La vie était pleine de souvenir, qu’il soit dans notre mémoire ou encore de simples objets. La cabine de Mary-Ann Fleming était pleine des souvenirs de sa vie, de nombreuses photographies de sa carrière et de ses enfants étaient dissimulées un peu partout dans les pièces, chacune de ces photos, la mère de famille les aimaient. Toutes entretenaient le souvenir d’une vie passée, comme le temps où elle était une célèbre actrice. L’une la représentait en Cassandre son tout premier rôle, celui qui a fait d’elle une personne à la carrière montante, c’était aussi durant le tournage, qu’elle avait rencontré son Charles. Aujourd’hui, malgré leurs retrouvailles, l’homme lui paraissait plus inaccessible que jamais. Le fait qu’elle ait appris qu’il avait tué des personnes l’avait complètement déboussolé, était-il une menace pour ses enfants ? Elle avait tellement peur pour eux, ils n’avaient pas besoin de toutes ces histoires, surtout qu’ils venaient de retrouver leur père. Il y a peu, elle avait donné aux jumeaux, la seule photo qu’elle possédait de leur père, ainsi, il pourrait le voir chaque jour, même si ce n’était pas physiquement. Dans sa chambre, l’actrice possédait aussi quelques toiles de maître, des peintures, qui avait appartenu à sa famille et qu’elle avait récupéré juste après la mort de sa mère, c’était le seul souvenir qu’elle gardait de son enfant ce sinistre dans le manoir familial. Dans son armoire, la première classe conservait aussi de nombreuses robes, parfois même des costumes de cinéma, ceux qui avaient fait sa gloire et qu’elle conservait avec beaucoup de précaution. Le cinéma avait été toute sa vie, sa passion et aujourd’hui, même après plus d’un an de vie mortelle, elle regrettait de ne plus pouvoir être sur les plateaux de tournage et à briller de son talent. Les fastes et les paillettes lui manquaient, c’était cette vie qu’elle aimait et même si le Titanic était un paquebot luxueux, il n’était pas New-York et ses cabarets. Sur sa coiffeuse, Mary-Ann possédait un coffret où elle mettait ses plus beaux bijoux, diamants et perles se trouvaient à l’intérieur, la plupart, on les lui avait offert, parfois des hommes admiratifs, ou sinon elle se les était offert. Le plus beau était certainement un collier de diamant que Charles lui avait offert plusieurs semaines après le début de leur idylle. Ce collier était comme un porte bonheur pour elle, même si elle le portait le moins souvent possible pour ne pas attiser la peine qui étreignait son cœur. Alors qu’elle était en train de contempler ses bijoux, assise sur sa coiffeuse, elle entendit des petits pas se faire entendre derrière elle. Quand Mary-Ann se retourna, c’était pour voir sa belle Lily-Rose arriver le sourire aux lèvres derrière elle à pas de souris. La mère de famille ouvrit ses bras et réceptionna la petite qui courrait vers elle. Elle posa sa fille sur ses genoux et la serra dans ses bras.

« Ma petite princesse. » Disait-elle tout en lui baisant le front. « Tu n’es pas parti jouer avec tes amis ? Où se trouve ton frère ? » Demanda l’actrice.

Ses enfants étaient toute sa vie, Harrison était son petit homme et Lily-Rose sa princesse. La petite tout comme son frère était tout pour elle, elle les aimait et les protégeait du mieux qu’elle le pouvait. Ce qui amusait beaucoup Mary-Ann à propos de sa Lily, c’était qu’elle aussi rêvait d’être une actrice. Ainsi le don de la comédie se transmettait de génération en génération. Si elle avait survécu, Lily aurait été une formidable actrice, tout comme sa mère l’avait été, Mary-Ann l’aurait encouragé en ce sens et l’aurait conseillé pour qu’elle devienne une grande étoile. Malheureusement, à cause d’elle, Lily ne pourrait jamais réaliser ses rêves, et le pire c’était que la petite ne semblait pas encore avoir compris qu’elle n’était plus vivante et cela brisait de plus en plus le cœur de la mère de famille.

Elle était sa petite princesse, sa vie, son sang, il y a bien longtemps que Mary-Ann n’aurait plus eu le goût à la vie, si elle n’avait pas eu ses enfants à ses côtés. Ils étaient son bonheur, sa résurrection quand elle avait appris à la mort de Charles, qu’ils grandissaient au fond d’elle. L’actrice bien que malheureuse d’avoir perdu l’être qu’elle aimait, avait pour elle les enfants de Charles et c’était comme s’ils avaient en eux une part de cet homme disparu. Pendant dix ans, ils avaient comblé sa vie que ça soit avant ou après leur naissance. Mary-Ann avait vécu que pour eux, faisant tout pour qu’ils soient heureux et qu’ils aient tout ce qu’ils désiraient. Les enfants valaient bien plus que tous les diamants du monde, elle qui n’avait pu connaître l’harmonie d’une belle famille, était heureuse d’avoir pu donner la vie à deux beaux enfants, même si elle n’avait pu les élever avec Charles, elle espérait bien pouvoir le faire à partir de maintenant. Les enfants avaient besoin d’un père et même si l’ancien réalisateur n’était pas le plus parfait, il les aimait et ça se voyait. Ce dont la mère de famille avait peur c’était que les choses s’aggravent avec l’homme leurs secrets pouvaient être destructeurs et rien n’était pire que le passé pour un couple. Alors qu’elle était dans ses pensées, sa petite Lily-Rose arriva dans la chambre à pas de loup, tentant de surprendre sa mère, qui se retourna aussitôt pour la prendre dans ses bras.

