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 Quatre ans après....

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MessageSujet: Quatre ans après....   Quatre ans après.... EmptyJeu 9 Mai - 10:32


Quatre ans après


Quatre ans... Oui, quatre ans s'était écoulé depuis l'embarquement sur le paquebot de rêve. Ils avaient fini par arriver le soir avant le jour prévu provoquant la surprise générale de tous les New Yorkais. L'ensemble de la population avait accueilli les passagers à bras ouverts, car le Titanic représentait un nouveau genre, une nouvelle vie, le but de tous ceux qui avaient quitté leurs terres anglaises pour l'Amerique.
Lors du débarquement, quatre hommes s'étaient alors regardés mutuellement sachant qu'un lourd secret les lieraient a tout jamais. Car deux jours avant leur arrivée, une tragédie s'était déroulé sur le bateau et ce fut à partir du moment ou Jack sut la véritable identité d'Heloise et ce, devant ce truand réclamant le solde de ces dettes. Devant l'enjeu financier que représentait Heloise, le mercenaire la lui avait alors enlevé lui confirmant alors que ses dettes étaient soldées. Mais ce n'était sans compter l'amour de Jack pour sa belle. Ainsi, une nuit, le jeune homme avait suivi cet homme peu recommandable afin de le traquer dans un coin sombre. Aveugé par la haine et sans songer aux conséquence, le blondinet s'était alors jeté sur l'homme et un pugilat s'était engagé. À un moment donné, Jack crut avoir vaincu l'homme mais les mains de ce dernier se refermèrent alors sur son cou. Suffoquant, Le blondinet était en train d'étouffer. Les larmes aux yeux, il essayait délibérément se dégager de cette emprise. Puis, lorsque ses yeux commencèrent à devenir vitreux, il entendit un bruit sourd et les mains se détachèrent de son cou. Inspirant de l'air afin de remplir ses poumons vides, Jack observa la scène en même temps: le truand venait d'être assommer par deux hommes qu'il connaissait: Charles et Elliot. Toutefois, il était incapable de dire lequel des deux avaient porté un coup... Se relevant avec difficulté, le blondinet les congratulât d'un signe de tête puis sans crier gare, il saisissat le corps et avec beaucoup de difficultés, le jeta par dessus bord. Les trois hommes entendirent un "plouf" tandis que le cœur de Jack venait de s'alléger.. Mais l'affaire n'était pas fini tandis qu'une quatrième silhouette approchait : il s'agissait de Peter.
Les quatre hommes se regardèrent mutuellement comme liés à un destin commun. Ils ne dirent nul mot mais scellèrent un pacte faisant qu'aucun ne dira ce qu'il s'était passé en cette froide nuit... Une étrange amitié venait alors de naître.

Quatre ans après, Jack courait dans les rues de New York à en perdre haleine. Il savait qu'il était attendu mais il était bien trop heureux d'aller les voir pour leur annoncer la nouvelle. Essuyant la sueur qui perlait sur front, le blondinet fonçait vers ce bar qu'il fréquentait avec ces amis. La vie américaine était devenue bien plus belle. Il avait trouvé du travail comme charpentier et avait construit une maison avec sa douce Heloise. Désormais, il n'y avait plus eu de secret entre eux. Certes, elle avait tué son père et Jack son mercenaire, mais leur amour et leur statut de meurtrier les avait réuni. Désormais la vie était bien plus belle si ce n'était que Lydia acceptait difficilement Heloise. Mais bon, la vie ne pouvait pas toujours être rose!
Arrivant à destination, Jack poussa alors les portes du bar tandis qu'il chercha des yeux ses amis. Il finit par les trouver : Elliot, Charles et Peter. Avec un grand sourire, il s'approcha d'eux et leur annonça :

" Ça y est! Je suis père d'un petit garçon! "
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MessageSujet: Re: Quatre ans après....   Quatre ans après.... EmptyVen 10 Mai - 3:52

