Héloïse faisait les cent pas dans sa cabine, en proie à l’agacement et au doute depuis déjà près d’une heure. Voilà plusieurs jours qu’elle n’était plus sortie de ce cabine, ou du moins que fort tardivement de peur de croiser Jack, Lydia ou encore Peter. Ce paquebot avait beau être le plus grand de tous les temps, il fallait toujours qu’elle rencontre les gens qu’elle tentait de fuir par tous les moyens. Elle n’osait plus sortir le nez de sa chambre, pour le plus grand désarroi de sa compagne de cabine Lisbeth qui avait fini par lui dire d’aller prendre un peu l’air durant la journée plutôt que de rester cloîtrer ici. Mais l’angoisse la clouait sur place, cependant, elle se tâtait de mettre le pied dehors depuis maintenant une heure et elle tournait dans sa chambre comme un fauve en cage, pesant le pour et le contre. Pour Lydia, la chose était toujours la même. Si elle venait à la rencontrer, elle s’exposait à une vive querelle qu’elle n’avait pas le cœur de subir aujourd’hui, voire même à une violente altercation si son frère Jack lui avait raconté ce qu’il s’était passé dans la cale des automobiles quelques jours plus tôt, mais ça, elle en doutait fort. Il n’allait certainement pas se risquer à provoquer la furie de Lydia en lui parlant de ce baiser volé. Baiser qui faisait aussi qu’Héloïse ne voulait pas voir Jack. Elle était bien trop troublée et elle ne parvenait pas à mettre de nom sur ses sentiments. Seule la gêne l’écrasait pour l’instant à chaque fois qu’elle y songeait, alors elle ne voulait même pas penser au simple fait de le rencontrer. Elle rougirait jusqu’aux oreilles et tenterait de le fuir comme si elle avait le diable à ses trousses. Il était totalement hors de question qu’elle lui adresse la parole ou qu’elle croise ne serait-ce qu’un seul de ses regards. Elle se réjouissait d’ailleurs du fait que Jack ne la cherche pas après ce qu’il s’était passé entre eux. Il devait sans nul doute être aussi perdu qu’elle et au moins, elle n’aurait plus à subir ses nombreuses tentatives pour reprendre contact. Elle avait besoin d’air pour l’instant. Et pour ce qui était du compte de Peter, alors que durant un an ils étaient parvenus à se rapprocher malgré tout ce qui aurait dû les éloigner l’un de l’autre, ils s’étaient disputés pas plus tard qu’hier. Pour la première fois, il s’était mis en colère contre elle. Elle sentait bien que depuis que Jack était réapparu le soir de la tempête, la blonde était bouleversée et avait besoin de parler et de réconfort, mais il ne supportait plus qu’elle s’adresse à lui. Après tout, elle oubliait souvent les sentiments qui animaient le lord à son égard au profit de l’apaisement qu’il lui procurait à chaque fois qu’elle se livrait à lui. Toutefois, même s’il avait pu lui causer de l’énervement avec son emportement, elle devait bien avouer qu’il avait raison. Il était cruel de sa part de parler de ses sentiments pour un autre homme à un homme qui vous aime. Héloïse s’en sentait d’autant plus honteuse et elle voulait rester à jamais cloîtrée dans sa chambre pour ne plus jamais devoir paraître devant quiconque. Néanmoins, l’enfermement commençait à lui peser et elle se sentait le besoin de prendre l’air. Elle lui fallait donc réfléchir à un endroit où elle ne risquerait pas de croiser une de ces trois personnes et surtout, de pouvoir se changer les idées le plus vite possible. Elle se remuait les méninges depuis un bon moment quand soudain elle eut une idée. Pourquoi ne pas aller à la bibliothèque ? Elle n’y croiserait certainement Jack ou Lydia, qu’elle savait peu penchés sur la lecture, quant à Peter, elle ne pensait pas l’y rencontrer non plus, du moins pas à cette heure. Cependant, elle pensait à la manière dont elle allait entreprendre d’y aller car elle risquait de croiser quelqu’un dans un couloir. Elle se mit donc face à la porte de sa cabine et la fixa comme si elle pouvait lui donner la solution à son problème. Sa main s’avança jusqu’à la poignée, hésitante.
« Rho et puis zut ! » s’exclama-t-elle en sortant de sa cabine d’un air décidé.
