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 " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter

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MessageSujet: " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter   " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter EmptyJeu 14 Mar - 23:40


"Elle n'a jamais cessé

de t'aimer"


Peter Nicolas Somerset & Nayah Lysanne Gallagher





Je me souviens de ce naufrage survenu le 14 Avril 1912. Cette date était à tout jamais gravé dans ma mémoire. Même lorsque cette dernière vint à défaillir, je n'avais jamais oublié ce jour si important. Je me souvenais comme si c'était hier. Je me promenais avec Jules, du côté droit du paquebot, profitant d'un soir froid mais avec une mer bien calme. Nous faisions cela afin de digérer un repas gargantuesque que nous avions alors pris il y a quelques heures. Nous étions en train de discuter d'un livre se nommant "les liaisons dangereuses" que nous avions lu. Nous étions pas d'accord sur la fin de l'histoire. Mais jamais, je ne sus pourquoi Jules contestait mon point de vue... Car soudain, un choc violent me fit perdre l'équilibre. Rattrapée in extrémis par mon mari, je cherchais, paniquée, a comprendre de qui venait de se passer. Devant mon air effaré, Jules me rassura en me ramenant à ma cabine avant d'aller voir le capitaine. C'est ainsi que je l'attendis anxieuse. Puis, il finit par arriver mais son visage ne prévoyait rien de bon. Pendant qu'il récupérait des gilets de sauvetage qui se trouvaient dans l'armoire de notre chambre, il m'expliqua la situation: le bateau avait heurté un iceberg et il allait couler. C'est alors qu'il me conduisit alors vers les canots ou les premières classes attendaient de monter. Quelques secondes et troisièmes classes étaient également présentes. C'est alors que les officiers commencèrent a rassembler les femmes et les enfants afin qu'ils montent dans les canots.
Je me souvenais de cet instant comme si c'était hier, une femme s'agrippait à son mari : les deux étaient en pleurs et l'inconnue refusait de partir. Devant cette scène, je fus bouleversée. Ainsi était ce donc ça cet amour ou la séparation est plus que douloureuse. Cet amour inconditionnel ou on préfère à mourir à deux plutôt que de vivre seul. J'eus de la peine de quitter Jules mais j'avais espoir de le revoir, sans doute avais je un caractère bien trop optimiste. Nos adieux se firent donc non sans émotion mais je n'étais pas effondrée. Seul Jules semblait vraiment souffrir de me voir partir. Il me serra fort dans ces bras, m'embrassa tout en répétant combien il m'aimait. Je lui promis de ne plus jamais le quitter une fois arrivée New Yprk. Pas un seul instant, j'envisageais que se préparer une véritable tragédie humaine.. . Une fois a bord du canot, je consolais la jeune femme complètement effondrée tandis que le petit bateau commençait sa descente vers les eaux de l'Altantique. Une fois atterri sur la surface, je regardais une dernière fois Jules, sans savoir que ce serait sans retour ou du moins, après de nombreuses années ou je vivrais une vie heureuse tandis que lui m'attendrais inlassablement
Les pleurs de ma voisine me ramenèrent vers elle. J'essayais alors de savoir son nom. Elle s'appelait Juliet..

Perdue dans mes pensées, je pensais a cet épisode alors que je me trouvais dans le cafe parisien a bord du Titanic.
Je regardais fixement la personne qui était assise à quelque tables de moi. C'est fou comme je m'étais souvenue que je l'avais déjà vue: il s'agissait, en l'occurrence, du mari de Juliet qu'elle avait abandonné pour survivre au prix d'un énorme sacrifice. En cet instant même, j'étais comme hypnotisée par cet homme. Je savais ce que mon amie était devenue après le naufrage, devrais je lui dire? Est ce que cela l'aiderait a aller mieux? J'eus des doutes mais sans doute méritait-il de savoir la suite de la vie de sa femme. Bien décidée, je me levais alors de ma table quittant le thé que je buvais et vint a sa rencontre. J'emis alors un léger toussetement afin qu'il me remarque avant d'ajouter :

" Bonjour, excusez moi de vous déranger... Mais puis je m'asseoir à votre table? " disais-je avec un sourire timide.