Quatre ans après.... Tumblr10Quatre ans après.... Tumblr12

L’arrivée du Titanic à New-York avait attiré son lot de journalistes et dans les jours qui avaient suivi, le monde entier savait que le voyage c’était bien passé et que malgré un haut risque de collision avec les icebergs de l’océan atlantique, le capitaine avait manœuvré son insubmersible navire à bon port. Charles était de retour chez lui après dix longues années d‘absence. Celui qui avait tenté de traverser l’océan sans histoires ne se doutait pas que les journalistes allaient le photographier et que des gens qui le croyaient mort depuis trop longtemps allaient crier au scandale. En effet, les créanciers que Charles avait fuis s’étaient empressés de mettre la main sur le pauvre homme et l’avaient envoyé croupir en prison le temps de son procès. L’histoire était dans tous les journaux et les journalistes s’en était même pris à l’ancienne compagne de cœur de Charles, Mary-Ann J. Fleming, et aux deux enfants que l’actrice et le réalisateur avaient eues ensemble. Certains avaient même affirmé que l’actrice avait aidé la couverture de l’homme et que leur voyage sur le Titanic, ensemble, n’était pas un hasard. Heureusement pour l’actrice, peu de gens la croyaient complice de Charles et elle suscitait l’appui des gens qui la prenaient également pour une victime dans toute cette histoire. Contre toutes attentes, Charles John Wellington avait reçu l’appui de plusieurs personnes influentes du monde du cinéma et avec l’aide de sa famille, comme toujours, le réalisateur avait pu faire taire l’histoire sans aller en prison plus longtemps. Tous les évènements avaient même apporté un certain engouement pour la vie de Charles et pour celle de Mary-Ann et plusieurs pseudos auteurs écrivaient même des bouquins sur leur histoire. Les films respectifs du réalisateur et de l’actrice devinrent populaires comme jamais par le passé et Charles avait pu ainsi rembourser toutes ses dettes. Les enfants, Lily-Rose et Harrison, qui avaient été des victimes dans toute cette histoire en voulaient à Charles qu’ils ne reconnaissaient pas comme leur père alors que Mary-Ann aurait souhaité voir ses enfants grandir avec au moins une présence masculine près d’eux. Malgré tout, Charles et Mary-Ann s’étaient revu quelques fois, le passé n’étant pas facile à oublier, mais ils tentaient de reconstruire quelque chose ensemble. Même si les choses ne se passaient pas tout à fait comme Charles l’aurait souhaité, ils prenaient leur temps parce qu’ils savaient qu’un jour ils seraient réunis comme dans leur jeune temps.

Quatre ans s’étaient écoulés depuis que le destin de Jack, Elliott, Peter et Charles avait été lié par un lourd secret et depuis, les quatre hommes s’étaient souvent rassemblés dans le petit bar de New-York où l’arrivée de Jack se faisait attendre. Charles était heureux d’être entouré de ses amis qui, malgré tout, lui avaient été d’un grand réconfort alors qu’il se battait avec la justice. Les trois hommes étaient en train de parler de tous et de rien lorsque les portes du bar s’étaient ouvertes sur un Jack rayonnant de bonheur.

« Ça y est! Je suis père d'un petit garçon! » leur avait annoncé leur compagnon tout en souriant. Charles se leva d’un bond afin d’être le premier à féliciter Jack.

« Félicitations mon vieux! » avait dit l’homme qui était réellement le plus vieux des quatre, en agrippant la main de Jack et la serrant. Sans lâcher son compagnon, Charles avait tourné la tête vers le barman et s’était exclamer haut et fort : « Robert! Apporte-nous la bouteille de ce que tu as de meilleur, mon ami ici est papa! C’est moi qui paye! »
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MessageSujet: Re: Quatre ans après....   Quatre ans après.... EmptyVen 17 Mai - 16:21