« Un jour tu y arriveras, ça marche déjà avec les servantes de ce navire, qui ne sont pas très contentes d’ailleurs. » Riait Mary-Ann tout en déposant un baiser sur le front de sa fille.

Les bêtises, c’était commun à tous les enfants et ce n’était pas la première classe qui allait empêcher les siens à s’amuser. Elle-même par le passé n’avait pu connaître la joie de pouvoir rire, pour ce qui était de ses enfants, elle avait fait tout le contraire, de ce que sa mère avait fait avec elle. Lily sembla très soucieuse à propos de son frère qui passait beaucoup de temps à lire et donc dans son lit, la fillette devait sûrement s’ennuyer pour proférer un tel discours, surtout que son amie Marguerite était avec ses parents.

« Non ma chérie, ton frère est un peu comme moi quand j’étais petite, je passais aussi beaucoup de temps à lire. Ton grand-père possédait une grande bibliothèque là où j’habitais et je crois que j’ai dû lire tous les livres qui s’y trouvaient. Mais si tu trouves qu’il lit un peu trop, demandes lui de venir jouer avec toi. » Souriait la mère de famille.

Par la suite, Lily-Rose demanda à sa mère si elle pouvait montrer ses robes de tournages. Mary-Ann et sa petite princesse avait toujours partagé une passion pour les costumes et les jeux d’acteurs. La passion se transmettait dans la famille de génération en génération et Lily n’avait pas dérogé à la règle. La mère de famille se leva et se dirigea vers l’armoire où se trouvait ses robes et ses costumes. Elle sortit celui qui était le plus précieux à ses yeux, la robe qu’elle portait le jour de sa rencontre avec Charles. Elle était rangée avec beaucoup de précaution dans une boîte et elle la sortit pour l’étendre sur le lit. C’était une magnifique robe blanche, à la grecque, avec des motifs brodés d’or.

« Tu te souviens de celle-ci, c’est celle que je portais quand j’ai rencontré ton père. Ce jour-là, je jouais le rôle de Cassandre, mon premier grand rôle et celui qui m’a fait connaître. » Raconta la mère de famille.

La comtesse:

Lily-Rose était sa petite princesse, son double, celle qui voulait suivre les rêves de sa maman. Rien ne pouvait ébranler la petite, sauf les difficultés que connaissaient la famille, pour cela Mary-Ann voulait avant tout la préserver et lui éviter les soucis familiaux, qu’ils pourraient connaître par la suite. Lily-Rose était une jeune fille charmante, qui lui ressemblait beaucoup comme quand elle était enfant. Elle avait ces mêmes cheveux bruns, longs et bouclés, ces grands yeux couleurs chocolat. Sa fille aurait ravie tous les cœurs, si elle avait pu devenir adulte. De même si sa fille avait voulu devenir actrice plus tard, il n’y avait aucun doute, elle aurait fait une entrée remarquée dans le milieu, surtout avec sa mère qui était renommée. Mais désormais, les rêves de Lily-Rose resterait comme tels, elle ne pourrait jamais être actrice, ni se marier et avoir des enfants plus tard. La fillette ne grandissait plus depuis le naufrage, alors qu’elle aurait dû prendre au moins dix centimètres depuis, comme n’importe quels enfants. Ce constat alarmait beaucoup la mère de famille qui se demandait bien, comment seront ses enfants plus tard. Que leur arrivera-t-il quand ils auront une raison d’adulte dans le corps dans enfant. Cela ne serait pas facile et elle espérait bien que l’avenir soit clément pour ces enfants du Titanic. La mère et la fille se trouvaient en ce moment même dans la chambre, à redécouvrir les costumes de comédienne de Mary-Ann. Toutes les deux partageaient une passion commune du monde du spectacle et ça personne ne pourra le leur retirer. Puis tout naturellement, la fillette lui demanda de raconter sa rencontre avec son père, Charles Wellington. La mère de famille l’avait peu évoqué de son vivant, mais depuis que les enfants avaient retrouvé leur père, elle ne cessait de raconter cette histoire.

« Quand j’ai rencontré ton père, j’étais en train de jouer mon premier rôle, celui de Cassandre et je portais cette robe. Nous étions jeunes et ton père venait rendre visite à tonton John. Après le tournage de ma scène, ton père a voulu aller à ma rencontre, mais il n’a pas eu de chance, quelques câbles jonchaient le sol et ton père est tombé par terre. Je suis allée le voir pour savoir s’il allait bien et là, nous nous sommes parlé et je l’ai invité à diner. » Riait la mère de famille en se souvenant de cet agréable moment. Mary-Ann se tue pour regarder joyeusement sa fille et lui caresser ses cheveux. Elle regardait aussi la robe, sa fille aurait été si belle, plus grande dans ce costume. Alors qu’elle allait continuer la suite de son histoire, elle entendit quelqu’un s’engouffrer dans la pièce. C’était la Comtesse. Que faisait-elle ici ? « Bonjour Comtesse, puis-je vous aider en quelque chose ? » Demanda la mère de famille.

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