Dernière édition par Nayah L. Gallagher le Ven 26 Avr - 12:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter   " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter EmptySam 20 Avr - 17:31

J'avais pris l'habitude depuis le drame du Titanic de me servir du café parisien comme d'une boite à souvenirs embellis et travestis de cette magie romantique que seul Paris procure. Les jeunes gens amoureux du monde entier qui ne se préoccupaient que de tendre romance et de douceur de vivre rêvaient d'y aller. Je me félicitais qu'il y ait dans ce navire fantôme quelque endroit où m'y réfugier posait un baume cajoleur à mes angoisses de veuf et à ma solitude de sauvage. Voilà ce que j'étais devenu, privé de celle que j'aimais. J'y croisais souvent Sacha Masters sans pour autant rechercher sa présence. Pourtant, mon ami Dragomir titillait ma susceptibilité en riant à gorge déployée, insinuant avec fort peu de sensibilité que je n'y allais jamais par un de ces hasards bienheureux qui vous fait tomber sur une personne amicale. Non, d'après ce grand visionnaire de l'amour, je m'abreuvais de café dans l'unique dessein de la retrouver et de partager de doux moments de rêverie.

Mes amis de troisième classe ne songeaient qu'à diriger aimablement mon coeur brisé vers d'autres objectifs quand je ne songeais hélas qu'à célébrer mon romanesque veuvage. Je me plaisais, me complaisais dans ce romantisme douloureux, pleurant une épouse, sacralisant un sacrifice qui ne m'avait satisfait que le temps d'une illusoire période de deuil. Un an avait passé et je n'osais plus espérer une hypothétique sympathie enrobée de cette agréable admiration des autres passagers. J'avais beau clamer mon indifférence à ce sujet. Il n'en était rien. J'avais beau repousser dédaigneusement le moindre geste d'une quelconque civilité, je me mentais à moi-même. J'avais besoin de me sentir aimé. Les plaintes que je laissais se répandre dans la moindre des coursives de ce maudit paquebot n'étaient que de pathétiques appels au secours d'une humanité nécessaire que je me refusais à accepter au bout du compte. Puis, abandonné par des passagers lassés de tant de mépris et de distance, je m'étais retrouvé véritablement seul. Je m'isolais par tristesse puis reprochais aux autres de vivre leurs drames à leur façon et de ne pas me compter dans leurs priorités. Chacun tentait de vivre ou plutôt de mourir dans ce déni de vie, dans cette platitude de jours sans fin, dans ces nuits désespérantes de cauchemars sans fin.

Je buvais. Trop. Immodérément. Je m'enfonçais sans y prendre garde dans un abîme de larmes et de brumes abrutissant un cerveau fatigué. J'avais partagé cette année entre le désespoir et la jouissance du dernier verre. Un de plus, rien qu'un petit verre. Anodin et bienfaisant. Ami, confident, l'alcool m'imposait ma conduite, choisissait mes amis et dictait mon emploi du temps. Quand le doux abandon éthylique s'emparait de moi, je filais me dégriser au Café Parisien , goûtant cet exquis nectar sombre et brûlant. Ce jour-là, ne faisait pas exception. Ce jour-là était semblable à tous les autres, diffusant ses longues heures pathétiques dans chaque endroit du paquebot. Le café était fréquenté par de mâles jeunes gens, agrémenté de jolies jeunes femmes qui rêvaient, adossées à leurs sièges , se gorgeant du doux nom de café parisien où elles aimaient perdre leurs temps devenu estimable et pesant. Je parcourais du regard la salle. Une jeune femme alerta mon regard incisif. Je ne l'avais jamais vu auparavant et mon instinct me recommanda de me méfier. Qui disait visage inconnu, signifiait revenante. Qui disait revenante, alertait mon esprit effrayé par ces personnes d'un autre monde. Faces incertaines, volonté de nuire plus que probable et sincérité de pacotille. La jeune femme n'était pas vilaine. Sans doute son coeur l'était davantage. Je recentrais mes pensées sur ce café délicieux. Je me promettais de ne pas l'aborder ni lui conter fleurette quand je perçus un son étrange me couvrir l'oreille droite. Un désagréable toussotement m'obligea à me retourner. La mystérieuse jeune femme était là, près de moi, comme dans mon pire cauchemar, ne s'adressant à nul autre que moi.

- Bonjour, excusez moi de vous déranger... Mais puis je m'asseoir à votre table?