Elle s’élança ainsi dans le couloir, déterminée à se rendre à la bibliothèque, allongeant le pas pour écourter le temps où elle se trouverait dans le couloir des troisièmes classes. Elle parvint finalement dans la bibliothèque sans encombre et fut heureuse de constater qu’il n’y avait presque personne, du moins pas de sa connaissance. Elle souffla de soulagement et laissa un petit sourire de contentement fleurir sur son visage avant de se diriger vers les étagères qui tapissaient les murs. Elle s’approcha tout d’abord des ouvrages anglais, passa son doigt sur les reliures mais elle ne parvenait à porter sa préférence sur aucun ouvrage. Quand elle tomba soudain sur un livre en français. « Aux bonheur des Dames. » d’Emile Zola. Son choix était désormais fait. Certes elle ne maniait pas aussi bien le français que l’anglais, bien que cette première soit sa langue natale, mais elle voulait bien s’essayer à la lecture de ce classique français. Elle prit l’ouvrage entre ses mains comme un bien précieux et l’ouvrit à la première page, ses yeux commençant déjà parcourir les premières lignes, quand soudain...
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Les Limbes du Passé. Mar 24 Sep - 2:16
Les Limbes du Passé.
Elisabeth travaillait chez monsieur Sprinng ce jour là. Elle était entrain de faire le thé en discutant avec lui quand il lui expliqua qu'il avait une surprise pour elle et que, sachant qu'elle aimait se promener chez les premières classes elle en aurait besoin. Intriguée et curieuse elle ferma les yeux quand il lui demanda et attendit un peu. Une porte puis une seconde s'ouvrit et quand elle ouvrit les yeux ce fut par émerveillement qu'elle découvrit une robe brillante et magnifique. Elle semblait faite d'or bien que ce n'était bien sur pas le cas. Elle ne trouva pas la mot et ce ne fut qu'un merci qui sortit et un grand sourire et ce dernier fut plus immense encore quand il lui appris qu'il y avait une bibliothèque sur le pont A. Elle fut toute excitée de pouvoir y entrer et aller voir ces merveilleux ouvrages. Elle alla donc rapidement se changer et mis la robe que l'homme venait de lui offrir. Après l'avoir chaudement remerciait elle partit heureuse vers la salle de ses envies.
Elle ne passa pas inaperçue mais elle fut accepté, après tout ce n'était plus une souillon de troisième classe. Elle poussa alors les porte de la bibliothèque et ouvrit grand la bouche, les yeux brillants de milles feux. Elle allait y passer l'éternité là dedans elle qui aimait tellement les livres. Elle s'avança silencieusement et caressa du bout des doigts les couvertures de tout ces ouvrages. Elle passa devant une jeune femme qui la regardait et lui sourit en lui murmurant un petit " Bonjour" avant de continuer son chemin à la recherche du premier livre - mais surement pas le dernier - qu'elle lierait. Elle chercha alors quand elle tomba sur : La mécanique du coeur. Un roman délicieux dont elle avait beaucoup entendu parlé. C'était l'histoire d'un homme qui avait une horloge en bois à la place du coeur et qui n'avait pas le droit d'aimer sous peine que ce dernier s'arrête mais qui néanmoins ... tomba amoureux. Elle aimait les romans d'amours.
Elle alla s'assoir non loin de la charmante femme blonde qu'elle avait salué un peu plus tôt et, alors qu'elle regarda qu'elle livre elle avait un vis que c'était un livre Français. Elle essaya de ce souvenir au mieux de ces cours et lui dis doucement avec son accent bien d'ici . < Oh ... Vous parlez Français ? > son français était très bon. Elle avait longtemps appris avant de faire ce voyage sa Nanny lui avait toujours dis qu'elle devait parler l'anglais et le français pour arriver à faire quelques choses de sa vie et que sans ses deux là elle n'irais hélas pas bien loin. Alors elle avait appris pour faire plaisir à cette femme qui avait tout fais pour qu'elle devienne quelqu'un de bien, pour qu'elle ai un bel avenir. C'est aussi pour cela qu'elle faisait ce voyage, un avenir. Hélas son avenir était à présent ici ...et pour toujours.
Invité
Invité
>
PROFIL
RPG
Sujet: Re: Les Limbes du Passé. Ven 27 Sep - 23:00
Les Limbes du Passé.