L'homme, affolé, chuta de l'étage. Pendant un instant qui lui parut une éternité, il dégringola dans sa cage d'escaliers, les marches filant autour de lui comme des grains de sable dans une tempête. Puis le noeud autour de son cou se resserra brutalement, et sa chute stoppa net, à l'instant même où sa nuque produisit un odieux craquement, remplaçant ainsi son ultime soupir.
Empoignant ses gants de cuir, le responsable de cette tragédie remit son chapeau au sommet de son crâne, enfourna dans sa bouche une chique de tabac, puis descendit à son tour les sols supérieurs, d'une manière plus conventionnelle que son supérieur.
Quand il quitta l'immeuble, il ne se douta pas que, tout le temps où il demeura à l'extérieur, rajustant son costume, hélant un taxi, montant dans le véhicule et quittant les lieux, une silhouette, juchée sur le toit d'un autre bâtiment, scrutait le moindre de ses faits et gestes, avec une certaine appréhension.


Reposant mes jumelles, je me laissai aller à une litanie de jurons, tandis que notre adversaire disparaissait dans la circulation new-yorkaise. Penny, surprise et inquiète, m'interrogea sur les raisons de mon emportement.

"Il y a qu'on vient ENCORE de perdre un fournisseur."

"Tu plaisantes, j'espère ? Fit-elle, blanche comme un linge."

Mon regard désabusé lui répondit à ma place, et elle se mordit les lèvres avec amertume.
Malgré le meurtre qui entacha le voyage avec mes compagnons, le Titanic arriva à bon port, et même avec un peu d'avance, le capitaine ayant tenu à accélérer un peu le mouvement pour surprendre tout le monde. Cela manqua de nous coûter une collision avec un iceberg, selon certains, mais heureusement, personne n'eut rien à redire sur l'insubmersibilité du paquebot.
Une fois sur place, Penny et moi avons donc suivi notre route, et après quelques mois, notre repaire était construit, et notre gang de voleurs prêt à l'entraînement sur le terrain.
Sauf que les flics de New-York ne devinrent pas notre seul et unique adversaire. Dans l'ombre de la ville, tapie dans ses entrailles, agitant les politiciens et les huiles de la ville comme des marionnettes, trônait une pieuvre géante, enserrant chacun des immeubles de la cité dans ses tentacules, prêt à la faire s'effondrer sur elle-même au premier soubresaut.
La Mafia.
Originaire de Sicile et fraîchement immigrée aux États-Unis, les mafiosi se répandirent comme une peste dans tout le nouveau-monde, infectant et s'appropriant tout ce qu'ils touchaient, par la menace, la corruption ou la mise à mort pure et simple.
Des choses qui n'auraient pas été désagréables à vivre si la Famille Morello ne s'était pas montré si farouchement opposée à toute forme de concurrence. Or, en tant que voleurs, pickpockets et cambrioleurs, nous étions une concurrence.
Au début, ils se contentèrent de nous laisser tranquilles : Nos actes demeuraient inaperçus. Il s'agissait plus de trouver de quoi se nourrir et se vêtir. Mais sitôt que l'on passa au niveau supérieur, à savoir passer de la survie à la vie, ils commencèrent à grincer des dents.
Une semaine après avoir dérobé un chandelier en or dans une maison de rupins, Giuseppe Morello nous lança une invitation officielle, pour nous faire comprendre qu'il n'aimait pas qu'on réduise sa part de marché sans l'en prévenir. Néanmoins, il affirma pouvoir se montrer clément, si jamais nous acceptions de travailler pour lui.

J'aurais pu dire oui.
Mais cela aurait fait de nous des chiens en laisse. Des molosses à qui l'on ordonnait d'arracher les gorges et les pieds, avant de les renvoyer à la niche avec un os dans la gueule en guise de récompense.
Même si la nouvelle Confrérie des voleurs obéissait à un ensemble de règles internes, aucun voleur ne se trouvait forcé de faire du mal à d'autres. Tout ce qu'on nous demandait, c'était de la discrétion.
Si l'un de nous se faisait prendre, tout le clan se chargeait d'aller le délivrer, avant qu'il ne balance notre cachette. Si la même situation se produisait pour un mafioso, il devait tenir le coup, et ne jamais parler. Sans ça, sa Famille lui réglait son compte avant que la justice ne le fasse passer sur la Chaise. Les Genoux de la Veuve, comme certains l'appelaient.

