de laine, mais il n'en était rien. Elle était plus forte que ce que je m'étais imaginé. Bien plus forte... Et puis, bien qu'au début elle laissait ses pensées voilés, désormais elle les exprimait sur un ton des plus glacials. Nayah avait compris mon petit jeu et où je voulais en venir, mais je ne démordais pas de mon caractère quelque peu innocent. Après tout, autant jouer jusqu'au bout. Jusqu'à ce que chacun de nous dévoile le jeu qui se tenait entre ses mains et qu'il remporte la mise ou en sorte vaincu. Alors qui sera le vainqueur et qui sera le vaincu ?

Elle m'annonça alors que nous n'avions pas la même notion de tenir à une personne et pour cacher l'étrange rictus qui s'était peint sur mes lèvres à ses mots, j'avais porté ma tasse à mes lèvres et avalé une gorgée du café qui m'a foi n'était plus si chaud que cela. Lorsqu'elle eut terminée ses phrases, je reposais la tasse sur la table et plongea mon regard azuré dans le sien. Bien qu'elle n'eut attendu une répartie concernant ses propos, je la lui donnais tout de même, commençant par répondre à sa première accusation. « Dites-moi, aurait-il été préférable que je reste enfermé, jour après jour, dans ma cabine pour qu'ainsi vous voyez que nous avons la même notion ? Car oui, qui dit qu'une fois cette blessure guérit il n'y en est une autre ? Et puis ce n'est pas comme si le sang coulait toujours lorsque j'ai quitté ma cabine. » Pendant quelques instants je restais ainsi, la regardant simplement, puis mes lèvres s'ouvrirent et laissèrent des paroles s'échapper. Tout comme elle avant, je me rapprochais, pour qu'ainsi mes mots ne soient que pour ses propres oreilles. « Vous surveillez ? Je puis vous assurer qu'il n'en est rien. De plus, j'ai connaissance de la révulsion de mon épouse quant au fait d'être surveillé. Fou serait la personne à agir ainsi, car il aurait alors droit à l'un de ses merveilleux cadeaux. Et fou, à ce que je sache, je ne le suis guère. » Lorsque j'avais parlé de ses cadeaux, ma voix avait été emplie d'ironie, car en effet, j'avais fait allusion à une balle en plein coeur, un coup de couteau, du poison. Bref...tout ce qu'elle pourrait utiliser pour se venger d'avoir été surveillé. Tout ce qu'elle pourrait utiliser pour tuer.

Le silence entre nous fut soudainement lourd, presque violent. Pendant plusieurs secondes, qui me parurent plusieurs minutes, nous ne parlâmes pas, nous affrontant seulement du regard. Ce fut elle qui rompit le silence en me demandant de but en blanc ce que je lui voulais. Mon masque tombait lentement, car le jeu avait été joué et elle demandait désormais des explications quant au fait que ne l'avions commencé. « Ce que je vous veux ? Vous avez de l'esprit, vous devriez le savoir mieux que quiconque. Alors allez-y ! Réfléchissez. Mais ce ne sera certes pas moi qui vous donnera la correction de cette question. » Mon regard s'était fait froid, glaciale même et ce, depuis qu'elle avait abattu les dernières cartes et que j'avais décidé de retirer mon masque. Oui...mon regard était presque aussi noir que l'âme qui se trouvait à l'intérieur, à supposer que mon épouse et moi-même en avions une. Sur mes lèvres le rictus que tantôt j'avais caché se trouvait dessiné. Elle voyait désormais mon vrai visage et peut-être aurait-il été préférable pour elle de ne pas l'apercevoir. Après tout, avant de voir le visage du mal on puis croire être en sécurité, mais après l'avoir vu, un tel sentiment n'existe plus.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyVen 26 Juil - 13:36


" Un peu de poison


dans votre thé? "




Cet homme ne pouvait être que fou.  Cela pouvait expliquer pourquoi il venait ici même me surveiller, me faire son petit numéro de mélodrame. Me pensait-il assez bête pour ne m'apercevoir de rien? Je pensais que oui, sinon, il n'aurait pas été s’asseoir en face de moi, à me parler avec un sourire charmeur, un air innocent, qui dissimulait derrière une âme emplie de noirceur et de délires psychopathes. Je comprenais de mieux en mieux les raisons de sa venue dans ce café fréquenté uniquement par des femmes, la découverte du mari de celle dont j'avais connu la veille, qui m'avait fait découvrir ses plans machiavéliques contre ce mari trop envahissant.

Beaucoup trop.

