L'horloge sonna midi. Mary poussa la porte du café. Une bonne odeur emplie ses poumons. Elle avait faim. C'était étrange d'être mort et d'avoir faim. Au paradis, normalement, on a pas besoin de se nourrir. Alors peut-être qu'elle était en enfer ? Mais son enfer était mieux que sa propre vie.. C'était étrange. Qu'aurait-elle fait pour descendre en enfer ? Mary était donc perdu dans ses pensées. Elle alla s'asseoir à la table qu'elle occupait depuis le naufrage. D'ailleurs, voilà encore une expression étrange. "Depuis le naufrage", Mary aimerait bien savoir jusqu'où allait aller cette histoire. Quand pensait Dieu ? La famille Stanley avait toujours été très religieuse, et cette ferveur était rester à leur fille.

Tout en se posant ces questions, la jeune fille attendait son amie Scarlett. Cette femme était de quatorze ans son aîné. Mary l'avait rencontré quelques temps après le naufrages. Elle l'aimait bien. Avec Scarlett, Mary s'amusait toujours, même si son amie avait des réactions un peu étranges des fois. Tout en réfléchissent ainsi, Mary lissa sa longue robe rouge. Elle portait aussi de grand gants écarlates et ses cheveux noirs était relevé, attachés avec une pince imitant une rose rouge. Depuis son enfance, Mary portait presque toujours du rouge. Cette couleur mettait en avant son teint clair et ses cheveux noir. Une fois, Mary a lu que le rouge pouvait être traduit par l'amour, la colère, la sensualité, la sexualité, le courage, le danger, l'ardeur et l'interdiction. Elle n'avait compris que la moitié de ces mots, et ne se reconnaissait dans aucun. Cela l'avait fait rire. Mary s’apprêtait à continuer ses divagations, mais déjà quelqu'un arrivait..

L'initiation d'une petite naïve.

C’était de façon élégante, mais sobre que Scarlett Hamilton s’apprêtait pour se rendre à un déjeuner. Elle s’était vêtue d’une élégante robe bleue, rehaussé de dentelles, ses cheveux, étaient attachés dans un chignon, maintenue par une pince de perle formant un doux papillon. Sur son cou trônait un ravissant collier de perle, chose qu’elle affectionnait particulièrement depuis de très nombreuses années. Ce fut aux bras de son mari Thomas Hamilton que la veuve noire quitta sa cabine, affichant un sourire bienveillant et parfait à toute épreuve. Scarlett avait toujours très bien joué la comédie et cela dans n’importe quelles circonstances. Elle ne supportait plus cet homme depuis quelques temps et elle se faisait toujours gros pour ne pas l’assassiner à nouveau, bien qu’elle savait, que jamais il ne pourrait mourir. Ensemble, ils traversèrent les couloirs, saluant les premières classes. Scarlett croisa au loin le regard de Dantes, qui se trouvait près du grand escalier, un carnet à la main, il devait être en train de dessiner. Bien qu’elle le désirait, elle le regarda peu, évitant ainsi la tentation. Thomas pour mieux la surveiller, la conduisit jusqu’au Café-Véranda, là où elle allait prendre son déjeuner avec la jeune Mary Stanley, sa petite protégée, ou plutôt son jouet. Elle avait rencontré la jeune Mary après le naufrage, la trouvant seule, sans parents. Scarlett était donc devenue sa protectrice, mais aussi son initiatrice aux jeux de l’amour. La veuve noire voulait faire de cette petite naïve un jouet de débauche, qu’elle enverrait n’importe où.
Thomas accompagna son épouse jusqu’à la table où se trouvait Mary, saluant la jeune fille. Parfait comédien, il lui donna un baiser sur le front et quitta la pièce pour aller je ne sais où.

« Mary, j’espère ne pas t’avoir fait trop attendre ? » Dis-je en prenant un air confus.

Elle fit un sourire à la jeune fille et s’installa face à elle, regardant le monde autour d’elle. On trouvait quelques femmes de première classe, qu’elle salua avec hypocrisie, mais avec toujours un grand sourire aux lèvres. Elle revint alors à Mary qui la regardait toujours avec admiration.

« Ta toilette est vraiment superbe, le rouge est une couleur qui te va à ravir. » La complimentais-je.

Scarlett avait pris l’habitude de tutoyer la jeune fille, n’aimant pas se comporter comme les vieilles bourgeoises de l’époque. Elle voulait par-dessus tout être comme une grande sœur aux yeux de Mary, même si cela était monté de toute pièce.