Mais les mafieux n'aiment pas qu'on leur dise non.
Et comme ils ont considéré mon refus comme l'équivalent d'un coup de pompe au cul, ils ont décidé de faire de notre vie un véritable enfer. Tout receleur et informateur ne travaillant pas pour eux se voyait menacé ou corrompu. Et ceux qui refusaient tout de même de jouer franc-jeu finissaient en pièces.
Qu'était-il arrivé au pauvre Johnson ? La tête écrasé sous un meuble ? Ou noyé dans son bain ?
Je voyais assez souvent les "Soldato" de la Famille ressortir, l'air satisfait, du domicile de leur victime, pour deviner que le sort du pauvre receleur ne devait pas être des plus brillants.

Malgré tout, Penny et moi ne pouvions rien faire de plus. Nos voleurs avaient de quoi manger pour l'instant, mais si la situation continuait à se dégrader, certains finiraient par repenser à l'invitation chaleureuse de Giuseppe. Et si un seul d'entre eux décidait de balancer l'emplacement de notre QG...
Peu m'importait de finir au fond d'un fleuve avec des chaussures de ciment, mais s'ils nous trouvaient, je devinais d'avance le sort qu'il réserveraient à Penny. Et ça, je ne voulais pas en entendre parler.

Quelques heures plus tard, nous nous retrouvions dans notre bar favori, noyant notre mélancolie dans l'alcool. Même Penny, qui n'avait que vingt ans, fut autorisé à en prendre quelques verres. Joe, le barman, savait quelle mauvaise passe nous traversions, et n'appréciait pas plus que nous de voir les ritals envahir chaque secteur de la ville. Et les voir rappliquer chaque semaine pour une "assurance de protection" n'arrangeait rien à ses affaires.
Moins d'une heure après, je fus assez étonné de voir Charles et Peter ramener leurs miches à notre table. Pour Peter, l'alcoolique du paquebot, cela ne m'étonna guère. Mais voir notre aristo peigne-cul ramener ses miches dans un tel boui-boui ne ressemblait pas à ses habitudes.
Pas besoin de leur raconter mes problèmes : Ils avaient les leurs. Entre Charles et son séjour éclair en prison, Peter et... Peter et la boisson, comme d'habitude. Ou avec les femmes, je ne me rappelais jamais son vrai problème, à celui-là. Bref, pas question de les emmerder plus qu'ils ne l'étaient déjà.

Nous finissions à peine notre verre que Jack débarqua à son tour, les joues rouges et le souffle court, braillant à la cantonade sa joie d'être devenu père.
Si Charles, aux sentiments toujours intacts, l'accueillit avec une joie non feinte avant de réclamer sa meilleure bouteille à Joe, je me contentai de lever mon verre d'un geste peu enthousiaste, alors qu'y flottait encore un demi-glaçon. Penny ne prit même pas cette peine.


"Super, grogna-t-elle. Un futur p'tit soldat pour les Morello... Comme s'ils étaient pas assez nombreux."

En temps normal, j'aurais sans doute réprimandé ma soeur adoptive pour ces paroles trop crues. Surtout à l'intention de mes amis. Mais là, tout de suite, maintenant... Je n'en eus pas le coeur. Si Jack se révélait outré par ces paroles, il restait assez grand pour se défendre seul.
J'achevai mon verre d'une lampée, puis commandai un autre whisky "on the rocks". Je ne touchai pas à la bouteille obtenue par notre rupin. Je ne voulais rien fêter. Je voulais juste trouver un moyen de régler nos problèmes. Et pour le moment, juste cesser de déprimer.
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MessageSujet: Re: Quatre ans après....   Quatre ans après.... EmptyMar 11 Juin - 15:45

Spoiler:
 
- Où est passé cet idiot ?
 