Il semblait être animé par un désir de posséder sa femme, d'avoir une totale emprise sur elle. Je ne voyais que cela comme explication suffisamment rationnelle pour être considéré comme "normale". D'ailleurs, cela justifiait également le désir de Scarlett d'en découdre avec son mari. Prendre un amant avait peut être été un moyen de souffler, de se sentir désirer d'une manière autre que celle que Thomas Hamilton voulait lui donner. Bien entendu, tout ceci n'était que des suppositions. Mais j'avais l'intuition que je ne me trompais pas à ce sujet. Jules, à côté de cette ordure, semblait être un ange trop docile et je n'en étais pas au point de devoir me transporter une arme par peur de devoir l'utiliser sur lui. D'ailleurs, je regrettais de ne pas en avoir une sur moi, car, l'envie de m'en servir contre cet homme, assis en face de moi, me démangeait furieusement. Et cela augmenta lorsqu'il me répondit à ma demande (je lui avais demandé de me dire ce qu'il me voulait). Il continuait encore à jouer dans l'énigme et cela m'agaça au plus haut point. Pourquoi ne pas tout simplement révéler ce qu'il voulait? Cet homme était un acteur bien talentueux mais il excellait dans son art, dans un domaine apportant souffrances et peines.

Je n'aimais pas cet homme. Sa malveillance était tout aussi sombre que celle de Scarlett, à la différence près, que cette dernière était de mon côté et me comprenait: nous étions alliées, embarquées toutes deux dans un mariage de raison, sans amour, ne faisant surgir qu'une haine tenace. Je comprenais combien celle de mon amie pouvait être décupler. Vivre  pendant un an auprès de cet homme, avait du être très dure pour elle. Par quels moyens avait elle réussi à le convaincre de se séparer? Les questions affluaient dans mon esprit mais je n'en gardais pas moins l'oeil ouvert sur cet homme. Nos regards ne s'étaient pas croisés, tenaces, froids. Nous étions devenus les meilleurs amis du monde pensais je avec ironie. Je lui répondis alors:

" Je réitère une dernière fois ma question: qu'est ce que vous me voulez? Je veux vous l'entendre dire... " Disais je tout en le fixant froidement tout en ajoutant: " Votre venue n'est pas le fruit du hasard. Vous arrivez dans un café pour femmes et vous vous asseyez en face de moi, vous exhibez votre bras comme un trophée. Mais qu'attendez vous de moi? "

Puis je pris ma tasse et bus le restant de ma boisson désormais froide avant de finaliser: " Je vous demande de me répondre. Faute de quoi, le café risque de connaître un cataclysme qui risquerait de ruiner votre réputation de mari délaissé... " disais je en lui faisant un sourire empreint d'ironie.
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyLun 12 Aoû - 13:50


Un peu de poison dans votre thé ?


Haine. Haine. Haine. Ce mot s'engouffrait en moi pareil au poison prenant possession d'une boisson, pareil à une lame pénétrant son fourreau, pareil à un regard transperçant un autre. Une partie de la femme qui se tenait face à moi arborait un semblant de Scarlett, infime partie certes, mais une partie qui me la faisait haïr de tous mon être, de toutes mes forces. Mes propos depuis le début de notre échange étaient mielleux, peut-être même trop, mais cela n'effaçait en rien le fait qu'elle me rappelait par certains points mon épouse. Et au fur et à mesure de notre échange cela se révélait. De pars sa façon de s'exprimer, de ne pas laisser transparaitre ses émotions et pourtant, de me regarder avec ce regard ô combien noir que je connaissais si bien. En effet, c'était une pâle copie de Scarlett, mais une copie qui au fur et à mesure des jours risquait bien de prendre de l'ampleur pour finalement devenir son double. On dit souvent que le mal peut attirer les âmes les plus innocentes et j'étais certains ce qui était en train de se produire pour la jeune femme. Elle me paraissait avoir un bon fond, et une faible pars d'ombre, mais cette dernière pars risquait de prendre le dessus et la submerger si elle continuait de fréquenter mon épouse. D'une certaine façon j'avais envie que cela arrive, tout comme je ne le voulais guère. Car d'un côté, j'étais curieux et je désirais voir ce que donnerait cette pars d'elle une fois à l'oeuvre, mais de l'autre, je ne désirais guère avoir deux Scarlett sur le dos. Déjà qu'en avoir une n'était pas une mince affaire, alors deux ! Autant dire que je pouvais de suite signer mon arrêt de mort si une telle chose venait à arriver.