Héloïse était toute à sa lecture. Elle parcourait seulement les premières lignes du roman qu’elle était déjà entièrement plongée dans le récit de Zola. Elle ne maniait pas la langue française avec autant d’aisance qu’elle l’aurait souhaité, étant elle-même d’origine française. Elle avait été exilée si tôt de la France que la langue n’était pas une chose familière pour elle, cependant, elle avait tout de même la prétention de pouvoir lire des livres dans sa langue natale. Il était bien plus facile de lire une langue étrangère que de la parler. Puis elle avait aussi reçu un enseignement suffisant en tant que Comtesse pour parvenir à lire un livre du début à la fin sans être totalement perdue. Elle s’exaltait donc de trouver des ouvrages français dans la bibliothèque du Titanic. L’éternité lui offrait tout de même de la littérature et une foule d’œuvres à lire. La lecture lui avait toujours permis de se tirer hors de son existence et c’était une des choses importantes dans sa vie qui lui avait permis de mettre pendant ces moments de lecture, sa haine et son désir de vengeance. Elle oubliait quelques instants qu’elle haïssait le Comte et qu’elle voulait le tuer. Elle parvenait à éluder sa présence. Toutefois, la littérature lui avait permis d’élargir suffisamment sa lecture et son imagination, pour qu’elle puisse mettre au point le meurtre du Comte de Neuveille. C’était grâce à cela qu’elle avait eu l’idée du poison et surtout de la manière dont elle pourrait se le procurer. Elle s’était suffisamment bien renseignée et c’était ainsi qu’elle avait pu accomplir son office. Cependant, elle avouait aujourd’hui que même si elle avait peaufiné son plan durant des mois, il avait rencontré quelques failles. Elle aurait dû faire un sorte qu’on la croit morte afin de retirer tout soupçons. Et puis son désir avait été de retourner en France, malheureusement, elle ne s’était pas suffisamment méfiée de cet homme qui lui avait fourni le poison et il l’avait dépouillée de tous ses biens. Elle était parvenue à obtenir son silence, néanmoins, elle ne possédait plus l’argent nécessaire pour se payer un voyage jusqu’à Paris. Elle avait donc été obligée de s’établir à Southampton et finalement, elle avait rencontré Jack et elle était restée pour lui. Certes elle ne s’était jamais fait prendre, mais elle comprenait tout de même les failles qu’avaient pu contenir son plan, mais le mariage qu’avait prévu le Comte avait malheureusement précipité les évènements.
Héloïse fut tirée un instant de ses pensées et de sa lecture lorsqu’une jeune femme passa à côté d’elle et lui murmura un timide « bonjour. ». La blonde lui répondit par un charmant sourire en lui souhaitant à elle aussi la bonne journée. Elle ne la connaissait pas, mais elle se souvenait l’avoir croisée quelques fois dans les couloirs et les salles communes de troisièmes classes. Visiblement, elle n’était pas la seule en recherche de lecture. L’ancienne Comtesse se décida finalement à aller s’asseoir pour poursuivre sa lecture. Ne lâchant pas son livre des yeux, elle partit s’installer sur un des confortables canapés réservés d’ordinaire aux premières classes. Les pages défilèrent jusqu’à ce qu’une personne vienne se placer à ses côtés. Elle releva les prunelles de son ouvrage et reconnut la jeune femme qui l’avait saluée un peu plus tôt dans les rayonnages de la bibliothèque. Elle lui offrit un nouveau sourire et observa l’œuvre qu’elle tenait entre ses mains. Son regard s’illumina un instant en voyant qu’elle venait de choisir « La mécanique du cœur ». Un roman d’amour. Cette jeune femme était sans doute une sentimentale, mais ce qui accrocha le plus l’intérêt d’Héloïse, fut que le roman était en français. Parlait-elle français ? Etait-elle née en France ? La blonde allait s’en enquérir, mais la brune fut plus rapide et c’est en voyant le livre d’Héloïse, qu’elle lui demanda si elle parlait français. Elle sourit alors.
« Oui. Je suis française, mais j’ai vécu de nombreuses années en Angleterre et la langue m’échappe encore quelques fois. Mais vous ? Vous parlez français aussi ? Vous y avez vécu ? » interrogea la blonde curieuse et intéressée de renouer avec ses origines. « Oh ! Au fait, je m’appelle Héloïse. » ajouta soudain la jeune femme en lui tendant amicalement la main.