- Il refuse de venir.
 
- Quoi ?
 
Michael Farrington manqua s'étrangler. Il renversa, ivre de rage le projecteur sous le regard effrayé de ses assistants dont l'avenir incertain dépendait de cet homme irascible et tout-puissant.
 
- Il refuse ? Il refuse ? Ce petit con refuse de venir ? Est-ce que tu sais combien me coûtent ses frasques ? 100 000 dollars ! 100 000 dollars !!!! Tu saisis ? Retourne- le voir et ramène ses fesses sur le plateau. Tout de suite. Sinon, je te vire sur l'heure et lui aussi. Dis-lui.
 
- Oui, monsieur Farrington. J'y vais tout de suite.
 
Une demi-heure passa sans que rien ne se passe. Nulle présence, aucune excuse n'étaient venus interrompre le silence fracassant rôdant autour du réalisateur le plus puissant d'Hollywood. Michael avalait café sur café, maudissant la race infâme des comédiens, plaie de son univers rutilant et rempli de billets verts. Soudain, un traînement de pieds, indécis et démotivé amena un jeune homme nonchalant, indifférent et sûr de lui.
 
- Mais regardez qui daigne nous rendre visite. Sa majesté Peter Nicolas Somerset en personne.
 
- Je suis là. Alors, on peut commencer.
 
- J'espère que tu connais ton texte. Tu peux aller au maquillage . Tu nous as fait perdre suffisamment de temps. Et le temps, c'est de l'argent. Et comme il ne s'agit pas ici du mien mais de celui du producteur, ta première prise a intérêt à être la bonne. Julie ? Où est-elle passée, celle-là ?
 
- Je suis là, Michael. Je suis à l'heure contrairement à Peter. Je suis une actrice professionnelle et …
 
- Parce que moi non peut-être. Sale petite peste.
 
- Peter, la ferme. Et Julie, inutile d'en rajouter. Je vous rappelle que vous devez jouer une scène d'adieux déchirante.
 
- Si seulement c'était vrai.
 
- Sale muffle !
 
- Somerset  ! Prescott ! J'en ai plus qu'assez des acteurs. Des sales gosses capricieux et égocentriques, voilà ce que vous êtes. Qu'est-ce-qui m'a poussé à devenir réalisateur, moi ? J'aurais mieux fait de me casser une jambe.
 
- Je ne suis pas capricieux ! J'ai des doutes sur mon jeu, c'est tout.
 
- Tu seras parfait comme toujours, Peter ! Votre attention, tout le monde. On va la tourner. Le désespoir des sentiments. Prise numéro 798. Silence. Moteur.
 
                 
***
 
- Peter, je n'en peux plus. Je ne t'aime plus. David m'aime et il veut vivre à mes côtés pour me chérir chaque jour davantage. Tu ne me prêtes plus aucune attention depuis que nous avons perdu Marina. Elle était toute ma vie. Adieu, Peter.
 
Le jeune acteur britannique regarda Julie Prescott, une comédienne talentueuse mais désespérément stupide, aux dires de Peter. Les deux acteurs se haïssaient mais rien ne filtrait à l'écran. Telle était la dure loi du cinéma.
 
- Ne pars pas. Je t'aime, Marcy.
 
- Ne pars pas. Je t'aime , Marcy. Tu te moques de moi , Peter ? Coupez !
 
Le réalisateur avait explosé, interrompant brusquement la scène.
 
- Peter, tu joues comme une tortue ninja. Tu as l'étincelle dans les yeux d'un cabillaud avarié. Ta femme te quitte et toi, tu récites une liste de courses.
 
Julie Prescott éclata de rire au nez du jeune acteur profondément mortifié. Les larmes lui vinrent aux yeux, naturellement, tristement, désagréablement. Ses lèvres se mirent à trembler et il balbutia un "je suis désolé, Michael ».
 
- Voilà ! Voilà ! C'est exactement ça que je veux ! Des larmes et des tremblements. Garde cette émotion-là, Peter. On la refait tout de suite. Moteur.
 