La méfiance qu'elle portait à mon égard, me faisait sourire de l'intérieur, car bien qu'au début elle me parlait sympathiquement, désormais ce n'était guère le cas et elle avançait pas à pas. Je ne cessais de me dire qu'elle était entrée dans un fabuleux pétrin en discutant avec mon épouse et attirant ainsi l'attention des deux Hamilton que nous étions. Je me demandais bien comment elle allait se sortir d'une telle situation et la suite de ses propos me le révéla très bien. Elle me menaçait pour que je lui réponde. Disant ainsi que si je ne répondais pas à sa question elle viendrait à provoquer un ravage dans le café. Sa tirade durant, mon expression était restée des plus impassibles, comme si elle ne faisait que me parler de la pluie et du beau temps, soit que la conversation n'était en rien sérieuse et qu'elle ne requiert en rien ma complète attention. Lorsqu'elle termina enfin, je restais durant un long moment à la regarder droit dans les yeux, sans prononcer la moindre parole. Non parce que j'étais bouche-bée devant ses propos et que je ne savais quoi dire, mais car un silence aussi profond était souvent plus inquiétant que bien des paroles.

Finalement, un étrange rictus flotta sur mes lèvres. « Croyez-vous vraiment qu'il soit bon de menacer une personne telle que moi ? Vous ne savez vraiment pas dans quelle galère vous vous retrouvez et vous risquez fort de le regretter. » Après ces propos lourds de sous-entendu mon visage redevint vide d'émotions. Quelques instants passèrent et sans qu'elle ait eu le temps de répondre à ma provocation, ce dernier se figea d'horreur. Les mots qui sortirent de ma bouche après avoir fait cette mimique, n'étaient qu'une comédie, car oui, elle m'avait menacé, mais cette menace se retournait contre elle désormais. « Comment osez-vous me menacer et me faire chanter de la sorte ? Annoncer que vous allez dire des propos contre moi à ma femme, soit que je l'aurais trompé avec vous, alors que nous n'avons jamais rien fait de tel et que nous venons tout juste de nous rencontrer ? Je ne suis en rien l'un de vos amants ! Et je ne compte pas rester plus longtemps en la compagnie d'une femme aussi dérangée que vous l'êtes ! » J'avais prononcés ces mots tout d'abord peu fort pour ensuite monter dans les volumes et faire ainsi profiter la charmante clientèle du Café de mon coup de théâtre. Avec ces propos je lui montrais que je pouvais ruiner sa vie bien rapidement et que cela ne me faisait ni chaud ni froid. Quant au fait des amants que j'avais énoncé, je parlais de la fameuse soirée de casino qui avait tourné au désastre pour elle lorsque son époux avait débarqué et l'avait traitée de petite traînée pour finalement dire à l'un des hommes présents que c'était lui qui couchait avec sa femme. Cette histoire avait fait le tour du paquebot et beaucoup avaient été ceux à crier scandale, que ce soit pour le comportement de l'époux que pour la supposition d'un rapport entre l'homme et Mme Gallagher. Ainsi, en parlant comme je l'avais fait, j'avais fait planer le doute qu'elle était une nymphomane complètement dérangée.

J'étais fier de mes propos et ce, même si je ne le montrais guère, car oui, mon visage ressemblait toujours à celui d'un homme effaré par les propos d'une jeune femme qui pourrait ruiner le semblant de lien qu'il entretenait avec son épouse. Après ces paroles quelque peu théâtrales, je me levais en la regardant étrangement, mais là encore, la comédie primée. « Je me demande comme votre époux peut tenir avec une femme telle que vous qui cherche à ruiner la vie des autres. » Ces propos étaient cinglants, mais parfaitement adapté à la situation. J'enfilais ma veste pour montrer ainsi que la discussion était close et que je comptais bien partir le plus vite possible pour m'éloigner d'une folle. Lorsque ce fut fait, je me dirigeais à grands pas vers la sortie, tous les yeux étaient sur nous et j'entendais déjà les commères se mettre à murmurer entre elles. Avant de franchir la porte, je tournais mon visage vers elle et voyant que plus personne ne me regardait, car les femmes avaient préféré garde le regard rivé sur Nayah, je lui adressais une mine des plus mauvaises, montrant ainsi qu'il n'avait pas été judicieux de me parler comme elle l'avait fait. Enfin, je sortis, laissant une Nayah prise dans les tourments du scandale. Je savais bien que désormais, elle ne pouvait guère me menacer tout du moins pas en public, car cela donnerait l'impression de vouloir se venger, tourner la situation à son avantage et cela, me convenait parfaitement. Ne serait-ce que pour ce moment, je l'avais tenu sous ma coupe, et frapper dur dans sa réputation, comme elle avait voulu le faire avec la mienne, mais je ne lui en avais guère laissé le temps et elle allait sans le moindre doute le regretter amèrement.