J'étais une fois de plus le jouet d'un destin qui se croyait drôle et prenait plaisir à me torturer. Que pouvais-je bien lui répondre ? Certainement pas ? Je n'étais pas seul en ce lieu fréquenté en pleine après-midi et je craignais d'y perdre une réputation de délicieux jeune homme déjà bien entamée. Je lui décochai un sourire de miel et lui répondis :

- Mais certainement, Mademoiselle .
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MessageSujet: Re: " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter   " Elle n'a jamais cessé de t'aimer " - Peter EmptyVen 26 Avr - 13:12


"Elle n'a jamais cessé

de t'aimer"


Peter Nicolas Somerset & Nayah Lysanne Gallagher


" Mais certainement Mademoiselle.. "

Le timbre de voix de cet homme me fit tressaillir. Il avait beau m'avoir répondu avec un sourire, son ton demeurait froid et son sourire glacial -du moins, je le ressentis de cette manière. De toute évidence, je venais de l'interrompre dans une séance de rêverie, peut être même avait-il rendez vous avec une autre personne. Mais au fond de moi, il fallait que je lui parle, que je lui dise la vérité. Aussi, je ne tins pas compte de ses possibilités de rencontre avec d'autres personnes. Je l'observais tandis que je pris place dans le fauteuil en face de lui. Il avait beau me sourire, j'observais ces yeux, très beau à vrai dire, mais empreint de tristesse, de chagrin... Cela me rappela que les trois quarts des passagers étaient prisonniers depuis un an sur ce paquebot. Certains avaient continué leur vie tandis que d'autres, comme Peter -C'est le prénom que m'avait dit Juliet - restait ancré aux souvenirs d'un être cher. En l’occurrence, son veuvage ne lui réussissait guère et il paraissait comme "négligé", comme quelqu'un qui se laissait mourir à petits feux, à la différence que sur le Titanic, la mort avait disparue. Une fois assise, le silence s'installa et je l'observais. Perdue, je ne savais par ou commencer. Fort heureusement, un serveur se présenta à moi et me demanda ce que je souhaitais consommer. Je lui redemandais alors un thé au citron. Puis, je me tus... Me tordant les mains, je songeais, en l'instant même à fuir. Mais il fallait l'affronter, au moins, pour Juliet et également pour lui, pour qu'il cesse de vivre dans le passé et passe à autre chose. Je réussis, alors, à balbutier:

" Je vous remercie d'avoir accepter... " Puis je me tus tandis que le serveur apportait ma tasse de thé. Prenant une cuillère, je me servis du sucre dans le sucrier en porcelaine. Puis une fois mon thé suffisamment bon à mon gout, je bus alors une gorgée. Et c'est lorsque je reposais ma tasse que j'ajoutais:

" Pet... Monsieur Somerset... Je me présente, Je m'appelle Nayah. Je suis désolée d'être venue vous déranger mais il fallait que je vous parle. Je sais que vous ne me connaissez pas mais moi je sais beaucoup de chose à votre sujet. " disais je en prenant un air grave, le regardant droit dans les yeux. Puis, avalant ma salive avec difficulté, j'ajoutais: " Si je suis venue vous parler... C'est à propos de votre femme, Juliet... Tout comme elle, j'ai survécu au naufrage... "

Ma dernière phrase, je le savais, retiendrais son attention. Voilà un an que le bateau voguait sans but, sans raison, sans destination fixe. Les jours se suivaient sans toutefois se ressembler et je m'en apercevais alors que cela ne faisait que quelques jours que j'étais revenue sur le paquebot. Bien qu'il y avait des beaux jours, des animations, des soirées, l'humeur générale était morose et à travers cela, beaucoup continuait à s'aimer, se détester ou à pleurer... Je devais, surement, être une des rares personnes, voire la seule, à venir avec des réponses sur la vie des survivants. Le naufrage nous avait lié à vie et je connaissais la plupart de ceux qui étaient revenus tout comme moi. Toutefois, nos rapports avec ces passagers déjà mort depuis un an étaient tendus. Beaucoup nous jalousaient d'avoir vécu une vie qu'ils n'avaient pas eu. Pour certains, nous avons pu connaître des êtres chers et nous en voulaient également. Et d'autres voyaient en nous une menace sur leur petit train de vie habituelle, sur leur bonheur désormais retrouvé.
Je regardais alors cet homme: Peter. Je ne savais ce qu'il pensait des gens comme moi. Peut être, son animosité envers moi venait justement du fait que j'étais une revenante. Mais j'étais une revenante qui avait connu Juliet jusqu'à la fin de sa vie et cela, il devait le soir. Du moins, c'est ce que j'aurais aimer que l'on me fasse si j'étais à sa place. Aussi, je me permis donc d'ajouter afin d'être sur de ne pas l'importuner:

" Souhaitez vous en parler ou bien souhaitez vous que je m'en aille, Monsieur Somerset? "
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