La scène fut parfaite et Peter se montra d'une sensibilité plus vraie que nature. Elle l'était d'autant plus qu'elle était sincère. Michael Farrington avait cette désagréable habitude de maltraiter ses acteurs pour en tirer le maximum d'intensité et de talent. Après cette scène éprouvante , Peter Somerset ressentit le besoin de boire un verre. Deux, en fait. A moins qu'il n'ait arrêté de compter après le second verre de whisky. Il était fatigué et éméché mais devait rejoindre ses amis Charles, Jack et Elliott dans un bar de New York.  Il les avait rencontrés lors de la traversée inaugurale du Titanic quatre ans plus tôt. Mais le temps avait passé depuis. La célébrité l'avait happé plus que de raison, le rendant capricieux, égocentrique et quelque peu alcoolisé quand il ne faisait pas face aux projecteurs . Son agent Paul Bettany l'avait menacé de le laisser tomber s'il ne s'astreignait pas à suivre une cure de désintoxication. Mais il en était à sa cinquième et rien n'y faisait.
 
Mais il n'était pas question de cela, aujourd'hui. Ses amis et lui partageaient un secret et ce lien, nul ne pourrait le défaire. Il n'allait pas commencer à être sobre alors que ses amis l'attendaient. Peter arriva en retard,  non pas par une de ces attitudes de star attendue qui ne saurait arriver avant les autres mais parce que sa beuverie s'était quelque peu prolongée. Il crut avoir mal entendu quand Jack lui annonça qu'il venait d'être père. Quelle folie s'était saisie de son ami ? Il ne serait plus aussi important dans le coeur de son ami, fou de bonheur à l'idée d'être père. Jack se consacrerait à son petit morveux de bébé, le câlinerait, lui ferait d'horripilants guili-guili au lieu de le prendre, lui, Peter, par l'épaule pour lui témoigner toute son affection. Ce bébé tombait mal. Ce bébé allait lui voler l'amour de son ami. Il le détestait déjà mais ne pouvait rien en dire. Peter sourit à Jack qui irradiait. Il était content pour lui mais éprouvait également une peur irraisonnée de voir s'effacer ces instants de joie qu'il avait connu voilà déjà quatre ans, lors de la traversée à bord du Titanic. Ils étaient heureux, alors. Ils étaient quatre.


Dernière édition par Peter Nicolas Somerset le Ven 14 Juin - 18:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Quatre ans après....   Quatre ans après.... EmptyJeu 13 Juin - 13:20

Dès lors qu'il avait couru au bar pour leur annoncer la nouvelle, Jack s'était imaginé leurs réactions face à l'heureuse nouvelle. Ils étaient amis mais une chose était certaine, ils étaient tout à fait différents. Jack et Charles se ressemblaient bien plus que les deux autres hommes. Malgré cela, une belle complicité s'était faufilée entre eux. Ils formaient les quatre pièces d'un unique puzzle ou chacun avait sa place. Durant ces quelques années, leurs chemins s'étaient séparés, chacun avait pris une route différente de par leur travail, leur caractère, leurs relations avec les citoyens de New York. Et pourtant, inlassablement, les amis s'étaient retrouvés dans ce bar ou Joe avait fini par les traiter comme des clients hauts de gamme tant leur fidélité n'avait pas bougé d'une once. Du soir ou le truand était mort, ses amis avaient été présents chacun avec leur propre manière de réfléchir, d'agir. Jack sourit en imaginant les visages de Charles, Elliott et Peter en apprenant la nouvelle, il voyait leurs réactions. Nulle doute qu'il s'y attendait, et c'est pourquoi, une fois arrivé, il ne fut pas du tout étonné ou vexé des diverses réactions.