HRP:
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MessageSujet: Re: Un peu de poison dans votre thé?   Un peu de poison dans votre thé? EmptyVen 16 Aoû - 23:05


" Un peu de poison


dans votre thé? "




Qui sème le vent récolte la tempête

Voilà les mots qui me venaient à l'esprit à l'instant ou je venais de terminer ma phrase à l'encontre de Thomas Hamilton. Je crois que cet homme me répugnait du plus profond de mon être. Il était tout aussi malveillant que son épouse, à la différence seule, qu'il n'était pas de mon côté. Plus clairement, il était un enemi. Et la suite de notre entretien il le confirma encore plus. Certes, je l'avais menaçé sans savoir à qui j'avais réellement affaire mais j'avais une sainte horreur de ces hommes qui se faisait passer pour des victimes. L'époque de 1912 me révulsait tant le sort des femmes était peu enviable surtout face à l'emprise de leur époux. Aussi, mon compagnon de table n'était pour moi qu'un acteur et non une victime des violences conjugales de son épouse comme il le laissait sous entendre. Mais je devais avoir affaire à un loup bien plus rusé que moi. Car tout d'abord, ses premières paroles me firent froid dans le dos. Mais la suite devint encore plus étrange voire embarrassante pour moi. Il prit alors une mine offensée et se mît alors à dire tout haut, tout fort que je tentais de le faire chanter dans le but qu'il devienne mon amant. Tant de mots qui me rendirent stupéfaite face à cela. C'était un peu l'histoire de l'arroseur arrosé, je le menaçait mais cela se retournait contre moi. Je réalisais désormais que l'ennemi n'était point faible bien au contraire, il était rodé et préparé à de telles attaques.

Toutefois, je ne m'étais attendue à la dernière phrase qui m'atteint alors en plein cœur. Cet homme là ne connaissait en rien mon histoire, tout comme les autres passagers, elle ne regardait que moi et les rares personne avec qui je voulais en parler. Thomas Hamilton n'avait pas le droit de me rappeler cet épisode humiliant vécu durant la soirée du casino, je n'avais ailleurs toujours pas pardonné à Jules... Mais cela montrait également combien les gens de ce bateau avaient l'esprit faible. Et je crois que je ne le supporterais plus bien longtemps. Dans un geste purement théâtral et après avoir craché cet immonde venin, l'époux délaissé s'en alla me laissant dans le café désormais bien silencieux.
Je n'avais ni bougé, ni dit le moindre mot, la riposte était parfois la meilleure par le silence, d'ailleurs, Camille me disait toujours que celui qui hurlait pour se défendre était toujours celui qui avait quelque chose à se reprocher. Nos regards ensuite se croisèrent une dernière fois alors qu'il était sur le perron du café. Cet homme là, je ne l'aimais pas au début, désormais, je le haïssais du plus profond de mon être. Il allait le payer. Cher. Très cher. Je m'en faisais la promesse.
Je restais alors assise tandis qu'il partit me laissant dans un endroit ou beaucoup de yeux me fixaient. Je regardais alors aux alentours et remarquais que j'étais devenue le centre d'intérêt de tous. N'y tenant plus, je me mis alors à parler bien fort :

" Enfin, mesdames, croyez vous ces balivernes? Si je voulais en faire mon amant, croyez vous que j'attendrais qu'il vienne ici me parler aux yeux de tous? Cet homme est tout simplement dérangé! Enfin, c'est un café pour femmes!" Disais je tout en gardant un sang froid démesuré. À un moment donné, je croisais le regard d'une Comtesse qui me fit un signe de la tête, comme si elle comprenait ce que je lui disais. Je me sentis un peu soulagée. Le cafe véranda ébruiterait l'affaire mais elle ne serait pas totalement à mon désavantage .En effet, si la mort n'existait plus sur ce bateau, la solidarité féminine avait survécu. Mon honneur était sauf et ma réputation également, mais pour combien de temps?
Avisant alors l'heure, je me rappelais que j'avais rendez vous avec Scarlett cet après midi afin d'y récupérer mon cadeau. Je crois bien qu'une fois en main, Thomas Hamilton risquait alors d'en être le premier heureux bénéficiaire. Quand on touche au feu, on se brûle.
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