Charles se leva pour féliciter l'heureux père tout en commandant une bouteille pour fêter l'évènement. De ce côté là, les deux hommes se ressemblaient, Charles avait eu deux enfants et pouvait donc comprendre la joie du jeune papa. Ensuite, Elliott et Penny sa soeur adoptive, ne montrèrent pratiquement aucun enthousiasme. Mais Jack ne leur en voulait nullement, d'une part, leur vie de famille avait été inexistante et leurs véritables parents n'avaient jamais été présent. D'autre part, les rumeurs couraient qu'une bataille sans nom se livrait entre la mafia et les voleurs dont son ami et sa soeur faisaient partis. Certes, Elliott n'en avait jamais parlé mais cela avait été identifiable en ayant un soupçon d'intuition et de bon sens. Par politesse et loyauté, jamais Jack n'en avait fait allusion mais toutefois, il savait que les temps étaient difficiles pour les deux. Enfin, Peter... Ah ce cher Peter ivre d'amour et de possessivité, il accusa le coup  mais tenta de le masquer par un sourire. Mais il manquait de conviction et Jack ne s'en formalisa pas. Il connaissait Peter et son désir d'être le seul et unique, aimé de tous. Le fait qu'il soit devenu un acteur reconnu avait renforcé ce besoin d'affection. D'autre part, les trois amis ignoraient si Juliet, la femme de Peter, était toujours à ses côtés ou non. Voilà bien, un moment, que son prénom n'avait surgi au détour de leurs nombreuses conversations. Tels étaient ses amis, des êtes torturés par la vie mais avec un grand coeur à l'intérieur. Et Jack ressentait un geyser d'amour gonfler au fond de lui. Il était tellement heureux en ce moment de se savoir père, de savoir qu'Héloise était désormais sa femme. La vie commençait à lui sourire enfin, si ce n'est que ses amis n'avaient pas encore cette bulle de félicité dans lequel Jack était désormais plongé.

Poussant un soupir de soulagement, Jack, non sans avoir répondu à l'étreinte de Charles, pris place autour de la tablée et entreprit d'ouvrir la bouteille commandée par son ami. Suivi d'un bruit de bouchon qui saute, Jack servit cinq flûtes de champagne et ce, ignorant la commande de whisky formulée par Elliott. Puis, tandis qu'il servait méticuleusement les verres, Jack dit avec un sourire heureux:

" Sachez que je suis vraiment ravi de partager mon bonheur avec vous! Il me tarde de pouvoir l'emmener avec moi pour vous le montrer! Car ne croyez pas que vous allez me perdre de vue comme ça. " Puis, éclatant de rire, il regarda tour à tour ses compagnons de table: Charles, Elliott, Penny et Peter, puis ajouta non sans émotion: " C'est vrai, dès qu'Héloise a donné naissance, j'ai pensé qu'à une seule chose: vous l'annoncer! Sincèrement, vous êtes importants et je réalise toujours que si je suis encore là pour le dire, c'est parce que vous étiez avec moi ce soir là... Puis Jack se tut se remémorant ce soir là. A la fois tragique et synonyme de délivrance. Qu'elle n'avait été sa choix de retrouver Héloise prisonnière dans la cabine de ce fou furieux et de pouvoir à nouveau la serrer dans ses bras... Et cela, il le devait surtout à ses chers amis.

Jack prit alors sa flûte et la tendit en l'air tout en ajoutant avec un grand sourire: " A notre amitié! " Il attendit alors que les autres lèvent à leur tour leurs verres avant de boire d'un trait la boisson pétillante. Puis, il se tourna vers Charles et s'adressa à lui: " Quand à toi mon cher Charles, Héloise aurait aimé te voir pour t'annoncer l'heureuse nouvelle car je sais combien elle t"adore. Du coup, elle m'a chargé de te demander si tu voulais être le parrain du petit? Elle m'a dit aussi de te dire que tu t'exposais à de lourdes représailles si tu refusais! " dit Jack avant d'éclater à nouveau d'un rire franc et heureux.
Rien ne pouvait altérer sa bonne humeur, ni même Peter qui venait de s'endormir sans doute trop embrumer par l'alcool.

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